AXXON EN ACTION
Le kinésithérapeute, acteur de la prévention : mythe ou réalité ? Sébastien Koszulap
À l’occasion de la Journée de la Kinésithérapie, qui a lieu chaque année le 08 septembre, AXXON a tenu à mettre à l’honneur un domaine de notre profession insuffisamment reconnu : la prévention. Pour ce faire, l’association professionnelle a choisi d’organiser la Semaine de la prévention, durant laquelle a eu lieu chaque jour un webinaire ayant pour sujet un domaine en lien avec la prévention. En guise de conclusion, c’est une table ronde qui a été dressée le dernier jour et qui a accueilli les intervenants de la semaine écoulée ainsi que Marina Libertiaux, conseillère au cabinet de la ministre de la Santé du Gouvernement wallon, Christie Morreale.
Contexte Le kinésithérapeute a aujourd’hui clairement une fonction d’exemple dans le domaine de la prévention et endosser ce rôle est à la fois un défi et un nouveau pas dans le déploiement concret de ses compétences. AXXON s’est fixée pour objectifs de faciliter ce processus et de convaincre les différents acteurs en présence de l’utilité de la kinésithérapie préventive pour les soins de santé et, plus largement, pour la collectivité. La montée en puissance des maladies chroniques et des maladies de civilisation appelle en effet un glissement d’une approche curative vers une approche davantage axée
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DÉCEMBRE 2021
sur la prévention. L’objectif d’AXXON est d’apporter une contribution majeure à la réalisation des soins de santé préventifs, plutôt que d’investir uniquement dans les actes thérapeutiques (care and cure). L’idée est de faire évoluer les gens vers des habitudes plus saines, avec à la clé une qualité de vie accrue, et de développer une réflexion à plus long terme pour garantir l’accessibilité (y compris financière) du système.
Plusieurs formes de prévention La prévention touche à plusieurs domaines ou phases d’intervention : on peut citer la prévention des maladies par l’introduction d’un comportement adapté (prévention primaire), l’identification précoce (prévention secondaire) ou encore les interventions précoces dans le but de prévenir les complications de certaines maladies et de favoriser ainsi l’autonomie des patients (prévention tertiaire). En tant que kinésithérapeutes, nous devons toutefois aussi être attentifs aux plus vulnérables, aux citoyens appartenant à certaines catégories
d’âge (jeunes, personnes âgées) ou qui forment un groupe particulier pour d’autres raisons (ex. : femmes enceintes). On distingue souvent les groupes-cibles en fonction du stade pathologique, de la population en bonne santé aux personnes atteintes d’une maladie : La prévention universelle s’adresse à la population en bonne santé. La prévention sélective s’adresse aux groupes de population qui présentent un risque accru et vise à éviter que les personnes porteuses de facteurs de risque ne développent une maladie. La prévention indiquée s’adresse aux citoyens qui présentent des plaintes débutantes. La prévention liée aux soins s’adresse aux citoyens déjà atteints d’une maladie ou d’une pathologie. Si l’on classe les formes de prévention en fonction du type d’intervention, on peut distinguer la prévention des maladies, la promotion de la santé et la protection de la santé.