Gazette des 7èmes Jeux de la Francophonie - 07/09/2013

Page 2

Interview M. Christian Estrosi

Président du Comité National des Jeux de la Francophonie

Secrétaire général de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) M. Diouf, quel est l'état de la Francophonie dans le monde en 2013 ? Avec plus de 220 millions de francophones sur les cinq continents et plus de 116 millions d’apprenants de et en français, je dirais que la Francophonie se porte bien. La langue française est l’une des grandes langues étrangères apprise dans la plupart des systèmes éducatifs du monde. La Francophonie dans le monde, ce sont aussi ces voix porteuses de toutes les cultures qui chantent, qui récitent, qui déclament ou qui lisent en français ; ces romans, essais, pièces de théâtre ou poèmes rédigés par des plumes nourries à tous les imaginaires, baignées de références culturelles, sociales, spirituelles ou historiques très différentes. Et n’oubliez pas les médias de langue française, au premier rang desquels se trouve TV5 Monde, 2e réseau mondial de télévision en français. Que représentent les Jeux de la Francophonie ? Organisés tous les quatre ans, dans l’année postolympique, les Jeux de la Francophonie invitent la jeunesse de l’espace francophone à se rencontrer au travers d’épreuves sportives et de concours culturels. Aux exploits des sportifs répondent le talent et la créativité des artistes. Les sites sportifs, les aires d’expression culturelles et le village des Jeux sont autant de lieux d’échange et de dialogue entre les participants. D’une manière générale, ces Jeux favorisent l’émergence de jeunes talents artistiques francophones sur la scène artistique internationale et contribuent à la préparation de la relève sportive francophone. Il faut aussi dire que la présence de ces 3000 jeunes venus des cinq continents constitue un formidable message d’espoir. Alors que le monde est en proie à des déchirements, à des disparités énormes, notamment entre le Nord et le Sud, ces sportifs et artistes nous donnent une belle

leçon de diversité, de solidarité et de partage. Ces jeunes nous montrent la voie, indiquant le chemin de demain qu’il nous faut emprunter par un message qui est d’abord celui de l’amour de la vie. Ils sont le reflet de la solidarité et du partage exercés au sein de notre Organisation. Au-delà de ce grand rassemblement réunissant les jeunes du monde entier dans un esprit festif, ces Jeux constituent une vitrine formidable pour la Francophonie. Ils permettent de véhiculer des messages forts à travers les médias, dont notamment les valeurs de cette 7e édition France/Nice 2013 placée sous le signe de la solidarité de la diversité et de l'excellence mais aussi des valeurs chères à la Francophonie de paix, de diversité culturelle et linguistique. Que doit-on dire aux Niçois et aux gens de toute la région pour les inciter à venir participer à la fête ? Qu’ils ont la chance de venir assister à des compétitions qui révèleront les talents de demain. Qu’ils pourront rencontrer des jeunes qui portent des projets originaux et créatifs. Assister aux Jeux, c’est être le témoin privilégié d’une rencontre formidable entre jeunes artistes et athlètes venus du monde entier dans une ambiance de fête d’échange et d’ouverture. Je suis certain que le public niçois répondra présent ! Une dernière question en forme de clin d'oeil, si vous le voulez bien. Si vous deviez participer aux Jeux, dans quelle(s) épreuve(s) aimeriezvous vous inscrire ? Je vous aurais bien répondu le basket en raison de ma taille mais aux Jeux de la Francophonie, les compétitions de basket sont réservées aux filles. Si je devais choisir une discipline, je dirais le tennis de table. Quand j’étais jeune, j’y jouais volontiers au Sénégal.

M. Estrosi, en quoi Nice peut-elle être une étape déterminante pour les Jeux de la Francophonie ? C’est le plus grand événement sportif et culturel du monde francophone et pourtant il n’a pas encore la notoriété qu’il mérite. Nous mettrons donc tout en oeuvre pour en faire une grande fête populaire qui installe durablement ces Jeux dans le temps. Nice ville de sport, Nice ville de culture, Nice capitale de la Méditerranée... il y a une logique à ce que les Jeux de la Francophonie trouvent ici un lieu d’expression privilégié pour représenter la France de la plus belle façon qui soit. C’est un honneur, c’est une fierté mais c’est aussi et surtout une grande responsabilité. Nice a non seulement le devoir de réussir ces Jeux mais également de leur donner une dimension médiatique supplémentaire, d’impulser un nouvel élan et d’offrir un véritable tremplin à la Côte d’Ivoire qui accueillera les Jeux en 2017. C’est un superbe défi. Qu’attendez-vous de ce grand rassemblement sportif et culturel ? Le mariage du sport et des arts est une originalité de ces Jeux mais ce que je retiens surtout c’est cette exigence de solidarité qui est inscrite dans le projet des Jeux de la Francophonie avec l’alternance entre pays du Sud et pays du Nord. Nice y est forcément sensible de par sa position géographique et par son histoire qui font de notre ville un lieu d’échanges et de rencontres. La Francophonie est un enjeu majeur pour le monde de demain et cet événement porte des valeurs qui, à mon sens, sont essentielles. Nous avons reçu le message de Beyrouth en 2009 et retenu cette magnifique leçon de paix, de fraternité et d’ouverture sur le monde que nous a donné le Liban en transcendant les différences de cultures et de religions. A notre tour de transmettre le témoin de la plus belle façon qui

ÈMES

JEUX DE LA FRANCOPHONIE

du 7 au 15 septembre 2013 PLUS DE 10 HEURES DE DIRECT

Cérémonie d’ouverture en direct sur France Ô samedi 7 septembre à partir de 19h15 Athlétisme • Football • Lutte africaine • Judo • Résumés des épreuves culturelles

soit en poursuivant et en renforçant l’oeuvre de tous ceux qui dans le monde et depuis des décennies ont soutenu cette dynamique francophone. Plus qu’une langue en partage, une vision du monde portée par de grands hommes d’Etat comme le Secrétaire Général Abdou Diouf qui depuis 2003 conduit avec la conviction et l’humanisme qu’on lui connait l’action politique de la Francophonie. Le sport et la culture y ont un grand rôle à jouer et je note d’ailleurs que le sport est l’un des terrains privilégiés de la promotion du français, langue officielle des Jeux Olympiques. Cette 7e édition des Jeux de la Francophonie doit donc être un révélateur de cette grande richesse, de cette histoire et de toutes ces valeurs que nous portons… Un révélateur également des futurs talents, artistes et sportifs, qui feront le monde francophone de demain. Une nouveauté dans ces Jeux, l’apparition du cyclisme. Est-ce votre choix ? Statutairement, le pays organisateur choisit un sport de démonstration qui s’ajoute au programme défini par le Comité International des Jeux de la francophonie. Nous avons choisi le cyclisme, car notre ville s'inscrit aujourd'hui dans une nouvelle dynamique, celle de la Métropole Nice Côte d'Azur qui valide une histoire, une géographie et une économie qui nous sont propres. Notre territoire y puise une identité particulière entre littoral, collines, vallées et montagnes. C'est pourquoi j’ai voulu que le cyclisme fasse son apparition aux Jeux. Outre l’importante notoriété dont bénéficie ce sport dans la communauté francophone et notamment en Afrique où il connaît un remarquable essor, il offrira une belle illustration de notre territoire et de la diversité de ses paysages et... de ses reliefs. Il symbolise parfaitement cette logique de territoire de par le tracé de son parcours entre mer et montagne. © CIJF

M. Abdou Diouf


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.