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Troisième partie

La place des enfants dans les grilles d’analyse, confrontation avec les enquêtes de terrain.

Cette troisième partie vise à faire le lien entre la partie une et la partie deux. Elle reprend la littérature scientifique et les enquêtes de terrain pour proposer les méthodes liées à l’observation du genre. Et enchaîner sur les thématiques suggérées dans les grilles d’observation. Je pourrais alors confronter ces grilles avec une réalité observée. Le but étant de montrer les failles de ces grilles, mais aussi de visibiliser le fait que les enfants ne soient pas pris en compte dans celles-ci. Le dernier point de cette partie sera la transmission de certains éléments et critères, que j’ai pu analyser lors de ces observations, pour intégrer le jeu des enfants dans les espaces publics.

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1. Analyse des thématiques proposées dans les grilles

Comme il a été dit précédemment certaines grilles n’englobent pas les zones de jeux ni la place des jeunes filles dans les espaces. A présent, grâce au travail d’observation, je vais pouvoir confronter ces grilles aux enquêtes de terrains, afin d’en dénouer leurs faiblesses et leurs forces. Il ne faut pas oublier, que la question de recherche concerne la place des jeunes filles dans les espaces publics, et donc, qu’il faudra adapter les critères des grilles en conséquence. Parmi les thématiques énoncées dans ces grilles, quelles en sont celles qui semblent les plus pertinentes dans le cadre de ce mémoire ? Cette partie aidera, par la suite, à créer une grille d’analyse, propre à notre sujet d’analyse.

Dans le guide de la mairie de Paris182, il est question de la circulation à travers la ville. Comment cette dernière rend l’accessibilité possible pour tous ? Cette rubrique s’intéresse spécialement aux femmes, et à leur façon de déambuler dans la ville et dans l’espace. L’idée de déambulation est également spécifique aux jeunes adolescentes. En effet, leurs habitudes de déplacement différent des adultes. Dans l’article Sexisme(s) urbain(s) : Jeunes filles et adolescentes à l’épreuve de la ville183 il est précisé que « Si les déplacements des adultes sont beaucoup plus contraints par les obligations familiales et les horaires de travail, les déplacements des plus jeunes sont marqués par les rythmes scolaires »184. C’est ce que j’ai pu observer notamment à la place Morichar, située près de plusieurs écoles. Aux heures stratégiques, c’est-à-dire aux heures de pauses ou aux heures de fin de classe, l’espace est rempli d’adolescents, et très rarement d’adolescentes. Yves Raibaud souligne que les jeunes filles disparaissent des espaces publics vers l’âge de 12 ans185. Pourquoi ? Il déclare que la rue devient le « fief des mâles »186, et donc que les filles ne s’autorisent pas à s’y faire une place. Dans nos enquêtes de terrains, il était pertinent de se focaliser sur leur trajectoire, et sur leur temps de pause. Où vont-elles s’installer dans l’espace ? Quels espaces préfèrentelles ne pas investir et pourquoi ?

Au fil des observations, j’ai pris conscience que l’espace que les jeunes filles semblaient le plus éviter était les terrains de sport puisqu’essentiellement investi par des garçons. Dans les cas d’étude, les terrains de sport constituent, très souvent, un noyau dans l’espace public. Celui-ci se compose parfois de plusieurs pôles à caractère sportif, mais se positionne

182 MAIRIE DE PARIS. « Guide référentiel Genre & espace public ». Paris, octobre 2016. Disponible en ligne : https://api-site.paris.fr/images/85756 toujours de manière à être proche les uns des autres. Ces bulles masculines, marquent une rupture avec le droit à la ville187, car les filles ne s’autorisent pas ces endroits.

183 ALLESSANDRIN Arnaud, DAGORN Johanna. 2018. « Sexisme(s) urbain(s) : Jeunes filles et adolescentes à l’épreuve de la ville ». Enfances, Familles, Générations. N°30.

184 Ibid., page 11.

185 RAIBAUD Yves. La ville faite par et pour les hommes France : Belin, 2015.

186 Ibid.

Dans le guide de la mairie de Paris, cette conscience du terrain de sport est présente. Il soumet alors ces trois questions à se poser :

• « Existe-t-il des espaces accaparés par un seul groupe qui deviennent officieusement interdits aux autres groupes (espaces d’exclusivité) ? »

• « Existe-t-il des mesures pour apporter une plus grande mixité filles/garçons dans les espaces de sports et de loisirs ? »

• « Lorsque l’on met en place une base de sport ou de jeux, veille-t-on à ce que cet espace soit autant attractif pour les filles que pour les garçons ? »

Le terrain de sport est donc un élément central dans cette question de genre. Il pose de nombreuses difficultés, comme on a pu le constater dans nos enquêtes de terrains, et c’est pourquoi il n’est pas à négliger pour la suite du travail.

Dans les questions évoquées précédemment, il y a également cette idée de groupe dominant. Un groupe qui prend place dans un espace, et rejette donc les autres en les dissuadant. C’est ce qui a été évoqué pour le terrain de sport. Toutefois, cette dynamique sociale, impactant l’appropriation urbaine, se retrouve aussi dans d’autres espaces. A la place Bethleem, le plateau supérieur est globalement investi par des hommes, le skate parc du parc de la Jeunesse est, quant à lui, utilisé par des enfants, la place minérale dans le parc Morichar accueille très souvent des skateurs etc… Ces exemples démontrent que cette idée de dominance s’applique sur une série d’espace. Par conséquent, ce phénomène de domination exclut très souvent les groupes de minorités, tels que les enfants, et les jeunes filles. Lors des observations, il a, malgré tout, été intéressant de voir ces groupes dominants perdent du terrain à cause d’autres groupes. Par exemple la fois où un groupe de vélo est venu déloger le skate à la place Morichar Cependant, il ne faut pas nier que cette cohabitation se fait difficilement avec des groupes de filles. Mais alors pour quel motif ?

Les filles désertent les espaces publics pour plusieurs raisons. Certaines ont été évoquées dans la partie cadre théorique (Ref.page 42) de ce mémoire. La principale raison est liée à cette idée d’insécurité dans l’espace public. C’est le prochain point sur lequel je vais m’intéresser et sur lequel le guide de la mairie de Paris se préoccupe. Dans la présentation du thème, ils certifient qu’« Il y a pour les femmes une forme « d’interdit social d’être là», un non-droit à la ville. Leur éducation leur fait accepter que leur place ne soit pas à l’extérieur et qu’elles sont en danger dans l’espace public, et plus encore, que les hommes sont un danger ».188 Cette idéologie est donc ancrée dès le plus jeune âge chez les jeunes filles, attisant une crainte de l’extérieur. Les parents jouent donc un rôle important dans cette transmission de stéréotypes genrés et sexistes. Dans Postures et trajectoires urbaines : la place des enfants et adolescents dans la fabrique de la ville189 de Nadja Monnet et Mouloud Boukal mène l’enquête sur la façon dont les enfants et les adolescents investissent la ville. L’article conclut sur une faible présence des jeunes dans les espaces urbains, et surtout pour les adolescentes a qui ont demandes, selon Michel Fize, « de faire un effort soit en les incitant à se faire discrètes soit en bravant leur peur 190» pour s’intégrer dans la vie extérieure. Encore une fois, c’est aux filles de s’adapter et non à la ville ou aux autres utilisateur/trices.

Pour remédier à cette question de sécurité, le guide la mairie de Paris, évoque la notion d’éclairage, de zones d’inquiétudes, et du fait de prendre en compte le « voir et être vu »191 Ce sentiment d’insécurité est très souvent ressenti le soir, soit le moment de la journée où les femmes évitent de se promener dans les espaces publics. Dans le cadre de ce mémoire, cette notion ne sera pas prise en compte. L’étude des enfants à partir de l’âge de 7 ans, ne rend pas pertinente cette thématique. Du fait que, les enfants de cet âge sont à leur maison, et ne sortent pas tard le soir dehors. Cela ne serait pas judicieux d’en apporter un point d’analyse. Néanmoins, cette question de sécurité peut être retranscrite d’une différente manière que j’évoquerai dans la partie suivante.

Toujours dans le guide de Paris, il est question de zone de retrait, des espaces étriqués et cachés dans les espaces publics « pouvant générer un sentiment d’insécurité »192. D’après eux, ce sont des endroits qui sont évités des minorités, considérés comme trop dangereux au vu de sa position. A l’inverse, pour l’ASBL Garance, dans Femmes au parc ! elle évoque

188 MAIRIE DE PARIS. « Guide référentiel Genre & espace public ». Paris, octobre 2016, page 27. Disponible en ligne : https://api-site.paris.fr/images/85756

189 MONNET Nadja, BOULAKA Mouloud. 2019. « Postures et trajectoires urbaines : la place des enfants et adolescents dans la fabrique de la ville ». Explorer la ville. Rapport aux espaces publics des enfants et des adolescents. N°30.

190 Ibid., paragraphe 36.

191 MAIRIE DE PARIS. « Guide référentiel Genre & espace public ». Paris, octobre 2016, page 28. Disponible en ligne : https://api-site.paris.fr/images/85756 la nécessité d’introduire ce type d’espaces pour les adolescentes qui préfèrent être à l’abri des regards. Alors que les femmes préfèrent, toujours selon l’ASBL Garance, des lieux de séjours exposés, et donc des espaces avec une vue sur l’ensemble. Je peux appuyer leur propos à travers les observations de la place Morichar. Elle propose un espace en longueur, étriqué et caché par la végétation, qui est donc essentiellement utilisé par les adolescentes et adolescents. Toutefois le ratio filles/garçons n’est pas égalitaire, et les garçons restent majoritaire dans cet espace. Il reste, cependant, intéressant de se concentrer sur cette notion d’espaces de retrait, et d’oublier celle d’espace à la vue de tous pour cette question de recherche.

192 Ibid., page 16.

Pour finir, le guide de la mairie de Paris, met un point d’honneur au mobilier urbain. Ils stipulent que leur positionnement dans l’espace peut être source d’inégalités. Effectivement, « Aujourd’hui la majorité des bancs « regarde » la rue. Il faut penser à d’autres orientations des assises puisqu’il s’agit d’établir des zones de convivialité avec le mobilier urbain, de donner envie, de permettre de multiples appropriations »193. Le mobilier n’est généralement pas utilisé par les enfants, qui préfèrent intégrer l’espace public pour jouer. Cette notion concerne, donc, plus les adultes. Pourtant, il est intéressant de s’en soucier. Les enfants vont dans les espaces publics accompagnés de leur parent. Ce dernier investit le mobilier afin de s’y prélasser et de surveiller les enfants. Certaines zones proposant des bancs publics, sont trop excentrées du parc, et donc dans des endroits peu fréquentés. Dans ce cas-là, les bancs seront généralement exploités par les hommes. C’est ce que j’ai constaté au parc Gaucheret (cf. Fig. 78), où la série de bancs sous les arbres sont 100 % masculin. Ce rassemblement de bancs à un endroit précis reste dérangeant et source d’inégalité, car les jeunes filles, les femmes et les enfants vont éviter ces endroits. Alors que pour les bancs proches des aires de jeux, et du grand espace central, l’utilisation se fait plus mixte (cf. Fig. 77)

193 MAIRIE DE PARIS. « Guide référentiel Genre & espace public ». Paris, octobre 2016, page 17. Disponible en ligne : https://api-site.paris.fr/images/85756

Pour continuer le guide de la mairie de Paris mentionne les parcs et des espaces verts au sein du rapport. La question qu’il préconise de se poser à ce sujet est la suivante : « Les parcs et espaces verts, sont-ils occupés de façon paritaire et pour le même usage ?194 » La question reste vague, qu’est-ce que signifie « le même usage » ? En effet, comme je l’ai constaté lors de mes observations, certains espaces publics, et notamment les espaces verts sont propices à une multitude d’usage propre aux usager/ères. Les usages varient en fonction de la personne, de son âge, de son genre, par exemple un enfant ne va pas se rendre sur un espace vert pour les mêmes raisons qu’un adulte. C’est pourquoi l’intitulé de la question est à prendre avec parcimonie, et en s’adaptant aux utilisateur/trices face à nous.

Pour finir, tout comme l’ASBL Garance195 , une section du guide est réservée sur la participation des habitant/es dans les projets de réaménagement urbain. Ce procédé propose aux habitants des temps de paroles afin qu’ils puissent contribuer et s’impliquer dans le projet. La mairie de Paris souligne néanmoins l’importance que la participation à ces temps de paroles soit égale, qu’il y ait autant de femmes et d’hommes. Il propose et émet l’idée de dédier des séances réservées aux femmes. Tout en reconnaissant les moyens mis en œuvre, le sujet sur la participation, n’évoque pas celle des enfants. D’ailleurs il est même proposé un service de garderie aux parents qui participeraient : « A-t-on organisé des événements dans des horaires et lieux différents pour laisser l’occasion à chacun et chacune d’y participer ? Met-on en place des modalités d’accueil pour la petite enfance ? ». Un aspect et une catégorie de la population qu’il faudrait absolument mettre en avant, dans le but de créer comme la mairie de Paris le souhaite des espaces publics égaux pour tous.

194 MAIRIE DE PARIS. « Guide référentiel Genre & espace public ». Paris, octobre 2016, page 16. Disponible en ligne : https://api-site.paris.fr/images/85756

195 ASBL GARANCE. « Femmes au parc ! Améliorer l’accés des femmes aux espaces verts ». [En ligne] Garance ASBL, septembre 2017 [consulté le 15 avril 2022]. Disponible sur internet à l’adresse : http://www.garance.be/docs/17FAPRapportfinalRegion.pdf

2. Adaptation des grilles aux jeux des enfants

Après avoir sélectionné les critères les plus pertinents des guides existants, d’en avoir fait leur analyse et d’en prouver leur nécessité, je peux dès à présent faire l’état des éléments à ajouter ou à améliorer pour l’intégration de la place du jeu des enfants, tout en incluant cette notion d’égalité de genre.

Pour cela, nous allons reprendre ce qui a été énoncé dans la partie précédente, tout en apportant nos propres thématiques. Ces dernières ne sont pas des choix au hasard, mais sont le fruit des enquêtes de terrains. En effet, lors de ce processus d’observations, des éléments en sont ressortis, et sont, de mon point de vue, important à prendre en compte pour inclure les enfants dans les espaces publics avec cette notion de genre. Par ailleurs, il sera intéressant de se pencher sur des exemples concrets réalisés dans d’autres villes, dans d’autres pays, pour certaines thématiques ; afin d’illustrer des cas concrets en termes d’application. Ce travail a pour but de valoriser des éléments à prendre en compte dans la conception des espaces publics afin que ce droit à la ville196 s’applique également aux enfants.

Tout d’abord, nous pouvons reprendre la grande thématique du terrain de sport. Cet espace masculin est souligné dans la grille de la mairie de Paris comme j’ai pu le relever dans la partie précédente. Est-il attractif pour les filles et pour les garçons ? De ce que j’ai pu observer, cette notion d’attractivité n’est pas la source du problème. Comme évoqués dans les observations (ref. Partie sur les terrains de sport, page 101), le marquage au sol, le revêtement et l’emplacement sont des éléments à prendre en compte lors de la conception d’un espace sportif. C’est-à-dire que ces différences se font au niveau de l’appropriation de usager/eres. Pour rappel, un terrain qu’il soit ouvert ou fermé sera essentiellement masculin, alors qu’un terrain qui n’est pas tracé au sol sera davantage mixte. Les limites physiques ont leur importance pour cette thématique. Bertrand Masson, lors d’une conférence intitulée L’espace public, vers une égalité de genre197 explique un projet urbain qui au départ concerné quatre city-stades, et qui s’est transformé en piste de roller derby. Le roller derby est un sport qui se pratique en patins à roulettes, ce jeu est une course où un joueur ou une joueuse arrivent à dépasser l’adversaire en un temps imparti198 . Autrement dit, Bertrand Masson a pris connaissance des inégalités de genre dans ces infrastructures sportives, et n’a pas voulu continuer le projet en préférant l’adapter. C’est pourquoi à Rouen, un roller

196 MAIRIE DE PARIS. « Guide référentiel Genre & espace public ». Paris, octobre 2016, page 7. Disponible en ligne : https://api-site.paris.fr/images/85756

197 MAISON DE L’ARCHITECTURE DE NORMANDIE. (4 février 2021). L’espace public, vers une égalité de genre [Conférence]. Viso-conférence disponible en ligne : https://www.youtube .com/watch?v=xE-Bi4-HV1g&t=4788s&ab_channel=Maisondel%27architecturedeNormandie-leForum 198 « Roller Derby ». (2022, 15 juin).Dans Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Roller_derby derby a été construit. Il justifie son choix en voulant proposer un espace typiquement féminin. Rapidement, après la réalisation de cet espace, il a pu observer des usages divers, autres que le roller, tel que la danse… Les terrains de foot ou autres sports privilégient un seul usage, à contrario d’un espace comme celui conçu par Bertrand Masson, ou même dans nos cas d’étude avec le parc Gaucheret, permet aux utilisateur/trices de la façon qu’ils/elles souhaitent. C’est alors que d’une manière générale un terrain vaste, qui laisse libre à l’imagination en termes d’utilisation, sans barrière et sans de fonctions premières avec une connotation masculine induite fonctionnera de façon beaucoup plus mixte.

D’autres aspects à l’étape de la conception d’aménagement sont à prendre en compte pour ne pas exclure le jeu des enfants dans l’espace public. Premièrement, je vais évoquer les espaces utilisés comme lieux de passage. Ces espaces franchissables, je les retrouve dans le parc roi Baudoin, le parc Gaucheret, et le parc de la Senne. Ils sont souvent placés de sorte à faire la jonction entres les axes importants de la ville. C’est alors que les gens l’utilisent comme un raccourci et finissent par le traverser. Ce phénomène engendre une perte d’espace du point de vue du jeu, car le passage fréquent dissuade souvent les parents de s’y installer avec leurs enfants. Il serait alors intéressant de faire attention à ce type de configuration, limiter ces espaces pour ne pas avoir de surface perdue inutilisé par les usager/ères et surtout les enfants. Néanmoins, cette situation de passage, peut être contournées lorsque des fontaines sont placées à cet endroit. Prenons l’exemple du parc de la Senne, qui illustre parfaitement le changement d’un espace fonctionnel à un espace ludique. Principalement utilisé pour une balade en intra-îlots, le parc de la Senne se transforme en terrain de jeu lorsque les fontaines sont activées. L’espace public change de fonction, et devient attractif aux yeux des enfants qui légitiment leur place. Les passant/es doivent alors contourner ce nouvel événement pour poursuivre leur chemin. Pareillement, pour la place Bethleem, l’eau activée engendre un engouement auprès des enfants, et le caractère ludique déjà présent prend davantage d’ampleur. Dans le rapport Jeu dans la ville199, il soulève également les bienfaits de l’eau dans l’espace public en écrivant : « La présence de l’eau, surtout si elle permet de jouer et d’interagir, est un des éléments les plus attractifs d’un espace public ». De plus, il précommande d’intégrer, systématiquement, l’eau dans les projets urbains, quand celui-ci le permet. Par conséquent, je peux conclure en disant que l’eau est un bienfait pour le jeu des enfants, mais aussi pour redonner une mixité au lieu.

199 BRUXELLES ENVIRONNEMENT. « Le jeu dans la ville-Pour un maillage jeux à Bruxelles » [En ligne]. Environnement. Brussels, 2015, p 115. [Consulté le 14 décembre 2020]. Disponible sur internet à l’adresse : https://document.environnement.brussels/opac_css/elecfile/BRO_JeuDansVille_FR.pdf

Un autre point, au niveau de l’aménagement est à souligner, c’est celui du mobilier urbain. Comme il a été évoqué dans la partie « espace de retrait » des observations, il existe des espaces qui favorisent l’appropriation des adolescentes. Des espaces intimes, parfois cachés qui les mettent plus en confiance et qu’elles s’autorisent à utiliser. Cependant, créer ce type d’espace, c’est confirmer qu’elle n’investira pas le reste de l’espace mis à disposition. C’est alors les enfermer à un endroit précis de l’espace public. C’est pourquoi, de mon avis, ces espaces de retrait sont à nuancer, et à prendre avec parcimonie dans la conception urbaine. Dans la mesure où il est possible d’agir sur d’autres critères qui permettront d’intégrer les adolescentes dans un espace plus généreux que les espaces de retrait. Par exemple, en évitant de créer des zones à l’entrée du parc ou à ses extrémités, où le mobilier urbain y est regroupé. Je pense alors, aux bancs du parc Gaucheret qui amènent une appropriation souvent masculine, et qui découragent le passage à cet endroit. Ces endroits intimidants peuvent facilement être évités en déplaçant les bancs de sorte qu’ils soient plus au centre de l’espace, dans des endroits plus vivants. Dans le guide de la mairie de Paris, il stipule qu’ « ajouter des lieux pour s’asseoir (bancs, sièges uniques, abris de bus ou de tramway…) : «s’il y a trop d’hommes sur les bancs, il faut en rajouter… des bancs !». Ces as - sises sont essentielles pour les personnes responsables du care : les enfants et les personnes âgées ont particulièrement besoin d’une ville jalonnée de bancs, pour une pause200 » Allant dans ce sens, les créateurs de la plateforme Genre et Ville, conseillent de mener une réflexion sur « les éléments de mobilier urbain pour les rendre plus inclusifs. Travailler à leur emplacement, leur orientation, comme pour les bancs en arc de cercle ou les assises face-à-face, peut totalement changer la façon dont ils seront adoptés 201 ». Par conséquent ; et accentué par mes observations, il est essentiel de porter une attention bien précise sur le placement du mobilier urbain pour une appropriation moins genrées de celuici. Mais aussi pour redonner une visibilité aux minorités, telle que les adolescentes

Pour continuer dans l’analyse, un point que j’ai pu relever est la notion de sécurité. Précédemment, dans la partie, j’ai souvent mentionné ce contrôle parental sur le jeu et la déambulation des enfants. Par exemple des espaces placés proche de la voirie dissuaderont les parents d’y laisser leurs enfants jouer, à cause du danger de la voiture. Par ailleurs, un espace qui est trop vaste, tel que la plaine verte du parc de la Jeunesse amènera à ce que les parents imposent une zone définie pour le jeu. Une zone sur laquelle ils pourront avoir un œil constamment.

200 MAIRIE DE PARIS. « Guide référentiel Genre & espace public ». Paris, octobre 2016, page 17. Disponible en ligne : https://api-site.paris.fr/images/85756

201 GENRE ET VILLE. « Le Moniteur « Dans l’espace public, les hommes sont souvent majoritaires ». Janvier 2018, disponible en ligne : http://www.genre-et-ville.org/le-moniteur-dans-lespace-public-les-hommes-sontsouvent-majoritaires/

Pour autant, il existe, et l’exemple de la place Morichar et la place Bethleem l’illustrent bien, des espaces qui valorisent le jeu de l’enfant. Dans un premier temps, les espaces à petite échelle tels que l’espace vert à la place Morichar qui amène une liberté dans le jeu des enfants avec des parents plus tranquilles au vu de la petitesse de l’espace et de la mise à distance des voiries. Par la suite, dans le cas de la place Bethleem, le mobilier urbain vient sécuriser un périmètre et donne la possibilité aux enfants d’investir l’espace, et ce, de manière mixte. C’est une place qui fonctionne avec une diversité d’usages, notamment vis-àvis du jeu des enfants. Pour continuer sur l’aspect ludique des espaces qui fonctionnent, il y a aussi les espaces en relief. Les bosses présentent sur la topographie du terrain, engendrent une stimulation de l’imaginaire chez les enfants, qui se l’approprient d’une manière variable. Ces trois aspects énoncés sont des moyens, à petit moyen, de rendre l’espace public utilisable par tous en revalorisant la place et le jeu des enfants

Le dernier point de cette analyse portera sur les groupes dominants. Il était effectivement fréquent d’observer sur les cas d’études, des utilisations dominantes qui évinçaient les autres. Reprenons le cas de la place Morichar avec la présence systématique du skateboard. Cette appropriation donne de la difficulté aux autres usager/ères à l’investir, et principalement pour la gent féminine qui n’est jamais représentée à cet endroit. Ce phénomène est néanmoins compliqué à contrer, dans le sens où il relève d’un mode de vie. L’architecte peut avoir un impact sur l’aménagement, en anticipant parfois des utilisations propices à véhiculer des inégalités de genre, mais il ne peut pas tout prévoir. C’est pourquoi la mise en place, comme le soulignait l’ASBL Garance, de réunion participative avec les habitants avant la conception des espaces est essentiels. Les réunions permettront de s’adapter à la demande et de réaliser un espace public en conséquence. Pour autant, il faut impérativement inclure les enfants et les adolescents dans ces initiatives. Dans son article, Cloë Voisin-Bormuth202 évoque la méthode du fondateur du bureau de conseil en urbanisme 8-80 Cities Gil Peňalosa :

« Il propose donc de prendre deux types d’usagers aux deux extrêmes de la pyramide des âges pour tester la qualité d’usage des espaces publics : un enfant de huit ans, qui peut commencer à avoir un usage autonome de l’espace public tout en restant particulièrement vulnérable par sa taille et son degré de maturité et d’expérience, qui ne lui permettent pas d’appréhender tous les dangers ; et une personne âgée de 80 ans dont la vulnérabilité particulière tient surtout à une capacité physique amoindrie et à un isolement social plus important. L’hypothèse (simplifiée)

202 VOISIN-BORMUTH Chloë. « Les espaces publics : clef du bien vivre ensemble ? ». La Fabrique de la Cité, juin 2019, disponible en ligne : https://www.lafabriquedelacite.com/publications/les-espaces-publics-clef-du-bienvivre-ensemble/ de Gil Peňalosa est que si l’espace public est accueillant pour ces deux types d’usagers, alors il pourra l’être pour tous. »203

Il est alors important d’entendre l’ensemble de la population, du plus jeune au plus vieux. Les enfants vivent la ville différemment que les adultes, son environnement est rythmé par le jeu tandis que les adultes y voient un aspect fonctionnel. La contribution des deux peut alors donner une plus-value à nos espaces urbains. De plus, des moyens ont été mis en place pour permettre cela. Il s’agit de programmes internationaux tels que Grandir en ville de l’Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) de 1990, et des Villes amies des enfants par les Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF)204. Ces deux programmes ont créé des outils (cartographie, visites de la ville, photographies, témoignages…) pour faciliter la participation des enfants dans les prises de décisions politiques urbaines. Pourtant, ceux-ci sont encore rarement appliqués au sein des projets si ce n’est, par exemple, pour le projet de Louise Carlier sur l’Abbaye de Forest en Belgique205 Avant sa réalisation, elle met en place « une démarche d’enquête qui s’appuie sur la mise en place d’ateliers cartographiques avec différents publics fréquentant le site et concernés par le projet »206. Ces ateliers cartographiques consistent à dessiner l’espace vécu du quartier, tout en racontant leur expérience. Allant dans ce sens, Edith Maruéjous à travers son étude de la cour de récréation207 utilise la cartographie mentale, en demandant aux enfants de dessiner la cour et de situer l’endroit où les garçons et les filles jouent208 Pour Edith Maruéjouls et Louise Carlier, cette méthode leur permet de récolter la parole, une expérience, un vécu d’un individu/e qui vive réellement l’espace. Une façon alors de créer un projet le plus juste et égal possible.

203 VOISIN-BORMUTH Chloë. « Les espaces publics : clef du bien vivre ensemble ? ». La Fabrique de la Cité, juin 2019, disponible en ligne : https://www.lafabriquedelacite.com/publications/les-espaces-publics-clef-du-bienvivre-ensemble/

204 RUE DE L’AVENIR. « La participation des enfants et des jeunes ». Rue de l’avenir, fiche 8, disponible en ligne : https://www.ruedelavenir.com/wp-content/uploads/2020/06/VilleEnfantFiche8Participation.pdf

205 CELLULE ABBAYE DE FOREST. « Ateliers cartographiques autour du projet Abbaye ». Urban Inclusion, disponible en ligne : https://metrolab.brussels/publications/ateliers-cartographiques-autour-du-projet-abbaye

206 Ibid.

207 MARUEJOULS Edith. (2014) « Mixité, égalité et genre dans les espaces du loisir des jeunes : pertinence d’un paradigme féministe ». [Thèse de doctorat en géographie]. Université Bordeaux Montaigne.

208 BROUZE Emilie. « Comprendre les inégalités dans la cour d’école par Edith Maruéjouls ». Genre et ville, février 2017. Disponible en ligne : http://www.genre-et-ville.org/comprendre-les-inegalites-dans-la-cour-decolepar-edith-maruejouls/

3. Conclusion

Le travail de la seconde partie, mis en lien avec la troisième, m’a permis d’établir une liste d’éléments que je considère important dans l’intégration de la question du genre dans le jeu des enfants au sein des espaces publics bruxellois. Les observations, ainsi que les grilles existantes pointent les critères utiles pour ce sujet d’étude. A savoir, les terrains de sport avec une remédiation de sa configuration spatiale et physique dans le but de le dégenrer Ou bien avec une éventualité de s’étendre vers d’autres propositions d’espaces sportifs tels que le roller derby. Par après, il est essentiel d’amener des espaces où le jeu de l’enfant est le moins possible contrôler par les parents qui les accompagnent. Je pense alors à des espaces avec une surface raisonnable et sécurisée d’une manière ou d’une autre pour proposer un espace de jeu sans dangerosité. Des espaces alors qui pourront être alimenté d’un aspect ludique avec l’ajout de jets d’eau et d’un relief accidenté de bosses pour stimuler l’imaginaire des enfants.

Pour se rapprocher le plus possible d’un espace public qui convient à tout public, il est important de mettre en place une participation des habitants, en prenant compte des enfants. Des enfants qui ont eux aussi droit à la ville209

La question de genre dans les espaces publics, est une question d’actualité qui prend de plus en plus d’importance dans les politiques urbaines. L’enjeu est de donner la possibilité à tout le monde d’investir les espaces publics de la même manière. Pourtant, au cours de mes recherches, je me suis aperçue que ça n’était pas le cas partout. Et la problématique de ce mémoire était alors la suivante :

La place du jeu dans les espaces publics bruxellois est-il porteur d’un comportement genré chez les enfants, plus spécifiquement à l’égard de la jeune fille avec cette idée de spatialisation limitée ? Comment analyser ces questions de genre dans les espaces publics ?

Ce mémoire s’est intéressé dans un premier temps à la position des femmes dans les lieux publics. Le livre de Yves Raibaud, « La ville faite par et pour les hommes »210 m’a renseigné sur un certain nombre d’inégalité entre les hommes et les femmes dans notre manière de penser et d’aménager la ville. Notamment, d’un point de vue du loisir, où 75 % des budgets publics211 sont destinés à la gent masculine C’est l’une des raisons pour laquelle les femmes s’amoindrissent le droit à la ville, et déserte les espaces urbains. Par ailleurs, Marylène Lieber212 a prouvé que les femmes utilisaient la ville différemment des hommes, à cause d’un sentiment d’insécurité qu’elles peuvent ressentir, et qui les dissuadent de s’y balader ou de l’investir. Cette attitude d’évitement se forge dès l’enfance, dans la cour de récréation. Edith Maruéjouls213, dans son étude sur cette dernière, informe que l’attitude des femmes dans les espaces publics, est la transposition d’une spatialisation genrée vécue à l’école. Par conséquent, le sujet de ce mémoire a tenté de comprendre si ce phénomène d’inégalité de genre se retrouvait également dans le jeu chez les enfants au sein des espaces publics.

Thierry Paquot214 définit la ville comme d’une « anti-ville » vis-à-vis des enfants. De son avis, les enfants sont invisibilisés et non pris en compte dans les décisions urbaines. Clément

Rivière215 souligne quant à lui que la présence d’enfants dans un espace public est le signe que celui-ci est en bonne santé. C’est-à-dire que, de son avis, un espace public utilisé de

210 RAIBAUD Yves. La ville faite par et pour les hommes. France : Belin, 2015.

211 Ibid., page 16.

212 LIEBER Marylène. Genre, violences, et espaces publics. Paris : Presse de la fondation nationale des sciences politiques, 2008.

213 MARUEJOULS Edith. (2014) « Mixité, égalité et genre dans les espaces du loisir des jeunes : pertinence d’un paradigme féministe ». [Thèse de doctorat en géographie]. Université Bordeaux Montaigne.

214 PAQUOT Thierry. L’espace public. France :La découverte, 2015, p 3.

215 RIVIERE Clément. « Les enfants, révélateurs de nos rapports aux espaces publics » [En ligne]. 2012. Revue métropolitiques, mis en ligne le 18 juin 2012 [consulté le 10 janvier 2021]. Disponible sur internet à l’adresse : www.metropolitiques.eu manière ludique par les enfants, et donc un espace public qui fonctionne. J’ai alors voulu savoir si les espaces publics bruxellois étaient en bonne santé, et si les enfants investissaient l’espace en jeu.

C’est à ce moment-là, que le travail d’observation a débuté. En effet, pour analyser ces questions de genre dans les espaces publics, il est essentiel de commencer par une phase d’observation. Pour simplifier cette étape, j’ai fait le choix de me concentrer sur trois communes de Bruxelles, afin de diversifier les situations géographiques, politiques et sociales. Après plusieurs mois d’enquête de terrain, j’ai pu constater que la localisation n’impactait pas le comportement genré auprès des enfants. La différence d’âge de la population, de revenus, ou de nationalité n’influence pas la place du jeu, ni l’utilisation des espaces publics en général, mais est souvent due à un aménagement inadapté. Puisque plusieurs récurrences et dynamiques se retrouvent dans la plupart des cas d’étude. Et plus particulièrement avec les terrains de sport, qui sont exclusivement masculins, où les jeunes filles sont mises de côté. Pour autant, tout au long de mes analyses, j’ai constaté l’importance des limites du terrain tracé au sol ou non. C’est comme cela, que j’ai appris qu’un terrain sans délimitation défini sera un endroit où les jeunes filles vont s’autoriser à jouer au foot, et donc à investir.

Néanmoins, ce n’est pas une situation récurrente et les jeunes filles/adolescentes sont souvent exclues des zones de sport. Plus généralement, les adolescentes ont du mal à se faire une place et à s’approprier les zones publiques. Au fil des mois, j’ai remarqué que je n’avais presque pas vu d’adolescentes dans mes observations, puisque les seules jeunes filles présentes étaient généralement âgées de moins de 11 ans Pour autant, seules les zones dites de retrait216 placé dans l’espace public, de sorte à être loin des regards, semblent être des lieux que les adolescentes apprécient et investissent. C’est ce que j’ai observé dans certains cas, où les zones en dehors de l’espace central étaient souvent occupées par des adolescentes. Cette notion est donc une notion déterminante pour inclure les filles dans l’espace public. A contrario de certaines typologies d’espaces, tels que les allées parsemées de bancs qui posent parfois des problèmes en véhiculant des inégalités de genre. Ces bancs, utilisés de manière 100 % masculine, regroupés dans un même espace, peuvent mettre mal à l’aise une jeune fille qui voudrait soit s’y asseoir, soit passer devant. Ces zones sont donc évitées, et deviennent des espaces dits « à risque » à leurs yeux. Ces constats sont toutefois à nuancer, surtout pour les espaces de retrait qui admette une place pour les adolescentes en dehors de l’espace public en lui-même.

216 ASBL GARANCE. « Femmes au parc ! Améliorer l’accés des femmes aux espaces verts ». [En ligne] Garance ASBL, septembre 2017 [consulté le 15 avril 2022]. Disponible sur internet à l’adresse : http://www.garance.be/docs/17FAPRapportfinalRegion.pdf

Pour ce qui est de la place du jeu, des zones se révèlent bien plus mixte que les terrains de sport. Prenons l’exemple des espaces verts, où la diversité d’usages et d’usager/ères sont visibles. Malgré cela, les enfants ne sont pas souvent intégré/es dans ces types d’espaces, car face à l’étendue parfois vaste de certaines pelouses, les parents se dissuadent d’y laisser leurs enfants jouer. Le contrôle et la surveillance y étant alors plus compliqués. De plus, les parents préfèrent placer leurs enfants dans un espace de jeu dédié plutôt que de les laisser vagabonder dans l’espace public sans barrière. Cela leur facilite d’autant plus la maîtrise sur le jeu et la déambulation des enfants. Cet état de contrôle n’est plus observable lorsque l’espace vert est à une échelle plus petite, et où les parents semblent plus souples envers les enfants. Par conséquent, les espaces verts peuvent être ludiques moyennant l’échelle qu’ils proposent.

Ces grands espaces gazonnés, sont dissemblables aux espaces minéralisés. Ces derniers sont souvent investis, soit par une utilisation dominante, soit par une fonction de passage. Ils ne véhiculent pas une attractivité en termes de jeu et exclu alors les enfants. Une situation qui n’est pas impossible de changer, car la place Bethleem reste un espace minérale exemplaire pour le jeu des enfants. Une place qui est dominée par ces derniers, et qui propose une variété d’utilisation. Au-delà, de la place Bethleem, une place minérale peut se voir transformer en un espace de jeu lorsque des fontaines à eaux sont intégrées sur l’espace. Devant ce nouvel attrait, les enfants légitiment et affirment leur place en utilisant les jets d’eau de manière ludique. Une place, qui est d’autant plus affirmée, lorsque les enfants se reconnaissent dans les autres utilisateur/trices ; autrement dit s’il y a déjà des enfants sur place. C’est un constat que j’ai pu faire après avoir entendu cet échange marquant :

« La fille : « On peut aller là-bas ? »

Le garçon : « Oui, il y a des enfants ! » »

Pendant le travail d’observation, j’ai compris que le jeu est souvent mis à l’écart et rencontre des difficultés à s’imposer dans les espaces publics. Cela m’a amené à sélectionner des thématiques, et des critères à prendre en compte pour inclure les enfants dans les espaces publics par rapport aux enquêtes de terrain. Pour ce faire, je me suis interrogée sur la conception des espaces, en voulant savoir si la place des enfants et du jeu y était considérée. Le but étant d’offrir des espaces inclusifs pour tous, et même pour les enfants Or, cette attention est très souvent oubliée. En conséquence, les projets urbains sont encore fragiles sur cette question de genre, et restent des endroits où l’on peut observer des comportements genrés, à l’égard des femmes, mais aussi des enfants. Les enfants sont souvent rangés dans des espaces de jeux dédiés, avec un contrôle sur leur liberté de mouvement et de jeu.

Dans la troisième partie du mémoire, il a été question de se pencher sur les grilles d’analyse qui préconise des points d’intentions, afin de rendre un espace public égalitaire pour tous. Pour tous, mais pas pour les enfants. Cette minorité et le jeu ne sont pas intégrés dans ces réflexions, alors qu’il serait judicieux, et nécessaire d’y apporter des éléments de réponse pour que les enfants puissent réintégrer nos villes. L’ambition de ce travail est de rendre visible ce qui est invisible. Bien évidemment que les espaces publics sont genrés, avec des attitudes et un aménagement discriminant à l’égard des jeunes filles, et plus généralement des enfants. Yves Raibaud a dit que « le phénomène du sexisme urbain relève de l’invisible visibilité217», le problème des enfants aussi. Beaucoup de rapports, notamment ceux de Bruxelles Environnement ont conscience de cette problématique, mais ne change pas spécialement la situation initiale. Alors que, sans effort et avec facilité parfois, un espace public peut être transformé en un terrain de jeu inclusif, convivial et accueillant. Plusieurs éléments de réponse ont été cités précédemment, notamment avec la place de l’eau dans les espaces. Mais il y a également l’idée de la topographie qui émet un aspect ludique et challengeant pour les enfants. De plus, les terrains de sport étant des espaces masculins, il serait judicieux d’offrir d’autres alternatives telles que des roller derby etc… Pour autant, ces éléments de réponses ne seront efficaces que, si la parole des enfants est écoutée lors des décisions politiques urbaines. De mon avis, pour créer un espace public égalitaire en termes de jeu chez les enfants, il faut leur témoigner une attention participative au projet.

Ce mémoire, m’a permis de réaliser les faiblesses de certains espaces publics bruxellois. Le droit à la ville, est une notion que j’ai très vite vu déchanté au fur et à mesure des observations. Moyennant cette envie de rendre l’espace public égalitaire pour tous, le processus est encore lent et sans réel impact. Dans le cadre de cette question de recherche, je me suis confrontée à la limite de la question de genre en Belgique, en me demandant si parfois ces inégalités que j’apercevais dans les espaces publics ne relevait pas du domaine de l’éducation, et d’un facteur autre que l’aménagement urbain. Certes, il est amplement temps de réaliser que nos espaces publics sont à revoir vis-à-vis de cette égalité de genre, mais parfois il semble difficile de prévoir comment les utilisateur/trices vont s’approprier l’espace, et cela relève alors de l’imprévisible. C’est pourquoi, de mon point de vue, la participation des habitant/es au projet reste essentiel pour éviter toute domination qui pourrait entraîner des inégalités. Et pourquoi pas en commençant par les enfants ?

217 ALLESSANDRIN Arnaud, DAGORN Johanna. 2018. « Sexisme(s) urbain(s) : Jeunes filles et adolescentes à l’épreuve de la ville ». Enfances, Familles, Générations. N°30.

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Annexe n° 1 : Critères à respecter pour bien appliquer la notion du gender mainstreaming selon la ville de Vienne

Annexe n° 2 : Extrait du guide de la mairis de Paris à propos de la catégorie « Occuper l’espace »

Annexe n° 3 : Exemple d’une fiche d’observation de la mixité

Annexe n° 4 : Graphique issus de LONG Nathalie et TONINI Brice dans leur étude Les espaces verts urbains : étude exploratoire des pratiques et du ressenti des usagers.

Conception des espaces verts par les habitants

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