Rapport de stage bigot clément

Apprentissage de la culture et de l’entrtien du végétal Rapport des stages Pépinières Jacquet Chemin de la Plaine 07100 SAINT PERAY

Jardin de Kerdalo Kerdalo 22 200 TREDARZEC

Bigot Clément - DEP 1 ENSP Marseille

SOMMAIRE Préambule

3

Stage en pépinière La strucure d’acceuil Tâches effectuées et matériels manipulés Végétaux rencontrés, cultivés, entretenus Dialogues avec les professionnels

4-5 6-9 10-11 12-13

Stage au sein d’un jardin La strucure d’acceuil Tâches effectuées et matériels manipulés Végétaux rencontrés, cultivés, entretenus Dialogues avec les professionnels

Mise en perspective des deux stages

14-15 16-19 20-21 22-23

24-25

PRÉAMBULE Jardiniers et pépiniéristes travaillent avec des matériaux vivants, les plantes, qui ne souffrent apparemment pas et dont la disparition est même parfois la bienvenue. Dans le jardin, il n’y a pas de deuil, c’est la chance des jardiniers : ils se préoccupent de l’instant présent et pensent aux saisons futures. Produire un plan, qui avant tout est un dessin, demande une grande liberté, liberté cernée de contrainte.

Si un projet est réglé au millimètre, c’est avant tout pour faire vibrer celui qui le parcourt, en révélant et sublimant la beauté du déjà là.

Nous sommes amenés dans notre métier à aménager nature, jardin et paysage. L’obsession qu’on apporte aux limites et aux franges n’est pas anodin, lorsqu’on sait qu’il nous permet de différencier ces trois termes. La nature n’a pas de taille et existe à toutes les échelles spatiales et temporelles. Le paysage, là ou le ciel et la terre se touchent, célèbre définition de Michel Corajoud, n’a que pour seule limite ce que l’œil ne voit pas encore. Et le jardin, inscrit dans une parcelle définie, cherche toujours à paraître plus grand qu’il n’est réellement. En cela, il faut distinguer ces trois termes, bien qu’ils cohabitent aisément. Le paysage est un lieu de production où ‘on a voulu, par efficacité, écourter les kilomètres et précipiter les heures. Il résulte de choix remontant à des années, des décennies, des siècles. A contrario, Le jardin est le lieu où l’on se laisse absorber par la contemplation du vivant éphémère. Il capte l’attention à travers chaque instant, dévoilant alors de nouvelles choses. La nature traverse ces éléments, sans réelles préoccupations.

Paysagiste, jardiniers, et pépiniériste cohabitent de la même sorte. Ils cherchent à comprendre pour mieux diffuser le rapport intime de l’homme face au monde. Pour y parvenir, il faut se lier aux autres, s’immerger dans la masse. Puis il faut s’expatrier, s’inventer un dialogue avec une espèce différente qui ne communique pas, mais qui nous rend bien des services.

L’objet de ce rapport est de retranscrire cette expérience, enrichie de nombreuses leçons de personnes farfelues de plantes. Je tiens vivement à les remercier. Merci pour votre motivation sans faille à partager vos connaissances, pour votre accueil des plus chaleureux, ett pour m’avoir fait découvrir votre passion

3

STRUCTURE D’ACCEUIL HISTORIQUE Créée il y a maintenant plus de quarante ans (en 1971 par Hubert JACQUET), les pépinières Jacquet comptent aujourd’hui une vingtaine d’employés selon les périodes de l’année. Uniquement orientées vers la culture et la multiplication de rosiers et d’arbres à sa création, l’entreprise c’est peu à peu agrandit pour répondre à une demande croissante de plantes destinées à l’ornement. En 1994, Frédéric Jacquet reprend l’entreprise de son père et poursuit l’agrandissement de l’entreprise notamment en mettant en place le statut de SARL. La pépinière se dote de serres pour la vente et de serres pour les arbustes en mottes repiqués en conteneur. Frédérique, dans une démarche d’amélioration et de reconnaissance au niveau international de son entreprise, met en place une gestion respectueuse de l’environnement. Ainsi, en 2013, les pépinières Jacquet sont certifiées label ISO 14001. Ce document atteste par exemple que l’eau est gérée efficacement, les déchets verts sont valorisés, les matériaux utilisés pour les mottes sont biodégradables, des véhicules électriques sont utilisés pour les commandes … En parallèle, l’entreprise est inscrite à la Fédération Nationale des Producteurs Horticoles et Pépiniéristes, afin de défendre les intérêts généraux des producteurs de plantes. Enfin, face à une demande croissante de la clientèle, la pépinière se développe avec un service d’entretien de jardin.

SITUATION ET LOCALISATION La pépinière Jacquet se trouve dans le département de l’Ardèche.

Elle produit ses végétaux en pleine terre sur trois sites différents.

Le premier lieu de culture, qui est aussi le siège de l’entreprise se trouve à Saint Péray. Ce site de 26 hectares accueille les bureaux, les garages, les serres, la production de plantes en pot.

C’est également ici que se trouve la jardinerie où sont vendues les végétaux en premier lieu, du mobilier de jardin, des pots, et tout le nécessaire pour traiter et amender écologiquement ses plantations. Autour des zones bâtît se trouve les champs de production des conifères en priorité : cela s‘explique à cause du sol argilo limoneux de pH 6, permettant d’avoir de belles couleurs.

Aux conifères s’ajoutent des arbres à grosses tiges. En effet, ce sont des plantes lourdes qui pourraient être abimées lors du transfert champs hangar. Puis, les arbres fréquemment demandés sont cultivés également à proximité des hangars pour répondre par exemple à une demande de dernière minute .

Le deuxième site de production se trouve lui aussi en Ardèche, à Toulaud précisément. Ce site de 25 hectares est voué à la culture des arbres tiges. La protection face au vent du Rhône naturellement offerte par le massif de Crussol justifie ce choix. Le sol est argilo limoneux, d’un pH entre 6,5 et 7, permettant la production de tilleul, platanes, érables, thuyas, plantes de haies.

Le troisième site se trouve dans la Drôme, à Livron. Ce site de 24 hectares, avec un sol limono argileux et de pH 7,5 est favorisé pour la culture d’arbustes, de cépées et de petits arbres tiges.

En effet, environ 30 kilomètres séparent le lieu de production du siège de l’entreprise. Les chargements des végétaux pour parcourir cette distance doivent se faire dans les règles. Les végétaux sont alors de dimensions réduites afin de ne pas trop peser et ainsi éviter la surcharge.

4

C’est trois lieux de productions offrent des micros climats variés.

Le site de production de Saint Peray est sous l’influence du climat méditerranéen et du climat continental. Cela se caractérise par un temps doux avec des étés chaud et une pluviométrie entre 80 mm au printemps et en automne et 40 mm le mois le plus sec.

Le climat au niveau de Livron est méditerranéen plus marqué. Le mistral souffle plus, la pluviométrie est de 30mm en été. Les hivers y sont plus doux. Enfin, à Toulaud, l’altitude permet de se séparer de l’influence du mistral qui souffle dans la vallée. D’autre part, la pluviométrie est plus élevée avec environ 90 mm de pluie au printemps et en automne. L’hiver est légèrement plus marqué que dans la vallée avec parfois des gels.

FONCTIONNEMENT L’entreprise fonctionne avec une vingtaine de salarié à l’année. Frédérique gère la production de plantes en pleines terre. Deux équipes de deux à trois personnes sont chargées de les entretenir et de préparer les commandes.

Lors de mon stage, j’ai travaillé en équipe avec Fabienne et Emile, essentiellement sur les parcelles de Livron. Jérôme quand à lui gère la production de plantes en pot. Avec l’aide de Corentin et d’Agnès, il s’occupe du volet rempotage et rangement de la pépinière sur toile. Jérôme s’occupe également du chargement des commandes.

C’est avec ces trois personnes que j’ai appris la production de plantes en pot. Véronique et Laure préparent les commandes. Enfin, Kévin et Elise gèrent le volet jardinerie.

Corinne s’occupe du volet administratif et communication de la pépinière. La pépinière dispose également d’un commercial et d’un transporteur qui s’occupent des livraisons. Ces différents postes permettent à l’entreprise d’être efficace et de répondre rapidement à de nombreuses demandes.

ECONOMIE L’entreprise est une SARL. Son chiffre d’affaire de 1 909 000€ en 2013 était en baisse depuis c’est trois dernières années, atteignant 1 630 000€ en 2015. Il est de nouveau en hausse et atteint aujourd’hui 1 875 000€ environ.

La pépinière fonctionne essentiellement grâce aux appels d’offres publics, notamment pour la fourniture des végétaux.

La politique du gérant de diversité végétale lui permet de répondre à de nombreuse commandes. Le chiffre d’affaire se répartit globalement comme suit : 50% des commandes sont faites par les paysagistes, les grosses pépinières et les collectivités, environ 20% sont liés au service entretien espaces verts et 30 % sont liés à la ventes au détail. Les plantes vendues à la jardinerie proviennent directement de la production hors sol de la pépinière comme le veux la réglementation imposée par la FNPHP. La pépinière dispose d’un capital foncier important : 2000m2 de serres en verre, un hangar de 1000m2, 100m2 de bureau, 1500m2 de jardinerie, et environ 5000m2 aire de culture. Tout le matériel est acheté neuf : 4 fourgons, 3 remorques, 3 Zalys, 5 petites remorques, 2 arracheuses …

Cependant, il est mal entretenu et tombe régulièrement en panne. Ce sont des dépenses qui pourraient être évitée. Enfin, le terreau est la matière qu’ils utilisent le plus. Ils se fournissent chez Florentaise, producteur français inscrit dans une démarche écologique. Pour ce qui est des pots, ils les rachètent chaque année.

5

TÂCHES RÉALISÉES ET MATÉRIEL MANIPULÉ

LA CULTURE HORS SOL Lors de mes deux premières semaines de stage, j’ai participé avec Jérôme, Corentin et Agnès à la production de plantes en pot. Jérôme a suivi un BTS production horticole puis est entré chez les pépinières Jacquet où il exerce maintenant depuis 15 ans. Corentin quant à lui a fait un bac professionnel production horticole en alternance chez un producteur d’arbres fruitiers puis chez les pépinières Jacquet. Il a signé un contrat à l’issu de son alternance.

Quant à Agnès, elle c’est retrouvée ici par hasard, sans réelle formation. Elle est sportive et c’est ce qu’il l’a motivé à faire ce métier physique.

RÉCEPTION DES JEUNES PLANTS Les ouvriers ne partent pas de la graine, de la bouture ou de la division pour produire leurs plantes en pot. Ils partent de jeunes plants. Ceux-ci proviennent majoritairement de France, du bassin angevins. Jeune Plants Val de Loire, Briant, Laforêt, Les trois chênes sont les principaux fournisseurs. Les plantes livrées se présentent dans des petits godets et sont regroupés dans des cagettes. Elles sont stockées dans la serre à côté de la jardinerie avant d’être rempotées. Il s’agit de la matière première pour la production.

TRILOGIE CULTURALE Chez les pépinières Jacquet, les plantes passent en quelques sorte le cap de l’adolescence. Avec le Zalys attelé de ses deux petites remorques, véhicule électrique inscrit dans la démarche de respect de l’environnement souhaité par l’entreprise, les plantes passent des serres de stockage à la table de rempotage. Bricolée à partir de palettes et de plaques en contreplaqué, la table de rempotage permet d’avoir tous les éléments nécessaire au rempotage à porter de main : terreau, paillage, engrais, pots.

De plus, en étant à hauteur d’homme, elle permet de ne pas avoir à se baisser.

Pour rempoter les plantes, je prends un conteneur de 3L pour les petits godets et 4L pour les grands godets. Il existe différentes dimensions de pot. Pour le jeune plant, les pots utilisés couramment sont les conteneurs allant de 3 litres à 7 litres. Ils se déclinent souvent en noir, simples pour permettre d’avoir des plantes donnant un résultat rapide aux clients. Le conteneur permet également de planter toute l’année. En revanche, la reprise est moins évidente l’été. Il faudra arroser régulièrement pour éviter le desséchement.

Tandis qu’avec une plantation en automne ou au printemps, les plantes bénéficient de la pluie. Parfois les conteneurs sont marrons ou verts, pour avoir une présentation plus esthétique. Les plantes peuvent alors rester dans leur pot chez le client pour orner terrasse ou balcon

6

Avec des gants, je mets une poignée de terreau pour couvrir le fond du conteneur. Je place ensuite la plante au centre, en tenant la plante de la main droite et en remplissant le pot avec la deuxième main d’une seconde couche de terreau. Je dispose une petite poignée d’engrais au milieu du pot. Enfin, je remplis de terreau jusqu’à atteindre les trois centimètres sous le haut du pot.

Le décroché où le pot s’élargit me sert de repère. Cette place libre permet de mettre la couche de paillage. Lors de chaque étape, je veille à tasser pour que la plante ne bouge pas lors des gros coups de vent, sans toutefois en faire trop pour que la plante s’enracine facilement. Une fois la plante rempotée, je la place sur la remorque, avec les premières plantes rempotées. En rangeant correctement les plantes, j’ai pu faire jusqu’à quatre étages de pots sur la remorque. Une fois la remorque pleine, avec le zalys, je me suis rendu de la table de rempotage à l’aire de culture. Je commence par nettoyer la toile, en veillant à bien retirer les racines des anciennes plantes qui ont pu s’ancrer dans la toile ou les adventices. Je réalise cela avec les lames affutée d’un sécateur puis passe un coup de balais pour ramasser. A l’aide d’une corde tiré tendue avec des pierres, j’aligne les pots sur une première rangée. J’utilise une largeur de doigt comme outil de mesure pour faire la deuxième rangée. Cette largeur permet d’attraper facilement les plantes lors de la préparation des commandes. Les pots de 3L et 4L sont placés ainsi jusqu’à obtenir 6 rangés de pots en largeur. C’est la distance idéale pour atteindre les pots du milieu sans avoir à tout déplacer. Une longueur de pied sert à laisser un chemin entre les deux rangés de six pots. Une fois les pots rangés, je remplis la fiche de rempotage qui indique la date, le nom de la plante, le producteur, le contentant dans lequel elles ont été rempotés, l’emplacement dans la pépinière. Elles sont arrosées grâce à des springler mis en route par un système automatique.

POUCE ! ELLES POUSSENT !

Les plantes en pots demandent un suivi régulier pur bien grandir.

Chaque jour, avec Jérôme, nous faisons un tour des parcelles pour surveiller les plantes. Sur les pots fraichement mis en culture, il faut veiller à ce que le terreau ne se dessèche pas trop. Le vent et le soleil dans la région peuvent assécher rapidement les conteneurs. Sur les plantes en culture depuis quelques mois, nous veillons au bon enracinement des plantes. Du désherbage et du rangement doivent être réalisés. Ces plantes là une fois nettoyé sont soit prête pour répondre à des commandes soit pour être mise en vente à la jardinerie. Enfin, sur les pots en culture depuis plusieurs années, il faut prévoir un rempotage.

7

LA CULTURE PLEINE TERRE Les deux semaines de stages suivantes, j’ai travaillé avec Fabienne. Elle m’a livré de nombreux secrets de culture sur les arbustes et les arbres en pleine terre. Fabienne est passionnée de végétaux. Avant de travailler au pépinière Jacquet, elle a exercé dans une pépinière de pleine terre en Savoie. Elle c’est très impliquée dans son développement avant de déménager pour rejoindre son conjoint dans la Drôme. Elle tiendra le rayon poterie d’une franchise avant de se rendre compte que le monde de la pleine terre lui manque. Après une candidature spontanée chez les pépinières Jacquet, elle est embauchée. Cela fait maintenant 5 ans qu’elle s’occupe du secteur de Livron. Frédérique lui laisse une grande part de responsabilité quant à sa gestion.

FAIRE DE LA PLACE Chaque arbre à un développement différent. Il faut un travail régulier pour obtenir un tronc en bonne santé et un port fléché. Sur les jeunes plantations, désherber au pied des plantes et primordial.

J’ai réalisé cette tâche sur des rangs plantés à l’automne. C’est un travail long, physique, qui demande de la rigueur. Il ne faut pas dessoucher les jeunes plants et veiller à ne laisser aucunes mauvaises herbes. La végétation retiré à l’aide d’une binette est placée sur les rangs entre les lignes de plantation afin d’être enfouis lors du passage du rotavator. D’autre part, pour ne pas abimer le collet de plante, il faut que le bambou qui sert de tuteur soit derrière la plante, permettant ainsi de protéger l’axe où se trouve celle-ci. Une fois ce travail effectué, je peux commencer à tailler et tuteurer.

PETITOU ...

Sur les petits sujets (>1m) il faut retirer les brindilles sur le bas, choisir une flèche en haut que l’on prend soin de tuteurer sur le bambou.

Pour la taille, un sécateur bien affuté et indispensable. A l’aide d’une pierre à aiguiser, je fais des petits mouvements circulaires de l’intérieur vers l’extérieur de la lame. Puis je la désinfecte en passant la lame au dessus d’une flamme. Les coupes doivent être nettes pour que la plante cicatrise facilement..Si le sujet jeune est tordu, on recèpe à la base afin d’obtenir une nouvelle tige bien droite.

Et si il y a plusieurs tiges qui partent du pied, la aussi c’est la plus droite qui est favorisé et pas la plus grande. Parfois, la tige est directement coupée à la base pour avoir des cépées. Plusieurs troncs partent alors de la base. J’effectue notamment ce travail sur les savonnier, les arbres de judées, et certains érables. Pour tuteurer ces plantes, j’utilise essentiellement la pince max. C’est un outil qui permet de mettre en place un ruban transparent autour de la tige. Ces deux extrémités sont fixées par une agrafe que je veille de placer à l’opposé du tronc.

COMMENCE À DEVENIR GRAND !

Sur des sujets moyens (entre 1m et 1m50), un travail de formation est déjà fait. Il faut poursuivre le travail de taille en retirant les branches de la base jusqu’à environ 50cm de haut. Entre 50cm et 80cm elles sont laissées mais coupées au deux tiers. Ce sont des tires sèves, qui comme leur nom l’indique servent à maintenir la circulation de la sève jusqu’au sommet. Au dessus, les branches sont coupées au niveau du tronc, en respectant le bourrelet cicatriciel pour que la cicatrisation se fasse correctement. La aussi, la tête est tuteurée. Sur ces sujets, il faut parfois rattraper des décalages au niveau de la tige. Les fixateurs de la pince max ne suffisent pas. Il faut utiliser un lien en plastique semi rigide. Le nœud est fait contre le bambou. Fabienne dispose d’une petite bague qui lui permet de couper rapidement le lien. Je me contente pour ma part du sécateur.

8

SACRÉ GAILLARD LUI. Enfin, sur les sujets les plus gros, toutes les branches en dessous de 1m70 sont ramenées au niveau du tronc pour laisser la houppe de l’arbre se développer. Il faut veiller à tuteurer encore les têtes car elles sont fragiles à ce stade. Si elle se casse, l’arbre perd sa valeur car il est dur voir impossible, de réobtenir une flèche bien droite. Le lien plastique est souvent enlevé sur la base du tronc.

La tête est accrochée à la pince max, en s’aidant d’un escabeau à roue.

IL EST TEMPS DE VOYAGER Lorsque les végétaux ont une taille convenable, ils peuvent être arrachés du mois de novembre jusqu’à début avril pour la vente.

Les végétaux arrachés se présentent en motte où en racines nues.

En règle générale, nous effectuons les arrachages avec Fabienne le matin. Il existe deux méthodes : manuel ou mécanique. La première est utilisée pour les arbustes et les arbres inférieurs à 1 m 50. Il faut dans un premier temps attacher toutes les branches de l’arbuste ensemble avec une ficelle agricole. Je fais une spirale du bas vers le haut de la végétation. Ensuite, il faut dégager le pied en tournant. J’utilise pour cela une bèche plate de petite largeur, avec un manche renforcé. En poursuivant ce mouvement circulaire, j’incline la bèche à 45°C environ pour plonger dans la terre. Il faut donner un coup sec et précis pour bien couper les racines sans casser la motte. Puis il faut passer sous la motte pour couper les racines éventuelles qui pourraient rester. Viens le moment de soulever pour disposer la motte sur la tontine. Ce filet biodégradable en un an est remonté en nouant deux angles opposés au niveau du collet de la plante. La même chose est réalisée avec les deux autres angles. Parfois, elles sont grillagées pour renforcer. Sur les végétaux plus gros, nous prenons l’arracheuse. Nous sommes équipées de casque antibruit pendant cette tâche. Fabienne préfère dégager le haut de la plante avant de passer la lame de la machine pour avoir une motte plus soignée. Cette motte, une fois attaché avec une sangle à la machine, est acheminée à coté du camion. Un grillage préformé ovoïde est placé au sol avec la tontine par-dessus. La motte nue est placée au centre. Puis, j’attache la tontine comme expliqué précédemment en collant le tronc contre une de mes épaules. Le grillage est mis en place à l’aide d’un crochet. Avec l’arracheuse, les arbres arrachés sont mis sur la remorque du camion benne. Les végétaux sont acheminés au siège de l’entreprise en étant sanglé pour le transport.

VERS UN NOUVEL HABITAT Je participe durant ce stage à la préparation des commandes avec l’aide de Laure. Grâce au bon de commande remplie par Frédérique et le client, nous prenons avec le Zalys toutes les plantes disponible en production hors sol. Il faut parfois les nettoyer avec un sécateur. Elles sont chargés sur la remorque puis amenées devant la jardinerie pour être chargées dans le camion.

Avec le bon de commande, je revérifie que toutes les plantes demandées sont présentes. Dans un premier temps, je mets en place les plantes en motte qui prennent du volume. Les arbres, dont les branches ont été attachés avec de la ficelle, sont soulevés grâce au Fenwick. Pour cela, un crochet est planté dans la motte puis relier à une sangle qui entoure le tronc. Je monte dans le camion pour positionner l’arbre, le tronc incliné à 70°C. Je veille à ne pas abimer le tronc en plaçant de la toile de jute aux niveaux des zones de contact. Pour les arbustes en motte, je renouvelle la même chose. Pour les plantes en pot, j’utilise une demi lune qui permet de superposer et d’incliner les pots. Une fois toutes les plantes chargées, Je ferme la bâche du camion sur le coté, en accrochant l’élastique aux crochets présents sur la carrosserie.

9

VÉGÉTAUX RENCONTRÉS, CULTIVÉS, ENTRETENUS SAVONNIER Koelreutaria paniculata – SAPINDACEE Lors de mon stage, j’ai réalisé des cépées de cette plante. Le savonnier est un petit arbre chinois, mesurant de 6 à 8 mètres de haut. Il est très rustique, se contentant d’un sol pauvre et d’un arrosage réduit. L’arbre jeune développe un houppier globuleux, de plus en plus étalé et muni de branches tortueuses retombant gracieusement en extrémité avec l’âge. L’écorce grise lisse devient cannelée avec les fissures orangées. Les feuilles alternes et composées, de 20 à 40 cm de long ont un aspect plumeux, avec des folioles dentelées Elles naissent rose rouge avant de verdir et revêtent une parure jaune d’or à l’automne qui a valu au savonnier sa dénomination anglaise d’arbre pluie d’or, « goldenraintree ». En juin juillet, le savonnier se couvre d’une floraison en panicule jaune vif suivie d’une fructification en petite capsule marron. C’est capsule offre un joli son durant le mois d’août. L’écorce et le fruit contiennent de la saponine exploitée en Asie comme shampoing.

Un colorant jaune est extrait des fleurs tandis que les graines servent de perles en Chine. La plante sert aussi à soigner les conjonctivites et l’épiphora (obstruction des canaux lacrymaux).

Le savonnier ornait les tombes de mandarins. En revanche, j’ai pu noter que cette plante à un caractère quelques peu invasifs dans les délaissés et dans les jardins. C’est une plante à surveiller

ACAJOU DE CHINE Cedrela sinensi ‘Flamingo’ – MELIACEE Appelé aussi Toona, il s’agit d’un arbre méconnu qui présente de nombreux intérêts. Son feuillage est particulièrement décoratif, composé de longs folioles ovales, rose saumon au printemps, puis jaune et vert brillant. A l’automne, il se colore de jaune orangé. Son écorce crevassée le rend intéressant en toute saison. La floraison estivale en grappes blanches n’apparait que sur les vieux sujets.

Il possède un port colonnaire, atteignant 10m de haut et 3m de large au sommet de la houppe. C’est un net avantage pour des lieux ou la plantation d’arbre se révèle difficile. Le fait qu’il résiste à des conditions extrêmement variées, en particulier à la pollution, et qu’il atteigne rapidement sa taille adulte le rend intéressant pour l’aménagement urbain. Son défaut est sa rusticité au chaud et au froid. Il résiste à -10°C et ne supporte pas les grosses chaleurs.

PARASOL CHINOIS Firminia simplex – STERTULIACEE Originaire du sud de la Chine, Firmiana simplex est un arbre qui est très populaire au Japon. Atteignant 15m de haut pour 10m de large, cet arbre à la croissance rapide possède un bois dur et léger avec d’excellente qualité acoustique. On le cultive pour l’ornement dans les régions tempérées d’Amérique du Nord. Il est notamment devenu invasif dans les zones chaudes. Il préfère les sols secs, drainés, humifère et préfère le plein soleil. En effet, rustique jusqu’à -10°C, cet arbre demande un été chaud et long pour permettre un bon aoûtement du bois et acquérir une meilleure résistance au froid. Au jardin botanique de Montpellier, un arbre âgé aurait résisté à des froids de l’ordre de -17°C. Cette plante m’a particulièrement plu en raison de la taille et de la forme de ses feuilles caduques, à mi chemin entre le platane et le paulownia.

Son jeune bois très souple possède une écorce kaki. Les fleurs sont petites, blanches à jaune verdâtre et groupées en bouquets. Elles peuvent avoir un parfum citronné ou chocolaté selon le niveau d’humidité.

10

FÉVIER D’AMÉRIQUE Gledistia triancathos ‘Inermis Sunburst’ - FABACEE Cette plante m’a particulièrement marqué durant mon stage. Elle fait partie de celles qui sont compliquée à arracher. Les racines sont très étalées, coriaces. Avec la Holmaac, nous avons eu plusieurs échecs lors de l’arrachage des mottes, se brisant pendant l’extraction du sol. En revanche, son aspect esthétique est remarquable. L’espèce type, Gleditsia triacanthos est originaire du sud est des États-Unis. ‘ Sunburst ‘ est une variété horticole, possédant le caractère non épineux de la variété ‘Inermis’. Cela rend la plante non dangereuse contrairement à la plante type qui possède de longue épines sur ces jeunes rameaux. Cet arbre, à port conique puis étalé, atteint 10 m de hauteur pour une largeur de 8 m. Le feuillage caduc, jaune doré au printemps, vire au bronze ensuite. Il pousse dans un sol normal, même pauvre et sec. Il aime les expositions au soleil ou à mi-ombre. C’est un arbre qui peut être utilisé dans les plantations urbaines, apportant un brin de fantaisie lors du débourrage des feuilles.

LES MICOCOULIERS Celtis africana, Celtis australis, Celtis sinensis, Celtis occidentalis – ULMACEE J’ai travaillé avec ces plantes en pleine terre. Frédérique a fait le pari il y a quelques années de mettre en culture plusieurs espèces du genre afin de remplacer le platane atteint par le chanvre. Les celtis sont des arbres à feuilles caduques répandus dans des régions tempérées chaudes de l’hémisphère nord, en Europe méridionale, en Asie orientale et méridionale, et en Amérique. Le micocoulier produit naturellement des branches fourchues à trois fourches. Pour cela, il a été très longtemps utilisé dans la fabrication des fourches en bois (l’épaisseur des branches de la fourche étant contrôlée en enlevant des feuilles à la branche trop vigoureuse pour favoriser les deux autres), en particulier dans le Gard. J’ai pu faire l’expérience de ses branches, très rigides, qui pousse en formant un V marqué. Il est important de bien attaché la tête sur ce genre pour obtenir un tronc droit. Ce sont des arbres pas évidents à former en pépinière. Ce n’est qu’à partir de la cinquième année que la tête commence à se débrouiller seule.

L’arbre pousse rapidement, atteignant environ 25m pour 10m de large pour la taille adulte. Il apprécie les sols humides bien drainés (sableux ou limoneux) y compris les sols pauvres; il peut tolérer la sécheresse, mais pas l’ombre. Le climat méditerranéen est particulièrement adapté mais il peut tolérer un climat plus froid s’il n’est pas exposé à des longues périodes de gel. Il est encore utilisé de nos jours pour la fabrication des fouets et cravaches car son bois est facile à tresser. Les fruits, peu recherchés de nos jours, sont comestibles.

11

DIALOGUES AVEC LES PROFESSIONNELS Lors de mon stage, j’ai travaillé avec Jérôme, grand amoureux des plantes et de son travail, ainsi que Fabienne, très impliqué dans le respect des végétaux. Tous deux visent une qualité exemplaire et après des débuts où il fallait être rentable pour parvenir à leur objectifs, nous avons pu entamer de nombreuses discussions pour comprendre leur métier, et ce qui pourrait être améliorer.

ORGANISATION DU TRAVAIL SUR UN AN

SUBSTRAT, FERTILISATION ET PAILLAGE DES JEUNES PLANTES EN POT. Afin d’avoir une démarche éco responsable, le choix des substrats pour les plantes en pot et extrêmement étudié. Jérôme m’explique alors qu’elles sont les chiffres à retenir pour comprendre la qualité du substrat : Le terreau est composé de cette façon : 20% de tourbe brune qui apporte les minéraux aux plantes, 20% de tourbe blonde baltique Criblée, composé qui retient l’eau, de 40% d’écorce compostée qui assurent la nutrition sur le long terme de la plante, et de 20% d’hortifibre, composé breveté apportant aération, stockage de l’eau mais aussi allégement au substrat.

Deux types de paillages sont utilisés. Le premier et le broyat, issu du nettoyage des parcelles de culture en pleine terre. Chaque automne, branches, racines, écorces et bois morts sont récoltés pour le produire. Ce mélange de matière organique permet une fois épandue sur les pots de maintenir de la fraicheur au pied de la plante. Il permet aussi de limiter la croissance d’adventices et en se décomposant, il apporte des nutriments. Le deuxième paillage est de la fibre de coco. Il se présente sous la forme d’un disque épais de 5mm avec une fente pour placer le collet du jeune plant.

A la différence du paillage en bois, il retient moins l’humidité au niveau du collet de la plante. Il est utilisé par conséquent pour les plantes de terrains secs : aromatiques, phlomis, lavande, phormium …Il se dégrade en un an environ mais apporte peu de nutriments à la plante.

L’engrais est à libération lente, type BASACOTE 16/8/12, se libérant sur 8 à 9 mois. Les trois chiffres correspondent respectivement au composé Azote (N), Phosphore (P) et Potassium (K). L’azote ici est privilégié. Il a pour but de compenser la consommation faite par le paillage pour se dégrader et en même temps alimenter la plante. Le phosphore aide au bon enracinement de la plante et le potassium permet d’obtenir une belle floraison.

12

DE LA TIGE AU TRONC Former un arbre demande de la patience et de nombreux savoirs faire. Les parcelles de Livron sont les plus récentes. Leur mise en culture date de 2003. Fabienne m’explique que pour ouvrir les champs à la culture, un labourage mécanique est réalisé en automne. Une fumure d’origine végétale et animale et apportée à raison de 5 tonnes/hectares. Une roto bèche est employée pour casser la semelle de labour et améliorer l’enracinement des végétaux avant toute plantation. Les plantations s’effectuent avec une planteuse en laissant entre 1,80 m de large entre chaque ligne pour les végétaux les plus petits et 2,50 pour les plus gros plans.

Ensuite, un piquet en bois traité autoclave et mis en début et en fin de ligne. Un fil galvanisé relie ses deux piquets. Sur ce câble tendu sont mis en place les bambous qui servent de tuteur aux futurs arbres. Ils sont enfoncés dans la terre d’environ 50 centimètres puis attaché au câble. Le travail de la culture peut alors être entamer.

Cette succession d’étape demande en règle générale deux à trois semaines pour une parcelle de 2000m2.

LES PRIX

PRODUIRE ET ANTICIPER

A mon grand étonnement, les prix des plantes ne sont pas fixés à partir d’une formule fixe. J’ai proposé lors de mon stage de mettre en place une formule de calcul, permettant d’obtenir rapidement un prix de vente (PV) PV = Prix de Reviens (PR) + marge bénéficiaire (fixé par le patron) PR = Prix de la fourniture + charges de l’entreprise + coût de la main d’œuvre Pour calculer le prix de la fourniture, il faut prendre en compte : le prix du jeune plant, le coût du terreau et du paillage, le montant du pot et de l’engrais. A cette matière première s’ajoute l’arrosage ainsi que les charges de fonctionnement de l’entreprise. Celle-ci sont calculés à partir des frais à amortir par l’entreprise, nécessaire à la production de plante : bâtiments, véhicule, électricité et carburant, matériels, réalisation des aires de culture … Ces données peuvent être calculer par un comptable une fois et réutilisable plusieurs années de suite. Enfin le coût de la main d’œuvre et obtenu en connaissant son rendement. Par exemple, nous étions capables à deux de rempoter 60 conteneurs de 3 L. Cela signifie qu’avec un cout horaire à 10€, une plante revient à 0,16 cts pour être rempoter. Les prix de vente au public pour les plantes étaient aux alentours de 10€ pour les petits conteneurs.

Il est très dur de gérer des stocks dans une pépinière. Il peut y avoir des pertes du à une panne du système d’arrosage où à cause du froid. Un client peut également demander une grande quantité de plantes d’un seul cout. Or, produire une plante demande du temps. Par exemple, il faut deux mois environ pour commercialiser les jeunes plantes rempotés en conteneur, et il faut de 4 à 6 ans pour pouvoir commercialiser une plante cultivée en pleine terre.

En effet, chez les arbres, le tronc doit avoir une circonférence minimale de 6 à 8cm pour être vendu. Idéalement, celle-ci doit se situer entre 10 et 12 cm. Par conséquent, il est très dur de viser juste pour les plantes. Frédérique qui gère la pleine terre à une marge de 3 ans environ pour se projeter. Il se fit essentiellement à sa connaissance et à son expérience du milieu pour produire. Il produit en petite quantité chaque année pour avoir de la diversité, lui permettant ainsi d’avoir du choix pour ses clients mais aussi des stocks renouvelables sur le long terme. La culture en pot, avec la technique du rempotage, est moins risquée pour l’anticipation.

Cette méthode permet d’obtenir rapidement de belles plantes pour dépanner les clients. Néanmoins, les arbres donnent peut de résultat dans cette situation. Elle est donc utile uniquement pour les arbustes et le plantes herbacées.

LA NOMENCLATURE DES CONDITIONNEMENTS CHEZ LES VÉGÉTAUX.

conteneur

racines nues

motte

Durant mon stage, j’ai appris que pour passer commandes chez un pépiniériste, il faut maitriser les codes de conditionnement des végétaux. La plante peut se présenter dans trois états différents : racine nue (RN), motte (M), ou conteneur. Il existe chez les conteneurs les godets de 7 cm et les godets de 9cm (G7 et G9). On parle ensuite de conteneur (C). Leur contenance en litre de terreau définit le code. C3, C4, C5, C7, C15 … Pour la taille de la plante, deux possibilités. Chez les arbustes, c’est la hauteur du collet à l’extrémité des plus hautes branches qui définit le code : 30/40 – 40/60 – 60/80 –80/100 – 100/125 - 125/150. Ce code s’applique pour les petits conifères. Chez les arbres, il faut commencer par choisir la forme que l’on veut. Pour le tronc unique, ils se répartissent en trois catégories : courte tige, demi-tige, tige. Cela dépend de la hauteur à laquelle la tête est formée. Ensuite, leur circonférence de leur tronc est mesuré à 1m du sol pour avoir un indicateur. La plus petite circonférence est 6/8 puis 8/10, 10/12 jusqu’à 20. Au-delà, c’est de cinq en cinq (20/25). Les autres formes sont le scion, petite tige de un an qui devra être formée pour obtenir un tronc, le baliveau qui possède déjà des branches latérales, et la cépée, qui possède plusieurs tronc.

13

STRUCTURE D’ACCEUIL

14

DU VALLON À LA POÉSIE

LE JARDIN CONTINU

Peter Wolkonsky, créateur du jardin, entre en 1925 à l’école des beaux arts de Paris. A la manière du Prince de Ligne, l’homme le plus civilisé du siècle le plus intelligent de l’histoire (le XVIIIème), il parcourt l’Europe et surtout l’Italie. Partout, il se nourrit de ce qu’il observe finement et peindra souvent les motifs des paysages d’Italie. Ses voyages seront riches en leçons, entre verticalités des cyprès de Provence et diversité rencontrée dans les jardins anglais. De retour en France, il se passionne pour les végétaux. Il entre alors en relation avec des pépiniéristes réputés : parmi eux, l’hybrideur d’iris Jean Cayeux, chez qui il se fournit en pivoines, iris et delphiniums, Roger de Vilmorin et les pépinières Croux. A cette même époque, il se lie d’amitié avec un autre passionné, Charles de Noailles, célèbre mécène du surréalisme et de l’avant-garde, grand collectionneur d’art mais aussi féru de plantes et de jardins.

De cette amitié, échanges, partages et emprunts d’idées émanent. Charles fera notamment entrer Peter dans la très prestigieuse International Dendrology Society. Il dispose désormais de toute la matière pour entamer son propre jardin.

C’est fatigué et découragé de travailler la terre ingrate de sa demeure familiale à Saint Cloud en Île de France que Peter Wolkonsky décide de s’installer définitivement en Bretagne dans les années 1960. Après quelques séjours d’été dans le Finistère, il choisit le département des Côtes d’Armor pour son climat océanique et sa douceur permanente. Après quelques visites, il remarque à Trédarzec une exploitation agricole perdue dans un vallon encaissé de 18 hectares alimentée par deux sources surplombant le lit du Jaudy : appelé alors le verger, l’endroit le séduit immédiatement. Il en fait l’acquisition avec sa seconde femme Meriem Nubar, en 1965. La transformation du lieu sera radicale. Déjà âgé de 65 ans, il entreprend un travail colossal. Jusqu’en 1970, les travaux d’aménagement des bâtiments sont effectués par M. le marrer et ses fils résidant à Trédarzec. L’imposante ferme s’élève d’un étage, se coiffe d’une nouvelle charpente et se dote de deux tours supplémentaires. Simultanément, le terrain se façonne, les chemins sont creusés. L’eau canalisée permet l’alimentation d’un grand étang et de différentes pièces d’eau. Vient ensuite l’aménagement des constructions annexes qu’il décore lui-même : pavillon ornés de coquillages, grottes italiennes ou encore pagode chinoise. Le décor est planté. Il peut maintenant accueillir, petit à petit, l’âme végétal du Prince.

Il était une fois Isabelle, fille de Peter et de Meriem, deuxième femme de Peter. Durant ses études d’anglais à Paris, elle rencontre Osamu Shimizu. Une brève excursion tous les deux dans les jardins de Kerdalo provoquera un chamboulement dans l’avenir d’Isabelle. Elle décide de partir en Angleterre où elle entre à Wisley et à l’école de la Royal Horticultural Society. Elle y apprend à ramasser les feuilles mortes puis s’intègre au fur et à mesure dans le cercle des jardiniers. Sous la direction de Peter Dummer, elle apprend l’art de la multiplication. Puis, c’est chez les pépinières Hillier qu’elle continue d’évoluer avant de rentrer en France en 1978. Entre temps, elle rencontre Timothy. Lui aussi aura voyagé suite au conflit avec son père qui souhaitait faire de lui un digne marin. La tâche remplie, il s’expatrie en Australie où des amis lui font confiance. Il arrive ainsi dans le Wellington, ramasseur de feuille chez le représentant de la reine. Puis c’est à Kew qu’il poursuit sa formation. L’un et l’autre se rencontre. De retour en France, ils font construire des serres sur les terres de Kerdalo.

On peut imaginer alors ce retour : une succession assurée pour un passionné de jardin. Mais quelle succession ? Et comment Kerdalo, l’œuvre d’une vie peut se transmettre ? Les tempêtes que le jardin traverse ne seront pas faites que de vents. Isabelle et Timothy déserte le jardin en 1990. A la mort du père en 1997, les années ont fait leur travail dans le jardin. Il faut reprendre la barre.

Le jardin continue. Il continue parce que l’eau coule toujours des trois sources. Il continue parce que dans ce vallon les saisons se succèdent avec plus de violences et de soudaineté qu’ailleurs.

Le jardin continue parce qu’Isabelle et Timothy s’acharnent à la tâche. Ils éclairent, ils choisissent. Ils préfèrent préférer plutôt qu’accumuler.: désherbage dans les massifs de vivaces, taille des fleurs fanés, binage, tuteurage. Il est à mi temps dans le jardin. Tanguy apporte de l’aide à François ponctuellement une fois par semaine.

Il s’occupe en temps normal du jardin du Kestellic. Enfin, Françoise est présente tous les aprés midi où le jardin est ouvert pour assurer l’accueil du public.

Il s’agit aujourdh’ui d’un lieu magique, comosé de chambres très entretenues en contraste avec de vasts boisements laissés plus libre. La conception initiale, basé sur de nombreuses légende, donne encore au spectateur l’impression de vivre dans un conte de fée.

LOCALISATION ET SITUATION.

FONCTIONNEMENT

Dans les Côtes d’Armor, tout proche de Tréguier et de la cote, implanté dans le lit d’un vallon, les jardins de Kerdalo bénéficient d’une situation particulière. Peter avait cerné le genus locci des lieux. A environ 20 kilomètre de l’océan, le jardin évolue sous un climat océanique particulièrement doux. Avec des moyennes de 5°C pour le mois le plus froid et de 17,5°C pour le mois le plus chaud, de nombreuses plantes peuvent être acclimatés. De plus, la pluviométrie est de 900mm par an, avec une répartition homogène durant toute l’année. Ainsi, le paysage reste vert même durant l’été. Cependant, la Bretagne commence à connaître des étés de moins en moins pluvieux et les plantes qui ce sont acclimatées souffre du manque d’eau estival. Durant ma période de stage, le temps fut très ensoleillé les deux premières semaines, puis variable ensuite, passant du ciel bleu au ciel gris en quelques heures. Sur la périphérie du jardin, les conifères et les chênes verts permettent de limiter le vent dans le jardin, présent avant les orages.

Le jardin est entretenu par sept personnes en tout, avec des personnes qui viennent faire des interventions ponctuelles. Isabelle passe tous les après midi dans le jardin. Elle fait régulièrement le tour du jardin pour donner quelques directives. Elle s’occupe également d’enlever les fleurs fanées autour de la maison. Timothé choisit les arrangements floraux. Il a composé les parterres des quatre carrés et les massifs devant la maison. Auparavant, il s’occupait plus du jardin mais à cause d’un récent accident, il a du réduire ses activités. Mickaël travaille tous les jours dans le jardin. Il s’occupe de tous les travaux de gros œuvre dans la totalité du jardin : débroussaillage, tonte, abatage, défrichage, dessouchage, taille… Serge est également là toute la semaine. Il s’occupe de ramasser les feuilles et du désherbage dans le lit de la vallée. François effectue des taches très fines autour du manoir : désherbage dans les massifs de vivaces, taille des fleurs fanés, binage, tuteurage. Il est à mi temps dans le jardin. Tanguy apporte de l’aide à François ponctuellement une fois par semaine. Il s’occupe en temps normal du jardin du Kestellic. Enfin, Françoise est présente tous les aprés midi où le jardin est ouvert pour assurer l’accueil du public.

ECONOMIE Le jardin a le statut d’une Exploitation Agricole à Responsabilité Limité. Il accueille chaque année entre 10.000 et 15.000 visiteurs.

L’entrée est au tarif de 8,50 pour les adultes et 4,50 pour les enfants. D’autre part, des guides papiers retraçant l’histoire du jardin sont en vente à l’entrée au prix de 10€. Le jardin dispose d’une ressource foncière importante : 17 hectares de jardins, comprenant 100m2 d’anciennes serres et 300m2 habitable. Deux hangars permettent de stocker les machines telle que le broyeur. Une large gamme de matériel qu’il renouvelle exceptionnellement est disponible. Ce capital technique est très bien entretenu. La dépense majeure est la main d’œuvre. Plusieurs acteurs extérieurs au jardin réalisent des tâches précises : élagueur, taupier, apiculteur, personne pour les traitements chimiques, assistant communication.

Le paillage est fait à partir de taille du jardin et seule une palette d’or brun est achetée pour être épandue dans les quatre carrés.

15

TÂCHES RÉALISÉES ET MATÉRIEL MANIPULÉ ALTERNER ENTRE SOFT ET HARD SCAPING Chaque semaine de stage c’est divisé en deux. La première partie de semaine, j’ai travaillé avec François autour du manoir tandis que la deuxième partie de semaine j’ai travaillé avec Mickael

UN VRAI TRAVAIL D’ORFÈVRE : A LA BÈCHE !

Désherber les quatre carrés du jardin demande beaucoup de précision. Les quatre carrés ont été entièrement refait en 2004, avec comme ligne directrice les teintes pastels. Ainsi, la zone la plus à l’ombre est composée avec des bleus, des blancs, des argentées, des roses puis du jaune au soleil, des fuchsias, des pourpres, du violet. Désherber ces massifs et primordial pour que les plantes vivaces gardent la place majeure. François s’en occupe environ toutes les deux semaines et y attache une grande importance.

Le désherbage dans les quatre carrées nécessite beaucoup de précision. J’en fais l’expérience durant mon stage en apprenant à distinguer les plantules. Certaines plantes présentes dans les parterres sont issues de semis repérés et conservés lors de désherbages antérieurs. Je veille notamment à laisser en place les semis de violettes et de mauves blanche, qui sont des semi-vivaces. Elles ne restent pas en place très longtemps. Je prends garde également aux bulbes en place, en essayant de ne pas les déterrer. Afin de désherber la totalité du massif, j’utilise trois outils à main pour bien retirer les racines en profondeur : une petite fourche à main, la dixter fork, et une fourche bèche. La petite fourche à main permet d’être très précis pour arracher une plante à la fois. En revanche, il faut se baisser pour la manipuler, ce qui rend parfois son usage impossible dans le cœur du massif. La dixter fork, version à manche long de la fourche à main, est très pratique dans le cœur du massif.

Ces dents, d’une longueur de 10cm permettent d’arracher facilement toute les petites plantes indésirables. Elle a été conçu dans les jardins de Great Dixter en Angleterre, d’ou son nom. Enfin, la fourche bèche, avec 4 dents d’une longueur d’environ 30cm est utilisée pour arracher des plantes aux racines profondes. L’usage de ces trois outils est obligatoire pour retirer la plante dans sa globalité : racines et partie aérienne. En effet, avec les mains, on ne retire souvent que la partie aérienne, laissant ainsi la possibilité à la plante de repartir. D’autre part, certaines des adventices présentes dans les quatre carrées disposent d’un bulbe avec de nombreuses bulbilles. Sans outil, il est impossible par exemple de retirer l’oxalis rose ou encore l’ail triquètre. D’ailleurs, leurs bases riches en bulbilles posent de sérieux problèmes quant à leur élimination totale des massifs. Je prends soin lors du désherbage de soulever chaque touffe herbacée pour enlever les adventices qui se trouvent dessous. Pour aller dans le cœur du massif, François me demande d’employer des planches. D’une largeur d’environ 10 cm, elles permettent de marcher sur la terre sans la rendre trop compact, a contrario du pied seul. De plus, il suffit de bécher la ligne ou l’on est passé avec la planche pour rendre de nouveau le sol meuble. Garder le sol meuble dans ces massifs est essentiel. Il permet une bonne infiltration de l’eau ainsi que l’incorporation de l’or brun étalé en surface durant l’hiver.

16

A L’ÉPINETTE !

Le deuxième travail après avoir désherbé consiste à tailler les fleurs fanées sur les vivaces pour allonger la période de floraison.

L’épinette est à mis chemin entre le sécateur et le ciseau. Disposant de deux lames très tranchantes, et de deux poignées rigides, les tiges herbacées peuvent être coupée aisément. Sur les dahlia, il suffit de couper que la fleur fané tandis que sur de nombreuses autres fleurs, il faut rabattre la tige. C’est le cas par exemple pour la campanule lactiflora, l’anthémis, les géraniums, les penstémons, la centrante. La plante réémet de nouvelles tiges florales environ deux semaines après. Chez certaines plantes qui s’étalent comme l’achillée, les nepetas, et le géranium rozanne, il faut partiellement tailler les bords pour que les autres vivaces ne soient pas étouffées. Enfin, pas une seule tige sèche doit être laissée en place. Il faut les retirer pour que les parterres et un aspect frais durant toute l’année. Les fleurs fanées et les adventices sont récupérés dans un seau avant d’être placé dans la remorque du tracteur qui acheminera la matière hors du jardin pour être compostée

RAMPE DU BONHEUR !

Le climat actuel en Bretagne impose d’arroser les quatre carrés régulièrement. A l’aide d’une rampe posé sur une poubelle laissé en place pendant une demi journée, chaque massif est arrosé un à un. A la fin de l’arrosage, je love le tuyau, c’est-à-dire que je le roule au sol en faisant des cercles de taille régulière. Cette action est réalisée dans de nombreuses autres zones du jardin. Pour les grands espaces, la rampe est remplacée par un springler.

RÉPÉTER LES COUPS DE BÈCHE J’effectue les mêmes tâches sur les terrasses durant ma période de stage. Les arbustes et les vivaces se sont bien installée. Le désherbage est réduit. Néanmoins, je prends les mêmes précautions pour l’arrachage des adventices. Certains arbres présents proviennent d’un désherbage sélectif. C’est le cas notamment des mimosas pourpre. La petite oseille, la ronce et la fougère aigle font partie des plantes dures à éradiquer dans cette zone. Certaines parties sont laissés plus sauvages, en particulier les zones latérales. Les graminées spontanées ne sont pas forcément enlevées.

DES PETITES TIGES À COUPER Retirer les tiges fanées sur les terrasses est régulièrement réalisé aussi. Les hémérocalles, où encore lys d’un jour, sont passés au peigne fin tous les matins pour retirer les fleurs fanées de la veille.

Je retire également les tiges sèches sur la collection de crocosmia qui termine sa floraison. Sur l’euphorbe arborescente, je m’équipe de manche longue, de gants, d’un arrosoir et d’une épinette pour enlever les graines. Ce travail doit être fait par temps couvert pour éviter les brûlures provoquer par le latex de la plante. Je me sert de l’arrosoir pour rincer la plante une fois la taille effectuer. Sans cela, cette plante à tendance à beaucoup se ressemer.

DE GRANDES HAMPES À SOUTENIR Plusieurs plantes sur les terrasses possèdent de grandes hampes : phormium et beschorneria. Lorsqu’elles sont sèches, je les enlève à l’aide d’un sécateur de force, en rabattant la hampe le plus bas possible. Avec des bambous, je réalise des tuteurs pour les crocosmias et les alstroèmes qui versent sur le chemin. Je plante d’abord deux bambous à la verticale puis place à un troisième bambou à l’horizontale à la hauteur souhaité pour avoir un résultat discret. Le bambou à l’horizontal et fixé aux deux autre avec des brins issus de feuille de phormium.

DES TRONCS À REDRESSER Avec une masse, un tuteur en bois, un escabeau, et un lien en caoutchouc étirable, je redresse la plupart des arbres sur les terrasses. En effet, une majorité des arbres versent dans le sens de la pente. Sur la partie haute, cela s’explique à cause de la concurrence des chênes verts et de la pente. Les plantes cherchent la lumière. Elles se dégarnissent rapidement de la base pour avancer vers le bas de la pente. Sur le bas, les arbres ont le même comportement même si la concurrence est réduite. Pour tuteurer les arbres, nous devons être deux. L’un d’entre nous s’occupe de bloquer l’escabeau avec son pied et de tenir le tuteur avec ses mains.

L’autre monte sur l’escabeau pour enfoncer le tuteur à l’aide de la masse dans le sol. Le terrain étant en pente, nous sommes très vigilants. Une fois le tuteur mis en place, nous attachons l’arbre avec le lien. Une surveillance du lien est nécessaire pour éviter que l’arbre soit trop serré.

17

PRÉFÉRER POUR NE PAS ACCUMULER Lors de mon stage, Mickaël m’a appris à abattre un arbre. Ici, il s’agissait d’un chêne dans le prés des araucarias qui commençais à étouffer les ifs et les chênes verts. Nous avons effectué ce travail le matin, pendant que le jardin était fermé, pour éviter tout accident avec des visiteurs. L’équipement doit être au complet lors de cette tâche : gants de protection, casque avec visière pour éviter de prendre des copeaux dans les yeux, chaussures de sécurité, tronçonneuse, mélange, et Goldonie pour évacuer. Dans un premier temps, il faut repérer la zone où on veut faire tomber l’arbre.

A l’aide d’une lime, j’affute la lame de la tronçonneuse. Cela est indispensable pour qu’elle ne ce coince pas dans l’entaille lors de la coupe. Il faut ensuite réaliser une charnière, puis couper à l’opposé. Le poids de l’arbre fini le travail. Une fois l’arbre à terre, je débite les grosses branches en tronçon de 60cm pour faire du bois de chauffage. Le reste est directement broyé puis épandue au pied des ifs. Le bois de chauffage est chargé dans le Goldonie puis un cout de râteau à gazon est donné pour retirer les feuilles et les sciures.

SCÉNARISER Durant l’été, nous avons passé plusieurs fois le râteau à gazon dans les allées. Cela permet de ramasser les feuilles mortes. Mais cela permet aussi d’offrir un sentiment d’apaisement, rendant le jardin plus clair, plus lisible. Ce sont des petites tâches importantes pour donner une image précieuse au jardin.

Dans la vallée du bas, nous avons taillé des feuilles de gunnera avec une machette, une faux et des gants. En donnant un coup sec sur le bas de la tige, celle-ci se coupe aisément. Avec des gants (les tiges des gunneras sont épineuses !), je charge les feuilles dans le Goldonie pour les évacuer. Ce travail à permis de rendre les gunneras beaucoup plus spectaculaire car nous avons laissé uniquement les grandes feuilles. D’autre part, les inflorescences roses sont devenues plus visible, offrant un rythme dans la vallée du bas.

DE LA MATIÈRE POUR PROTÉGER Les plantes de jardins produisent beaucoup de matières mortes qui sont valorisées en broyat. Attelé à un tracteur, le broyeur permet de réduire en copeau des branches ayant un diamètre jusqu’à 10cm. Les parties vertes, telles que les feuilles sont mises elles aussi.

Elles se dégradent rapidement en paillage et donnent des matières nutritives au sol. Pour broyer, il est indispensable d’avoir un casque. La machine fait beaucoup de bruit. Le broyat est récupérer dans le Goldonie que nous avons équipé de grande rambardes pour éviter les pertes.

18

FAIRE DE LA PLACE POUR GUIDER Il est nécessaire d’effecteur régulièrement le tour du jardin avec un sécateur et des gants pour s’assurer que les cheminements sont praticables. Généralement. Il suffit de tailler des petites branches pour dégager mais parfois, il est nécessaire d’arracher, de diviser les plantes. Par exemple les anémones ont tendance a rapidement ce propager dans les sous bois. Avec leur taille et leur poids, elle versent sur les cheminements. Parfois des tuteurs suffisent mais ce n’est pas toujours le cas. Il faut également délimiter certains endroits, pour éviter que les gens écrasent des plantes fragiles.

En effet, certains visiteurs ne respectent pas les massifs et font des dégradations. Pour cela, nous utilisons une massette, des bambous et des liens réalisés avec du phormium qui permettent de mettre en place des petites barrières discrètes.

DONNER MEILLEURE MINE. J’ai pu à deux reprises aider à élaguer des arbres dans le jardin.

La première fois, il s’agissait d’un chêne panaché. Sur cet arbre, Gurvan, élagueur professionnel, est intervenu. Avec des cordes, un harnais, il peut accéder à peu près dans toutes les parties aériennes de l’arbre. Son travail consiste à retirer les branches vertes pour éviter qu’elles ne prennent le dessus sur les branches panachées. C’est un travail minutieux qu’il réalise tous les deux ans avec un sécateur à perche. La deuxième fois, j’ai travaillé avec Mickael sur les araucarias. Nous avons retiré le bois mort. A l’aide d’une échelle appuyé sur le tronc, je monte au plus près des branches à retirer. Casque, gant, lunette de protection permette de se protéger. Les branches mortes sont coupées au plus près du tronc avec une scie sur perche. Une fois la taille effectuée, nous avons broyé les parties retirées puis passé un coup de râteau à gazon pour éliminer les écailles laissées dans la pelouse.

MIEUX S’ORIENTER DANS LE JARDIN Lassée de répondre à des questions d’orientation dans son jardin, Isabelle a investit dans des panneaux de guidage. Nous les avons mis en place avec Mickaël. Pour cela, nous avons coupé deux carrés dans la pelouse aux emplacements des pieds des panneaux. Puis nous avons légèrement décaissé pour que ceux-ci soit stabilisés. Avec un niveau, je m’assure que le panneau est à plat. Une fois cette vérification faite, nous récupérons les carrés de pelouse pour recouvrir les pieds. Lors de cette tâche, nous ne disposions pas de plans de localisation des panneaux. Nous avons du chercher leur emplacement, demandant alors un peu plus de temps que prévu.

DES RONCES, DES RONCES, DES RONCES Avec des gants, et la fourche bèche, j’ai arraché beaucoup de ronces dans le jardin. Si elles sont laissées en place, elles peuvent vite gagner du terrain en Bretagne et former un roncier. J’ai notamment travaillé dans deux endroits particulier pour les arracher : sur le pigeonnier et sur les berges de l’étang. Pour le premier cas, avec Mickaël, nous avons placé une grande échelle sur le Goldonie, petit tracteur avec remorque intégré. Une fois en haut, nous nous sommes attachés sur une des piles du toit avec un harnais et une corde pour être en sécurité. Nous avons enlevé toutes les plantes qui poussaient dans les joints avant de les jeter en bas. Avec un balai, je retire les graines et les bouts secs restés sur la maçonnerie. Une fois en bas, je ramasse les déchets avec un râteau à gazon. Pour nettoyer les berges de l’étang, nous avons pris la barque.

19

VÉGÉTAUX RENCONTRÉS, CULTIVÉS, ENTRETENUS

LA CANELLE DE MAGELLAN Drymis winteri – WINTERACEE C’est un arbuste à grand développement, de forme arrondie et dense. Ces grandes feuilles de 12 à 20 cm, oblongues, lancéolées effilées en pointe ont une nervure centrale fortement marquée, jaune comme le pétiole. Les anciennes feuilles, avant de tomber, prennent une teinte abricot nervurée de rouge et les limbes sont pointillés de vert et de rouge foncé lui conférant un attrait supplémentaire. Elles dégagent une forte odeur d’aromatique lorsqu’on les froisse. Il fleurit blanc au printemps, avec une odeur proche de celle du jasmin. A Kerdalo, les sujets les plus âgés atteignent environ 10 mètres. Habituellement, ils mesurent entre 3 et 6 mètres dans les jardins

ACACIA DE BAILEY Acacia baileyana purpurea – MIMOSACEE Cet acacia est remarquable pour son feuillage persistant. Les anciennes pousses, possèdent des teintes grises bleus tandis que le feuillage jeune s’orne de teintes pourpres très foncées. Pouvant mesurer jusqu’à 5 mètres de haut, il apporte des volumes colorés inhabituel dans un jardin. Son écorce possède une teinte vert bleu. A la sortie de l’hiver, une multitude de petit pompons jaunes dégagent un parfum léger, apportant un énième attrait à cette plante. Il est planté sur les terrasses, en sol pauvre et drainé. Ce sont les meilleures conditions de cultures pour cet arbre qui ne supporte pas les excès d’eau et le gel

HÊTRES DE L’HÉMISPHÈRE AUSTRAL Nothofagus x – FAGACEE ?

Je voulais commencer par parler de l’espèce rencontrée au sein du jardin ; Nothofagus betuloides. Atteignant environ 30 mètres de haut pour dix mètre de large, elle est plantée proche de l’étang. Elle évolue dans un contexte humide. Ses feuilles sont simples, petites, persistantes. Elle possède un tronc unique.

Les charpentières ont tendance à pendre, donnant à l’arbre le même aspect qu’un cèdre. En raison de l’étalement de ses branches, il lui faut de la place pour que cette plante exprime tout son potentiel. Sous la houppe, l’ombre est légère, agréable. En revanche, la plante ne résiste qu’à -6°C, limitant son usage à des zones aux climats doux.

En effectuant mes recherches, j’ai découvert que le genre se divise en quatre sous genre. Les brassospora, les lophozonia, les fuscopora et les nothofagus poussent majoritairement dans l’hemisphère sud, sous des climats de montagnes ou tropicaux. C’est la première fois que je vois une telle classification. Certaines de ces plantes sont extrêmement rares aujourd’hui.

20

LES RHODODENDRONS Rhododendron x – ERICACEE Au printemps surgissent des bouquets de fleurs blanches, roses, pourpres, rouges plus ou moins foncés, parfois avec des petits points ou bien un cœur jaune. Ce sont les rhododendrons, présent en grand nombre. Tous possèdent un feuillage persistant. Ils aiment les terres acides, fraîches et profondes. Originaires d’Asie et d’Europe, ils supportent largement les climats froids à condition que le sol ne soit pas trop lourd. Les rhododendrons demandent peu d’entretien, si ce n’est que la taille des fleurs fanées booste leur croissance au printemps. Il leur faut également de la place, car ce sont des arbustes pouvant atteindre 5 mètres en tout sens

LES MONTBRÉTIA Crocosmia x – IRIDACEE Isabelle les a introduits sur les terrasses il y a environ cinq ans.

J’aime le choix de leur emplacement, car leur couleur rouge, orange et jaune s’associe parfaitement au soleil qui donne tout le jour sur cette partie du jardin. Originaire d’Afrique du Sud, le crocosmia est une plante bulbeuse. Ses longues feuilles vert foncé et effilées sont dressées, parfois sur 1m50 de hauteur. Au milieu de la touffe formée par le feuillage, émergent les hampes florales portant deux rangées de fleurs tubulées à la base, tels de petits glaïeuls. Les crocosmias ne sont pas très exigeants : ils se plaisent sur des terres légères et drainées, la nature du sol n’ayant pas beaucoup d’importance. Une exposition ensoleillée est parfaite, mais ils supportent sans problème une ombre légère. Enfin, ils sont moyennement rustiques et selon les variétés et les conditions de culture, leur tolérance au froid est comprise entre -15 et -5°C. Voici les différents cultivars présents sur les terrasses, du rouge sombre au jaune or : Paul Best Darker, Lucifer, Crimson Glory, Carmin Brillant, The Giant, Star of the east, Emily Mckenzie, Honey Angel, Paul best yellow ….L’avantage de la collection de crocosmias et d’étendre la période de floraisons avec des fleurs très proches les unes des autres.

JASMIN Trachelospermum jasminoides - APOCYNACEE C’est sur cette plante que je conclurais cette fiche. Pendant près d’un mois, elle a accompagné tous mes réveils et mes couchers avec son odeur. Poussant sur la façade de la maison où j’étais hébergé dans le jardin, elle a fleurit sans discontinuité avant et après mon arrivé. C’est fleur blanche dégage un puissant parfum, surtout durant la nuit. C’est une plante grimpante, au feuillage vert brillant persistant, virant au rouge avant de tomber. Elle peut mesurer jusqu’à dix mètre de haut grâce à ses lianes qui s’enroulent sur des cables. Elle est rustique jusqu’à -5°C, et demande un sol drainé.

21

DIALOGUES AVEC LES PROFESSIONNELS L’ORGANISATION DU TRAVAIL PENDANT L’ANNÉE DANS LES QUATRE CARRÉS

FAIRE LES CHOSES BIEN Un des points d’orgue au jardin de Kerdalo, c’est de prendre son temps pour faire les tâches correctement. Je trouve ce point très agréable. Cela permet d’une part d’obtenir un résultat soigné et d’autre part, de faire un travail qui va perdurer dans le temps. Par exemple, prendre le temps de bien couper les branches garantit la survie de la plante. Désherber une fois correctement permet un passage une fois par mois tandis qu’un désherbage rapide sans outil approprié oblige de passer une fois toute les semaines.

ENVISAGER LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE Kerdalo dépérit depuis quelques années. L’eau ne coule plus des trois sources, la pluie journalière devient hebdomadaire. Mickael et François composent avec chaque année. Ils sont obligés de tirer les tuyaux pour placer des sprinklers partout dans le jardin, de mai environ jusqu’à août. Ils arrosent à partir du forage pour faire survivre les plantes. Des végétaux meurent chaque année malgré ces soins apportés. Peu de tentative d’adaptation au climat sont faite. Isabelle préfère maintenir en monopolisant de grands moyens plutôt que modifier. Ceci est le premier souci dans le jardin.

PLANTER PARCE QUE C’EST BEAU Kerdalo s’enrichit chaque année de nouvelles plantes. Isabelle organise généralement une semaine par an avec François ou Tanguy où elle part chercher des nouveautés en Angleterre. Tous les trois sont accrocs aux raretés. Tanguy par exemple commande des graines de plante qui viennent de chine ou d’Amérique du sud sur internet. Dernière acquisition : Cardiocrinum giganteum ou lys géant de l’Himalaya. Bien souvent, ce qui motive l’achat, c’est le coup de cœur. Le problème est que bien souvent ils achètent sans avoir d’emplacement définit. Ce n’est qu’une fois sur place qu’ils cherchent l’emplacement idéal, parfois sans le trouver. Cependant,, les plantes ne bénéficient pas des meilleures conditions de culture en fonctionnant de cette façon là. Un des exemples coup de cœur d’Isabelle est la plantation d’une collection de crocosmias sur les terrasses. Elle à eu le coup de foudre pour ce genre lors de visite en Angleterre.

22

MAINTENIR OUVERT

CONFLIT CHIMIQUE, REFUS ÉCOLOGIQUE

Isabelle est très réticente à la taille dans son jardin. C’est son père qui lui a transmis ce respect face au végétal. Cependant, dans le jardin, beaucoup de plantes atteignent rapidement de grandes proportions, notamment en raison des précipitations. Les chemins deviennent impraticable, les vues se ferment, des végétaux sont étouffées. Parfois, il faut abattre, même si cela prend du temps à Isabelle pour dire oui. Mickael et François sont du même avis quand à la nécessité qu’il faut faire des choix pour maintenir par exemple des espèces de sous bois : hoheria, érable japonais, pieris. Dans ce cas, c’est la tronçonneuse qui est employé pour abattre des gros sujets. Lorsque la prise en compte est plus hâtive, les branches sont pincées avec un sécateur pour leur donner l’orientation souhaitée.

Des traitements sont utilisés sur les plantes de Kerdalo pour les maintenir en bonne santé, notamment sur les buis. François fait partie des jeunes générations qui sont partisantes du zéro pesticide, en opposition avec la génération d’Isabelle et de Timothé. Ils sont prêts à avoir recourt à de nombreux intrants pour avoir de belles plantes. L’exemple qui m’a le plus choqué et l’application d’un traitement sur des phormiums dont les vielles feuilles étaient piquées de petites taches noires. Cela ne justifiait pas à mon sens l’application d’un fongicide dans la mesure ou seule une partie était atteinte. De plus, les propriétaires ont mis de nombreuses années avant d’avoir recours au paillage sur leurs massifs, sans réel raisons.

A ce jour, les quatre carrées ne sont pas paillées. Or, cela apporterais beaucoup de bienfaits à ses parterres : économies d’eau, de temps, et nutrition du sol sur le long terme.

INFORMER OU NE PAS INFORMER, UN CHOIX ESTHÉTIQUE Jusqu’à récemment, il n’y avait aucun fléchage dans le jardin. Les panneaux donnent une information en trop dans le jardin selon Isabelle, rendant la promenade trop instinctive et pas suffisamment contemplative. Je partage entièrement ce point de vue. Kerdalo est un lieu poétique, où il fait bon se perdre. Qui plus est, Françoise donne des plans au visiteur qui leur permet de s’orienter.

Toutefois, les remarques et questions récurrentes à propos de ce sujet, fatiguant les jardiniers, ont poussé la propriétaire à mettre en place des indications à des points précis du jardin. Aucun étiquetage des végétaux avec leur nom n’est fait, pour les mêmes raisons. Qui plus est, la quantité de végétaux est tellement grande que certaines zones se transformeraient en champ d’étiquette. Les visiteurs peuvent avoir les noms des végétaux remarquables grâce au carnet vendu à l’entrée. Ils sont répertoriés dans le jardin avec un petit médaillon chiffré. D’autres parts, les gens abordent souvent les jardiniers pour leur demandé la dénomination. Il faut bien connaître ses plantes pour leur répondre.

23

MISE EN PERSPECTIVE DES DEUX STAGES DE L’AMOUR, DE LA BEAUTÉ, UN BRIN DE FOLIE ET SURTOUT DE LA PATIENCE Parler de paysage avec des jardiniers et des pépiniéristes commence toujours par la même chose : la passion dévorante pour les végétaux. Aménager ne peut se faire sans cette matière, sans la comprendre. La curiosité à elle seule permet de s’épanouir dans ce vaste domaine. Les différentes personnes que j’ai pu rencontrer durant mes deux stages ont largement insisté sur ce point, sans vraiment sans rendre compte. Bien souvent, c’était l’amour qu’il portait à la collection de plantes qui parlait pour eux.

Jérôme m’indique que ce qu’il aime chez les plantes, ce sont les cultivars. Il décide de commercialiser régulièrement ses trouvailles qu’il rencontre sur les catalogues. Il attache une grande importance à ces obtentions car pour lui, elles permettent de ne pas s’ennuyer. A ce moment là, je n’avais pas le même point de vue. Je préférais les plantes botaniques, pour ne pas « décrier » dans le paysage.

D’autre part, les expériences que j’avais pu avoir avec des cultivars dans mon propre jardin m’avait déçu : plante bien souvent fragile au gel, à la sécheresse et formes disproportionnées.

Cependant, lors de mon deuxième stage, j’ai compris tout l’intérêt des cultivars. Peter, dans un premier temps, puis Isabelle, et Timothé ont vraiment su tirer parti de ces obtentions. Le meilleur exemple à mon sens de l’usage des cultivars est la lande dorée. Le résultat est saisissant à la tombé du jour, lorsque les feuillages or s’illuminent face aux derniers rayons du soleil.

Quant au goût vis-à-vis des associations (que je trouve très réussie dans les jardins de Kerdalo), il vient de l’observation régulière de ce qu’il se fait ailleurs : dans les jardins, dans les champs, sur les bords d’une route. Il vient aussi du vécu, composé de réussites et d’échecs. Il me reste beaucoup à apprendre pour réussir les harmonies végétales.

J’aurai pu retirer des jardins de Kerdalo et de la pépinière que l’effet de masse et la sobriété sont souvent des points clefs des compositions.

L’autre leçon que j’aurai pu retirer de ces expériences de stage, c’est qu’aimer les plantes, c’est une question de patience. Seul le temps leur permet de s’exprimer. Vouloir un résultat rapide dans ses projets d’aménagements est allé contre la nature des végétaux. Il vaut mieux planter petit, puis laisser faire, laisser peu à peu racines tiges feuilles gagner du terrain. Le végétal c’est s’adapter jeune.

Plus âgé, il aura déjà mis en place des stratégies adaptées lié à son premier environnement. De plus, un suivi soigné permet de garantir la bonne santé des végétaux. Pour cela, il faut mettre des moyens sur le court terme, rentabilisés seulement à long terme. Je pense que ces éléments seront des lignes directrices pour plus tard.

24

UN DIALOGUE À AMÉLIORER Lors de mon premier stage, j’ai pu voir que le paysagiste concepteur est souvent mal perçu. Associé à des demandes précises, peu ouvert à la conversation et à la conciliation, ce dernier respecte son projet sans respecter les personnes qui travaillent autour pour le faire vivre d’après les divers témoignages que j’ai pu avoir. Par exemple, Frédérique me souligne que lorsque des paysagistes viennent choisir leur végétaux dans les parcelles pleine terre, ils reprochent souvent que les parcelles ne sont pas assez entretenus, et que les arbres ne sont pas de qualité exceptionnelle. Ils lui reprochent également de ne pas avoir suffisamment de choix, alors qu’il possède plus de 800 espèces. Les jardiniers quant à eux n ‘ont pas vraiment de point de vue sur la profession. Je leur ai davantage expliqué en quoi consister le métier, et comment nous pouvions être amené à travailler ensemble. Indirectement, ils ont quand même permis d’avancer ma réflexion sur la conception d’un projet. Il faut se dire que tout plan nécessite gestion, même minime. Il faut envisager cela sur le papier pour que le travail soit simple et agréable pour celui qui sera le terrain. Seul le terrain permet de s’en rendre compte.

TRAVAILLER POUR SAVOIR Les deux stages que j’ai pu faire sont des expériences très concluantes. J’ai avant tout découvert des façons de voir les choses qui me plaisent beaucoup : à chaque fois, la plante était au centre des préoccupations. Tous mes maîtres de stage m’ont transmis leur amour pour le végétal. Nous avons très peu de cours sur ce domaine à l’école, qui pourtant est l’une des matières premières de notre métier. Ces stages permettent de rattraper les lacunes vis-à-vis de la formation initiale. J’ai également découvert de nouveau terme techniques et découvert partiellement comment gérer une entreprise.

TRAVAILLER POUR AMÉLIORER SES SAVOIRS FAIRE Les pépinières Jacquet et les jardins de Kerdalo disposent d’une grande quantité de matériel. J’ai utilisé un grand nombre d’outil et réalisé un grand nombre de tâche variées toutes très intéressantes.

Même si les journées ont parfois été longues, physiques, c’était de la très bonne fatigue, extrêmement enrichissante ! A chaque fois, les étapes du travail m’ont été décrites avec beaucoup de détails, parfois minimes, mais permettant un résultat de bonne qualité. Je pense que le même conseil est applicable pour la conception d’un projet. Ce sont les petites choses qui permettent de donner le meilleur résultat. L’endroit où j’ai le plus appris et la pépinière car j’avais peu de connaissances sur les arbres. Au sein du jardin de Kerdalo, j’ai pu compléter des acquis d’expériences précédentes.

TRAVAILLER POUR AMÉLIORER SON SAVOIR ÊTRE J’ai également appris à voir autrement la relation que l’on doit avoir avec des clients. Certaines personnes ne sont pas sensibilisées au paysage et ne voient pas l’intérêt d’investir dans ce domaine. Pourtant, de nombreux visiteurs de Kerdalo aimeraient avoir un jardin comme celui-ci, tout simplement car ce lieu leur procure du bien être. Il est important dans notre métier de transmettre ce sentiment.

L’entrée dans le paysage se fait souvent par des points sensibles : des souvenirs, des liens, des émotions. En aménageant, nous offrons un cadre de vie pour des hommes, et pour la biodiversité en général. Le lien pépiniériste-paysagiste est essentiel pour parvenir à de tels résultats. Il est de très bon conseil car il travaille tous les jours avec les plantes. Il voit ce qui plait ou non au végétal. Il peut également faire découvrir des choses que nous n’avons pas l’habitude de planter, amenant ainsi de la diversité dans l’espace public.

D’autre part, je compte plus tard me fournir chez les pépiniéristes français. C’est actuellement un emploi en crise, qui a besoin de soutien. La concurrence étrangère nuit énormément leur activités.

Quant au lien jardinier-paysagiste, il est lui aussi indispensable. La gestion des espaces que nous concevons et confier à des personnes. Ce sont eux qui assurent la pérennité dans le temps du projet. Il faut faire preuve de pédagogie parfois pour leur indiquer ce que nous voulons faire, car de vieilles pratiques peu recommandables sont encore ancrés dans la société jardinière. J’ai également veillé durant mes deux stages à faire connaître le plus possible la formation de l’ENSP car le paysagiste concepteur reste méconnu.

Enfin, ces stages furent deux excellentes sources d’inspirations. J’ai découvert comment rigueur peut se mêler à fouillis pour donner un résultat incroyable, comment planter peut amener des émotions, et comment prendre son temps est gage de longévité de l’éphémère …

25