Livret CIRIDD : STREET, Nouveaux modes de fabrication, d'usage et de coopération

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Nouveaux modes de fabrication, d’usage et de coopération LE LIVRET


ÉDITO DÉPARTEMENT DE LA LOIRE

07 CHARLIEU

01 — MÉTHANISATION

03 04

02 — RÉSEAUX DE CHALEUR DE SAINT-CHAMOND 03 — CIDER Engineering

ROANNE

04 — Filière plastique Roannaise 05 — Fabrication additive métallique 06 — Club CLEF 07 — ALTERTEX

SAINT-GERMAIN-LAVAL

08 — oneortho MÉDICAL 09 — 1D Touch 10 — unités Pilotes à Dispositifs Partagés

FEURS

11 — Nov'In 12 — LUPI 01 MONTBRISON

13 — Les Ailes de Taillard

SAINT-CYR 01 LES-VIGNES SAINT-DENIS SUR-COISE

Denis Cocconcelli Directeur du CIRIDD www.iddlab.org/street

BOURG-ARGENTAL Stade G. Guichard

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Bld. rs

Thie

ergson

Rue B Cité du Design

STREET est porté par des convictions, Il n’y a de bonne crise que si elle s’accompagne de changements profonds et résilients. Nos modes de vie, de production et de consommation ne sont pas durables au regard de la limitation des ressources et des impacts de nos activités. Cependant, raisonner en termes de réduction des impacts ne garantit pas l’atteinte d’un niveau de durabilité forte pour nos sociétés. La Transition est nécessairement systémique. Elle nous invite à faire bouger les frontières habituelles, relationnelles, les modes de fabrication, les usages, le financement, les pratiques de coopération. Formidable opportunité, elle invite les hommes et les femmes à innover dans les territoires et à changer leurs représentations. Citoyens, entrepreneurs, élus et agents des collectivités, nous espérons que vous trouverez dans ce livret des inspirations pour devenir vous-mêmes, Acteurs de la Transition.

02 SAINT-ÉTIENNE SAINT-CHAMOND

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STREET est né d’une intuition, Des mutations s’opèrent dans la société, des signaux faibles pour certains, inimaginables ou des évidences pour d’autres. Des initiatives de terrain voient ainsi le jour, venant différemment apporter des réponses aux enjeux écologiques et humains de premier ordre, telles que la transition énergétique, la raréfaction des ressources, la relocalisation des activités, le respect et l'épanouissement de l'être humain. Le caractère innovant et les processus propres à chacune de ces initiatives nous démontrent l’absence de norme et de vérité en la matière. Nous croyons que la singularité et la reproductibilité de chaque initiative présentée dans ce livret, avec la contribution des acteurs, sont en soi enrichissantes.

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08 11 12 09 Bld. Jules Janin

Bld. G. Pompidou

13 burdignes

SOMMAIRE Présentation de l’étude

p.02

Initiatives remarquable dans la Loire Circuits courts énergétiques Boucle de sobriété et d’efficacité des ressources Circuits de proximité Coopération ouverte et innovante

p.06 p.06 p.10 p.18 p.22

Réseaux et compétences dans la Loire

p.32

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Ce premier état de l’art a mis en évidence que les circuits courts de l’énergie évoluent : cela entraîne une évolution des circuits de production de biens et de services avec une forte dimension d’innovation et de technologie.

PRÉSENTATION DE L'ÉTUDE De tout temps, circuits de production et de distribution locales de l’énergie ont conditionné les moyens de production. À l’heure de la prise en compte de la raréfaction des ressources minières et énergétiques fossiles, les processus mêmes de production, de transformation et de consommation des produits et des services commencent à être questionnés et renouvelés.

REPÉRER

ROANNE

VALORISER CRÉER DES SYNERGIES MONTBRISON

DYNAMISER SAINT-ÉTIENNE

Dans la Loire, comme dans tous les territoires, les modes de fabrication et d’usage s’articulent avec la transition énergétique au plan local. Comprendre et accompagner les transitions en cours et futures est à nouveau essentiel pour la structuration du territoire, pour la coopération entre les entreprises et l’innovation sociétale. Le programme STREET fait suite à un état de l’art produit par le CIRIDD, la Cité du design et une équipe de designers indépendants à l’initiative de Saint-Étienne Métropole. Intitulé « Les circuits courts de l’énergie en ville : production, alimentation, usages », il a été présenté dans le cadre de la Biennale internationale du design à Saint-Étienne en mars 2013.

Rapport final « Les circuits courts de l’énergie en ville »

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L'étude présentée dans ce livret a pour objectif de mettre en lumière les circuits courts de production innovante en collaboration ouverte. Il s’agit de prolonger l’état de l’art des circuits courts de l’énergie en ville en approfondissant la question des moyens de production des biens et des services et des procédés associés.

Repérage des initiatives territoriales remarquables Afin de préparer des actions opérationnelles sur le territoire, l’état de l’art s’est efforcé de repérer des initiatives sur le territoire Rhône-Alpes. Ce livret présente un certain nombre d’initiatives remarquables dans le département de la Loire. Cette étude a ainsi vocation à servir de socle pour l’émergence de projets en diffusant ces initiatives, ou en en faisant émerger d’autres dans des workshops ou laboratoires d’usages afin d’aboutir à des expériences grandeur nature de nouveaux produits et services innovants sur le territoire.

Dans cette étude, nous nous sommes placés dans le cadre scientifique de l’analyse des systèmes sociotechniques : le terme de « transition » y est utilisé pour décrire un processus de transformation dans lequel un système (naturel ou humain) change de manière fondamentale son fonctionnement et son organisation. La transition correspond donc à une phase de changement profond d’un système : le passage d’un régime d’équilibre à un autre. Dans le contexte du changement de paysage global (raréfaction des énergies fossiles, changement climatique, crise économique, inversion des raretés, …) qui sous-tend la nécessaire transition énergétique et écologique, nous avons cherché à repérer les niches, les lieux d’expérimentation, les initiatives du territoire qui préfigurent des changements. Ce sont les trajectoires de ces niches qui constituent ce que nous avons appelé de façon symbolique des « Sillons de Transitions » représentés dans le schéma ci-dessous.

vations ont lieu au sein du système, tout autant que dans des niches en marge du système (innovations plus radicales), mais ces évolutions (externes ou internes) ne remettent pas en cause l’équilibre global du régime. Une transition de régime correspond à un changement profond de la forme du régime (changement d’équilibre dynamique du système) qui s’opère en général sur plusieurs années ou décennies. (ÉTAPE 2). Par exemple, une pression sur certaines ressources naturelles (paysage) peut rendre un système de production obsolète, créant des fenêtres d’opportunités pour certaines innovations apparues dans les niches. Celles-ci vont alors être intégrées au régime. Mais si ces innovations sont à la fois importantes et radicales, et/ou si les pressions du paysage s’accentuent, cela peut entraîner un changement de la forme du régime (ÉTAPE 3). Un nouveau régime se met alors en place.

On distigue trois étapes : ÉTAPE 1 : Le régime est en équilibre dynamique, c’est à dire qu’il est globalement stable même s’il connaît des évolutions constantes à différents niveaux. Des inno-

Représentation schématique des transitions sociotechniques

Pourquoi parler de Sillons de transition ? Depuis le début des années 2010, le mot Transition est dans toutes les bouches. De plus en plus de personnes semblent désormais conscientes qu’une transition des modes de vie et consommation est nécessaire. Mais les différents chantiers menés au plan national (transition énergétique, transition écologique, …) peinent à se traduire en actions concrètes dans le quotidien des entreprises, des territoires et des citoyens. Pourtant à y regarder de plus près, de nouvelles initiatives sont émergentes sur les territoires, de nouvelles niches d’innovation apparaissent, l’innovation semble enfin déborder le seul champ technologique pour devenir innovation par les usages ou innovation sociale. De nouveaux modes de coopération entre acteurs, qui ne semblaient par réalistes il y dix ans encore, voient désormais le jour.

Source : Boutaud Aurélien, Jury Philippe, 2012, « La transition, entre théorie et pratique » Millénaire 3 - d’après Geels F.W., 2002.

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Thématiques de veille et de repérage Le CIRIDD a mené une veille partagée sur internet avec l’outil Scoop It. Cette veille a été rapidement foisonnante et nous avons ressenti le besoin d'une organisation en axes et thématiques. Nous avons en premier lieu retenu les pistes de l’état de l’art sur l’énergie en ville en élargissant la ville au territoire et en se focalisant sur les initiatives repérables sur ce territoire : c’est le premier axe, rebaptisé ici « Circuits Courts énergétiques », qui regroupe les thématiques présentées sur le schéma ci-après. Pour les circuits courts de production, nous nous sommes d’abord situés dans le contexte actuel sans précédent de l’inversion des raretés 1, dans lequel les ressources naturelles sont de plus en plus rares, mais où les savoirs, les compétences et les informations sont plus abondants et circulent à des vitesses plus rapides que jamais. Déjà en 1982, dans un papier intitulé « Product-Life factor 2 », Walter Stahel, un des pères de l’économie circulaire avait introduit une articulation entre plusieurs boucles, qui a été depuis vulgarisée sous le nom de 4R. Selon Walter Stahel, il s’agit de « créer une économie basée sur un système en boucle-spirale qui minimise la matière, le flux d’énergie et la dégradation environnementale sans restreindre la croissance économique ou le progrès social et technique : Réutiliser (boucle 1), Réparer (boucle 2) et Reconditionner (boucle 3) utilise les produits usagés ou leurs composants comme des sources pour de nouveaux produits, Recycler (boucle 4) utilise les déchets comme des matières brutes disponibles localement. » En hommage à ce papier fondateur, nous avons baptisé le deuxième axe « Boucles de sobriété et efficacité des ressources ». Dans cet axe, on retrouve des thématiques généralement abordées dans une démarche d’économie circulaire. Le thème de la fabrication additive (plutôt que soustractive) consiste à former couche par couche les pièces directement dans leur volume. Il apparait ici, car on est en droit d’en attendre 3, une meilleure efficacité de ressources (une fois le niveau de maturité technologique atteint) que la fabrication soustractive actuelle.

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Mais nous avons identifié des circuits courts de productions qui ne rentrent pas forcément dans l’axe précédent, soit que leur bilan environnemental ne montre pas forcément d’amélioration, soit parce que leur motivation première est d’un autre ordre : relocaliser, être plus équitable, redonner la capacité aux citoyens de produire eux-mêmes, faire du surmesure, … Nous les avons rangés dans l’axe baptisé « Circuits de proximité ». Enfin, au fur et à mesure où nous avancions dans le repérage des émergences, nous avons identifié des façons d’innover et de s’organiser qui recouvrent plusieurs axes ci-dessus. Elles agissent de manière transversale. Pour les mettre en valeur séparément, nous avons créé un axe transversal dénommé « Coopération ouverte et innovante ». — 1 Dron Dominique et Juvin Hervé, 2007, « L’économie du XXIe siècle ou l’inversion des raretés », La Jaune et la Rouge n°627, octobre 2007 2 Stahel Walter, 1982, “Product life factor” - Traduit par Philippe Jury, CIRIDD 3 Avec Janyne Benyus, fondatrice de Biomimicry

ÉNERGIE PARTAGÉE OPEN SOURCE BIENS COMMUNS PLATEFORMES PARTAGÉES DE PRODUCTION / DISTRIBUTION NOUVEAUX MODÈLES D'AFFAIRES FINANCEMENT PARTICIPATIF INNOVATION OUVERTE INNOVATION PAR LES USAGES INNOVATION SOCIALE NOUVELLES GOUVERNANCES MONNAIES COMPLÉMENTAIRES TIERS LIEUX

RÉNOVATION ÉNERGÉTIQUE ÉNERGIE RENOUVELABLE MÉTHANISATION RÉSEAUX DE CHALEUR ÉNERGIE FATALE OU ISSUE DE RÉCUPÉRATION SMART GRID & STOCKAGE SOBRIÉTÉ MOBILITÉ ÉLECTRIQUE ÉNERGIE DANS LA VILLE TERRITOIRE À ÉNERGIE POSITIVE

coopération OUVERTE ET INNOVANTE

Circuits CourtS énergétiqueS

Circuits DE PROXIMITÉ

Boucles de sobriété et efficacité des ressources

CIRCUITS COURTS ALIMENTAIRES CIRCUITS COURTS TEXTILE CIRCUITS COURTS SANTÉ CIRCUITS COURTS ÉCOCONSTRUCTION FAB LAB & IMPRESSION 3D AUTOCONSTRUCTION

4R : RÉEMPLOI, RÉPARATION, RECONDITIONNEMENT, RECYCLAGE, ÉCOLOGIE INDUSTRIELLE & TERRITORIALE ÉCOCONCEPTION FABRICATION ADDITIVE ÉCONOMIE DE FONCTIONNALITÉ ZÉRO DÉCHET CONSOMMATION COLLABORATIVE MATÉRIAUX BIOSOURCÉS

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01 — La MÉthanisation Les énergies renouvelables boostées par des initiatives privées et citoyennes —

Circuits courts énergétiques Méthanisation Énergie renouvelable Territoire à énergie positive

CONTACT : RAEE Lionel Tricot chargé de développement

L’ADEME et l’Union Européenne via le FEADER (Fond Européen Agricole pour le Développement Rural) soutiennent la phase d’études et de développement du projet, et le Conseil Général de la Loire participe au financement du volet opérationnel.

lionel.tricot(a)raee.org

04 78 37 29 14

La méthanisation dans la Loire : Un processus enclenché ! Le développement de la méthanisation s'inscrit pleinement dans les objectifs du projet de loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte qui vise l’atteinte d’objectifs en termes de production d’énergies renouvelables et de réduction de la consommation énergétique de source fossile. Les projets de méthanisation permettent d’apporter des réponses à de très nombreux enjeux : • en termes de ressources : recherche d’intrants variés et complémentaires, situés dans un périmètre proche • en termes d’implication de l’ensemble des acteurs du territoire concerné : concertation et co-élaboration entre agriculteurs, collectivités locales, PME, industries agroalimentaires, habitants • financement participatif

Parce que l’implication de tous les acteurs du territoire est essentielle pour la réussite d’un projet de méthanisation, la SAS Méthamoly regroupe 12 exploitants agricoles qui se sont associés au sein de la SAS AGRIENR, entité majoritaire de la SAS, les collectivités via la Société d’économie mixte Soleil, la SCIC Enercoop Rhône-Alpes (fournisseur d’électricité 100% renouvelable), un fond d’investissement citoyen « Énergie Partagée », GDF Suez.

C’est ainsi que depuis trois ans, un groupe de 12 agriculteurs des Monts du Lyonnais s’engage dans un projet de méthanisation territorial. En 2012, ils créent l’association Méthamoly qui regroupe 4 GAEC laitiers. Alois Klein, président de l’association, explique que le principe du projet Méthamoly est de produire une énergie renouvelable, le biométhane, à partir d’effluents d’élevage, de biodéchets (déchets verts, déchets de restauration collective) et de déchets agro-alimentaires issus d’industriels environnants. Le gaz ainsi produit (environ 80 Nm3/h) sera réinjecté dans les réseaux de GRDF et consommé localement dans la commune de Chazelle-sur-Lyon. En plus de la production de ce gaz renouvelable, le résidu de la digestion, le digestat, sera utilisé pour fertiliser les sols à la place des engrais de synthèse. L’unité de méthanisation sera mise en service début de l’année 2017.

Le développement de l'unité de méthanisation est une contribution importante aux objectifs de la démarche TEPOS des Monts du Lyonnais, portée par le SIMOLY, qui vise l’équilibre en 2050 entre la consommation d’énergie et la production locale d’énergie renouvelable.

Pour aller plus loin Alois Klein, président de la SAS Méthamoly alois.klein@gmail.com

Depuis de nombreuses années, Guy et Charles Giraud, exploitants du GAEC « La ferme des Délices » situé dans la Plaine du Forez souhaitent trouver une solution pour valoriser les effluents d’élevage. Au fil des rencontres avec d’autres agriculteurs, la méthanisation est apparue comme une solution pertinente et cohérente avec leur démarche d’autonomie alimentaire et énergétique.

À ce jour, 48 unités de méthanisation sont en fonctionnement en Rhône-Alpes et 5 dans la Loire.

PROJET Methamoly Les élus du Syndicat Intercommunautaire des Monts du Lyonnais (SIMOLY) se sont saisis de la question du développement des énergies renouvelables et de l’opportunité que représente la méthanisation pour le monde agricole et l’ensemble des acteurs du territoire. En 2010, le potentiel de développement de la méthanisation à l’échelle des Monts du Lyonnais a été étudié avec des agriculteurs, des industriels et les communautés de commune et a fait émerger des initiatives privées dans ce domaine.

Les exploitants du projet sur une des parcelles d'un agriculteur

Unité de méthanisation Metha Sermages

Réunion du groupe de projet

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De tels projets sont réalisables notamment grâce à l’Association Énergie Partagée qui soutient les projets d’énergie renouvelable, à l’Europe par le biais du FEADER (Fond Européen Agricole pour le Développement Rural), la Région Rhône-Alpes, le Conseil Général de la Loire, Solstis, Etera… Pour aller plus loin M. GIRAUD - 06 74 67 48 56 – giraudg2(a)wanadoo.fr M. VIAL – 06 70 89 90 39 – lionel.vial(a)orange.fr

PROJET MÉtha Sermages

Ainsi, deux GAEC (« la Ferme des Délices » et « Vial – Goutagneux ») créent la société civile laitière (SCL) Favi Délices, pour mettre en commun leur production laitière et le projet de méthanisation.

Les territoires à énergie positive constituent des terrains d’expérimentation idéaux pour conduire de tels projets.

La famille GIRAUD du GAEC « la ferme des délices »

L’unité de méthanisation permet de produire du biogaz, valorisé sous forme d’électricité et de chaleur au travers d’une cogénération de 80 kWé.

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Les projets Méthamoly et Métha Sermages sont deux approches très différentes, l’une issue d’une dynamique territoriale (Méthamoly), l’autre d’une dynamique individuelle, privée (Métha Sermages), mais très complémentaires. Encourager la démultiplication de telles initiatives contribue à : • Atteindre des objectifs environnementaux ambitieux fixés par les territoires (notamment ceux engagés dans une dynamique TEPOS) • Développer une filière économique transversale et circulaire, à savoir : Faire circuler des revenus et des ressources au niveau du territoire : viabilité économique des exploitations dans le temps grâce à des revenus supplémentaires liés à la vente de l’énergie produite, à une recherche d’autonomie en ressources énergétiques locales ou in situ, à une moindre dépendance aux fluctuations des coûts énergétiques Renforcer les partenariats locaux (et en particulier ceux avec les agriculteurs et les industriels) et solliciter l’implication citoyenne locale (via la co-élaboration, les fonds d’investissement citoyens) Créer et soutenir une activité économique locale par la création d’emploi : Méthamoly a permis de créer 2 équivalents temps-plein sur le site et 1.5 pour le transport


02 — Réseaux de chaleur de Saint-Chamond Une Ville engagée dans la transition énergétique —

Circuits courts énergétiques Réseau de chaleur Énergie fatale énergies renouvelables Territoire à énergie positive

CONTACT : SIEL 42 Nicolas Verot responsable du service énergie environnement et développement durable

verot(a)siel.fr

Les boues d’épuration source d’énergie pour le quartier de SAINT-Julien

04 77 92 23 40

La TRANSITION ÉNERGÉTIQUE DANS LES COMMUNES La notion de transition énergétique est un volet essentiel de la transition écologique, elle désigne notamment le passage du système énergétique actuel basé principalement sur les ressources non renouvelables et limitées vers un bouquet énergétique basé sur les ressources renouvelables ; ce qui implique de développer des solutions de remplacement aux combustibles fossiles et des changements profonds des comportements individuels et collectifs. Les communes de la Loire ont confié au SIEL (Syndicat intercommunal de l’Energie du département de la Loire) la distribution publique d’électricité et de gaz et la réalisation de travaux d’électrification. Parallèlement à cette activité, le SIEL encourage les filières renouvelables en travaillant conjointement avec les collectivités sur des projets de maîtrise d’énergie et de développement d’énergies renouvelables (bois, solaire, hydroélectricité…)

PERSPECTIVES 6% du département de la Loire est recouvert par la 2 forêt 46 chaufferies automatiques réparties sur tout le département de la Loire En substituant par le bois l’équivalent de plus de 9 millions de litres de fioul, les 46 chaufferies réalisées par le SIEL permettent d’éviter 18 221 tonne de CO2 annuels, soit les émissions de 7 922 voitures parcourant 20 000 km

De plus, la chaufferie alimente plusieurs bâtiments publics, établissements scolaires, complexes sportifs, salles municipales. Dans un contexte d’évolution à la hausse du prix des énergies fossiles, ce système permet également de diminuer la facture énergétique des habitants et garantit une maîtrise des prix à long terme (contrat sur 24 ans avec la société Dalkia). Au niveau des problématiques environnementales, les bénéfices sont doubles : valorisation de ressources locales et renouvelables qui assure une sécurité d’approvisionnement et une réduction des gaz à effet de serre. En effet, la chaufferie bois d’une puissance de 5.15 MW est approvisionnée par une plateforme située à Monistrol sur Loire dans un rayon de 80 km autour de la ville de Saint-Chamond. Cette installation permet d’éviter le rejet de 400 tonnes d'émissions de CO2 par an.

Récupérer les énergies produites et les réutiliser dans un réseau de chauffage urbain est un levier d’action en matière d’efficacité énergétique. La station d’épuration des eaux usées de la ville de Saint Chamond dispose d’un incinérateur à boues qui nécessite d’être refroidi en permanence. Pour cela, il est équipé d’un échangeur thermique qui permet de chauffer uniquement les bureaux de la station. Cette valorisation ne concerne qu’une faible partie de l’énergie et de la puissance disponible. Un réseau de chaleur urbain a donc été développé pour assurer le chauffage d’une école, de l’inspection académique et des logements locatifs pour un total de 4750 m2 chauffés.

Dans le cadre d’une dynamique locale d’efficacité énergétique sur l’habitat social de Fonsala (isolation par l’extérieur, solaire thermique…), la municipalité de Saint-Chamond, le bailleur social Gier Pilat Habitat et la société Dalkia se sont réunis autour d’un projet de chaufferie automatique au bois. Dans le même temps, la ville de Saint-Chamond a renforcé sa politique sociale en alimentant 1 658 logements sociaux en chauffage et eau chaude sanitaire par le réseau de chaleur. La chaufferie à bois

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Sur un même territoire, la valorisation d’énergies locales est recherchée en utilisant tous les potentiels énergétiques. Ce qui conduit à expérimenter et développer des solutions encore peu répandues telle que la valorisation énergétique des boues de station d’épuration. Elle vise, certes, une certaine autonomie énergétique plus respectueuse de l’environnement mais aussi une maîtrise des coûts sur le long terme en anticipant la hausse des coûts énergétiques induite par la raréfaction des ressources énergétiques fossiles à terme. Ces solutions sont autant d’atouts pour accompagner les citoyens et acteurs territoriaux dans leur propre production énergétique, le partage de celle-ci et, in fine, leur participation à la transition énergétique.

Le développement d’un réseau de chaleur offre des avantages certains aux usagers et à la collectivité mais il contribue aussi à apporter des solutions à des préoccupations fortes : D iversification des approvisionnements énergétiques.  E n moyenne la récupération de chaleur doit répondre à 80% des besoins sur l’année, le gaz naturel assurant la relève  V alorisation d’énergies locales disponibles mal ou pas exploitées  Préservation de l’environnement C omparée au gaz, cette installation évite le rejet de 100 tonnes d’émissions de CO2/an  Moindre variabilité des coûts énergétiques  C ette installation permet d’économiser environ 15 000 € par an par rapport à un chauffage 100% gaz

Une chaufferie à bois alimente le quartier de Fonsala en chauffage et en eau chaude

Dans un contexte économiquement tendu pour les collectivités, la performance énergétique et la réduction des charges de fonctionnement sont au cœur des enjeux publics. Le SIEL porte entre deux et cinq chaufferies bois par an. Néanmoins, la force du syndicat est d’accompagner avant tout les collectivités dans la réduction de leur consommation énergétique via des travaux d’isolation ou de régulation thermique. Les chaufferies bois, comme le solaire, complètent ainsi le triptyque de la démarche négawatts comprenant la sobriété, l’efficacité et les énergies renouvelables.

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Station à boues d’épuration


03 — CIDER ENGINEERING UNE DÉMARCHE TERRITORIALE DE DÉVELOPPEMENT D’UNE FILIÈRE DE DÉCONSTRUCTION DE MATÉRIELS LOURDS —

Boucle de sobriété et d’efficacité des ressources 4R

CONTACT : CIDER ENGINEERING OLIVIER GAUDEAU PRÉSIDENT

o.gaudeau(a)ciderengineering.com

04 77 23 63 84

CONTEXTE L’économie du territoire roannais est marquée par la présence historique de deux secteurs forts et emblématiques : la mécanique/métallurgie et le textile. Ces secteurs de l’industrie ont connu de profondes mutations et restructurations. Aujourd’hui, sur la base d’un partenariat politique et économique, l’agglomération roannaise souhaite ancrer sur le territoire des pôles correspondant aux filières structurantes. Ainsi, a été créée l’association Roanne territoire (l’Agglomération Roannaise, la CCI Roanne-Loire Nord, l’Agence du développement économique de la Loire et le pays Roannais) qui entend mobiliser les forces locales pour développer les nouveaux secteurs émergents et inscrire le Roannais dans une dynamique de compétitivité.

PÔLE DE DÉCONSTRUCTION DES MATÉRIELS LOURDS Le pôle a été labellisé en octobre 2012 par le Ministre de l’Industrie au titre d’« Investissements d'Avenir » et dispose de ce fait d’aides spécifiques de l’Etat au travers de BPI France. Le pôle déconstruction a pour objectif d’optimiser la valorisation des matières premières secondaires issues de cette déconstruction ainsi que la valorisation des pièces détachées et des véhicules complets dans les secteurs de la défense, des transports, des travaux publics, des matériels agricoles, de la manutention et du ferroviaire.

Le pôle de déconstuction repose sur un consortium de trois industriels et devrait être opérationnel en 2016. Ces partenaires sont : CIDER Engineering, centre d'ingénierie et d'expertise dont les missions sont l’ingénierie de démantèlement, le conseil et la veille sur les thématiques recyclage et valorisation. CIDER Engineering dispose d’un atelier pilote (1 000 m²) permettant d’établir et de valider les processus de démantèlement et de valorisation de différents matériels lourds (dépollution, démontage, découpe, stockage) Les études et projets déjà réalisés à ce stade portent sur la robotisation des opérations de désamiantage, l’étude de recyclabilité de véhicules de transport et de véhicules blindés. Bartin Recycling, filiale de VEOLIA propreté spécialisée dans le démantèlement et la valorisation matière (ferreux et non-ferreux), qui créera une nouvelle unité industrielle à Roanne. APRRES Industries, PME Roannaise qui porte ce projet filière et qui sera en charge de la rénovation et de la reconstruction d’équipements et de matériels roulants pour lesquels elle assurera le maintien en condition opérationnelle.

ENJEUX ET PERSPECTIVES • 2 015 – Étude au sein de la plateforme pilote, des opérations de démantèlement et de valorisation de matériels lourds d’occasion et en fin de vie avec les partenaires du consortium • 2016 – Réorganisation du site de NEXTER qui vend des bâtiments, lesquels devront être reconditionnés ainsi que du foncier pour l’installation du pôle déconstruction. • Innovation : Devenir un pôle de référence national, voire international, dans le domaine de la déconstruction et la rénovation d’équipements roulants en synergie avec les autres projets roannais : textile (Technymat, Valtex, Altertex), plastique (BM environnement) et les projets innovants des pôles de compétitivité (Viaméca sur la robotique et Techtera)

L’ENSEMBLE Des acteurs SE MOBILISE POUR DÉVELOPPER LE TERRITOIRE Le plan d’actions de Roanne territoire vise à monter une plateforme dédiée à la déconstruction, au recyclage et à la valorisation, intégrant les trois thématiques de la formation, de la recherche et du développement industriel. Au-delà des compétences industrielles du territoire roannais en termes d’intégration et de montage de véhicules lourds, l’agglomération roannaise dispose de formations de niveau ingénieur (ouverture de deux masters de l’Université Jean Monnet) mais aussi d’un niveau départemental avec l’ENISE ainsi que de compétences apportées par le CETIM. C’est dans ce contexte que les collectivités locales ont engagé une étude de faisabilité économique, technique et juridique pour la création à Roanne d’une activité industrielle de déconstruction de produits en fin de vie. Atelier pilote du CIDER Engenering

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,14 Millions d’€ de financement par BPI France pour un 4 projet global estimé à 12 millions d’€ 60 emplois d’ici 5 ans sur l’ensemble du pôle de déconstruction. Un gisement national de matériels lourds important (toutes filières confondues) estimé à environ 800 000 tonnes (suite à l'étude de marché réalisé par CIDER Engineering)

« DIFFICULTÉ POUR LE DÉVELOPPEMENT DE CETTE FILIERE : L’ABSENCE DE REGLEMENTATION » Adrien Dainotto (Directeur) : « La principale difficulté rencontrée par le pôle est le fait qu’il n’existe pas, à ce jour, de directive (au même titre que la 2000/53/CE – Véhicules hors d’usage) concernant le traitement industriel de ces matériels lourds en fin de vie ; notamment sur la sécurisation des gisements, des matières et sur le respect des règles environnementales et de sécurité tant sur le territoire national que dans les pays où sont exportés ces matériels ». « L’existence de structures qui n’ont pas d’autorisation (ICPE, …) et traitent ces véhicules sans trop de règles de sécurités et d’hygiène, encore trop nombreuses ».

Daniel Rollet (Vice-Président) : « Le mode de traitement actuel des matériels, hors VHU, n’est pas satisfaisant sur les plans sécuritaire, environnemental, technique et bien entendu économique. Il y a une vraie économie à créer en termes de richesses et d’emplois, par l’optimisation des processus de démantèlement, de valorisation et par la mise sur le marché de composants et véhicules complets issus de la rénovation. Le pôle de déconstruction roannais et en particulier la structure d’étude, CIDER Engineering, a un rôle majeur à jouer dans cette nécessaire prise de conscience collective qui doit aboutir à la mise en place de directives, à la création de processus novateur ainsi qu’au contrôle du respect des procédures par les acteurs ».


04 — LA SYNERGIE PLASTIQUE EN BASSIN ROANNAIS —

Sobriété et efficacité des ressources Écologie industriellE et territoriale

CONTACT : Roanne Territoire Didier Lauriac chargé de projet filière économique

CCI Roanne Céline Pizzimenti Conseiller environnement sécurité CCI Roanne Loire Nord

dlauriac(a)roannais-agglomeration.fr

c.pizzimenti(a)roanne.cci.fr

04 77 44 29 49

04 77 44 54 64

Recyclage économie sociale et solidaire

PERSPECTIVES

L es salariés de C3R sont montés en compétence et travaillent non seulement avec les particuliers mais également les industriels. Un encadrant de C3R a été formé à la reconnaissance des plastiques par le valorisateur BM plastique et a pu transmettre concrètement aux salariés les techniques.

• P our massifier le gisement, il est envisagé d’expérimenter un nouveau container de plastique dans une déchetterie en collaboration avec le SEEDR (Syndicat d'Etudes et d'Elimination des Déchets du Roannais)

A ctuellement, C3R réfléchit à la création d'un grand support mural comportant une partie des échantillons de plastiques récupérés. En effet, L'hétérogénéité du gisement reste l'élément le plus compliqué à gérer au quotidien.

Bénéfices Économiques

CONTEXTE

Bénéfices environnementaux

Comme l’ensemble des territoires à forte spécificité industrielle, l’agglomération roannaise doit accompagner la mutation économique des secteurs traditionnels vers de nouveaux marchés à forte croissance et faire émerger de nouvelles activités porteuses d’emplois et d’innovation.

À présent le territoire dispose d’un service de collecte, pré-tri et de valorisation des plastiques qui jusqu’à alors étaient enfouis ou incinérés. En 2014, près de 50 tonnes de plastiques ont été collectées. Ces tonnes de matière plastique recyclée permettent d’éviter le rejet de 765 000 kg éq CO2, soit l’équivalent de 21 tours du monde en voiture. À terme, l’objectif est de valoriser 300 tonnes.

En 2010, Roanne Territoire (association regroupant Grand Roanne Agglomération, la CCI du Roannais, l’Agence de développement économique de la Loire et le Pays Roannais) est identifié comme l'un des cinq territoires pilote en France pour concrétiser le recours à l’écologie industrielle. Les actions conduites se concrétisent par la création d'une filière de valorisation des plastiques impliquant 10 entreprises majeures, une structure d’insertion et une entreprise locale de valorisation.

Bénéfices Sociaux

P our l’entreprise NEXTER SYSTEM, la participation au projet complète les actions internes de Responsabilité Sociale des Entreprises (raisonnement en termes de coût global dans l’acquisition d’équipements industriel).

C ette démarche a permis de diversifier l'activité de C3R et a créé des passerelles entre le secteur marchand et la structure de l'insertion par l'activité économique. Une phase expérimentale a été menée en 2014 et depuis C3R intensifie la prospection. Le nombre d'entreprises bénéficiaires a progressé (environ 30 entreprises aujourd'hui) et C3R répond ainsi à un besoin identifié. B M Environnement a élargi son offre aux déchets industriels du département depuis 2011. Ce projet lui permet de valoriser de nouveaux flux de matières pour en retirer une valeur économique. P our les entreprises du territoire, le coût de la gestion des déchets est réduit. Ce modèle de valorisation peut être dupliqué par d’autres acteurs économiques et sur d’autres gisements.

PROJET Structuration d’une action de valorisation des déchets plastiques à l’initiative d’industriels Quatre entreprises du territoire dont Sicarev, Michelin, Revillon et Nexter ont décidé de valoriser leurs déchets plastique en travaillant conjointement avec l’entreprise d’insertion sociale C3R (Collecte, Réemploi Recyclage en Roannais) qui récupère et trie la matière.

• D éjà d’autres actions ont été mises en place par le collectif : l’animation d’un groupe de travail sur l’énergie fatale. Un Club Ecologie Industrielle avec un noyau dur de 10 entreprises a été créé pour imaginer de nouvelles pistes de collaboration et surtout pour échanger les bonnes pratiques en lien avec les partenaires , à commencer par Macéo. Partage d’expérience avec les autres territoires du Massif central, collaboration avec l’Ecole des Mines de Saint-Etienne pour le chiffrage des gains environnementaux, et peut être la duplication de la synergie «plastiques» dans d’autres territoires viennent enrichir le plan d’actions.

LA COLLABORATION ENTRE ACTEURS EST À LA BASE DE LA RÉUSSITE DU PROJET Cette action de tri implique une démarche de qualité des industriels et un engagement des collaborateurs. Elle a été largement appuyée par la volonté des responsables environnement des entreprises. Des échanges ont régulièrement lieu par mail ou téléphone entre C3R et les industriels lorsque les déchets ne sont pas conformes à ce qui avait été identifié au démarrage. Une sensibilisation des salariés en amont dans les entreprises a été nécessaire mais ce travail a été effectué en interne par chaque structure. Pour que les entreprises adhérent, le service doit être peu contraignant. Une photothèque propre à chaque entreprise est affichée sur les bacs roulant afin d'indiquer les consignes de tri. Concrètement, C3R a pu par le biais de ces contacts et de la proximité avec les entreprises, proposer à ses salariés des phases d'immersion qui ont débouché par la signature d'un CDD par un des salariés en insertion. Ce projet a permis de rationaliser les tournées et d'optimiser le temps de travail de chacun au sein de la structure d’insertion .

La valorisation des déchets par BM Plastique

Atelier de C3R

La valorisation de la collecte est assurée par BM Plastique grâce à ses deux unités de broyage et de réinjection plastique basées près du roannais à Tarare et Saint Laurent de Mure. BM Plastique utilise un processus de valorisation du plastique, la régénération, qui permet de produire des granulés haut-de-gamme. Cette matière première secondaire est vendue à des industriels qui produisent notamment, des poubelles, des palettes, des articles de loisir.

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Le projet s’est adossé à une gouvernance multi-acteurs qui porte encore aujourd’hui la démarche afin de mobiliser chaque acteur. L’esprit collectif permet de bien travailler tous ensemble, de se comprendre, de créer des relations de confiance entre les acteurs de mondes différents. Ainsi, le territoire prend du sens, se solidifie sur des projets, des perspectives d’avenir et devient un acteur à part entière.

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05 — Fabrication additive métallique La Loire, barycentre français d’un nouveau paradigme de fabrication ? —

Boucles DE Sobriété et efficacité des ressources Fabrication additive métallique

CONTACT : CETIM Bruno Davier Chargé de mission

ViaMéca Franck Simon Responsable Thématiques « Procédés Avancés de Fabrication » et « Ingénierie Des Surfaces »

Bruno.Davier(a)cetim.fr

04 77 79 40 24

Impression 3D

f.simon(a)viameca.fr

06 42 43 80 13

CONTEXTE Depuis la naissance de la mécanique, on fonctionne par fabrication soustractive : on enlève de la matière (usinage) d’un bloc de matière première. Un nouveau paradigme arrive désormais à maturité : la fabrication additive. Par différence à l’impression 3D qui se préoccupe de réaliser des volumes, la fabrication additive permet de fabriquer des pièces fonctionnelles (polymères ou métalliques) avec des propriétés de tenue matière et des caractéristiques mécaniques garanties, par exemple pour des applicatifs dans la santé et l’aéronautique. Il y a de fortes compétences sur la fabrication additive métallique dans la Loire et plus généralement en Rhône-Alpes. Il reste encore quelques marches d’escalier à franchir pour le passage de cette technologie à un stade pleinement industriel, mais ces marches sont bien établies et les programmes de R&D sont en place pour les franchir. Le département de la Loire (technologie laser) et la région Grenobloise (technologie faisceau d’électrons) ont une forte présence sur ce thème et couvrent toute la chaîne de valeur sur cette technologie, depuis les aspects conception des poudres jusqu’à la pièce fonctionnelle. Des moyens importants sont déjà en place et d’autres sont budgétés afin de compléter ces équipements, comme la future plateforme d’élaboration des poudres qui sera installée à Saint-Étienne : on peut dire que le territoire ligérien, et plus largement rhônalpin, est au barycentre français de la fabrication additive métallique.

PROJET Le CETIM est au cœur de cette révolution technologique. Il a débuté ses travaux sur ces technologies en 2002. Beaucoup d’étapes ont été franchies depuis : certains

est une instance qui peut apporter une réponse adéquate (individuelle ou collective, formation, recherche, transfert) construite par l’ensemble des acteurs. RAFAM stimule aussi de nouveaux projets de R&D avec des industriels. Les acteurs de cette communauté se sont réparti les rôles : • Analyse du Besoin, définition d’un CdC : pilote CETIM • Mise à disposition de moyens, tests et essais : pilote CETIM • Formation : pilote ENISE • Projets de Développement: pilote ViaMéca • Transfert et industrialisation : CETIM À côté de cette démarche de recherche & développement, les premiers acteurs se positionnent : • Le groupe COMEFOR a créé la première société industrielle ligérienne de fabrication additive : 3D&P qui possède une machine de fusion sélective par laser et un bureau d’étude dédié à la conception et la co-conception de ce type de pièces. • À l’issue du programme FADIPERF (fabrication additive d’implants personnalisés et fonctionnalisés) piloté par le CETIM, la société TORNIER a décidé d’intégrer le moyen de production (machine EOS) dans ses locaux de Montbonnot en Isère et une start-up, One Ortho, a été créée par un des participants. (voir la fiche 08 One Ortho Medical). Evolutis et Aston Medical, entreprises ligériennes du secteur des dispositifs médicaux, étaient également présentes dans ce projet.

Selon le cabinet américain Wohlers Associates, c’est plus de 348 imprimantes 3D métal qui ont été vendues en 2013 dans le monde entier en comparaison aux 198 unités commercialisées en 2012, soit une hausse de 76%. « Des compagnies comme Airbus, General Electric et Lima Corporate utilisent ces machines pour produire des pièces complexes en métal pour la prochaine génération de produits utilisés dans l’aérospatiale ou le médical » explique le président de Wohlers Associates.

Il est essentiel aussi de réfléchir au rendement matière et au réemploi de la matière première dans une logique d’économie circulaire, notamment pour les matériaux chers (or, titane, matériau biocompatible, …). Les impacts de l’utilisation des poudres sur les conditions de travail, l’hygiène et la sécurité restent aussi à appréhender plus complètement. En raison de la maturité technologique actuelle, ces sujets n’ont pas été suffisamment investigués sur un plan opérationnel, mais ils sont très importants pour le passage en phase série à des coûts et des impacts santé environnement maitrisés.

PERSPECTIVES

portent déjà sans le savoir des objets fabriqués grâce à la fabrication additive. Des prothèses dentaires par exemple, dont la partie métallique est désormais produite de cette façon, le prothésiste ajoutant ensuite une surface en céramique. Car l’un des intérêts de la fabrication additive est de produire des objets parfaitement personnalisés. Pour d’autres applications de santé ou industrielles, on est en train de passer de la preuve de concept (TRL Technology Readiness Level) au niveau de transfert technologique (MRL Manufacturing Readiness Level). En aéronautique, par exemple, il n’y a pas encore de pièces critiques aéronautiques en vol (il y a déjà des pièces secondaires en vol), mais on est en train de passer au niveau suivant. La clé d’entrée pour les industriels intéressés par la Recherche & Développement en fabrication additive est le pôle ViaMéca. Au sein de ce pôle de compétitivité ViaMéca, le groupement RAFAM (Rhône-Alpes Fabrication Additive Mécanique) s’est constitué avec les acteurs scientifiques régionaux. Quand un industriel a une question, RAFAM

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Cette dynamique de transition vers la fabrication additive est accompagnée. L’ARDI Rhône-Alpes propose, par exemple, aux PME de Rhône-Alpes, de faire leurs premiers pas vers la fabrication additive dans le cadre du programme Performance PME. Un accompagnement subventionné à 65% par la Région Rhône-Alpes. Bpifrance a récemment organisé une rencontre stratégique des acteurs de la filière Fabrication Additive et accompagnera cette transformation par le financement des innovations au travers de différents outils.

Le principal enjeu se situe aujourd’hui dans l’appropriation de ces procédés dans le milieu industriel, et il est important que les entreprises françaises soient positionnées sur ces sujets d’avenir afin de maintenir leur compétitivité Émilie Garcia, expert de la filière Industrie et Benoit Tabutiaux, expert de la filière Numérique, de la direction Innovation de Bpifrance

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Exemples de pièces réalisées en fabrication additive métallique


06 — Club CLEF CLub des acteurs en Économie de Fonctionnalité

PERSPECTIVES

Boucles DE Sobriété et efficacité des ressources Économie de fonctionnalité

Innovation par les usages Stratégie Régionale d’Innovation de Spécialisation Intelligente (SRI SI)

CONTACT : CIRIDD Philippe JURY Animateur du Club CLEF Responsable prospective et relation à la recherche au CIRIDD

philippe.jury(a)ciridd.org

04 77 92 23 40

CONTEXTE Suite à une action collective sur l’économie de fonctionnalité, le CIRIDD a décidé de créer un club d'acteurs afin de prolonger cette dynamique. Le Club d’acteurs a été officiellement lancé par le CIRIDD le 27 septembre 2011 à la Cité du Design sous le nom CLub d’acteurs pour une Economie de Fonctionnalité (CLEF). La dynamique a depuis permis de générer de nombreux projets directement portés par les acteurs locaux sur le territoire ligérien. Le processus s’est ensuite étendu progressivement à la région Rhône-Alpes avec l’appui de la région et dans le Massif Central grâce à ViaMéca et à Macéo. À mi 2014, au niveau de la région Rhône-Alpes, l’économie de fonctionnalité est désormais inscrite d’une part dans la stratégie régionale d’économie circulaire et d’autre part dans l’axe transversal « Innovation par les Usages » de la stratégie régionale d’Innovation de Spécialisation Intelligente (SRI-SI). Sous l’impulsion du Conseil Général de la Loire, il a alors été décidé d’instituer une gouvernance du Club CLEF afin de faire de la Loire un territoire de référence dans ce domaine au service de la stratégie régionale.

L’offre du Club CLEF vise à l’élaboration d’outils et de méthodes pour la sensibilisation, la formation et le diagnostic, ainsi que pour l’accompagnement des entreprises dans leurs projets individuels ou collaboratifs. Elle se décline en trois niveaux principaux : • Les activités de sensibilisation, d’essaimage, de valorisation et de formation • Les diagnostics et accompagnements : élaborer et mettre en œuvre des dispositifs facilitateurs des transitions d’entreprise vers l’économie de fonctionnalité. • Les projets collaboratifs : susciter et favoriser des projets collaboratifs avec la participation active des membres du Club CLEF.

RÉFÉRENCES Le club CLEF a donc vocation à rassembler toutes les entités ayant un intérêt dans le déploiement de l’économie de fonctionnalité sur le territoire et à soutenir les entreprises qui s’y engagent par des initiatives collectives ou individuelles. Le groupe fondateur du Club CLEF est constitué par : le Conseil Général de la Loire, Saint-Étienne Métropole, le CIRIDD, l’Ecole Supérieure des Mines de Saint-Étienne, le Pôle Écoconception, MACEO, ViaMéca, la Cité du design, la Chambre de Commerce et d’Industrie de Saint-Etienne Montbrison, le CETIM, Bpifrance et la Région Rhône-Alpes (qui est appelée à devenir la Région Auvergne Rhône-Alpes). La gouvernance du Club CLEF est illustrée dans le schéma ci-dessous. Il est animé par le CIRIDD.

Le Club CLEF a un site web: www.clubclef.org Aussi disponible : une veille régulière sur l’économie de fonctionnalité, une carte des acteurs du Club.

QU’EST-CE QUE L'ÉCONOMIE DE FONCTIONNALITÉ ? Vendre l’usage, pas le produit ! Au-delà de ce slogan simplifié, l’économie de fonctionnalité est un modèle économique qui repose sur la mise en place de solutions qui associent des garanties de services et les fonctionnalités d’usage de biens matériels appartenant au producteur. À titre d’exemple, les solutions peuvent alors consister à : • Apporter une offre de mobilité plus efficiente, et non vendre des véhicules, • Apporter une ambiance lumineuse adaptée, et non vendre des ampoules, • Vendre du m3 d’air comprimé à haute efficacité énergétique, et non vendre des compresseurs, • Garantir des kilomètres sobres et surs, et non vendre des pneumatiques, • etc...

LE CLUB

L’échange économique ne repose plus sur le transfert de propriété de biens, qui restent la propriété du producteur tout au long de son cycle de vie, mais sur le consentement des usagers à payer une valeur d’usage (ou à contractualiser une performance d’usage). A long terme, il devient de l’intérêt des deux parties de faire en sorte que la fonction soit correctement remplie et que la valeur soit continuellement fournie. La valeur peut se construire de façon partagée et se pérenniser. Pour une entreprise, l’économie de fonctionnalité peut se mettre en place de façon progressive selon un plan de transition en ciblant un segment de marché défini et en évitant de cannibaliser ses autres offres commerciales.

Le champ d’action du Club CLEF est l’économie de fonctionnalité, tant dans son domaine théorique que dans ses implications opérationnelles auprès des entreprises et des acteurs territoriaux. Le périmètre territorial initial du Club CLEF est la future région Auvergne Rhône-Alpes. Le club CLEF a vocation à coordonner et à mettre en œuvre un travail collectif avec ses membres, pour favoriser la transition des entreprises vers ce modèle et valoriser le déploiement territorial de l’économie de fonctionnalité.

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UN MODÈLE QUI DÉPLACE LES FACTEURS CLÉS DE COMPÉTITIVITÉ : En rupture avec le modèle économique usuel, la dynamique créée par l’économie de fonctionnalité déplace les facteurs clés de compétitivité en s’appuyant sur plusieurs leviers majeurs : • Créer une valeur ajoutée d’usage la plus élevée possible tout en consommant le moins de ressources matérielles et d’énergie possible, • Privilégier l’usage de ressources immatérielles (confiance, compétence, pertinence d’organisation, santé), notamment en mobilisant le patrimoine immatériel du territoire et en le développant, • Associer dans les solutions des acteurs issus de filières et de secteurs d’activité différents, • Apporter des innovations d’usages. • Privilégier les innovations sociales et les coopérations à l’intérieur de l’entreprise et à l’extérieur avec les clients et les partenaires, • Réduire des externalités négatives environnementales et sociales, • Générer ou renforcer des externalités positives environnementales et sociales, • Apporter des réponses fonctionnelles en regard des défis sociétaux définis dans la stratégie régionale d’innovation de spécialisation intelligente (SRI-SI).

La mise en œuvre d’une économie de fonctionnalité offre ainsi une opportunité de rentrer dans une transition énergétique et écologique tout en renforçant la pérennité économique de l’entreprise.

Atelier du club CLEF à la Cité du design


07 — ALTERTEX UNE DÉMARCHE ÉCO-RESPONSABLE DANS LA FILIÈRE TEXTILE AU NIVEAU NATIONAL ET EUROPÉEN —

Économie de proximité Circuits courts textile

Les Tissages de Charlieu LTC Éric Boel Directeur de LTC et fondateur d’Altertex

CONTEXTE Berceau historique de l’industrie textile française depuis plus de cinq siècles, la commune de Charlieu située tout près de Roanne, accueille depuis des générations des tisserands qui se transmettent un savoir-faire local ancestral. Aujourd’hui, plus de 20% de la population active charliendine travaille dans le tissage. Fort de son héritage textile régional, l’entreprise Les Tissages de Charlieu (LTC), s’est engagée dans la création du label Altertex. Ce réseau d’entreprises françaises s’engage pour un textile éco-responsable (impact environnemental réduit), éthique (avec les normes sociales exigentes) et solidaire (privilégiant l’emploi local et le maintien des savoir-faire).

e-boel(a)ltc-jacquard.com

04 77 60 00 44 06 80 05 29 09

Aujourd’hui, Altertex est composé d’une cinquantaine d’entreprises, à 80% rhône-alpines et 35% ligérienne, regroupant 1 200 salariés dans les métiers de la filature, du tissage, du tricotage, de l’ennoblissement, de la confection et de la distribution. Dans le cadre de la loi Grenelle 2, le ministère de l’environnement avec l’ADEME et l’AFNOR a décidé d’expérimenter l’évaluation des impacts environnementaux des produits ainsi que sa restitution sous forme d’un affichage environnemental. ALTERTEX ainsi que d’autres partenaires du textile se sont associés pour mettre au point un référentiel à destination de tout type d’entreprise du textile, basé sur des analyses de cycles de vie (ACV).

les enjeux portés par les entreprises d’Altertex au cœur d’un secteur ultra-mondialisé • Relocaliser la production et valoriser une chaine d’apprivoisement respectueuse de l’environnement : certifier la filière des producteurs jusqu’aux marques et distributeurs • Éco-concevoir les produits textiles en optimisant les matières, les quantités d’énergie, d’eau et les filières d’approvisionnement • L'expérimentation nationale sur l’affichage environnemental montre, grâce aux 50 analyses de cycles de vie réalisées, que les produits fabriqués en France (en particulier l’amont) avaient des impacts environnementaux divisés par deux ou trois, principalement sur les indicateurs suivant : émission de gaz à effet de serre (en kilogramme équivalent CO2 ) et l’eutrophisation eau douce (en gramme équivalent phosphate). • Transformer une charge économique induite par la réglementation environnementale en avantage concurrentiel • Faire prendre conscience au consommateur des enjeux environnementaux liés aux articles et l’inciter à acheter vert (étiquette d’information sur chaque article)

LA MARQUE LÉTOL EN COTON BIO 100% MADE IN LOIRE En 2011, Les Tissages de Charlieu lance la production d’étoles en coton bio pour les hommes, les femmes et les enfants ! Avec plus de 300 modèles vendus en France, en Europe et aux États-Unis, la production garantit 98% de la valeur ajoutée locale, de la conception, du tissage et de la confection réalisés à Charlieu.

Ce produit est réalisé dans un rayon de 20 km aux alentours de Charlieu. Cette production française et locale permet de diviser l’impact environnemental par trois par rapport à un produit équivalent (fabriqué dans un pays « low-cost ») ou (de grand import).

PROJET Altertex est une démarche d’entreprises de la filière textile qui engage à l’adoption d’une charte visant à promouvoir le textile qui concilie performances économiques, équité sociale et préservation de l’environnement. Ces domaines se déclinent en différentes actions et engagements à respecter par les membres d’Altertex. Le code de conduite technico-économique engage par exemple l’entreprise à favoriser la dynamique textile territoriale en ayant recours aux PME garant de l’emploi et de l’expertise locale. Les entreprises locales s’engagent à mettre en œuvre l’affichage environnemental sur au moins 50% des produits à deux ans, à mettre en place une démarche de réduction et recyclage des déchets, à mettre en place une démarche d’amélioration de l’efficacité énergétique et un dispositif de stockage et de privilégier l’ecoconception des articles textiles. Elles doivent également être associés à un ou plusieurs projets de l’économie sociale et solidaire.

Étiquette environnementale de Létol Les ateliers des tissages de charlieu

Tissage : ce savoir-faire vieux de plusieurs siècles se transmet de génération en génération et nécessite une grande dextérité

Une production des tissages de charlieu

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08 — ONE ORTHO mEdical LORSQUE LA CHAINE NUMÉRIQUE ET L’IMPRESSION 3D RÉVOLUTIONNENT LA CHIRURGIE ORTHOPÉDIQUE

PERSPECTIVES • A près avoir développé une première offre autour de la chirurgie partielle du genou, la déclinaison de l’offre numérique dans d’autres gammes d’implants est l’étape naturelle suivante. • Investissement en 2016 dans une machine d’impression 3D pour produire les implants métalliques. • Collaboration avec le CETIM sur la validation du procédé de fabrication additive dans le cadre du programme ORTHOPEE. • Objectif, gagner 20 à 30% de temps opératoire, réduire par cinq la quantité des pièces envoyées pour une chirurgie et réduire par dix les stocks associés à une chirurgie.

Circuit court de proximité Circuit court de santé Fabrication additive, numérique, co-conception

CONTACT : One Ortho Medical Christophe Alépée dirigeant de One Ortho calepee(a)oneortho-medical.com

06 70 75 05 11 http://oneortho-medical.com/

CONTEXTE Aujourd’hui, les établissements de santé, après prescription du chirurgien, sont obligés de commander à un fabricant une gamme complète d’implants (100 pièces en moyenne) et une instrumentation pour réaliser une intervention chirurgicale qui n’utilisera finalement que quatre pièces.

configurer l’implant ad hoc puis le positionner et le dimensionner virtuellement de façon optimale. Les fichiers numériques des implants ainsi définis sont expédiés en soustraitance chez des partenaires qui produisent les différentes pièces sur-mesure soit en fabrication additive directe de polymère soit en fabrication additive indirecte à partir de cire pour les pièces métalliques.

Il en découle une adaptation pas toujours parfaite des implants avec des instrumentations complexes qui peuvent générer des temps opératoires et d’hospitalisation relativement élevés avec des risques infectieux et emboliques. Face à cette problématique, une entreprise stéphanoise, One Ortho medical, propose une nouvelle offre de soin par la production d'implants orthopédiques individualisés au patient. Cette offre est rendue possible grâce aux récentes innovations en matière de fabrication additive et dans le secteur de l'imagerie médicale numérique. One Ortho a été lauréat du concours mondial de l’innovation 2030 porté par le Gouvernement qui vise une véritable politique d’avenir engagée dans le soutien de ceux qui créent, innovent et prennent des risques.

PROJET Pour permettre ce processus, One Ortho développe une plateforme de co-conception en ligne. Les chirurgiens commencent par déposer sur la plateforme en ligne les images radiologiques des parties osseuses à opérer en s’appuyant sur un scanner ou une IRM. One ortho récupère ces données et construit un modèle 3D qui est mis à disposition du chirurgien sur la plateforme. Ce dernier peut alors

LES INDUSTRIELS TRAVAILLENT EN MODE COLLABORATIF AUTOUR D’UN MÊME PROJET Les entreprises Aston Medical, Evolutis, Serf et Tornier ont travaillé avec des experts du CETIM sur le projet Fadiperf (Fabrication Additive d’Implants Personnalisés et Fonctionnalisés) de 2011 à 2014. Rassemblant des industriels des implants orthopédiques et des centres de recherche (École Nationale Supérieure des Mines de Saint-Étienne – ENISE, CETIM), ce projet a eu pour objectif de mettre à disposition des industriels un équipement de fabrication additive partagé afin de favoriser le transfert de ces nouvelles technologies et les actions de R&D en partageant les coûts d’investissement.

Cela génère des coûts importants de stock mais aussi de gestion pour le fabricant et des frais logistiques élevés pour l’établissement de santé qui doit nettoyer, stériliser et stocker toutes les pièces.

Polissage d’une prothèse de genoux

Simulation des coupes osseuses sur la plateforme en ligne

Cette approche innovante apporte de nombreux avantages :  C ollaboration poussée entre le fabricant d’implants One Ortho et le chirurgien qui peuvent être géographiquement éloignés  Globalement l’empreinte carbone d’un produit est limitée : > efficacité dans la gestion des ressources : perte matière réduite, moins d’énergie consommée, moins de temps de fabrication, > réduction des coûts énergétiques : optimisation des frais de transport, la quantité d’énergie nécessaire à la production de l’implant est rationnalisée => bilan énergétique global inférieur à celui des procédés d’usinage classique  O ptimisation de la chaîne logistique : réduction des coûts de stockage et d’entreposage  R upture dans la chaine de soin : le patient devient l’acteur central de la filière de chirurgie orthopédique qui voit potentiellement réduire, son temps opératoire, son temps d’hospitalisation et donc les risques infectieux liés à l’opération.

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UN PROJET QUI S’APPUIE SUR UN TERRITOIRE FAVORABLE À SA RÉUSSITE La région stéphanoise dispose d’un environnement académique et industriel tout à fait favorable au développement de ce projet : • De nombreuses entreprises du secteur • Le Pôle des Technologies Médicales « grappe d’entreprises » qui les regroupe, assure une veille réglementaire et technologique, organise des journées techniques, coordonne des projets collaboratifs. • L’ENISE a des compétences dans les procédés de fabrication additive • Le CETIM dispose de plateformes technologiques et de compétences reconnues dans le process de fabrication additive métallique.

One Ortho, start up créée en décembre 2013, est une forme d’essaimage de ce projet. Le succès du projet Fadiperf a incité les partenaires à collaborer pour un nouveau programme intitulé ORTHOPEE.

L’équipe de One Ortho medical

Notre PME innovante s’appuie sur les avancées technologiques, le numérique et le design dont notre territoire est riche en ressources, dans le but de développer sa position dans le secteur des implants orthopédiques avec une offre singulière afin de pouvoir rivaliser avec les grands groupes internationaux qui détiennent la majorité du marché.  Témoignage de Christophe Alepée

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09 — 1D TOUCH LA PLATEFORME DE STREAMING ÉQUITABLE ENGAGÉE DANS L'ÉCONOMIE COLLABORATIVE —

Coopération ouverte et innovantes Plateformes partagées de diffusion artistique Économie de la fonctionnalité

CONTACT : 1D LAB Eric Pétrotto Directeur Général

eric.petrotto(a)1dtouch.com

04 28 38 05 30 www.1dtouch.com

Chiffres clés pour l’année 2014 1 million de titres de musique 18 000 comptes créés 48 000 € de contribution créative 0.29 € de niveau moyen de rémunération par stream sur 1D touch contre une moyenne de 0.004 €/stream sur les autres plateformes de streaming 150 partenaires actifs Une dizaine de régions dans lesquelles 1D Lab est implantée dont Rhône-Alpes, Île-de-France, Bretagne, Provence-Alpes-Côte d’Azur et le Maroc

Perspectives Actuellement une dizaine d’organisations sont abonnées : plusieurs salles de concert comme le Fil de Saint-Étienne ou les abattoirs de BourgoinJallieu, la Bibliothèque de la Part Dieu, la ville de Saint-Étienne, celle de Lyon, la Région Rhône-Alpes. 1D lab est une société coopérative qui gère les abonnements collectés sur un principe de transparence : 35% financent le fonctionnement de la plateforme, 55% rémunèrent équitablement tous les artistes du catalogue, 10% alimentent un fond d’épargne solidaire (avance de trésorerie pour les petits producteurs). > Une aide à la découverte des dernières créations musicales pour les adhérents sur la plateforme, sur place ou depuis chez eux grâce à un code. Pour élargir l’horizon musical, 1D Lab développe des algorithmes qui guident les internautes dans leur choix en fonction de leurs affinités, et qui leur proposent des morceaux qu'ils n'auraient pas spontanément réclamé.

Contrairement aux plateformes de streaming actuelles, 1D touch s’inscrit véritablement dans une logique de solidarité dans le financement, d’équité dans la rémunération, et le tout, encourageant les nouvelles créations.

Contexte En ce début du XXIe siècle, Youtube, Deezer et Spotify semblent définir l’horizon musical. Dans l’industrie musicale, les majors mettent en avant certains artistes au détriment d’autres. Peu connus, ces derniers ont de plus en plus de mal à diffuser leurs créations et à les rémunérer décemment. C’est pourquoi en 2010, l’initiative 1D touch est partie de Saint-Étienne. Cette plateforme de streaming équitable lancée en juin 2013 vise à permettre d’une part, la découverte des labels indépendants et d’autre part à proposer une juste rémunération des créateurs et de ceux qui les accompagnent.

Projet

Renforcer la place et la rémunération des créations indépendantes à l’ère numérique tel est l’objectif d’1D touch

• L ’objectif de la plateforme est clairement énoncé : mettre en place une structure à gouvernance multi-acteurs dans le but de soutenir la diversité musicale. Cela implique l’intégration au comité stratégique de la SCIC (société coopérative d’intérêt collectif) de tous les acteurs de la filière musicale et culturelle : artistes, labels, diffuseurs (radio, salles de concert), médiateurs culturels ou partenaires (bibliothèques, lycée, CFA, MJC) et collectivités territoriales.

• R épliquer le fonctionnement de cette initiative pour d'autres types de contenus (jeux vidéos, livres, arts numériques...) avec la mise en place de groupes de travail thématiques avec de nombreux partenaires (SNJV, Carrel, Arald, SEM, Région RA) • Associer l'initiative à des démarches universitaires ou de recherches (CNRS, INRIA, Lyon II) • Impliquer de nombreux acteurs territoriaux dans la coconstruction de réponses collectives • Augmenter la part des labels étrangers, élargir le cadre de 1D touch à d'autres territoires (objectif visé : l'espace de l'Union européenne)

La région Rhône-Alpes a souhaité soutenir 1d touch, car c’est un véritable projet d’économie collaborative : face à ce qui ressemble à l’impasse de la filière musicale, des musiciens et des diffuseurs recréent ensemble un autre modèle  Cyril Kretzschmar, conseiller délégué à la nouvelle économie à la région Rhône-Alpes (source : http://saintetienne.eelv. fr/2014/10/21/economie-collaborativeavec-1d-touch-des-stephanois-inventent-lestreaming-musical-equitable-communique20-octobre-2014/)

• A insi, 1D Lab expérimente un modèle économique très innovant à travers la contribution créative territoriale qui s’appuie sur deux approches : >L a souscription d’un abonnement par des structures culturelles ou publiques auprès d’1D touch.

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10 — Unités Pilotes à Dispositifs Partagés Tester une technologie et s’y préparer avant d’investir en partageant un moyen de production —

Coopération ouverte et innovantes

Mutualisation, Procédés Avancés de Fabrication

Plateformes partagées de production/ distribution

CONTACT : Bruno Davier Chargé de mission bruno.davier(a)cetim.fr

04 77 79 40 24

• D ans l’usinage à grande vitesse avec des machines 3 axes (2005), 5 axes (2007 à 2011), 8 axes (2011) et 9 axes (fin 2013) avec le CETIM-CTDEC. • Dans l’usinage économique autour d’un tour numérique et une unité 5 axes (2012) • Dans la fusion de poudres par laser pour la fabrication additive métallique, (3 unités) notamment d’implants autour des projets Dental (implants dentaires), Fadiperf (Fabrication Additive D’Implants orthopédiques PERsonnalisés et/ou Fonctionnalisés, démarrage au début 2013) et Orthopée (démarrage début 2015) • Dans le nettoyage par C02 supercritique (2014) • Dans le découpage adiabatique Au vu de cette liste, il n’y pas de doute : le concept d’unités pilotes à dispositif partagés (UPDP) a, en quelques années, conquit une large audience auprès des PME mécaniciennes.

CONTEXTE Pour un chef d’entreprise, investir dans une nouvelle technologie de production est toujours un dossier délicat. De multiples questions émergent au moment du choix d’investissement : la machine correspondra-t-elle réellement aux besoins ? Comment se passera la phase de prise en main de la machine ? Quel sera le retour sur investissement ? Est-ce que mes opérateurs auront la capacité de maîtriser la technologie ?

monter en gamme, sans prendre le risque d’investir, entouré d’experts du sujet et avec la connaissance de ce réseau d’expertise.

Le CETIM a déposé une méthodologie de développement d’une plateforme partagée qui s’appelle « Common Works ». Elle permet de dérouler les six phases de montage et d’exploitation avec des jalons bien identifiés qui permettent de garantir le succès et de faire travailler ensemble des industriels qui ont des aspirations, des produits, des contraintes, des calendriers divers. Le concept diffuse maintenant sur tout le territoire régional (par exemple, au CETIM-CTDEC Centre technique de l’industrie du décolletage à Cluses) et national.

Une solution existe : mutualiser cette nouvelle technologie de production ! La mutualisation de moyens est depuis longtemps un moyen de faciliter l’accès aux innovations. C’est d’ailleurs une des spécialités de ce territoire avec les 22 plateformes technologiques de la région Rhône-Alpes. Mais, depuis 2005, un nouveau concept a été initié au CETIM qui permet d’élargir cet accès aux équipements innovants de production et de l’ouvrir à un nombre plus grand d’entreprises : la plateforme partagée de production.

PERSPECTIVES

Ces unités permettent aux entreprises de passer de la faisabilité technologique établie, à la faisabilité économique. Pour chaque UPDP, une communauté d’intérêt composée d’entreprises est constituée. Le CETIM est le moteur principal du développement des UPDP en mécanique qui se sont développées :

Le système évolue maintenant vers des plateformes partagées mobiles permettant aux entreprises de faire un essai directement sur leur chaine de production. C’est le cas, par exemple, d’une plateforme partagée mobile en robotique qui permet aux entreprises de faire un galop d’essai en robotique. Ce test peut être en amont de l’action Robot Start PME qui est en cours.

PROJET

Le CETIM en est à sa huitième plateforme d’usinage, quatrième plateforme partagée, des plateformes partagées de logiciel, technologique, métrologique, robotique. Il y a un fort ancrage et savoir-faire stéphanois enrichi par les retours d’expérience.  Bruno Davier, Chargé de Mission au CETIM

SUR UNE COMMUNAUTÉ AUTOUR DES PROCÉDÉS AVANCÉS DE FABRICATION L’ENISE et le CETIM ont créé un labo commun, en associant l’Ecole Nationale Supérieure des Mines de Saint-Étienne (ENSMSE) sur de nombreux projets. Cette structure pourrait regrouper la recherche, l’innovation et le transfert sur les Procédés Avancés de Fabrication. Elle s’inscrit dans la dynamique structurante définie par le pôle de compétitivité ViaMéca et travaille à la mise au point de procédés de fabrication rapide, dans l’usinage, les technologies de fabrication de pièces directement à partir des poudres et les procédés d’assemblage multi-matériaux.

Au-delà des fablabs qui permettent à des citoyens ou artisans de disposer de moyens mutualisés, le déploiement rapide des UPDP montre que les industriels n’ont pas attendu pour mutualiser des moyens de production. Le principe n’est pas ici de tester une machine mais la technologie. À la fin de son implication, l’industriel va pouvoir évaluer si la technologie est adaptée à son entreprise. Quant à la machine, il peut choisir d’investir dans le même moyen (qu’il maitrise) ou sur une solution de plus grande capacité ou de moins grande capacité selon les enseignements de l’UPDP. L’accès aux innovations technologiques passe ainsi de plus en plus par cette mutualisation de moyens qui développent simultanément des logiques de collaboration et de services. Innovation par les usages et innovation technologique vont désormais de pair.

Acteurs : CETIM, ENISE, ENMSE, ViaMéca Une Unité Pilote à Dispositif Partagé (UPDP) consiste à partager un moyen de production à plusieurs. Cette solution très économique permet de tester et de se familiariser à un moyen de production avant investissement, de réaliser des prototypes ou des pièces avant série et d’acquérir des compétences technologiques. Les plateformes partagées peuvent permettre une montée en compétences de l’industriel avec ces hommes, des premiers essais pour des pièces revendues pour un retour sur investissement. L’industriel est ainsi accompagné pour

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11 — NOV’IN / nouveauté & INNOVATION développement COLLABORATIF DE PRODUITS INNOVANTs —

Mode d’innovation et de coopération Innovation ouverte

CONTACT : Made in Nov’in Ismaël Meite Fondateur contact(a)novin.fr

Innovation sociale produit

04 77 89 10 72 www.novin.fr

Choix d’un modèle économique dont les bénéfices sont redistribués en partie aux nov’acteurs

L’INNOVATION PARTICIPATIVE : UNE IDÉE PORTEUSE

Les nov’acteurs s’impliquent dans le processus de développement du produit en participant à des enquêtes d’opinion, à l’amélioration du produit par des commentaires, à des challenges comme « trouver le nom du produit », « résoudre une solution technique » et enfin en testant le produit.

Nous voulons utiliser l’esprit collectif pour faire rebondir la société affirme Ismaël Meité, le fondateur de Nov’in. Ça tombe bien : 52% des internautes se sentent plus connectés aux marques qui les incitent à interagir avec elles (études Ipsos 13 mars 2013).

Les internautes qui ont participé au développement du produit, sa conception, son positionnement, se voient rétribués à hauteur de 5% du chiffre d’affaires généré par la vente directe du produit.

Passionné, Ismaël Meite sait que son idée est porteuse. Le succès mondial remporté par le site Quirky en est la preuve. « Ce site américain reçoit plus de 1 000 idées par semaine et 250 produits ont déjà été commercialisés depuis 2009. En France, il n’existait aucun site de ce genre, nous avons été les premiers. Et après deux mois de fonctionnement, on constate déjà l’intérêt des internautes pour notre plateforme. L’heure n’est plus à la production de masse et les gens ont envie de participer à des projets, de soutenir des idées via la communauté internet. »

Un projet qui s’appuie sur des forces territoriales

CONTEXTE L’idée de plateforme d’innovation participative est partie de deux constats : • L e premier est que le modèle traditionnel d’innovation d’entreprise, s’appuyant sur le département R&D ou la cellule de prospection stratégique, a vécu. Fermé, lent, il parvient difficilement à répondre aux besoins de réactivité et de nouveauté de notre société. • L e deuxième concerne la capacité d’innovation accordée aux utilisateurs. Aucune solution simple n’existe aujourd’hui pour recueillir l’idée d’un consommateur souhaitant proposer un produit innovant. Parallèlement à cela, les consommateurs manifestent de plus en plus d’intérêt pour le financement, le lancement et le développement des produits.

C’est à travers cette combinaison que Nov’in permet de garantir la sortie d’un produit avec le maximum de certitude marché. La boucle design – test – prototype se répète jusqu’à ce que le produit soit le plus optimum possible par rapport à l’usage.

Passer de l’idée d’un acteur à la production d’un produit Par la suite, si l’idée proposée par un nov’acteur est suffisamment populaire, Nov'in accompagne ce processus de maturation de l’idée en réalisant l'étude de faisabilité économique et technique du produit. En cas de validation, Made in Nov’in réalise les phases d’étude, d’industrialisation en trouvant des partenariats locaux spécialisés selon le produit et finance le lancement du produit.

PROJET

OBJECTIFS À LONG TERME • F aire du co-branding 2 en associant les industriels dans la démarche collaborative donne la possibilité aux industriels de déposer leurs projets sur la plateforme • Élargir la clientèle au-delà de la France et ouvrir des antennes dans l’Union Européenne. • Pour l’été 2015, Nov’in prévoit la commercialisation en Europe du sac sportif homme/femme Karkoa et d’un objet connecté.

Témoignage d’un nov’acteur impliqué dans l’innovation participative. Hélios – retraité cadre de la grande distribution « Ce qui m’a attiré chez Nov’in c’est cocréer un produit, c’est le fait de se rapprocher au plus près de l’inventeur, faire « corps avec lui », pour que son projet puisse prendre meilleure forme et inciter les Novacteurs à voter afin que l’idée puisse voir le jour. »

400 participants ont contribué au développement de ce produit

1 – Capitaux propres apportés par des proches pour aider un porteur de projet à créer son entreprise et lui permettre de réaliser tous les investissements nécessaires pour démarrer et développer son projet 2 – Opération commerciale ou publicitaire conjointe

1re plateforme française d’innovation participative qui rend le consommateur acteur Made in Nov’in s’appuie sur sa plateforme web pour mobiliser le grand public dans l’élaboration de nouveaux produits et offre ainsi la possibilité à des créatifs, des inventeurs de développer, commercialiser leur concept. L’innovation sociale permet d'impliquer tous les acteurs dans l'invention, l'expérimentation, la diffusion et l'évaluation de l'offre - en premier lieu, les usagers concernés.

Aujourd’hui Nov’in, collecte de la « love money 1» auprès de l’ancien réseau professionnel du fondateur et se finance auprès de partenaires qui croient au projet. Nov’in bénéficie aussi des dispositifs d’aides locales collectées auprès de Loire Initiative, le Conseil Général de la Loire, Oséo et SaintÉtienne Métropole pour un montant global d’une centaine de milliers d’euros.

Rencontre physique des Nov'acteurs autour du smartbag

Le produit smartbag KARKOA

La plateforme Nov’in permet ainsi de mettre en réseau des innovateurs de tous types, sociaux et numériques, ceux du secteur public et des entreprises privées, les chercheurs et les utilisateurs, les retraités, les actifs aussi bien que les étudiants.

L'idée du Smartbag

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LES ÉTAPES DU PROJET

12 — LUPI LABORATOIRE DES USAGES ET DES PRATIQUES INNOVANTES

Étape 1  L’objectif : délimiter les contours de l’investigation, définir les enjeux du projet. Pour entreprendre cette approche collaborative, une cellule projet « École et numérique » s’est formée autour d’une équipe pluridisciplinaire réunissant conseillers pédagogiques TIC de l’éducation nationale, service informatique de Saint-Étienne Métropole, chargés de projet recherche et innovation de la Cité du design, designers…

Coopération ouverte et innovantes Innovation par les usages

CONTACT : CITE DU DESIGN – Pôle Entreprise & Innovation Alexandre Pennaneac'h Coordonnateur LUPI

alexandre.pennaneach(a)citedudesign.com

04 77 39 82 72

LE LUPI La Cité du Design, à travers son département entreprise et innovation, a mis en place un Laboratoire des Usages et des Pratiques Innovantes qui vise à répondre à une problématique formulée par tout type de structure : collectivité, entreprise, association… Les champs d’intervention sont divers : politique publique, agroalimentaire, numérique, culture, médical, mécanique industrielle... Le LUPI est animé sous forme d’ateliers pluridisciplinaires, regroupant des designers qui seront en interaction avec les salariés de l’équipe projet composée par le commanditaire : chef de projet, dirigeant, service R&D, marketing... La diversité des compétences permet de favoriser l’émulation d’idées et apporte aux participants une prise de hauteur sur leur projet. L’originalité du LUPI porte sur l’observation des usages en positionnant l’expérience utilisateur au centre du process de conception : l’usager devient partenaire de la conception. Sur la base d’une éco-conception, le LUPI accompagne les participants dans la création de produits, services et systèmes nouveaux. Le LUPI peut être organisé dans le cadre d’une action collective associant plusieurs entreprises dans une démarche d’innovation par les usages. A titre d’exemple, un programme pilote a ainsi été mis en place pour les PME de la filière agroalimentaire. Le but de ce LUPI était de nourrir la réflexion des diverses cellules ressources en présence, autour d’une stratégie d’entreprise plus fine et plus ancrée sur les attentes de leurs publics, notamment sur l’enjeu de la qualité produit.

tion ainsi qu’une optimisation de la montée en compétence des équipes qui trouvent par cet axe un langage commun. Ainsi les résultats se mesurent à différents niveaux :  D éveloppement de process internes / externes répondant à des pratiques observées et analysées,  P roposition de nouvelles applications pour des technologies en transition ou émergentes, E xpérimentation de concepts,  A ccélération du processus de développement dans la phase de conception,  T ransmission aux services et experts marketing d’outils d’expérimentation de nouveaux marchés,  F ourniture aux entreprises d’un nouveau matériau créatif à exploiter.

Le LUPI de l’école 42.0 : éducation et numérique pour tous Notre société est au cœur d’une véritable « révolution numérique », qui se caractérise par l’introduction massive de la technologie dans tous les aspects de la vie quotidienne. Dans ce contexte, l’agglomération stéphanoise a souhaité interroger ses 300 écoles (urbaines, rurales et périurbaines) afin d’améliorer sa politique d’équipement informatique. En effet, le territoire fait face à de nombreuses disparités en termes d’équipements et d’usages. Afin de définir une stratégie d’investissement agile en matière d’achat, de déploiement et de gestion des installations adaptée aux élèves et professeurs des écoles, la mise en œuvre d’un LUPI est apparue comme une réponse méthodologique pertinente.

L’originalité de la méthode tient dans sa « réplicabilité » d’un sujet vers un autre, mais aussi dans la transférabilité qu’elle propose sur le plan managérial. Ce mode projet « augmenté » apporte aux structures un décloisonnement de l’informa-

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Étape 2  Suite à cette première phase, le groupe est allé rencontrer des utilisateurs identifiés comme « stakeholders » (parties prenantes) les plus pertinents : institutrices et directrices d’école, familles… Cette phase d’observation a permis de prendre connaissance des différentes pratiques et comportements. Étape 3  À partir de ces rencontres in situ, le groupe a analysé collectivement cet écosystème pour extraire les signaux faibles (matériau créatif) de chaque situation. Les designers ont dès lors pu transformer cette matière brute en scénarios d’usages. Les solutions se sont focalisées sur des leviers originaux : • Apprendre à faire travailler les élèves ensemble à partir de machines hétérogènes • Faire en sorte que les élèves et les enseignants travaillent de manière collaborative à la maintenance de leurs propres outils et réseaux • Appliquer la philosophie du slow (philosophie qui oppose le mieux au plus rapide, la qualité à la quantité en termes de consommation, de déplacement, de management, d’éducation au numérique) en passant par une évaluation sensible de chaque école : la maîtrise d’usage

Un des intérêts que présente ce concept est qu’il permet de réaliser des économies d’échelle : utilisation optimisée des coûts logistiques des services techniques de la Ville, gains environnementaux, réduction de l’achat public en matière de fourniture de signalétique (réutilisation et rotation du matériel). Par ailleurs les différentes rencontres utilisateurs organisées lors de la démarche in situ du LUPI ont permis de formaliser un réseau de prescription favorable au suivi et développement opérationnel du projet. Directeurs techniques de grandes métropoles, élus en charge de la normalisation du mobilier urbain, équipes techniques, maires et industriels ont été consultés et ont tous marqué un vif intérêt pour le projet et son devenir. La phase finale du LUPI, l’atelier de restitution, a permis de matérialiser le cahier stratégique de déploiement de cette innovation : dans quelle temporalité, sous quelle forme, auprès de quel public, avec quelle solution technique proposée... autant d’arguments qui ont permis aux entreprises porteuses du projet d’anticiper et de formaliser leur offre notamment en la publiant sous forme vidéo lors de différents salons dont le salon des Maires 2014. La ville de Sorbiers a été la première à installer la première gamme d’objets à pluguer : Zi’One.

Pour aller plus loin SAINT-ÉTIENNE MÉTROPOLE Joëlle Fayet, Responsable de mission Éducation Écocitoyenneté Développement Durable j.fayet(a)agglo-st-etienne.fr - Tél : 04 77 53 73 61

PERSPECTIVES D’autres villes semblent vouloir franchir le cap du PLUG en termes d’équipement… PLUG s’est invité au cahier des charges d’un appel d’offre à Millaux, la ville de TARBES en a fait son propre usage et Saint-Étienne s’oriente vers une offre de service complet.

Le LUPI : le PLUG révolutionne la place du mobilier urbain Les entreprises mécaniciennes de la Loire, sous l’impulsion de leur grappe Mécaloire, se sont réunies autour d’un projet, le PLUG. Le Plot de Liaison à Usage Général est une pure innovation made in Loire qui a été accompagnée par le LUPI. Le PLUG est un socle intégré dans le sol de l’espace public dont la vocation est d’accueillir une grande diversité d’objets urbains : bancs, poubelles, mobiliers urbains de loisir, de propreté, de sécurité, de signalisation…

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Enfin, c’est avec la nouvelle génération des lycéens et étudiants ligériens que se construisent les nouveaux usages à pluguer au travers du concours PLUG IT.

Pour aller plus loin MÉCALOIRE Marie Céline RASCLE, directrice de MECALOIRE direction(a)mecaloire - tél : 04 77 43 04 31


13 — LES AILES DE TAILLARD UNE COOPÉRATION TERRITORIALE POUR UN PROJET ÉOLIEN PARTICIPATIF

Autre particularité originale, le partenaire industriel tout en demandant la maîtrise des domaines techniques qui relèvent de son expertise incontestable, a accepté le partage à 50/50 de la gouvernance de la société pour toutes les phases du projet : développement, construction, exploitation. Ce partage de la gouvernance sera conservé même après l’augmentation du capital nécessaire pour la construction du parc, augmentation qui bouleversera la répartition du capital entre les trois collèges.

Mode d’innovation et de coopération Énergie partagée Énergie renouvelable Financement participatif gouvernance partagée

CONTACT : Énergies Communes Renouvelables (ECR) Philippe Heitz président d’ECR ph.heitz(a)orange.fr

06 52 58 40 71

CONTEXTE La communauté de Communes des Monts du Pilat (CCMP) a depuis plusieurs années un intérêt fort pour les problématiques environnementales : une quinzaine de chaufferies collectives bois et réseaux de chaleur, crèches BBC, micro-centrale hydraulique. Suite à des études d’analyse du potentiel éolien sur le territoire, la CCMP lance une étude de Zone de Développement Eolien (ZDE) sur les communes de Burdignes et St-Sauveur-en-Rue (2009-2010). Dans le même temps, la Communauté de Communes s’ouvre à une démarche participative en associant les habitants et partenaires associatifs dans ce projet éolien. La Communauté de Communes des Monts du Pilat (CCMP) est à l’initiative d’un projet de parc éolien qui allie enjeu énergétique, participation citoyenne, collaboration entre collectivités locales, citoyens et une entreprise.

PROJET

Pour nous citoyens motivés par l’engagement dans la transition énergétique, notre chance a été l’ouverture d’esprit de nos élus qui ont accepté d’associer notre énergie et notre expertise à leur projet.  Philippe Heitz, président d’Énergies Communes Renouvelables La particularité de ce projet éolien réside dans la gouvernance publique privée de ce projet. En 2013, l’objectif de réunir au sein de la même structure juridique (SAS), un industriel, la collectivité et les citoyens est atteint. La SAS les Ailes de Taillard est créée avec 150 000 € de capital, apportés à 50% par l’industriel (Quadran anciennement Aérowatt), à 25% par la SEM SOLEIL représentant la CCMP et à 25% par le collège des citoyens. La prise de décision stratégique est donc assurée par ces trois parties prenantes.

En 2010, l’association Energies Communes Renouvelables (ECR) composée d’habitants est créée et reconnue par la CCMP comme membre du comité de pilotage. Un travail technique est assuré par la CCMP et ECR pour sélectionner un développeur acceptant ce concept singulier de l’éolien participatif, associant entreprise industrielle, collectivités et citoyens.

La CCMP a accordé une grande importance à la mobilisation et l’implication des habitants et des partenaires dans le projet éolien. En mettant à égalité la participation citoyenne et celle de la communauté de commune, lors du choix du partenaire industriel, à la gouvernance comme au capital de la SAS, la Communauté de Communes fait le choix d’une approche territoriale qui vise à associer les acteurs locaux à la réalisation d’un projet basé sur des enjeux négociés et partagés par les acteurs eux-mêmes. La participation financière des citoyens (1 à 4 actions de 100 €) permet d’améliorer l’acceptabilité globale du projet et favorise l’émergence d’un collectif citoyen le soutenant. Ce type de démarche participative favorise les retombées économiques locales sous quatre formes : • Recettes fiscales pour les collectivités • accompagnement par la SAS les Ailes de Taillard de projets de la CCMP • Loyer pour les propriétaires fonciers (principalement commune et section de commune) • Nouvelles activités économiques liées aux études et aux travaux

PERSPECTIVES • 2 015/2016 : instruction des demandes de PC et autorisation ICPE (Installation Classée pour la Protection de l’Environnement) • 2016/2017 : construction et mise en service du parc éolien de 23 MW (10 machines). L’électricité issue du parc éolien sera injectée dans le réseau ERDF au tarif d’achat de 8.2 centimes le kWh, stable sur 15 ans. • 2036 : renouvellement ou démantèlement

ENGAGEMENT FORT DES CITOYENS L’intérêt de ce projet réside véritablement dans l’implication citoyenne. Notamment, l’industriel a dû concevoir le projet en étroite collaboration avec l’ensemble des citoyens participants. Le financement participatif est également remarquable puisque 25% du capital initial de la SAS appartient au collège des citoyens avec : • 120 personnes physiques actionnaires • SCIC Enercoop Rhône Alpes • Deux clubs d’investisseurs CIGALES (Club d’Investisseurs pour une Gestion Alternative et Locale de l’Épargne Solidaire) • 5 associations : Énergies Communes, Héliose, Environnement et Nature Burdignes, Pilattitude, Vivre au Guizay.

Ph. Heitz

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G : L’ornithologue Maxime Prouvost recense les oiseaux du site de Taillard dans le cadre de l'étude préalable à l'implantation des éoliennes.

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D : Les élus de la Communauté de Communes des Monts du Pilat visitent le parc éolien de Saint-Agrève.

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Le 22 septembre 2013, 200 personnes visitent le site de Taillard pour une présentation du projet au pied du mât de mesure de vent

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Nouveaux modes de fabrication, d’usage et de coopération Réseaux et compétences dans la Loire Minalogic www.minalogic.com

Agence Locale de l'Énergie et du Climat de la Loire www.alec42.org

Numélink www.numelink.com

CETIM www.cetim.fr

Open factory 42 http://www.openfactory42.org/

CIRIDD www.ciridd.org

Pôle Agroalimentaire de la Loire http://www.poleagroalimentaireloire.com/

Cité du design www.citedudesign.com/

Pôle éco-conception www.eco-conception.fr/

Club CLEF www.clubclef.org

Programme EDEL www.edel42.org

Collectif Designers+ www.collectif-designersplus.fr/

SIEL www.siel42.fr

Inter Forêt Bois 42 www.ifb42.com

Sporaltec www.sporaltec.fr/

Le Mixeur www.le-mixeur.org/

ViaMéca www.viameca.fr/

Logistique 42 www.logistique42.com Mécaloire www.mecaloire.fr

Les photos illustrant les fiches initiatives ont été fournies par les porteurs de projets, tous droits réservés. Autres crédits photos : Pierre Grasset, CIRIDD Ouvrage imprimé sur papier Cyclus Print® 100% recyclé. Cyclus® est une des meilleures références en matière de production respectueuse de l'environnement. Imprimé en mars 2015 — création graphique : www.crumbleshop.com

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contact@ciridd.org Pour en savoir plus : www.iddlab.org/street — Avec le soutien de :

Édition 2015 CIRIDD — Prix indicatif : 30 €


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