Revue Jules Verne n° 37 | Pierre-Jules Hetzel : éditeur par excellence. (version complète)

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Masataka Ishibashi

puisque La journée d’un journaliste américain en 2889 et Edom sont écrits par Michel Verne, il ne reste qu’Une ville idéale, conférence prononcée devant l’Académie d’Amiens en 1875. Vu que cette dernière nouvelle est composée presque à la même époque que Hector Servadac, il vient alors à Verne l’envie de récidiver. Par conséquent, il n’y a rien d’étonnant à ce que surgissent un événement répétant le refus de Paris au XXe siècle et un autre événement y succèdant pour le contrebalancer : suppression d’un chapitre des Indes noires, roman écrit entre 1876 et 1877, d’une part, et adaptation d’un roman écrit par un autre, Les Cinq cents millions de la Bégum paru en 1879.

Les Indes noires a pour décor une mine écossaise. On y découvre un vaste crypte où s’établit un petit village des mineurs, « une sorte de village flamand2 » souterrain. À la différence de la version publiée qui constitue une utopie industrielle modeste et idyllique, un chapitre intitulé « Une métropole de l’avenir » dans la version manuscrite décrit longuement une contrée souterraine nommée « Underland » contenant plusieurs villes, chemin de fer, bateaux à vapeur, enfin toute une Angleterre. Hetzel a critiqué avec véhémence ce chapitre au stade des épreuves. Il ne s’est d’ailleurs pas contenté de le faire supprimer, il a récrit quelques2 Jules Verne, Les Indes noires, « Livre de poche », 1967, p.131.


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