Fin mars 2018, dans le quartier du Marais, nous avons rendez-vous avec la reine du thriller made in France : Karine Giébel. Séance photos, café et cigarettes, nous parlons de son nouveau page-turner d'une efficacité S E L I Nredoutable A R I C H A R D S"Toutes blessent, la dernière tue" (Belfond) qui enthousiasmera les lecteurs de la première heure, ceux qui ont aimé le thriller "Meurtres pour rédemption". Une nouveauté qui vous fera passer quelques nuits blanches. LFC : Karine Giebel, vous publiez ce mois-ci
demander pourquoi cette esclave ne s’enfuit
Toutes blessent, la dernière tue (Belfond).
pas alors qu’elle en a l’occasion. Je crois que
Notre première remarque concerne les
c’est aussi un livre sur le mécanisme de
personnages : en tant qu’auteur, vous
l’asservissement. Comment peut-on rendre
frappez fort. Ils souffrent vos personnages !
quelqu’un esclave ? C’est une situation que
(rires)
l’on ne choisit pas. Il y a des tas de mécanismes psychologiques où mon héroïne
KG : Je crois que la vie ne fait pas de cadeau
Tama va se dire qu’elle n’est rien d’autre
aux gens. Pour mes personnages, c’est la
qu’une esclave. Et que sa place est ici.
même chose. Ils affrontent tout ce qui se présente à eux avec leurs forces et leurs
LFC : Nous en sommes à plus de la moitié
faiblesses.
des sept cents pages, et pour le moment, nous avons le sentiment que c’est une anti-
LFC : Lors des premières pages de lecture, le
héroïne. Qu’en pensez-vous ?
lecteur peut être dans le jugement parce
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qu’on se demande si les personnages
KG : Je trouve que Tama est une héroïne.
prennent les bonnes décisions. Mais comme
Évidemment, à la moitié du livre, on ne s’en
vous le dîtes, au fur et à mesure des pages,
rend pas encore compte. Mais sur l’ensemble
on comprend que la vie ne leur fait pas de
du livre, vous verrez qu’elle a tout d’une
cadeau.
héroïne.
KG : Absolument. Il y a un côté implacable.
LFC : Ce qu’il y a de passionnant dans la
Dans ce livre, c’est vrai que l’on peut se
lecture de votre livre, c’est que l’on ne sait