Histoire
Repères
Le Pavillon scandinave (à gauche), sauvé de l’oubli par Fernand Martin, a trouvé sa place dans le parc de sa Villa de la Montagne, rue Martelet (ci-dessous).
1885
Construction de la Villa de la Montagne, rue Martelet
1889
Exposition universelle à Paris STÉPHANE ASSELINE – SERVICE PATRIMOINES ET INVENTAIRE
1900
Reconstruction à l’identique du Pavillon scandinave dans le jardin de la Villa de la Montagne
1900-1906
Agrandissement de la Villa de la Montagne par l’architecte Lucien Grillet
1995
Inscription de la maison (totalité) et du pavillon (façades et toiture) aux Monuments historiques
HABITAT
Le Pavillon scandinave Recueilli par Fernand Martin, propriétaire de la Villa de la Montagne et créateur du jouet automate, le Pavillon scandinave est l’œuvre de l’architecte Charles Garnier. Ce chalet demeure aujourd’hui le seul vestige de l’Exposition universelle de 1889… Un patrimoine devenu campinois !
D
es trésors nationaux lovés dans un jardin campinois. À la fin du xixe siècle, grande et petite histoire de l’architecture se confondent sur les hauteurs de notre ville. Rue Martelet, surplombant la vallée de la Marne, Fernand Martin, richissime fabricant de jouets automates à bon marché, fait construire une magnifique maison en meulière et pierres de taille. Elle est baptisée Villa de la Montagne en raison de sa position géographique. Avec son architecture italianisante, sa
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galerie surplombée d’arcades et ses cabochons en céramique, elle ressemble pourtant à une villa balnéaire cossue : un « must » à une époque où l’on pratique le canotage et l’on passe ses weekends au bord de l’eau à Champigny. Clin d’œil au propriétaire, une série de médaillons en terre cuite représente les jouets les plus emblématiques de l’inventeur. Ses affaires florissantes et ses jouets innovants entraînent d’ailleurs Fernand Martin jusqu’à l’Exposition universelle à Paris en 1889
pour présenter ses nouveautés. C’est à côté de la grande Dame, la Tour Eiffel, que le créateur du jouet automate est frappé d’un coup de cœur pour le Pavillon scandinave. Ce chalet, conçu par l’architecte Charles Garnier, artisan talentueux de l’Opéra de Paris, représente une maison de bois des pêcheurs des mers du Nord avec de superbes décors sculptés. Aux côtés de demeures lapone, aztèque ou encore chinoise, il fait alors partie d’une quarantaine de constructions retraçant l’histoire
en chiffre
44
C’est le nombre de constructions « du monde » dessinées par Charles Garnier et élevées au pied de la Tour Eiffel en 1889.
de l’habitation humaine à travers le temps et l’espace, installées au pied de la Tour Eiffel. C’est aussi au cœur de ses rondins de bois que les premiers skis alpins seront présentés, pour la première fois, aux visiteurs. Fernand Martin, qui a fait fortune, sauve le Pavillon scandinave de sa représentation éphémère pour le remonter dans le jardin de sa Villa de la Montagne à Champigny. Depuis 1995, villa et pavillon sont inscrits aux Monuments historiques. Plus encore, le chalet de bois demeure, avec la Tour Eiffel, le seul vestige de l’exposition universelle de 1889. SOPHIE DURAT
N° 447 - février 2013 - Champigny notre ville -
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