sport
Boxe française
L’esprit du ring Dans la salle de boxe française du stade René-Rousseau, à Champigny-sur-Marne, le Red Star Club (RSCC) offre, à travers un sport de combat à l’efficacité reconnue, le dépassement de soi dans un esprit fondé sur le respect de l’autre. Un club où l’on vient s’entraîner et transpirer avec plaisir. haque semaine, la section boxe française du RSCC accueille plus de 110 adhérents de 5 à 77 ans. Dans une ambiance familiale, jeunes et anciens pratiquent un sport peu connu avec son lot de préjugés. Pourtant, respect, écoute, confiance et solidarité sont les maîtres mots de cette discipline où le corps et l’esprit ne font qu’un. Ici, le sexisme n’a pas sa place. Les cours sont mixtes. Tous s’unissent autour d’une même devise : « Toucher sans être touché. » « On surnomme la boxe française l’escrime de la boxe, indique Olivier Boulet, entraîneur. C’est un sport très complet qui se pratique sous trois formes. Il y a la savate, forme qui se travaille autour de mouvements de boxe accompagnés d’une chorégraphie musicale ; la boxe d’assaut, qui s’appuie sur la gestuelle, la
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avril 2010
Lindsey Boulet, monitrice et championne de France 2010, à l’entraînement au stade René-Rousseau.
souplesse, les déplacements et où les coups ne sont pas portés ; puis le combat, où, là, toute la puissance est développée. » Dans cette salle, des champions ont vu le jour : Ismaïla Sarr, quatre fois champion de France, champion d’Europe et du monde ; Olivier Roche, quadruple champion de France et vice-champion d’Europe en 2000 et… Lindsey Boulet, monitrice et championne de France 2010.
Respect, égalité, éthique Chercher au plus profond de soi des ressources insoupçonnées, prendre confiance. Laure 20 ans, débutante, confie : « Lorsque je boxe je me vide la tête. Je lâche tout. » « Pour moi
c’est vraiment le moyen de me défouler, enchaîne Hugo, 18 ans. J’ai le bac à préparer et je suis hyperstressé. Ici je décompresse et je me libère. » Si se libérer en affrontant un adversaire semble paradoxal, la boxe française s’inscrit pourtant dans une éthique. « On doit respecter l’autre, précise Olivier. On n’est pas obligé de faire mal pour avoir le dessus. » Cette éducation à la maîtrise de soi, Benjamin, 19 ans, l’a découverte. « J’étais du genre à m’énerver pour rien. La boxe m’a appris à canaliser mon énergie et à avoir confiance en moi. » Les grands frères sont là pour encadrer les plus jeunes, « d’entrée on leur apprend à se respecter. Respect de son corps et de celui
de l’autre », insiste Olivier. Filles et garçons découvrent cette pratique sur un terrain d’égalité. « Ce n’est pas un sport machiste, précise Lindsey Boulet. Les femmes s’intègrent sans problème. Souvent on voit des filles qui sont entourées de garçons, frères, cousins... Ce sport peut être le moyen de montrer qu’on est tout aussi capable qu’eux ! » Si les boxeurs viennent ici mesurer leurs forces, tous s’initient avant tout, par la discipline sportive, au vivre ensemble. CORINNE BINESTI PHOTO DIDIER RULLIER Stade René-Rousseau : 48, rue Jules-Ferry. Renseignements : 01 48 85 59 93 ; www.rscc.org ou auprès de l’entraîneur : 06 79 58 07 46.