Ida de Chavagnac
Paris, le 19 mars 2015
LETTRE OUVERTE
Monsieur Philippe Brassac Directeur Général Crédit Agricole SA
Monsieur le Directeur Général,
Je me permets de m’adresser à vous car j’ai appris votre récente nomination à la direction du groupe Crédit Agricole. Après avoir travaillé 18 ans au service du Crédit agricole, je partage avec vous un profond attachement à ce beau groupe bancaire. Tout au long de ces années, j’ai pu apprécier la mission de cette banque, qui a d’abord aidé la population agricole française à avoir accès à la propriété, puis s’est tourné vers l’ensemble des français et enfin les entreprises pour leur apporter tous les services bancaires modernes. Le dévouement et le professionnalisme des salariés du groupe ont porté leurs fruits et aujourd’hui le Crédit Agricole est la banque d’un français sur quatre, le premier partenaire financier de l’économie française et un leader mondialement reconnu. J’ai, pour ma part, effectué toute ma carrière en tant qu’analyste dans les services de risques des salles des marchés du groupe Crédit Agricole. Je me suis toujours efforcée de remplir cette fonction avec toute l’application, le sérieux, la rigueur et la prudence nécessaires. Malheureusement, à partir de 2010, j’ai constaté certaines dérives de la part de mon supérieur hiérarchique, responsable de risques de contreparties sur certaines institutions financières chez Crédit Agricole CIB. Il s’agissait d’infractions à la réglementation bancaire, de prises de risques inconsidérés et d’une tentative de corruption. J’ai sacrifié ma carrière et mes intérêts financiers pour alerter ma hiérarchie sur ces infractions. Lorsque j’ai demandé à rencontrer mon Directeur Général Adjoint chez CACIB, celui-ci a refusé de m’entendre et m’a licenciéé. J’ai donc perdu mon emploi et mon honneur pour avoir fait mon devoir de salariée. Aucun des faits que j’ai dénoncés n’a été démenti car ceux-ci sont prouvés et rigoureusement exacts. Mais depuis un an et demi, aucun des dirigeants du Crédit Agricole n’a essayé de remédier à ces dérives.