Paris, le 11 avril 2012
À l’attention des candidats à l’élection présidentielle
Objet : interpellation sur l’emploi des jeunes
Madame, Monsieur, Dans 10 jours, ce sont 43 millions de Français qui seront appelés aux urnes à l’occasion de l’élection présidentielle. Ce scrutin majeur devrait offrir un débat démocratique permettant de trancher des options politiques. Pourtant, alors que les sondages indiquent que les préoccupations des Français portent sur l’emploi, le pouvoir d’achat ou encore le système de protection sociale, le débat s’enferme dans des polémiques en déconnexion avec les questions qui sont posées à notre pays. La question de la jeunesse fait partie de ces enjeux de premier ordre, parce que sa situation est inquiétante, mais surtout parce qu’elle représente l’avenir et constitue une voie pour sortie de la crise dans laquelle notre pays s’enferme. Intervenant en direction des étudiants et des jeunes diplômés en activité, les approches de nos deux organisations sont complémentaires et nous ont permis d’élaborer un diagnostic et surtout des propositions pour lutter contre le chômage des jeunes diplômés, en le replaçant dans la situation que vit l’ensemble de la jeunesse. C’est autour de ces propositions que nous souhaiterions recueillir vos réactions et réponses. Nous rendrons publiques les réponses reçues le mercredi 18 avril de façon à ce que les jeunes étudiants et salariés puissent effectuer leur choix politique en connaissant vos positions sur le sujet majeur de l’emploi des jeunes. Pour la première fois une génération s’apprête à vivre moins bien que ses parents. Pour la première fois, le pourcentage de jeunes diplômés de l’enseignement supérieur recule. Aujourd’hui, ils doivent attendre en moyenne l’âge de 27 ans pour accéder à un emploi stable et 22,5 % des moins de 25 ans sont au chômage. Loin de se limiter à la jeunesse, ce déclassement n’est pas temporaire car le salaire et la nature du premier contrat de travail déterminent l’ensemble du parcours professionnel. La précarité des jeunes a ainsi pour conséquence à terme la précarisation de l’ensemble des salariés. Il s’agit bien d’une question de choix de société.