Portrait
Jean-Louis Gudin,
faiseur de champions Dans l’âme et dans les faits, Jean-Louis Gudin est un faiseur de champions. Président de Langres Haltérophilie Musculation depuis 1992, il a su faire de son club l’un des plus quotés de l’hexagone, avec nombre de titres et quatre athlètes présents aujourd’hui en équipe de France.
À
57 ans, Jean-Louis Gudin n’a pas perdu l’esprit de conquête de ses jeunes années. Cet originaire d’Avallon, dans l’Yonne, aujourd’hui Président du club Langres Haltérophilie Musculation, a commencé sa carrière de sportif relativement tard, à 17 ans. Après plusieurs championnats nationaux et trois sélections en équipe de France, il devient champion de France par équipe en 1978. “Et puis en 1981, j’ai tout arrêté. Je suis arrivé à l’entraînement, j’ai regardé autour de moi et j’ai fait demi-tour. J’étais devenu une machine, je n’avais plus envie de ça.”
Le goût des poids Il lui faudra dix ans avant de renfiler les poids. Entre temps, en 1983, il a rejoint la Haute-Marne et Rolampont pour des
En avril 2008, Benjamin Hennequin est médaillé de bronze à l’épaulé lors des championnats d’Europe seniors à Lignano, en Italie.
raisons professionnelles et est devenu père de famille. “Puis vers 1990, je me suis remis à l’haltérophilie. En me regardant, ma fille a eu envie d’en faire aussi. C’est là que j’ai commencé à m’occuper d’elle.” Ensemble ils rejoignent le club de Langres. D’abord entraîneur, Jean-Louis en devient le Président en 1992. “À cette époque, il n’y avait que deux bancs très usagés, des poids vieux comme le monde. Alors j’ai prêté 50 000 francs au club pour acheter de l’équipement et j’ai lancé l’école d’haltérophilie et la musculation loisir.”
Des titres en cascade pour le club Depuis bientôt vingt ans donc, il y a le club de musculation, mais surtout ses jeunes poulains haltérophiles. Sa plus grande fierté, c’est sa fille, Marlène. “Elle a été plus de dix fois championne de France, deux fois 3e aux championnats du monde juniors...” Mais Jean-Louis Gudin ne s’est pas arrêté à la sphère familiale. Ont suivi Lucie Perrin, Anaïs Michel, Aurore Huguenot, Kévin Bouly ou Benjamin Hennequin, classé 6e aux derniers JO de Pékin. Ils cumulent un palmarès national, européen et mondial impressionnant. Et parmi ces champions
“A mon âge, greffé d’un rein, je suis cramé en haltérophilie. En revanche, dans le vélo, je suis encore bon, je peux encore faire de la compétition.”
haut-marnais, quatre rejoignent cette année les rangs de l’équipe de France. 70e club français en 1992, Jean-Louis Gudin et le club lingon ont su se hisser jusqu’à la première marche du podium. “Nous avons été élus meilleur club de France en 2005 et cette année ce devrait être la même chose.” Quant à l’avenir, l’entraîneur reste serein : son école d’haltérophilie regorge de jeunes prometteurs. “Je ne leur demande pas à tous d’être champions mais j’aime bien en avoir trois ou quatre à emmener assez haut.” De nouvelles médailles semblent promises à la Haute-Marne ! Sabrina KHENFER
En selle en faveur du don d’organes Greffé d’un rein en 2001 suite à une maladie décelée à 47 ans, Jean-Louis Gudin, privé d’haltérophilie, s’est tourné il y a deux ans vers le vélo. Licencié à Chalindrey, il affichait au compteur quelques 7 500 km parcourus la saison passée, et vise cette année les 10 000 km. C’est cette nouvelle passion qui l'a poussé à se lancer un défi personnel en faveur d’Adot 52 et de la cause du don d’organes. “Cet été j'ai fait ParisNice à vélo pour sensibiliser les gens à la carte de donneur. Cela représente 1 400 km, à raison de 200 km par jour en moyenne. Vu ce que j’ai reçu, c’est le moins que je puisse faire.” Dans son parcours Jean-Louis Gudin n'a pas manqué un petit passage par Langres pour faire le plein d’encouragements, avant de se diriger vers les Alpes.
LIGNE DIRECTE - octobre/novembre 2009
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