actesagroxena2012

Page 22

animales et de la santé animale. Ce sont bien sûr les Ordres des vétérinaires, ces corps statutaires qui régissent la profession vétérinaire libérale ; ce sont aussi les éleveurs, et.leurs groupements. Bien évidemment, et j’en terminerai par là parce que c’est pour moi l’un des points les plus négligés et les moins bien connus, il faut que s’édifie véritablement un partenariat, un compagnonnage entre ceux qui ont pour mission l’innovation en matière de santé des différents secteurs concernés. Il faut favoriser davantage d’interpénétration entre la recherche vétérinaire et la recherche médicale. Force est de constater de grandes insuffisance dans cette alliance ; L’Europe a été un pionnier dans cette affaire avec le réseau MedVetNet laboratoire sans murs réunissant des centres de recherche humaine et des centres de recherche animale. Son action a été tout à fait remarquable mais n’a pas été poursuivie. Ce matin, il a été question, d’un autre point important, je veux parler du rôle de la culture. Je crois que la démarche dont il est question aujourd’hui ne sera pleinement efficace que lorsqu’une culture commune de la santé animale et de la santé de l’homme et de l’environnement sera réellement introduite et ce, le plus tôt possible, je veux dire dès la formation. Il est fort regrettable de constater le cloisonnement terriblement étanche qui persiste entre la formation des futurs vétérinaires et celle des futurs médecins, chacun évoluant dans son coin. J’allais presque dire, au risque d’apparaître comme quelque peu prétentieux pour ma profession, que nos jeunes vétérinaires sont mieux formés que ne le sont les futurs médecins à la notion de transmissibilité d’agents pathogènes de l’animal à l’Homme et du danger qui en résulte. Je suis très préoccupé, et mes collègues enseignants des facultés de médecine le sont aussi, de constater le peu de place qui est donné à ces enseignements, à celui des zoonoses en particulier,, dans la formation des jeunes médecins. Je reste convaincu qu’il s'agit là d'un obstacle sérieux à la bonne gouvernance dans ce domaine. Il existe cependant quelques innovations. J’ai lu récemment que le CIRALE a mis en place en Thaïlande un master sur l’enseignement des risques communs à l’Homme et à l’animal auxquels sont admis des vétérinaires, des médecins, ainsi tous les agents de la santé. Des actions de ce type doivent être favorisées. Etre sur les mêmes bancs, au moment où l’on est le plus réceptif à l’apport de connaissances et à la manière d’y répondre, est certainement un bon moyen de mieux se connaître et de prendre conscience des complémentarités entre les deux médecines et leurs acteurs. Julien Damon Monsieur Vallat qui va prendre la parole avait 5T mais si je peux me permettre de résumer votre propos et de tenter de le synthétiser ça tient en 5R. Il y a le R de

Réponse, il faut réagir, le R de Renforcement, notamment des systèmes d’alerte, le R de Ressources, il faut des moyens pour indemniser, le R de Réseau, réseaux de recherche, réseaux de formation, et il y a le R de Reconnaissance, reconnaissance des différences culturelles pour que l’on puisse avoir une voie sur laquelle travailler sur les mêmes bandes. 5R après 5T, il me semble que vous avez également ajouté le T de Trafic tout à l’heure. Monsieur Vallat, vous êtes également à la tête d’une organisation qui a des choses à dire sur la gouvernance. Bernard Vallat Santé animale et humaine, quelles gouvernances et quelles perspectives ? Je vais redétailler très rapidement le paysage mondial, régional, et national en matière de gouvernance autour de ce sujet, partant dans l’hypothèse que notre rencontre a pour objectif de faire émerger des recommandations pour améliorer les choses. Au niveau mondial, le message principal que je voudrais apporter c’est l’importance cruciale des organisations mondiales qui traitent de ces sujets et les rôles extrêmement importants qu'elles ont à jouer pour protéger la planète. Je commencerai par l’Organisation Mondiale de la Santé, et le règlement sanitaire international qui s’applique à tous ses membres et qui consiste à leur donner des obligations en matière de prévention et de surveillance de toutes les maladies auxquelles l’homme est sensible. Et comme je l’ai dit en introduction, plus de 100 pays encore ne se sont pas conformés aux obligations qu'ils ont pourtant votées, ceci est une urgence mondiale. L’Organisation Mondiale de la Santé Animale l’OIE, que je dirige a un objectif tout à fait équivalent dans le règne animal, et une obligation de coopérer avec l'OMS pour que les obligations qui s’appliquent au règne animal et à l’homme soient effectuées de la manière la mieux coordonnée possible et avec le rapport qualité-prix des investissements le plus favorable possible. Notre organisation dispose maintenant de normes de qualité pour les services vétérinaires que les pays membres se sont engagés à appliquer et bien entendu, des termes de solidarité internationale à l’égard des pays qui n'arrivent pas à se conformer pour des raisons économiques sont essentiels. La protection de la planète passe par la compréhension par les riches de l’utilité d'appuyer les pays pauvres dans la mise en œuvre des normes de qualité de leur système de prévention des risques sanitaires. Ceci est un message clé et le message que l’on cherche à véhiculer, c’est de faire figurer dans les priorités des organisations financières internationales et des donateurs bilatéraux les notions de réduction de la pauvreté, puisqu’elles ont un lien aussi sur la production agricole et sur la


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.