actesagroxena2012

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la production (la France était en effet un pays de forte production il y a quelques années). La France était le premier producteur européen, et importe aujourd’hui 40% de sa consommation, à cause de la faiblesse de notre compétitivité. Le premier producteur est actuellement le Brésil, pays ayant des contraintes sanitaires, environnementales, et bien-être animal différentes des nôtres. Ne sont-ce donc pas des préoccupations de riches, que de se dire et se donner les moyens de produire, en important par ailleurs des produits ayant des caractéristiques sanitaires différentes des nôtres ? Et ne risque-t-on pas de perdre toute notre production et de se retrouver dépendants de pays qui pouvant refuser ou être dans l’incapacité d’exporter, de le faire ? Julien Damon Les panélistes choisissent entre les 6 points suivants : le pastoralisme, les résistances paradigmatiques, ce sont les deux termes compliqués, les sources d’alimentation, le poisson et les insectes, la question de la place des agriculteurs en développement durable, le sujet des transports à la FAO, et enfin la question de la dépendance alimentaire. Luc Guyau Des solutions envisagées pour permettre de pallier à l’augmentation de la demande En ce qui concerne l’évolution des consommations d’insectes, algues, et poissons, aucune raison ne s’oppose à une augmentation d’insectes dans le panel alimentaire mondial. La consommation de ces derniers choque les pays occidentaux, mais des pratiques locales européennes telles que les modes de consommation de certains coquillages pourraient également choquer encore aujourd’hui. Cela fait donc partie du panel global, mais les insectes ne résoudront pas le problème à eux seuls : ils seront seulement un élément parmi d’autres. Au sujet du poisson et de l’aquaculture, ceux-ci concernent environ 18% de l’alimentation mondiale, et peut se maintenir au même niveau. Et puis, il y a aussi une autre façon de diversifier les productions. La culture des algues serait également un autre moyen de diversifier les productions : elle est mentionnée pour l’énergie, mais aussi pour l’agriculture. Une seule condition s’impose cependant : la presse doit rester impartiale et ne pas déplacer les éléments hors de leur contexte. Cela fait aussi partie du principe de précaution Il s’agit bien sûr d’une allusion aux OGM… La question des transports à la FAO : lien avec le gaspillage et les préjugés envers l’agriculture – des progrès évidents Il n’y a pas de département « Transport » à la FAO, mais, dans le cadre de la section investissements, infrastructures et transports sont pour nous un élément essentiel dans les pays en développement ; puisque les 30% de la nourriture qui se perdent dans nos pays le sont par du gaspillage ou des réglementations ; mais dans les pays en développement, il y a jusqu’à 30 à 50% de pertes dans certains pays. Elles sont dues à un manque d’infrastructures de transports notamment.. Monsieur Stéphane Le Foll a précédemment parlé de l’urbanisation qui se faisait suivant l’agriculture, mais

aujourd’hui, il faut faire extrêmement attention au lien évoqué par un tel discours : les jardins familiaux, les fermes et les élevages des les villes seront remis d’actualité. Chacun doit reprendre conscience qu’il peut faire des choses. Mais également attention à la santé sanitaire et humaine, car dans beaucoup de pays où les poules et les humains se côtoient, des maladies apparaissent. On règle donc un problème en l’aggravant. Quant à la dernière question posée, au sujet des agriculteurs, et de leur environnement qu’ils n’auraient pas suffisamment aménagé: il est important de souligner que dans les années 1950, dans le contexte des tickets de rationnement, les agriculteurs devaient d’abord produire en quantité. Ce sont les crises, les unes après les autres, qui ont amené au changement : le veau aux hormones, la vache folle, et puis la politique de qualité s’est mise en place. Il faut cependant arrêter des discours parlant des agriculteurs en tant que « pollueurs ». On ne parle plus de 1980. Entre 1980 et aujourd’hui, la situation a énormément évolué et des efforts colossaux ont été faits sur les comportements, et les raisonnements intellectuels. Mais tout est dans la dose : une règle environnementale est à peine mise en œuvre que plusieurs autres sont en prévision. Les agriculteurs sont aujourd’hui en mouvement, sur la bonne voie. Fabrice Dreyfus L’exploitation des ressources en question En revenant sur la question du pastoralisme, il s’agit d’une question importante, malheureusement tragique, car il est menacé un peu partout dans le monde. Les zones pastorales se dégradent à une vitesse impressionnante, depuis la Mongolie et le Tibet d’un côté, jusqu’au massif de l’Aïr au Niger, en passant par le Moyen-Orient. Il y a de nombreuses raisons à cela : politiques car les gouvernements se méfient des nomades et les sédentarisent de force ou y incitent fortement. C’est le cas chinois où malgré ou à cause de cette sédentarisation généralisée, la dégradation des pâturages sur les hautes steppes est terrible et touche plus de 80% des surfaces, c’est le cas en Syrie où la croissance du désert réduit inéxorablement l’espace traditionnelement exploités par les pasteurs, C’est aussi vrai en Afrique de l’Ouest où la question est aussi géopolitique : l’activité pastorale à du mal à se maintenir dans les zones qui sont contrôlées aujourd’hui par divers trafiquants comme dans la zone Soudano-sahélienne, par exemple. A contrario, il faut aussi savoir que le pâturage se développe parfois au détriment de la forêt, et se déploie comme moyen de nettoyer durablement la forêt, et ce sont les bovins pâturant qui « mangent » l’Amazone, préparant alors la voie pour le grain et le soja. Sur le plan culturel, les statistiques économiques ne peuvent pas traduire la complexité des situations, ni même s’ériger en lois universelles. Quand on lie, de manière étroite, le niveau de revenu au niveau de consommation alimentaire, c’est évidemment en s’appuyant sur des séries statistiques incontestables. On s’aperçoit cependant de l’existence de contre-exemples, dont l’un me tient beaucoup à cœur : il s’agit du Japon, un des seuls pays de l’OCDE avec un niveau de revenus important, et se situant à une moyenne de 2800 à 2900


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