Connexions 56

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DOSSIER

专栏

L’écart de salaire entre mingong et diplômés diminue

© Imagine China

Selon une étude récente de l’Académie des Sciences Sociales de Chine, l’écart de salaire entre les travailleurs migrants et les jeunes diplômés chinois se réduit. D’après le sociologue Cai Fang, interviewé dans le China Daily, la Chine serait confrontée à un manque de main d’œuvre manuelle qui a résulté ces dernières années en une augmentation des salaires des travailleurs migrants. En 2003, 2005 et 2008, le salaire mensuel offert aux diplômés à la sortie de l’université s’élevait en moyenne à environ 1 500 RMB alors que durant cette période, le salaire mensuel des mingong serait passé de 700 RMB à 1 200 RMB… Bien entendu, les diplômés, contrairement aux mingong, auront la chance de voir leur salaire augmenter durant leur carrière mais la révélation de cette étude a néanmoins engendré un grand malaise chez les étudiants et leurs parents. Désormais, les diplômés sont confrontés à de plus de compétition quand ils rentrent sur le marché du travail et les doutes sur la rentabilité de l’investissement des études sont de plus en plus grands. Flore Coppin

800 000 étudiants diplômés en 2009 attendent encore à se faire embaucher. 80万2009届的高校毕业生待业。

Acropolis Associates Le marché de l’emploi pour les jeunes diplômés

© Imagine China

La tribu des fourmis

Face à la flambée des prix de l’immobilier dans la capitale chinoise, les jeunes diplômés provinciaux sont constraints de trouver des solutions de logement et vont en banlieue s’entasser dans cités précaires encore en construction dans l’attente d’un futur meilleur. Ces jeunes diplômés se sont donnés le nom de « tribu des fourmis » (yizhu), fervents blogeurs, ils sont le symbole de toute une génération de jeunes diplômés sans emploi. F. C. 82 Connexions / décembre 2010

Nicolas Milonas co-fondateur et vice président d’Acropolis Associates, expert des ressources humaines en Chine, nous expose son analyse du marché de l’emploi dans ce pays où sa société, spécialisée dans le recrutement par approche directe pour les entreprises étrangères, est installée depuis une dizaine d’années.

Connexions : Quels sont les débouchés pour les étudiants chinois à la fin de leurs études ? Nicolas Milonas : En général, en Chine, les entreprises engagent des demandeurs d’emploi ayant deux types de profils : ceux dont elles ont besoin et ceux dont les caractéristiques ne correspondent pas à leurs besoins mais qu’elles finiront par employer avec l’intention de les former ultérieurement. Dans le premier cas se trouvent les demandeurs d’emploi dont les principaux

atouts sont des études à l’étranger, la maîtrise de l’anglais, la capacité et l’adaptabilité pour travailler dans une multinationale. Cette catégorie est la plus recherchée pour des raisons évidentes et dans ce cas il n’y a pratiquement pas de chômage. La demande des entreprises pour la première catégorie est si forte qu’elle a fait évoluer le marché : les salaires ont augmenté entre 8% et 10% ces trois dernières années, de sorte qu’aujourd’hui, un cadre dirigeant chinois d’environ 40 ans, avec une dizaine d’années d’expérience et une formation à l’étranger vaut entre 1,2 et 2 millions de RMB par an. Il se passe la même chose à un niveau moins élevé dans la hiérarchie puisque les salaires des cadres du marketing ont eux aussi explosé. La rareté est donc à l’origine des hauts salaires pratiqués aujourd’hui, qui ont atteint chez les cadres chinois le même niveau que celui des expatriés.

C. : Selon les statistiques officielles, un jeune di-


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