Dossier de presse // CCAM // Janvier > juin 2021

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dossier de presse

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© Christophe Urbain

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SOMMAIRE À propos du CCAM .................................................................................................................... 4 Édito ....................................................................................................................................... 8 Agenda 20/21 .......................................................................................................................... 10 JANVIER 2021 Renaud Herbin : L’écho des creux .............................................................................................. 12 Christian Lutz, Cindy Van Acker : Insert coins / Score conductor .................................................... 14 Delphine Bardot : Battre encore ................................................................................................ 16 Perrine Maurin : Humains, la Roya est un fleuve .......................................................................... 18 Mélanie Perrier : Care............................................................................................................... 20 Pauline Ringeade : N’avons-nous pas autant besoin d’abeilles et de tritons crêtés que de liberté et de confiance ? ..................................................................................................................... 22 Gisèle Vienne, Robert Walser : L’Étang........................................................................................ 24 FÉVRIER 2021 Alice Laloy, La Compagnie S’appelle Reviens : À Poils ................................................................... 26 Henri jules Julien : Mahmoud et Nini .......................................................................................... 28 Cindy Van Acker : Knusa / Insert coins + Shadowpieces ................................................................ 30 Julie Berès : Désobéir – pièce d’actualité n°9 ............................................................................... 32 MARS 2021 Gilles Rochier : Tenir le terrain ................................................................................................. 34 Liquid Loft : Stand-Alones (polyphony) ...................................................................................... 36 Boris Charmatz, [terrain] : infini ............................................................................................... 38 Annabelle Sergent, Cie Loba : Waynak ....................................................................................... 40 Jean-François Sivadier : Sentinelles........................................................................................... 42 AVRIL 2021 Amir Reza Koohestani : Timeloss ............................................................................................... 44 Norouz, soirée persane ............................................................................................................ 46 Alexis Armengol, Cie Théâtre à cru : Vilain ! ................................................................................ 48 Maguy Marin, David Mambouch, Benjamin Lebreton : Singspiele .................................................... 50 MAI 2021 Homme à Bogdan Konopka : Sur mon chemin ! ............................................................................ 52 Julius Eastman : Evil Nigger ...................................................................................................... 54 Etienne Rochefort : Oikos Logos ................................................................................................ 56 La Cordonnerie : Udo, complètement à l’Est ............................................................................... 68 JUIN 2021 Céline Garnavault, Thomas Sillard, Cie La Boîte à Sel : Block ....................................................... 60 Yann-Joël Collin, La Nuit surprise par le Jour, d’après John Cassavetes : Husbands......................... 62 Vidal Bini, KiloHertZ : Morituri (créer est un combat) .................................................................. 64 Santiago Moreno, Cie La Mue/tte : Sur la route / Les intimités de l’Homme-Orchestre ..................... 66 Ancrés dans notre territoire ..................................................................................................... 68 Être spectateur, être spectatrice .............................................................................................. 70 3


Le CCAM est un établissement culturel dédié aux langages et aux pratiques artistiques d’aujourd’hui, labellisé «Scène Nationale» par le Ministère de la Culture en 2000. Structure généraliste, le CCAM promeut une grande variété de disciplines artistiques.

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Chaque saison est rythmée par une programmation riche à destination de tous les publics, comportant plus d’une cinquantaine de rendez-vous culturels mêlant spectacles, expositions, concerts, rencontres artistiques, ateliers… et ponctuée par des temps forts. Le CCAM est à la fois la maison de la culture des habitants de Vandoeuvre, du Grand Nancy et de la région, et un lieu de fabrication pour les artistes. À ce titre, il est ouvert à tous et met en oeuvre une politique de démocratisation culturelle tous azimuts : de la tarification aux projets participatifs, en passant par les très nombreuses actions d’éducation artistique et culturelle menées dans la ville et bien au-delà. Parce que l’expérience de l’art et le plaisir vivant de spectateur électrisent notre rapport à l’existence et aident à appréhender le monde, le CCAM désire convier chacun à partager l’art en un lieu intense, réflexif et joyeux.


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BUREAU DE L’ASSOCIATION Denis Grison Président Arnaud Brossard Yannick Hoffert Gérard Savin

L’ÉQUIPE PERMANENTE DU CCAM Valentin Capon Chargé des relations avec les publics Amandine Chauvelot Responsable administrative et financière Nils De Deyne Régisseur son Virginie Gabriel Responsable cafétéria Louise Garry Responsable de la communication Farida Homrane Agent d’entretien Virginie Hopé-Perreaut Directrice des publics, programmatrice jeune public Cécile Lebert Chargée des relations avec les publics Ernest Mollo Régisseur général Olivier Perry Directeur Florent Prévoteaux Directeur technique Alexandra Rèbre Chargée de la billetterie et de l’accueil du public et des artistes Houria Salmi Secrétaire comptable Anne-Gaëlle Samson Directrice adjointe Camille Schneider Responsable de la communication par intérim Alexandre Thiébaut Régisseur, responsable technique galerie

VOTRE CONTACT PRESSE

Louise Garry / Camille Schneider louise@centremalraux.com 03 83 56 84 10

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Édito POUR QU’ENFIN SE DISSIPENT LES NUAGES

« Il ne s’agit pas de croire ou de ne pas croire aux hasards. Le monde entier est un hasard. » ROBERTO BOLAÑO

À l’abri des vents austères, nous tentons d’inventer des espaces et des temporalités qui échappent au fracas de l’époque. Nous sommes un lieu de l’art, où l’on essaie de bien accueillir chacun, d’où qu’il vienne et quelles que soient les circonstances, un lieu où le sensible s’invente et se tisse en toute liberté, un lieu vivant, avec tout ce que cela comporte d’hésitations et de tâtonnements. À force de fables, d’images, de sons et de mouvements, nous cherchons à faire havre. Nous savons la chance de pouvoir accomplir notre tâche en bénéficiant d’une précieuse confiance. Nous ne remercierons jamais assez celles et ceux qui nous l’accordent. Ces havres que nous construisons ne sont en rien des luxes dispensables, vestiges d’une société qui fut jadis plus heureuse et plus prospère. Ils ne sont pas non plus, comme on l’entend parfois, des espaces abritant une forme “d’élitisme». Nos havres agissent le quotidien. Ils font découvrir la poésie et la diversité du monde aux enfants des écoles. Ils tendent la main à ceux qui sont oubliés aux marges. Ils ouvrent leurs portes à toutes et à tous, dans un esprit de convivialité. Ils renouent des liens qui parfois font défaut. Ils racontent des histoires qui nécessitent de l’être. Ensemble, tous peuvent y contempler une ligne d’horizon qui dépasse la pauvre altitude de la trivialité et du prosaïsme, une ligne d’horizon qui nous élève à hauteur d’idéaux.

Depuis le printemps dernier, de nombreuses représentations et expositions ont été annulées. Cette situation a considérablement fragilisé les artistes et les techniciens sans lesquels la vie culturelle de notre pays n’existerait pas. Dans ces circonstances, faire havre c’est accueillir plus de répétitions, rassembler tous les moyens qui nous semblent envisageables pour accompagner les équipes de création du mieux que nous pouvons. Faire havre, c’est ouvrir grand les portes de la Scène Nationale pour que la rencontre avec les œuvres demeure. C’est aussi admettre que pour quelques temps nous naviguons à vue. C’est pourquoi, nous avons décidé de suspendre les abonnements jusqu’à la fin de la saison et de permettre à chacun de profiter de tarifs équivalents dans le cadre des achats de place à l’unité. Bien sûr, notre programmation peut se voir chamboulée, adaptée, modifiée dans les temps à venir. La manière dont nous pourrons vous accueillir, également. C’est pourquoi, afin d’être en mesure de vous joindre dans les meilleurs délais, nous vous recommandons de nous communiquer vos coordonnées complètes (courriel, numéro de téléphone). Malgré la complexité de la situation, nous faisons face. Les yeux rivés sur l’horizon, nous nous activons dans l’espoir qu’enfin se dissipent les nuages. VANDŒUVRE-LÈS-NANCY, NOVEMBRE 2020

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© Christophe Urbain

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Agenda 2021 JANVIER MAR 05 > VEN 08 JANVIER Renaud Herbin : L’écho des creux MAR 12 JANVIER > VEN 12 FÉVRIER Christian Lutz, Cindy Van Acker : Insert coins + Score conductor MAR 12 > VEN 15 JANVIER Delphine Bardot : Battre encore VEN 15 JANVIER Perrine Maurin : Humains, la Roya est un fleuve MAR 19 JANVIER Mélanie Perrier : Care JEU 21 + VEN 22 JANVIER Pauline Ringeade : N’avons-nous pas autant besoin d’abeilles et de tritons crêtés que de liberté et de confiance ?

MAR 09 MARS > JEU 22 AVRIL Gilles Rochier : Tenir le terrain JEU 11 + VEN 12 MARS Liquid Loft : Stand-Alones (polyphony) MAR 16 + MER 17 MARS Boris Charmatz, [terrain] : infini JEU 25 + VEN 26 MARS Annabelle Sergent, Cie Loba : Waynak MAR 30 MARS > JEU 01 AVRIL Jean-François Sivadier : Sentinelles

AVRIL MAR 06 + MER 07 AVRIL Amir Reza Koohestani : Timeloss

VEN 29 + SAM 30 JANVIER Gisèle Vienne, Robert Walser : L’Étang

JEU 08 AVRIL Conférence : Musicalité de la poésie persane

FÉVRIER

VEN 09 AVRIL Norouz, soirée persane

MAR 02 > VEN 05 FÉVRIER Alice Laloy, La Compagnie S’appelle Reviens : À Poils

JEU 15 + VEN 16 AVRIL Alexis Armengol, Cie Théâtre à cru : Vilain !

MER 03 + VEN 05 + SAM 06 FÉVRIER Henri jules Julien : Mahmoud et Nini

MAR 20 + MER 21 AVRIL Maguy Marin, David Mambouch, Benjamin Lebreton : Singspiele

JEU 11 + VEN 12 FÉVRIER Cindy Van Acker : Knusa / Insert coins + Shadowpieces JEU 18 + VEN 19 FÉVRIER Julie Berès : Désobéir - pièce d’actualité n°9

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MARS


LE CCAM PREND SOIN DE VOUS !

MAI LUN 10 > SAM 29 MAI Bogdan Konopka : Sur mon chemin ! LUN 10 > SAM 15 MAI Musique Action #37 : festival de création sonore MAR 11 MAI Julius Eastman : Evil Nigger (MA #37) JEU 20 + VEN 21 MAI Étienne Rochefort : Oikos Logos MAR 25 > VEN 28 MAI Cie La Cordonnerie : Udo, complètement à l’Est

La saison 20/21 se poursuit avec un protocole d’accueil adapté à la situation exceptionnelle que nous vivons.

CIRCULATIONS

Des sens de circulation ont été établis pour limiter au maximum les croisements.

GESTES BARRIÈRES

Il est demandé à tous et à toutes de respecter une distanciation physique. Plusieurs points de distribution de gel hydroalcoolique sont disponibles.

NETTOYAGE

JUIN MAR 01 > VEN 04 JUIN Céline Garnavault, Thomas Sillard, La Boîte à Sel : Block MER 09 + JEU 10 JUIN Yann-Joël Collin, La Nuit surprise par le Jour, d’après John Cassavetes : Husbands : une comédie sur la vie, la mort et la liberté MAR 22 + MER 23 JUIN Vidal Bini, KiloHertZ : Morituri (créer est un combat)

En plus des fauteuils en salle, le mobilier du bar et les toilettes sont nettoyés et désinfectés avant et pendant chaque représentation.

PLACEMENT EN SALLE

Chaque spectateur dispose d’un siège désinfecté et sera placé par nos équipes conformément aux recommandations publiées et mises à jour par les autorités sanitaires.

PORT DU MASQUE

Le port du masque est obligatoire au sein de l’établissement. Des masques sont en vente à prix libre à l’accueil.

SYSTÈME D’AÉRATION

Nous faisons contrôler les systèmes de ventilation (100% tout air neuf) par un organisme agréé. PUBLIC MALENTENDANT Les spectacles et expositions signalés par ce pictogramme sont susceptibles de convenir au public malentendant.

Ce protocole peut être amené à évoluer conformément aux dernières recommandations sanitaires en vigueur. Plus d’informations sur www. centremalraux.com rubrique “Le CCAM prend soin de vous”

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L’écho des creux

RENAUD HERBIN, TJP CDN STRASBOURG - GRAND EST Danse / marionnettes / métamorphose

DATES

Séances tout public (dès 03 ans) MER 06 JANVIER ― 10:00 + 15:30 ― Séances scolaires MAR 05 + JEU 07 + VEN 08 JANVIER ― 10:00 + 15:00

TARIF

03 > 12€ (PLACES LIMITÉES)

DURÉE 40 MIN 12

© Benoit Schupp


Conception : Renaud Herbin, en collaboration avec Anne Ayçoberry • Interprétation : Marta Pereira, Jeanne Marquis • Formes et matières : Gretel Weyer • Espace : Mathias Baudry (crédits complets sur centremalraux. com)

Le marionnettiste Renaud Herbin offre avec L’écho des creux un voyage sensoriel, une balade animalière, entre peau et terre, entre chair et mouvement. Support de toutes les pirouettes des deux danseuses, la scénographie mouvante nous interroge : qui sommes-nous ? Quelle image avons-nous de notre propre corps, notamment quand il est en transformation ? Renaud Herbin tisse le fil de ce spectacle comme autant de tableaux mouvants, la terre comme une seconde peau, pour initier l’expérience de la métamorphose. Sur le plateau, une multitude d’éléments animaliers sont les prolongements du corps des interprètes et invitent à glisser dans les apparences : pattes d’ours, tête d’oie et autres jambes d’ânes créés par la plasticienne Gretel Weyer. Étonnement, humour et contemplation sont les ingrédients de cette création surprenante, aussi ludique que délicate. RENAUD HERBIN Marionnettiste, formé à l’École Supérieure Nationale des Arts de la Marionnette de Charleville-Mézières. Renaud Herbin a longtemps codirigé la compagnie LàOù. Il met en scène de nombreuses pièces visuelles et sonores, dont il est parfois l’interprète, le plus souvent à partir d’oeuvres dramatiques ou littéraires. Renaud Herbin a toujours apprécié les collaborations qui ont su déplacer sa pratique de marionnettiste. Depuis 2012, il est à la tête du TJP Centre dramatique national de Strasbourg - Grand Est, où il développe la relation corps-objet-image, décloisonnant les pratiques de la matière et de la marionnette par un lien avec le champ chorégraphique et les arts visuels. Il fédère autour de son projet de nombreux artistes parmi lesquels Aurélien Bory et Bérangère Vantusso.

CONTACT PRESSE Bérangère Steib bsteib@tjp-strasbourg.com

« Je souhaiterais aborder la question du corps en devenir et de sa représentation. Quelle image a-t-on de son propre corps, notamment quand il est en transformation ? J’aimerais aborder l’enjeu philosophique de la métamorphose : l’identité. Un enfant est déjà confronté à cette incertitude du corps et du langage. Puisqu’il est difficile de se représenter soi-même, ce sujet est le lieu privilégié de toutes les fantaisies. La métamorphose fait-elle changer en un autre ou fait-elle devenir celui que nous devions être ? (devenir soi-même ou s’étonner de s’être transformé). La métamorphose ne concerne pas quelque chose de visible et d’extérieur mais bien une partie de notre être inconscient, imaginaire. Elle redistribue nos repères. Elle prend en charge toutes nos frayeurs. J’aimerais poursuivre la rencontre entre danse et marionnette pour mettre en jeu concrètement un être qui glisse dans ses apparences ( jeu de fragmentation, de démultiplication de personnalités et prolongements de formes), en utilisant les ressorts de la marionnette figurative… Pour déployer ce jeu de représentation du corps, j’amorce une nouvelle collaboration avec l’artiste plasticienne Gretel Weyer, qui déploit un univers autant enfantin qu’inquiétant. Je souhaite aussi continuer ma collaboration avec Anne Ayçoberry (qui m’avait accompagné sur Wax) autour de la langue et du jeu de mot. A l’instar du corps, nous inventerons une langue trouée, dans l’incertitude du sens, où un mot glisse continuellement sur un autre, où l’inconscient s’exprime par le lapsus. Ce jeu très ludique avec la langue nous ramène à la matière même du son, comme le babil de l’enfant, dans la liberté d’avant le langage. Nous inventerons un corps et une langue de l’intermédiaire, inachevés, à la lisière de l’humain, du végétal, minéral, ou animal.... »

RENAUD HERBIN, JUIN 2018 13


Insert coints / score conductor

CHRISTIAN LUTZ, CINDY VAN ACKER photographie / création chorégraphique / arts visuels

DATES

MAR 12 JANVIER > VEN 12 FÉVRIER ― Vernissage MAR 12 JANVIER  19:00

HORAIRES D’OUVERTURE

MAR > VEN  14:00 > 19:00 SAM 16 + SAM 30 JANVIER  14:00 > 18:00

ENTRÉE LIBRE

INSERT COINS Images : Christian Lutz • Production des images : Christian Lutz et Images Festival Vevey SCORE CONDUCTOR Conception : Cindy Van Acker • Réalisation graphique : Akatre • Réalisation scénographie : Victor Roy • Production Cie Greffe (crédits complets sur centremalraux.com) © Christian Lutz

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Christian Lutz est photographe et Cindy Van Acker chorégraphe. Ils ont collaboré dans le cadre du projet Knusa / Insert coins qui s’avère à la fois une exposition et une performance dansée qui se répondent. Insert coins raconte la brutalité économique de Las Vegas vue à l’endroit des laissés pour compte. Dans chaque image, Christian Lutz donne à constater le fossé qui sépare le luxe inouï dont se pare cette ville et la détresse de ceux qui sont contraints de vivre dans les rues de ce faux paradis. Ces photographies témoignent de la violence cauchemardesque d’un système qui écrase l’humain. Il nous est apparu naturel de prolonger Insert coins par une exposition, consacrée aux partitions chorégraphiques de Cindy Van Acker, intitulée Score conductor. Il s’agit de montrer dans un espace d’art les surprenantes feuilles de route de l’artiste. Ces partitions sont des principes actifs, des modèles sériels, parfois quasiment mathématiques, qui servent pourtant à faire décoller les corps au-delà du réel. CINDY VAN ACKER De formation classique, Cindy Van Acker a dansé au Ballet Royal de Flandres et au Grand Théâtre de Genève avant de s’inscrire dans la scène de la danse contemporaine à Genève dans les années 90. Elle crée ses propres pièces depuis 1994 et fonde la Cie Greffe en 2002 à l’occasion de la création Corps 00:00 présentée à la Biennale de Venise, avec laquelle elle obtient une reconnaissance internationale. Sa rencontre avec Romeo Castellucci la mène à une première collaboration artistique pour l’Inferno et Le Purgatoire de Dante à Avignon en 2008, qui s’est renouvelée pour les opéras Parsifal, créé à La Monnaie en 2011, Moses und Aaron à l’Opéra Bastille en 2015, Tannhauser à la Bayerisches Staatsoper à Munich, La Flûte Enchantée à La Monnaie en 2018. Le livre Partituurstructuur, traitant de ses partitions chorégraphiques, est édité en 2012 par les éditions Héros-Limite. En novembre 2017, elle devient Artiste Associé de l’Adcà Genève en charge de la programmation. À travers son écriture qui allie esthétique sobre, mouvement épuré, composition méticuleuse et musique électronique, Cindy Van Acker examine avec une entrée en matière quasi-scientifique les connections entre le corps, le mental, le son et le rythme et crée des pièces qui transgressent les frontières entre danse, performance et art plastique.

« Une sorte d’évidence m’a poussé vers Las Vegas. Quand j’y ai réalisé mon premier voyage, nous étions en pleine crise financière ; on nous avait expliqué en long et en large qu’elle nous venait des Etats-Unis, dont le système économique semble demeurer un modèle pour l’Europe. J’ai ressenti le besoin de me confronter à un emblème de la fabrication de l’illusion, au symbole même de l’entertainment made in USA. D’aller voir derrière les lumières d’un système de valeurs délétère.» CHRISTIAN LUTZ

CHRISTIAN LUTZ Christian Lutz est né à Genève. Dans le sillage de la photographie documentaire à ses débuts, il s’en démarque rapidement pour affirmer une démarche qui met à distance le réel et éclaire la frontière ténue entre fiction et réalité. Il y a plus de dix ans, il a entamé une enquête visuelle sur le pouvoir. Ce travail, fondamentalement politique et engagé, connu sous le nom de Trilogie, l’a propulsé sur la scène nationale et internationale. Il se compose de trois séries qui ont toutes donné lieu à des livres parus chez Lars Müller Publishers : Protokoll (2007), sur les codes de représentation politique ; Tropical Gift (2010), sur le pouvoir économique, et fnalement In Jesus’ Name (2012), sur le pouvoir religieux. Distingué par de nombreux prix, le travail de Christian Lutz est exposé dans le monde et fait régulièrement l’objet de publications. Christian Lutz collabore avec l’agence VU’, à Paris.

CONTACT PRESSE Christian Lutz www.christianlutz.org 15


battre encore

DELPHINE BARDOT, CIE LA MUE/TTE marionnette / féminisme coproduction CCAM

DATES

Dès 14 ans MAR 12 > VEN 15 JANVIER ― 19:00

TARIF

03 > 12€

DURÉE 60 MIN

Direction artistique : Delphine Bardot et Santiago Moreno • Écriture et mise en scène : Delphine Bardot • Création musicale : Santiago Moreno • Interprétation : Delphine Bardot, Amélie Patard, Bernadette Ladener (crédits complets sur centremalraux.com). Avec le soutien de la région Grand Est (2019-2021). Un spectacle présenté en partenariat avec La Manufacture, CDN Nancy Lorraine. © Florian Martin

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Parmi les points de départ de Battre encore, on trouve l’histoire tragique des sœurs Mirabal. Ces trois femmes figurent au nombre des victimes du dictateur dominicain Rafael Trujillo et de ses milices. Par delà le destin de ces martyres de la violence politique se pose la question de la résistance qu’elles ont opposée à un homme qui se comportait comme un prédateur sexuel sanguinaire.Delphine Bardot a choisi de mettre en scène l’endroit du rapport de force et de pouvoir entre le féminin et le masculin, là où se noue la question de l’égalité entre femmes et hommes. Ces marionnettes et ces corps narrent une fable tragique qui n’appartient pas à un passé révolu. Au contraire, Battre encore vient heurter de plein fouet l’actualité de notre époque où, malgré les déclarations de principe, la domination masculine conduit encore trop souvent à la mort. Comment, à l’heure des grands principes d’équité de genre, les femmes meurent-elles encore sous les coups des hommes ? Qu’en est-il de nos désirs de sororité ? Quel est l’équivalent de « fratrie » et « patrie » pour la communauté féminine ? Autant de questions que nous désirons explorer et porter à la sensibilité de chacun à travers le prisme des sœurs Mirabal. DELPHINE BARDOT

LA COMPA/GNIE

Comédienne, marionnettiste, plasticienne et metteure en scène, elle explore la marionnette et son champ des possibles avec plusieurs compagnies (Les Clandestines Ficelles, L’Escabelle, Les Fruits du Hasard, Via Verde, Hold up, Pézize…). Elle collabore 10 années avec la S.O.U.P.E. Cie et travaille sur la relation du corps à l’objet (Vanité, Sous le Jupon, Body Building). Déjà, elle expérimente et articule des notions propres à la marionnette contemporaine telles que le corps castelet, le corps segmenté et la métamorphose. Elle quitte progressivement le texte et s’attarde sur la relation du son à l’image, la musicalité du geste, et s’engage vers une écriture onirique teintée de violence poétique.

La Mue/tte est une compagnie franco-argentine créée en 2014 suite à la rencontre d’une comédienne-marionnettiste nancéienne et d’un musicien-marionnettiste argentin. Tous deux sont passionnés par la question du mouvement, de sa transmission et de sa répercussion (son, images, manipulations).

CONTACT PRESSE Claire Girod clairegirod.diff@gmail.com

Delphine Bardot et Santiago Moreno s’associent avec le projet de développer une recherche autour du théâtre visuel et musical, d’engager le corps et la marionnette en ce qu’ils ont de sonores et rythmiques, et la musique en ce qu’elle a de physique, à travers une certaine mécanique poétique du mouvement. La Mue/tte poursuit son projet artistique de façon à continuer le développement, toujours sans parole, d’un langage spécifique, à la croisée de la poésie visuelle et de l’écriture musicale hybride. À travers Santiago Moreno, la figure de « l’homme-orchestre » se construit et s’étend de manière plus large autour de la relation corps/objets portée par Delphine Bardot et de l’exploration d’un axe fort, tant technique que thématique : la figure de la « femme-castelet ».

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humains, la roya est un fleuve PERRINE MAURIN D’APRÈS EDMOND BAUDOIN ET TROUBS Performance / Bande dessinée / Récit / Musique coproduction CCAM Adaptation et mise en scène : Perrine Maurin · Textes et dessins : Edmond Baudoin et Troubs · Édition : L’Association · Comédien : Léo Grange · Musique live : Aude Romary · Vidéo : Vincent Tournaud · Administration : Hildegarde Wagner · Coproduction : Cie Les patries imaginaires et CCAM Scène Nationale de Vandoeuvre © Troubs

DATE

VEN 15 JANVIER ― 19:00

LIEU

MÉDIATHÈQUE JULES VERNE À VANDOEUVRE

TARIF

ENTRÉE LIBRE SUR RÉSERVATION

DURÉE 45 MIN.

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Au départ, il y a un livre, un documentaire graphique d’Edmond Baudoin et Troubs : Humains, la Roya est un fleuve. Cet ouvrage raconte l’action des bénévoles qui s’investissent sans relâche pour accueillir dignement les personnes en exil arrivant en France par la vallée de la Roya, à la frontière italienne. Ils incarnent une conception puissante de l’humanité et de l’hospitalité. Pour eux, «ouvrir les bras» constitue une force de vie. La performance imaginée par Perrine Maurin combine le texte porté par Léo Grange, le travail musical d’Aude Romary au violoncelle et les images projetées d’Edmond Baudoin et Troubs. Elle raconte une tragédie de notre temps avec force, pudeur et délicatesse. DU RÉCIT DOCUMENTAIRE À LA SCÈNE

PERRINE MAURIN

La bande dessinée Humains, la Roya est un fleuve est un récit documentaire sous forme de carnet de bord, écrit et dessiné à deux voix. Edmond Baudoin et Troubs ont rencontré toute une communauté d’êtres humains qui, dans la vallée de la Roya, à la frontière italienne, accueillent au quotidien les arrivants, les “autres” que l’Europe tente de refouler. Les dessinateurs font le portrait de ces personnes qui pratiquent sans relâche l’hospitalité et les questionnent : “Pourquoi faites-vous ça?”.

Perrine Maurin est metteuse en scène et directrice artistique de la Cie Les Patries Imaginaires qu’elle a créé en 2003. Auparavant, elle a été comédienne, journaliste culturelle et assistante à la mise en scène pour Thierry Bedard.

Touchée par la poésie immédiate et profonde de cette bande dessinée, Perrine Maurin décide de l’adapter pour la scène. Aux dessins projetés des auteurs (adaptation vidéo : Vincent Tournaud), elle associe la voix de Léo Grange, qui redonne sur scène tout le souffle des textes, et la délicatesse du travail musical d’Aude Romary, au violoncelle. Cette performance révèle une humanité ouverte, solaire, accueillante, pour qui “ouvrir les bras” est une force de vie. Poignant et lumineux. À noter : deux autres représentations ont lieu à destination des élèves du collège Simone de Beauvoir de Vandœuvre le 14 janvier 2021. Une commande du CCAM - Scène nationale de Vandoeuvre-lès-Nancy.

CONTACT PRESSE Hildegarde Wagner production@patriesimaginaires.net www.patriesimaginaires.net

Elle reçoit une formation pluridisciplinaire au conservatoire régional de théâtre de Strasbourg qui la forme à la réalisation audiovisuelle, la vidéo expérimentale, au théâtre et à la danse. Ses créations reflètent cet héritage qui décloisonne les différentes disciplines artistiques. Depuis 2013, Perrine mène en parallèle de son travail de metteuse en scène une recherche sur le théâtre documentaire et les liens entre réel et fiction. Son écriture s’ancre dans une recherche de plateau ou le texte est un matériau (souvent composite) qui se lie à égale importance avec les corps, les images, la musique ou les sons lors du travail de répétitions.

TROUBS & EDMOND BAUDOUIN Né à Bordeaux en 1969 sous le patronyme de Jean-Marc Troubet, Troubs entre aux Beaux Arts de Toulouse et ressort par ceux d’Angoulême en 1993. Il s’installe ensuite en Dordogne et, entre deux voyages, commence à écrire et à dessiner des livres, souvent à la première personne. En 2018, il se rend dans la vallée de la Roya (frontière franco-italienne) avec Edmond Baudouin, lui-même auteur et dessinateur né en 1942. Ils croisent la route de nombreux humains : des arrivants, des arrivés et ceux qui les aident, un peu, beaucoup, passionnément ou pas du tout. La bande-dessinée Humains conçue à quatre mains naît de ces rencontres-là.

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care

MÉLANIE PERRIER danse / vulnérabilité

DATE

MAR 19 JANVIER ― 19:00

TARIF

03 > 12€

DURÉE 50 MIN

Conception, chorégraphie et lumières : Mélanie Perrier • Interprétation : Marie Barbottin, Doria Bélanger, Massimo Fusco, Ludovic Lezin • Création musicale en temps réel : Méryll Ampe (crédits complets sur centremalraux.com) © Stephane Robert

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Sur scène deux duos, l’un féminin, l’autre masculin. Quatre corps et deux étreintes pour raconter la vulnérabilité des êtres et les relations qui les unissent. Pour cette pièce, Mélanie Perrier a circonscrit le mouvement chorégraphique à une figure unique, celle du porté. Elle en fait émaner la signification profonde : porter l’autre et accepter d’être porté. De Care irradient une force et une délicatesse rares. D’infimes modifications d’équilibres et de rapports naissent des nuances saisissantes. Mélanie Perrier nous amène à envisager nos perspectives sous des angles nouveaux, à regarder différemment et mieux, pour interroger notre rapport au monde, à son agitation permanente et à sa brutalité omniprésente. Grâce à une musique enveloppante jouée en live, ces quatre corps baignés de lumière blanche impriment la rétine en douceur pour y déposer une trace indélébile. COMPAGNIE 2MINIMUM Fondée en 2010 par Mélanie Perrier, la Cie 2minimum développe un travail autour d’une «virtuosité de la relation». Chaque création s’inscrit dans une recherche autour de la mise en relation de deux personnes, là où le trio possède une personne en trop et le solo une personne qui manque. Mélanie Perrier y mène une réflexion autour du modelage du mouvement jusqu’à l’épure du geste, et de l’articulation que celui-ci entretient avec l’image. Que vient-on déposer et faire advenir sur un plateau ? Quel dialogue engageons-nous avec le spectateur ? La compagnie défend cette « virtuosité de la relation » à travers ses créations, sa manière de créer des équipes, ses actions auprès de publics variés, ses écrits, une nouvelle éthique de fabrique de la danse. Considérant la danse comme vecteur de relations dans et en dehors des théâtres, elle s’attache à inventer de nouvelles places pour la danse. À ce titre, elle a mené de vastes projets accès sur la vulnérabilité auprès de publics diversifiés, allant des personnes hospitalisées aux personnes âgées, de tout jeunes enfants aux personnes en situation de handicap ou de précarité. La danse devient ce qui nous met en lien.

CONTACT PRESSE Cie 2minimum contact@lacie2minimum.com

MÉLANIE PERRIER Après un détour par les arts plastiques et un parcours initial universitaire autour de la performance, Mélanie Perrier entame sa démarche artistique en articulant performance, gestes et vidéo. Elle investit le territoire du corps et de la danse en explorant la forme du duo. Son parcours est marqué par des rencontres déterminantes avec Deborah Hay, Lisa Nelson, Anna Halprin, Laurent Pichaud, Antonia Baehr, Christine Gérard et Julie Laporte. Depuis 15 ans, la question du deux est centrale dans son travail ; elle l’amène à créer des projets pour le plateau comme pour des lieux du patrimoine, avec un souci grandissant autour de l’expérience du spectateur. Mélanie Perrier porte une attention particulière à l’articulation entre la danse et la lumière, la danse et la musique, pour donner lieu à des expériences perceptives et sensibles autour des relations contemporaines. L’écriture chorégraphique suit ainsi une géographie du corps dans une conscience intime du temps et sur les bords du visible, pour à chaque fois renouveler les contours du chorégraphique contemporain et du phénomène spectaculaire.

« CARE est une expérience visuelle, auditive et tendre donnée aux spectateurs. CARE est une refonte du paradigme performant et formel de la danse. CARE offre une autre façon de penser la relation à l’autre, le rapport au monde. CARE ne raconte pas, il fait éprouver à chaque spectateur. CARE est un parcours qui commence par une sieste sonore et termine par une table de lecture. »

MÉLANIE PERRIER

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n’avons-nous pas autant besoin d’abeilles et de tritons crêtés que de liberté et de confiance ? PAULINE RINGEADE / L’IMAGINARIUM théâtre / fiction environnementale coproduction CCAM

DATES

Dès 15 ans VEN 22 + SAM 23 JANVIER ― 19:00

TARIF

03 > 12€

DURÉE 75 MIN

Textes : écriture collective inspirée de Ici de Richard McGuire et du travail de Baptiste Morizot et Jean-Claude Ameisen • Mise en scène : Pauline Ringeade • Interprétation : Damien Briançon, Antoine Cegarra, Gaël Chaillat, Akiko Hasegawa, Claire Rappin et Pascal Thollet • Dramaturgie : Antoine Cegarra (crédits complets sur centremalraux.com) © Hervé Cherblanc

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Au départ, il y a une planète pas vraiment au mieux de sa forme. Il y a aussi un splendide roman graphique de Richard McGuire, intitulé Ici, qui considère un même lieu à travers diverses époques. Il y a par ailleurs une compagnie, issue en partie de l’École du Théâtre National de Strasbourg, qui aime inventer des écritures collectives et déployer des scénographies inventives et joueuses. Pauline Ringeade et L’iMaGiNaRiuM explorent le rapport qu’entretient l’humain avec luimême, les autres et le monde, s’inspirant très librement de Richard McGuire, mais aussi du travail de Baptiste Morizot et de Jean-Claude Ameisen, auteurs interrogeant tous, différemment, la place de l’homme dans l’écosystème. Cette création théâtrale, musicale et chorégraphique, traversée par l’espoir et l’humour, suscite ainsi la mise en action joyeuse de la pensée et des émotions. PAULINE RINGEADE Après une formation d’actrice au Cours Florent, elle intègre en 2007 l’École du Théâtre national de Strasbourg (TNS). Elle met en scène Hedda Gabler, de H. Ibsen, puis Le Conte d’Hiver d’après W. Shakespeare. En 2009, elle assiste Gildas Milin sur la création de Superflux au TNS, puis Julie Brochen sur La Cagnotte de E. Labiche, ainsi que Rodolphe Dana et le Collectif Les Possédés sur Merlin ou la Terre Dévastée, de T. Dorst. En 2010, elle joue dans À l’Ouest, mis en scène par Joël Jouanneau. Cette même année, elle impulse à Strasbourg la création de L’iMaGiNaRiuM. En 2011, elle assiste Bernard Bloch sur Le Chercheur de traces, adapté d’Imre Kertesz. Elle assiste également Stéphane Braunschweig sur la création de Je disparais, de Arne Lygre. En 2012, elle poursuit sa collaboration avec lui pour Six personnages en quête d’auteur de Pirandello, créé au Festival d’Avignon. Entre 2013 et 2016, elle l’assiste pour Le Canard Sauvage, de Ibsen. En 2015 et 2016, elle assiste Aurélie Morin à la mise en scène et dramaturgie pour Le Cantique des Oiseaux. En 2018, elle assiste Richard Brunel à la mise en scène pour Certaines n’avaient jamais vu la mer de Julie Otsuka.

CONTACT PRESSE

Pauline Ringeade, L’iMaGiNaRiuM pauline.ringeade@gmail.com

QUESTIONNEMENTS AUTOUR DU PROJET Nouvelle création élaborée en écriture collective, N’avons-nous pas autant besoin d’abeilles et de tritons crêtés que de liberté et de confiance ? renvoie à l’état alarmant de la planète et à notre difficulté à infléchir la tendance. L’iMaGiNaRiuM explore le rapport qu’entretient l’humain avec lui-même, les autres et le monde. En s’inspirant très librement d’Ici, roman graphique de Richard McGuire, mais aussi du travail de Baptiste Morizot et de Jean-Claude Ameisen, l’équipe observe la place de l’homme dans son écosystème aujourd’hui et traque celle de demain. On construit au plateau un univers sensible qui se joue de peu de mots et lutte contre la tétanie, qui s’écrit au travers des corps, des objets, des sons et de la lumière. Cette création théâtrale et chorégraphique, traversée par l’espoir et l’humour, suscite ainsi la mise en action joyeuse de nos imaginaires et des émotions qui nous agitent. Ce projet est fondé sur des questionnements activés par l’état de la planète, ses dérèglements climatiques alarmants, et de la difficulté « à faire avancer le schmilblick ». Questionnements qui pourraient se formuler ainsi : « Comment j’habite mon existence » ? ou « Qu’est-ce que je choisis d’entretenir comme rapport avec le monde ? », le monde incluant sans hiérarchie soi, les autres et l’environnement. Se poser ces questions, lire des choses sur ce sujet, a très rapidement amené Pauline Ringeade à chercher les auteurs, chercheurs, dessinateurs qui ont exploré en profondeur ces questions. Les œuvres rassemblées pour penser ce spectacle (Ici de Richard McGuire, Matière d’être vivant de Baptiste Morizot, Retrouver l’aube de Jean-Claude Ameisen, Comment la terre s’est tue, pour une écologie des sens de David Abram et La recomposition des mondes d’Alessandro Pignocchi. ») sont des sources d’inspiration philosophique, des outils à partager pour ouvrir notre perception et nos émotions.

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l’étang

GISÈLE VIENNE, ROBERT WALSER Théâtre / Réalité vacillante coproduction CCAM

DATES

Report 19/20 VEN 29 + SAM 30 JANVIER ― 19:00

TARIF

03 > 12€

DURÉE 80 MIN

D’après l’oeuvre originale Der Teich (L’Étang) de Robert Walser • Conception, mise en scène, scénographie : Gisèle Vienne • Interprétation : Adèle Haenel, Ruth Vega Fernandez • Direction musicale : Stephen F. O’Malley • Musique originale : Stephen F. O’Malley & François J. Bonnet • Lumière : Yves Godin • Dramaturgie : Gisèle Vienne (crédits complets sur centremalraux.com). © Estelle Hanania

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L’Étang (Der Teich) est un drame familial qui se distingue du reste de l’œuvre de Robert Walser (1878-1956) : c’est un texte privé que le jeune écrivain avait offert à sa sœur et l’unique qu’il écrira jamais en suisse-allemand. C’est l’histoire d’un enfant qui se sent mal aimé par sa mère et simule, au comble de son désespoir, un suicide pour vérifier l’amour qu’elle lui porte. Quels sont vraiment les enjeux ici ? Qu’est-ce qui se joue entre les lignes et sur scène ? Quelles sont les différentes strates de langues, des narrations aux paroles, formulables ou non, qui composent notre perception, notre compréhension et nos échanges ? Ces questionnements sont mis en abyme à travers le texte de Robert Walser et le dispositif scénique : Adèle Haenel et Ruth Vega Fernandez incarnent respectivement un et deux personnages tout en prêtant leurs voix aux autres, figurés par quinze poupées. Sur le plateau, les huit scènes et les dix-sept corps sont exposés en permanence. Coexistent ici plusieurs niveaux de perceptions de la réalité et de la temporalité, de l’intériorité et de l’extériorité. Interrogeant les conventions du théâtre et de la famille, L’Étang pose notamment la question, dont l’aspect essentiel fait vaciller, de ce que l’on voit, la représentation partagée de la réalité, la norme sociale. GISÈLE VIENNE Gisèle Vienne est une artiste, photographe, chorégraphe et metteure en scène franco-autrichienne. Après des études de philosophie et de musique, elle se forme à l’Ecole Supérieure Nationale des Arts de la Marionnette. Elle travaille depuis régulièrement avec, entre autres collaborateurs, l’écrivain Dennis Cooper, les musiciens Peter Rehberg et Stephen O’Malley, Etienne Bideau-Rey et l’éclairagiste Patrick Riou. Dix pièces mises en scène par Gisèle Vienne tournent régulièrement dans le monde entier dont I Apologize (2004), Kindertotenlieder (2007), This is how you will disappear (2010), LAST SPRING : A Prequel, installation pour une poupée robotisée (2011), The Ventriloquists Convention (2015) et Crowd (2017). Gisèle Vienne a conçu la mise en scène du texte de Robert Walser, l’Étang (Der Teich), dont la première a eu lieu au TNB de Rennes en novembre 2020.

ADÈLE HAENEL & RUTH VEGA FERNANDEZ Adèle Haenel - Saluée par la critique et dotée d’un talent précoce, Adèle Haenel est nommée aux César dans la catégorie du meilleur espoir féminin en 2008 (Naissance des pieuvres) et 2012 (L’Apollonide). Elle obtient deux Césars en 2014 et 2015, celui de la meilleure actrice dans un second rôle dans Suzanne, puis celui de la meilleure actrice pour Les Combattants. Elle est nommée en 2018 pour le meilleur second rôle pour le film 120 battements par minute, ainsi que pour le César de la meilleure actrice pour son interprétation dans le film En liberté ! en 2019 et pour Portrait de la jeune fille en feu en 2020. Parallèlement au cinéma, elle fait ses débuts aux théatre en 2011 dans une mise en scène de La mouette par Arthur Nauzyciel et alterne depuis entre projets de théatre et de cinéma. Ruth Vega Fernandez - Elle grandit entre l’Espagne et la Suède où elle se forme à l’Académie de danse et à l’Opéra Royal de Göteborg. A 17 ans, elle intègre l’ENSATT (École Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre) puis la troupe du Théâtre National Populaire de Lyon. De retour en Suède, elle obtient l’un des rôles principaux dans la série Upp Till Kamp / How Soon Is Now (prix FIPA d’Or et Prix Italia). En 2017, elle reçoit le Guldbagge Award for Best Actress in a Supporting Role pour Gentlemen realisé par Mikael Marcimain. Elle enchaîne depuis des premiers rôles au cinéma, à la télévision et au théâtre.

CONTACT PRESSE Alma Office annelise@alma-office.org / alix@alma-office.org

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à poils

ALICE LALOY, LA COMPAGNIE S’APPELLE REVIENS performance / installation plastique

DATES

Séances tout public (dès 03 ans) MER 03 FÉVRIER ― 10:00 + 15:30 ― Séances scolaires MAR 02 + JEU 04 FÉVRIER ― 10:00 + 15:00 VEN 07 FÉVRIER ― 10:00

TARIF

03 > 12€

DURÉE 40 MIN

Mise en scène et écriture: Alice Laloy • Interprétation : Julien Joubert, Yann Nédélec & Dominique Renckel • Assistanat à la mise en scène : Stéphanie Farison • Musiques : Csaba Palotai • Scénographie : Jane Joyet, assistée par Alissa Maestracci (crédits complets sur centremalraux. com) © Jean Louis Fernandez

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Alice Laloy signe avec sa dernière création À poils, un spectacle décoiffant, telle une danse de flight-cases qui tournoient et donnent le tempo d’un vieux rock qui crépite. Ils sont trois roadies aux gros bras poilus, blousons de cuir cloutés, démarches de rockeurs bourrus, et c’est un festival de surprises qui s’annonce. Cette rencontre inattendue bouscule joyeusement et devient prétexte à la fabrication d’une mystérieuse « poilosphère » in situ. Tous poils hérissés, nous sommes emportés dans cette drôle d’installation hirsute où le poil, dans tous ses états, devient une seconde peau, une fête foraine, un cocon doux et coloré. Une ode à la tendresse, à rebrousse-poil des idées reçues. DU VIDE À UN COCON VELU

ALICE LALOY

À Poils se construit comme une progression : deux métamorphoses opèrent parallèlement sur scène. D’un côté, les trois roadies poilus deviennent chaque minute un peu plus doux, amusés, jusqu’à nous chanter une chanson sonorisée par une guitare électrique elle-même velue. De l’autre, l’espace vide se transforme et se mue en un cocon poilu, charnu, épais et gonflé. À poils est imaginé comme une performance scénographique. Le spectateur assiste à la construction d’un univers doux, métaphorique et sensible. Cet espace évolutif devient peu à peu le prétexte à la rencontre entre acteurs et spectateurs.

Alice Laloy est issue de l’école du Théâtre National de Strasbourg. Pendant son cursus, elle découvre la marionnette et s’interroge sur cette autre manière d’aborder le théâtre. Elle crée La Compagnie S’appelle Reviens en janvier 2002 et, à partir de 2009, se consacre uniquement aux créations de celle-ci. Elle reçoit le Molière du spectacle jeune public pour sa création 86 CM. En 2011, elle crée le spectacle jeune public Y es-tu ?, puis Batailles et Rebatailles en 2012. En 2013, l’Institut International de la Marionnette lui remet le prix de la Création/Expérimentation.

« Pas de gradin, pas de coussins, seuls trois roadies barbus et cloutés et leurs caisses dans un grand espace vide. De ce point de départ, l’improbable rencontre entre les spectateurs et ces étranges transporteurs devient le prétexte à la fabrication in situ d’un cocon-abri velu. Partir de l’expérience du vide pour expérimenter l’apparition de ce cocon, sensuel et raffiné, sous lequel le poil devient au beau milieu de nulle part, un chant décalé, une ode à la tendresse. J’observe que l’adulte en contact de l’enfant convoque en lui-même sa propre tendresse. Comme si, face à l’enfant, l’adulte s’adoucissait. Cette métamorphose m’intéresse. Ce n’est pas l’enfant qui est tendre à priori. Ni l’adulte. C’est l’alchimie de la rencontre qui, en opérant, donne à l’adulte la faculté de se retourner comme une chaussette côté velours. C’est sur cette observation que je bâtis la trame narrative de ‘‘À poils’’. Le temps du spectacle devient le temps de l’expérience selon laquelle trois ogres révèlent petit à petit leur ‘‘face douce’’ aux spectateurs. »

Ses projets d’écriture Sous ma peau/Sfu.ma.to (2015) et Ça dada (2017) sont lauréats de la Commission nationale d’Aide à la création de textes dramatiques – CNT- Artcena. Alice Laloy est aussi lauréate du programme Hors les murs 2017 de l’Institut Français pour développer sa recherche photographique Pinocchio(s) en Mongolie. Faisant suite à cette résidence, elle écrit une première version de Pinocchio (live), performance réunissant treize enfants danseurs du Conservatoire à Rayonnement Régional de danse de Paris et treize jeunes adultes acteurs-manipulateurs. En 2020, elle crée À poils au CDN de Colmar (avec lequel elle est associée) et Death Breath Orchestra au Nouveau Théâtre de Montreuil.

CONTACT PRESSE Alice Laloy annelise@alma-office.org www.sappellereviens.com

ALICE LALOY 27


mahmoud et nini HENRI JULES JULIEN théâtre / comédie de moeurs

DATES

MER 03 + VEN 05 + SAM 06 FÉVRIER ― 19:00

Texte, mise en scène : Henri jules Julien • Interprétation : Virginie Gabriel, Mahmoud El Haddad • Dramaturgie : Youness Anzane et Sophie Bessis • Remise en jeu : Nathalie Pivain • Traductions : Mahmoud El Haddad, Mireille Mikhail, Criss Niangouna (crédits complets sur centremalraux.com) © Fred Kihn

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TARIF

03 > 12€ (PLACES LIMITÉES)

DURÉE 60 MIN


Elle s’appelle Nini, il s’appelle Mahmoud. Ils se rencontrent et engagent une discussion. La situation pourrait être d’une infinie banalité. Mais elle ne l’est pas, parce qu’entre eux se noue quelque chose qui les dépasse. Cette comédie de mœurs orientaliste met en jeu la difficulté à se comprendre, les faux-semblants du langage, les préjugés tenaces, les malentendus qui s’installent d’une rive de la Méditerranée à l’autre. Peu à peu, se fait jour l’achoppement et la nécessité du dialogue entre les cultures. Une des grandes forces de ce théâtre provient du caractère concret de son écriture, qui puise directement dans le vécu des interprètes et de l’équipe de création, pour dessiner des personnages d’une complexité d’autant plus troublante qu’elle échappe au premier regard. Rien, ni personne n’est vraiment ce qu’il semble être dans cette comédie. UNE COMÉDIE DE MOEURS ORIENTALISTE Mahmoud est égyptien. Nini française. Mahmoud est noir, Nini blanche. Mahmoud est un homme et Nini une femme. Mahmoud parle arabe, Nini français. On pourrait continuer cette liste de contraires qui semblent mener à l’incompréhension. Mais voilà : par l’entremise du metteur en scène Henri jules Julien, les deux acteurs montent un spectacle sur leur rencontre. Des frictions d’identités aux doutes idéologiques, des clichés aux formules toutes faites et maladroites, des malentendus causés par la traduction instantanée aux tours et détours pour tenter d’entrevoir qui on est et qui est l’autre : les péripéties du langage et de l’être sont la matière même de Mahmoud et Nini, un spectacle qui questionne la « rencontre interculturelle » et ses méandres, quand on veut avec sincérité s’approcher de l’autre. « On sait ce qu’est ‘‘l’orientalisme’’ théorisé par Edward Saïd : la vision occidentale du Moyen-Orient et les implications de cette vision en termes de colonisation et d’impérialisme culturel. Il est aussi un orientalisme ordinaire, à hauteur de femme et d’homme, qui nourrit le regard porté sur l’oriental jusque dans les situations de rencontre banale. Mahmoud et Nini aborde concrètement le problème : c’est le spectacle de la recherche d’une entente sur une façon adéquate de se décrire et de se comprendre. »

CONTACT PRESSE Henri jules Julien henri.jules.julien@gmail.com

NOTE D’INTENTION Henri jules Julien fait du théâtre, des créations radiophoniques (France Culture), de la traduction et de la production. Il est familier des mondes arabes d’où il traduit des poétesses (Rasha Omran, Carol Sansour, Malaka Badr...), produit sur les scènes européennes des artistes égyptiens (Ahmed El Attar, Hassan El Geretly...), marocains (Youness Atbane, Khalid Benghrib...), syriens et libanais. Il signe avec Mahmoud et Nini son troisième spectacle dont l’idée est née au Caire. « Une artiste cairote me demanda quels étaient mes projets. Je répondis que j’allais travailler sur l’orientalisme. [...] Elle me parlait alors des préjugés qu’on pouvait avoir sur elle, mais aussi d’un déséquilibre de curiosité qui fait que des occidentaux se permettent de lui poser des questions déplacées sous prétexte qu’elle est femme et musulmane. Bien sûr ses interlocuteurs ne la visaient pas personnellement, mais elle subissait ces intrusions et voyait comment des préjugés « en toute innocence » se transmettent, se banalisent et s’imposent, notamment sous la forme de questions anodines. Bien entendu, à l’inverse, il y a de nombreux préjugés des ‘‘orientaux’’ sur les ‘‘occidentaux’’, mais comme l’écrivait récemment l’historien Gérard Noiriel : ‘‘Ce qui différencie les êtres humains, ce n’est pas le fait d’avoir ou non des préjugés, mais de pouvoir ou non les imposer aux autres.’’ Avec cette ouverture en tête, j’ai organisé une rencontre interculturelle conçue comme une expérimentation de préjugés. Bien avant cela, Virginie et Mahmoud, que je connaissais séparément, m’étaient apparus comme un couple de scène évident. Je leur ai donc proposé de s’avancer ensemble dans la rencontre de l’autre, en s’enregistrant et en tâchant de n’éviter aucune idée préconçue, aucun piège du regard sur l’autre. »

HENRI JULES JULIEN 29


Knusa / Insert coins + Shadowpieces

DATES

CINDY VAN ACKER, CIE GREFE danse / image / son

TARIF

JEU 11 + VEN 12 FÉVRIER ― 19:00

03 > 12€ (PLACES LIMITÉES)

DURÉE 35 MIN

KNUSA / INSERT COINS Chorégraphie et interprétation : Cindy Van Acker • Images : Christian Lutz • Musique : Mika Vainio • Son : Denis Rollet • Production de la performance : Cie Greffe • Production de l’exposition : Christian Lutz et Images Festival Vevey SHADOWPIECES Conception : Cindy Van Acker • Chorégraphie : Cindy Van Acker en collaboration étroite avec les interprètes • Interprétation : Stéphanie Bayle, Anna Massoni • Musique : “No Birds” de Fred Frith choisie par Stéphanie Bayle, ‘‘Drei Klavierstücke, Opus 11’’ d’Arnold Schoenberg choisie par Anna Massoni • Son: Denis Rollet (crédits complets sur centremalraux.com) © Simon Letellier / Olivier Oberson

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Cindy Van Acker invente un mouvement si acéré qu’il semble pouvoir laisser une trace cristalline dans l’air. Elle pratique un art de l’épure avec une constance hypnotique. Ce programme permet de découvrir deux aspects de son travail à travers trois projets. Tout d’abord, il y a Knusa qui se situe à la croisée des univers créatifs de la chorégraphe Cindy Van Acker, du photographe Christian Lutz et du musicien Mika Vainio. Mouvement tranchant, Nevada de cauchemar où les plus faibles sont laissés au bord du chemin et musique électronique dépouillée constituent une performance fascinante d’un minimalisme parfaitement maîtrisé et puissamment incarné. Ensuite, il y a les Shadowpieces, solos développés par Cindy Van Acker avec les interprètes Stéphanie Bayle et Anna Massoni. Chaque pièce est écrite sur mesure et tente de prendre en compte le danseur d’un point de vue physique et sensible. Les Shadowpieces se déploient dans la Scène Nationale, à la rencontre d’une artiste dont le geste dévoile l’indicible.

« Faire du corps une puissance qui ne se réduit pas à l’organisme. Faire de la pensée une puissance qui ne se réduit pas à la conscience. »

GILLES DELEUZE

KNUSA VU PAR CINDY VAN ACKER

SHADOWPIECES

« Un jour, Christian Lutz m’envoie l’image du lieu où il se trouve pour faire la mise en espace de son exposition photo Insert Coins à Vevey. Ambiance underground, béton, obscurité, froid. Durant les heures qui suivent, cet espace me hante, fait surgir en moi l’envie de danser. Je prends en main son livre Insert Coins et je m’inonde de l’univers de ses images incisives. Les mouvements surgissent. [...] Je tiens l’essence du projet qui n’en est pas encore un. Simplement un appel libre de toute contrainte de production, du devoir d’écrire des mots avant même d’avoir bougé un bras, de coller des images sur ce qui n’est pas encore. Les images sont là avant tout autre chose.

Shadowpieces englobe la création de onze solos d’une dizaine de minutes chacun, avec l’idée de travailler très intimement avec chaque interprète. « Le format solo permet un dialogue plus étroit entre les protagonistes, un travail nourri de plus de profondeur, d’intimité et d’empathie. J’ai envie de laisser à chacun.e une grande part de liberté durant la recherche en studio : c’est le danseur qui va choisir sa musique, dans un réservoir de morceaux que j’ai constitué avec des pièces électroniques et des titres instrumentaux qui traversent le siècle passé. Chaque solo est écrit sur mesure pour l’interprète, selon ses qualités de mouvement, ses morphologies, ses sensibilités et dynamismes, ce qui le préoccupe aujourd’hui. Je cherche à prendre en compte tout ce qui le met en singularité par rapport à moi. Les axes de composition s’élaboreront avec l’interprète, la seule visée prédéterminée par moi étant la relation intense à la musique. Les solos de Shadowpieces ont pour but d’identifier la couleur, l’énergie et l’expressivité de chaque danseur. »

Le 20 octobre 2016, je me rends à Vevey, on m’ouvre l’espace et j’y reste quelques heures. Seule parmi les images, je mesure l’espace, compte les colonnes, analyse la lumière, danse, Mika Vainio dans les oreilles. Après cette immersion, je fais surface, si Christian est d’accord, c’est parti. Mon corps se met en route en toute liberté, mue par une ambiance souterraine, un désir illicite. J’avance ainsi, dansant sur le balcon de l’hôtel à Orléans, dans la salle de bain, dans mon salon, attendant la disponibilité de passer des heures en solitaire dans mon studio. Assez d’heures et autant de solitude désinvolte pour permettre à Knusa de voir le jour dans Insert Coins à Vevey le 17 décembre 2016. »

CONTACT PRESSE Olivier Stora olivier.stora@ciegrefe.org 31


désobéir pièce d’actualité n°9 JULIE BERÈS théâtre / désobéissances civiles

DATES

Dès 12 ans JEU 18 + VEN 19 FÉVRIER ― 19:00

TARIF

03 > 12€

DURÉE 75 MIN

Conception et mise en scène : Julie Berès • Interprétation : Ava Baya, Lou-Adriana Bouziouane, Charmine Fariborzi, Séphora Pondi en alternance avec Sonia Bel Hadj Brahim, Déborah Dozoul, Bénicia Makengele • Texte : Julie Berès, Kevin Keiss, Alice Zeniter (crédits complets sur centremalraux.com) © Axelle de Russe

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Quatre jeunes femmes investissent l’espace de la scène dans une parodie de défilé. C’est le prélude à un assaut sans merci qui sera donné une heure durant contre tous les tabous qui entravent leurs destins. Conçu à partir de témoignages de femmes collectés à Aubervilliers, Désobéir s’appuie sur une base presque journalistique. De manière simple et directe, les quatre actrices assènent des récits de vie d’une force renversante. Parfois, au milieu de cette tornade, s’entrouvrent des brèches sensibles qui donnent à Désobéir une profondeur bien supérieure à toute forme de pamphlet ou de théâtre à thèse. Julie Berès et Kevin Keiss ont su réinventer un théâtre du réel à hauteur des humanités. Face à la dureté de l’existence, face à toutes les assignations qu’ont à subir ceux qui vivent dans les quartiers populaires, ces quatre comédiennes se tiennent droites et fières et redonnent tout son sens au mot « désobéissance ». Le Théâtre de La Commune d’Aubervilliers passe depuis plusieurs saisons commande à des artistes en leur posant une unique question : «La vie des gens d’ici, qu’est-ce qu’elle inspire à votre art ? ». Les pièces d’actualité interrogent le réel, avec pour ambitions d’y trouver une nouvelle beauté et d’inventer un art plus juste. JULIE BERÈS & KÉVIN KEISS Née en 1972, Julie Berès est metteure en scène. Dans le paysage théâtral français, elle a la caractéristique de traduire sur scène les contours d’un « espace mental », loin de toute forme de naturalisme, et de concevoir chaque spectacle comme un « voyage onirique » où se mêlent éléments de réalité (qui peuvent être apportés par des textes, ainsi que par une collecte de témoignages) et imaginaire poétique. Julie Berès revendique une « pratique collégiale » dans l’élaboration des spectacles, en réunissant autour du plateau chorégraphes, vidéastes, scénographes, plasticiens, scénaristes, créateurs lumières… Elle fonde la Cie Les Cambrioleurs en 2001. Né en 1983, Kévin Keiss est auteur, traducteur, dramaturge, docteur en lettres classiques, enseignant et metteur en scène. Il a été programmé au Festival d’Avignon 2016 pour Ceux qui errent ne se trompent pas, pièce écrite en collaboration avec Maëlle Poésy, et en 2019 pour Sous d’autres cieux, une adaptation de l’Énéide qu’il signe dans une mise en scène de Maëlle Poésy. Il est l’auteur de deux textes jeunesse, Love me tender (Éd. En Acte(s)) et Je vous jure que je peux le faire (Ed. Actes Sud).

UN THÉÂTRE POUR S’INVENTER SOI-MÊME « Avec chacune des jeunes femmes participant auspectacle, nous avons entrepris avec Alice Zeniter et Kevin Keiss de tracer les contours de ce que l’on pourrait nommer ‘‘un théâtre de la capacité’’. En d’autres termes, comment leurs témoignages directs ébranlent nos/leurs grilles de perceptions, d’interprétations, de compréhensions, de représentations à travers la parole et les corps ? ‘‘Organiser le pessimisme’’ pour reprendre la formule de Walter Benjamin, c’est d’abord le partage de nos expériences. C’est ce qui permet de faire nôtres nos héritages. D’en choisir ce que l’on veut pour devenir qui l’on souhaite. C’est ne pas laisser les forces de destruction médiatique nous assigner place et pensée. Se raconter, raconter l’opposition, la transgression, la résilience, c’est façonner qui l’on est, qui l’on a voulu devenir. C’est construire, obstinément, du sens là où il n’y en avait pas. La question qui nous occupe en permanence c’est : comment s’invente-t-on soi-même ? Chacune à sa manière témoigne d’un NON, posé comme acte fondateur. Non aux volontés du père, non face aux injonctions de la société, de la famille, de la tradition. Non face à la double peine que sont le racisme et le machisme. S’opposer pour pouvoir danser tous les jours, faire du théâtre, écrire, prier. Arracher sa liberté. Nous souhaitions raconter l’histoire de victoires, de victorieuses, d’obstinées, de désobéissantes. »

JULIE BERÈS

CONTACT PRESSE Plan Bey / Dorothée Duplan bienvenue@planbey.com www.lescambrioleurs.fr 33


tenir le terrain GILLES ROCHIER exposition / bande dessinée

DATES

MAR 09 MARS > JEU 22 AVRIL ― Vernissage MAR 09 MARS  19:00

HORAIRES D’OUVERTURE

MAR > VEN  14:00 > 19:00 SAM 13 MARS + SAM 10 AVRIL  14:00 > 18:00

ENTRÉE LIBRE 34


Gilles Rochier sait raconter la vie dans les quartiers populaires à hauteur d’humanités. Il évite les clichés en mettant dans ses narrations beaucoup d’empathie et un redoutable sens de l’observation. Il parle de l’âpreté du quotidien, de la difficulté à finir le mois, mais aussi de joies. Il le fait avec son style graphique d’autodidacte, presque fragile et tordu. Et cette étrangeté du dessin accroit encore l’acuité de ces récits de vies qui tentent de frayer leur chemin malgré les difficultés. Gilles Rochier décrit son rapport à son environnement en ces termes : « J’ai pas choisi de faire de la BD de banlieue. C’est juste que c’est là que j’habite. Et je parle depuis moi-même, donc forcément le décor c’est ça. La banlieue je la déteste autant que je l’aime. Pour moi, les grands ensembles, les tours, ces trucs qui tirent vers le haut, c’est mes petites montagnes à moi. Je les regarde changer au fil des saisons, en couleur l’été avec les fenêtres qui s’ouvrent et le linge qu’on sort, grises en hiver.» Gilles Rochier décrit et raconte le monde en lui conférant dignité et beauté, par la sensibilité de son regard. GILLES ROCHIER Né en 1968, Gilles Rochier vit et dessine en banlieue parisienne. En 1996, il crée le fanzine Envrac (22 numéros) qu’il réalise seul. Il va ensuite publier des livres chez les éditeurs indépendants Groinge, Warum et surtout Six Pieds sous Terre, où il édite successivement Temps mort (2008), TMLP, ta mère la pute (2011), qui obtient le pris révélation au festival de la bande dessinée d’Angoulême en 2012, et La petite couronne (2017). Ces trois ouvrages racontent la banlieue loin des clichés. Elle est un terrain de jeu et de création pour Gilles Rochier, qui y observe notre société avec ses misères, ses difficultés mais aussi ses joies et ses petits bonheurs. Son travail sur les grands ensembles et ses paysages s’accompagne d’une réflexion sur le temps qui passe. Son trait vacillant raconte comment les lieux façonnent les vies, de l’enfance à l’âge adulte. Gilles Rochier a également collaboré avec d’autres auteurs dont Fabcaro et Nicolas Moog. Par ailleurs, il est engagé auprès de publics dits « empêchés » et mène des actions de sensibilisation dans des hôpitaux, des prisons et des actions pédagogiques dans des écoles. Soucieux de transmettre son expérience, il tente de partager sa passion d’auteur et de raconteur d’histoires. En 2018, le festival d’Angoulême lui consacre une exposition rétrospective qui permet à un plus large public de découvrir l’étendue de son œuvre.

« J’ai commencé à dessiner dès que j’ai pu tenir un crayon et je ne l’ai jamais lâché. Je n’ai jamais pris de cours de dessin ni fait d’école, trop fainéant, trop branleur. Je découvre la bande dessinée avec Métal hurlant, c’est décidé je veux faire ça comme métier. N’ayant aucune volonté à l’époque pour me lancer sur un projet de livre, je laisse tomber facilement, alors j’attaque la peinture, mais sur les murs et la nuit. J’enchaîne sur la toile pendant deux ans, tout seul dans mon coin. Puis je découvre le monde du fanzine. Le fait de faire de la bande dessinée, sans avoir besoin des gros éditeurs me ravit, Envrac naît en septembre 1996. J’y raconte des histoires qui me sont arrivées dans mon quartier en faisant intervenir quelquefois des amis sans tomber dans les clichés classiques de la banlieue. J’essaye de parler juste, de toujours rester en action. Je tente de monter des projets de réinsertion par la bande dessinée, la narration graphique moderne. Grâce à mon éditeur et à cette nouvelle visibilité, je vais me confronter au public « empêché » et à celui des écoles. Le fait d’être autodidacte me permet d’expliquer à n’importe qui comment on peut raconter une histoire avec des cases et des bulles... j’ai pas de grande vérité, mais j’ai bien l’impression que j’aurai toujours un truc à raconter, que je serai jamais à sec. Je viens de l’auto-édition, et ça... c’est important. C’est un truc, quand tu as capté la liberté que cela peut te donner, en terme éditorial, tu ne peux plus t’en passer. »

GILLES ROCHIER Commissariat : Marc Pichelin et Camille de Singly • Production : Agence Culturelle Départementale DordognePérigord, Amicale Laïque de Bassillac, Les Requins Marteaux.

CONTACT PRESSE Marc Pichelin marc.pichelin@wanadoo.fr envraccity.wordpress.com 35


stands-alone (polyphony) LIQUID LOFT danse / performance / révéler l’indicible

DATES

JEU 11 + VEN 12 MARS ― 19:00

LIEU

MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE NANCY

TARIF

03 > 12€

DURÉE 70 MIN

Direction artistique et chorégraphie : Chris Haring • Interprétation et chorégraphie : Luke Baio, Stephanie Cumming, Dong Uk Kim, Katharina Meves, Dante Murillo, Anna Maria Nowak, Arttu Palmio, Hannah Timbrell • Composition sonore : Andreas Berger (crédits complets sur centremalraux.com) Un projet proposé en partenariat avec le Musée des Beaux-Arts de Nancy et soutenu par le Forum culturel autrichien. © haring

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Huit corps disséminés dans les salles d’un musée semblent exister indépendamment les uns des autres au sein de bulles sonores et chorégraphiques. Chacun habite de curieuses danses qui dialoguent avec son propre univers mental et avec les œuvres qui l’entourent. L’une tente de mimer les paroles d’une chanson, un autre singe une parodie de vente aux enchères. Puis progressivement, ces objets isolés les uns des autres semblent converger pour former un saisissant canon chorégraphique. Pénétrer dans le monde de Liquid Loft constitue une expérience humaine et esthétique singulière qui nécessite d’accepter que rien ne se déroule de manière rationnelle. Avec eux, la vie emprunte les contours d’un rêve éveillé, la danse révèle l’invisible. STAND-ALONES

LIQUID LOFT & CHRIS HARING

Stand-Alones se compose de diverses symphonies de mouvements solistes, développées et mises en œuvre à différents endroits du musée des Beaux-Arts de Nancy. La composition chorégraphique consiste en une série de solos joués simultanément. À certains moments, ces solos se synchronisent et fusionnent en une polyphonie. Chaque performance solo est une composition utilisant une musique, un langage ou un son spécifiques. Cette pièce va bien au-delà de la mise en scène habituelle, car chaque performance solo développée par les danseurs est une «pièce de scène» originale en soi.

Depuis 2005, Chris Haring, chorégraphe autrichien, est le directeur artistique de la compagnie Liquid Loft. En collaboration avec l’artiste multimédia et compositeur Klaus Obermaier, il a développé les performances de vidéo danse D.A.V.E. et VIVISECTOR qui ont connu un succès mondial. Ses performances s’inspirent principalement de la science fiction et du corps humain en paysage cybernétique : un exemple est Fremdkörper, présenté à la Biennale de Lyon en 2004. On peut citer d’autres performances comme Kind of Heroes, Talking Head, la série Perfect Garden ou encore Running Sushi.

En octobre 2019, la compagnie Liquid Loft a été invitée au musée d’Art Moderne de Paris pour y développer une performance en lien avec l’espace architectural et les œuvres contemporaines présentées. Pour sa première au Leopoldmuseum de Vienne, Stand-Alones avait été conçu pour une gallerie d’exposition vide, dépourvue de peintures. Au musée d’Art Moderne de Paris, les œuvres n’ont pas été décrochées. Le travail chorégraphique des danseurs n’a pas été particulièrement influencé par les peintures exposées. Néanmoins, durant la performance de Stand-Alones, les visiteurs ont pu apprécier les collections sous un angle différent : la présence des danseurs dans l’espace a créé de légers changements de perspective et influé sur la durée pendant laquelle le spectateur occupe l’espace. De plus, l’environnement sonore créé spécialement par Liquid Loft pour relier accoustiquement les espaces, a offert de nouvelles associations d’idées liées à l’exposition. Cette expérience unique et inattendue sera reconduite au musée des Beaux-Arts de Nancy.

Liquid Loft a réalisé le spectacle d’ouverture du pavillon autrichien à l’Exposition universelle de Saragosse en 2008. Récemment, Chris Haring a chorégraphié des pièces pour des compagnies internationales comme la Jin Xing Dance Theatre de Shanghai, les Ballets de Monte-Carlo, la structure de danse contemporaine russe Dialogue Dance, le Staatstheater Kassel, le Contemporary Ballett Moscow ainsi que le Balletto di Roma et le Balé da Cidade de São Paulo. Il a remporté, en 2007, le Lion d’Or de la meilleure performance à la Biennale de Venise avec la série The Posing Project et Posing Project B – The Art of Seduction et, en 2010, il a reçu le prix de l’Artiste éminent décerné par le ministère fédéral autrichien des arts.

CONTACT PRESSE (EN / DE) Marlies Pucher info@liquidloft.at www.liquidloft.at 37


infini

BORIS CHARMATZ, [TERRAIN] danse / nombres / ivresses Chorégraphie : Boris Charmatz • Interprétation : Régis Badel, Boris Charmatz, Julien Gallée-Ferré, Maud Le Pladec, Fabrice Mazliah, Solène Wachter (crédits complets sur centremalraux.com) © Marc Domage

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DATES

MAR 16 + MER 17 MARS ― 19:00

TARIF

03 > 12€

DURÉE 70 MIN


infini… quelque chose qui n’a pas de limite en nombre ou en taille. Chorégraphe reconnu, Boris Charmatz défriche avec un appétit et une inventivité sans limite des horizons toujours renouvelés. Avec la sagacité qui le caractérise, Boris Charmatz a choisi comme point de départ une idée simple : « Les danseurs, depuis des siècles, comptent jusqu’à 4, 6 ou 8, puis recommencent… dans les chorégraphies modernes, il arrive qu’ils comptent de manière plus complexe, avec des treize et des cinq qui se combinent… mais qu’arriverait-il s’ils comptent à l’infini ?... » Lui et ses cinq acolytes donnent corps à cette obsession du dépassement sous la forme du compte et de ses variations : dates, signes, rythmes ou ritournelles, tout y passe. Fendant joyeusement les flots de la mathématique, on danse et compte en tous sens, à l’endroit ou à rebours, seul ou à l’unisson. Les nombres défilent, marquent la mesure, scandent le temps, s’accumulent comme pris par l’ivresse et s’élèvent jusqu’à défier l’infini. BORIS CHARMATZ Danseur, chorégraphe, auteur et directeur artistique de [terrain], Boris Charmatz soumet la danse à des contraintes formelles qui redéfinissent le champ de ses possibilités. La scène lui sert de brouillon où jeter concepts et concentrés organiques, afin d’observer les réactions chimiques, les intensités et les tensions naissant de leur rencontre. De 2009 à 2018, Boris Charmatz dirige le Musée de la danse, Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne. En janvier 2019, il lance [terrain], structure implantée en Hauts-de-France et associée au Phénix scène nationale de Valenciennes, à l’Opéra de Lille et à la Maison de la Culture d’Amiens. D’Aatt enen tionon (1996) à 10 000 gestes (2017), il signe une série de pièces qui ont fait date, en parallèle de ses activités d’interprète et d’improvisateur (notamment avec Médéric Collignon, Anne Teresa De Keersmaeker et Tino Sehgal). Boris Charmatz a en outre été invité au MoMA (New York), à la Tate Modern (Londres) et à l’Opéra national de Paris pour y présenter des créations exclusives et reconnues (Three Collective Gestures, If Tate Modern was Musée de la danse, 20 danseurs pour le XXe siècle).

CONTACT PRESSE Hélène Joy helenejoy@associationterrain.org www.borischarmatz.org

ENTRETIEN AVEC BORIS CHARMATZ (EXTRAIT) Gilles Amalvi : Au départ, infini est une projection, un fantasme de pièce chorégraphique pouvant absorber de très nombreuses idées liées à l’infini. Est-ce que les répétitions vous ont permis de resserrer ce fantasme ? Boris Charmatz : Plus le travail avance, et plus je sais que infini va être une pièce extrêmement cadrée. Pour prendre certaines idées que j’ai pu avoir au début, la pièce ne va pas commencer avant que les spectateurs entrent dans la salle, elle ne va pas se poursuivre au-delà des applaudissements, elle ne durera pas 4h, elle n’impliquera pas 200 danseurs... J’ai envie de réussir à convoquer l’infini à l’intérieur du cadre qui est celui d’une pièce de danse. C’est à l’intérieur de la partition que l’idée d’infini s’agite. C’est à l’intérieur de ce cadre qu’on meurt, qu’on ressuscite, qu’on se relève, qu’on continue... Pour le moment, il y a avant tout une partition orale de comptes : différentes manières de compter, différentes manières de mettre en relation les chiffres que nous allons énoncer et les corps. La pièce est structurée autour de ces différents modes de compte. Au début de la pièce, les chiffres seront très inscrits, liés au travail physique, avec une sorte de liaison thématique assez évidente. Et au bout d’un moment, en entrant dans les nombres premiers, nous allons passer à un système plus abstrait, où la chorégraphie se détache d’une liaison thématique avec les nombres, tout en se transformant en permanence. Nous allons conserver l’énergie, l’intensité du compte, tout en nous détachant de la dimension symbolique ou imaginaire. G. A : Quels types de variations vont produire ces changements de mode au niveau de la partition physique ? B. C : Il y a une tension dans cette pièce entre son aspect chaotique, improvisé, et son caractère très écrit, très cadré. Le mode physique ne va pas se transformer brutalement lors des changements de compte, il s’agit plutôt d’un fondu enchaîné donnant lieu à de nombreuses variations. Le cours des corps et le cours des nombres ne vont pas toujours cheminer en parallèle. Ce qui m’intéresse, ce sont ces moments de friction où la bouche dit quelque chose et où le corps essaie de se maintenir dans son état avant de se transformer. Par exemple, c’est peut-être après 40 scansions de « zéro » que le corps va finalement céder à la force d’inertie du zéro. infini consiste à manœuvrer des masses en mouvement, à leur faire opérer des virages, à les faire freiner ou accélérer. Parfois, des gestes viennent se coller aux chiffres de manière littérale, mais d’autres gestes s’en détachent, produisant un décalage. Cette pièce essaie de mettre en forme une lutte entre plusieurs tendances, plusieurs acceptations de la notion d’infini. Entre sa formalisation mathématique et ses occurrences physiques. Parfois, le corps précède la formulation chiffrée : il prend de vitesse le compte. Nous alternons entre des moments de mise en conformité du geste et du compte, où les deux lignes se recalent – et des moments qui laissent travailler le décalage et le trouble perceptif. Au niveau chorégraphique, il s’agit de manier des vitesses. Parfois, ça peut aller très vite, s’enchaîner à toute vitesse. PROPOS RECUEILLIS PAR GILLES AMALVI POUR LE FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS, MAI 2019

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Waynak

ANNABELLE SERGENT, COMPAGNIE LOBA théâtre / enfance / exil DATES

Séance tout public (dès 10 ans) JEU 25 MARS ― 19:00 ― Séances scolaires JEU 25 MARS ― 14:30 VEN 26 MARS ― 10:00 + 14:30

TARIF

03 > 12€

DURÉE 55 MIN

Écriture : Catherine Verlaguet, Annabelle Sergent [Texte publié chez Lansman Editeur] · Mise en scène : Annabelle Sergent assistée d’Hélène Gay · Interprétation : Laure Catherin, Benoît Seguin · Scénographie & vidéo : Olivier Clausse · Création lumière : Erwan Tassel · Création sonore : Oolithe [Régis Raimbault & Jeannick Launay] · Création costume : Thérèse Angebault (crédits complets sur centremalraux. com) © Delphine Perrin

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Waynak (« T’es où ? » en arabe) aborde l’histoire de Lili et Naji, deux mômes, deux adolescents que tout sépare : leurs cultures, leurs préoccupations, leurs visions du monde... Elle est née en France, lui vient d’un pays en guerre. Deux histoires opposées qui questionnent notre regard occidental et ce monde qui n’en finit pas de muter. Ceux que rien ne prédisposait à se rencontrer tissent par hasard des liens indestructibles, c’est le temps du partage, des incompréhensions et des décalages, de la fascination d’un monde qu’ils appréhendent du haut de leur adolescence. On ne peut comprendre la réalité de l’autre que de son propre endroit, et donc très partiellement. Mais peu à peu, la beauté et la force de leur rencontre amènent à la douceur d’un autre monde possible. On entrevoit de l’espoir, de la vie, la reconnaissance de l’autre sans peur, et c’est certainement ce qu’il y a de plus riche pour grandir. ANNABELLE SERGENT Issue du conte, Annabelle Sergent est auteure, metteure en scène et interprète. Elle fait partie de cette génération d’artistes qui investit le champ des arts de la parole en le bousculant, en interrogeant la narration au théâtre, en mêlant intimement écriture textuelle et écriture de plateau. Elle a écrit des formes autonomes qui ont irriguées les territoires ruraux, ainsi que des formes scéniques plus conséquentes qui jouent actuellement dans les Centres Dramatiques Nationaux et Scènes Nationales. Outre ses créations, Annabelle Sergent développe des formes de présence artistique sur les territoires et invente chaque médiation en résonance avec l’identité culturelle des lieux. Pour elle, s’adresser au jeune public c’est avant tout écrire de plusieurs points de vue : l’enfance, l’adulte, l’enfance de l’adulte. Elle s’entoure de collaborateurs artistiques (Vincent Loiseau, Anne Marcel, Hélène Gay) pour écrire, interroger la scène et rêver à des formes scéniques qui lui sont propres. Son esthétique, exigeante et audacieuse, seule-en-scène, plateau nu, avec pour seuls partenaires de jeu la scénographie lumière et la musique, vaut à sa pièce P.P. les p’tits cailloux une nomination aux Molières Jeune Public 2011. Travaillant à sa reconnaissance et à son développement, Annabelle Sergent a cœur de défendre la place du Jeune Public au sein de la grande famille du spectacle vivant. Elle est associée à différents réseaux : l’association Scènes d’enfance/ASSITEJ France, platO [plateforme jeune public des Pays de la Loire] et les PJP49.

LA CIE LOBA En 2001, Annabelle Sergent fonde la Compagnie LOBA. Elle mène depuis des activités de création, de diffusion, de rencontres artistiques à destination du jeune et très jeune public : « Échanger avec les différents publics, explorer ensemble une démarche créatrice permet de faire du théâtre un outil de réflexion sur le monde qui nous entoure ». Autour de ses spectacles et dans l’esprit de partage, d’échange et d’ouverture, la Compagnie LOBA imagine, en lien avec les structures accueillant les spectacles, des actions spécifiques à travers des projets dynamiques adaptés à tous les publics. Les thématiques de Waynak - l’Autre dans son altérité, la peur de l’autre, l’exil, le voyage, l’instinct de survie des peuples - questionnent, font débat : l’adulte est souvent désemparé face aux questions de l’enfant et ne sait d’ailleurs pas vraiment comment se positionner luimême. Il est donc apparu important à la compagnie de penser autour de la diffusion du spectacle des temps d’échanges, de partage et des actions de sensibilisation pour se questionner ensemble : Qu’est ce qui fait peuple ? Qu’est ce qui fait soi ? Qu’est ce qui fait l’autre ? Qu’est ce qui est mon problème et qu’est ce qui ne l’est pas... ? Peut-on / veut-on aider tout le monde ? Et comment ? Par ailleurs, depuis 2011, la Compagnie LOBA développe le padLOBA, qui est à la fois un lieu de création et un espace de débat pour les artistes et les professionnels du spectacle vivant.

CONTACT PRESSE Compagnie LOBA spectacles@cieloba.org www.cieloba.org

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sentinelles

JEAN-FRANÇOIS SILVADIER théâtre / grandes espérances Mise en scène, texte et scénographie : Jean-François Sivadier • Interprétation : Vincent Guédon, Julien Romelard, Samy Zerrouki • Assistant à la mise en scène : Rachid Zanouda • Son : JeanLouis Imbert • Lumières : Jean-Jacques Beaudouin • Regard chorégraphique : Johanne Saunier • Production : MC93 — Maison de la Culture de Seine-SaintDenis (crédits complets sur centremalraux.com) © pxfuel.com

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DATES

MAR 30 + JEU 31 MARS ― 19:00 JEU 01 AVRIL ― 19:00

TARIF

03 > 12€

DURÉE 130 MIN


Le point de départ de ce spectacle est un roman de Thomas Bernhard, Le Naufragé. Ce texte est construit comme une suite de variations musicales, dans laquelle l’écrivain interroge les rapports entre trois amis, tous les trois pianistes virtuoses, chacun promis à une brillante carrière de soliste : Wertheimer (celui que Bernhard appelle le naufragé), Glenn Gould et le narrateur lui-même. Leur histoire d’amitié se voit troublée par une cruelle équation dont la résolution aura des conséquences extrêmes : deux d’entre eux sont des virtuoses, mais le troisième est un génie. Écrite et conçue pour trois acteurs, la pièce se situe à l’endroit de l’aventure humaine et artistique, de la confusion des désirs et des sentiments, de la fraternité rompue, de la fatigue et de la tentation du renoncement. Une histoire comme un prétexte à interroger les vents contraires, les courants violents et antagonistes qui peuvent s’affronter, s’accorder ou se confondre dans le rapport secret que chaque artiste entretient avec le monde. JEAN-FRANÇOIS SILVADIER Jean-François Sivadier crée des spectacles dans lesquels un des enjeux principaux réside dans le questionnement de nos humanités à travers le prisme des acteurs. Son théâtre trouve sa profondeur dans son appétit de comprendre de quelle matière nous sommes tissés. Qu’il mette en scène des œuvres dramatiques ou des opéras, Jean-François Sivadier cherche encore et toujours à l’endroit de l’humain. Artiste associé au Théâtre National de Bretagne, il y porte à la scène de nouvelles versions de ses pièces Italienne scène et orchestre (2003) – qui obtient le Grand Prix du Syndicat de la critique – et Noli me tangere (2011). Parmi les autres mises en scène réalisées pour le Théâtre National de Bretagne, La Mort de Danton de Büchner (2005) – pour lequel il obtient un Molière –, La Dame de chez Maxim de Feydeau (2009), Le Misanthrope (2015) et Dom Juan de Molière (2016). Jean-François Sivadier présente au Festival d’Avignon La Vie de Galilée de Brecht, Le Roi Lear de Shakespeare (2007) et Partage de Midi de Claudel (2008). Depuis 2004, il travaille avec l’Opéra de Lille, où il met en scène Madame Butterfly (2004), Wozzeck (2007), Les Noces de Figaro (2008), Carmen (2010), Le couronnement de Poppée (2012) et Le Barbier de Séville (2013). Au festival d’Aix-en-Provence, il met en scène en 2011 La Traviata (qui entre au répertoire du Staatsoper de Vienne) et en 2017 Don Giovanni.

« Sentinelles, écrit et conçu pour trois acteurs, n’emprunte à Thomas Bernhard que son sujet, pour réinventer l’histoire de trois jeunes artistes. Eux aussi pianistes, eux aussi virtuoses. Niels, Swan et Raphael se rencontrent dans leur adolescence et deviennent, du jour au lendemain, inséparables. Reçus dans une prestigieuse école de musique, ils vont y passer trois ans, avant de se présenter à un concours international de piano à l’issue duquel, pour des raisons plus ou moins mystérieuses, ils se trouveront séparés pour toujours. Aussi dissemblables que complémentaires, chacun des trois admirant chez les deux autres, ce qui lui manque, les trois « meilleurs amis du monde », s’épaulent et se combattent dans un jeu d’équilibre délicat, entre leurs liens d’amitié indéfectibles et leurs différences fondamentales quant à leur rapport au monde et à la manière d’exercer leur art. Entre Swan, le contemplatif, obsédé par l’idée que l’art ne doit être qu’une tension vers la beauté et vers la joie, que la musique est un Dieu et le piano son temple ; Raphael, le rationnel qui jure que l’art n’est rien s’il n’est pas politique ; et Niels, l’artiste maudit qui s’obstine à vouloir se couper du monde jusqu’à la folie, les accords et désaccords du trio dessinent un chemin initiatique au bout duquel chacun a rendez-vous avec lui-même. Ici, comme chez Bernhard, un des trois ne vit pas sur la même planète. Swan et Raphael sont d’immenses musiciens mais l’autre est un génie. Face à Niels qui deviendra « le plus grand pianiste du monde », Swan abandonnera définitivement le piano et Raphael ouvrira une école de musique. Une aventure humaine et artistique où trois êtres à la fois liés et irréconciliables marchent ensemble, sur des chemins différents, et se tiennent, tant bien que mal, en équilibre, dans la confusion de leurs désirs, de leurs sentiments et de leurs démons : l’envie de se détacher du monde ou de lui ressembler, de parler pour lui ou de se taire, la fatigue et la tentation du renoncement, la compromission et le déni, l’ambition et l’orgueil, le rêve de fraternité et la rage de vaincre, l’esprit de compétition, la honte, la culpabilité, l’humiliation, l’indignation, le plaisir et la joie, la peur et le désir de plaire... »

JEAN-FRANÇOIS SIVADIER, JUIN 2019

CONTACT PRESSE MC93 / Frank Piquard piquard@mc93.com

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timeloss

AMIR REZA KOOHESTANI Théâtre / discours amoureux Une proposition en partenariat avec l’association Diwan en Lorraine. Spectacle en persan surtitré. Texte, mise en scène, scénographie : Amir Reza Koohestani · Interprétation : Mohammadhassan Madjooni, Mahin Sadri, et sur les vidéos Abed Aabest, Behdokht Valian (crédits complets sur centremalraux.com) © Amir Reza Koohestani

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DATES

MAR 06 + MER 07 AVRIL ― 19:00

TARIF

03 > 12€

DURÉE 60 MIN


Timeloss raconte l’histoire de deux comédiens, une femme et un homme, qui se retrouvent dans un studio pour réenregistrer les voix de la vidéo d’une pièce de théâtre qu’ils ont interprétée ensemble des années plus tôt. On y parle d’une rupture, ou plutôt du souvenir d’une rupture, d’un amour dont il semble dérisoire et vain de vouloir rallumer la flamme, du temps qui s’écoule inexorablement et des regrets que rien ne semble pouvoir dissoudre. L’art infiniment délicat d’Amir Reza Koohestani évolue sur le fil des émotions. Il hérite de la grâce de la culture et de la poésie persanes, tout en les transposant dans un contexte résolument contemporain. Deux acteurs aussi concrets qu’intenses, un dispositif scénique d’une grande simplicité, la douceur de la langue et une maîtrise consommée de l’allusion font de ce spectacle une plongée vertigineuse à la poursuite d’un temps irrémédiablement perdu. AMIR REZA KOOHESTANI Né en 1978 à Chiraz (Iran), Amir Reza Koohestani publie dès l’âge de 16 ans des nouvelles dans les journaux de sa ville natale. Il joue aux côtés des membres du Mehr Theatre Group avant de se consacrer à l’écriture de ses premières pièces : And The Day Never Came (1999) et The Murmuring Tales (2000). Avec Dance on Glasses (2001), sa troisième pièce, il acquiert une notoriété internationale. Suivent alors les pièces Recent Experiences (adaptation de la pièce des auteurs canadiens Nadia Ross et Jacob Wren, 2003), Amid the Clouds (2005), Dry Blood & Fresh Vegetables (2007), Quartet : A Journey North (2007), Where Were You on January 8th ? (2009), Ivanov (2011), The Fourth Wall (2012), Timeloss (2013) et Hearing (2015), toutes accueillies avec succès à travers le monde. En Iran, Amir Reza Koohestani et sa compagnie ont reçu les prix de “Meilleure compagnie de théâtre” (2010), “Meilleure pièce de l’année” en 2011 (Ivanov) et en 2013 (The Fourth Wall) et “Deuxième meilleure pièce de l’année” en 2014 (Timeloss). Amir Reza Koohestani a également remporté le Netpac Award au Festival International du Film de Berlin pour le film Modest Reception (2012), dont il co-signe le scénario avec Mani Haghighi.

“Il y a douze ans, lorsque je travaillais sur Dance on Glasses, je me souviens que nous avions moins de 50€ pour notre décor. Nous ne pouvions donc guère envisager de construire autre chose qu’une table et deux chaises. La salle où nous jouions n’avait que quatre projecteurs. À l’aide d’un peu de papier aluminium, nous les avons transformés en découpes. Dance on Glasses est donc devenu l’histoire de deux personnes qui n’avaient pas la force de se lever de leur place, avant tout parce que si elles se levaient, elles sortaient de la lumière. [...] Moins d’un an avant de monter la pièce, je m’étais trouvé dans une situation similaire, lorsque je me séparais de la fille que j’aimais. J’étais enfoncé dans mon fauteuil, au point où j’étais incapable de me lever. Partout, les gens connaissent cette expérience. [...] Douze ans plus tard, je reviens à Dance on Glasses. Le monde a changé. Je ne suis plus ce jeune homme en colère. [...] Timeloss est le fruit de cette période de mon travail. Une pièce qui ne propose pas de réponse, car son auteur est aussi échaudé que ses spectateurs. Mon théâtre continue d’être celui de l’incapacité des hommes et des femmes à se lever. Peut-être est-il devenu légèrement plus pessimiste. À la fin de Dance on Glasses, au moins, lorsque l’homme voyait qu’il allait tout perdre et que la femme allait le quitter, il se levait et allait vers elle, dans l’espoir de la retenir. Dans Timeloss, lorsque l’homme perd tout, il reste à sa place et se contente d’observer. Timeloss est une pièce sur le déni de soi. Elle traite du passé, non pour le regretter mais pour le rejeter. Plus précisément, elle ne traite pas du passé, mais du regard sur le passé. Peu importe donc que vous ayez vu Dance on Glasses, qui n’est là qu’un objet, un prétexte pour regarder en arrière.”

AMIR REZA KOOHESTANI, AVRIL 2014

CONTACT PRESSE Pierre Reis pierre.reis@mehrtheatregroup.com 45


NOROUZ, SOIRÉE PERSANE SEPIDEH RAISSADAT, POUYA, MANI ET NIMA KHOSHRAVESH Musique / Tradition DATES

VEN 09 AVRIL ― 19:00

TARIF

03 > 12€

DURÉE 60 MIN

Une proposition de l’association Diwan en Lorraine. Chant et sétâr : Sepideh Raissadat / ney : Mani Khoshravesh / sétâr : Nima Khoshravesh / kamanche : Pouya Khoshravesh / violoncelle : Lucile Fauquet / percussions : Jérôme Salomon (crédits complets sur centremalraux.com) © Eric Spiridigliozzi

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Vocaliste d’exception et grande joueuse de sétâr (luth iranien) Sepideh Raissadat est une figure remarquable du paysage culturel iranien. Elle fut à vingt ans une des premières femmes à se produire sur les grandes scènes de son pays depuis la révolution islamique. Elle s’associe aujourd’hui aux frères Khoshravesh pour un concert exceptionnel. Ceux-ci, nés au Mazandaran, une région du nord de l’Iran, sont aussi passés maîtres dans l’art de redonner vie aux traditions musicales de leur pays. Ils seront accompagnés pour l’occasion par la violoncelliste Lucile Fauquet et le percussionniste Jérôme Salomon. Pour ce concert, ils interpréteront des œuvres du compositeur Iranien Reza Ghassemi. À noter : une conférence Musicalité de la poésie persane proposée par Diwan en Lorraine et Manijeh Nouri aura lieu au CCAM le jeudi 08 avril à 19:00 (entrée libre). Manijeh Nouri est universitaire spécialiste de la langue et de la poésie persane et traductrice littéraire. Elle racontera et donnera à entendre les liens indissolubles qui se nouent depuis des siècles entre poésie et musique dans la culture persane. Elle sera accompagnée par Nima Khoshravesh au sétâr.

SEPIDEH RAISSADAT & POUYA KHOSHRAVEH

NOROUZ, FÊTE ANCESTRALE

Sepideh Raissadat a débuté sa carrière à l’âge de 19 ans aux côtés du célèbre compositeur iranien Parviz Meshkatian avec qui elle enregistre son premier album. Après de nombreuses représentations en Europe et en Amérique du Nord, Sepideh Raissadat a été invitée à se produire par des institutions prestigieuses telles que l’UNESCO, le Vatican ou encore des médias internationaux comme la BBC et la RAI.

Norouz (ou Nowruz, Nooruz, Navruz, Nauroz, Nevruz), qui signifie « jour nouveau », est une fête ancestrale qui marque le premier jour du printemps et le renouveau de la nature. Elle est célébrée chaque 21 mars dans plusieurs pays du Moyen-Orient (Azerbaïdjan, Inde, Iran, Kirghizistan, Pakistan, Turquie, Ouzbékistan). De nombreux rituels, cérémonies et événements culturels sont organisés, ainsi que des repas partagés en famille. Ces festivités annuelles sont notamment l’occasion d’apprécier la richesse de la créativité humaine, dans les costumes, les danses, la gastronomie, la poésie, la musique, les sports et l’artisanat. Célébrée depuis plus de 3 000 ans, la fête de Norouz promeut des valeurs de paix, de solidarité entre les générations et de respect de l’environnement. Depuis le 23 février 2009, l’UNESCO a fait de Norouz une journée internationale figurant dans la liste de l’héritage culturel du patrimoine mondial.

Pouya Khoshraveh commence le kamanche à l’âge de 10 ans. Il se produit en concert à travers l’Iran, en Allemagne (Berlin Festival, Philharmonies de Essen, de Hambourg et de Cologne), en France (Opéra de Lyon, Musée Dauphinois de Grenoble, Arsenal de Metz, Théâtre Raspail à Paris...), en Tunisie (Festival International de Carthage), en Indonésie (Festival International de Musique Soufie de Aceh), et en Italie (Errichetta Festival VI, VII, VIII). Il enregistre plusieurs disques de musique traditionnelle iranienne et collabore avec les musiciens et compositeurs Reza Ghassemi, Fardeen Karim Khavari, Siyamak Jahangiri, Ahmad Al Khatib, Youssef Hbeisch, la chanteuse espagnole Rosaria La Tremendita et le chanteur Irlandais Glen Hansard. Il se produit régulièrement avec ses frères Mani (ney, flûte) et Nima (sétâr, cordes pincées), formant ainsi le trio Khoshraveh.

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Diwan en Lorraine / Ridouane Atif ridouane.atif@gmail.com diwanenlorraine.net 47


vilain !

ALEXIS ARMENGOL, CIE THÉÂTRE À CRU Théâtre / film d’animation / chant / musique DATES

Séance tout public (dès 09 ans) JEU 15 AVRIL ― 19:00 ― Séances scolaires JEU 15 AVRIL ― 14:30 VEN 16 AVRIL ― 10:00 + 14:30

TARIF

03 > 12€

DURÉE 70 MIN

Écriture, conception, mise en scène : Alexis Armengol · Assistanat à la mise en scène : Cindy Dalle · Interprétation : Nelly Pulicani, Romain Tiriakian, Shih Han Shaw · Compositions musicales et chants : Romain Tiriakian, Camille Trophème · Dessins et film d’animation : Felix Blondel, Shih Han Shaw (crédits complets sur centremalraux.com) © Florian Jarrigeon

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Tout le monde connaît l’histoire du Vilain Petit Canard d’Andersen... Ici, Alexis Armengol nous parle de résilience, cette force que l’être humain est capable de déployer pour dépasser les blessures, les embûches, les coups à l’âme. La résilience, c’est aussi la métamorphose, la capacité à se relever et à grandir. Nous découvrons Zoé, une jeune orpheline à l’histoire déjantée et écorchée, aux émotions cabossées, à la carrosserie fragile. Au milieu d’une tempête, elle nous livre sa destinée, chante, dessine ses souvenirs, raconte les obstacles comme autant d’étapes constituantes de sa merveilleuse identité. Et puis il y a cette rencontre surtout qui la réchauffe, comme un refuge où elle peut se poser, respirer, s’offrir une renaissance. Emplie d’une énergie débordante, de coups de crayon et de pensées virevoltantes, Vilain ! est une fable optimiste qui déborde de vie.

« Il se dirigea alors vers eux, la tête basse, pour leur montrer qu’il était prêt à mourir. C’est alors qu’il vit son reflet dans l’eau : le vilain petit canard s’était métamorphosé en un superbe cygne blanc. » HANS CHRISTIAN ANDERSEN

C’est l’histoire d’une métamorphose. Zoé est orpheline. Elle s’apprête à nous raconter le conte d’Andersen et, comme prise dans le reflet d’un miroir, elle se retrouve déformée, abandonnée, au milieu d’une tempête. Elle tente de trouver refuge, et rencontre un ami qu’elle adopte pour quelques goûters de rire. Mais son passé la bloque, l’ancre, elle tourbillonne autour : dire, ne pas dire, « presque-dire » ? Zoé trouve sa voix, une voie pour s’ouvrir un avenir, s’offrir une renaissance. Elle traverse, chante et dessine ses souvenirs, les trous, les ronces, les obstacles comme autant d’étapes constituantes de sa merveilleuse identité.

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LA CIE THÉÂTRE À CRU Depuis 20 ans, Théâtre à cru et son metteur en scène Alexis Armengol, créent des spectacles où le spectateur est l’élément central. Que veut-on lui transmettre et comment ? Le texte se mélange à la musique, au dessin ou au film d’animation, pour construire des pièces qui cherchent à s’émanciper des codes habituels de la narration. Pour sa nouvelle création, Théâtre à cru associe partenaires de longue date et nouvelles collaborations. En 2018, il crée Vilain !, un spectacle où les dessins de Shih Han Shaw, les musiques, chants et sifflements de Romain Tiriakian et le jeu de Nelly Pulicani invente une voie commune. Vilain ! s’inscrit dans la lignée des spectacles tout public pour faire le pari d’un théâtre intergénérationnel qui défend l’imaginaire en tant que source d’enrichissement et de construction individuelle. Le spectacle invente ses propres lois et cherche à s’émanciper des codes habituels de la narration.

Alexis Armengol compagnie@theatreacru.org www.theatreacru.org

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Singspiele

MAGUY MARIN, DAVID MAMBOUCH, BENJAMIN LEBRETON danse / performance / visages / identités

DATES

MAR 20 + MER 21 AVRIL ― 19:00

TARIF

03 > 12€

DURÉE 60 MIN

Conception : Maguy Marin · Interprétation : David Mambouch · Scénographie : Benjamin Lebreton · Régie générale : Rodolphe Martin · Lumières : Alex Bénéteaud · Création sonore : David Mambouch · Son : Antoine Garry · Aide à la réalisation des costumes : Nelly Geyre(crédits complets sur centremalraux.com) © S. Rouaud

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Qu’est-ce qu’un visage ? Quels rapports entretenons-nous avec l’autre ? De quoi sont faites nos identités ? Feuille à feuille, couche après couche, Singspiele énumère les questions dans un mouvement ininterrompu d’une patiente beauté. On a connu Maguy Marin combattante, elle nous revient philosophe et toujours aussi engagée dans son art. Avec David Mambouch et Benjamin Lebreton, elle a imaginé un poème visuel d’une grande concision formelle et d’une remarquable profondeur. David Mambouch traverse l’espace de la scène, le visage masqué derrière une multitude de visages. Cet effacement déplace et interroge le regard au point de ne plus vraiment savoir qui nous fait face. Singspiele procède à l’effeuillage des humanités et des identités et s’impose avec une grande douceur comme une fascinante démonstration de pensée en mouvement. SINGSPIELE « L’histoire de chacun se fait à travers le besoin d’être reconnu sans limite ; l’amitié désigne cette capacité infinie de reconnaissance. Imaginer que ce besoin soit constamment celui d’autrui, que l’autre comme nous-mêmes soit livré à cette exigence et acharné à obtenir réponse, qu’il se dévore lui-même et qu’il soit comme une bête si la réponse ne vient pas, c’est à quoi on devrait s’obliger et c’est l’enfer de la vie quand on y manque. Le chemin de la reconnaissance, c’est l’infini : on fait deux pas, on-ne-peut-pas-tout-faire, mais personne n’ose justifier autrement que par un petit cynisme le recul devant une telle tâche... » C’est à partir de ce fragment d’un texte de Robert Antelme que Singspiele donne place à des visages, anonymes ou reconnaissables qui, apparaissant, captent notre regard avec l’étrangeté d’une perception inintelligible. Travail d’écoute de ce que précisément ou confusément ces visages nous disent de leurs corps absents, l’histoire particulière que ces visages muets portent, et qui nous échappera toujours. Ils nous parlent d’un lieu que J.L.Nancy nomme « le parler du manque de parole », un lieu « d’avant ou d’après la parole ». Quels mystères irréductibles se cachent derrière cette constellation de sensations qui nous arrive au contact d’autrui ? Du visage d’autrui ? Une épiphanie qui déborde ses expressions, révélant alors l’invisible d’un individu singulier là devant nous.

MAGUY MARIN Danseuse et chorégraphe née à Toulouse, Maguy Marin étudie la danse classique au Conservatoire de Toulouse puis entre au ballet de Strasbourg avant de rejoindre Mudra (Bruxelles), l’établissement pluridisciplinaire de Maurice Béjart. En 1978, elle crée avec Daniel Ambash le Ballet-Théâtre de l’Arche qui deviendra en 1984 la compagnie Maguy Marin. En 1981, une pièce la révèle au monde entier : May B., inspirée de textes de Samuel Beckett. En 2004, Umwelt, pièce radicale à l’écriture minimale et répétitive, défraie la chronique. Au cours de sa carrière, elle remporte plusieurs prix dont un American Dance Festival Award en 2003 et un Lion d’Or à la Biennale de Venise de 2016. Humour et résistance, austérité et jouissance, lucidité et poétique de l’engagement, Maguy Marin partage autant de convictions avec ses danseurs de toujours, qui plus que des interprètes, sont de véritables partenaires artistiques.

DAVID MAMBOUCH Auteur et metteur en scène, David Mambouch a écrit plusieurs pièces dont Kaveh Kanes, Terrible et Noires Pensées, Mains Fermes qu’il a mis en scène au Théâtre Les Ateliers à Lyon. Sa pièce Premières Armes a été mise en scène par Olivier Borle au TNP de Villeurbanne. Il écrit également des scénarios et réalise des courts métrages, dont La Grande Cause co-réalisé avec Oliver Borle. Il a tourné pour le cinéma aux côtés d’Agnès Jaoui dans La Maison de Nina (2004). Depuis 2012, il collabore avec la compagnie Maguy Marin comme interprète pour May B et Umwelt. En 2013, il co-crée avec Maguy Marin et Benjamin Lebreton le spectacle Singspiele.

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evil nigger JULIUS EASTMAN musique / 4 pianos coproduction CCAM

DATE

MAR 11 MAI ― 20:00

LIEU

LA MANUFACTURE, CDN NANCY-LORRAINE

TARIF

05 > 21€

DURÉE 60 MIN

Composition : Julius Eastman · Interprétation : Melaine Dalibert, Stéphane Ginsburgh, Nicolas Horvath, Wilhem Latchoumia (crédits complets sur centremalraux.com) © Marbeth

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Musique Action #37 Festival de création sonore LU N 10 > SA M 1 5 M AI Une édition de Musique Action témoigne d’un certain nombre de circonstances, de désirs et de rencontres. Nous n’avons pas d’autre ligne artistique que cette envie impérieuse de vivre ensemble la création sonore conçue comme une somme d’émotions fortes et de bonheurs partagés. S’il apparaît complexe de définir des mois à l’avance la tonalité exacte de notre millésime 2021, il est certain que nous le rêvons solaire, chaleureux et aventureux. Cette fois-ci, il sera question d’écritures, d’ensembles musicaux et probablement aussi de formes contemporaines de transes.

Un concert proposé en collaboration avec l’Opéra National de Lorraine et avec l’aimable concours de La Manufacture, CDN Nancy-Lorraine.

Les premières notes d’Evil Nigger résonnent comme une sirène d’incendie, comme un appel à la révolte. Rarement une composition musicale aura été habitée par un tel sentiment d’urgence et de rage. Cette pièce est emblématique de l’un des plus incroyables et des plus terribles destins de l’histoire de la musique. Depuis une décennie on redécouvre aux États-Unis et en Europe ce créateur hors normes. Aujourd’hui, c’est une nouvelle génération de pianistes qui s’empare avec brio de cette musique pour faire sonner sa beauté et sa fureur. JULIUS EASTMAN Après avoir étudié avec des compositeurs tels que Morton Feldman et Lukas Foss, tout indiquait que Julius Eastman (1940-1990) serait promis à un brillant avenir musical. Dès 1980, il se produit partout aux USA et en Europe, et fait partie intégrante de la scène newyorkaise downtown où il travaille entre autres avec Meredith Monk. Mais ses tendances auto-destructrices le rattrapèrent inévitablement et mirent un terme à une vie de créateur hors normes. L’extraordinaire trilogie composée d’Evil Nigger, Crazy Nigger et Gay Guerilla, dont les titres sont évocateurs des questions d’identité et d’insoumission qui taraudaient le compositeur, illustre de manière éloquente sa contribution au courant minimaliste américain.

« Tout d’abord, il y a l’oubli qui, le 28 mai 1990, a commencé à envelopper un compositeur, décédé d’un arrêt cardiaque, dans la solitude d’un hôpital de Buffalo. Huit mois se passèrent avant que sa disparition fasse l’objet d’un article nécrologique dans le Village Voice. Noir, homosexuel, brillant, ce jeune homme en colère se nommait Julius Eastman. Sa vie durant, il n’a eu de cesse de se heurter aux murs d’une société cadenassée et d’un establishment musical qui goûtait peu ses outrances et son humour provocateur. Il fut à la fois un talentueux chanteur doté d’une belle voix de baryton et un compositeur aussi génial qu’iconoclaste, qui cabota aux marges du minimalisme et de l’école de New York, sans jamais se décider à se laisser happer par une esthétique. Sa fin s’inscrit probablement dans une logique nourrie par une pulsion autodestructrice, elle-même aiguisée par des addictions et attisée par une rage permanente. Cette descente aux enfers l’a vu, quelques années avant sa mort, se faire expulser de son appartement, dont il ne payait plus le loyer, ses affaires personnelles et ses partitions jetées aux quatre vents. Puis, plus tard, beaucoup plus tard, il y a une redécouverte, presqu’inespérée, qui n’aurait probablement pas eu lieu sans la persévérance de la compositrice Mary Jane Leach. […] Il y a une forme d’intranquillité qui émane des compositions de Julius Eastman et frappe l’oreille. Plusieurs d’entre elles, à commencer par les somptueuses Nigger series (Evil Nigger, Crazy Nigger et Gay Guerilla), semblent vouloir suivre les sentiers balisés d’un minimalisme situé entre les premières pièces de Steve Reich et le strumming de Charlemagne Palestine. »

EXTRAIT DE «DÉJOUER L’OUBLI» PARU DANS LE PROGRAMME MUSIQUE ACTION #36

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sur mon chemin ! HOMMAGE À BOGDAN KONOPKA photographie coproduction CCAM

DATES

LUN 10 > SAM 29 MAI ― Vernissage LUN 10 MAI  19:00

HORAIRES D’OUVERTURE

MAR > VEN  14:00 > 19:00 SAM 15 + SAM 29 MAI  14:00 > 18:00

ENTRÉE LIBRE © Bogdan Konopka

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Une exposition proposée en partenariat avec le Nouvel Observatoire Photographique du Grand Est, dans le cadre de L’Événement Photographique #1 : “Des Arbres et des hommes”.

Il y a quelques temps, nous avions décidé avec nos amis de L’Événement Photographique d’inviter Bogdan Konopka, figure majeure et atypique de la photographie européenne a réaliser une nouvelle série d’images inspirées par la thématique «Des Arbres et des hommes». Malheureusement, Bogdan Konopka nous a quittés en mai 2019. Le projet d’exposition s’est alors transformé en un hommage, conçu par Jacqueline Konopka et Eric Didym. Après avoir été reporté, en raison de la pandémie, il se déroule enfin en mai 2021 dans le cadre de l’Événement Photographique. Photographe à contre-courant, Bogdan Konopka laisse derrière lui une œuvre profonde et mélancolique, inspirée par ses voyages dans de nombreux pays européens et asiatiques. Il se définissait comme un «foutographe» photosensible qui utilisait la photographie comme une arme à débusquer le réel. Peu importe le sujet, l’essentiel est de recueillir le souffle de lumière qui réactive le quotidien. Le photographe qu’il était a inlassablement traqué les signaux qui clignotaient entre mémoire et disparition.

« Ainsi dépouillées de toute figure humaine, ses miniatures photographiques témoignent du regard attentif que porte Bogdan Konopka sur le monde et dégagent un ineffable souffle de vie. »

BOGDAN KONOPKA Bogdan Konopka est un photographe polonais né en 1953 à Wroclaw et décédé en 2019 à Paris. Après une formation de photochimiste, Bogdan Konopka s’est appliqué dans un premier temps à photographier le climat apocalyptique de sa ville natale de Pologne, alors réduite à l’état de ruine. Arrivé en France fin 1988, il y poursuit son travail sur le devenir des villes et l’étend également aux grandes cités européennes – Varsovie, Prague, Genève, Venise, Zürich, Budapest – et chinoises, dont il immortalise plutôt le quotidien qui se dégrade que le spectaculaire. Sans jugement de valeur, sans condamnation ou dénonciation, il prend en charge le temps qui passe. Choisissant minutieusement et patiemment ses lieux de prises de vue, il photographie la face cachée d’un environnement urbain tout à la fois divers et unique. Car si chaque ville y garde sa singularité, l’oeuvre de Bogdan Konopka ne manque pas d’abolir les frontières, et de révéler l’universalité de la mue permanente de la « peau des villes ». Fort d’une solide maîtrise technique, il affirme dans ses images un univers plastique et formel à contre-courant des modes : ses photographies noir et blanc, réalisées à la chambre puis tirées par contact, sont de format relativement petit et présentent un travail des gammes de gris caractéristique de son oeuvre.

BIOGRAPHIE : GALERIE FRANÇOISE PAVIOT 55


oikos logos ÉTIENNE ROCHEFORT hip-hop / énergie coproduction CCAM

DATES

Séance tout public (dès 14 ans) JEU 20 MAI ― 19:00 ― Séance scolaire VEN 21 MAI ― 14:30

TARIF

03 > 12€

DURÉE 60 MIN

Chorégraphie, mise en scène, interprétation : Étienne Rochefort · Aide à la mise en scène : Jérôme Douablin · Danse : Étienne Rochefort, Marino Vanna, Maxime Cozic, Loraine Dambermont, Florian Albin · Chant : Anaïs Mahikian · Musique : Jimmy Febvay, Nicolas Mathuriau (crédits complets sur centremalraux.com) © Gilles Rondot

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Oikos Logos rappelle la racine grecque du terme écologie, les relations qu’entretiennent les êtres vivants entre eux et avec leur environnement. Et peut-être aussi une (im)possible prise de parole… Étienne Rochefort livre avec cette pièce énigmatique une réflexion sur l’histoire de l’humanité et les conditions de nos existences. Il réunit au plateau cinq artistes chorégraphiques, plus virtuoses les un·es que les autres, un guitariste, un vibraphoniste et une chanteuse lyrique. Ils donnent vie à un univers déconcertant et mouvant, peuplé d’ombres et de guerriers, de corps quotidiens saisis par la transe, de créatures mythologiques et de figures héroïques de pacotille. Entre chaos et minutieuse construction, entre extrême lenteur et explosions d’énergies, cette nouvelle pièce de la Compagnie 1 des Si (2#Damon, Wormhole, Vestiges... accueillies ces dernières saisons au CCAM) propose une danse qui se nourrit du vocabulaire et de l’énergie du hip-hop pour déployer des visions aussi enchantées que furieusement vivantes et actuelles. OIKOS LOGOS Oikos Logos puise sa racine grecque du mot « écologie ». Il permet de dépolitiser ce terme et d’enlever toutes les tendances qui pourraient lui être associées afin de revenir au sens fondamental, les relations qu’entretiennent les êtres vivants entre eux et avec leur environnement sous le prisme de la grande échelle de l’Histoire et de l’évolution. Il permet, en outre, d’offrir une première clef pour cette pièce qui comporte plusieurs degrés de lecture, puisque « oikos » signifie la maison, l’habitat, l’environnement, et « logos », le discours, la science. À l’image des matriochkas, les degrés de lecture de cette pièce se déclinent les uns après les autres et les uns dans les autres.

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ÉTIENNE ROCHEFORT Danseur et chorégraphe, Étienne Rochefort est une figure montante du paysage chorégraphique français. Il s’inspire du cinéma, de la culture hip-hop, des esthétiques issues des nouvelles technologies ou des séries de science-fiction pour créer des pièces à la croisée des disciplines. Il est l’auteur des spectacles 2#DAMON en 2014, WORMHOLE en 2017 (qui associe un registre contemporain de breakdance et de hip-hop) et VESTIGE en 2018. « L’indécision n’est pas un vain mot pour moi et de nombreux – SI – ont jalonné une partie de mon existence avant de mûrir un projet pérenne à travers la création de la compagnie 1 Des Si. Je revendique aujourd’hui mon parcours éclaté, désinstitutionnalisé et autodidacte. Le skateboard, le dessin, la magie ou la musique ne restent pas dans ma vie comme des parcours inachevés. Je tire de ces expériences, riches en rencontres, des influences et des compétences qui forgent la singularité de mes recherches aujourd’hui. Le corps est un moyen de communiquer pour moi depuis toujours et la danse est devenue un langage. Le hip-hop a nourri les bases de cette danse avant que j’explore un registre contemporain à la recherche d’une danse plus personnelle. J’affectionne ce que j’aime appeler la « danse vidéo ». Ralenti, rembobinage, pause, bug... autant d’effets spéciaux recréée par le mouvement, et renforcé par les états de corps : solidité, fluidité, mécanicité, liquidité.. Ces outils constituent l’ossature autour de laquelle je construis la chorégraphie immergée dans un univers plastique et cinématographique où l’ambiance et le ressenti ont toute leur importance. »

ÉTIENNE ROCHEFORT

Association 1 Des Si contact@1-des-si.com 1-des-si.com

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udo, complètement à l’est MÉTILDE WEYERGANS, SAMUEL HERCULE, CIE LA CORDONNERIE Théâtre d’objet / vidéo / bruitage / musique

DATES

Séance tout public (dès 08 ans) MER 26 MAI ― 19:00 ― Séances scolaires MAR 25 MAI ― 14:30 JEU 27 + VEN 28 MAI ― 10:00 + 14:30

TARIF

03 > 12€

DURÉE 50 MIN

Texte et mise en scène : Métilde Weyergans, Samuel Hercule · Création musicale : Mathieu Ogier · Interprétation : Quentin Ogier, Laurent Grais, avec la participation de Valentine Cadic et Métilde Weyergans (crédits complets sur centremalraux.com) © Sebastein Jaudon

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Avez-vous déjà entendu parler du père de Blanche Neige ? Udo, c’est lui, le père fantasque et passionné, aimant et déluré, le poète saltimbanque. La Cordonnerie nous raconte l’histoire de Blanche Neige comme vous ne l’avez jamais entendue. Roi trapéziste inconnu, Udo nous entraine avec poésie dans son périple et ses frasques jusqu’au fin fond d’une URSS déchue. Les paysages, les personnages et les péripéties défilent avec jubilation devant nos yeux, grâce à un dispositif de picoprojecteurs (vidéoprojecteurs miniatures cachés dans le décor). Udo nous livre une épopée pleine de poésie et de sensibilité. Il est accompagné dans son voyage par un musicien qui crée, à l’aide d’objets du quotidien faits de bric et de broc, une matière sonore et des bruitages qui rythment les différentes actions Udo, complètement à l’est, c’est toute l’inventivité et la magie propres à l’univers de La Cordonnerie ! UN VOYAGE FANTASTIQUE En écho au spectacle Blanche Neige ou la chute du mur de Berlin (présentant la version des faits de la belle-mère) Udo, complètement à l’est retrace la fabuleuse histoire du père de Blanche Neige, un roi trapéziste, amnésique et inconnu. Il nous entraine dans un monde de souvenirs et de fantômes, dans la neige et sous les lumières de la piste. Un voyage fantasque, complètement à l’est, du prologue d’un conte jusqu’au fin fond de l’URSS. Pendant son récit, les personnages de la vie passée et présente d’Udo et les paysages qu’ils traversent apparaissent autour de lui comme par magie grâce à l’utilisation de picoprojecteurs (des vidéoprojecteurs miniatures cachés dans le décor). Ainsi, Blanche (la fille d’Udo), Elisabeth (son ex) et des artistes du cirque se relaient pour étayer, enrichir ou contredire l’histoire de Blanche Neige, vue du côté du père. Udo est accompagné dans son voyage par un musicien/bruiteur. Il crée une matière sonore à partir d’objets du quotidien hétéroclites et apporte un contrepoint tout en décalage qui vient enrichir l’histoire d’Udo.

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Anaïs Germain anais@lacordonnerie.com

« Blanche Neige, vous connaissez l’histoire ? Ben, oui, tout le monde connaît cette histoire. Vous savez, la reine un peu perchée qui parle à son miroir pour vérifier qu’elle est toujours la plus belle du royaume… Mais je peux vous le dire, moi : ça ne s’est pas du tout passé comme ça. Pas du tout. »

L’ART DU CINÉ-SPECTACLE Questionner, à travers la relecture et la réécriture qu’ils font de ces textes, les sentiments universels, les violences et les forces de l’humanité, traiter de la solitude, de l’existence, du pouvoir, de la différence, voilà ce qui passionnent Métilde Weyergans et Samuel Hercule de La Cordonnerie. Donner une autre vie à ces histoires, à ces personnages avec délicatesse et humour, prendre ses distances avec l’original, les plonger dans un monde plus contemporain – qu’ont-ils à nous raconter aujourd’hui? – sont parmi leurs principaux moteurs d’écriture. Objet scénique protéiforme, le ciné-spectacle est pensé comme un « mille-feuille théâtral », ou une multiplicité de couches narratives se superposent en direct et finissent par former un tout homogène. Sur scène se heurtent deux temporalités, celle, implacable, du temps révolu du cinéma et celle, performative et vivante, du théâtre et de la musique. Avec une multitudes d’instruments et d’objets hétéroclites, les interprètes de La Cordonnerie mettent les histoires en mouvement. Le temps d’une représentation, les spectateurs sont conviés à une fabrique théâtrale où se côtoient recherche d’innovation technique (en matière de son, d’image, d’immersion du spectateur…) et esprit profondément artisanal. Depuis 2005, les sept spectacles du répertoire de La Cordonnerie ont rayonné nationalement et internationalement avec plus de 1 500 représentations.

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block

CÉLINE GARNAVAULT, THOMAS SILLARD, CIE LA BOÎTE À SEL objets sonores connectés / boîtes à meuh électroniques Mise en scène, dramaturgie, jeu : Céline Garnavault, Gaëlle Levallois (en alternance) • Invention, conception des blocks et création sonore : Thomas Sillard • Composition musicale : Frédéric Lebrasseur, Thomas Sillard (crédits complets sur centremalraux.com) © Frédéric Desmesure

DATES

Séance tout public (dès 03 ans) MER 02 JUIN ― 10:00 + 15:30 ― Séances scolaires MAR 01 + JEU 03 + VEN 04 JUIN ― 10:00 + 14:30

TARIF

03 > 12€

DURÉE 40 MIN

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Les blocks sont des boîtes d’apparence anodine comme on en trouve dans les jeux de construction. Puis quand on les manipule, elles semblent douées d’une vie sonore, comme des boîtes à meuh contemporaines. Plus ils sont nombreux, plus les blocks acquièrent de pouvoirs. Ils font masse, leurs sons s’entremêlent, des espaces et des temporalités émergent. Une femme entre en scène et se saisit d’un casque de chantier trouvé sur le sol pour le coiffer. Sous ce casque, se trouve le premier block. Surgit le premier son. À partir de ce point de départ ténu débute une histoire un peu folle qui mettra aux prises l’être humain et la minuscule machinerie. Que faire quand ce que l’on croyait connaître et maîtriser échappe à tout contrôle ? CIE LA BOÎTE À SEL La compagnie bordelaise La Boîte à Sel pratique un théâtre d’explorations plastiques et pluridisciplinaires, influencé par les installations d’art et le théâtre de marionnette contemporain. Depuis sa fondation en 2000, quinze spectacles et installations sont nés sous l’impulsion de la créatrice Céline Garnavault. La Boîte à sel collabore avec des artistes étrangers et ses créations sont jouées à l’international : Belgique, Paysbas, Canada, Brésil, Inde. La compagnie propose des installations artistiques et multimédia (Icare in situ, Boomer, Galerie). Elle mène également des projets participatifs en lien avec les habitants des territoires de Nouvelle Aquitaine et de Bretagne et imagine avec eux des objets artistiques singuliers : street art, livre, documentaire radiophonique et créations sonores. La Boîte à Sel revendique la recherche, l’invention et le renouvellement des formes artistiques comme le cœur de son travail à destination du jeune public. Ses créations et installations sont conçues comme des expériences théâtrales. Le parcours du spectateur fait partie de la dramaturgie au même titre que ce qui a lieu en scène. L’écriture est plurielle, elle croise et confronte les langages et les techniques et s’appuie sur des modes de figuration qui déjouent les attentes et renouvellent le rapport spectateur/spectacle.

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Cie La Boîte à Sel contact@cie-laboiteasel.com

BLOCK VU PAR CÉLINE GARNAVAULT Une femme découvre sous un casque de chantier le premier block : un petit cube translucide de 7cm3 muni d’une enceinte. Le premier son émis par ce block est un bip de sécurité, qui soudain s’emballe et que la femme - dans une tentative de retour au calme - manipule et déclenche contre sa volonté une réaction en chaîne. D’autres blocks se mettent en route avec leurs propres sons : bip de recul de camion, moteurs de voitures, sirènes, crissement de roues... Le jeu de la ville commence : construction métaphorique d’un monde, d’une société, d’un individu et par là même une façon d’appréhender le monde. Cependant, la créatrice (devenue architecte improvisée) ne semble pas avoir conscience de l’envergure de cette nouvelle entreprise. Car les blocks révèlent de multiples possibilités : celle de la faire basculer d’un univers à un autre, d’amplifier un détail sonore infime, de faire surgir une ville embouteillée, un chantier, une pluie… Cette nouvelle cheffe de “chantier” cherche à organiser ces sons pour mieux les entendre, par jeu, par jubilation et bientôt par volonté de maîtrise et de prise de pouvoir. S’engage une forme d’émancipation des blocks qui résistent aux sollicitations de leur créatrice et découvrent peu à peu le libre arbitre. Ils agissent seuls et de par cette autonomie deviennent les propres acteurs de leur univers. Les blocks tiennent la place, investissent leur territoire et construisent un monde émancipé jusqu’à en exclure leur créatrice. Comme un parent dont les enfants auraient grandi trop vite, une autorité destituée, ou bien une personne mise au banc d’une société à laquelle elle appartenait pourtant la veille. Comment cette humaine va-t-elle accepter de lâcher son obsession de maîtrise et inventer une autre forme de relation ? Qu’aura-t’elle appris et compris ? Quel va être son nouveau statut à elle alors que les blocks n’ont plus besoin d’elle ? Comment exister désormais ?

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husbands : une comédie sur la vie, la mort et la liberté

YANN-JOËL COLLIN ET LA NUIT SURPRISE PAR LE JOUR D’APRÈS JOHN CASSAVETES théâtre / amitiés coproduction CCAM

DATES

MER 09 + JEU 10 JUIN ― 19:00

Mise en scène : Yann-Joël Collin assisté de Thierry Grapotte Interprétation : Cyril Bothorel, Marie Cariès, Yann-Joël Collin, Thierry Grapotte, Eric Louis, Catherine Vinatier, Yilin Yang · Traduction : Pascal Collin · Lumière, vidéo : Fred Plou · Son : Fabrice Naud (crédits complets sur centremalraux.com) © La Nuit surprise par le Jour

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TARIF

03 > 12€

DURÉE 120 MIN


En 1970, John Cassavetes réalise Husbands, son cinquième film dans lequel il se met en scène avec ses amis Peter Falk et Ben Gazzara. Ils incarnent trois quadragénaires qui font voler en éclats leurs vies dans les jours qui suivent les funérailles de leur ami d’enfance. En 1987, à leur sortie de l’école du Théâtre National de Chaillot, Cyril Bothorel, Eric Louis, Yann-Joël Collin et Gilbert Marcantognini deviennent d’inséparables amis. Ensemble, ils forment La Nuit surprise Par Le Jour, une compagnie théâtrale sans hiérarchie réelle qui donne priorité au présent du jeu dramatique. Malheureusement, Gilbert Marcantognini décède en 1996 et sa mort brise le carré d’amis. Des années plus tard, ils s’aperçoivent que le film de Cassavetes parle de leurs propres vies, de l’ami disparu, de l’impossibilité d’oublier. La capacité du cinéaste américain à placer les acteurs et les spectateurs au cœur du présent les saisit parce qu’elle leur semblait dialoguer avec leur théâtre. Ils sont mus par le même désir de partager la création avec le public, d’en faire une aventure commune. Ils entreprennent donc de construire un spectacle qui s’écrit au présent, qui communique cette tentative, à la fois vaine et nécessaire, de donner un sens à ce qu’on fait et à ce qu’on est. YANN-JOËL COLLIN Yann-Joël Collin est un comédien et metteur en scène né en 1964 au Mans. Avec Jean-François Sivadier, qu’il a connu sur les bancs du conservatoire, il décide de diriger des stages de théâtre qui s’achèveront en 1988 par la création de La Nuit des Rois de W. Shakespeare. Durant cette période, la rencontre avec Didier-Georges Gabily, auteur et metteur en scène, marquera son parcours artistique. Avec lui, il crée le groupe T’chan’G! dont le projet emblématique restera le diptyque Violences I et II en 1991. Entre temps, il, entre à l’école du Théâtre National de Chaillot alors dirigé par Antoine Vitez. C’est dans cette école qu’il forgera de solides amitiés (Cyril Bothorel, Eric Louis, Gilbert Marcantognini) qui constitueront, en 1993, les membres fondateurs de la compagnie La Nuit surprise par le Jour.

CONTACT PRESSE Bruno Lathuliere trajectoire@infini.fr

LA NUIT SURPRISE PAR LE JOUR La Nuit surprise par le Jour mène depuis sa création en 1993 une réflexion sur le théâtre lui-même. Elle poursuit, à travers les projets et les mises en scène de Yann-Joël Collin, une recherche dont le théâtre est à la fois l’objet et l’enjeu. Chaque projet de la compagnie est ainsi une tentative nouvelle de mettre en jeu, c’est-à-dire en perspective et en critique, la représentation théâtrale elle-même, et de le faire de manière ludique, en plaçant la relation vivante au public au cœur de la démarche artistique. Chaque spectacle est conçu comme une aventure humaine, celle d’un groupe d’acteurs mis en situation de fabriquer la pièce dans le temps du spectacle, et d’entraîner le public dans le jeu complice de cette fabrication. Le cinéma de Cassavetes a cette particularité de mettre les acteurs et les spectateurs au cœur du présent. La caméra saisit un état de crise, une remise en question individuelle et collective. C’est un cinéma qui redéfinit, ce faisant, le cinéma. Un cinéma qui montre la création à l’œuvre. Les spectacles de La Nuit surprise par le Jour ont toujours été animés par cette même obsession de l’instant, du présent de la représentation et du désir de partager avec le public l’aventure de la création. Comme dans le film, l’écriture au présent de Husbands par les acteurs et leur plaisir à se surprendre mutuellement ont créé avec le public une complicité ludique, où les questionnements existentiels ont ouvert le théâtre à une conscience joyeuse de lui-même. 63


morituri (créer est un combat)

VIDAL BINI, KILOHERTZ (KHZ) Danse / Musique / Photographie / Corps combattants Conception, chorégraphie, interprétation et musique : Vidal Bini • Conseil à la lumière : Geoffrey Sorgius • Conseil à la photographie : Benoît de Carpentier • Conseil à l’environnement sonore : Olivier Meyer (crédits complets sur centremalraux.com) © B. de Carpentier

DATES

MAR 22 + MER 23 JUIN ― 19:00

TARIF

03 > 12€

DURÉE 50 MIN

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Depuis plusieurs années, Vidal Bini s’intéresse à l’image des corps combattants, des corps glorieux. Avec la danse et la photographie, il convoque des postures et des visions qui résonnent avec celles que génèrent le sport, les conflits armés, l’art ou les manifestations de rues. Il prête une attention particulière aux statues qui ornent les monuments aux morts. Seul en scène, il mêle danse, prises de parole et musique pour mieux raconter l’inextricable entrelacement de la mémoire, du politique et de l’identité. Insensiblement, il dévoile la propension du pouvoir à instrumentaliser les images des corps combattants au bénéfice des récits qu’il cherche à imposer. Aussi Vidal Bini établit, avec une grande délicatesse, une circulation entre corps social et corps intime. Il incarne nos individualités brinquebalées entre ce que nous aspirons sincèrement à être et les visions supposément idéalisées qui nous sont proposées. LE DYPTIQUE MORITURI Après Morituri ou les Oies Sauvages, pièce chorégraphique et photographique pour 8 interprètes précédemment jouée au CCAM, Vidal Bini poursuit son exploration du cycle Histoire, Mémoire, Indentité dans une forme solo. Morituri (créer est un combat) est un solo qui tisse et télescope le corps en mouvement, le discours politique, les monuments aux morts et leurs figures, la photographie en direct et la musique. C’est l’occasion pour Vidal Bini de déployer une série d’intuitions qui lient mouvement et langage, et aussi d’interroger l’incarnation, le didactique et le poétique, le commun et le dogme… C’est une tentative de fabriquer et de composer, dans un spectacle vivant, des modes de relation à la mémoire, à l’histoire, au politique, à l’identité, à l’image et au récit, dans un corps intime et social. Pour découvrir peut-être une forme de radicalité, avant que cette notion ne soit complètement confisquée.

« Entre la violence “pour de vrai” et la violence “pour de rire”, il y a l’écart irréductible qui sépare ce qu’on nomme parfois l’art de la guerre des arts vivants. L’art de la guerre, c’est à dire la stratégie et la tactique, se met au service de la victoire au prix de la mort. Les arts vivants sont reconnus comme tel pour autant qu’ils sont au service de la vie de la communauté, à commencer par celle des spectateurs [...] »

MARIE JOSÉ MONDZAIN

VIDAL BINI & KILOHERTZ Vidal Bini est danseur et chorégraphe. Entouré de plasticiens, de musiciens et d’improvisateurs de différentes disciplines, il élabore des dispositifs au croisement de plusieurs arts. Des propositions singulières, où l’expérimentation et l’inattendu sont les bienvenus, où le public est proche de l’action, y participant même parfois. Né en France, il étudie à l’École de Danse de l’Opéra et au Conservatoire National Supérieur à Paris. Il rejoint le Ballet de l’Opéra du Rhin en 2000, et devient artiste indépendant en 2003, année où il fonde KiloHertZ (KHZ). Il a récemment travaillé avec S-H-I-F-T-S et Clément Layes à Berlin, Perrine Maurin à Nancy. Depuis 2016, il est également directeur artistique du Théâtre du Marché aux Grains de Bouxwiller. L’association KHZ porte le travail chorégraphique de Vidal Bini et Caroline Allaire et croise le mouvement, l’image, le son et le langage. Elle est engagée dans l’invention et la fabrication de dispositifs inédits pour le public. Les spectacles produits par KiloHertZ explorent l’idée d’une écriture en temps réel : les matières dansées, les atmosphères musicales, la lumière et les images sont composées, assemblées et proposées aux spectateurs en direct, à partir de lignes dramaturgiques définies pendant le processus de création et propres au sujet évoqué. En parallèle, KiloHertZ mène une action d’initiation et de pratique de la danse en milieux scolaires et amateurs. Les notions de fabrication, d’accessibilité, de partage, d’échange et de co-existence en caractérisent sa démarche artistique et humaine.

CONTACT PRESSE

KiloHertZ infos@khz-vidalbini.com www.khz-vidalbini.com

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les intimités de l’homme orchestre

SANTIAGO MORENO, CIE LA MUE/TTE spectacle en itinérance / Musique / marionnettes De et avec Santiago Moreno · Regard extérieur : Delphine Bardot © David Siebert

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sur la route spectacles en itinérance DATE S ET LI EUX D E L A TO U R N É E COM M UNIQUÉS ULTÉR IEUR EM ENT Désormais et plusieurs fois par saison, le CCAM devient nomade pour mieux se réinventer aux quatre coins de Vandœuvre, du Grand Nancy et de la Meurthe-et-Moselle. Sans rien renier de notre passion pour la création contemporaine et les gestes poétiques puissants, nous construirons des tournées qui nous emmèneront par monts et par vaux, à la rencontre des habitants de notre ville, de notre métropole et de notre département.

Au début, il n’y a qu’une table, une lampe et quelques objets épars. Progressivement une main anime ces accessoires, comme autant de tentatives d’appeler la musique à surgir , de lui donner corps et de la faire résonner. De ces esquisses sonores et de ces mécanismes dérisoires émerge, pièce après pièce, une figure singulière. Il s’agit d’un homme-orchestre, créature à la fois mécanique et humaine, tout droit sortie des imaginaires forains. Architecture de chair, de ficelles, de cliquetis et de sons, cet homme orchestre dévoile sa musicalité fiévreuse qui enfonce ses racines dans la culture du pays natal de Santiago Moreno, l’Argentine. Les Intimités de l’homme-orchestre est à la fois une séance de manipulation et un spectacle musical à dévorer sans modération. LES INTIMITÉS DE L’HOMME ORCHESTRE

SANTIAGO MORENO & LA CIE MUE/TTE

Véritable genèse du spectacle L’Homme-Orchestre et de son processus, cette version intimiste met en scène sa construction musicale. Petite histoire d’une humano-musicalité aux préambules fragiles et minutieux vers la figure forte et brute de l’HommeOrchestre de rue en guise de final. Poésie du souffle, des masses d’air minuscules et mobiles comme autant de micro-tempêtes intérieures, de marées indiscrètes qui explorent les différentes facettes du musicien et ses multiples talents.

Musicien et marionnettiste d’origine Argentine, il vit actuellement en France. Il est co-fondateur du groupe musical italo-argentin Aparecidos et de la compagnie de théâtre de marionnettes Dromosofista, avec le spectacle El Cubo Libre (tournées internationales en festival de rue). Au sein de la compagnie La Mue/tte, il poursuit ses propres recherches autour de l’Homme-Orchestre et de la dissociation du musicien, en lien avec les principes de manipulation propres au marionnettiste. De la forme intimiste au concert de rue tonitruant.

Les Intimités de l’Homme-Orchestre et L’HommeOrchestre depuis leur création en 2014 jusqu’à la fin de l’année 2019, auront déjà joué 312 représentations en France et à l’étranger (Pays-Bas, Allemagne, Italie, Espagne, Portugal, Roumanie, Estonie, États-Unis…).

La Mue/tte est une compagnie franco-argentine créée en 2014 suite à la rencontre d’une comédienne-marionnettiste nancéienne et d’un musicien-marionnettiste argentin. Tous deux sont passionnés par la question du mouvement, de sa transmission et de sa répercussion (son, images, manipulations). 67


© Christophe Urbain

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ANCRÉS DANS NOTRE TERRITOIRE Au fil des saisons, le CCAM développe ses activités en direction des citoyens, en harmonie avec ses partenaires. En témoignent les projets développés en direction d’une grande diversité de publics, du milieu éducatif au monde associatif, en passant par les acteurs sociaux.

MÉDIATHÈQUE JULES VERNE ET LUDOTHÈQUE Chaque saison le CCAM et la Médiathèque lient un partenariat pour proposer au public un cycle d’activités comprenant expositions, spectacles et rencontres. Depuis maintenant trois années, le CCAM et la Ludothèque s’associent afin de partager leurs richesses respectives.

MON ÉCOLE EST UN THÉÂTRE / UNE MAISON DE SONS Depuis plusieurs saisons, le CCAM offre la possibilité à des classes de Vandœuvre d’emménager dans ses locaux le temps d’une semaine ! Les conditions d’une véritable salle de classe sont recréées, les écoliers étant ainsi immergés au coeur de la création artistique avec des journées rythmées par des ateliers et des temps de rencontres avec des artistes. Du lundi 08 au vendredi 12 février 2021, une classe de CE2 de l’école Jeanne d’Arc participera à la première semaine « Mon école est une maison de sons », organisée de concert avec le compositeur Hervé Birolini.

LES MESSAGERS DE DÉDÉ En partenariat avec la MJC Étoile, aux côtés des associations ATMF et Croq’Espaces, le CCAM invite un mercredi après-midi par mois quinze enfants (de 07 à 15 ans) à découvrir les coulisses du spectacle vivant. Visites de décors, rencontres avec les artistes, invitations aux spectacles jeune public de la saison, ou encore ateliers en tout genre… ces Messagers de Dédé en profitent et tenteront à leur tour de donner envie à leurs proches de découvrir le CCAM Plus d’informations : contactez Cécile Lebert à l’adresse cecile@centremalraux.com

ÊTRE MÈRE, LE PROBLÈME SANS NOM A l’initiative de la compagnie Les Patries Imaginaires et du Conseil départemental de Meurthe-etMoselle, le CCAM accueille et accompagne ce projet de création participative, mené par Perrine Maurin et Marie Cambois, qui interroge la notion de maternité avec une approche singulière.

Du lundi 19 au vendredi 23 avril 2021, ce sera au tour d’élèves de CE2 de l’école Paul Bert de s’installer une semaine au CCAM pour « Mon école est un théâtre », une semaine de rencontres et d’ateliers artistiques pluridisciplinaires !

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© Christophe Urbain

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être spectateur, être spectatrice Aujourd’hui plus que jamais, ouvrons grand les yeux ensemble, écoutons des histoires qui emportent vers un ailleurs, poussons les portes du théâtre, comme l’on partirait en voyage, pour découvrir encore et encore... Petits et grands, laissons-nous transporter, chavirer, par le sensible. L’action culturelle est là pour emmener les spectateurs autrement, par le biais d’ateliers, de stages et de rencontres pour s’essayer et expérimenter. C’est ce que le CCAM souhaite, que ce lieu soit celui de tous, ouvert sur sa ville et plus loin encore. Avec la complicité de nos partenaires, le CCAM travaille à développer ces projets en cohérence avec sa ligne artistique et avec vous, pour faire grandir cette aventure d’échanges et de rencontres.

LES ATELIERS EN FAMILLE

CONTACTEZ LE CCAM !

Autour de quelques spectacles jeune public de la saison, nous invitons enfants et parents (ou adultes au sens large) à partager un moment d’atelier en lien avec les thématiques de ces spectacles. Petits et grands participent pour découvrir, ensemble, l’univers du spectacle vivant. Ces ateliers sont gratuits, il suffit juste de réserver auprès du CCAM !

VIRGINIE HOPÉ-PERREAUT Directrice des publics, programmatrice jeune public virginie@centremalraux.com / 03 83 56 85 31

• Atelier en famille autour de « L’Écho des creux » sam 09 janvier à 10:00 / à partir de 03 ans • Atelier poilu en famille autour de « À Poils » sam 06 février à 10:00 / à partir de 05 ans • Atelier bruitages autour de « Udo » sam 29 mai à 10:00 / à partir de 08 ans

CÉCILE LEBERT Chargée des relations avec les publics Associations, champ social, comités d’entreprise, Messagers de Dédé cecile@centremalraux.com / 03 83 56 84 23 VALENTIN CAPON Chargé des relations avec les publics Maternelle, élémentaire, secondaire, enseignement supérieur valentin@centremalraux.com / 03 83 56 84 24

• Atelier d’initiation à la danse contemporaine Le centre culturel André Malraux vous propose cette année un atelier d’un week-end pour vous initier à la danse contemporaine avec la Cie 1 des si week-end des 22 et 23 mai 2021 de 10:00 à 13:00 et de 14:00 à 18:00 / stage ouvert au adultes tous niveaux sans pré-requis à partir de 16 ans. Pour plus d’informations sur les ateliers, rendez-vous sur www.centremalraux.com

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Esplanade Jack Ralite, Rue de Parme 54500 Vandœuvre-lès-Nancy 03 83 56 84 10 / www.centremalraux.com

© Christophe Urbain


Articles inside

Santiago Moreno, Cie La Mue/tte : Sur la route / Les intimités de l’Homme-Orchestre

2min
pages 66-67

Vidal Bini, KiloHertZ : Morituri (créer est un combat

3min
pages 64-65

Yann-Joël Collin, La Nuit surprise par le Jour, d’après John Cassavetes : Husbands

3min
pages 62-63

Homme à Bogdan Konopka : Sur mon chemin

3min
pages 52-53

Etienne Rochefort : Oikos Logos

6min
pages 56-59

Julius Eastman : Evil Nigger

2min
pages 54-55

Céline Garnavault, Thomas Sillard, Cie La Boîte à Sel : Block

3min
pages 60-61

Alexis Armengol, Cie Théâtre à cru : Vilain

2min
pages 48-49

Maguy Marin, David Mambouch, Benjamin Lebreton : Singspiele

3min
pages 50-51

Amir Reza Koohestani : Timeloss

3min
pages 44-45

Jean-François Sivadier : Sentinelles

4min
pages 42-43

Annabelle Sergent, Cie Loba : Waynak

3min
pages 40-41

Alice Laloy, La Compagnie S’appelle Reviens : À Poils

3min
pages 26-27

Gilles Rochier : Tenir le terrain

3min
pages 34-35

Boris Charmatz, [terrain] : infini

4min
pages 38-39

Liquid Loft : Stand-Alones (polyphony

3min
pages 36-37

Henri jules Julien : Mahmoud et Nini

3min
pages 28-29

Julie Berès : Désobéir – pièce d’actualité n°9

3min
pages 32-33

Gisèle Vienne, Robert Walser : L’Étang

3min
pages 24-25

Agenda 20/21

3min
pages 10-11

Mélanie Perrier : Care

3min
pages 20-21

Delphine Bardot : Battre encore

2min
pages 16-17

Renaud Herbin : L’écho des creux

3min
pages 12-13

À propos du CCAM

1min
pages 4-7

Perrine Maurin : Humains, la Roya est un fleuve

3min
pages 18-19

Pauline Ringeade : N’avons-nous pas autant besoin d’abeilles et de tritons crêtés que de liberté

3min
pages 22-23

Christian Lutz, Cindy Van Acker : Insert coins / Score conductor

3min
pages 14-15
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