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Gilles Rochier : Tenir le terrain

tenir le terrain GILLES ROCHIER exposition / bande dessinée

DATES MAR 09 MARS > JEU 22 AVRIL ― Vernissage MAR 09 MARS  19:00

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HORAIRES D’OUVERTURE MAR > VEN  14:00 > 19:00 SAM 13 MARS + SAM 10 AVRIL  14:00 > 18:00

ENTRÉE LIBRE

Gilles Rochier sait raconter la vie dans les quartiers populaires à hauteur d’humanités. Il évite les clichés en mettant dans ses narrations beaucoup d’empathie et un redoutable sens de l’observation. Il parle de l’âpreté du quotidien, de la difficulté à finir le mois, mais aussi de joies. Il le fait avec son style graphique d’autodidacte, presque fragile et tordu. Et cette étrangeté du dessin accroit encore l’acuité de ces récits de vies qui tentent de frayer leur chemin malgré les difficultés. Gilles Rochier décrit son rapport à son environnement en ces termes : « J’ai pas choisi de faire de la BD de banlieue. C’est juste que c’est là que j’habite. Et je parle depuis moi-même, donc forcément le décor c’est ça. La banlieue je la déteste autant que je l’aime. Pour moi, les grands ensembles, les tours, ces trucs qui tirent vers le haut, c’est mes petites montagnes à moi. Je les regarde changer au fil des saisons, en couleur l’été avec les fenêtres qui s’ouvrent et le linge qu’on sort, grises en hiver.» Gilles Rochier décrit et raconte le monde en lui conférant dignité et beauté, par la sensibilité de son regard.

GILLES ROCHIER

Né en 1968, Gilles Rochier vit et dessine en banlieue parisienne. En 1996, il crée le fanzine Envrac (22 numéros) qu’il réalise seul. Il va ensuite publier des livres chez les éditeurs indépendants Groinge, Warum et surtout Six Pieds sous Terre, où il édite successivement Temps mort (2008), TMLP, ta mère la pute (2011), qui obtient le pris révélation au festival de la bande dessinée d’Angoulême en 2012, et La petite couronne (2017). Ces trois ouvrages racontent la banlieue loin des clichés. Elle est un terrain de jeu et de création pour Gilles Rochier, qui y observe notre société avec ses misères, ses difficultés mais aussi ses joies et ses petits bonheurs. Son travail sur les grands ensembles et ses paysages s’accompagne d’une réflexion sur le temps qui passe. Son trait vacillant raconte comment les lieux façonnent les vies, de l’enfance à l’âge adulte. Gilles Rochier a également collaboré avec d’autres auteurs dont Fabcaro et Nicolas Moog.

Par ailleurs, il est engagé auprès de publics dits « empêchés » et mène des actions de sensibilisation dans des hôpitaux, des prisons et des actions pédagogiques dans des écoles. Soucieux de transmettre son expérience, il tente de partager sa passion d’auteur et de raconteur d’histoires. En 2018, le festival d’Angoulême lui consacre une exposition rétrospective qui permet à un plus large public de découvrir l’étendue de son œuvre. « J’ai commencé à dessiner dès que j’ai pu tenir un crayon et je ne l’ai jamais lâché. Je n’ai jamais pris de cours de dessin ni fait d’école, trop fainéant, trop branleur. Je découvre la bande dessinée avec Métal hurlant, c’est décidé je veux faire ça comme métier. N’ayant aucune volonté à l’époque pour me lancer sur un projet de livre, je laisse tomber facilement, alors j’attaque la peinture, mais sur les murs et la nuit. J’enchaîne sur la toile pendant deux ans, tout seul dans mon coin. Puis je découvre le monde du fanzine. Le fait de faire de la bande dessinée, sans avoir besoin des gros éditeurs me ravit, Envrac naît en septembre 1996. J’y raconte des histoires qui me sont arrivées dans mon quartier en faisant intervenir quelquefois des amis sans tomber dans les clichés classiques de la banlieue. J’essaye de parler juste, de toujours rester en action. Je tente de monter des projets de réinsertion par la bande dessinée, la narration graphique moderne. Grâce à mon éditeur et à cette nouvelle visibilité, je vais me confronter au public « empêché » et à celui des écoles. Le fait d’être autodidacte me permet d’expliquer à n’importe qui comment on peut raconter une histoire avec des cases et des bulles... j’ai pas de grande vérité, mais j’ai bien l’impression que j’aurai toujours un truc à raconter, que je serai jamais à sec. Je viens de l’auto-édition, et ça... c’est important. C’est un truc, quand tu as capté la liberté que cela peut te donner, en terme éditorial, tu ne peux plus t’en passer. »

GILLES ROCHIER

Commissariat : Marc Pichelin et Camille de Singly • Production : Agence Culturelle Départementale DordognePérigord, Amicale Laïque de Bassillac, Les Requins Marteaux.

CONTACT PRESSE Marc Pichelin marc.pichelin@wanadoo.fr envraccity.wordpress.com