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PAGE 4 jeudi 23 décembre 2010

L’utilisation commerciale des données privées La Suisse suit la tendance internationale sur l’utilisation des données personnelles. ANNE RÉTHORET

La législation existante concernant l’utilisation des données personnelles sur Internet a été mise en place en 1995, bien avant la création de sociétés telles que Google ou Facebook. Au mois de novembre, l’UE a émis une proposition sur la de plusieurs révision sur la directive de 1995, qui sera votée en 2011. Cette nouvelle directive donne notamment le droit de «disparaître» aux utilisateurs. Ceci est actuellement impossible sur les sites de réseaux sociaux comme Facebook. En Suisse, la législation sur l’utilisation des données suit la tendance internationale. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’espace «.ch» n’est toujours pas protégé de façon convaincante. Bien que les avancées technologiques sur la votation, ou la signature électronique existent, il n’est pas possible de suivre avec certitude le chemin et par conséquent, l’utilisation des données personnelles, telles que l’adresse mail, l’adresse IP de l’ordinateur, mais aussi l’historique des recherches, le numéro de téléphone ou de Frequent Flyer. «Rien qu’avec cela il est facile pour une entreprise d’identifier un individu et ses déplacements. Ce type d’informations vaut beaucoup d’argent en masse et elles sont constamment exploitées», explique Carlos Moreira, fondateur de WiSeKey. D’où justement, la source des querelles entre Google et Facebook sur l’échange des listes de contacts e-mail qui ont lieu depuis plusieurs mois (The Economist du19 juin). Jusqu’ici le gouvernement des Etats-Unis n’a laissé que peu de

choix à l’opinion publique sur ce type de législation, bien que quelques efforts aient été demandés de la part des multinationales, comme Yahoo ou Google. Lorsque La Commission Fédérale de la Communication (FCC) a annoncé un nouveau plan de régularisation des réseaux américains au mois de mai (Financial Times du 7 mai), les actions de Time Warner Cable, Cable Vision, ou même AT&T, cotées au NYSE avaient perdu entre 2 et 5% avant l’heure du déjeuner. Cependant, les scandales médiatiques engendrés par WikiLeaks, ainsi que la révision des directives UE forcent aujourd’hui les gouvernements et les multinationales informatiques à repenser la libéralisation des données. Ce sujet sera notamment débattu lors du prochain World Economic Forum en 2011. Le Federal Trade Comission (FTC) aux Etats-Unis a également lancé une directive sous le nom de «Do not Track» il y a trois semaines (International Herald Tribune du 2 décembre), afin de donner l’option à l’utilisateur d’empêcher un site web ou un annonceur de suivre et enregistrer ses activités sur Internet. A l’heure actuelle, peu de solutions existent pour protéger l’utilisation commerciale de l’identité des utilisateurs. Les systèmes tels que Open ID ou Google connect permettent de s’authentifier auprès de plusieurs sites, sans avoir à retenir un identifiant pour chacun d’eux, en utilisant un identifiant OpenID ou autre. Ces solutions stockent les informations dans leurs propres serveurs. A l’exception de WiSeKey qui propose d’enregistrer les données de l’utilisateur dans son propre ordinateur ou sur son téléphone portable. Il n’y a toutefois pas de garantie absolue que d’éventuelles fuites puissent avoir lieu.

ENTREPRISES

VIRTUA: l’impact web réel des entreprises du SMI L’agence spécialisée en webmarketing Virtua a publié une intéressante étude sur le référencement des entreprises du SMI. Ayant son siège à Aubonne, cette société compte elle-même parmi ses clients de grands noms, comme Swatch ou Ikea. L’angle d’approche retenu est celui du référencement naturel. Ce facteur détermine la visibilité sur les moteurs de recherche. L’objet de l’étude était donc le niveau d’optimisation des sites internet des entreprises du SMI. Il en est ressorti que les efforts que les unes et les autres consentaient à ce niveau n’étaient pas homogènes. Sur les 19 cas retenus, quatre entreprises sortaient du lot: Actelion, ABB, Swiss RE et Syngenta. Les balises utilisées en majorité sont de type «meta keywords». Le problème est qu’elles sont peu efficaces sur les moteurs de recherche. Surtout, Google les ignore. Les liens internes aux textes sont en plus très peu valorisés, alors que leur efficacité est avérée. En revanche, les composantes «full flash» ne sont pas utilisées sur les sites de ces sociétés. Un point positif, car elles alourdissent les pages. En résumé, une marge de progression subsiste. «Certaines de ces entreprises, aussi importantes soient-elles, n’ont même pas encore saisi l’importance d’internet dans leur communication», souligne Diego Artieda dans son compte rendu final. (FP) TRAJECTOIRES

MIRADOR KEMPINSKI: Jean-Marc Michel directeur général Dès le 1er janvier 2011, Jean-Marc Michel sera directeur général du Mirador Kempinski au Mont-Pèlerin. Tout au long de ses 25 dernières années de sa carrière dans l’industrie hôtelière, Jean-Marc Michel s’est construit une solide expérience dans la finance et les opérations. Sa nomination au Mirador Kempinski au Mont-Pèlerin est un retour aux sources; il y a 15 ans, il a travaillé en tant que contrôleur financier et assistant du directeur général. Depuis, diplômé de l’Ecole Hôtelière Lausanne (EHL) et ancien étudiant de la Cornell University, de nationalité suisse et française, il a acquis une longue expérience dans l’industrie internationale des hôtels de villégiature en Suisse et à l’étranger.

SUISSE

Le grand paradoxe du caviar CAVIAR HOUSE & PRUNIER. Le prix des oeufs d’élevage a reculé de 50% cette année face à une forte demande. Président de Caviar House & Prunier, à Genève, Peter Rebeiz revient sur l’année écoulé et la situation du marché en 2010 depuis un point de vue privilégié de connaisseur. L’entreprise familiale créée en 1950 par son père est leader mondial dans le commerce de cet «or noir» culinaire. Excès du marché de l’élevage, contrebande de produits sauvages, retour des quotas: le caviar n’a perdu ni ses fastes, ni ses controverses. L’Union européenne n’a pas accepté les quotas de caviar sauvage de la Caspienne, ce qui n’est pas le cas de la Suisse. Le marché helvétique va-t-il profiter de cette situation?

Oui, c’est possible que la Suisse bénéficie de cette position. Mais pour l’instant, c’est un cadeau empoisonné. Avec le retour de quotas en août, les producteurs de la Caspienne liquident des stocks de caviar souvent «fatigués» et la qualité n’est pas convaincante. Personnellement, je n’en ai pas acheté cette année. Pourriez-vous à nouveau acheter du caviar sauvage en 2011?

J’ai toujours été un défenseur du caviar de la Caspienne et j’estime que le meilleur moyen de sauver l’esturgeon est de continuer à en vendre. C’est comme ça que ce poisson garde un intérêt. Dès que la qualité sera adéquate, nous en achèterons à nouveau. Nous sommes le plus grand importateur du caviar iranien. Que représente le marché suisse pour Caviar House&Prunier?

Nous y réalisons 25% de nos ventes. Rappelons que la Suisse est le plus gros consommateur de caviar au monde par tête d’habitant. En termes de volume, la Russie est en tête, suivie par la France. Comment évolue actuellement la concurrence dans ce marché?

Le caviar est un produit magique qui attire toute sorte de personnages..! Pendant longtemps, l’Iran et la Russie étaient les seuls acteurs. Aujourd’hui, sur les 40 producteurs au monde, presque 38 n’ont pour ainsi dire jamais mis les pieds dans l’un de ces deux pays pour voir comment cela se passe. Elever un esturgeon est une chose, en faire du caviar en est une autre ! Les éleveurs doivent apprendre leur métier. C’est un marché en-

PETER REBEIZ. «Nous achèterons à nouveau du caviar sauvage dès que la qualité sera adéquate.»

core jeune : l’élevage a démarré en 1994. Nous étions les premiers à nous lancer, à l’époque. Les prix du caviar ont globalement reculé cette année. N’y a-til pourtant pas un certain abus de la part de certains producteurs?

La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages (Cites) a autorisé cet été certains riverains de la mer Caspienne (Azerbaïdjan, Iran, Kazakhstan et Russie) à exporter un quota de trois tonnes de caviar bélouga, la variété la plus chère. Les œufs d’esturgeons sauvages avaient été privés d’exportation pendant deux ans. La Russie avait elle officiellement décrété un moratoire de dix ans en 2007. Mais la contrebande continue, de même que la vente illégale sur sol russe. Exemple à l’appui, au marché couvert d’Irkoutsk cet été : sous le manteau, certains commerçants proposent du caviar soi-disant sauvage. Pendant ce temps, l’essor du caviar d’élevage a été phénoménal et ne cesse de s’accroître. En douze ans, la production mondiale est passée de 500 kilos à 130 tonnes par an. Et cela n’est pas près de s’arrêter. «Nous remarquons une forte demande cette année pour le caviar d’élevage», constate Peter Rebeiz, CEO de Caviar House & Prunier (lire

FIRSTCAUTION. La société de cautionnement genevoise est cotée depuis hier sur le marché français. Les explications de son CEO Gérald Follonier.

Pour lui donner davantage de visibilité et pour permettre à nos prescripteurs, les régies et les bailleurs, de participer à son évolution. Le marché suisse du cautionnement possède un solide potentiel, puisque sur les deux millions de foyers locatifs du pays, seuls 150.000 environ ont actuellement recours à une société de cautionnement. Pourquoi avez-vous choisi d’être coté sur le marché libre d’Euronext?

Car les contraintes y sont moins importantes qu’à la Bourse suisse et surtout parce que notre actionnaire de référence étant européen, nous voulions donner une visi-

Qu’est-ce qui a motivé ce recul?

Je suis producteur, je ne vois donc pas pourquoi je pratiquerai les mêmes prix que s’il y avait encore d’autres intermédiaires entre le client et moi. INTERVIEW: FRÉDÉRIC MAMAÏS

Le retour des quotas et l’essor local ci-dessus). Une demande croissante qui s’accompagne dans le même temps d’une baisse sensible des prix. Petrossian, la maison française qui tient près de 15% du marché mondial, a réduit ses tarifs de 20%. Comment expliquer ce qui constitue à première vue un paradoxe pour l’or noir gastronomique? Les zones d’élevage se sont d’abord multipliées depuis les débuts de cette pratique dans les années 1990, avec un accroissement également du type de produits proposés. Les fermes ont ensuite trouvé leur rythme de croisière, permettant des économies d’échelle substantielles. La qualité, elle, varie énormément d’un type de production à l’autre. Les meilleures œufs d’élevage se rapprochent à s’y méprendre au goût du caviar sauvage, attestent les spécialistes. Parmi les opérateurs suisses, ZwyerCaviar a été lancé il y a deux ans par deux frères appenzellois. Leur caviar, qui se veut éthique est produit en Uruguay et conditionné en Suisse, avec un packaging orienté haut de gamme. (FM)

Les raisons d’un IPO sur Euronext Paris

Pourquoi avez-vous décidé d’introduire Firstcaution en bourse?

Le problème est que certains sont mal intentionnés et vendent du caviar d’élevage au prix du sauvage. Il faut dix ans pour faire une boîte de caviar. Pour un producteur qui a des difficultés à la vendre, c’est plus facile d’augmenter son prix que d’y coller une étiquette «Béluga». Pour notre part, nous avons baissé nos prix de 50% il y a dix mois, ce qui est davantage que le reste du marché.

possible, qu’il s’agisse de régies ou de bailleurs. Nous avons d’ailleurs reçu de nombreuses marques d’intérêt de la part de sociétés souhaitant participer à l’évolution de Firstcaution. Quels objectifs de développement vous êtes-vous fixés? GÉRALD FOLLONIER. Détenue à 90% par Assya, compagnie financière, Firstcaution est agréée par la Finma depuis 2009. Elle compte 12 employés.

bilité européenne à la société. Combien comptez-vous lever de capitaux à travers cette IPO?

Il ne s’agit pas d’une levée de fonds, car notre actionnaire majoritaire va céder une partie de ses parts pour alimenter le marché. Il demeurera néanmoins majoritaire. Notre capital s’élève à 8,8 millions de francs et nous ne pensons pas l’augmenter avant 2012. Le titre a été coté à 6,70 euros, pour une capitalisation de 14,7 millions d’euros.

En 2011, la priorité sera la Suisse alémanique, avec l’ouverture d’un bureau à Olten et l’engagement de commerciaux. Nous préparons également de nouveaux produits de cautionnement. A moyen terme, nous envisageons de cibler les marchés belge, allemand et autrichien, où la réglementation en matière de contrat de bail est similaire à ce qui se fait en Suisse. Avez-vous recours à la réassurance?

Cherchez-vous à attirer un ou plusieurs actionnaires de référence?

Pour le moment, non, nous assurons tous les risques. Mais nous négocions actuellement avec deux réassureurs concernant le commercial, où les montants sont beaucoup plus élevés que dans le résidentiel. Nous espérons conclure ces discussions en 2011.

Non, nous voulons au contraire accueillir le plus de partenaires

INTERVIEW: SÉBASTIEN RUCHE

Migros relance la guerre des prix La guerre des prix est relancée dans le commerce de détail. Numéro un du secteur, Migros diminue dès mercredi prochain le coût de 2247 articles d’usage quotidien. Les réductions vont de 3 à 20%, selon les produits. Son rival Coop lui emboîte le pas, avec des rabais de 10% en moyenne. Ces baisses de prix atteignent ainsi 6% en moyenne, a précisé mercredi à Zurich Herbert Bolliger, le patron de Migros. Pour ce dernier, l’investissement se monte à 160 millions de francs. Cette offensive, la plus grande jamais effectuée en Suisse, ne concerne toutefois pas les produits M-Budget, ceux-ci étant déjà les plus avantageux, a-t-il ajouté. Sont notamment concernés, les produits laitiers, les œufs, la viande de poulet, l’eau minérale, l’huile d’olive, tout comme 200 articles de l’assortiment bio. Les baisses de prix touchent à hauteur de 60% des produits frais. «Dans un magasin MM de taille normale, un article sur cinq bénéficiera d’une diminution de prix», a poursuivi Oskar Sager, directeur marketing de la Fédération des coopératives Migros. Ces deux dernières années, Migros a réduit de manière continue les prix, a rappelé M. Bolliger. – (ats)


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