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Dossier
Enquête
LECLANCHÉ, OU COMMENT FONCER MALGRÉ UNE PANNE DE LIQUIDITÉS L’entreprise mythique d’Yverdon, leader mondial de solutions de stockage de l’énergie, peut compter sur de bons clients mais peine à assurer financièrement son développement.
L
es industriels le savent bien: ils peuvent s’enorgueillir de fabriquer les meilleurs produits du monde tout en tirant la langue sur le plan financier. Dans les années 1980, de nombreuses firmes suisses ont passé le cap des crises industrielles en vendant – ou bradant selon les cas – leur patrimoine immobilier. Aujourd’hui, la plupart d’entre elles ne possèdent plus les murs de leurs usines, consacrant leurs capitaux pour le développement de leurs produits et leur commercialisation. C’est le cas de Leclanché, mythique compagnie vaudoise. Cette firme centenaire a toujours négocié tant bien que mal les virages technologiques auxquels sont confrontés la plupart des industriels. Cette entreprise qui a bâti son histoire sur la production de piles, puis sur les batteries et le stockage d’énergie, a décroché de très prometteurs contrats dans le domaine des transports et de la gestion globale d’énergie «verte». En revanche, ses liquidités posent un problème. Après avoir reçu en automne dernier de ses principaux actionnaires une rallonge de près de 30 millions de francs suite à la conversion de dettes en capital,
«Nous avons signé des accords de partenariat ces trois dernières années pour 400 millions de francs de commandes ou de projets»
la société yverdonnoise prépare un nouveau renflouement. Mais elle dépend de ses actionnaires de poids, regroupés au sein d’une complexe entité de fonds d’investissements (lire l’encadré en page 15).
Hubert Angleys, directeur financier de Leclanché
Baisse de la valeur boursière En septembre, l’opération a été motivée par une raison assez simple: ses acti-