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L’ICONIQUE LADY DIOR REVISITÉ PAR DOUZE ARTISTES
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TEXTE [[[ Amanda Castillo
Indétrônable best-seller de la maison de l’avenue Montaigne, le sac Lady Dior, créé en 1995, se plie aux envies de douze artistes provenant des quatre coins du monde.
Les mini sacs Sakura Filed, entièrement brodés de perles et de sequins, figurent un champ de fleurs habités de masques bouddhistes.
L’
image est culte : Diana, sur le tarmac de l’aéroport de Buenos Aires en novembre 1995, portant à la main un sac reçu en cadeau quelques semaines plus tôt par Bernadette Chirac. « L’épouse du président de la République française souhaitait offrir à la princesse Diana un sac exceptionnel, différent de tout ce que l’on voyait alors, relatent Caroline Bongrand et Florence Müller dans Inspiration Dior (Ed. de La Martinière). Lady Diana (…) s’en empara avec la plus grande joie, pour ne plus le quitter. » Lignes architecturales, « esprit couture », cannage évoquant l’assise des chaises Napoléon III sur lesquelles Christian Dior installait ses invités lors de ses défilés ou encore anses rondes articulées par un chaînon agrémenté de charms métalliques rappelant les gris-gris que le couturier (passionné par la superstition) gardait toujours avec lui, séduisent instantanément la princesse de Galles qui commandera l’accessoire dans toutes les déclinaisons de formes et couleurs. Grâce à cette marraine d’exception, le sac Chouchou – rebaptisé Lady Dior en hommage à sa royale propriétaire – entre dès sa naissance dans le panthéon des classiques.
De façon intéressante, ce modèle chargé d’histoire n’a cessé de se réinventer, à l’image de la femme qui l’a rendu célèbre. En 2020, la maison Dior dévoilait ainsi le Lady Dior D-Lite, un nouveau modèle revisité grâce à une broderie cannage. Mais c’est surtout grâce au projet Dior Lady Art, impulsé par Maria Grazia Chiuri, directrice artistique de la maison parisienne et première femme à occuper ce poste prestigieux, que le sac emblématique fait régulièrement l’objet de réinterprétations. Le concept ? Donner carte blanche à des sculpteurs, plasticiens, photographes ou peintres provenant des quatre coins du monde pour transformer la matière, le tissu, les couleurs, l’anse et les charms. Cette année, douze artistes se sont prêtés au jeu. UNE ŒUVRE D’ART À PART ENTIÈRE Fleurs en relief, couleurs vives et cristaux pour la Coréenne Gigisue, résine translucide pour le Parisien d’adoption Antonin Hako, champ de fleurs peuplé de masques bouddhistes reliant le monde des vivants et celui des morts et patchwork de teintes et de matières