Ardennes & Alpes n°224

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Ardennes Alpes

#224 / 2e trimestre 2025

Nolan Delongueville lors des qualifications à la Coupe d’Europe de bloc — Ixelles, 2025

Nous étions plus de 1 500 !

C’est le nombre de spectateurs venus assister à la Coupe d’Europe de bloc à Bruxelles, les 3 et 4 mai derniers, un événement organisé par le CAB et Le camp de base. Merci à toutes et à tous pour votre engagement, sans lequel cette belle réussite en Belgique – et à Bruxelles – n’aurait pas été possible.

Le 21 mars, vous étiez 80 (présents ou représentés) lors de notre assemblée générale, représentant ainsi une large majorité de nos membres.

Une assemblée dense, ponctuée de décisions importantes, parmi lesquelles deux avancées majeures : l’adoption de la politique environnementale du CAB et le lancement de la labellisation des cercles. Ces deux projets ont été votés à l’unanimité – un signal fort. Vous en trouverez les détails sur notre site : www.clubalpin.be

Mais des préoccupations subsistent, notamment autour des déplacements en avion.

Prendre l’avion plus d’une fois tous les dix ans fait exploser notre empreinte carbone.

Faut-il dès lors renoncer aux compétitions internationales ?

La question se pose : voulons-nous rester présents sur la scène mondiale ou nous recentrer sur un circuit plus local et donc plus respectueux de l’environnement ?

Nos fondateurs n’étaient pas des amateurs de compétitions… mais ils encourageaient les expéditions lointaines … et ne prenaient pas le voilier pour autant.

Aujourd’hui, nos athlètes brillent à l’international. Il ne s’agit pas d’interdire, mais de faire des choix responsables et de sensibiliser notre communauté.

Le CAB (ou plutôt CMBel) limite déjà le nombre de sélections selon la distance. Nos athlètes privilégient les transports doux.

Nous savons que nous pouvons aller plus loin, en organisant par exemple nos compétitions dans des lieux accessibles en train et à des horaires adaptés (même si cela reste parfois un défi).

Nous vous invitons également, à travers la présente revue, à envisager des vacances respectueuses de l’environnement : à pied, à vélo, en train ou même en voilier.

édito

La labellisation des cercles s’inscrit dans cette dynamique : nous demandons désormais à nos cercles de mettre en œuvre les 10 engagements écoresponsables de l’organisateur d’événements sportifs (Adeps).

Autre sujet de réflexion : notre appel à candidatures pour l’Organe d’administration n’a pas rencontré le succès espéré.

Nous manquons toujours de diversité : en âge, en genre, en pratique sportive, en représentation géographique.

Face à ce constat, quatre administrateurs sortants et rééligibles ont choisi de ne pas se représenter, afin de laisser la place à de nouveaux visages. Merci à eux !

Nous avons également mis en œuvre la nouvelle règle de proportionnalité des genres exigée par l’Adeps.

Notre Organe d’administration compte désormais 3 femmes et 6 hommes.

C’est avec plaisir que nous accueillons une nouvelle administratrice, Catherine, et deux nouveaux administrateurs, Denis et Martin.

Souhaitons-leur la bienvenue !

Dans ce numéro : Valentine vous fait vivre la coupe d’Europe de bloc de l’intérieur.

Jean-François nous facilite l’usage du train de nuit pour nos déplacements.

• David nous fait un portrait de « Bibiche » très complet et instructif.

• La BRCT nous partage ses aventures verticales à Mollans-sur-Ouvèze.

• Sébastien nous fait part de son expédition « Climb for kids » sur l’Aconcagua et s’interroge sur nos pratiques.

• Romain nous relate avec passion la mise en situation hivernale de la formation d’éducateurs en randonnée.

• Bernard nous présente les rochers de Hourt à Vielsalm. Entre Ciel & Terre inaugure bientôt une nouvelle salle de bloc au projet inspirant.

Et le cercle Oxygène Nature fait son entrée parmi nos affiliés : bienvenue à eux !

Philippe Lacroix ©

Collection

ACTIVITÉS DE MONTAGNE

EN EUROPE : EN TRAIN

POUR UN VOYAGE ÉCOLOGIQUE

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Les déplacements représentent a minima 75 à 80 % des émissions de gaz à effet de serre d’une activité en montagne. L’Union professionnelle des métiers de la montagne (UPMM) [...] a dès lors souhaité encourager ses membres [...] à choisir le moyen de transport le plus écologique dans le cadre de leurs activités.

PHILIPPE LACROIX « BIBICHE »

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Celui qu’on connaît dans les milieux de l’escalade et de la spéléologie sous le surnom de « Bibiche » a participé activement au développement de ces activités sportives, mais aussi et surtout, il a développé la recherche scientifique sur les milieux naturels que sont les falaises, les grottes et leurs habitants.

MOLLANS-SUR-OUVÈZE A VEC LA BRCT

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Emile Pino © 2025

Une semaine de trip comptant cinq jours de grimpe dans les (gros) dévers de Mollans. Son rocher dit molasse est une sorte de calcaire très sableux, un joli mélange qui crée de belles préhensions mais qui par contre est plutôt fragile, des prises cruciales ont déjà cassé dans plusieurs voies.

Laurent Sébastien © 2025

LE SOMMET DES CONTRASTES

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Le 9 février dernier, notre petite équipe de Climb for kids, composée de Fernand Souply-Pierard (Berloz), Sébastien Laurent (Mons) et Antoine Felten (Malmedy), atteignait le sommet de l’Aconcagua, point culminant d’Amérique du Sud.

Sommaire

3 Édito

5 Accueillir la Coupe d’Europe de bloc à la maison

— Quand la Belgique prend la main sur le circuit officiel de la Fédération internationale d’escalade sportive (IFSC)

9 Activités de montagne en Europe : en train pour un voyage écologique

— Un guide pratique permettant de minimiser l’impact environnemental des déplacements en Europe

14 Philippe Lacroix « Bibiche »

— Le discret pionnier grimpeur, équipeur, spéléologue, archéologue et ornithologue

19 Mollans-sur-Ouvèze avec la BRCT

28 Le sommet des contrastes

32 Team Myrtille ou Team Marmotte ?

— La montagne vous met au défi !

33 Mise en situation hivernale dans le Beaufortain

— Exploration de la montagne hivernale en raquette à neige

38 Les Rochers de Hourt

— Un massif d’escalade à (re)découvrir en Haute Ardenne

42 LIRE | La combe maudite — Patrick Kelders

42 LIRE | L’espoir de sauver les vivants — Robin Van Dyck

43 Apparition de la montagne dans la littérature française : une autre vérité

44 Une nouvelle salle de bloc en coopérative !

48 Vivez la montagne autrement ! — Découvrez l’univers d’Oxygène Nature, le nouveau cercle du Club Alpin Belge

Robin Ulrich © Unsplash

Accueillir la Coupe d’Europe de bloc à la maison

Quand la Belgique prend la main sur le circuit officiel de la Fédération internationale d’escalade sportive (IFSC)

VALENTINE CORNET – pour le CAB (Responsable Communication)

En mai dernier, le Club Alpin Belge1 a une nouvelle fois relevé le défi de l’organisation d’une manche de la Coupe d’Europe de bloc –un projet d’envergure internationale élevant notre plat pays au rang des acteurs clés en escalade sportive. Après Munich et Rome, c’est Bruxelles qui a marqué les esprits en accueillant la troisième et ultime étape du circuit, s’imposant ainsi comme un rendezvous incontournable du calendrier européen. L’événement a rassemblé plus de 1 500 visiteurs de tout âge et 138 athlètes venus

1 - Le Club Alpin Belge fait partie, avec la KBF (Klimen Bergsportfederatie), de la coupole fédérale CMBel (Climbing & Mountaineering Belgium), qui est l’interlocuteur officiel auprès des instances internationales comme l’IFSC. En pratique, l’organisation d’une compétition internationale est confiée au CAB lorsque l’événement se déroule en Wallonie et à la KBF lorsqu’il a lieu en Flandre – comme ce fut le cas à Puurs en 2021.

se mesurer à la crème de la crème, faisant de cette édition un succès qui a largement dépassé les attentes des organisateurs.

Mettre sur pied une telle compétition exige une infrastructure de taille. Celle-ci doit avoir les épaules pour accueillir à la fois un public digne de l’Ancienne Belgique et un mur d’escalade aux proportions de géant mythologique. La salle de bloc Le camp de base s’est ainsi naturellement présentée comme une solution judicieuse : avec l’espace disponible dans la cour de l’école Saint-André adjacente au bâtiment, le site constitue une option de choix. Par ailleurs, Le camp de base présente également un autre avantage non négligeable : une équipe rodée. En tant qu’espace d’entraînement privilégié de nombreux athlètes de haut niveau et fort de son expérience en organisation d’événements d’escalade majeurs, Le camp de base fait preuve d’une expertise précieuse. C’est donc coude à coude que la Fédération et Le camp de base ont organisé le plus grand événement d’escalade sportive de l’année en Belgique.

Matti Debelle lors des qualifications
Valentine Cornet © 2025
Victor Lami © 2025

Après de nombreux mois de préparation et grâce à l’aide d’une multitude de bénévoles, L’European Bouldering Cup Brussels était fin prête à démarrer. Les athlètes ont pu montrer leur potentiel lors de la phase de qualification le samedi, avant de sortir le grand jeu en demi-finale et en finale le dimanche. Pour le public, c’était l’occasion rêvée de s’en mettre plein la vue face à l’élite de la grimpe. Le Bloc – discipline de l’escalade aux côtés de la Vitesse et de la Difficulté – connaît une croissance fulgurante en Belgique comme à l’international. Pratiqué sur des structures de 5 mètres de haut et sécurisé par des matelas de réception, il allie performance physique et stratégie. Les grimpeurs doivent solutionner des « problèmes », techniquement complexes et courts, avec le moins d’essais possible dans un temps limité. Sa nature visuelle et explosive en fait un format particulièrement spectaculaire. Afin de proposer des blocs à la hauteur des exigences d’une compétition de ce niveau, les organisateurs ont fait appel à une équipe d’ouverture spécialement constituée pour l’occasion. Celle-ci réunit les ouvreurs nationaux ainsi que deux ouvreurs désignés par l’IFSC, dont le chef ouvreur. Le tout a été monté sur la pièce maîtresse de l’événement : le TITAN. Un mur d’escalade monumental de 30 mètres de long et de plus de 5 mètres de haut conçu par EP Climbing en collaboration avec l’IFSC. Sa forme innovante et ses reliefs combinent des dalles d’équilibristes et des surplombs à faire gonfler les biceps.

Grimper à domicile

Pour les athlètes de la Belgian Climbing Team, ce fut une occasion en or de se mesurer aux meilleurs et de briller sur scène face à un public venu les soutenir en masse. Ils ont d’ailleurs été nombreux à avoir répondu présent pour porter haut les couleurs de la Belgique. Quelle fierté de voir ces maillots jaunes défiler sous les applaudissements et encouragements de nos compatriotes déchaînés ! Félicitations à Corentin Laporte et Chloé Caulier, qui auront porté cette énergie communicative jusqu’en finale ! La Belgique pourra même se targuer d’une place sur le podium grâce à Corentin, qui a décroché une médaille de bronze plus que méritée.

Voici les résultats de nos athlètes belges :

Catégorie Hommes :

• Corentin Laporte : 3e place

Dries de Pesseroey : 48e place

• Nolan Delongueville : 50e place

• Mathijs van Gorp : 55e place

• Kasper Tallon : 61e place

Noa Seeuws : 64e place

Catégorie Femmes :

Chloé Caulier : 6e place

Celine Cuypers : 20e place

• Nele Vermeeren : 37e place

• Perrine Alardin : 45e place

Leonie Lenz : 50e place

Maya Dendoncker : 59e place

• Matti Debelle : 60e place

Chez les hommes, ce sont les Français Léo Favot et Samuel Richard qui ont remporté les première et deuxième places. Du côté des femmes, la Britannique Emma Edwards a décroché la première place, suivie de Lily Abriat (France) et Geila Macià Martín (Espagne).

Une édition dont on se rappellera

Après le succès de la Coupe d’Europe de Bloc organisée à Loverval en 2023, cette nouvelle édition place une fois de plus la Belgique au cœur de la scène internationale d’escalade sportive. Nous sommes ravis d’avoir pu porter cet événement majeur, renforçant davantage encore l’engouement autour de cette discipline en plein essor. Merci à l’IFSC pour la confiance et au Camp de base pour cette précieuse collaboration. Merci aux nombreux bénévoles qui se sont donnés corps et âme pour la réussite de cet événement. Merci aux partenaires pour leur soutien : Adeps Pro, la Loterie Nationale, La commune d’Ixelles, la KBF et bien d’autres.

Nous nous réjouissons déjà de la prochaine édition !

VALENTINE CORNET

Pour le CAB (Responsable Communication)

1. Corentin Laporte décroche la médaille de bronze, aux côtés de Leo Favot et Samuel Richard

2. Corentin Laporte tout proche du but.

3. Un public venu nombreux pour encourager nos athlètes.

4. Ouvreurs à l’action lors du montage.

5. Chloé Caulier décrochant une place en finale.

6. Live streaming avec l’athlète Nicolas Collin

Thibaut
Debelle
2025
Thibaut
Debelle
2025
Thibaut
Debelle © 2025
Victor Lami © 2025
Valentine Cornet © 2025

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En tra pour un écologiquevoyage

Activités de montagne en Europe.

Un guide pratique permettant de minimiser l’impact environnemental des déplacements en Europe

JEAN-FRANÇOIS FAUCONNIER – Accompagnateur en Montagne

Les déplacements représentent a minima 75 à 80 % des émissions de gaz à effet de serre d’une activité en montagne. L’Union professionnelle des métiers de la montagne (UPMM), partenaire du CAB pour les formations en randonnée, a dès lors souhaité encourager ses membres – toutes disciplines confondues – à choisir le moyen de transport le plus écologique dans le cadre de leurs activités. Elle invite à privilégier les transports en commun et à éviter autant que possible l’avion, moyen de transport le plus polluant (un vol moyen-courrier aller-retour épuise à lui seul notre « budget carbone » individuel annuel).

Pour ce faire, l’UPMM a publié un petit guide pratique se concentrant sur le train (de nuit). Celui-ci poursuit deux objectifs : d’une part, permettre de minimiser l’impact environnemental de ses propres déplacements lors de la planification et de la mise en place d’activités sportives ; d’autre part, aider les organisateurs d’activités en montagne à tout mettre en œuvre pour encourager leurs groupes à voyager de la manière la plus écologique possible.

Planifier son itinéraire – par où commencer ?

Vous voulez organiser une activité sportive dans les Alpes ou les Pyrénées, dans un pays de l’Est ou au Royaume-Uni, mais vous ne savez pas comment vous y prendre pour y aller ou emmener votre groupe en train de manière rapide, confortable et peu coûteuse ? Alors, voici une véritable mine d’informations pour débuter : www.seat61.com (en anglais seulement). Les informations reprises sur ce site permettent de savoir de manière condensée et rapide comment se rendre en train virtuellement partout en Europe (et au-delà) : horaires, prix des billets et comment les acheter en bénéficiant des meilleurs tarifs… tout y est ! Pour les non anglophones, il existe un autre site très utile, en français cette fois : www.voyagerentrain.fr, qui regorge de conseils et bons plans pour des voyages en train en France et en Europe.

Night Train Map 2025

Les trains de nuit permettent de faire de grandes distances [...] en un seul trajet. Bonne nouvelle : leur nombre est à nouveau en augmentation.

Une fois l’ébauche d’itinéraire déterminée, vous pouvez commencer à préparer votre voyage de manière plus concrète. Parmi une foule de sites et applications utiles, celui de la compagnie allemande Deutsche Bahn (https ://int.bahn.de/fr/) recense quasiment tous les trains d’Europe et permet donc de connaître pratiquement tous les horaires ferroviaires du continent. Vous y trouverez, pour un trajet donné, nom de la compagnie exploitante et numéro du train, horaires et villes desservies. Ce site permet également d’identifier les trains acceptant le transport de vélos (non démontés et dans une housse).

Les trains de nuit, pour économiser temps et argent

Les trains de nuit permettent de faire de grandes distances (souvent plus de 1 000 km) en un seul trajet. Bonne nouvelle : leur nombre est à nouveau en augmentation. Véritable « voyage dans le voyage », les trains de nuit ont également l’avantage de faire économiser le coût d’un logement à l’aller et/ou au retour.

Les trains de nuit directs depuis la Belgique

Bruxelles et Liège sont desservies par les Nightjet (www.nightjet.com) de la compagnie autrichienne ÖBB, qui permettent de rallier directement Vienne et Berlin. Depuis notre capitale, il est également possible d’emprunter les trains de nuit d’ European Sleeper (www.europeansleeper.eu) à travers les Pays-Bas jusque Prague, via Berlin et Dresde, ou encore les Alpes autrichiennes et Venise. D’ici 2027, la compagnie belgo-hollandaise projette une nouvelle route directe reliant Amsterdam à Barcelone via Bruxelles.

Les trains de nuit accessibles depuis la Belgique

De nombreux autres trains de nuit sont accessibles via Paris, Cologne ou encore Londres, et permettent de traverser l’Europe tout en dormant. Ainsi, en France, la SNCF propose huit lignes desservant plus de « soixante-dix » destinations, dont Pau, Lourdes, Tarbes, Foix, Latour-deCarol, ainsi que Perpignan et Cerbère (Pyrénées), plus Gap, Briançon et Nice (Alpes). Avec les autres trains de nuit disponibles à proximité de la Belgique, il est également possible de rejoindre notamment l’Italie, l’Écosse, la Croatie, la Slovénie, la Hongrie ou encore la Pologne. Le collectif citoyen Back on Track a publié une carte interactive (www.back-on-track.eu/night-train-map) permettant de visualiser tous les trains de nuit en Europe.

Quelques trucs…

1. Inscrivez-vous aux alertes à l’ouverture des ventes (possible sur certains sites).

2. Inscrivez-vous à la newsletter de l’opérateur ferroviaire sur les lignes duquel vous comptez voyager.

3. Empruntez les lignes de train « low-cost » (ex. Ouigo en France, qui dessert plus de soixante destinations (www.ouigo.com/destinations).

4. Scinder son trajet est parfois plus intéressant.

5. Un billet aller-retour coûte parfois moins cher que deux billets aller simple (mais pas toujours).

6. Il est parfois moins cher d’acheter un billet pour une destination plus lointaine !

7. Pour la France, il est souvent plus intéressant de passer par Lille plutôt que Paris (et qu’emprunter des trains directs au départ de Bruxelles).

8. Pour la France, si vous voyagez régulièrement, achetez la carte « Avantage » (sur le site de la SNCF).

9. Le cas échéant, contactez les services groupe (lorsqu’ils existent).

Où et comment acheter ses billets de train ?

À nouveau, le site www.seat61.com constitue sans doute le meilleur point de départ pour obtenir une idée générale des prix des billets pour le trajet recherché et savoir comment les acheter en bénéficiant des meilleurs tarifs. Alors qu’il est possible de rechercher presque tous les horaires des trains sur le site de la Deutsche Bahn, il n’est en revanche souvent pas possible d’y réserver les billets pour des destinations hors Allemagne et périmètre immédiat. Il est dès lors intéressant de commencer par jeter

Robin Ulrich © Unsplash

un œil sur une plateforme telle que www.trainline.com, où vous pourrez trouver (presque) tous les billets. Cette plateforme permet également de comparer les prix en un coup d’œil lorsque plusieurs compagnies sont en concurrence, comme en Italie ou en Espagne. En échange de ce service, Trainline prélève généralement une commission (relativement faible). Pour éviter ce surcoût, une fois que vous avez repéré le(s) train(s), compagnie(s) ferroviaire(s) et tarif(s) qui vous intéressent, il suffit de réserver directement les billets sur le(s) site(s) de la/des compagnie(s) en question, sans commission.

Pour les trajets vers Paris et Londres, le plus simple est de se rendre sur le site d’Eurostar (www.eurostar.com).

Pour les billets en France et les trains directs vers/au départ de la France, il suffit de réserver sur le site de la SNCF (sncf-connect.com).

Comment bénéficier des meilleurs tarifs ?

Pour bénéficier des meilleurs tarifs, une règle d’or : an-tici-per ! C’est-à-dire réserver les trains, en particulier de nuit, dès l’ouverture des ventes, soit plusieurs mois à l’avance ! En effet, les prix les plus bas sont généralement disponibles à ce moment-là. Ensuite, les prix grimpent souvent assez vite et, à l’approche du départ, les trains peuvent même afficher complets !

La date d’ouverture des ventes dépend du pays, du type de train et de la compagnie empruntée (entre un an et quelques mois à l’avance). Le site voyagerentrain.fr reprend un tableau très pratique qui récapitule les dates déjà disponibles : www.voyagerentrain.fr/ouverture-ventesbillets-train/#tableau.

Randonnées en Europe – exemples de voyages en train

À titre informatif (et sans engagement de l’auteur), vous trouverez ci-dessous quatre exemples de trajets en train (et, en ce qui concerne la Corse, bateau) pratiques, rapides et bon marché vers des massifs de montagne européens. Seul le trajet aller est renseigné, avec une idée du prix le plus avantageux.

Interlaken- Suisse

Exemple 1 — Bruxelles → Parc Naturel Régional du Queyras (ou vallée de la Clarée) (Alpes)

18:13 Eurostar Bruxelles-Midi

19:38 → Paris Nord (à partir de 29 €)

Transfert en RER ou métro (ou à pied via les quais de la Seine, en prévoyant suffisamment de temps)

20:56 Train de nuit Paris-Austerlitz

07:50 → Montdauphin-Guillestre ou 08:24 → Briançon (à partir de 29 € en cabines de 6 couchettes)

• Navette en bus jusqu’au Queyras (ou Névache)

Exemple 2 — Bruxelles → Parc Naturel Régional de Corse

• 10:17 TGV Bruxelles-Midi

10:51 → Lille Europe (à partir de 25 €)

• Transfert à pied 10’

• 11:30 Ouigo Lille Flandres

16:12 → Marseille (à partir de 25 €)

Transfert à pied 15’

Bateau de nuit de Marseille (ou Toulon)

→ vers la Corse (Ajaccio, Bastia, Île Rousse, Porto-Vecchio, Propiano) (à partir d’environ 60 € le trajet en cabines de 4 personnes)

Exemple 3 — Bruxelles - Parc National du Triglav (Slovénie)

14:25 ICE Bruxelles-Midi

17:40 → Frankfurt Hbf

19:08 → Stuttgart Hb (à partir de 39,99 €)

20:29 Train de nuit Stuttgart Hbf

07:13 → Lesce-Bled (à partir de 49 € en cabines de 6 couchettes)

Bus de Lesce-Bled → jusqu’au lac de Bohinj

Exemple 4 — Bruxelles - Parc National des Cairngorms (Écosse)

• 19:22 Eurostar Bruxelles-Midi

20:27 → Londres Saint-Pancras (à partir de 49 €)

• Transfert à pied 10’

• 21:15 Train de nuit Londres Euston

07:39 → Aviemore (à partir de 85 £ par personne en cabines de 2 personnes)

Le guide du voyage en train (10 pages) est disponible gratuitement sur le site de l’UPMM : http://www.upmm. be/Guide-du-voyage-en-train-en-Europe_1_57.html

JEAN-FRANÇOIS FAUCONNIER – Accompagnateur en Montagne

RÉFÉRENCES :

La liste des compagnies ferroviaires en Europe : www.voyagerentrain.fr/compagnies-ferroviaires-europe

Suggestion de lecture de l’auteur : Livre « Voyager en train en Europe » (www.voyagerentrain.fr/livre-voyager-en-train-en-europe)

naiseMayon-for power

Alex Megos s’est trompé quant aux carottes … ce sont des frites et de la mayonnaise qu’il nous faut pour performer et pour se sentir bien en falaise !

Un membre du CAB, qui souhaite rester anonyme, a conçu ce t-shirt avec l’idée de récolter quelques fonds supplémentaires pour l’entretien et l’aménagement des rochers.

Et plus particulièrement de Freyr, l’épicentre de la mayonnaise.

Ceci a permis jusqu’à présent de récolter près de 700 euros, qui ont été réinvestis dans l’achat d’arceaux pour un parking vélo à Freyr.

Si vous souhaitez soutenir ce projet ou si vous aimez bien ce t-shirt, il est disponible sur le site spécialisé en équipement et matériel d’escalade 9cclimbing.be

Philippe Lacroix Bibiche

Le discret pionnier grimpeur, équipeur, spéléologue, archéologue et ornithologue

DAVID LEDUC

Philippe Lacroix naît à Verviers en 1948. En 1951, sa famille s’installe à Namur. Son début de vie est marqué par un handicap particulier : une surdité complète. Il sera coupé du monde pendant des années, décrit par sa mère comme « l’enfant qui courait seul dans les plaines ». Jeune adolescent, il reçoit un premier appareil auditif moderne qui lui permet de développer son langage et de communiquer verbalement. À l’école, il se forme en tant qu’ébéniste et entame sa vie professionnelle comme menuisier pour la fabrication de cuisines et la restauration de meubles. C’est en 1973 qu’il découvre l’escalade, aux rochers du Néviau, à Dave. Celui qu’on connaît dans les milieux de l’escalade et de la spéléologie sous le surnom de « Bibiche » a participé activement au développement de ces activités sportives, mais aussi et surtout, il a développé la recherche scientifique sur les milieux naturels que sont les falaises, les grottes et leurs habitants.

ras du sol. Un jour, Pieters, un grimpeur hollandais, lui propose de former une cordée. Philippe découvre ainsi ses premières escalades encordé – à la taille. Pendant cinq ans, il fera le tour de toutes les voies de Dave. En 1976, il commence à grimper à Marche-les-Dames, puis en 1978 à Freyr. Il grimpera sur des dizaines de rochers en Belgique mais, étant profondément casanier, il ne grimpera à l’étranger qu’à de rares occasions – au Miroir d’Argentine en Suisse, ou dans les Calanques, près de Marseille, par exemple.

Bibiche le grimpeur

En 1973, Philippe aperçoit des grimpeurs au rocher du Néviau, à Dave. Intrigué et inspiré, il commence alors à faire, de temps en temps, des traversées sur le rocher au

À l’époque, peu de voies étaient équipées avec des ancrages solides. On trouvait des pitons, parfois plus, parfois moins, et souvent de solidité douteuse. L’escalade se pratiquait encordé à la taille et en bottines. La démarche était donc beaucoup plus « aventureuse » et un peu moins « sportive ». Avec cet état d’esprit, Philippe s’engage sur n’importe quel rocher de sa région, parfois avec un ami, sinon en solitaire en auto-assurage, emmenant pitons, coinceurs, gollots ou petites plaquettes selon les besoins. Il parcourt ainsi des dizaines d’itinéraires aujourd’hui oubliés.

Philippe dans la paroi du Pape

à Freyr

La falaise du Néviau à Dave, il la connaîtra dans ses moindres détails : chaque prise, chaque bombé lui sera familier. Au début des années 80, il passera beaucoup de temps à Freyr. Il parcourt quasi toutes les voies existantes : les grandes voies de l’Al Lègne, les fissures des 5 Ânes, les classiques dans le Pape. À cette époque, de grandes portions de paroi étaient encore « vierges». Ainsi, en semaine, en début de soirée après le boulot, Philippe arrive sur les falaises, avec des projets plein la tête. Un soir à Marches-les-Dames, il décide de retirer du lierre et de gratter la boue sur un tronçon de paroi fissuré pour ouvrir une voie à parcourir sur coinceurs. Il sera triste de découvrir, plus tard, que sa voie aura été munie de protections forées dans la roche. En 1979 et 1980, il équipe deux de ses chefs-d’œuvre à Freyr : les trois longueurs de « la Cerise », équipée sur gollots, et « la Grippe intestinale » en 6b, au milieu de l’Al Lègne. Il voulait créer « des belles voies aériennes sur du rocher parfait comme dans le Verdon ». Bibiche raconte que la première ascension en libre de « la Cerise » – trois longueurs en 7a+, par J.-M. Arnould, est réalisée avec l’équipement d’origine, seuls quelques gollots peu profonds par longueur. Il équipera ou ouvrira d’autres voies et variantes, comme « la Sylvia » en 6+/A0, devenu aujourd’hui 7c aux 5 Ânes, ainsi que deux impressionnantes voies sortant au sommet du Pape : « la Diabolique » en 6a+ et « Tais-toi et rame » en 6b+, ouvertes après un bivouac sur la falaise. Il ouvrira également plusieurs voies et variantes dans le massif de la Jeunesse.

Sa création la plus marquante restera probablement la voie « Les prises taillées », ouverte en 1980, un 6b majeur d’une époque révolue, mais qui nous laisse un beau 6b sur grands bacs taillés au marteau et burin. Une semaine de soirées tardives post-boulot aura été consacrée à la fabrication de cette voie mythique.

Une des voies qu’il préférait était « la Liedekerke », en 6a, au Louis-Philippe. Il appréciait aussi réaliser les trois longueurs du Pape en corde tendue (intéressant avec l’équipement d’origine sur pitons, n’est-ce pas…).

Sa création la plus marquante restera probablement la voie « Les prises taillées », ouverte en 1980, un 6b majeur d’une époque révolue [...].
Philippe au Néviau, à Dave

Bibiche s’amusait aussi régulièrement à inventer des combinés en plusieurs longueurs, traversant d’une voie à l’autre et d’une paroi à l’autre. L’esprit créatif, il n’avait besoin d’aucun topo ; son regard suffisait à tracer la voie à suivre. À Freyr, il ouvrira depuis le bas « l’Américaine », une voie d’artif précaire sur crochets à goutte d’eau et gollots. Ce genre d’escalade aléatoire et psychologiquement intense n’est plus pratiqué aujourd’hui, et la voie a disparu des topos.

L’esprit créatif, il n’avait besoin d’aucun topo ; son regard suffisait à tracer la voie à suivre.

Une autre ouverture marquante sera « Le toit de Beez », ouverte en artif, en plaçant des protections précaires et en se hissant dessus, avec coinceurs et coins de bois, sur un rocher parfois très fragile et très déversant. Sachez donc qu’il est possible de vivre de belles aventures sur des rochers de 30 mètres !

L’entretien et le rééquipement des falaises

Avant ou après la grimpe, Bibiche nettoie les voies, enlève le lierre et la terre, coupe les arbustes au pied, enlève les rochers instables et dangereux… en somme, il entretient son terrain de jeu et celui des autres. Quelques chutes ont marqué ses débuts en escalade : il est témoin

de pitons arrachés et de chutes parfois violentes pour lui ou d’autres personnes sur la falaise. Il commence à se questionner et il étudie minutieusement le pitonnage en place dans les voies : ne faudrait-il pas préférer des ancrages plus solides aux pitons kamikazes ?

Dans certaines voies, il remplace les simples pitons par des pitons « cimentés », parfois dans des trous préforés. Ainsi, un arrachage lors d’une chute sera beaucoup moins probable. Parfois, il met des « gollots », des petits crochets à expansion dans des petits trous forés au tamponnoir. Puis viennent les « plaquettes de 8 mm », suivies des « spits de 10 mm ». Plus tard encore, Bibiche commence à équiper ou rééquiper des voies avec des « broches à tendeur » avec du scellement chimique à doser et mélanger soi-même, en forant des trous avec une foreuse à percussion. Au début, la démarche est personnelle et altruiste : il (ré)équipe parce qu’il adore faire ça et parce qu’il veut proposer aux pratiquants une escalade sur des ancrages solides. Après quelques années, il rééquipera pour le Club Alpin Belge un grand nombre de voies et de relais – en particulier dans la Jeunesse, le Pape, et les 5 Ânes, mais aussi sur les autres massifs.

Bibiche dans sa grotte, le spéléologue

Enfant, Bibiche courait dans les plaines autour de Namur où il a grandi et, déjà, il s’aventurait dans les petites grottes proches de Marches-les-Dames. Aventurier et solitaire, Bibiche explore et gratte chaque centimètre carré de sa région. « Gratter », en effet, car là où il devine un accès probable à une cavité ou une grotte, il se couche au sol et gratte la terre et la roche pendant des heures, et parfois des journées entières, pour se frayer un passage. Il découvre ainsi des dizaines de petits « trous » ou cavités, et quelquefois des jolies grottes.

Ouverture du « Toit de Beez »
Lors des fouilles archéologiques au Pape à Freyr
Collection Philippe Lacroix ©
Collection Philippe Lacroix ©

À Freyr, il évacue ainsi des dizaines de kilos de déchets à l’arrière du bivouac. Pendant quelques décennies, les grimpeurs abandonnaient leurs déchets dans une petite cavité, par la suite baptisée le « trou poubelle ». Les déchets témoignent de l’intérêt du site à l’époque : il retrouve beaucoup de déchets de produits venant de Suisse, de France ou d’Allemagne. Dans les grottes, il découvre d’autres choses plus intéressantes que des déchets : des ossements humains.

D’abord un jeu, la spéléologie est devenue une passion et ensuite un métier lié à la recherche en archéologie.

En spéléo, il aura donc découvert et dégagé des dizaines de cavités, il a cartographié plusieurs réseaux souterrains et il a participé au rééquipement des ancrages. À Chaleux par exemple, il découvre un réseau souterrain d’un kilomètre.

Au Portugal, Bibiche découvre de nouvelles galeries dans le massif de l’Escoural et il travaille à la topographie du site. Près d’Antalya en Turquie, il travaille aussi sur un projet de recherche dans le monde des grottes et cavités. Quand il pleut, plutôt que de grimper sur du rocher mouillé, il va se mettre à l’abri dans des grottes. Certaines nuits, il bivouaque dans le trou de la Jeunesse. Jour et nuit, il est dans sa grotte.

On va voir que sa passion pour la spéléologie est étroitement liée à l’archéologie.

L’archéologie autour des grottes et des falaises

Découverte à Freyr : il y a des ossements humains dans le trou Bibiche, notamment une mâchoire. Un ami lui conseille de contacter « SOS-Fouilles » pour déclarer ses trouvailles.

Ses découvertes d’ossements et d’objets divers lui permettent de décrocher des petits contrats avec le Musée des Sciences Naturelles. Pendant les périodes de chômage, il continuait à faire des fouilles et à aider les étudiants en archéologie.

Dans les grottes et aux pieds des falaises, il découvre des sépultures contenant des squelettes humains datant du néolithique et du mésolithique, de la céramique de l’époque romaine, etc. À Freyr, des dizaines de squelettes sont retrouvés, datés et étudiés. À un moment, il obtient un contrat de l’Université de Liège pour faire des fouilles notamment sur Freyr à l’abri des Autours et à l’abri du Pape.

L’archéologie était devenue « un virus ». [Bibiche] fouille beaucoup d’autres endroits dans les vallées de la Meuse et de la Lesse.

Chaque détail l’intéressait : il travaillait pour la science et voulait comprendre l’histoire derrière ces objets et ces restes humains, contrairement à certains archéologues collectionneurs qui gardaient leurs trouvailles et les informations les concernant.

Où que vous soyez à Freyr, sachez que des humains y ont vécu il y a des milliers d’années. Des ossements et outils

Un ami de Philippe « redresse » les pitons après usage
Spéléo
Collection Philippe Lacroix
Collection Philippe
Lacroix

ont été retrouvés au Pape, aux Autours, aux Pucelles, à la Jeunesse, au pied de l’Al Legne, dans le Colébi, au point de vue…

Mais Bibiche ne se limite pas à Freyr : l’archéologie était devenue « un virus ». Il fouille beaucoup d’autres endroits dans les vallées de la Meuse et de la Lesse. À Goyet, il travaille comme archéologue et fait une topographie des réseaux. Pendant ses soirées, il scrute toute sa région au peigne fin et trouve des squelettes d’animaux, des munitions des deux guerres, des boulets de canon de la période napoléonienne, des morceaux de différents avions écrasés, des milliers de bagues de pigeons…

Ornithologue des falaises

Les bagues de pigeons…entre archéologie et ornithologie… pourquoi y en a-t-il eu des milliers le long des falaises ? Voici la réponse : les pigeons de course se font bouffer par les faucons pèlerin, et leurs ossements et bagues se retrouvent à proximité des falaises où les faucons rôdent et nichent. Bibiche garde, date et classe toutes les bagues de pigeons en fonction de l’endroit de la trouvaille, et reprend les données reprises sur la bague : l’année, le pays et les initiales du propriétaire du pigeon. La bague la plus ancienne est datée de 1897. Au menu du faucon : beaucoup de pigeons belges, hollandais et français sont identifiés par le médecin légiste.

Pendant les années ’80, Philippe habitait près d’une sablière avec des décharges de déchets qui attiraient des étourneaux et des mouettes. Il s’occupait parfois à libérer des étourneaux qui étaient coincés dans la décharge. Près de chez lui, il observait les migrations des oiseaux limicoles et comptait et identifiait le nombre d’individus par espèce.

Sur les îles de la Meuse, il suivait les cormorans et lisait leur bague à la longue vue.

À l’époque où il s’occupait des rééquipements des ancrages à la falaise du Néviau à Dave, il accompagnait un bagueur de l’Institut des Sciences Naturelles pour lui permettre d’accéder au nid du faucon pèlerin. S’en sont suivies une dizaine d’années d’observations à chaque début de printemps pour localiser les endroits des nidifications sur les dizaines de rochers dans les vallées de la

Meuse et de la Lesse. Bibiche accompagne les bagueurs sur différents rochers, principalement pour les nids de faucon pèlerin, plus tard aussi pour quelques nids de hibou grand-duc. Certains rochers étant sauvages et difficiles d’accès, il se fraye des chemins à coup de sécateur, remonte des pentes de boues et de ronces et place de petites plaquettes peu profondes dans le rocher pour permettre d’accéder délicatement au nid en rappel. Cet engagement bénévole a aidé au suivi et à la protection de ces rapaces longtemps menacés.

Aujourd’hui, Philippe Lacroix a 77 ans. La maladie de Parkinson le handicape fortement. Les rares journées où il se sent capable de sortir de chez lui, il tente encore de renouer avec ses passions.

DAVID LEDUC
Spéléo
Collection Philippe Lacroix ©
Collection Philippe Lacroix ©

MOLLANSSUROUVÈZE

avec la BRCT

BELGIAN ROCK CLIMBING TEAM — projet du Club Alpin Belge

Images — EMILE PINO

En ce début 2025, deux membres nous on dit au revoir (Sven Lempereur et Thomas Salakenos) et deux chouettes personnes ont donc pu prendre leur place. Bienvenue à Lorraine Kervyn et à Madeline Montignie ! D’ailleurs, si ce projet d’équipe vous parle ou peut intéresser une grimpeuse ou un grimpeur de talent et ayant l’esprit d’équipe, vous pouvez contacter le Club Alpin Belge.

Ardennes & Alpes — n°224
À Mollans, il y a dévers… et dévers. Certains, légers, nous sont familiers. D’autres, en revanche, prennent la forme de baumes surplombées par d’énormes toits...

Au programme ? Une semaine de trip comptant cinq jours de grimpe dans les (gros) dévers de Mollans. Son rocher dit molasse est une sorte de calcaire très sableux, un joli mélange qui crée de belles préhensions mais qui, par contre, est plutôt fragile, des prises cruciales ont déjà cassé dans plusieurs voies.

Pablo, parti pendant deux mois, est le grand absent de ce trip. En plus de Madeline et Lorraine, il y aura donc Lucie, Maro, Florian, Loïc, Eline et David, et aussi Emile Pino qui a désormais l’habitude de nous rejoindre pour prendre des photos.

Avant de partir, il y a eu quelques réunions d’équipe (la BRCT étant aussi la Belgian Réunion Climbing Team) : le plus dur étant de choisir la destination et un moyen de transport décent en termes écologiques (donc pas trop loin, jamais d’avion évidemment, le train si possible, ou cette-fois-ci le compromis d’une camionnette neuf places pour tout le groupe). Chose faite, il reste à définir les objectifs du trip et articuler ceux-ci autour du projet d’équipe. Une partie de l’équipe était présente à SaintLéger début 2024 : ils et elles s’étaient mesurés pendant deux semaines à un projet extrême. Résultat : personne n’a enchaîné sa voie. L’apprentissage y était intéressant, mais cette fois, il fallait définir une autre approche permettant un peu de réussite. L’objectif de la semaine sera donc de travailler en équipe des voies difficiles, mais réalisables à court terme, et même si possible essayer d’enchaîner pendant ce trip. Moins rechercher l’extrême, mais plus pousser au réalisme, on veut donc faire une sorte d’état des lieux pour voir quel niveau chacun peut atteindre en seulement quatre ou cinq jours de grimpe.

Et le travail d’équipe dans tout ça ? L’entraide, le partage et la bienveillance étant des valeurs de base au sein de ce projet d’équipe, il a fallu ajouter cette dimension au trip. Et honnêtement, ça s’est fait presque tout seul. Travailler des voies à plusieurs, sans esprit de compétition, favorise le partage des méthodes et des astuces, ce qui nous permet d'avancer plus vite dans nos projets. Le premier avise le deuxième qui enchaine, puis les rôles s'inversent. De la sorte, les méthodes se peaufinent plus rapidement que si chacun était dans son coin. Mais on essaie aussi de partager notre état émotionnel et notre motivation, les frustrations, l’enthousiasme, les doutes… et les microbes les plus virulents (on vous expliquera plus tard…).

À Mollans, il y a dévers… et dévers. Certains, légers, nous sont familiers. D’autres, en revanche, prennent la forme de baumes surplombées par d’énormes toits, réservés à celles et ceux qui n’ont pas peur d’un style de grimpe sur-physique. Heureusement, en bas, on retrouve de beaux murs qui penchent un peu moins et qui sont riches en réglettes bien tranchantes qui arrachent la peau des doigts !

... réservés à celles et ceux qui n’ont pas peur d’un style de grimpe sur-physique.

Ardennes & Alpes — n°224
Les prochains jours permettent encore quelques petites perfs’. La plus flagrante, « Amateur de gros knee bar » qui tombe au premier essai après une montée de travail.

Jour 1. Pleine d’enthousiasme et curieuse de découvrir s’il y a vraiment des prises dans ces énormes toits, toute l’équipe attaque le secteur des baumes. Il y en a pour tous les goûts, surtout si on aime se péter les biceps et les avant-bras ! Repérage dans le 8a phare de la falaise « Déclipe et des claques », une belle voie physique très agréable avec contrepointes en entrée, gros talonnages dans le crux et acide lactique au dessert. Pour d’autres, un 8b majeur et physique à mort intitulé « Fat or seduction », équipé par la légende Lynn Hill en personne. Quelqu’un se laisse tenter par « Amateur de gros knee bar » un 8b+/c (8b+ belge quoi) traversant longuement vers la droite et bien physique à son tour. Vous l’aurez compris : ce n’est

pas (que) de la finesse, de la douceur et de l’élégance à Mollans. Il vaut mieux apprécier un peu de bourrinage ! Fin de journée, un membre du groupe, sous le couvert de l’anonymat, déserte le secteur et décide de se dédier à un mur moins horizontal et plus vertical, et se lance dans le teigneux 8b à doigts du secteur du bas « Bon pied mon œil ». Il fait beau, il fait chaud. Mais il y a de l’orage dans l’air… ou plutôt dans nos tripes ! Un autre membre de l’équipage, préférant aussi rester anonyme, a ramené une spécialité de Freyr jusqu’à Mollans : la grippe intestinale (6b+) ou gastro pour les intimes. 6b+, le pied, mon œil. C’était l’enchaînement le plus difficile du séjour, et engagé en plus ! Il/elle grimpe malade comme un chien (premier jour du trip tant attendu, il faut bien grimper, non ?), avec de grosses nausées, la déshydratation en prime et du mal à respirer… ça serait contagieux ce truc ?

Soleil et chaleur

Les nuits non plus, aucun nuage, mais l’orage sévit bien dans notre petit gîte en carton. Tout s’entend, en particulier les vas-et-viens vers la salle de bain et l’enchaînement de vomissements de la victime numéro 2. Personne ne dort bien et tout le monde commence à s’inquiéter. Empilés ici les uns sur les autres, est-ce qu’on va tous y passer ?

Jour 2. Avec un membre en moins, l’équipage se dirige vers les rochers. On continue le travail des voies. S’ensuit un enchaînement flash de « Déclipe et des claques », un deuxième enchaînement du 8a, un enchainement de « Fat or seduction », une montée découverte dans « Molasse’son », la queen-line du secteur en 8c+/9a, voie hyper impressionnante et soutenue dans du gros dévers continu, et des montées de calage dans le 8b en bas et dans le 8b+ du haut.

Nos petits corps fragiles et meurtris ont besoin d’un jour de repos. Et qui dit un jour qui passe, dit une nouvelle victime de la gastro ! Certains auront passé plus de temps aux toilettes qu'en falaise ! Et la grimpe qui reste se fera en compagnie de la nausée. Est-ce ce gros dévers qui nous donne le mal de mer ? On vous épargne les détails, mais presque tout le groupe y passe. Out pendant un ou deux jours et ensuite fort affaiblis, certains n’ont pas du tout eu toutes leurs cartes en main pendant ce trip. Tous les matins, on fait une séance d’échauffement et de mobilité, pour retirer un peu de rouille articulaire et en prévention de blessures. Dans l’équipe il y a une kiné, ça tombe bien ! Pendant nos petites séances quotidiennes sur la place du village, on fait le spectacle d’un couple de retraités qui s’amuse à nous observer dans toute notre splendeur pour certaines et toute notre raideur pour d’autres.

Le soir après les repas, on fait un tour de table pour discuter des sensations de chacun et chacune dans ses voies, de l’ambiance générale et des préparatifs pour les futurs projets et sorties de l’équipe.

La gastro aura été plus forte que nous, ce qui a eu un impact sur la composition du groupe qui variait en fonction des nouveaux malades et de ceux qui avaient repris des couleurs. On se demande combien de temps encore le sentier d’approche et le pied des voies aura l’odeur du vomi. En tout cas, certains n’ont clairement pas su s’exprimer à fond sur le rocher !

Les prochains jours permettent encore quelques petites perfs’. La plus flagrante, « Amateur de gros knee bar »

Voici la liste de croix de ce 6e trip de la BRCT :

1. La grippe intestinale 6b+ (ou la gastro) X 6

2. Déclipe et des claques 8a (flash) X 2

3. Déclipe et des claques 8a X 2

4. Fat or seduction 8b X 2

5. Amateur de gros knee bar 8b+ X 2

6. La maison borniol 8a+ X 1

7. Double peine 7c+/8a (à vue) X 1

8. Bon pied mon œil 8b X 1

Bonne grimpe et à bientôt sur les rochers !

qui tombe au premier essai après une montée de travail. « Fat or seduction », qui tombe au premier essai avec des méthodes en carton, le 8a enchaîné finalement par notre blessé aux doigts et au genou, le 8a qui retombe flash et le 8b+ qui finit par tomber après quelques essais. Le 8b « Bon pied mon œil » qui tombe au premier essai après un bel essai flash. Niveau travail, « Bon pied mon œil » et « Déclipe et des claques » sont pris d’assaut par d’autres avec de beaux progrès mais sans succès immédiat. « Mollasse’son » connaîtra encore quelques bonnes montées de repérage, mais pour une voie de ce calibre, il nous faudrait bien plus que ce petit séjour.

BRCT

HANG WITH THE LOCALS

Le sommet des contrastes

SÉBASTIEN LAURENT

Le 9 février dernier, notre petite équipe de Climb for kids, composée de Fernand Souply-Pierard (Berloz), Sébastien Laurent (Mons) et Antoine Felten (Malmedy), atteignait le sommet de l’Aconcagua, point culminant d’Amérique du Sud.

Après le Denali, le Kilimanjaro, l’Elbrus et le Mont Blanc, voici donc le quatrième continent qui vient compléter la liste de notre objectif : le seven summit challenge. Chaque ascension que nous réalisons dans le cadre de Climb for kids permet de lever des fonds pour des associations œuvrant en faveur des enfants précarisés en Belgique. Une aventure humaine, sportive et solidaire, mais aussi l’occasion d’ouvrir les yeux sur une réalité parfois troublante du tourisme de haute altitude.

L’ascension débute à l’entrée du parc national de l’Aconcagua (2 700 m), où une première marche nous conduit à Confluencia, un premier camp situé à 3 300 m. Arrivant directement du niveau zéro de notre petite Belgique, une première nuit à cette altitude est un bon palier d’adaptation.

L’équipe au sommet — Aconcagua

Sébastien et Fernand se connaissent déjà, Fernand est l’initiateur du projet Climb for kids et Sébastien le suit depuis les débuts du projet, l’accompagnant sur les sommets. Fernand est un ultra-traileur adepte de marathons, Sébastien est un marcheur au long cours, « thru-hiker » du Pacific Crest Trail. Antoine est la nouvelle recrue, randonneur d’altitude adepte d’escalade, intercepté par les deux premiers alors qu’il était en plein voyage à travers l’Amérique du Sud. Cette première soirée permet de sympathiser autrement que par les écrans interposés de la préparation.

Le lendemain, nous poursuivons notre marche à travers rivières et cailloux jusqu’au deuxième plus grand camp de base du monde (après celui de l’Everest) : Plaza de Mulas (4 400 m). L’endroit doit son nom au fait que, chaque matin, un cortège de mules s’arrête pour décharger/charger du matériel. Nous-même avons choisi d’utiliser ces braves animaux pour transporter le gros de notre matériel. À Plaza de Mulas, on découvre un camp animé, presque irréel. Douches, bars, galerie d’art, wifi… Une véritable station balnéaire d’altitude. Ce confort surprenant tranche avec notre approche plus autonome et « roots ». Difficile de ne pas remarquer les hélicoptères déposant

Laurent Sébastien

des alpinistes directement au camp de base, où les attendent tentes installées, sacs préparés, guides, porteurs, cuisiniers… Certains ne portent qu’un simple camel bag préparé pour eux, découvrant l’usage des crampons la veille du sommet. Une autre vision de la montagne.

Après une journée de repos, nous entamons le yo-yo habituel des acclimatations. Un premier portage au camp Canada (5 080 m) où nous montons une de nos deux tentes et faisons une cache, puis retour. Le surlendemain nous y dormons avant de pousser jusqu’au troisième camp, Nidos de Condores (5 590 m) où l’opération se répète.

Mais la météo se dégrade, nous redescendons jusqu’à Plaza de Mulas et attendons une accalmie. Le 6 février, nous montons à Nidos où nous restons le 7 pour nous acclimater. Le 8, direction le dernier camp, Cholera (5 900 m) et tentons de dormir un peu avant le sommet. Il neige toute la soirée ainsi que toute la nuit mais, à 3 h du matin, plus rien, plus un flocon « plus un pet de vent ». Le calme parfait. On se réveille, on se nourrit et on est en route ! Mis à part un groupe de trois Allemands avec qui nous ouvrons la voie, personne à l’horizon. Après une marche à la frontale en zigzag, nous arrivons au point de repère dit « Independecia », un abri de secours en ruine. Là, commence « la traversia » qui est, comme son nom l’indique, une traversée en diagonale de 30° mais où, comme disent les montagnards, « si tu tombes c’est la chute et si tu chutes c’est la tombe »… la fin de la traversia nous amène à une pente en diagonale beaucoup plus raide, laquelle nous conduit à la base de « La Canaleta », où nous rencontrerons une grosse muraille rocheuse connue comme « La Cueva » (6 650 m). C’est un autre point-clé de l’ascension où nous prenons un peu de repos et rechargeons nos batteries en nous réhydratant et en mangeant un bout. C’est aussi là que nous évaluons les possibilités d’affronter l’ascension de la Canaleta.

À droite : En route vers le camp de base — Aconcagua, entre Confluencia et Plaza de Mulas En bas : Camp Cholera

La Canaleta est raide, étroite, semée d’éboulis. Chaque pas devient un effort. À 6 800 m, nous rejoignons l’arête sommitale. Le sommet est là, tout proche, mais l’hypoxie rend chaque pas plus lent. Antoine prend la tête et atteint le sommet le premier. Sébastien et Fernand, pourtant tout près, mettront encore un bon quart d’heure à le rejoindre.

Fernand
Fernand Souply-Piérard © 2025
Antoine Felten © 2025

En haut : Vue du sommet — Aconcagua

Page de gauche : Chambre avec vue — Nidos de Condores

En bas : On fait la trace — La Traversia, Aconcagua

Nous sommes seuls, un moment rare. Puis les Allemands nous rejoignent, ainsi qu’un guide surpris de voir que la voie avait déjà été tracée.

On regarde nos montres : 6 h 30 d’ascension, pas mal du tout. Mais pas le temps de trop traîner. L’altitude se fait sentir. Après une pause à Cholera, nous redescendons à Nido pour y passer la nuit. Le lendemain, retour à Plaza de Mulas. On fête notre sommet autour d’un bon verre de Malbec local. La dernière étape, jusqu’à la sortie du parc, sera une simple formalité.

L’aventure laisse un goût complexe. Gravir l’Aconcagua est un défi personnel, certes, mais aussi une prise de conscience. Si la montagne est rude et exigeante – en témoignent les deux cordées guidées qui, ce même jour, ont dû faire demi-tour, deux clients ayant été évacués, elle est aussi devenue le décor d’un tourisme où tout est parfois prémâché, monnayé, filtré pour les réseaux. Certaines agences semblent prêtes à accepter n’importe quel client, quitte à négliger la préparation nécessaire.

Témoin silencieux des excès du tourisme et des contrastes entre efforts authentiques et ascension clé en main, l’Aconcagua nous rappelle que la montagne ne se consomme pas : elle se respecte. Sans se soucier d’une montagne qui ne leur sert que de faire valoir et à vouloir imiter les sommets d’influenceurs en partageant leurs exploits filtrés, certains gravissent des sommets dont ils ne redescendront peut-être jamais.

SÉBASTIEN LAURENT

Antoine Felten © 2025
Antoine Felten © 2025

Team Myrtille ou Team Marmotte ?

La montagne vous met au défi !

ANNE-CHRISTINE GOUDER

En haut : Dryas sp.— PN Vanoise 2024 En bas : Leontopodium nivale — PN Vanoise 2024

Découvrez les protocoles d’observation et inscrivez-vous ici

Plutôt passionné de botanique ou fervent admirateur des animaux ? Que vous soyez curieux de flore ou amateur de faune, votre prochain séjour dans les Alpes, le Massif central, les Pyrénées, le Jura ou les Vosges prendra un virage scientifique passionnant.

Depuis plus de 15 ans, le CREA Mont-Blanc, une ONG spécialisée en écologie alpine, propose des actions de science participative auprès des citoyens et amoureux des montagnes. CREA signifie « Centre de Recherches sur les Écosystèmes d’Altitude ».

Votre contribution s’inscrira dans un vaste programme de recherche sur le changement climatique en montagne en France (tous les massifs sont concernés).

Votre participation est la bienvenue dans des missions de terrain courtes, simples, ludiques et accessibles à tous. Nul besoin d’être un expert naturaliste : chacun peut contribuer, que ce soit pour une journée ou pendant tout votre séjour. Ces missions s’intègrent facilement dans une randonnée quotidienne, sans allonger votre parcours. Voici quelques missions que vous pourrez intégrer lors de vos balades, en suivant des protocoles scientifiques préétablis :

• Mission Flore : identifiez des arbres de haute altitude ou repérez trois espèces végétales emblématiques.

Floraison d’Altitude : pour les esprits mathématiques, comptez les myrtilles et leurs pieds (entre autres espèces) selon la méthode du carré.

• Aux Arbres Citoyens : suivez l’évolution saisonnière de certains frênes, sorbiers et mélèzes, repris dans un catalogue d’individus localisés.

• Belle Rencontre : partagez vos rencontres fortuites avec la faune dans le massif du Mont-Blanc. Haut en Couleur : capturez en photo les chocards bagués du Mont-Blanc.

Alors si vous avez l’âme d’un colibri, n’hésitez surtout pas. La planète vous dit merci !

ANNE-CHRISTINE GOUDER

Notes et références : https://creamontblanc.org, site Web consulté le 15 mai 2025.

Gouder

Mise en situation hivernale dans le Beaufortain

Exploration de la montagne hivernale en raquette à neige

ROMAIN VINGERHOETS — Accompagnateur en Moyenne Montagne — Texte & images

La mise en situation hivernale représente la dernière étape pratique du parcours de formation pour devenir Accompagnateur en Moyenne Montagne (AMM)1 .

Ce moment clé marque l’aboutissement d’un long processus d’apprentissage et de préparation, indispensable pour exercer ce métier aussi exigeant que passionnant.

Cette phase finale s’est déroulée dans le massif du Beaufortain pendant 10 jours pour chacun des deux groupes participants, lesquels étaient encadrés chacun par trois formateurs.

1 - Dans le jargon des formations de Moniteur Sportif (MS) reconnues par l’ADEPS, on parle de MS niveau éducateur en randonnée sportive.

Stage d’observation hivernale : la dernière des épreuves à passer avant de recevoir le brevet d’Accompagnateur en Moyenne Montagne. — Massif de Néouvielle, Hautes-Pyrénées

Les 12 travaux de l’AMM

Nous avons suivi pendant près de trois ans (quatre ans pour certains) ce cursus de formation, organisé conjointement par le CAB et l’UPMM (Union professionnelle des métiers de la montagne), et reconnu par l’UIMLA, l’association internationale des Mountain Leaders

Ce parcours s’est révélé être très exigeant : chaque étape constituait une nouvelle épreuve nous permettant d’acquérir des compétences solides et variées, indispensables pour pratiquer en toutes circonstances.

De la gestion de groupe à la prise en charge des situations d’urgence, chaque volet de la formation a représenté un véritable défi à relever.

Ainsi, les 10 journées passées dans le Beaufortain ont été essentielles. Nous y avons continué nos apprentissages et avons été évalués sur nos capacités à encadrer et gérer un groupe de randonneurs en milieu montagnard enneigé.

La formation se divisait en modules théoriques et pratiques. Chaque soir, nous nous familiarisions avec l’analyse et l’interprétation du BERA (Bulletin d’Estimation du Risque d’Avalanche). Nous nous exerçions à l’utilisation des DVA (Détecteurs de Victimes d’Avalanche), des outils essentiels en cas d’accident. Afin de pouvoir encadrer nos futurs groupes quelles que soient les conditions météorologiques, nous apprenions à maîtriser les appareils GPS de randonnée ainsi que d’autres dispositifs modernes de communication en montagne.

Parmi les temps forts de ce séjour, la construction d’un igloo restera un souvenir marquant. Passer la nuit à l’intérieur fut une expérience à la fois insolite et riche d’enseignements

Ci-dessus : Campement pendant le raid hivernal avec nuit en igloo. — Massif du Beaufortain

Page de gauche en haut : Exercice pratique de secours en montagne pendant le raid hivernal.

— Massif du Beaufortain

Page de gauche en bas : Cours de nivologie pratique : comprendre les différentes couches de neige d’un manteau neigeux. — Massif du Beaufortain

Une rencontre avec les secouristes du Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne (PGHM) de Bourg-Saint-Maurice nous a permis de mieux comprendre l’importance des réseaux radio de secours en montagne et la nécessité d’être correctement équipés pour pouvoir communiquer efficacement en situation d’urgence.

Au fil des journées, les évaluations pratiques, théoriques et les mises en situation se sont enchaînées : recherche de victimes en avalanche, course d’orientation, épreuves de nivologie (théoriques et pratiques), connaissance du milieu montagnard hivernal, premiers secours et prise en charge en milieu isolé. Autant d’exercices variés qui nous auront préparés à faire face à la réalité du terrain.

Parmi les temps forts de ce séjour, la construction d’un igloo restera un souvenir marquant. Passer la nuit à l’intérieur fut une expérience à la fois insolite et riche d’enseignements. Cette immersion nous a permis d’expérimenter concrètement les techniques de survie en milieu enneigé. Contre toute attente, la nuit fut plutôt confortable, la neige offrant une excellente isolation thermique.

À l’issue de cette mise en situation hivernale, il nous restera une dernière étape à franchir : le stage d’observation. Chaque participant le réalisera aux côtés d’un maître de stage, dans l’un des massifs européens tels que les Alpes, les Pyrénées, ou parfois dans des régions plus isolées comme la Laponie suédoise. Cette dernière immersion sur le terrain marquera l’aboutissement d’un parcours de formation aussi complet qu’enrichissant.

La pratique de la raquette à neige

La raquette à neige est une pratique ancestrale originaire du Canada, autrefois utilisée comme moyen de déplacement sur la neige profonde. C’est dans les années 1980 qu’elle revient sur le devant de la scène, relancée par l’entreprise française TSL, qui développe des modèles en plastique adaptés à une pratique récréative et sportive.

Aujourd’hui, la raquette nous permet de redécouvrir la montagne hivernale sous un autre angle. Elle invite à une progression plus lente, plus contemplative, loin des sentiers battus, à travers de vastes étendues de neige vierge, créant une véritable intimité avec la nature. On s’aventure dans des recoins discrets et cachés, pour s’émerveiller devant des paysages qui semblent tout droit sortis d’un autre monde.

Tracer son propre chemin dans la neige, dessiner les courbes d’un itinéraire choisi et accompagner nos clients « dans un fauteuil » jusqu’à destination est un véritable plaisir. Chaque sortie devient un moment unique, une parenthèse de légèreté, d’évasion et de liberté dans un décor sauvage et préservé.

Au-delà de l’aspect contemplatif, la raquette est aussi une activité physique complète. Elle sollicite l’ensemble du corps, développe l’endurance, tout en permettant de profiter pleinement du grand air et des paysages montagnards. Pour nous, accompagnateurs, c’est une manière ludique et accessible de partager notre passion de la montagne, même avec ceux qui ne sont pas familiers des longues randonnées ou des terrains escarpés.

Le métier d’AMM

Nous nous efforçons de sensibiliser nos clients à la préservation de l’environnement, tout en leur enseignant les bons comportements à adopter en montagne.

Être Accompagnateur en Moyenne Montagne, c’est bien plus que conduire des groupes sur des sentiers balisés. C’est avant tout un désir profond de partager notre passion pour la montagne, en créant des itinéraires originaux et inspirants, loin des foules et des chemins habituels. C’est guider nos clients en toute sécurité dans des environnements sauvages, tout en leur transmettant notre connaissance des régions traversées et des espaces parcourus.

C’est aussi apprendre à lire la montagne, à déchiffrer les traces laissées par les animaux et à comprendre les signes qu’elle nous offre. Cette lecture attentive de l’environnement apporte une dimension pédagogique enrichissante, éveillant la curiosité des randonneurs et leur permettant de découvrir la nature sous un autre jour.

Aujourd’hui, la raquette nous permet de redécouvrir la montagne hivernale sous un autre angle. Elle invite à une progression plus lente, plus contemplative, loin des sentiers battus, à travers de vastes étendues de neige vierge, créant une véritable intimité avec la nature.

Ci-dessus : Progression d’un groupe en raquettes à neige. — Massif du Beaufortain

Page de gauche : Pendant le raid hivernal, chaque binôme est invité à construire son propre igloo.

— Massif du Beaufortain

Nous nous efforçons de sensibiliser nos clients à la préservation de l’environnement, tout en leur enseignant les bons comportements à adopter en montagne. En tant que leader, nous devons constamment prendre des décisions adaptées aux capacités du groupe et aux conditions du moment. Notre rôle est également de créer un cadre bienveillant et sécurisé, où chaque client peut s’émerveiller devant la beauté de la montagne et partager des moments de joie et de rencontre.

Nous avons quitté cette formation les yeux remplis d’étoiles. Les défis relevés, les connaissances acquises et les moments partagés resteront à jamais gravés dans nos mémoires. Une dernière étape nous attendait le 7 avril 2025, jour où nous allions enfin recevoir la médaille tant attendue et le brevet d’Accompagnateur en Moyenne Montagne !

Un grand merci à nos formateurs, sans qui tout cela n’aurait pas été possible, et particulièrement à Dominique, Jean-François, Markus et Michel, pour leur patience, leur expertise et leur passion. Merci également à tous les participants pour leur enthousiasme, leur énergie et leur plaisir communicatif. Ensemble, nous avons créé une véritable famille, un groupe soudé par un amour commun de la montagne et la volonté de transmettre cette passion.

Ainsi se clôt une belle aventure, mais c’est aussi le début d’un nouveau chapitre. Un chapitre où nous pourrons, à notre tour, guider, enseigner et partager nos expériences avec ceux qui souhaitent découvrir la montagne sous son plus beau jour.

ROMAIN VINGERHOETS

— Accompagnateur en Moyenne Montagne

Les Rochers de Hourt

Un massif d’escalade à (re)découvrir en Haute Ardenne

Pays de Fagnes, ce plissement hercynien est une montagne de la première heure. Rabotée par le temps, elle est devenue une vieille montagne, une montagne surprise, une montagne sans l’être.

Je voudrais être dans les Fagnes… Je serais heureux dans la bruyère et les airelles et plus heureux que Saint Remacle en sa châsse, nom di dio !

IMPORTANT

L’accès au site d’escalade des rochers de Hourt est autorisé sous conditions : la fréquentation est strictement limitée à six grimpeurs simultanément, conformément aux exigences des propriétaires. Par ailleurs, comme pour tous les massifs d’escalade gérés par le Club Alpin Belge, il est impératif de respecter certaines consignes :

• Pas de feu, pas de bivouac, pas de musique ni de bruits intempestifs.

• Stationnement obligatoire le long de la route.

• Rejoindre le site uniquement à pied par le RAVeL (partiellement bétonné).

• Rester sur le sentier et ne pas déambuler en dehors des zones aménagées.

• En cas de « besoin naturel », enterrer ce qui doit être enterré et faire disparaître le papier (attention en cas de sécheresse).

Merci de contribuer à la pérennité de ce lieu en respectant scrupuleusement ces règles. (NDLR)

APOLLINAIRE Vlo-ve ? »

(dans L’Hérésiaque et Cie, 1910)

L’Ardenne, c’est d’elle qu’il s’agit, est un paysage, tantôt terre de forêts vastes et multiples, c’est l’Ardenne première, primitive, « la Silva Arduenna » de Jules César. Tantôt intimiste, c’est l’Ardenne des hommes aux villages perchés et isolés, c’est l’Ardenne bien aimée d’Edmond Dauchot.

Aux couleurs changeantes des forêts s’oppose souvent le brun sombre et constant des sols acides. Il faut y ajouter la couleur du ciel, un ciel riche, parfois voilé, souvent nuageux, toujours tourmenté et c’est le « bleu d’Ardenne » de Carlo Bronne.

Sous la houlette des quatre fils Aymon, elle apparaît comme une terre légendaire d’ombre et de lumière.

Et c’est l’Ardenne mystérieuse de Paul de Saint-Hilaire ou « l’Ardenne aux loups » de René Henoumont. On pourrait y ajouter l’Ardenne superstitieuse de Louis Banneux

ou encore l’Ardenne merveilleuse de Jean-Luc Duvivier de Fortemps et Benjamin Stassen.

Ses plateaux et ses vallons donnent à l’Ardenne des airs montagneux. Certes, petite montagne, montagne farce au climat rude et changeant. Elle fait pourtant bien partie de ces pays où « il y a plus de montées que de descentes »1 et voici la « Dure Ardenne » d’Arsène Soreil.

Montagne rude mais sans parois abruptes, sans sommets altiers, sans neiges éternelles, sans glaciers. L’Ardenne n’est pas une montagne d’alpiniste, cela va sans dire ! Pourtant ses mamelons rocheux, ses parois variées en font un terrain de choix pour le grimpeur et le randonneur.

1 - Cité par Alexandre Vialatte dans « L’Auvergne absolue » (Ed. Julliard – 1994)

Parmi toutes ces Ardennes, il existe donc bien celle de « l’ascensionniste », ce n’est pas sa moindre vertu !
Mais, quelle est donc cette Ardenne du grimpeur ?

Parmi toutes ces Ardennes, il existe donc bien celle de « l’ascensionniste », ce n’est pas sa moindre vertu !

Mais, quelle est donc cette Ardenne du grimpeur ?

Certes, ses grands territoires se définissent et se redéfinissent à travers les générations. De la vaste forêt de Jules César aux crêtes des hauts plateaux… en passant par les nombreuses Ardennes touristiques, celle-ci est toujours à redéfinir.

L’Ardenne que connaît le grimpeur se trouve pour l’essentiel le long de la Meuse et des méandres de l’Ourthe, c’est-à-dire dans les calcaires.

La Haute Ardenne, l’Ardenne géologique, la véritable Ardenne, recèle pourtant quelques pépites ignorées ou tout au moins négligées.

C’est l’Ardenne des vieilles roches de Stavelot et de Rocroi. Celle des roches dures, des poudingues et des quartzophyllades, celle de l’Anticlinal et de ses trois plateaux qui forment encore un semblant de chaîne montagneuse. Montagnes aux roches séculaires, deux fois plus vieilles que celles des Alpes !

C’est, pour le grimpeur, l’Ardenne des petits effleurements rocheux : le Faix du Diable, la Roche Margot, le Rocher de Bilisse,…

Parmi ces rochers grimpables, les plus connus sont sans doute la Roche à Frêne, ceux de la Warche et du Hérou. Ces derniers étant d’ailleurs parmi les premiers, dans les années 30, à avoir intéressé les explorateurs du club alpin.

Cependant, le plus ancien de ces affleurements rocheux reste un massif ignoré des grimpeurs : il s’agit des rochers de Hourt, entre Trois-Ponts et Vielsalm.

Cp début 20e

De gauche à droite :

Claude dans le Toit Marcel Années 70, la famille Focant dans la Kiki. Marcel est en haut, Jules et le Petit Marc (qui a donné son nom à une voie de Hotton) en bas. Marc au sommet du Leopold

Si l’on excepte quelques barres rocheuses sur le plateau des Fagnes, ces rochers, les plus vieux de Belgique, sont aussi les plus hauts, tout du moins pour le grimpeur2. Le rocher principal culmine en effet à 410 mètres d’altitude. Cela permet une escalade particulière, aux allures parfois montagnardes, en plein cœur de la véritable Ardenne.

L’hiver, le rocher est souvent recouvert de verglas permettant d’intéressantes initiations à l’escalade mixte, crampons aux pieds.

Au printemps, des bandes de neige s’attardent souvent dans les recoins les plus sombres donnant au paysage une allure alpine.

L’été et l’automne, le ravin reste souvent à l’ombre et permet une escalade agréable aux heures les plus chaudes.

2 - Communément on considère le rocher de Richelsley comme le plus haut de Belgique avec ses 560 mètres d’altitude, mais ce rocher est peu intéressant pour l’escalade.

Aux beaux jours, on y grimpe dans les effluves de la nature, cela sent la myrtille, l’airelle et la bruyère.

Puis, il y a les paysages vallonnés et la rugosité du rocher qui rappellent les Vosges (autre massif hercynien) !

La voilà peut-être, la véritable escalade ardennaise ! ?

Ce sont en tous cas toutes les particularités de la grimpe en Haute Ardenne que l’on retrouve sur ses rochers.

Au niveau de l’historique, il faut remonter aux années 60 pour voir arriver les premiers grimpeurs. La « Voie des Ânes » est ouverte en 1963 par deux chasseurs ardennais casernés à Vielsalm. C’est, pour l’essentiel, Marcel Focant qui sera l’animateur de la grimpe à Hourt. Instructeur à la caserne de Vielsalm, il y emmènera souvent ses troupes, soit pour y grimper, soit pour y réaliser de longs rappels comme au Rocher Léopold II. S’il y a ouvert différentes voies avec des militaires, Marcel Focant a aussi beaucoup grimpé avec son beau-frère Jules Libouton. Il sera actif sur ce site jusqu’à la fin des années 70. C’est ainsi que naîtront de belles voies comme la Verte, la Kiki, le Clou, la

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J’ai redécouvert ce massif en 2017. Appréciant ses particularismes, j’ai commencé à rééquiper avec quelques amis les principales zones d’escalade.

Kamikaze ainsi qu’une mémorable tentative dans le grand toit si caractéristique du rocher de Rompt-le-Cou, ce grand surplomb que l’on appelle aujourd’hui le « Toit de Marcel ».

Fin des années 70, certains chasseurs ardennais continueront de-ci de-là à fréquenter le rocher, mais celui-ci va progressivement retomber dans l’oubli.

J’ai redécouvert ce massif en 2017. Appréciant ses particularismes, j’ai commencé à rééquiper avec quelques amis les principales zones d’escalade.

Pour avoir participé (souvent seul) au rééquipement de toutes les voies, j’ai pu aussi apprécier une particularité des structures de la Haute Ardenne : la dureté de son rocher. C’est une rude expérience assez unique pour un équipeur !

Après un long travail de nettoyage et de rééquipement, le massif est à présent fréquentable.

Il est à noter que seuls les anciens secteurs ont été réaménagés (respectant ainsi la législation).

D’autres zones (notamment sous le belvédère) mériteraient d’être exploitées mais, pour cela, il faudrait entrer dans de lourdes procédures administratives pour acquérir un permis d’environnement et répondre à toutes les exigences de cette procédure.

Il est à mentionner que le CAB en est gestionnaire depuis le 16 juin 2021 (accord du Conseil Communal du 14 juin3).

Par contre, le rocher situé de l’autre côté du ravin est, quant à lui, dans une propriété privée. Bref, les choses se mettent en place. Il y a de l’espoir pour faire de ces rochers un massif de référence de l’Ardenne, la Haute Ardenne… nos Vosges à nous !

Pour se procurer le topo, rendez-vous sur la boutique en ligne du CAB : https ://www.clubalpin.be/shop

BERNARD MARNETTE

3 - Ceci suite à une présentation du massif au Bourgmestre (Elie Deblire) par trois membres du CAB le 13 mars.

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LA COMBE MAUDITE

PATRICK KELDERS

« Ils s’étaient arrêtés un long moment, à l’abri d’un bloc rocheux, enlacés, heureux d’assister, une fois encore, au renouvellement du jour. Des confins de la mer de nuages qui moutonnait langoureusement au fond des profondes vallées, jusqu’aux avant-plans impressionnants qu’ils commençaient à surpasser, des pics solitaires s’éveillaient, dressant leur altière échine. Le spectacle qui se jouait pour eux seuls était bien huilé : des dizaines de millions d’années de répétition… » À Chamonix, Eric vient de rencontrer Elena, jeune et jolie cliente italienne pour qui la montagne est une passion qui remonte à l’enfance. Son désir est de découvrir la haute montagne et de s’initier à l’alpinisme. Lors d’une première course au pied du Mont Blanc, ils sont les témoins involontaires de phénomènes d’érosion inhabituels et inquiétants engendrés par la dégradation du permafrost du piton rocheux sur lequel sont aménagées les installations de la station supérieure du téléphérique de l’Aiguille du Midi. Des investigations sont menées après la révélation par Eric des éboulements à répétition qu’ils ont observés. La décision du maire est inévitable : le réchauffement climatique menace la sécurité et impose la fermeture des deux téléphériques, celui de l’Aiguille du Midi et celui de la Vallée Blanche qui relie le Skyway Monte Bianco sur la Pointe Helbronner en Italie.

L’impact économique pour toute la région est en effet énorme. Pour contrer celui-ci et permettre à Chamonix de conserver son attractivité touristique, un ancien projet, très controversé déjà à l’époque dans les années 60, à l’initiative de l’ambitieux comte Dino Lora Totino, industriel italien à l’origine de la conception du

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téléphérique de l’Aiguille du Midi et du tunnel du Mont-Blanc, est relancé par le conseil d’administration de la société exploitante. L’idée d’un nouveau téléphérique, plus audacieux, plus haut, plus près du sommet du Mont Blanc, est alors secrètement envisagée. Des travaux exploratoires sont menés dans la plus grande discrétion en divers points du massif par une équipe d’ingénieurs et de techniciens suisses. Lorsque les médias, presse écrite et télévision, découvrent le projet, le scandale éclate. Un immense mouvement protestataire international se met en place et se mobilise pour défendre le Mont Blanc. Qui l’emportera ?

PATRICK KELDERS

La combe maudite

Patrick Kelders

2025 · 330 pages · 22 € ISBN : 978-2-8083-3442-6

L’ESPOIR DE SAUVER LES VIVANTS

ROBIN VAN DYCK

Un homme politique, égaré sur les plateaux crevassés de la face nord du Mont Blanc, est pris dans une tempête. Les conditions sont difficiles, il neige à 2 500 mètres et l’équipe de secours, perdue dans ce dédale, ne donne pas de nouvelles. Chez Emile, lui-même sauveteur en haute montagne, et Léa, la tension est grande quand débarque Luca qui a connu Emile des années plus tôt dans des circonstances dramatiques. Il vient lui demander de sauver le député qui n’est autre que son compagnon. Durant toute une nuit, le poids du passé, congelé dans les mémoires, va peser sur leurs retrouvailles et, en fondant peu à peu, révéler les souvenirs enfouis. De quoi pousser Emile à saisir son piolet et à partir seul à la rescousse du politicien imprudent et de ses collègues partis à sa recherche ?

« D’une écriture fluide, sans fioritures, Robin Van Dyck nous entraîne au pied du Mont Blanc, là où l’homme devra toujours s’avouer vaincu. À travers cette histoire où le passé est omniprésent, où les consciences travaillent à plein régime, où le rachat semble plus que jamais l’issue, l’auteur propose un texte profond qui pose de nombreuses questions et évoque les changements climatiques et les catastrophes qui en découlent. »

— Émilie Gäbele, « Le Carnet et les Instants »

« …mais plus encore ce qui est formidable dans le texte c’est cette façon que l’auteur a de nous raconter l’immensité, le silence de l’immensité à travers des monologues incroyables… »

— Frédéric Launay, Radio PFM, Arras

Robin Van Dyck, auteur, comédien et pédagogue, a écrit ce texte suite à ses courses en montagne, notamment sur le Massif du Mont-Blanc, le Mont Rose et le parc du Grand Paradis. Ce sont ces expériences et plus généralement sa fascination pour les sommets qui ont nourri son désir d’écriture, comme une nécessité de rendre hommage à la montagne à travers les mots.

« L’espoir de sauver les vivants » est son premier texte publié.

ROBIN VAN DYCK

L’espoir de sauver les vivants

Robin Van Dyck

Éditions Lansman · 2024 · 48 pages · 11 €

ISBN 978-2-8071-0423-5

Apparition de la montagne dans la littérature française : une autre vérité

C’est devenu presque un lieu commun de déclarer que l’entrée en littérature de la montagne a eu lieu au XVIIIe siècle. Et pourtant… C’est peut-être le moment de nuancer et même de contredire cette « vérité » !

Ce « nouveau » regard, voici déjà plusieurs années que nous l’avions présenté : en octobre 1983 dans un mémoire universitaire intitulé « La montagne dans la littérature française des XVe et XVIe siècles ».

D’emblée, une remarque s’impose : tous les textes littéraires s’inspirent souvent du vécu des auteurs et autrices. Donc, il est logique de penser que les écrivains parleront de la montagne quand ils auront été en contact avec elle et cela se produira déjà dès la fin du XVe siècle.

En effet, c’est le moment où la mode est aux voyages en Italie, berceau de la renaissance artistique. On retrouve des intellectuels mais aussi des commerçants, des religieux, des nobles qui traversent les Alpes pour rejoindre Rome. Et c’est d’abord dans des récits de voyage qu’apparaissent des évocations de la montagne. Écoutons avec émotion le désarroi du seigneur de Villamont, d’origine bretonne, qui écrivait en 1588 : « Estions en grande difficulté de monter le mont Senis, à raison que les chemins estoient couverts de neiges. »

Une autre preuve de la réalité du trafic transalpin se trouve dans la carte de la Savoie réalisée en 1556 par un cartographe originaire probablement de nos Ardennes, Gilles Boileau. On peut y découvrir la représentation de la route entre Lyon et Turin avec des signes conventionnels originaux.

De l’étonnement, de la peur, de l’admiration, les difficultés de l’ascension, des conditions climatiques parfois extrêmes, une description de la faune et de la flore, quelques portraits d’habitants locaux, voilà ce que

Gravure : Le col du Stelvio (Italie) par William Brockedon (1787-1854)

Illustrations of the Passes of the Alps, Londres, 1828

notent les voyageurs à cette époque. Par conséquent, une question doit être posée : retrouvons-nous le même discours dans les « véritables » textes littéraires, comme des poèmes, des pièces de théâtre, etc. ? La réponse est positive. Citons quelques noms comme Michel de Montaigne, Marguerite de Navarre, Jacques Peletier du Mans… Certes, ils ne sont pas nombreux à évoquer la montagne dans leurs œuvres, mais les traces littéraires sont bien là et elles reflètent parfois une modernité et une universalité… humaine.

Enfin, grâce à notre « enquête », nous avons découvert que d’autres massifs montagneux que les Alpes avaient aussi fait couler beaucoup d’encre aux XVe et XVIe siècles : les Pyrénées, les Apennins et même le Jura « adoré » dans un poème de Michaut Taillevent, un auteur du XVe siècle :

« Les montaignes que tu y viz, Que t’en semble ? Esse pas merveille ?

Je ne vy onques (jamais) la pareille. »

Ce que les hommes et les femmes ont exprimé il y a plus de 500 ans face à la montagne, tout cela est encore vrai actuellement car on touche à des sentiments universels et intemporels, comme le plaisir que l’auteur italien

Pétrarque décrivait en avril 1336 après l’ascension du Mont Ventoux : « Impressionné (…) par le spectacle sans bornes qui s’étendait devant moi, je restai comme en extase. »

Toutefois, il ajouta : « Les hommes vont admirer les cimes des montagnes, (…) mais ils se délaissent eux-mêmes. »

Paroles d’un autre siècle et pourtant si… modernes !?

ÉTIENNE LECLOUX

Une nouvelle salle de bloc en coopérative !

COOPÉRATIVE ENTRE CIEL & TERRE

Saviez-vous que les cigognes créent leur nid, puis y vivent toute leur vie ? Et plus tard, ce nid douillet, ce repère, peut être repris par la génération suivante ! Celle-ci y ajoute des éléments pour l’améliorer au fil du temps. Les années passant, certains nids peuvent devenir très grands…

Bien sûr, comme dans toutes les espèces, la curiosité, l’envie d’évasion, les signes (ou les personnes) qui se mettent sur leur chemin, poussent certains audacieux, créatifs et passionnés à s’envoler dans la vallée d’à côté pour y construire un second nid !

Telle cette cigogne curieuse, Entre Ciel & Terre s’est mise à rêver, à réfléchir, à chercher ce second cocon : un lieu complémentaire, porteur de la même philosophie, du même élan et de cette passion de transmettre !

Plus qu’un nid ou qu’une simple salle de bloc, ce lieu vivant sera un endroit de rencontres des générations de cigognes mais aussi de bien d’autres espèces ! Pensé et façonné par et pour les grimpeuses et grimpeurs, toutes et tous pourront s’impliquer et ajouter brindilles, mousse, duvets, réglettes, récits d’aventures et sourires.

C’est tout naturellement, en s’inspirant des fourmis, gnous, manchots,… que nous choisissons le modèle coopératif en créant une structure participative où chaque adhérent a son mot à dire. Ici, tel le rocher du conseil, les décisions se prennent collectivement, avec et pour la communauté !

Le nid

C’est sur le site restauré des papeteries de Genval, dans cette vallée verdoyante, que nous avons décidé de construire un second nid ! Établi au cœur d’un réseau de mobilité douce : bus, train, vélo, skate et trottinette, il est parfait pour accueillir la jeunesse et celles et ceux qui partagent nos valeurs de respect de l’environnement. Tout sera conçu pour que chacun et chacune s’y sente bien : des blocs renouvelés régulièrement, une ambiance chaleureuse où l’on prend le temps de discuter après une session, de partager un moment, un café, une idée, une victoire.

Pourquoi une société coopérative ?

Parce qu’on veut construire un projet solide, durable et porté par toutes celles et ceux qui y croient.

Le modèle coopératif permet à chaque coopérateurice (partenaires, usagers, investisseureuses) de participer activement à la vie et aux décisions de la salle.

Les coopérateurices

• Prennent part aux choix stratégiques et au fonctionnement démocratique

• Soutiennent un lieu inclusif, éthique et écolo

Aident à créer une salle pensée par et pour les grimpeuses et grimpeurs

L’investissement est accessible à toutes et tous (200€ la part)

Ce modèle ouvert réunit des personnes de tous horizons autour d’un objectif commun : faire vivre une salle accueillante, locale et partagée.

Papeteries de Genval
Alexandre Facq © 2025

Contreparties pour les coopérateurices :

Une voix à l’Assemblée générale

• Un représentant à l’Organe d’administration pour garantir une gouvernance équitable

• Le partage des bénéfices (max. 6 %)

• Des réductions sur le prix des entrées, des abonnements, etc.

Qui sommes-nous ?

Entre Ciel & Terre est une association sans but lucratif (ASBL) active dans le domaine de l’escalade depuis plus de 30 ans. Reconnue comme une école d’escalade de référence en Belgique, nous gérons la salle d’escalade du Blocry à Louvain-la-Neuve. Notre salle est spécialisée dans la pratique de la voie, et nous y proposons un encadrement complet à travers des cours, des stages et des activités pour tous les niveaux, des débutants aux grimpeurs de haut niveau (en salle et en extérieur).

Aujourd’hui, l’ASBL élargit son offre : avec trois autres cigognes, elle lance la création d’une salle de bloc ! Ce projet vise à compléter notre activité actuelle en offrant de nouveaux outils et opportunités à une communauté grandissante.

Alexandre Facq
2025

Ce projet va au-delà de ses murs : il créera des opportunités inédites grâce à des qualités partagées entre Genval et Louvain-la-Neuve, des initiatives pédagogiques et un espace propice à l’innovation dans la pratique sportive et communautaire. Nous croyons de tout cœur que cette salle peut devenir un modèle de réussite collective, où chaque personne trouve sa place et contribue à un objectif commun.

Pour mener à bien ce projet, chaque brindille compte, chaque part nous rapproche de notre rêve. N’hésite pas à nous rejoindre dans cette aventure unique et participe à la construction d’un lieu qui incarne tes valeurs !

COOPÉRATIVE ENTRE CIEL & TERRE

Intéressé ?

Pour ajouter ta brindille, c'est par ici !

https://genval.entrecieletterre.be

Danielle Claude Belanger
Unsplash

Vivez la montagne autrement !

— Belledonne - France

Découvrez l’univers d’Oxygène Nature, le nouveau cercle du Club Alpin Belge

OXYGÈNE NATURE

Chez Oxygène Nature, nous croyons que la montagne est bien plus qu’un simple décor. C’est un lieu d’évasion, de ressourcement et de rencontres. Notre mission ? Vous faire découvrir toute la richesse de ces espaces préservés à travers des randonnées et des treks pensés pour tous les profils et toutes les envies.

Que vous souhaitiez partir pour une balade accessible en famille, relever le défi d’un trek engagé sur plusieurs jours ou profiter d’une randonnée en raquettes, Oxygène Nature vous accompagne pour vivre des moments uniques, en toute sécurité et dans une ambiance conviviale.

Nos activités

Randonnées à la journée ou en week-end

Idéal pour s’évader le temps de quelques heures et prendre un grand bol d’air frais. Nos parcours sont variés, adaptés à tous les niveaux et ponctués de pauses découverte pour observer la faune locale, comprendre la géologie des massifs ou reconnaître les plantes de montagne.

Treks sur plusieurs jours

Pour les amateurs d’aventure, nous proposons des treks en itinérance ou en boucle, avec nuits en refuge, gîte ou bivouac sous les étoiles. Une immersion totale dans la montagne, loin de l’agitation, pour se dépasser et vivre l’esprit d’équipe.

Reflets
Christine Weyrich © 2020
Au-delà de la marche, nos sorties sont des moments de partage et de découverte humaine. Que vous veniez seul, en famille ou entre amis, l’ambiance est toujours chaleureuse.
Pic sous la brume
— Triglav - Slovénie

Sorties thématiques

Oxygène Nature propose également des randonnées axées sur des thématiques précises :

• Observation de la faune et de la flore.

Observation des étoiles.

Randonnées bien-être.

Séjours sur mesure

Vous êtes une école, une association ou un groupe d’amis ? Nous créons des séjours personnalisés selon vos envies. Contactez-nous pour imaginer ensemble votre aventure sur mesure.

Nos valeurs

Respect de la nature

Chaque sortie est organisée dans le respect des milieux naturels traversés.

Nos guides sensibilisent petits et grands à la fragilité des écosystèmes de montagne.

Sécurité avant tout

Nos accompagnateurs en montagne sont diplômés du CAB, expérimentés et formés aux premiers secours. Nous adaptons toujours nos parcours au niveau du groupe et aux conditions météo.

Convivialité & partage

Au-delà de la marche, nos sorties sont des moments de partage et de découverte humaine. Que vous veniez seul, en famille ou entre amis, l’ambiance est toujours chaleureuse.

On ne grimpe jamais seul. Ici, on partage les efforts, les fous rires et, bien sûr, les tablettes de chocolat au sommet.

Accessibilité

Que vous soyez débutant ou sportif confirmé, nous proposons des activités pour tous les niveaux. Nous prenons le temps de conseiller chacun pour que l’expérience soit agréable et enrichissante.

Rejoignez-nous !

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Découvrez nos prochaines randonnées et treks www.facebook.com/OxygeneNature/events

Contact : RUDY LEROY rudy.leroy65@hotmail.com 063/456248

Affiliation au CAB via Oxygène Nature :

Pour s’inscrire au Club Alpin Belge via l’asbl Oxygène Nature, ça se passe sur le site Internet du CAB en sélectionnant « Oxygène Nature » comme cercle.

Airelle © 2024

Chaque sortie est organisée dans le respect des milieux naturels traversés.

Une nouvelle étape pour notre aventure collective

En rejoignant le Club Alpin Belge, Oxygène Nature s’ancre dans une dynamique plus large, portée par une passion commune pour la montagne.

Cette nouvelle affiliation nous permet de renforcer nos engagements : proposer des activités encadrées, respectueuses de l’environnement et accessibles à tous.

Une belle occasion de poursuivre l’aventure ensemble, au rythme des sentiers et des rencontres !

OXYGÈNE NATURE

De haut en bas :

Colorado Alsacien — Vosges du Nord, France Retour en vallée — Écrin, France

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