PAMPARIGOUSTE // Carnet de navigation de la Traversée #4 --> Martigues

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Carnet de navigation

Les traversées — Martigues, 18 octobre 2020 L’ÉQUIPAGE :

Le Bureau des guides du GR2013 Agathe Scorpolini, Agnès Jouanaud, Alexandre Field, Antoine Devillet, Elfie Didier, Johanne Baudy, Julie de Muer, Loïc Magnant, Marielle Agboton, Marion Bottaro, Noémie Behr et leurs outils de navigation Grégoire Edouard et son objectif Pascal Messaoudi et son micro Guillaume Meigneux et sa caméra Adrien Zammit et son coup de crayon

les intervenant-es les artistes Le collectif SAFI (Stéphane Brisset & Dalila Ladjal avec Guillaume Simoni) et son Voyage en Ressentiscaphe Geoffroy Mathieu et sa Manifestation des images Christophe Modica et Stéphane Coutable et leurs sons insulaires

Sophie Bertran de Balanda et son sens du temps Christelle Gramiglia et son écoute des usages Elise Boutié et son enquête incendiaire Agnès Jouanaud et son histoire familiale Mélissa Acchiardi et son vibraphone Les VOCE et leurs lichens Christophe, Maxime, Jean Pierre, Gérald, Pascal, Johanna, Damien et leurs pratiques embarquées

Et vous tou·tes qui marchez !


Nous sommes partis il y a plusieurs mois déjà. En bateau, explorer le trou dans la carte, l’étang que nous pensions connaître. Nous nous sommes abreuvés de toutes les histoires que l’on pouvait attraper. Nous avons gravi les masses d’eau stratifiées, suivi un soir le chemin des algues et un autre soir celui des zostères, fait halte au pied des usines, partagé le repas d’un pêcheur, dormi avec les moules et écouté le son des torchères et du vent au petit matin. Correspondance de l’équipage de l’Expédition Pamparigouste, 2020.

Carte Michelin, 2015

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“Plus elle s’en éloignait, plus elle s’en approchait et plus elle s’en approchait, plus elle s’en éloignait.” Les Aventures d’Alice au pays des merveilles, Lewis Carroll, 1865.

Mission de collecte

Les traversées sont aussi des moments de collecte pour représenter l’état des rives de l’étang. Rapportez de quoi raconter l’étang, que ce soit un objet, une histoire, une création improvisée, des ressentis. Nous recueillerons vos collectes à la fin de la marche. Attention au ramassage : jamais plus que nécessaire, et toujours dans le respect des milieux qu’on traverse.

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MODE D’ATTENTION 1 PROPOSÉ PAR ELISE BOUTIÉ

Prenez le temps de regarder les arbres : Quels âges ont-ils ? Qui sont-ils ? Quelles formes prennent les forêts ? Que nous racontent-ils des cycles du paysage ?

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MODE D’ATTENTION 2

PROPOSÉ PAR SOPHIE BERTRAN DE BALANDA

Observez ce que le paysage recèle du temps : Quelles sont les traces du présent ? Quels sont les signes d’un passé révolu ? Quels sont les signes d’un futur qui n’a jamais eu lieu ? Comment le passé s’ensevelit ou au contraire guide le présent ?

MODE D’ATTENTION 3

PROPOSÉ PAR CHRISTELLE GRAMIGLIA

Observez les connexions du paysage : À quoi sommes-nous connecté.es ? De quoi sommes-nous séparé.es ? Qu’est-ce que nos sens captent des flux qui nous entourent ?

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AVANT/APRÈS/ AVANT INDUSTRIEL Il y a une continuité dans l’occupation des installations industrielles qui est remarquable, ne serait-ce que parce qu’elles sont classées. Tout commence avec l’industrie chimique et l’industrialisation du procédé Leblanc pour la production de soude. (...) La métallurgie des non-ferreux – cuivre et plomb – est la seconde activité industrielle à s’implanter durablement dans ce territoire. S’ajoutent enfin les investissements des compagnies pétrolières nationales et étrangères – André fils (Port-Saint-Louis-du-Rhône) ; Société générale des huiles de pétrole (Lavéra), filiale de l’Anglo-Persian Oil Cy ; Bedford Petroleum (Caronte) – soucieuses d’établir des dépôts de carburants loin des zones urbanisées pour les besoins de la navigation maritime et aérienne (l’aéroport de Marignane ouvre en 1922). L’essor de l’économie pétrolière s’amplifie avec les dispositions adoptées par les députés les 16 et 30 mars 1928 pour promouvoir et protéger le raffinage national. Profitant de ce nouveau cadre législatif, plusieurs sociétés s’engagent dans le traitement du pétrole brut. Dès 1929, la Compagnie des produits chimiques et raffineries de Berre, filiale de Saint-Gobain, puis de Shell (1947), entreprend la construction d’une raffinerie qui entre en production en 1931. En 1932, la Société générale des huiles de pétrole implante à son tour une raffinerie à Lavéra qui entre en service en 1933. Enfin, en 1934, la Compagnie française de raffinage, filiale de la Compagnie française des pétroles (détentrice de la part française de l’Irak Petroleum Co), construit à la Mède une raffinerie qui entre en activité en 1935. Trois ans plus tard, ces trois raffineries traitent déjà un peu plus de 1,5 million de tonnes de brut, soit 25 % des importations nationales. 900 000 tonnes proviennent du Moyen-Orient alors qu’au niveau national le brut américain représente encore plus de 55 % des approvisionnements. À la même date, les importations marseillaises de produits pétroliers dépassent pour la première fois celles des oléagineux, de céréales et de sucres réunies. Cette industrialisation a de profondes répercussions sur l’urbanisme et la sociologie des lieux. Toutes ces industries attirent des ouvriers qui viennent de l’ensemble du bassin méditérannéen. L’industrialisation du chenal de Caronte se fait par un large appel à la main-d’œuvre ouvrière étrangère. Extrait du webdocumentaire, FOS / ÉTANG DE BERRE, 200 ans d’histoire industrielle et environnementale, site web : https://fos200ans.fr/, introduction à la première période d’industrialisation, Xavier Daumalin.

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Plan Mathéron, 1843.

A QUEL MOMENT L’INDUSTRIE DEVIENT PAYSAGE ? Notre-Dame de Lavéra est retapée par ses habitants. Une église qu’on retape c’est l’inverse d’un village qui meurt. Ils nous ont raconté qu’ils avaient pleuré quand la cloche a sonné, après tant d’années de silence. Ils préparent l’après, à l’intérieur de l’industrie. Et en même temps, le premier évènement qui a eu lieu ici, c’est un enterrement. Sophie Bertran de Balanda, communication à l’Expédition Pamparigouste, septembre 2020.

HÉRITER DE L’IMAGINAIRE INDUSTRIEL POUR PRÉPARER L’APRÈS... TONI, c’est un vieux film de Jean Renoir tourné ici que l’on peut, vu aujourd’hui, comprendre comme un film d’anticipation sur l’aprèspétrole avant qu’il n’en soit question. Une histoire des fonds de terres sauvés par des verrouillages au PLU, pour une extension industrielle qui n’est jamais arrivée, où poussent des végétaux qui vivent déjà dans le futur. Histoires à trame temporelle non-linéaire, Sophie Bertran de Balanda, à l’équipage de l’Expédition Pamparigouste, septembre 2020.

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CE QUE LES INSTRUMENTS NE NOUS DISENT PAS DES POLLUTIONS

Un territoire d’expulsion ? Photo partagée par Christelle Gramaglia.

« On s’est installé ici parce que j’ai calculé qu’on n’était pas sous le vent dominant des usines. Parce que les gens qui habitent dans le centre-ville vers la Saladelle, je ne sais pas si vous connaissez un peu Fos... Eux, ils sont sous le vent dominant d’ESSO. A partir du mois de juin, c’est le sudsud-ouest, mais alors tous les après-midis, je vous assure que c’est une catastrophe. Ils ont du mal à respirer. Alors que là, nous, on est moins impactés, même si on est plus proche […]. En étant marin, je suis très sensible à tout ce qui est vent. » Olivier, habitant de Fos, propos recueilli par Christelle Gramaglia dans Attachements, pratiques sociales et usages du territoire à l’épreuve des pollutions à Fos-sur-Mer et Port-Saint-Louis-du-Rhône : comment faire face aux risques industriels chroniques ?

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Un territoire ultra-connecté, carte du complexe pétrochimique de Fos-Lavéra-Berre, 1968, Archives CCIMP, L19/62/144

Pin’s issu de la collection des conchydrocarbuesques de Camille Goujon.

LA POLLUTION COMME MATÉRIALITÉ PROLIFÉRANTE : C’EST QUOI L’ODEUR ? C’EST QUOI LES SONS ? C’EST QUOI LE GOÛT ? LA SUIE QU’ON TOUCHE ? LE MOMENT OÙ TU SAIS QU’IL FAUT S’ARRÊTER DE COURIR, JUSTE PARCE QUE TU LE SAIS QUE TU PEUX PLUS RESPIRER ÇA… SE RÉAPPROPRIER LA PERCEPTIBILITÉ DE LA POLLUTION.

A partir d’un échange avec Christelle Gramaglia.

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ATTACHEMENTS EN/AU COEUR D’USINES HABITER LE RISQUE INDUSTRIEL

Photographies de Camille Goujon, Un petit coin de Paradis.

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EN ODEURS DE SAINTETÉ

Ci-contre : appel à recrutement de riverains pour animer un dispositif de surveillance des odeurs. Ci-dessous : schéma de centre d’enfouissement des déchets, SYDEVOM.

Le 3 Novembre 2010

RECHERCHE NEZ BÉNÉVOLES AIRFOBEP recrute des nez bénévoles sur les communes de Martigues, Vitrolles et Cabriès. Ces nez seront chargés une semaine par mois de relever les odeurs. Si vous souhaitez être nez bénévoles, contactez AIRFOBEP au 0.800.17.56.17 (appel gratuit depuis un poste fixe) ou inscrivez-vous sur notre site internet.

La proximité avec les humains a transformé les goélands. Leur régime alimentaire a changé. Leurs habitudes se sont modifiées. Plus nombreux, ils sont devenus semi-sédentarisés, moins craintifs et, pour certains, plus agressifs. Au-delà des changements comportementaux, c’est une partie de la biologie du goéland qui a évolué. Non seulement ces oiseaux se sont implantés sur les côtes méditerranéennes de façon durable, s’imposant comme des résidents à part entière, mais, en outre, les œufs de ceux qui se nourrissent sur nos décharges sont devenus plus gros et les pontes plus importantes [Duhem 2000]. Les goélands ont évolué, non seulement parce que nos savoirs ont évolué mais aussi parce qu’ils ont une histoire faite d’apprentissages à la mesure des environnements dans lesquels ils vivent et qui, eux aussi, se sont modifiés. Christelle Gramaglia, Les goélands leucophée sont-ils trop nombreux ?, Études rurales, 185 | 2010.

ENTRE LA MER ET L’ÉTANG... 11


PYRO-PAYSAGES

Différentes formes que prennent les forêts et temps long des paysages, extrait de Ecologie des forêts naturelles d’Europe, Annik Schnitzlerr-Lenoble.

HABITER LE TERRITOIRE DU FEU, OU L’URBANISME DE L’INFLAMMABILITÉ

Extrait d’affiche, conférence Incendie méditérrannée de la catastrophe au renouveau par François Grimal, à Sausset les Pins, octobre 2020.

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C’EST QUAND QU’ON PEUT DIRE D’UN ARBRE QU’IL EST MORT?


Maillage institutionnel autour du risque incendie, acteurs DFCI, Observatoire de la Forêt Méditerranéenne, 2002.

ET TOI, C’EST QUOI TA PLACE DANS LE PAYSAGE DU FEU ?

Questions à Véronique Mure, Restaurer après le feu. pas juste un paysage... Midi-libre 21 janvier 2020.

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Le pont autoroutier est comme un grand violon, les archets sont des camions. Nicolas Memain, balade Nature For City Life, Caronte, Rives sud, juillet 2020.

Viaduc autouroutier, coupe longitudinale Vue depuis l’ouest – CETE Méditerranée.

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Le projet est celui d’une exploration puis, après repérage, d’une immersion au coeur des points de vue et des expressions sonores émanant de paysages, de communautés humaines ou d’une parole individuelle. Nous espérons y débusquer des tonalités générales et complexes, faire émerger les sons qui s’en détachent ou ceux qui les lient. Au milieu de ces univers, un/e musicien/ne soliste est invité/e à inventer, incarner, et révéler la musique de ces lieux et de ces gens qui nous entourent sans que nous les percevions consciemment au quotidien. Sons de la nature mais aussi ceux des hommes au travail, des machines, des usines, des architectures, de l’activité urbaine qui font la musique si chère à John Cage: celle de la vie. Au centre de ces sons, le challenge de l’improvisateur aux aguets est de se laisser porter et réagir aux symphonies des hasards et des contingences locales que ce monde choisi ou subi nous offre à chaque instant. Les Parfums du fil, par Christian Rollet (Photographies), Olivier Bost (Prises de sons), Johanne Larouzzé (textes), le collectif ARFIMelissa Acchiardi (vibraphone), octobre 2020.


LE CHENAL : UNE BOURDIGUE GÉANTE ? La richesse de Martigues pendant des siècles ça a été de sculpter la terre. On fait des larges lignes dans le sens de l’eau qu’on a appelé Bourdigues. Les canaux entre ces lignes de terre, on pouvait y mettre des filets et on attrapait les poissons sans se fatiguer. Les poissons passent de la mer à l’étang et en sens inverse en fonction des saisons et de leurs cycles de vie. (...) Le chenal ça veut dire : on a sculpté un chapelet d’étangs qui se jettent les uns dans les autres jusqu’à la mer en une belle ligne bien droite. Et du coup, on invente les calens comme système de pêche. Il y a les treuils, dans l’axe de la cabane jusqu’à nous, sous l’eau, là où on voit les pieux qui sortent. Il y a un grand filet posé au fond. Avec les treuils, ils lèvent une partie du filet. Le filet rempli tout le chenal et donc les poissons qui font leur cycle se prennent dedans. Après, ils lèvent l’autre bout, et les poissons sont pris dans “U”. Il ne reste qu’à prendre une barque, on navigue dans le filet, entre les poissons vivants, et on les attrape. Nicolas Memain, balade Nature For City Life, Caronte, Rives sud, juillet 2020.

QUAND L’USAGE RISQUE LE DÉBORDEMENT... Dans cette affaire il faut bien sûr séparer les pêcheurs loisirs et les pêcheurs professionnels, car ce sont bien les premiers qui sont les plus impactés par ces mesures. Si hier matin, beaucoup de pêcheurs présents sur les bords du canal à Martigues trouvaient ces nouvelles restrictions trop dures, du côté des professionnels, la nécessité de réglementer se faisait urgente. « Ces mesures nous conviennent tout à fait, il fallait mettre un peu d’ordre et nous avons d’ailleurs participé aux nombreuses concertations de cette nouvelle réglementation », explique William Tillet, premier prud’homme de pêche de Martigues. « 5 poissons nobles (loups ou daurades) par jour, c’est très bien, d’ailleurs le reste des espèces n’est pas limité », poursuit William. Cet accueil mitigé, Nicolas Chomard administrateur des affaires maritimes s’y attendait. « Comme dans toutes concertations, nous avons aussi le soutien de certaines associations qui sont sur le terrain et qui constatent du braconnage intensif, des incivilités. Il fallait faire quelque chose ». Ouerfelli N., Martigues. Pêche interdite dans le canal Galiffet et fortement restreinte ailleurs, Maritima Info, 30 septembre 2020.

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INVENTION DE COMMUNAUTÉ LICHÉNIQUE PARTICIPATIVE RENDRE PALPABLE LA POLLUTION... Alliés 2 : L’Institut écocitoyen a choisi comme alliés les lichens. Si on sait les traduire, ils peuvent nous aider à toucher du doigt la pollution invisible. Les lichens sont en réalité déjà eux-mêmes une alliance : ils sont la symbiose entre une algue et un champignon. L’algue fait la photosynthèse et le champignon s’occupe de l’eau, des minéraux, de l’azote, etc. Cela lui permet de puiser ses ressources uniquement dans l’atmosphère. Ainsi, le lichen se transforme en bio-indicateur fiable des impacts de la pollution atmosphérique. On ne pourra pas dire “c’est parce qu’il a chopé ça dans le sol, ou ailleurs”. Les communautés Lichéniques se composent de différentes espèces qui réagissent différemment aux effets combinés des cocktails de pollution. Trois grandes familles sont convoquées pour le protocole mis en place par l’institut écocitoyen : Famille 1 “Les crustacés” Très fréquent, le thalle “ le corps” du lichen est totalement incrusté à la surface depuis laquelle il opère, il a une grande polluo-résistance. Famille 2 “ Les foliacés” Le thalle a un peu plus de relief et dessine des petites folioles qui se décollent très légèrement de la surface d’accrochage, sa polluo-résistance est assez variable et donc très utile pour le protocole de lecture des pollutions. Famille 3 “Les fruticuleux” Terriblement polluo-sensible ce lichen quitte sa surface de fixation, assez restreinte, pour s’ouvrir en ramifications complexes, pendantes, redressées ou étalées, on le trouve dans des zones particulièrement saines. Les lichens font leur vie de lichens, en prenant ce qui leur arrive par les airs et c’est ainsi qu’ils nous racontent comment ils vivent avec les pollutions dans leurs variétés et leurs dynamiques, là où les filtres des instruments de mesures, eux, n’attrapent que les pollutions pour lesquels ces filtres ont été pensés. Des équipes de “VOCE”, les bénévoles de l’Institut écocitoyens sont formés pour les comprendre, et les suivre à travers le temps. Extrait de Dehors, Les cahiers des itinérances Nature For City Life, d’après une balade du collectif SAFI, Conversation marchée #4 avec Philippe Chamaret et Marine Périot, Bureau des guides du GR2013, 2020.

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Lichen.

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Cartes postales collection-jfm.fr

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DES PONTS ET DES SCULPTURES DE SABLE Histoire générale de Martigues : Les Martigues elles sont trois. Il y a Jonquières au Sud, il y a l’Île au centre - c’est elle, la Venise - et Ferrières au Nord, qui est l’équivalent symétrique de Jonquières au Sud. Et les trois Martigues dépendaient de différentes autorités. Ces trois entités, à la fin du 16e siècle, en 1581, se rassemblement, l’union des trois Martigues devient Martigues. Les trois clefs sont toujours les armes de la ville. Donc on a toujours eu l’histoire de comment traverser. C’est une position géographique magnifique, on est entre l’étang de Berre et la mer Méditerranée (leur communication n’était pas évidente à travers les millénaires et les ères géologiques). Il se trouve que c’était ici, avec les îles au milieu, que c’était le plus facile de passer et de faire des petits ponts. On a donc cette position de verrou géographique sur un carrefour. Vous avez le flux maritime en Est-Ouest. Le flux routier qui passe en Nord-Sud, et la ville est au croisement à prendre la taxe. C’est une leçon de géographie. Pendant longtemps, il y avait sur le canal Baussenque un petit pont tournant qui est resté dans les mémoires comme étant souvent bloqué. C’était un embouteillage pénible. On a dans les archives : “On n’a pas pu commencer le chantier, les ouvriers sont restés bloqués à Martigues.” Lors de la construction de Fos par exemple, c’était un gros problème. Les ouvriers venaient de Marseille et restaient bloqués toute la matinée avant d’arriver à Fos. La traversée de Martigues, et même maintenant s’il y a un problème sur le pont autoroutier, c’est la cata. On a dû construire un grand pont levant, et la route qui traverse Martigues n’est plus dans l’axe, elle a gagné sur l’étang. La spécialité des Martigues c’est de sculpter le sable. On construit à 40cm au-dessus de l’eau, sur du sable mouillé. Nicolas Memain, balade Nature For City Life, Caronte, Rives sud, juillet 2020.

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ÉCOUTER CRIER LES IMAGES La manifestation des images : une exposition marchée par Geoffroy Mathieu Notre photographe, en accostant sur les rives de l’étang de Berre puis en s’enfonçant dans les terres, a découvert un entrelacs de paysages aux qualités contradictoires. Il a parcouru un territoire morcelé, dans lequel des espaces merveilleux et protégés côtoient des zones surexploitées jusqu’à la rupture. En réponse à ces paysages calmes en apparence, mais dont le silence renferme les traces d’atteintes graves, il y a urgence à montrer. Un temps sera consacré plus tard aux pépites survivantes et à ceux qui réparent et prennent soin, mais l’heure aujourd’hui est à la colère et à la dénonciation. Le photographe vous propose donc de rejoindre son indignation et de marcher avec ses images pour entendre ce qu’elles ont à nous dire, pour apprendre sur les écocides qu’elles nous montrent, pour les accompagner dans le paysage, afin qu’elles nous crient leurs vérités.

Schéma de marche, G. Mathieu, correspondance confinée de l’équipage Pamparigouste, avril 2020.

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PARLEMENT DES USAGES DE L’ÉTANG

Croquis du parlement, Alexandre Field, 2020.

Sur notre chemin, on a rencontré beaucoup d’embarcations et toutes ces embarcations nous racontaient une histoire, elles nous racontaient un engagement, une manière de se mettre à l’eau...

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PSYCHO TEST QUEL PRATIQUANT.E.S DE L’ÉTANG ES-TU ? 1/ Quand l’eau de l’étang et la plage sont remplis d’algues... a) Je me baigne quand-même, vraiment pas de quoi s’inquiéter, ma grandmère en faisait du compost. Et puis j’adore les sensations bizarres. b) Ah, des ulves ! Regardons de plus près à quel stade de décomposition nous en sommes. Il va falloir être vigilants, si elles continuent de pourrir sur la plage on devra fermer… c) Je commence les plans d’une machine ultra-technologique-super-efficace pour ramasser tout ça vite fait bien fait, peut-être que je pourrais monter une filière de récupération et de compostage des algues… d) Cette plage sent mauvais, c’est sale, ils pourraient quand même les ramasser ces algues ! 2/ Quand la turbidité de l’étang est importante, l’eau est trouble... a) Je me baigne quand même, je vois pas le fond mais j’ai connu bien pire, des fois je ne voyais même pas ma main ! b) C’est dommage, aucun risque pour la baignade en soi, les phytoplanctons et les limons ne sont pas un critère de risque pour la qualité sanitaire des eaux, c’est aux sauveteurs de décider s’ils ferment ou non, pour des questions de sécurité et de surveillance de la baignade. c) On n’y voit pas grand chose ! Je vais créer un système d’oxygénation et de renouvellement des eaux, pauvres en limons et en nutriments, qui permettra qu’il n’y ait plus d’anoxie et d’eau trouble. d) J’y vois rien, un monstre radioactif va me sauter dessus c’est sûr ! Je ne rentre même pas un orteil dans l’eau. 3/ Bain de minuit dans l’étang, après quelques brasses, l’eau s’illumine... a) Wahou ! Un vrai feu d’artifice, c’est incroyable ! Dommage que ces petites noix de mer soient si invasives et coulent les filets des pêcheurs… b) Les magnifiques mnemiopsis leydyi : c’est leurs cils vibratiles, qui s’illuminent la nuit ! On dirait que l’étang est chargé, le bloom zooplanctonique de la saison est arrivé, ça sent l’eutrophisation… c) Comment ces créatures peuvent-elles briller, c’est dingue ! Je vais fabriquer une machine qui détectera leur lumière et permettra de les compter afin de comprendre à quel moment elles sont le plus nombreuses dans l’étang. Ça doit sûrement correspondre à une période d’anoxie…

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d) Je hurle et cours hors de l’eau. Décidément, les Catalans c’est quand-même bien mieux ! 4/ Je consulte le panneau d’affichage du GIPREB sur la qualité des eaux de baignade. a) “Qualité excellente” ? Ça ne m’étonne pas, je me suis toujours baigné, c’est quand-même le paradis ici… Peut-être plus pour longtemps, je redoute l’invasion de touristes… b) “Qualité excellente” ! Au moins depuis 2016 car je me souviens que les tests de qualité d’eau de baignade ont été plus nombreux, jusqu’à deux par semaine, avec les résultats de l’ARS et du GIPREB qui ont permis de démontrer que le taux d’escheria coli et d’entérocoques, indicateurs de la contamination bactériologique non pathogènes, étaient inférieurs aux seuils demandés et que globalement, la qualité des eaux était bonne ! c) “Qualité excellente” ? C’est sûr ça ? C’est quoi leur protocole exactement ? Ils mesurent quoi ? Et c’était comment avant alors ? Je vais fabriquer une machine ultra-performante-super-connectée qui permet de mesurer directement une fois dans l’eau à l’aide d’une sonde que l’on pourrait plonger dans l’étang et qui serait reliée à un ordinateur qui nous donnerait immédiatement les résultats. Et puis j’inventerais un bateau qui ramassera les plastiques parce que qualité excellente oui, mais déchets nombreux... d) “Qualité excellente” ? C’est ça oui ! Et toutes ces usines elles crachent des papillons ?! On le connaît l’étang de Berre hein… Je retourne me baigner aux Catalans ! -----------------------------------------------------------------------------------------------Tu as une majorité de : a) Tu es un.e habitant.e motivé.e : l’étang de Berre, tu connais ! b) Tu es un.e biologiste expert.e, sûrement membre du GIPREB ? c) Tu es l’ingénieur.e fou/folle de l’étang, tu ne recules devant aucun défi ! d) Tu es un.e Marseillais.e qui s’est perdu.e... Ce test de personnalité a été réalisé par Johanne Baudy et fait écho à la recherche qu’elle a menée au sein de l’Expédition Pamparigouste en partenariat avec le Laboratoire Population Environnement Développement sur la question de la baignade. L’objectif de cette recherche est d’arriver à articuler à la fois les usages, les récits de vie, d’expériences individuelles, familiales et collectives, avec les discours plus scientifiques et institutionnels autour de la question de la baignade dans l’étang de Berre. Habiter un territoire c’est le pratiquer, le vivre, le sentir dans toutes ses formes, ses goûts, ses odeurs, ses plis. En se baignant dans l’étang, on plonge dans un environnement et on découvre ses aspects, ses états changeants, parfois surprenants… On apprend à comprendre l’étang et son écosystème. L’analyse de la qualité des eaux de baignade et leurs bons résultats participent aussi d’un processus de réhabilitation de l’imaginaire et des pratiques autour de l’étang de Berre. Cette attention qu’on peut porter à un territoire, en tant qu’habitant, en tant que scientifique, est productrice de savoir et permet de mieux comprendre les espaces habités comme écosystèmes complexes et ainsi permettre une gestion plus intégrée des usages humains et non-humains.

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SPEED-DATING PARLEMENTAIRE Le tétrodon

Un passé industriel avec des ouvriers à loger pour un temps éphémère + l’association d’explorateur Par ce passage infranchi + une base nautique accueillante + un nom de poisson extensible.

Le BatoLab

Un bateau qui pourrit dans le jardin du papa de Damien + un fablab citoyen + un groupe d’ingénieurs repentis + un attachement fort à l’étang + une bonne dose d’esprit festif.

Le Piragolo

Un vélo VTC + un aviron d’occasion racheté par JeanPierre à la base nautique de Martigues + un prototype de pédalo d’ingénieurs de chez Dassault + un rêve polynésien + un désir de pêche furtive.

Le Toussalo

Un sauveteur sportif venu du Pays Basque inspiré par l’Australie Laurent + un Fada + une envie de baignade collective.

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Le Fada

Le sens de la folie + des aventures physiques + Gérald.

Le bateau ramasseur d’ulves Le pêcheur Jean-Claude + une inspiration bretonne + un passé de lutte juridique + un sens de l’écologie et de l’économie.

Le blog Sous la surface de l’étang

Un plongeur prof de biologie militant associatif : Pascal + une passion pour le monde sous-marin + un sens fin de l’observation + un goût de la restitution + des palmes + un masque + un tuba.

Le Cap Fada

Des radeaux construits par quartiers + des habitants motivés + Yes We Camp + des constructeurs invités + une course à venir.

Le Ressentiscaphe Un collectif d’artistemarcheur-cueilleur + du Sens de L’Audace + de la Fantaisie et de l’Imagination +un allié constructeur Guillaume + une envie d’observer le milieu du milieu.

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RÉCITS À DÉGUSTER LA TROISIÈME VOIE DES INVENTEURS « Dessine moi un coquillage » Qu’est-ce qu’évoque un coquillage dessiné par un artiste à un enseignant chercheur qui depuis quelques décennies les côtoie sur les rives de l’étang de Berre ? Qu’y voit-on ? Qu’y lit-on ?

Dessin : Stéphane Brisset.

Ces dessins permettent d’abord de rendre visibles des caractères utilisés et nommés depuis bien longtemps par les zoologues : siphon palléal, coquille inéquivalve, charnière hétérodonte… Des critères fondamentaux qui depuis le grand classificateur Carl Von Linné (1707-1778) permettent d’identifier ces espèces, de leur assigner un nom : Cerastoderma glaucum, Ruditapes philippinarum, Musculista senhouisa, Mytilus galloprovincialis ou encore Flexopecten glaber.

Ces dessins matérialisent aussi des éléments saillants de leur biologie, on y distingue leur lame branchiale qui leur permet non seulement de respirer dans l’eau mais aussi de prélever les micro-organismes et les particules en suspension pour s’en nourrir, on y distingue enfin leur pied leur permettant de s’enfouir, ou leur byssus, de se fixer… Mais plus que tout, ces dessins nous racontent des histoires de vie et de mort dans et hors de l’étang de Berre. Ces coquillages fermés évoquent leur aptitude à se carapacer dans leur coquille et se protéger de leur prédateur (daurades). Ces coquillages vivants nous rappellent la vitalité de l’étang à héberger ces communautés de bivalves qui ont grandi dans ses eaux saumâtres en ajoutant progressivement des stries de croissance à leur coquille, attestant de la vitalité des fonds sablo vaseux de l’étang.Quant aux coquillages ouverts, qui nous dévoilent les organes internes, ils évoquent ces épisodes de fort mistral et de vagues déferlantes les ayant déchaussés des fonds, ou des épisodes anoxiques les ayant asphyxiés dans les profondeurs de l’étang ou simplement des morts naturelles après leur 3 ou 4 ans de vie. Il y a donc beaucoup à voir dans ses dessins, beaucoup d’épisodes de vie de mollusques, d’humains et d’étang qui s’entrelacent et qui se racontent. Lettre de Jean-François Mauffrey, maître de conférence en écologie au LPED, pour Dalila Ladjal et Stéphane Brisset du collectif SAFI.

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LES ARCHIVES DU SOL Les historiens travaillent avec des archives papiers, des manuscrits, nous on travaille avec des archives matérielles : dans cette agglomération de Maritima on trouve principalement des fragments de poteries et à partir de leur forme, de leur couleur, de leur taille, de leur constitution, on peut reconstituer une part de leurs pratiques alimentaires, culinaires, funéraires, le commerce, les connexions internationales de l’époque. Là, on trouve aussi beaucoup de coquillages qui ont aujourd’hui disparu, comme par exemple le Flexopecten glaber, une coquille Saint-Jacques. Il a été consommé en abondance, voir même cultivé par les romains. À tel point, qu’il a été intégré dans les éléments de décorations. Il a été découvert de nombreux petits temples romains où l’on retrouve ces coquilles sur les frontons. Jean Chausserie-Laprée, archéologue de Martigues, Expédition Pamparigouste, avril 2019.

EST-CE QUE LES MOULES ONT PEUR DU NOIR ? EST-CE QUE LES MOULES AIMENT L’ESCALADE ? EST-CE QUE LES MOULES PEUVENT NOUS AIDER A PRENDRE SOIN DE L’ÉTANG ? Questions pour les moules en forme de récifs par Lazare, Voyage en Ressentiscaphe, Expédition Pamparigouste, juillet 2020.

Logo de la Schell.

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Extraits de partition de Si l’île de Christophe Modica.

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VA TE FAIRE VOIR À PAMPARIGOUSTE Pamparigouste (en occitan Pampaligosta, Pampaligòssa), est un pays imaginaire, lointain ou inconnu dans la culture populaire occitane. On en parle notamment aux enfants en le décrivant comme un pays imaginaire. Il connaît des adaptations et des développements divers selon les régions d’Occitanie. Frédéric Mistral le cite dans Miréio, Alphonse Daudet dans Les Lettres de mon moulin (Pampérigouste). Par exemple, on le décrit comme une île et un royaume imaginaire, au large de l’étang de Berre, peuplé de fées et inaccessible aux hommes. Cette île occupe une place majeure dans l’imaginaire provençal. La légende raconte que ce royaume a été créé de toutes pièces par des fées exilées qui lui donnèrent d’immenses richesses et une grande fertilité. Afin que personne ne voie ce royaume, les fées l’entourèrent d’une barrière invisible, qu’aucun homme ne pouvait traverser. Pamparigouste est aussi une expression utilisée dans plusieurs régions d’Occitanie, notamment en Provence et en Languedoc, pour désigner n’importe quel lieu très lointain et/ou inaccessible ou bien pour envoyer promener les importuns : Il est parti à Pamparigouste. Je vais t’envoyer à Pamparigouste. Wikipedia

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PAMPARIGOUSTE, est une expédition métropolitaine soutenue par le FNADT, la Région Sud, le projet européen Nature 4 City Life, le Département des Bouches-du-Rhône, Les Parallèles du Sud de Manifesta 13, la Fondation de France, les communes de Martigues, Miramas, Saint-Chamas, Istres, Vitrolles et Berre-l’Étang. En coproduction avec le gmem-CNCM-marseille, Centre National de Création Musicale de Marseille | ENSA•M. En partenariat avec Opéra Mundi, la Fondation TARA Océans, le GIPREB, L’institut écocitoyen de Fos, le LPED (Aix Marseille Université), le Parc de l’ancienne poudrerie de St Chamas (SIANPOU), Yes we camp, les bases nautiques et clubs de voile ainsi que les associations riveraines de l’étang (ESSV, le BatOlab, la LPO, l’ADMR, l’Étang Maintenant, Nosta Mar…).

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PROGRAMME DE LA JOURNÉE 18 OCTOBRE 2020 9h

Rassemblement de l’équipage devant la Gare de Lavéra 12h30

Pique-nique au bord de chenal

15h

Assemblée à la base nautique de Tholon 16h30

Restitution en sons, images et récits

18h

Fin de la traversée


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