Magazine arts martiaux budo international janvier 2014

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(Voir coup de paume lourd photos 6 - 7 - 8 - 9) Side Palm (Voir coup de paume lourd photo 10)

Voici comment nous avons traité les trois exemples ci-dessus :

Troisième exemple Dans la rue, nous voulons éviter d'aller au sol à tout prix. Si nous y arrivons, l'objectif est d'anéantir l'adversaire et de nous remettre debout le plus rapidement possible. Cela dit, il est encore plus souhaitable pour nous d'amener l'adversaire au sol et de l'y neutraliser, tout en restant nous-mêmes debout et dans la meilleure position possible pour faire face à plusieurs attaquants et finalement leur échapper. Prenons un renversement qui fonctionne souvent très bien au MMA. (Voir Tackle & Hook - “plaquer au sol et crocheter” photos 1 - 2 - 3 - 4 - 5 - 6a - 6b) (Remarque : 6a et 6b sont deux angles de la même position) Tout combattant qui envoie des coups de la main avant très rapprochés (comme le pratiquant de JKD) doit être conscient de sa propre vulnérabilité au type d'entrée utilisé ici. Jeremy Lynch utilise la proximité de Steven qui lui envoie un coup de poing pour lui appliquer une saisie du corps et accrocher la jambe avant d'exécuter un renversement (c'est un bon exemple de la raison pour laquelle les stop kicks sont si importants pour combler l'écart). Lorsque si nous considérons cette technique comme un outil offensif potentiel, nous pouvons rapidement voir qu'il viole nos principes structurels (voir la photo finale de la séquence). Jeremy finit par terre avec Steven et n'a pas une position dominante (demi garde). Dans un environnement sans règles, cela peut être très dangereux Steven peut très bien avoir une arme, sans mentionner que Jeremy est dans une très mauvaise position s'il doit faire face à plusieurs attaquants. Il y a des fois où il peut être nécessaire d'amener un adversaire au sol, afin de neutraliser un avantage de frappe par exemple (plus rapide, plus grande portée, plus habile, etc.), mais pour nous, il existe des moyens plus efficaces.

Écarter, accorder moins d'importance ou remplacer ? Parfois, une technique que nous aimons vraiment peut ne peut pas passer à travers le filtre. La question devient alors : avons-nous besoin de garder la technique simplement pour nous entraîner contre elle ? Même quand la réponse est non, nous avons acquis une certaine expérience avec le processus et nous nous serons au moins familiarisé avec une technique qui peut être utilisée contre nous.

« Passez 80% de votre temps sur ce que vous allez utiliser 80% du temps. » Tim Tackett

La loi des 80-20 Aussi appelée « principe de Pareto », la loi des 80-20 stipule que, dans bien des cas, 80% de vos résultats proviendront de 20% de vos efforts. Par conséquent, pour obtenir les meilleurs résultats, vous devriez passer 80% de votre temps sur les 20% qui importe. C'est une idée très utile qui a été appliquée avec succès à de nombreuses disciplines. Pour notre groupe, il fonctionne essentiellement comme un deuxième niveau de filtre JKD en nous rappelant de nous concentrer sur les techniques et les principes fondamentaux de JKD. L'astuce est de trouver exactement quelles techniques constituent les 20% vitaux qui fourniront 80% des résultats. Quand il s'agit de sports de combat comme la Boxe ou le MMA, la tâche est un peu plus simple car on dispose de statistiques détaillées. On peut voir qu'un combattant de MMA léger termine plus de combats par soumission que par KO, les habitudes d'entraînement des combattants devront donc en tenir compte. Pour les mi-moyens et les poids supérieurs, c'est l'inverse qui est vrai. Certes, il y a plus d'une façon d'interpréter les données (ainsi, les combattants plus petits ont besoin de travailler leur puissance de frappe et les plus grandes, besoin de travailler leurs soumissions), mais ce n'est pas pertinent pour la discussion actuelle. En Boxe, nous constatons que le combattant qui envoie le plus de jabs gagne généralement. Le problème avec un art du « combat de rue » comme le Jeet Kune Do, c'est qu'il n'y a aucun moyen précis d'obtenir ce type de statistiques. Alors, comment pouvons-nous décider quelles techniques seront nos premières réponses (les 20% vitaux) ? La solution pour nous a été de trois ordres : 1. En suivant les principes du JKD, en particulier « l'économie de mouvement » 2. En individualisant, en tenant compte des forces, des faiblesses et du tempérament 3. En testant, en apprenant des succès et des échecs dans le sparring, l'entraînement des situations et sur le ring ou dans la cage. Notre analyse finale des 3 exemples ressemble à ceci :

Conclusion Le filtre du JKD et le principe de la perte au quotidien (daily decrease) peuvent être appliqués au régime d'entraînement de n'importe quel pratiquant d'art martial, quel que soit le style. Que votre art martial de base soit le Muay Thaï, le Judo ou le Karaté, et que vous pratiquiez la self-défense, la compétition ou les deux, des fondements solides forceront vos adversaires à vous respecter et vous permettront de préparez vos outils les plus élémentaires, de rendre plus efficaces toutes vos réponses secondaires et de maximiser votre temps de formation.


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