Portfolio Romain Gratiot - BTS Design d'Espace - Lycée Camille Claudel (session 2016)

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PORTFOLIO GRATIOT Romain BTS Design d’Espace, Lycée Camille Claudel, Vauréal 2014/2016


GRATIOT Romain 9 rue Edgar Quinet 92240 Malakoff 06 59 06 11 81 romain.gratiot@gmail.com 21 ans Né le 22 avril 1995 Étudiant en BTS Design d’Espace. Lycée Camille Claudel Vauréal 95490 http://designespacecamilleclaudel.blogspot.fr


Formation 2014 > 2016 // Étudiant au lycée Camille Claudel de Vauréal 95490. Section BTS, design d’espace. 2011 > 2014 // Étudiant au lycée technologique d’arts appliqués Auguste Renoir de Paris 75018. Section BT, dessinateur en arts appliqués - option céramique. Obtention du brevet de technicien en arts appliquées - diplôme de niveau 4.

Expérience 2015 // Stage chez Jean-Marc Deram Architecte libéral. Paris 75018. Une expérience cristallisée par un rapport de stage. Durée : 2 semaines. Rôles endossés : - maquettiste. Réalisation d’une maquette de travail commandée par le client d’un logement collectif privé. Arcueil 94110. - Architecte concepteur d’intérieur. Conception d’une salle de restauration dans le cadre de la restructuration du bâtiment de l’établissement et service d’aide au travail A.G.E.C.E.T. Montfermeil 93370, 26 Avenue Galle. 2015 // Stage à l’hôpital de Montfermeil dans le cadre de sa rénovation en collaboration avec l’ingénieur Pierre Puget, responsable légal du stage dans son entierté : Jean-Marc Deram. Montfermeil 93370, 10 Rue du Général Leclerc. Durée : 3 semaines. Rôles endossés : - architecte concepteur d’intérieur. Chargé de la rénovation et/ou de la restructuration des boxs de soin, de la salle de déchocage et du service d’accueil des urgences. Une formation entrainant une assimilation de données techniques et normatives conséquentes. 2013 // Stage en entreprise au sein de l’atelier professionnel de céramique «Les Terres Blanche», Rueil-Malmaison 92500, 34/36 rue du Colonel de Rochebrune. Durée : 1 mois. Pratique du modelage et du tournage aiguisant l’appréhension du volume et des formes doublées de nombreuses études plastiques. Participation aux cours de l’atelier prodigués par le maître de stage, développant ainsi un certain nombre d’aptitudes en lien avec le bon fonctionnement d’une entreprise. 2012 // Stage en entreprise au sein de l’agence de communication visuelle «PULP» chargée de l’élaboration de packaging. Paris 75016, 12 Square Pétrarque. Durée : 2 semaines. Travail en collaboration avec la photographe, l’équipe créative et infographie comprenant la phase de recherche par l’esquisse et la mise en oeuvre numérique.

Compétences

95%

30%

Ai

Ps

Id

80%

40%

30%

Intérêts Grand intérêt pour la sociologie, l’anthropologie ainsi que pour l’histoire. Pratique régulière du vélo.



TRAVAUX DE PREMIÈRE ANNÉE

Échantillon 2014 - 2015

01. Conception de modules de protections. Microarchitecture / paysagisme. 03. Conception de petits édicules. Microarchitecture. 05. Danse macabre. Scénographie.

Les photographies illustrant chaques parties du portfolio sont réalisées par son auteur. Elles sont l’échantillon d’un travail personnel composant une série de photos de routes prisent essentiellement à vélo. Sans s’attarder sur la symbolique et aux sensations que la route génère, son articulation avec l’environnement, en particulier avec le ciel et la lumière qui l’anime, offrent des ambiances singulières ici captées par la photographie. Elles oscillent entre une symbolique forte, une valeur documentaire ou bien une simple composition visuelle, colorée ou de matières.

5 mai 2013 18h31


CONCEPTION DE MODULES

septembre/octobre 2014 - Val-d’Oise

Le site archéologique de Genainville exhume près de deux mille ans d’histoire ; ses vestiges jalonnent un relief de campagne empreint d’une aura toute particulière. Par le biais d’une visite, nous somme spectateurs d’un héritage culturel commun. Une phase de recherche pratique précède la demande : elle consiste en la production d’un module en papier dont l’assemblage est rendu possible uniquement par le pli. Avec le résultat il est question de protéger l’ensemble des ruines exhumées et celles à venir sur le site archéologique de Genainville. Ce dernier prodiguant également des visites au public. Ce témoignage d’une civilisation passée nous fournit quelques éléments de réponse quant à notre propre provenance. C’est ce fragment d’histoire qui bâtira ce que nous serons et qui motive l’intention. La matière est périssable, le temps en est sa mesure. Notre prise de conscience s’accompagne d’une mise en application matérielle pour que la mémoire soit pérenne. La considération du contexte précède la définition du concept : les pierres sont disposées selon les spécificités du lieu, la réciprocité est flagrante. La synergie est palpable, le lien entre ces ruines et notre époque doit lui aussi se nouer. L’homme conçoit en s’inspirant. Les principes techniques que la nature nous propose peuvent en être la source : l’écaille résulte d’une évolution biologique vouée à protéger son porteur. Elle est copiée, repensée puis appliquée pour faire muter le site afin qu’il perdure. Selon la même philosophie, les éléments qui composent la structure sont modulables pour être remplacés, échangés ou bien adaptés. Cet ensemble d’apparence organique surgit de terre pour s’élancer jusqu’à la cime des arbres ; cette canopée induit sa propre fonction et rappel la dimension des bâtisses passées. Genainville fait désormais partie intégrante de notre patrimoine culturel.

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1cm

= 5m

N

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CONCEPTION D’UN PETIT ÉDICULE Il est question de concevoir, par le biais de la maquette uniquement, une petite structure définie par un ensemble de contraintes techniques et une fonction pré-établie, ici une poissonnerie. La conception est guidée par un terme, une notion, qui induit la manière d’aborder l’espace et la structure, ici «copie». L’aboutissement du travail consiste en la réalisation du projet retenu à la découpeuse laser. Cet édicule reproduit la structure anatomique d’un poisson. Il semble surgir d’un milieu aquatique : le sol symbolise la surface de l’eau. Pour être en accord avec le concept une place publique, étendue plate et dégagée, est investie. La structure repose sur l’assemblage de quatre modules distincts et pliables, utilisables dans le cadre d’un marché à ciel ouvert. Sa présence est temporaire d’où la nécessité de pouvoir la transporter. L’agencement intérieur est sommaire : de simples tables, creusées d’un bac, jouent le rôle d’étales pour disposer la marchandise. La face ainsi que l’arrière de la structure servent d’entrée et de sortie. Les flux de circulation se veulent intuitifs. La queue du poisson, dans le prolongement du corps, fait office d’enseigne et suggère une des entrées par son emplacement et son orientation.

Maquette finale // découpeuse laser

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mars/avril/mai 2015 - Val-d’Oise


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DANSE MACABRE

mars/avril 2015 - Val-d'Oise

Projet de scénographie traitant la danse macabre en relation avec l’oeuvre d’Anne Collod : Le Parlement des Invisible. Un travaille mené en collaboration avec Johann Maheut, artiste plasticien/scénographe. Cécilé Proust, chorégraphe/danseuse. Luce Petit, directeur technique et David Souchon, régisseur son. Musique imposée : Camille Saint-Saëns - Danse Macabre. ACTE I Aucun son, seule une lumière divague au rythme des mouvements de l’unique danseur visible sur scène. Un poème amorce l’entrée en matière : comme une annonce faite à celui dont l’insousciance guide les pas, les prémices de la vie se mettent en place. La mort est attendue, dissimulée dans la pénombre, elle guide son vif dès l’entrée en scène. Ce fardeau commun à tout mortel, l’observe, le hante. La mort fait partie intégrante de celui dont elle dépend et ce dès le commencement. La musique débute, la mort se joint à la danse et entre en scène. Une transition brutale, comme une prise de conscience. Ainsi se crée un dialogue entre les deux danseurs, une poursuite traduite par une valse. Le vif pourra se dissimuler, l’espace d’un instant, derrière des voiles blancs éclairés. Ils symbolisent les différents remparts éphémères, que lui offre l’homme face à son prédateur. L’éclairage varie au rythme de la musique : tantôt frontal pour traduire la décomposition des corps relatifs au changement d’état, tantôt au plafond pour mettre en suspend tout repères visuels évoquant les rappels de la mort sur le vivant. ACTE II Chaque temps fort marque un tournant dans la finalité du jeu entamé par les deux protagonistes : la mort tente de saisir son vif, elle échoue, l’écart diminue néanmoins fortement. Une proximité haletante favorisée par le retrait progressif des voiles, jusqu’à l’ultime mise en garde. La musique cesse. Le but est de surprendre le spectateur omniscient : la mort ne prévient pas elle s’impose, puis lui prend la vie. Le monde des vivants n’est plus, la lumière disparaît pour laisser place à celui des morts. ACTE III Comme l’aboutissement d’une parade, une fente s’éclaire, l’arrière-plan coulisse et laisse place à un nouveau visuel. Une transition brutale qui traduit le passage d’un monde à un autre, celui d’un univers impalpable, influencé par l’imaginaire, les fantasmes et les inquiétudes de l’individu. Il est question de narrer une histoire commune exécutée subjectivement. Libre au spectateur d’interpréter à son bon vouloir les différent signifiants mis en scène, tout en sachant que le vif c’est lui.

ACTE I

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ACTE II

ACTE III


ACTE I

ACTE II

ACTE III

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TRAVAUX DE SECONDE ANNÉE

Échantillon 2014 - 2015

07. Conception d’un espace d’accueil pédagogique. Microarchitecture / paysagisme. 11. Conception d’une cuisine mobile et collective. Dans le cadre du concours «ContruireAcier». 15. Art Visuel. L’habitat individuel Japonais.

27 décembre 2013 16h40


CONCEPTION D’UN ACCUEIL PÉDAGOGIQUE Arrivée à la marre de l’Hautil une végétation dense filtre la vue. Un sentier se dessine autour d’elle une fois cette barrière passée, un panorama s’étire. Une boucle unique enlace le point d’eau frappé par la lumière. La végétation saccade sa contemplation, elle borde le chemin nous laissant voir en grand ou bien nous enlaçant. Elle dompte la lumière, variable selon l’heure, le temps et la saison. Sans explorer, nous sommes spectateurs d’un cercle d’eau camouflée. La mare de l’Hautil offre un spectacle singulier de par son essence : elle émane d’une composition à la fois naturelle et artificielle. L’une s’étant finalement réapproprié l’espace, le site présente un intérêt écolo-biologique certain qui précise ses enjeux. Ces deux aspects sont pris en considération pour l’élaboration d’un espace d’accueil éducatif voué à sensibiliser le jeune public à la faune aquatique locale et à la pratique de la pêche. Puisque ses caractéristiques sont inhérentes au projet, sa formalisation doit interragir afin de créer une synergie. Il est question de respecter les spécificités du site pour préserver l’expérience qu’il offre à l’usager. L’intention n’est pas d’établir une structure de manière radicale mais avec justesse ; l’alchimie doit être conservée, la rupture à éviter. Le point d’accueil doit faire signe sans s’imposer. Concernant l’expérience elle sera au mieux complétée ou améliorée mais pas dénaturé. Il n’est pas question de promouvoir le site : ce qu’il communique ne peut en faire un lieu de haute fréquentation sans l’altérer. Il conserve le charme inhérente à sa discrétion. Le calme qui a fait de lui un coin prisé des pêcheurs est préservé. Les deux usagés cohabitent et échangent sans jamais interférer l’un l’autre. Puisque le lieu ne se suffit pas à lui seul comme outil pédagogique, il est question d’augmenter son potentiel éducatif. Cela passe par la création d’espaces qui maximisent l’intérêt qu’un enfant peut porter à la mare et ses constituants. La psychologie de l’enfant est prise en considération pour la mise en forme du projet : son tempérament impatient sera canalisé par un itinéraire dynamique. Il sera couplé à des activités pratiques puisque, dans le cadre de l’apprentissage, son instinct le pousse à utiliser ses sens. Il est question d’ajouter tout au long du parcours une notion ludique, parfois magique à l’expérience. Cette conception a pour but de ne pas faire en fonction de l’enfant mais avec l’intéressé.

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setembre/octobre 2015 - Val-d'Oise


N 1cm

= 1m 08/26


UNE STRUCTURE EN COHÉSION Puisque l’intention est de dissimuler la structure, ses composants font échos aux essences locale. Les matériaux qui la composent sont choisi en conséquence : tantôt ils reflètent, tantôt ils se fondent ( acier inoxydable - bois non traité ). La programmation imposant néanmoins la signification de l’espace d’accueil, des toits de forme circulaires, inclinés vers l’entrée, se chargeront de renvoyer une quantité de lumière suffisante pour mettre en alerte l’usager. La verticalité des pylones de la maison rappelle son essence artificielle, leurs rôles est donc symboliques mais aussi pratiques : elles maintiennent le toit d’origine. Grâce à leurs inclinaisons et au motif qu’ils génèrent, ceux utilisés pour le parcours éducatif renvoit à quelque chose d’organique, comme un tissus. Elles s’intègrent et poursuivent la masse végétale environnante tout en apportant un côté magique à l’installation de part leur dimensions.

UN MOBILIER IMMERGÉ ET IMMERSIF la maison est choisie pour l’espace de restauration en raison de sa sémantique qui renvoie à un espace plus chaleureux. C’est ici que pourra être racontée l’histoire du site. L’agencement du mobilier est pensé pour réduire l’impact visuel tout en intégrant un aspect pratique et ludique. Les rangements « champignon » : cinq sont à dispositions. Deux pour les vêtements ou autres bagages, deux autres pour le matériel de pêche et un réfrigéré pour stocker de la nourriture. Le « feu de cuivre » : une plaque de cuisson constitué de cuivre qui reprend l’archétype du feu de camp. La table : elle est le point centrale de la maison. Elle convie tout en apportant une praticité nécessaire.

Plan 2

Plan 1

1cm

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= 1m

1cm

= 4m

UN PARCOURS SEMÉ D’ACTIVITÉS La programmation renforce une notion de parcours qui affirme l’aspect ludique de l’expérience. Un concept qui s’allie à la théorie de l’apprentissage. Les enfants sont chargés de repérer le début du parcours : une première approche explorative succinte. L’accompagnateur se


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CONCEPTION D’UNE CUISINE COLLECTIVE Dans le cadre du concours ContruirAcier il est demandé de concevoir une cuisine mobile collective. Un éveil à la matière acier précède la mise en travaux : une visite des ateliers des compagnons du devoir de Muizon ainsi qu’une conférence est organisée. La désertification progressive des milieux ruraux dû à la centralisation des services et des commerces entraine une baisse significative du dynamisme économique et social. Ce contexte offre un espace d’expression au potentiel et aux enjeux certains. La politique du remembrement a incité l’agriculteur à produire en grande quantité, sur de plus grandes surfaces au détriment de la qualité des produits, du contact humain et de ses acquis sociaux. Ce même groupe d’individu autrefois interdépandant et autogérant se trouvent victime d’une politique conjointe. L’idée consiste à redonner à la population rural une certaine indépendance économique tout en retissant le lien social. Cette cuisine se destine à une agriculture de petite surface qui incite à la production d’aliments de qualité. Grâce à elle, ils sont transformés par les villageois et proposés à bas prix par l’agriculteur. Ce dispositif lui donne les moyens de s’autogérer et de ne plus dépendre d’intermédiaire parasitaire : les packagings ou relais de vente sont remplacés par la parole authentique du producteur et la vente directe. L’idée est de s’approprier les bienfaits apportés par la société moderne à travers une nouvelle approche du métier. Le contact direct avec la population valorise le travaille de l’agriculteur, cet échange s’articule autour de la préparation et la vente du produit. Le but sous-jacent au dispositif est aussi de questionner la manière dont la population consomme ces produits. Cette nouvelle société a eu pour effet de dissoudre le lien nouant une population pourtant interdépendante. La cohésion du groupe est déterminée par cette prise de conscience. Elle s’opère ici grâce à une réciprocité économique, de connaissances et de services. Cette cuisine donne également une nouvelle impulsion aux espaces ruraux et génère un tissu social à l’intérieur du village et au-delàs. Ce dispositif peut être appréhendé à plus grande échelle sous forme de coopératives.

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octobre/décembre 2014 - Val-d'Oise, Loiret


2.55 m 1.2 m

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La cuisine ce caractérise par sa réponse à deux besoins anthropologique : une nécessité biologique, un espace social. Puisque cette cuisine se devait être collective l’accent est mit sur cette dernière spécificité ; notamment en choisissant un contexte où elle allait pouvoir répondre à ce besoin social. Dans les faits la population se procure les produits fournis par l’agriculteur, par l’intermédiaire de cette cuisine qui reprend dans son esthétisme celle du tracteur. La remorque est un « garde-manger » couplé à un point d’eau destiné à nettoyer les aliments. L’usager a le choix : il peut simplement se procurer ces produits ou bien les transformer grâce à cette cuisine et les consommer à emporter, à proximité ou à son domicile. Cette étape de transformation du produit s’effectue en collaboration avec l’agriculteur qui va dispenser un certain nombre de recettes simple et rapide. La cuisine n’est plus uniquement un outil de transformation elle devient un espace permettant le dialogue producteur/consommateur. Elle leur fait prendre conscience de leur interdépendance et valorise le métier de l’agriculteur.

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CCF -

novembre/décembre 2015, janvier 2016 - Val-d'Oise, Paris

Le CFF ayant pour thème «la maison individuelle au Japon» consiste en une analyse de quatre réalisations contemporaines portée par une problématique personnelle. Mon intérêt pour la sociologie m’a menée à choisir la problématique suivante : «Quelle relation l’habitat individuel japonais entretient-il avec le tissu social ?». Afin de ne pas rendre hors contexte ou généraliser l’argumentaire j’ai établi une introduction à l’analyse qui consiste dans un premier temps à définir le tissu social tout en réifiant ceux qui le génèrent. Dans un second temps il est question d’étudier plus en profondeur certaines notions anthropologiques, sociologiques et démographiques universelles ou japonaises, documents à l’appui. Extrait de l’introduction analytique : « [...] Les rapports sociaux, interactions à l’origine du tissu social, représentent la mesure qui détermine l'interaction entre les individus, ici l’espace d’habitation individuelle et ses occupants, et entre les groupes d’individus, ici les espaces d’habitations environnants. C’est précisément cette faculté à vivre en groupe et la manière dont l’être humain interagit au sein de ce groupe qui le caractérise. Un groupe ethnique se constitue à travers l’échange de connaissances et de biens entre ses membres. La communauté et l’individualité sont intimement liées : par essence l’individu évolue au sein d’un groupe pour assurer sa survie et/ou un meilleur confort de vie ; une attitude instinctive. De cette manière il pérennise l’espèce à travers une action collective. Synonyme d’accumulation des savoirs elle découle inévitablement sur un essor matériel et intellectuel. Cette notion d’interdépendance créé un sentiment d’appartenance intrinsèque à sa cohésion et donc à sa pérennité. L’échelle du groupe, en relation avec son espace d’action, joue un rôle dans l’interaction des individus et la manière dont il façonne l’espace d’habitation : une masse humaine ne représente jamais une entité unique, elle se subdivise en plusieurs sous-groupes puisque l’environnement biologique ou social génère des profils divers. Plus le nombre de ces sous-groupes est important, plus la conscience de soie est croissante jusqu’à l’individualisme. La spiritualité, l’économie ou la culture peuvent jouer le rôle de ciment unificateur. La conscience de soi va façonner l’appréhension de l’espace individuel. Elle n’a donc pas seulement à voir avec le nombre mais aussi avec la cohésion du groupe, déterminée par la répercussion des agissements de l’individu sur cette communauté. L’intimité est intrinsèque à la communauté. Si l’individu est intimement lié au groupe cette notion est moins prégnante et aura des répercussions sur la conception de l’espace individuel. Cette étude s’appuie en partie sur le livre de Laurent Auzoult Chagnault, maître de conférences en psychologie sociale intitulé «Conscience de soi et régulations individuelles et sociales.» Les spécificités de l’environnement japonais, artificielle ou naturelle, sont évoquées tout au long de l’analyse afin de l’enrichir. Des propos qui s’appuient en partie sur le livre de Gustave-Nicolas Fischer, «psychologie sociale de l'environnement». Une documentation préalable sur la mentalité japonaise est menée toujours pour légitimer certains propos. Elle demeure volontairement partielle car il est intéressant d’établir un profil à travers son architecture. Des propos qui s’appuient sur le livre de Karyn Poupée, «les Japonais».

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HABITER TOUT EN INTERACTION La House NA est une résidence de 59,2 m2 située à Tokyo dans une zone résidentielle. Elle est réalisée par l’architecte Sou Fujimoto et commandée par une famille en avril 2013. Sou Fujimoto est un architecte Japonais contemporain né en 1971 s’inscrivant dans l’héritage culturel japonais. Il nomme son approche architecturale « l’avenir primitif », une conception répondant aux enjeux actuels du Japon tout en prenant en compte ses caractéristiques culturelles propres. La structure se compose d’acier qui maintient l’ensemble des panneaux de verre constituant les murs/fenêtres du bâtiment. Ce choix de conception lui confère finesse modularité. Une telle structure fait écho à une pensée constructive japonaise caractéristique : pas de bâtiment éternel dans un organisme en perpétuelle mutation, à l'image des grandes métropoles comme de Tokyo. Ce choix de conception renvoie en tout point à l’approche du maitre d’oeuvre. La très faible épaisseur de la structure est liée au climat local : chaud et humide pour la plus grande partie de l’année. Les éléments liés à l’isolation, créant une rupture visuelle avec l’extérieur peuvent être reconsidérés. La maison s’organise selon un jeu d’arborescence : chaque plateforme est un palier plus ou moins élevé qui détermine des espaces intérieurs constituant les lieux de vie. Les usages de ces espaces ne sont pas prédéfinis, ce sont les éléments constructifs appropriables et/ou de mobilier à portée de l’usager qui va les déterminer. Aucune cloison ne compose le bâtiment. Seules les pièces d’intimité fondamentales sont préservées du regard des usagers et des piétons par de simples tissus. Il s’agit d’un espace de vie pouvant être considéré comme une pièce commune unique ou bien comme une multitude d’espaces joints permettant aux membres de la famille de s’entendre et se voir en permanence. Un esprit familial imprègne la résidence qui sert à la préserver des méfaits extérieurs relatif au climat mais aussi intérieur en offrant une communication et un échange permanent. Un lien continu synonyme d’une vision du groupe caractéristique et d’une intimité précaire : le bâtiment et ses occupants font corps avec l’environnement dans lequel ils s’insèrent. Même si cette réalisation ne s’impose pas comme une évidence malgré le contexte géographique et la mentalité de ses occupants, l’analyse d’introduction permet de mieux comprendre l'enjeu et d’admettre que sa conception est en phase avec la mentalité japonaise. Même si elle n’est pas commune au profil de chaque individu, elle incarne une pensée endémique au pays, ici extrapolé. En cela elle est intéressante. Comprendre comment elle est perçue, au Japon et en Occident, tout en analysant ce qui influe sa forme permet de comprendre la manière dont l'habitation individuelle japonaise s’insère dans le tissu social. Si l’on admet que l’environnement façonne la structure du bâtiment qui par extension influence les modes de vie, on constate qu’un environnement chaud diminuant la densité des espaces de vie, favorisant la réduction des éléments constructifs et d’isolation définit d’une manière propre l’espace intime qui concerne alors uniquement celui relatif à la nudité. Même la sexualité n’étant pas fondamentalement liée à l’espace d’habitation au Japon. Un climat plus chaud implique plus de contacts au sein de l’espace d’habitation individuelle mais aussi au sein du tissu social dans lequel il s’intègre. Une donnée impliquant ou favorisant une plus grande unité. Cette posture est en accord avec cet esprit familial global, d’échelle nationale, caractéristique au Japon : dans la culture asiatique, Japon comprit, toutes les générations d’une même famille peuvent cohabiter en un même lieu d’habitation. Cette réalisation créé une véritable rupture avec l’espace de vie en Occident qui est un lieu clos, protégeant physiquement mais aussi visuellement des groupes extérieurs. Ici c’est d’abord la singularité du bâtiment qui interpelle la population, pas l’exposition qu’il impose à ces usagés. Ce bâtiment renvoie à une ambiguïté d’un point de vue occidental : la volonté d’accéder à un espace individuel et privé tout en s’intégrant pleinement dans le tissu social. Elle peut être perçue comme une soumission au groupe primant nécessairement sur l’individu. Une notion d’intimité moindre au profit d’une plus grande promiscuité et d’une cohésion renforcée : la House NA assimile l’habitat individuel au tissu social.

HABITER TOUT EN CONCESSION La Window House est une résidence de 24 m2 situés sur la baie de Salami à l’Est du Japon. Elle est réalisée par l’architecte Yasutaka Yoshimura en 2013 et commandée par un ex marin désormais retraité. Yasutaka Yoshimura est un architecte Japonais contemporain né en 1972. Il s’exprime à travers des publications, projets ou programmes, théoriques ou pratiques, questionnant l’environnement urbain et social au Japon. Une posture singulière en lien avec l’axe de recherche. La structure de la Window House se compose principalement d’acier et de béton également utilisé pour le revêtement extérieur qui compte quelques éléments en bois. Elle est surmontée de pilotis, incliné face à l’océan. Ce choix de conception permet une meilleure absorption des forces, notamment celles des vagues et du vent auxquels l’habitation est soumise quotidiennement. Les matériaux résistent à l’iode et au sel marin. Ils soulignent l’influence de l’environnement sur la composition architecturale. Sa petite taille, relative à un nombre d'usagers clé mais aussi au prix du m2, donne à cette structure l’allure d’un relais plus qu’un lieu d’habitation à plein temps. L’usager est incité à privilégier la vie en extérieur en se contentent d’un espace de vie minimal, ce qui n’est pas sans rappeler le profil du commanditaire. Un petit habitat implique la recherche du minimal, ici restituée dans la mise en forme interne : un circuit unique dessert les espaces de vie principaux disposés sur trois niveaux. Seul le loft possède son propre accès. Le bâtiment peut donc être qualifié d’habitation, en cela il se distingue d’un abri dont la réponse aux besoins fondamentaux humains est plus primaire et/ou partielle. Deux baies vitrées, fixes, recouvrant l’intégralité des deux faces opposées du bâtiment, offrent une vue sur l’extérieur. Peu importe où se situe l’usager, le paysage est à porter de vue. De par leurs tailles et leurs dispositions elles ne se contentent pas d’offrir un cadre mais un panoramique. Ce parti pris promeut la contemplation. L’usager est imprégné, il vit le paysage comme un spectacle visuel en continu. L’appréhension de l’environnement par d'autres sens s’effectue une fois la résidence quittée, ce choix de conception permet de garder une distance avec l’extérieur. Une si grande étendue vitrée influe sur le mode de vie. Les articulations des sphères privées s’opèrent de la manière suivante : les espaces d'intimités fondamentales sont les seuls cloisonnés. Dans la salle de bain un unique orifice à hauteur d’homme, orienté vers la mer est disposé. Il permet de ne pas faire cession avec le concept tout en préservant une intimité minimale. Le bâtiment s’inclue dans un espace citadin dense. L’emplacement de ces deux baies vitrées malgré son orientation plein Est n’est pas anodin. Outre les intérêts qu’elles représentent pour l’usager, ces grandes fenêtres permettent de limiter la nuisance visuelle causée par le bâtiment : les habitants des résidences situées en amont des berges peuvent profiter de la vue. Même si cette réalisation ne s’impose pas comme une évidence malgré le contexte géographique et la mentalité de ses occupants, l’analyse précédente permet de mieux comprendre l'enjeu et d’admettre que sa conception est en phase avec la mentalité japonaise. Même si elle n’est pas commune au profil de chaque individu, elle incarne une pensée endémique au pays, ici mit évidence. En cela elle est intéressante. Comprendre comment elle est perçue, au Japon et en Occident, tout en analysant ce qui influe sa forme permet de comprendre la manière dont l’habitat individuel japonais s’insère dans le tissu social. Si l’on admet que l’environnement citadin, relatif au tissu social, façonne la structure du bâtiment, on peut constater que la Window house entreprend la même démarche qu’une structure camouflée dans le but ne pas nuire à un panorama naturel destiné à être contemplé. C’est ici la présence du groupe qui va déterminer sa capacité à se fondre. L’individu prend conscience de son influence sur l’environnement qu’il occupe, des choix de conception qui influent le rapport entre l’habitat individuel et le groupe sont volontairement entrepris. Une notion de respect inhérent à la mentalité japonaise : afin de maintenir la cohésion et une alchimie au sein du groupe l’individu agit en conséquence. La prise en considération du groupe rappelle son appartenance et favorise la bonne entente nécessaire à sa survie. Cette volonté d’intégration imprègne l’architecture japonaise du fait, en partie, de sa démographie : le sens du savoir-vivre en société évolue de manière croissante selon deux facteurs liés : la densité du groupe et son espace d’action. Par conséquent plus un nombre d’individus en un même point est important plus sa considération, lorsqu’ils dépendent de lui, est croissante. La notion de compromis imprègne ce bâtiment. En cela il s’oppose à la soumission pure et simple de la réalisation précédente. Le souhait de l’individu est comblé sans compromettre la qualité de vie de la population déjà présente : on peut parler d’inclusion de l’espace individuel dans le tissu social.

HABITER TOUT EN RELATION La Green Edge House est une résidence de 73m2 située à Fujzieda au nord du Japon. Elle s’insère dans une jointure reliant une zone citadine et rurale. Elle est réalisée par Atsushi Kawamoto et Mayumi Kawamoto incarnant le groupe d’architectes mA-style Architects en décembre 2012. Le groupe d’architectes mA-Style Architects à l’origine de cette réalisation se caractérise par sa spécialité en matière de petite structure d’habitation. Il s’inscrit dans l’exercice de style qu’est la maison individuelle au Japon et participe à sa profusion et son rayonnement à travers des architectures novatrices et singulières. La structure est faite d’acier. Les murs intérieurs périphériques sont en réalité des baies vitrées couplées à des murs internes en tissu. Le mur extérieur constitué de béton blanc, maintenu par des charnières à 65 cm au-dessus du sol, enveloppe l’espace de vie et apporte la principale source de lumière. Une cour intérieure végétale est comprise entre ce mur extérieur et intérieur en périphérie. Il n’existe qu’une seule ouverture : l’entrée. La présence du mur planant autour de cette bordure végétale traduit une relation intérieure extérieure ambiguë, difficile à définir : la frontière bien que perceptible entre ces deux espaces est particulièrement mince. Il se détache du sol pour laisser apparaître partiellement l’espace intérieur marquant ainsi ce lien étroit entre l’espace individuel et l’espace du groupe : il n’est pas principalement visuel mais s’opère s’opère par d'autres biais. Ce choix de conception offre un renouvellement de l'air optimal à l’intérieur du bâtiment tant que les baies vitrées sont ouvertes. Ce choix de conception répond donc aussi à un souci de confort. Les architectes ont voulu intégrer la notion de « continuité du flanc de la colline » du fait de la localisation du bâtiment. Ils ont donc exploité la végétation en présence comme un filtre visuel. Cette bordure verte ne marque pas non plus une rupture significative. En réalité la notion de frontière n’est pas clairement exprimée à travers cette habitation. L’habitat dans son intérieur se constitue d’un unique espace de vie. Les quelques murs divisent de manière très succincte l’espace. Seuls les espaces d'intimités fondamentales relatif à la nudité sont inclus et dissimulés par un jeu de cloison dans la mince couche végétale que constitue la cour. L’usager doit y pénétrer, c’est la seule véritable cession dans l’espace. Ces choix de conception réduisent considérablement l’intimité à l’intérieur de l’habitat et déterminent un certain profil quant au maitre d’ouvrage. Néanmoins, contrairement aux deux précédents exemples cette intimité n’est pas clairement exposée mais suggérer à l’espace public grâce à cette espace végétale qui peut être appréhendée comme un élément de structure extérieur mais aussi intérieur. Elle est un choix de conception singulière : ce n’est pas uniquement le mur qui délimite physiquement mais aussi la végétation couplée aux baies vitrées. Même si cette réalisation ne s’impose pas comme une évidence malgré le contexte géographique et la mentalité de ses occupants, l’analyse précédente permet de mieux comprendre l'enjeu et d’admettre que sa conception est en phase avec la mentalité japonaise. Même si elle n’est pas commune au profil de chaque individu, elle incarne une pensée endémique au pays, ici traité singulièrement. En cela elle est intéressante. Comprendre comment elle est perçue, au Japon et en Occident, tout en analysant ce qui influe sa forme et la manière dont les usagers interagissent entre eux et avec le groupe permet de comprendre comment l’espace d’habitation individuelle s’insère dans le tissu social. La prise en considération de l’espace naturel est une donnée fondamentale dans ce projet. Bien que symbolique, elle répond aussi à des données techniques. En prenant en compte à la fois l’espace artificiel, Citadin, mais aussi naturelle l’architecte rappelle l’attachement de la culture japonaise à l’environnement qui imprègne, ici littéralement, son architecture. L’importance de la considération de l'environnement urbain et naturel est tout aussi grande, comme pour signifier leur attachement. Il n’y a pas de hiérarchie mais une réciprocité. Comme démontrer dans les réalisations précédentes, l’architecture japonaise évolue de différentes manières en fonction du tissu social en présence. Ici le mur flottant affaiblit l’idée d’une séparation avec l’extérieur, créant ainsi une distinction mais jamais de rupture.

House NA, Sou Fujimoto, 2013. Habiter tout en interaction. « [...] Cette réalisation créé une véritable rupture avec l’espace de vie en Occident qui est un lieu clos, protégeant physiquement mais aussi visuellement des groupes extérieurs. Ici c’est d’abord la singularité du bâtiment qui interpelle la population, pas l’exposition qu’il impose à ces usagés. Ce bâtiment renvoie à une ambiguïté d’un point de vue occidental : la volonté d’accéder à un espace individuel et privé tout en s’intégrant pleinement dans le tissu social. Elle peut être perçue comme une soumission au groupe primant nécessairement sur l’individu [...] »

Window house, Yasutaka Yoshimura, 2013. Habiter tout en concession. « [...] Cette volonté d’intégration imprègne l’architecture japonaise [...] le sens du savoir-vivre en société évolue de manière croissante selon deux facteurs liés : la densité du groupe et son espace d’action. Plus le nombre d’individus en un même point est important plus sa considération, lorsque l’individu dépend du groupe, est croissante. La notion de compromis imprègne ce bâtiment. Le souhait de l’individu est comblé sans compromettre la qualité de vie de la population déjà présente : on peut parler d’inclusion de l’espace individuel dans le tissu social. [...] »

Geen Edge House, Atsushi Kawamoto, 2011. Habiter tout en relation. « [...] Ce projet incarne une synthèse. Moins radicale, sa relation au tissu social s’articule d'une tout autre manière notamment par l’intermédiaire d’autres sens (sonore et olfactif) et d’éléments constructifs singuliers. La Green Edge House semble s’émanciper sans pour autant renier son environnement. Elle lui suggère son appartenance en considérant ses spécificités organique : elle s’imprègne du tissu social. [...] »

Ce projet incarne une synthèse. Moins radicale, sa relation au tissu social s’articule d'un tout autre manière notamment par l’intermédiaire d’autres sens ( sonore et olfactif) et d’éléments constructifs singuliers. La Green Edge House semble s’émanciper sans pour autant renier son environnement, elle lui suggère son appartenance en considérant ses spécificités anthropologique et organique : elle s’imprègne du tissu social.

HABITER TOUT EN COMMUNION La maison réceptacle est une résidence de 202 m2 situés en pleine zone rurale. Elle est réalisée par l’architecte Jun Igarashi en 2013 et se destine à accueillir une famille. Jun Igarshi tout comme le groupe d’architectes mA Architects se caractérise par sa spécialité en matière de petite structure d’habitation. En cela il s’inscrit dans l’exercice de style qu’est la maison individuelle au Japon et participe à sa profusion et son rayonnement à travers des architectures novatrices et singulières La structure se compose d’acier qui maintient l’ensemble des panneaux de béton blanc inclinés pour permettre l’écoulement de la neige qui sévit régulièrement dans cette région du Japon. Quelques interstices font office de fenêtre. Cette architecture se détache d’une activité humaine dense, pourtant elle est totalement fermée et parfaitement intégrée. Ce paradoxe s’explique en partie techniquement : le climat étant particulièrement rude en hiver, l’habitat nécessite une isolation conséquente, ce qui implique la réduction des éléments de liaison intérieure/extérieurs. Néanmoins l’environnement naturel, ici l’espace d’intégration de l’architecture, semble avoir pris l’ascendant dans la considération de l’architecte, pas uniquement pour des raisons techniques comme en témoigne la description des habitants : « en toute saison, les odeurs changent beaucoup. En hiver, la maison est blanche dans un espace blanc. Tout apparaît blanc, par les fenêtres la lumière entrée en se réfléchissant sur la neige. Il n’y a aucun bruit et notre maison est compacte, refermée sur elle-même et protectrice. Au printemps, on sent l’odeur de la terre retournée dans les champs. En été, la maison toute blanche offre un grand contraste avec le vert des champs. La maison est très ouverte, nous ouvrons les fenêtres et les grands rideaux entre les pièces. Une lumière douce tombe par l’éclairage zénithal. On entend les grenouilles et les insectes. À l’automne on sent l’odeur des herbes coupées. » La conception intérieure offre un grand espace central divisé en trois sous-espaces : la salle de vie, les chambres et la salle d'eau qui vient délimiter les deux espaces précédents. Une rupture significative de par sa fonction. Elle coupe toute communication sensorielle du fait de la présence d’immenses vitres partant de 1m80 à partir du sol jusqu’au plafond. Des interstices visuels pouvant être obstrués par de grands rideaux. L’habitat possède une hauteur au plafond conséquent pour disposer tout autour de cet espace central global des espaces « annexe » situés à une hauteur supérieure de celle des vitres. L’usager à cet endroit domine visuellement l’ensemble des trois espaces. Cette conception reprend en tout point le principe d’un relief naturel : l’usager vit en plaine et surplombe cet espace d’action lorsqu’il emprunte des espaces périphériques surélevés, telles des montagnes, pour combler ses besoins. Même si cette réalisation ne s’impose pas comme une évidence malgré le contexte géographique et la mentalité de ses occupants, l’analyse précédente permet de mieux comprendre l'enjeu et d’admettre que sa conception est en phase avec la mentalité japonaise. Même si elle n’est pas commune au profil de chaque individu, elle incarne une pensée endémique au pays, ici traité avec une grande finesse, voir une certaine poésie. En cela elle est intéressante. Son contexte géographique, non traité jusqu’alors, apporte d'éléments de réponse quant à son insertion dans le tissu social et pourrait permettre d’élargir la réflexion. Comprendre comment elle est perçue, au Japon et en Occident, tout en analysant ce qui influe sa forme permet de comprendre la manière dont l’espace individuel s’insère dans le tissu social. Le contexte géographique impose tantôt ou bien suggère une certaine forme à l’architecture comme en témoigne la définition des usagers. Cette fois-ci même les éléments naturels sont mis à profit pour répondre au mieux à des soucis techniques, ou bien de conception comme le suggère l’agencement des espaces intérieurs. Il y a échange et réciprocité une nouvelle une fois : l’habitat évolue en fonction des saisons, son intégration est prise en considération alors qu’elle n’engage aucune perturbation visuelle potentielle pour le groupe. Cette architecture passe un cap en traitant sa forme en fonction de l’espace naturel. Il y a eu échange des rapports de forces dans les considérations de l’architecte : le tissu social n’est plus ou peu considéré au profit de l’espace commun non plus influencé par l’interaction entre les individus mais par ses interactions organique. Ce mode opératoire soulève un lien entre l’individu et le tissu social, plus globalement avec le tissu environnemental dans lequel il évolue. La mentalité japonaise considère en réalité la spécificité organique de ces deux corps : toutes deux étant soumis à des forces, évolutives dans le temps. Ils sont donc pris en considération en fonction de leur influence jusqu’à échange des rapports de forces comme dans le cas présent.

La maison réceptacle, Jun Igarashi, 2011. Habiter tout en communion. « [...] Cette architecture passe un cap en traitant sa forme en fonction de l’espace naturel. Il y a eu échange des rapports de force dans les considérations de l’architecte : le tissu social n’est plus ou peu considéré au profit d’un espace commun non plus influencé par l’interaction entre les individus mais par l’organisme naturel en présence. [...] La mentalité japonaise considère en réalité la spécificité organique de ces deux corps : tous deux étant soumis à des forces, évolutives dans le temps. [...] »

Dans tous les cas étudiés le tissu social inspire et influe de manière plus ou moins significative. Cette fois-ci moins prenant, c’est le tissu organique naturel ou artificiel qui joue le rôle de matrice. L’habitat individuel japonais est une architecture située, nécessairement dépendante de forces agissantes déjà en présence.

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TRAVAUX DE PRATIQUE PLASTIQUE

Échantillon scolaire et personnel 2013 - 2015 17. Croquis en extérieur. Mine de plomb.

19. Traduction d’une ambiance, travail sur le point de vue. Photographie/peinture acrylique. 21. Pratique plastique, paysages. PARTIE I : reliefs et paysages Volume. PARTIE III : étude de paysages, «Voyages à l’épreuve du réel et de l’imaginaire» Techniques multiples. 25. Étude plastique sur les modes de représentations. Techniques multiples.

25 juillet 2013 6h34


SÉRIE DE CROQUIS

2012/2014 - Paris

Dans le cadre d’une maturation artistique personnelle, j’ai expérimenté la pratique du dessin en extérieur à travers une série de croquis. Ces croquis témoignent d’un instant, retranscrit plastiquement. Les hommes et femmes en question ignorent le regard porté sur eux, ceci dans le but de traduire une posture naturelle. Le comportement instinctif véhicule de nombreuses informations concernant l’individu ou le groupe d’individus. Une fois rassemblés ils peuvent être appréhendés comme un document référentiel caractérisant le lieu et l’espace étudié. Il n’est pas question de produire un croquis d’ambiance. L’environnement est simplement suggéré pour accentuer le sujet premier. Une modeste analyse sociologique par le dessin dans lieu défini.

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TRADUCTION D’UNE AMBIANCE

mars/avril 201- Loiret

Il est question de traduire une impression sensible d’un lieu indeterminé : le cadrage, le point de vue et autres moyens de composition doivent être mis en oeuvre pour capter une ambiance. Les propositions sont dans un premier temps photographique, sans aucune modification numérique, pour être ensuite traduites plastiquement. Une des principales caractéristiques du lieu est son cours d’eau. Le courant intense crée une ambiance sonore et visuelle empreinte d’un dynamisme manifeste. Afin de le traduire significativement, une pellicule d’eau est appliquée sur l’objectif de l’appareil photo. Ceci dans le but de retenir uniquement une impression. C’est probablement la réception par la lentille de la lumière filtrée par la couche humide qui produit ces traits lumineux intenses plutôt que de la répartir uniformément. Ce sont eux qui vont exprimer l’impression voulue. Les mouvements provoqués volontairement lors de la prise de vues, le cadrage et l’effet flouté vont accentuer un peu plus le dynamisme. La présence d’un cours d’eau dans le lieu choisit induit une atmosphère humide. La végétation dense, parfois étouffante la renforce un peu plus. Afin d’affirmer cette sensation, le même procédé que pour l’étude précédente est appliqué. La lentille est couverte d’une pellicule d’eau cette fois-ci moins épaisse. C’est avant tout le point de vue qui va rendre cette impression d’humidité, la lumière jouant un rôle crucial : un flou naturel vient imprégner la prise de vue et renforce l’immersion.

Acrylique // Racloir en carton

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ÉTUDE DE PAYSAGES

partie I : mars/avril 2015 - Val-d'Oise // partie II : avril/mai 2015 - Loiret

PARTIE I - Il est demandé de produire une succession de paysages à petite échelle réalisés à partir de matière type farine, céréale ou autre épice. La deuxième étape du travail vise à intégrer des éléments tangibles voués à imprégner quelques productions d’une certaine forme de réalité, une concrétisation, en outre des mises en situation. La matière principale (farine) est mise en application de plusieurs manières : pressée, taillée, ou humidifier pour la sculpter en fonction du relief établi. Elle constitue leur matrice. D’autres éléments sont incorporée pour créer de nouvelles matières ou la colorer. Chaques propositions a fait l’objet d’un traitement lumineux particulier en parallèle du fond pour être en accord avec l’environnement duquel il émane. Pour la deuxième étape, les mise en situation sont réalisée sur Photoshop.

PARTIE II - Réalisation d’une série de dessins/propositions plastiques paysagère approfondies, étoffées. Elle se consitue de propositions d’une retranscription réalistes d'un espace intérieur ou extérieur et/ou des propositions d’une retranscription plus imaginaire, plus libre, plus “interprétative” d’espaces. Format imposé : 42 x 14,85 cm Parcourir des espaces, en capter les lignes de force, les lumières, les trous de pénombre. Aspirez au chaud, et les zones fraîches qui les traversent. Sentir les tensions, les contrastes, l’aridité ou la douceur des espaces sous le joug de l’été. Ces lieux existent. Ce sont des voyages, assez palpables, assez tangibles pour les dessiner.

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Aquarelle // Pinceaux

Aquarelle // Pinceaux

Encre de stylo plume // Pinceaux - effaceur

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Acrylique // Pinceaux

Acrylique - papier buvard // Pinceaux - collage

Acrylique // Pinceaux - pochoir

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MODE DE REPRÉSENTATION

avril/mai 2015 - Loiret

Un bâtiment ou un espace est choisi et traduit plastiquement selon trois modes de représentation relatifs au design d’espace, à savoir : la perspective, le plan et l’élévation. Un batiment industriel d’apparence précaire. Il traduit une fonctionnalité primaire qui s’exprime par des formes sommaires. Les lignes sont dures et franches, les matériaux bruts. Le silo s’oxyde et se teinte de nuances rappellant celles de l’environnement qu’il occupe. La nature maitrisée tend à prendre le dessus. Un lieux de stockage destiné à recevoir les récoles des champs avoisinants. Actuellement vide, il semble abandonné en attendant le grain qui lui rendra son utilité.

Feutre - crayon // Encre - mine de plomb

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« Je ressens désormais l’envie de m’investir totalement dans la compréhension de ces structures. Je souhaite aborder de manière totale l’architecture notamment à l’échelle de l’urbanisme. Et surtout l’étudier à un plus haut degré car conscient de sa complexité [...] »


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