BRUZZ - editie 1773

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BRUZZ Select. Eat & Drink

La base de l’adresse éphémère Konchu, c’est le curry japonais. Dès l’entrée, sa bonne odeur vous attrape par les narines.

Un beau mirage FR

Une cantine japonaise inédite au cœur de l’îlot Sacré ? C’est une blague ? Négatif. Resto éphémère tout ce qu’il y a de plus sérieux, Konchū décline un imparable concept autour du curry nippon. — MICHEL VERLINDEN, PHOTO SASKIA VANDERSTICHELE KONCHU

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Beenhouwersstraat 30 rue des Bouchers, Brussel/ Bruxelles, www.konchu.eu, wo/me/We > za/sa/Sa 12 > 23.00

On a dû se pincer pour y croire car c’est les yeux perdus dans le vide qu’on a l’habitude de traverser la rue des Bouchers, ne serait-ce que pour éviter les boniments des enseignes à touristes. Arrivé quasi à hauteur du croisement avec les galeries de la Reine, on s’arrête. C’est bien deux « noren », du nom de ces rideaux courts que l’on accroche entre autres à l’entrée des restaurants au Japon, que l’on a enregistrés. De quoi s’agit-il ? D’une adresse éphémère, qui ne subsistera pas au-delà du 11 décembre, prenant place au sein de l’incubateur Kokotte, un

lieu consacré à des projets novateurs marqués par la durabilité. But de la manœuvre ? Permettre pendant quatre mois à une équipe de se roder pour ensuite implanter le concept à un autre endroit de la capitale. Vu qu’il est midi, on décide d’entrer. D’emblée, le décor plaît, un esprit d’izakaya, ce genre de bar à manger qui pullule à Tokyo. Bonne nouvelle, les réservations ne sont pas nécessaires. Le cœur de Konchu, c’est le curry japonais, le fameux « nihon karé », un mets très populaire au pays du Soleil-Levant qui en livre une

version habituellement plus douce que l’Inde. Dès l’entrée, sa bonne odeur vous attrape par les narines. Le tout pour une formule simple et efficace : on commande au comptoir, on paie et on prend place parmi la vingtaine de places disponibles. Tout aussi lisible et opérationnelle est la « carte » qui consiste en un tableau noir. Il est conçu sur le modèle « Create your own… ». Il est question de choisir d’abord la base du plat, riz ou nouilles udon. Ensuite, le « topping », qu’il soit viandeux (bœuf, porc frit ou poulet frit), ou végétarien (aubergine laquée au miso, tofu piquant ou

légumes du moment en tempura). Enfin, on détermine les « extras » (œuf mariné dans le soja ou une portion XL) et les accompagnements (omelette, poulet piquant). Notre choix ? De grosses nouilles udon accompagnées d’un spicy tofu (12 euros). La préparation s’apparente à un velours pour le palais, soit un curry délicat et très rond dont le chef nous apprend qu’il est réalisé avec de la pomme et du sirop de Liège. Le tofu est à la fois croquant et piquant sans excès grâce à l’usage de gochujang, la pâte de piment rouge coréenne. Bien vu, les initiateurs du concept ont l’audace de proposer de l’ohitashi (5 euros) en accompagnement, soit des épinards froids imprégnés d’un bouillon dashi et saupoudrés de copeaux de bonite. Un magnifique contrepoint à la douceur du curry.


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