MICROPOLITIQUE DES GROUPES David VERCAUTEREN

Page 34

34 sont les fréquences ? sur quoi portent les décisions de ces différentes lieux ? 2.Lieux informels : quels sont les lieux informels de rencontres, de discussion et éventuellement de décision (café, repas, lit…) ? 3. Circulation de l’infos : quels sont les supports matériels de circulation de l’information (interne et externe) ? qui alimente ces supports ? quels sont les formes de retours sur ces infos ? 4. Circulation des valeurs ($, matériel,…) ? 5. Les normes et valeurs ?... Vous trouverez également une série de questions à aborder lors d’un travail d’évaluation dans l’annexe II. Deux points de vue sur l’évaluation Qui se sert du mot « évaluation » ? À qui l’applique-t-il ? À lui-même, à quelqu’un d’autre ? Et dans quelle intention ? Que veut-il, celui qui le prononce et prétend à sa mise en œuvre ? Questions et prudence nietzschéennes. Que recouvre au juste ce terme ? Jacques Ardoino distingue deux types d’évaluation. La première s’intéresse à la mesure des écarts entre « ce qui est », les résultats, les phénomènes observés, d’une part, et ce qui « devrait être », d’autre part (norme, gabarit, modèle). Ardoino qualifie cette pratique par les mots « contrôle » ou « vérification ». Le second « s’inscrit dans une temporalité privilégiant les interrogations relatives au sens, comportant cette fois des questionnements multiples […]. Celui-ci convient mieux à ce qui spécifierait éventuellement l’évaluation » [5].

1. « ÉVALUATION

CONTRÔLE

»

Que cela soit dans le « monde de l’entreprise » ou dans « l’univers non-marchand », le  modèle le plus courant de l’évaluation renvoie à des logiques de contrôle, de maintien ou de rappel à l’ordre. Celles-ci se combinent avec une pensée du projet qui s’entend comme suit : on fixe un cadre, on détermine un objectif à atteindre et celui-ci s’articule à une visée plus lointaine. Entre les deux premiers points – situation de départ et situation souhaitée –, on trace une ligne, un programme rythmé par des intervalles précis qui doivent scander la vie du projet. On répartit en somme une série d’activités à réaliser en vue d’atteindre l’objectif déterminé à la base. Nous sommes dans une dimension accumulatrice, linéaire. Il s’agit d’effectuer un certain nombre d’actes liés entre eux par le programme préétabli et l’objectif assigné. Les liens entre chaque activité ne sont pas imaginés, ni donc trop observés ; s’il y en a, tant mieux, mais c’est secondaire. Dans cette optique, l’évaluation s’effectue sur base des critères suivants : 1. la mesure des écarts entre les différents points fixés au préalable (où en sommes-nous, que nous reste-il à faire ?) 2. un point de vue qualitatif (pour chaque activité, quel fut le résultat – par exemple le concert, la régie, les sons et lumière ont – ils été de bonne qualité ? sinon, que faut-il rectifier ?) ; 3. l’axe central (sommes-nous restés sur la ligne, avons-nous dévié ?) 4. le nombre (combien de personnes sont venues ? avons-nous fait assez de prestations ?) 5. les comptes (quelles sont les entrées et sorties effectuées cette année ?) Ce « modèle » s’enseigne dans les diverses écoles de travail social, il sert d’appui également aux différents ministères qui veulent évaluer les subventions octroyées aux associations et il baigne dans un univers culturel où il est de bon ton de rationaliser et d’objectiver sa pratique. C’est en s’appuyant sur cette conception qu’un certain nombre d’associations « non-marchandes », peu ou prou en accord avec ce mot d’ordre d’évaluation, s’exerceront par et pour elles-mêmes à réfléchir sur leur fonctionnement.


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook

Articles inside

Les Grâces

2min
page 131

Serpents

5min
pages 133-135

Dragons

1min
page 132

NOTIONS

2min
page 129

Souci de soi

2min
page 109

Transformer

3min
page 110

Lier

7min
pages 112-114

Théories (effets des

10min
pages 121-124

Savoir et technique de soi

3min
page 111

Le double discours

6min
pages 117-118

« Cela fait signe de quoi, toute cette histoire… »

4min
pages 119-120

« Rencontre culturelle »

2min
page 116

Silence

6min
pages 106-108

Échapper

4min
pages 104-105

2. La réunion

6min
pages 91-93

Ça ru-moralise

7min
pages 102-103

Princesses, serpents et facilitateurs

10min
pages 96-98

Dix et plus

3min
page 95

Memento

3min
pages 99-100

Les notions communes

6min
pages 87-89

Les rencontres

3min
page 86

Deux semaines de tournée et sept représentations furent prévues

3min
pages 83-84

Programmer

2min
page 82

Repère 4 : quels critères ?

4min
pages 80-81

Repères

3min
page 71

Repère 1 : Situation

3min
page 77

Un regard

7min
pages 72-74

Pouvoir

3min
page 69

La création d’une culture de soi

6min
pages 60-62

La capture de l’affect

6min
pages 58-59

« C’est un front secondaire ! »

3min
page 57

Mémoire

3min
page 46

Une histoire n’est pas l’autre

2min
page 53

Fantômes

5min
pages 51-52

D’une prise à l’autre

5min
pages 54-55

Les absents ont toujours tort

3min
page 45

Aion

2min
page 41

Préparer et expérimenter

3min
page 37

Un signe d’une mauvaise volonté

3min
page 36

1. « Évaluation contrôle »

2min
page 34

2. « Évaluation signe »

3min
page 35

Du jeu

2min
page 32

Passage : la « mue »

3min
page 31

Évaluer

3min
page 33

Question de rapports

2min
page 28

Deux cas de figures illustrent cette approche

3min
page 30

3. La bascule

7min
pages 25-27

Une étrange schizophrénie

7min
pages 13-14

Un vent du sud

6min
pages 11-12

Artifices

9min
pages 18-20

L’option choisie

7min
pages 15-17

A. La charpente

3min
page 22

Savoir royal, savoir nomade

3min
page 8

Qui est (dé)possédé ? Qui est séparé ?

3min
page 7

Cheminement

7min
pages 9-10
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.
MICROPOLITIQUE DES GROUPES David VERCAUTEREN by Bruno TISON - Issuu