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3- Le Clean Language et l’état de transe
Pour cette illustration, nous allons retrouver Jules, 82 ans.
- Les murs de ce bunker sont très épais, je suis bien isolé à l’intérieur. - Et [les murs de ce bunker sont très épais et vous êtes bien isolé à l’intérieur].
Et qu’est ce qu’il se passe juste avant que [vous êtes bien isolé à l’intérieur* ? - Je me dis que je pourrais être encore dérangé. - Et [vous vous dîtes vous pourriez être encore dérangé]. Et d’où [vous vous dîtes que vous pourriez être encore dérangé] pourrait venir ? - (long silence) C’est comme un oiseau qui chante très fort au dessus de ma tête. - Et [c’est comme un oiseau qui chante très fort au dessus de ma tête]. Et qu’est-ce qui se passe juste avant [que comme un oiseau qui chante très fort au dessus de ma tête] ? - Juste avant, je lève les yeux vers le ciel. - Etc.
Jules - 82 ans
(*) Les fautes de français (et notamment la conjugaison) sont monnaie courante dans les questions Clean, puisqu’il faut au maximum reprendre les mots apportés par le client (remplacer par “ Et qu’est-ce qu’il se passe juste avant que vous ne soyez bien isolé à l’intérieur ? ” témoignerait d’un français correct, mais reviendrait à faire deux pollutions auditives, pour le client). Ceci étant dit, le Clean Language est à mon sens un idéal vers lequel il faut tendre… Comme vous pouvez le constater, moi-même je ne respecte pas toujours la reformation à l’identique quant à la conjugaison des verbes, lorsque cela n’arrive pas à “ sortir ” de ma bouche ! La seule tolérance d’usage, qui n’est pas impérative (certains facilitateurs n’en tiennent pas compte) concerne les pronoms personnels : le “ je ” prononcé par le client, devient un “ vous ” (ou “ tu ”) dans les questions Clean.
Une fois que le client a auto-modélisé un schéma temporel, avec un début scénario de son histoire métaphorique, d’une certaine manière), et comment tout changement dans une l’une de ces étapes (au moins) est susceptible d’induire
3- Le Clean Language et l’état de transe
serpent de mer qui se doit, à un moment ou à un autre, de se dans un mémoire hypnotique à résonance hypnotique.
par ce reptile à l’œil torve, nous allons simplement vous faire partager les propos de David Grove, extraits des pages Basil Panzer, Resolving Traumatic Memories (1991) concernant l’état de transe et le Clean Language
“ Nous ne soutenons pas que les clients doivent entrer en transe… La structure des questions induit l’état modifié (indirectement)… La transe est souvent un prérequis pour trouver la réponse. Les clients changent leur état en allant quelque part pour obtenir cette réponse… Habituellement nous ne voulons pas que le client soit dans une transe profonde… Nous préférons que notre client soit dans une transe de conversation… Chaque fois que le client entre comme dans une rêverie, il entre en transe. Cela peut être très efficace en thérapie d’utiliser ces états facilitants afin de produire des changements neurologiques… Des questions formulées en langage “ normal ” demandent au client de commenter son expérience. A chaque fois qu’il fait cela, il sort d’un état d’auto-concentration pour accomplir une tâche intellectuelle qui interrompt le processus que nous mettons en place afin d’encourager et faciliter (…). L’induction et le maintien d’une transe permet d’offrir un état psychologique particulier dans lequel le patient peut se réassocier et réorganiser ses complexités psychologiques internes et utiliser ses propres capacités en accord avec sa vie expérentielle (…).”
David Grove
Ainsi pour faire court, nous conclurons en disant que la transe est le produit de l’utilisation courante du Clean Language, d’autant que, comme nous puisant dans notre pratique), le Clean Language ne cherche pas à poser des questions au client, mais il s’adresse plutôt directement à ses métaphores et ses symboles (d’où une dissociation, ipso facto, hypnotique).