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Aicha Ech Chenna
MILITANTE DES DROITS DE L’HOMME
1941-2022
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À l’époque où le Maroc était sous protectorat français, les petites marocaines, souvent, n’allaient pas à l’école et se mariaient jeunes. C’est ainsi que Rahma, mariée à seize ans, donna naissance un an après à une petite Aïcha.
Aïcha avait à peine trois ans quand son papa fut emporté par la tuberculose, puis sa petite sœur par une pneumonie. Cette épreuve la fit murir rapidement, et elle assuma très jeune la responsabilité du foyer aux côtés de sa maman.
À l’école française où elle était inscrite, sa maîtresse racontait souvent les histoires de personnes extraordinairement dévouées, qui aimaient répandre le bien autour d’elles. Tous les matins, sur le chemin de l’école, Aïcha passait devant les mausolées des saints patrons de Marrakech, et se rêvait en héroïne au service des plus démunis.
À l’aube de son adolescence, sa maman se remaria avec un homme qui voulut qu’Aïcha soit déscolarisée pour rester à la maison comme les autres filles de son âge. Sans hésiter, Rahma envoya Aïcha, alors âgée de douze ans, vivre chez sa tante à Casablanca pour lui permettre de poursuivre ses études.
Des années plus tard, Aïcha commença à travailler en tant qu’infirmière à l’hôpital, et s’engagea en tant que bénévole pour la Ligue Marocaine de la protection de l’enfance. Elle y apprenait aux mamans à s’occuper de leurs enfants. Un jour, elle découvrit le terrible sort des nouveau-nés abandonnés dans la rue par des mamans célibataires : des femmes sans ressources, délaissées par le père de leur enfant, et obligées de renoncer à leur bébé, faute de moyens pour s’en occuper seules.
Aïcha décida alors de faire tout ce qui était en son pouvoir pour qu’aucune maman ne soit plus jamais obligée d’abandonner son bébé. Elle créa l’association « Solidarité Féminine », qui accueille encore aujourd’hui les mamans célibataires et leurs enfants, leur apprend un métier pour qu’elles soient financièrement autonomes et capables d’assumer l’éducation de leurs enfants en toute sécurité.
Aujourd’hui, grâce à son combat, Aïcha est mondialement reconnue, et a reçu de nombreux prix en récompense de son action, dont le prix humanitaire des Etats-Unis en 2009, le titre de Chevalier de la Légion d'honneur de la République Française en 2013 et le prix de la Banque mondiale en 2015.