Oreste will be back - français

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Oreste will be back Performance - spectacle - live music - vidéo danse - photographie Mars 2021


Oreste will be back c’est le début d’un nouveau projet c’est une performance live c’est de la musique live c’est de l’art et de la photographie c’est un film c’est le prochain chapitre d’une nouvelle série c’est le pouvoir des rencontres passionnées et créatives.



Une recherche dynamique autour du son, de la musique, du corps, de la photographie, de la vidéo, de la lumière et du texte.

Dans la tragédie et dans la Bible, les enfants sans liberté changent le destin de générations entières. Ils inventent des nouvelles révolutions. Ils parlent d’une utopie possible comme dans les années 60, la Renaissance et la Grèce antique. Dans cette installation performance avec son émergence spontanée dans différents lieux de création et de résidence, ma première impulsion a été de collaborer avec le photographe Giovanni Ambrosio. Un de ses travaux en cours, Ius soli, comme le mythe d’Oreste, interrogent nos rapports à la terre, à l’hérédité, aux droits et à l’appartenance.



Création J’ai rencontré l’acteur Paul Spera en 2019 et nous avons commencé à partager nos questions et nos idées sur le mythe et sa pertinence dans notre époque. Oreste est tourmenté par son destin matricide. Il est le fils d’un roi ; il est aussi esclave de son destin, fondamentalement non libre. En héros tragique, Oreste est en perpétuelle quête de ses origines et de ses racines. Abandonné par sa mère, il a grandi sur la route ; il retourne dans un pays qu’il ne reconnaît pas, une terre couverte de sang. C’est un hors-la-loi, un étranger, un migrant ; il n’a le droit d’exister nulle part. Sa génération a été lentement étouffée par la précédente. À partir de cette réflexion, j’ai réuni l’équipe qui avait travaillé sur Médée Visions (2019) et j’ai imaginé un projet spécifique qui évolue au fil des années. La performance est improvisée, mais chaque étape de la création est documentée par des vidéo de Maria Mazzella, Alessia Siniscalchi et Giovanni Ambrosio avec la musique électronique live de Phil St George. Paulina Mikol ajoute à nos textes improvisés, son écriture originale qui est enregistrée et diffuse dans différents espaces tout au long de la performance. La pièce est complétée par une conception d’éclairage en direct par Benjamin Sillon et des projections vidéo qui nous rappellent que même si nous sommes en train de jouer, notre destin doit être imprimé sur nos corps. Nous sommes les seuls auteurs de notre avenir.

Insiders/outsiders Vidéos en direct dans les lieux de création. Un projet qui se développe en intérieur et en extérieur. Les vidéos live projetées sur les corps des acteurs et dans l’espace font référence à la relation constante entre le présent et la mémoire. Oreste et Elettra, Oreste et les Furies, Oreste et ses visions, reviennent à plusieurs reprises pendant le spectacle. Les vidéos sont instinctivement projetées par l’équipe, qui suit les mouvements de la scène et les reproduit suivant le principe de cette recherche performative.

Maison maudite/la casa maledetta C’est la maison d’Agamemnon. C’est le Théâtre. C’est l’espace intérieur d’un Musée. C’est le lieu où Oreste secrètement se cache à son retour pour s’en emparer et le libérer.

Δίκη Multiples sont les phrases prononcées en grec pendant la performance, mais le mot le plus important reste Δίκη : Justice. Celle qu’Oreste promet sur la tombe de son père déposant une mèche de cheveux pour sa soeur. Une promesse qui se fait auprès du public et du peuple. Un cri commun de justice et une question parmi d’autres : connais-tu ton droit ?fondamentalement non libre. En héros tragique, Oreste est en perpétuelle quête de ses origines et de ses racines. Abandonné par sa mère, il a grandi sur la route; il retourne dans un pays qu’il ne reconnaît pas, une terre couverte de sang. C’est un hors-la-loi, un étranger, un migrant; il n’a le droit d’exister nulle part. Sa génération a été lentement étouffée par la génération précédente.


Libérer le pays des assassins Une phrase de Pasolini donne le titre à ce chapitre. Oreste : assassin ou justicier pour créer un Nouveau Monde ? À travers diverses révolutions nous essayons de retrouver un monde nouveau. Nous questionnons la lune et Salomé. Nous questionnons Oreste, qui nous raconte ce monde où nous tous pouvons aboutir en acceptant le risque d’abandonner ce qui nous lie au passé. Oreste demande à la lune. C’est peut-être la partie la plus cathartique de l’oeuvre, car elle entraîne tout le monde dans une danse d’espoir et de révolution.

Ius Soli Installation photographique de Giovanni Ambrosio. L’oeuvre de Giovanni Ambrosio est intégrée à l’oeuvre performative. Des impressions qui reflètent la lumière et les corps, permettant des installations dans l’espace et devenant des représentations de ce sol qui devrait nous appartenir et dont nous devons nous réapproprier. Dans le parcours performatif du Vésuve, nous avons transporté les oeuvres et projeté leurs images sur les corps des interprètes. Nous avons porté les ouvrages jusqu’au bord de la mer, en parlant aux pêcheurs. La terre devient une partie du corps. Le corps cherche la terre et l’écrit sur lui-même.

Oreste, le choix d’un titre pour l’avenir. Oreste reviendra et nous fera encore croire que cette révolution est possible. À une époque où le président des États-Unis parle de guerre via Twitter, une époque où les villes merveilleuses où nous vivons et où nous allons vivre avec ce travail, et dans lesquelles nous avons tous vécu, Beyrouth, New York, Paris, Naples, etc. sont ensanglantées par la violence et la peste, même si on ne le perçoit pas comme tel ! Qu’est-ce que la liberté pour les enfants de cette époque ? Oreste sera de retour, il reviendra, des pages du mythe à nos jours, ce personnage qui apporte sa révolution à nos portes et à nos villes. Qui monte à nos fenêtres, regarde et nous parle. Oreste est celui qui revient et, comme nous, il sent qu’il n’appartient pas à ce monde dans un sens total, il veut le reprendre et nous parle de son amour pour la terre et pour son prochain. Oreste reviendra et sera le même homme que nous recherchions hier quand nous étions plus jeunes et que nous ne savions toujours pas ce qui allait se passer. Oreste, un prophète ?

Comment peut-on changer notre destin ? Quel rôle peut-on jouer dans le cadre d’une possible révolution ? Ces questionnements m’ont poussée à réunir des artistes passionnés et que je ressens très proche de mon idée de création engagée, critiques de notre époque, cherchant à avoir une vraie fonction de changement social à travers le dialogue et le partage des idées. Le résultat est la création d’une intimité unique sur scène et la capacité de traverser, à chaque improvisation, des thématiques actuelles en passant par le mythe.

Alessia Siniscalchi


Les différentes étapes de travail 1ère étape: La Fondazione Mondragone Oreste will be back est né suite au spectacle Médée Visions, dans le cadre de notre recherche autour des mythes et de leur universalité. Une première répétition ouverte au public et complètement improvisée a eu lieu à La Fondazione Mondragone de Naples. C’est là qu’est née l’idée d’interagir en live avec l’espace, la vidéo, la lumière, la musique, la photographie en créant un espace théâtral dans un lieu non conventionnel.

2ème étape: Kulturfactory Les oeuvres de Giovanni Ambrosio de la série Ius soli ayant inspiré une partie importante de notre projet, nous les avons ramenées sur la terre de leur création au pied du Vésuve. Nous avons ainsi souligné le lien très puissant à la terre et aux origines, très présent dans le texte de Aeschylus et dans celui de Paulina Mikol.

3ème étape: La Ménagerie de Verre Au cours de plusieurs résidences à la Ménagerie de Verre de Paris débutées en 2020 et qui se poursuivront en 2021, nous développons les captations sonores de Didier Leglise et les vidéos de Maria Mazzella destinée à être diffusée partout dans les lieux de présentation de notre travail. Que ce soit dans un théâtre ou dans un musée, ce projet pluridisciplinaire et multimédia est recréé in situ sur la base d’un travail rigoureux de l’improvisation lors de répétitions à la Ménagerie de Verre. Notre démarche profonde vise une interprétation originale, musicale et contemporaine du mythe dans un dialogue permanent entre performeurs, artistes, musiciens et techniciens vidéo, son et lumière. La musique est un élément fondamental dans la création. Créée par Phil St George elle interagit en temps réel avec les improvisations des acteurs (Paul Spera interprète notamment en live un titre Rap dont il est l’auteur).

Le rapport avec le public La rencontre entre l’italienne Alessia Siniscalchi et le franco-new-yorkais Paul Spera, a été fondamentale pour ce type de travail qui se libère des canons classiques du théâtre pour explorer de nouveaux horizons où l’improvisation permanente nourrit une réflexion sur le bouleversement du monde et de la terre, un thème déjà présent dans les oeuvres de Giovanni Ambrosio. C’est un travail actuel et intense sur l’époque contemporaine, mais aussi un questionnement sur le sens de la forme artistique et l’évolution possible de cette forme vers de nouvelles idées de mise en scène dynamique adaptée à différents espaces. Le public pénètre dans le lieu de représentation et se retrouve immédiatement submergé par les images, les projections, les enregistrements de texte, le son de la voix du public capté en direct, le tout orchestré par la musique splendidement composée par Phil St George. Dans sa structure dynamique, la performance se joue aussi bien dans un théâtre classique frontal que dans une fondation ou un musée, car chaque lieu devient le prétexte pour solliciter différemment l’espace et le public.


Sibyl Sessions La suite de Oreste will be back En fin de compte, nous existons simplement en tant que création artistique Dans des espaces nomades dans différents lieux de création nous interrogeons des oracles avec des nouvelles technologies et des inventions inspirés par les stories Instagram. Nous travaillons sur le contraste et La Réunion du passé du présent et du futur. La tragédie, le mythe, les oracles, les prophètes. Un théâtre où le texte est réduit, résumé, détruit, pour profiter des créations où l’image, le son, les effets, l’art, les inventions technologiques radicales, exacerbées et extrêmes, deviennent un prétexte pour raconter le présent, le passé, l’avenir. Ou pour entrevoir ce que nous ne voulons pas savoir sur la condition humaine.

L’équipe de création Ecriture originale à partir d’improvisations par Alessia Siniscalchi et Paul Spera. Texte original par Paulina Mikol Spiechowicz Les performers sont deux mais le projet est modulable et prévoit la présence de différents danseurs et présences en fonction du lieu et des conditions. Alessia Siniscalchi - Direction artistique, performance, objets et costumes Paul Spera - Performance Phil St George - Live music Giovanni Ambrosio - photographie live et oeuvres d’art Benjamin Sillon - Lumière, installation lumière live et projections Maria Mazzella - Videos Imma di Lillo - Photos de scène Danseurs et performers en alternance: Marcella Martusciello, Maria Elena del Prete, Ginevra Cecere, Maria Anzivino, Alessandra Guazzini, Chiara Gistri, Emanuela Luongo. Présenté en répétition publique à la Fondazione Mondragone - Naples 2020 Supporté par La Ménagerie de Verre - Paris mars/octobre 2020 et janvier 2021 Supporté par Kulturfactory Art Residency

Images & Vidéos Images https://www.dropbox.com/sh/psjlj0v40bn7tvb/AACi4mgUqLdZLsJeb3mbe0cda?dl=0 https://issuu.com/blackspringraphics/docs/pdf_oreste_will_be_back_def https://issuu.com/blackspringraphics/docs/oreste-will-be-back-giovanni-ambrosiokulursciok-i https://issuu.com/blackspringraphics/docs/oreste-will-be-back-giovanni-ambrosiokulursciok-- Oreste will be back percorso vesuviano https://vimeo.com/506222358


Acte 1

Calling Elettra Oreste: J’aurais aimé t’appeler la nuit Te réveiller Je t’aurais demandé de te mettre en webcam pour te parler Ou alors je t’aurais juste regardée dormir Après t’avoir dit que je te cherchais Dans la nuit, dans mes rêves, dans la forêt Mais Je te cherche Sans te trouver J’hurle ton nom Sans que personne ne l’entende En moi, désormais il y a la rage d’un démon j’aurais voulu te dire cela m’aurait guéri tu m’aurais guéri toi seule aurais pu le faire mais elle… elle m’a abandonné elle… Une mère qui abandonne son fils n’est pas une mère Mais est-ce pour autant une esclave? Peu importe… (extrait de Paulina Mikol Oreste will be back en collaboration avec Alessia Siniscalchi et Paul Spera)



ALESSIA SINISCALCHI Directrice artistique, performance, improvisations Née à Naples, après avoir étudié et travaillé aux États Unis où était boursière a l’actors studio de NYC déménage à Paris en 2009 . C’est le début de son projet Kulturfactory résidence internationale d’artiste que elle dirige depuis 2018 et des différentes créations qui réunissent artistes rencontrés dans différents voyages et dans mon parcours entre l’Italie, la France et les Etats-Unis. Depuis, elle poursuit le désir d’un système où les femmes de théâtre sont considérées avec les mêmes critères que les hommes. Elle décide de réunir les équipes de travail qui partagent cette urgence et l’envie de poursuivre avec eux des projets engagés et innovateurs programmés dans des festivals et lieux en art et théâtres renommés Oreste will be back est le deuxième mythe après Médée Visions . Pour moi ce travail est une fois de plus la réalisation d’un rêve, celui de réunir, après Médée Visions et après les œuvres précédentes, des rencontres artistiques qui ont façonné ma façon de penser le théâtre et l’art, des artistes extrêmement importants pour moi, ceux grâce à à qui je crée ce sur quoi je réfléchis depuis un certain temps: l’opposition entre performance et art visuel, comment les faire dialoguer sans s’aplatir l’un dans l’autre, un art visuel qui n’est pas scénographie mais vision d’archive témoignage.

PAUL SPERA performance et écriture improvisée Paul SPERA est un comédien binational franco-américain. Il s’est formé avec Toni Dorfman dans le programme Bachelors théâtre de Yale University aux États-Unis, et au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique dans la classe de Philippe Torreton. Il apparaît dans une dizaine de longmétrages cinéma ou téléfilms depuis 2012, et autant de court-métrages ou séries TV. Au théâtre, il joue régulièrement en France, mais aussi à l’étranger : États-Unis, Belgique, Italie, Finlande, Liban, Egypte... Il est artiste associé du Masrah Ensemble, un collectif théâtral basé à Beyrouth ; il a également cofondé NOCEBO, une compagnie de théâtre et magie nouvelle pour laquelle il intervient en tant que metteur en scène. Depuis janvier 2019, il anime, avec la compagnie À Tire-d’ailes, des ateliers de pratique théâtrale et d’insertion sociale pour jeunes et adultes amateurs dans le quartier de la Porte de La Chapelle, en partenariat avec l’ONG d’accueil SINGA Paris et le Secours populaire et avec le soutien de la Mairie de Paris. Paul est membre de SAG-AFTRA, le syndicat américain d’acteurs de cinéma. Il est parfaitement bilingue en anglais et français, et parle couramment l’italien – il joue dans les trois langues. Il joue dans la série Ovni (Canal +). Avec Paul j’ai pu reconnaître mon propre parcours personnel et professionnel, celui qui depuis les EtatsUnis m’a amenée à Paris et notre connexion sur scène a permis de développer un travail pour moi très différent. L’improvisation prends la place d’une structure fixe et le travail assume jour par jour une nouvelle forme et une nouvelle émotion entre fiction et vérité du quotidien. Il travaille régulièrement avec moi à l’MC 93 avec les refugies en partenariat avec la Croix Rouge et dans différentes productions internationales. Le chaos et les conflits sanguinaires où l’on retrouve Oreste et qui entravent son projet en le trainant au milieu d’innombrables doutes (Oreste comme Hamlet) lui font entrevoir qu’il ne peut pas changer son destin mais qu’il peut proposer une nouvelle vision du monde. Et assumer l’importance de la décence humaine. « Qui ose dire que tu ne devrais pas être le bienvenu, et moi, si ? Que je devrais avoir le droit de me déplacer, de voir, d’entendre, de découvrir, de m’exprimer, et toi, non ? Que je devrais avoir droit, ne serait-ce qu’à l’illusion de liberté, et toi, non ? ». C’est la faute de nos parents et des parents de nos parents mais aussi la nôtre.


PHIL ST. GEORGE Musique live La rencontre avec Phil St.George en 2018 se fit lors de la présentation d’un livre à Montreuil, chez moi dans un des mes concerts clandestins. Compositeur de musique électronique, chanteur et producteur de musique électronique, il puise son inspiration dans l’art contemporain et l’architecture. Il structure ses compositions avec la rigueur de l’architecte, construit ses beats avec la précision du sculpteur, choisit ses sons avec la sensibilité du peintre. J’ai décidé de lui confier les compositions de Médée Visions et Oreste will be back. En particulier dans Oreste je demande à Phil St.George de suivre la performance et de créer un lien permanent (au delà de la performance) entre le lieu, les spectateurs et les performeurs. Son travail s’accompagne au travail sur le son de Didier Leglise qui a rejoint le groupe récemment et auquel j’ai demandé d’installer des capteurs dans l’espace pour prendre en direct les voix des spectateurs et les bruits de chaque lieu de représentation. La musique est effectivement en directe et improvisée ainsi que le son, les prises en directe du public, les voix, les lumières mobiles. Par son désir de révolution et son cheminement intérieur tourmenté, Oreste est le personnage idéal pour incarner la quête de lumière des hommes dans ce monde de ténèbres. C’est un thème qui m’est cher, que j’avais précédemment abordé sur l’album Lux Mea Lex et que j’ai pu développé sur ce projet. Le thème titre (Oreste will be back) annonce par sa dimension orchestrale épique, le retour d’Oreste héros prophétique. Une nouvelle ère s’annonce (Aurora) mais Oreste doit aussi combattre ses démons intérieurs (Liberate Me Ex Inferis) pour atteindre le ciel, la lune, la rédemption (Ad Astra). Il reste néanmoins lié à sa condition d’homme mortel (Memento Mori). Ces musiques, décomposées et recomposées différemment à chaque représentation, liées par de grands moments d’improvisation, créent une bande son interactive donnant au public le sentiment d’assister à une performance unique qui se crée sous leurs yeux et leurs oreilles. Oeuvres principales : Oreste Will Be Back (Thème titre à la dimension épique) Aurora (Le retour d’Oreste est l’aurore d’un monde nouveau) Lux Mea Lex (La lumière est ma loi) Ad Astra (Vers les étoiles) Memento Mori (Souviens-toi que tu vas mourir) Liberate Me Ex Inferis (Libérez-moi de cet enfer) Hemera (Hemera comme Oreste a pour mission d’apporter la lumière aux hommes)


GIOVANNI AMBROSIO Photographie/art/projections J’ai demandé à Giovanni Ambrosio de poursuivre sa collaboration artistique qui a commencé avec mes autres pièces car, notamment dans le développement des classiques et du mythe, je crois qu’il est essentiel de multiplier le dialogue établi dans les œuvres précédentes. J’ai délibérément demandé à Giovanni de ne pas créer unenouvelle œuvre dédiée à Oreste, mais d’intégrer ce qu’il avait déjà produit pour sa série documentaire Ius soli. J’ai pensé qu’il était important de nourrir mon imagination avec son imagination indépendante par de la mienne. Son travail dédié à la terre (à une terre particulière, la terre vésuvienne) m’a tout de suite parlé de la relation d’Oreste avec sa terre et avec les racines et avec le sang injustement versé et avec la recherche d’identité et le rapport à la mort. Tous ces thèmes, déjà présents dans le mythe, ont été stimulés dans l’improvisation par la relation charnelle et visuelle que j’ai créée avec les œuvres, faisant de nous des personnages du mythe mais aussi des spectateurs de l’œuvre photographique. Par ailleurs, avec les vidéo de Maria Mazzella, la photographie reste le vrai et seul témoignage du parcours de création d’Oreste. Giovanni a aussi demané à Imma di Lillo et Roberto Di Mola de suivre avec lui le travail et le seconder dans la photographie de scène. Depuis le début de ma collaboration avec Alessia Siniscalchi, je ne suis presque jamais à l’extérieur de l’espace scénique. Cette fois j’y rentre avec un travail de documentaition, Ius Soli, qui est une tentative de narration d’une terre voué à la catastrophe, la zone rouge du Vésuve. La création d’Oreste procède avec un processus de reécriture de mon oeuvre, dans sa matérialité et dans sa siginification. Oreste aussi obéit alors à la loi de la terre (ius soli). Je ne renonce pas non plus à la photographie de documentation de la performance, elle aussi devient acte performatif dans la vibration de la création qu’elle est censée représenter. Elle ajoute, une fois de plus, une stratification et une archéologie du visible à la matière de la création scénique. Jusque à se matérialiser das l’espace. Photographie de scène comme acte performatif + planification de parcours collectifs + enregistrements de terrain. Les gestes produisant des photos sont influencés par la composition de l’espace: musique live de Phil St George, autres corps, sons de terrain, voix et discours, lumières projetées par Benjamin Sillon et par les performers et par moi-même, architectures, objets, arbres, plantes, sols. A cela s’ajoute le rôle de la photographe Imma Di Lillo, appelée à reconstruire un parcours possiblement linéaire de la photographie de scène. Imma Di Lillo est une photographe napolitaine diplômée aux Beaux-Arts de Naples avec un mémoire sur la photographie de théâtre. En décembre 2020 j’ai introduit une nouvelle pièce dans Oreste : deux oeuvres peintes de la série Opus incertum, the healing process : my journal painted directly on the wall. Sous forme de tissus faisant office de couverture/manteau/drapeau/image liquide. Ces oeuvres synthétisent, dans leur processus de création et dans leur matières, d’autres sujets qui dégagent de la quête d’Oreste : le salut, le soin, le changement, la création.

BENJAMIN SILLON Lumières et projections C’est en 2017, au détour d’une formation en régie lumière au théâtre de la Girandole de Montreuil, que je rencontre Benjamin qui découvre le travail de la compagnie Kulturscio’k. À ce jour nous avons collaboré sur trois spectacles. Avec lui le travail de technicien lumière se déstructure et s’hybride et se redécouvre pour devenir tantôt celui d’un performeur tantôt celui d’un scénographe. ensemble, on interroge la perméabilité entre les pratiques artistiques, un sujet qui me touche particulièrement au vu de mon parcours professionnel.


La lumière et la vidéo dans le spectacle vivant sont des outils souvent figés dans l’espace pour des raisons de contraintes techniques, avec Oreste will be back nous choisissons de laisser place à l’inattendu, au mouvement, qui pousse constamment les acteurs et les danseurs à s’approprier la mise en scène par l’improvisation. L’espace scénique se compose d’une scénographielumineuse fixe, point de repère pour le spectateur dans laquelle nous mettons à la disposition des acteurs des sources de lumière ponctuelles mobiles qui permettront de créer de nouveaux arcs scénaristiques lumineux tout en transformant la perception du temps et de l’espace. La lumière fait office de décors, chaque représentions sont uniques crées aux files des déplacements du spectateur. Le travail d’Aléssia est très intuitif et spontané, je devais donner ce caractère à mes installations en remettant en cause ma propre pratique de technicien pour la rendre plus fluide et plus acces- sible. Dans Oreste will be back je ne suis plus acteur de l’ombre, mais un performeur de la lu- mière, j’adopte un regard d’ensemble sur le projet pour venir régulièrement insuffler de nouvelles règles du jeu aux acteurs afin d’éviter répétitions et les incohérences créer lors des différentes improvisations. Je travaille aussi beaucoup au contact de la musique de Phil StGeorges qui donne le ton du spectacle et m’inspire de nouvelles ambiances et installations.

PAULINA MIKOLSPIECHOWICZ Autrice Les improvisations sont accompagnées par un texte original de Paulina Mikol Spiechowicz autrice, poétesse écrivaine qui habite à Beirut et qui a déjà collaboré à l’écriture de Médée Visions, avec la creation d’un dialogue à distance et une grande capacité de synthèse des thématiques du mythe avec les problématiques de l’époque contemporaine. Elle est écrivaine, romancière et essayiste. Elle est née en Pologne, grandie à Rome, et elle a étudié en France, à Paris. Elle vit et travaille à Beyrouth, Liban, où elle enseigne l’histoire de l’art. Elle publie en France avec Calmann-Lévy, en Italie avec Baldini + Castoldi. Elle a écrit le texte les mots qui nous manquent avec la réalisatrice Yolande Zaubermann.

MARIA MAZZELLA Création vidéo La collaboration avec Maria commence dans ma résidence Kulturfactory qui depuis 2018 accueille des artistes du monde entier. Maria habite en face de cette maison dans ce petit village et elle arrive, même si très jeune, à créer avec nous des vidéos en directe et des films qui dans Oreste rentrent dans les improvisations comme de vrais moments d’intrusion de fiction dans la réalitée de l’action artistique.

LA MÉNAGERIE DE VERRE, PARIS Lieu de soutien et répétitions Une relation créative privilégiée s’est ici créée. Elle est née avec Médée et avec la Nuit blanche 2019 et se poursuit avec le mythe d’Oreste

KULTURSCIO’K LIVE ART COLLECTIVE Collectif franco italien fondé en 2011 et dédié à la création contemporaine grâce au soutien des différents artistes qui se rencontrent dans chaque création. Les derniers projets ont été programmés au Musée Madre de Naples, à La nuit blanche de Paris, au théâtre Bellini de Naples et dans différents lieux de création à Paris, dont la Ménagerie de Verre qui depuis trois ans soutient régulièrement nos créations. www.kultursciok.com


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