Le clan Obama

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Impossible de comprendre la réélection de Barack Obama et de prévoir ce qu’il fera de son deuxième mandat sans braquer le projecteur sur ceux qui l’accompagnent et influencent sa politique depuis le début. Ce premier cercle de l’homme le plus puissant du monde tourne autour d’une ville paradoxale : Chicago. Réputation sulfureuse mais véritable laboratoire de l’art de gouverner. Ce livre dresse les portraits atypiques d’une nouvelle génération de dirigeants américains : David Axelrod, directeur désormais de l’Institut de sciences politiques de l’Université de Chicago ; Valerie Jarrett, l’amie intime du couple Obama et messagère auprès du monde des affaires ; Rahm Emanuel, chief of staff de la Maison Blanche devenu maire de Chicago ; William Daley, l’héritier de la dynastie qui a tenu cette ville plus d’un demi-siècle ; Austan Goolsbee, l’homme du sauvetage économique de 2009 ; Arne Duncan, ministre de l’Education au programme révolutionnaire… Une galerie de portraits complétée de bien d’autres proches du président qui en disent long sur ses atouts comme ses failles. François Clemenceau est rédacteur en chef étranger du Journal du Dimanche. Il a été correspondant d’Europe 1 à Washington pendant 7 ans. Il a traduit et préfacé le discours de Philadelphie de Barack Obama sous le titre De la race en Amérique (Grasset) et publié un bilan sur la société américaine de Bush à Obama : Vivre avec les Américains (L’archipel). Son blog « USA 2008 » sur la précédente campagne américaine a reçu la Coupe de l’Info 2009 du meilleur blog politique et économique.

Prix : 15 € ISBN : 978-2-36013-161-7 Riveneuve éditions 75, rue de Gergovie 75014 Paris www.riveneuve.com

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Le clan Obama Les anges gardiens de Chicago

François Clemenceau

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Les anges gardiens de Chicago François Clemenceau

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Photos de couverture : D.R.

ISBN : 978-2-36013-161-7 © Riveneuve éditions 2013 75 rue de Gergovie 75014 Paris http://www.riveneuve.com

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Franรงois Clemenceau

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Du même auteur Ouvrages collectifs Israël : déception, méfiance et crispation, Les Cahiers de l’Orient, 2003 Palestine, essoufflée et meurtrie, Les Cahiers de l’Orient, 2002 Algérie, les raisons de la colère, Les Cahiers de l’Orient, 1998 Préface et traduction Barack Obama, De la Race en Amérique, Grasset, 2008 Récit Vivre avec les Américains, L’Archipel, 2009, préface de Joe Fitchett

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A mon père, in memoriam

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Introduction « A la meilleure équipe de campagne de l’histoire de la politique, la meilleure, la meilleure de tous les temps. Certains d’entre vous étaient nouveaux et d’autres étaient là, à mes côtés, depuis le début. Mais chacun d’entre vous fait partie de ma famille. Peu importe ce que vous faites ni ce que vous allez faire maintenant, vous emportez avec vous la mémoire de l’Histoire que nous venons d’écrire ensemble » Barack Obama, extrait de son discours de victoire le 6 novembre 2012 à Chicago

Avec son sourire désarmant, toutes dents dehors, ses yeux plissés qui s’habituent progressivement à la brutalité de la lumière des projecteurs, sa silhouette longiligne, sa foulée du basketteur en costume sombre et son bras droit insolemment tendu vers le ciel pour saluer la foule rassemblée depuis des heures dans l’antre géante du Mc Cormick Place de Chicago, c’est bien lui. C’est bien le même. Celui qu’on a vu il y a quatre ans presque au même endroit, savourer une victoire pareillement historique. En 2008, au terme d’une campagne extraordinaire, il avait donné rendez-vous à plus de 200.000 personnes sur la pelouse de Grant Park. Pour remercier l’Amérique du destin hors du commun qu’elle lui confiait. Cette fois-ci, son équipe a vu les choses en plus « petit ». Pas seulement à cause de la météo ou des impératifs de sécurité. Mais parce que la victoire, inédite en temps de crise, invite à la modestie. Cela n’empêchera pas les tonnes de confettis ni l’ambiance de carnaval, mais le discours de victoire sera lu avec un ton 7

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grave, aucunement euphorique, sur les prompteurs dressés dans la plus grande salle du palais des expositions de Chicago, là même où s’est tenu l’été dernier le sommet de l’OTAN, un gigantesque site qui peut accueillir jusqu’à 25.000 spectateurs. Le refus du triomphalisme donc. Mais à Chicago, toujours Chicago, surtout pas à Washington, comme l’avait planifié l’équipe de campagne de George Bush en 2004 avec un meeting revanchard dans le centre des conventions de la capitale fédérale, au cœur de cette ville détestée par les Américains pour son incapacité à comprendre ce qui se passe outside the Beltway, au-delà du périphérique. Voilà pourquoi, depuis le début, l’équipe Obama a toujours su rester à Chicago. Loin de la Maison Blanche et du Congrès. Barack Obama est ici chez lui. Chez les siens. C’est son Chicago, celui des jours de galère lorsqu’il essaye d’aider les exclus des quartiers sud à trouver un logement ou un emploi. Le Chicago des retrouvailles lorsqu’il revient de Harvard, s’active dans une campagne d’inscription des démunis sur les listes électorales et s’engage dans la défense des droits civiques. Cette ville qui peine à lui faire de la place lorsqu’il décide de se lancer en politique mais qui finalement s’incline devant sa ténacité et son atypisme. Ce Chicago, encore et toujours suspecté des pires magouilles et d’une corruption rampante, où il finit par se faire un nom et construire une base militante, rampe de lancement pour devenir sénateur à Springfield, la capitale bien plus polie de l’Illinois, puis à Washington. Chicago, désormais synonyme pour tous les Américains de hometown du 44ème président. Mais qui connaît seulement Chicago ? Et ses incroyables personnages qui ont découvert, apprécié, accompagné et fabriqué le premier président noir de l’histoire des EtatsUnis ? Pour mieux comprendre comment et pourquoi Barack Obama a été élu en 2008 et réélu le 6 novembre 8

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Introduction

dernier, comment et pourquoi il a du renoncer à une partie de ses promesses au cours de son premier mandat, il faut rentrer dans les entrailles de Chicago et deviner ce qui se cache dans les coulisses de la vie politique du jeune sénateur devenu président. Beaucoup a été dit sur le destin d’Obama. Sur son parcours de travailleur social dans le South Side de Chicago dans les années 80. Sur son extrême originalité d’être « ni tout à fait noir, ni tout à fait blanc », sur son incapacité à se définir une identité jusqu’à sa vie d’adulte, sur ce qui lui a fallu de détermination, d’ambition et de résilience pour parvenir jusqu’à la Maison Blanche. Beaucoup a été dit sur sa machine de conquête électorale, sur tel ou tel de ses conseillers, sur Michelle ou sur cette famille Obama, famille-modèle de la méritocratie américaine qui symbolise également le succès de la discrimination positive (affirmative action). Les médias américains n’ont eu de cesse ces quatre dernières années de commenter la méthode de gouvernement d’Obama, faite d’avancées, de compromis et de renoncements. Une bonne vingtaine de livres ont été écrits aux Etats-Unis depuis 2008 sur les succès et les échecs d’Obama face à la machine à perdre de Washington, cette capitale fédérale honnie par une bonne partie des Américains, jugée incapable de répondre aux aspirations de 300 millions de citoyens et de consommateurs, traumatisés par la crise économique et financière la plus sévère de leur histoire moderne. Chicago contre Washington. Le dynamisme inventif du carrefour du Midwest contre la paralysie des institutions fédérales, dévoreuses d’ambition et d’énergies réformatrices. Mais le lien entre Chicago et Obama lui-même n’a pas été suffisamment souligné. Lorsque Barack Obama prend possession de cette grande bâtisse coloniale du 1600 Pennsylvania Avenue, le 20 janvier 2009, il y fait rentrer 9

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Chicago. C’est-à-dire le mode de vie qu’il y a connu pendant plus de vingt ans ainsi que les hommes et les femmes qui ont pris fait et cause pour lui. Chaque président américain a connu cette tentation et ce réflexe de s’entourer de ses proches, régionaux d’étape ou fidèles natifs du fief où un candidat se fabrique un destin national. Ce fut le cas depuis 1945 de Kennedy et de ses amis du Massachussetts, de Nixon ou de Reagan et de leurs partenaires californiens, de Carter et de ses camarades de Georgie, de Clinton et de ses complices de l’Arkansas, de Bush (père et fils) et de leurs conseillers texans. Barack Obama, lui, ne se contente pas d’emmener avec lui à la Maison Blanche une, deux ou trois de ses éminences grises. Il s’installe avec armes et bagages, avec un clan. Tout aussi affectif que professionnel. C’est sa garde rapprochée. Et lorsque l’un s’en va pour des raisons professionnelles ou personnelles au cours du premier mandat, il est souvent remplacé par un autre fidèle de Chicago. Il y a d’abord David Axelrod, ce fabuleux architecte des victoires de 2004 au Sénat, de 2008 et de 2012 pour conquérir et garder la Maison Blanche. Cet ancien reporter au Chicago Tribune devenu consultant politique et qui, grâce à son intuition et ses méthodes révolutionnaires dans le domaine du marketing politique, va réussir à faire d’un noir le président des Américains, quarante ans seulement après le début de la déségrégation. Puis Rahm Emanuel, cet ancien conseiller des Clinton, élu juif de Chicago, centriste acharné et bras armé d’Obama à la Maison Blanche pour convaincre, parfois en vain, le Congrès de plier face à la présidence. Ces deux-là, Axelrod et Emanuel, font partie de la même bande, le premier a été le témoin de mariage du second, celle des réformateurs de Chicago, ces hommes et ces femmes qui ont voulu rompre avec les méthodes, parfois douteuses ou scandaleuses, d’un parti démocrate 10

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Introduction

qui y règne en maître depuis près d’un siècle. Ils ont été adoptés par la seule vraie confidente du couple Obama : Valerie Jarrett. Cette femme est restée plutôt discrète ces quatre dernières années alors qu’elle était en première ligne à la Maison Blanche sur des dossiers clefs. Elle a accepté de « rempiler » pour le second mandat. Qui est donc cette Afro-Américaine née en Iran, devenue l’un des principaux lieutenants du maire de Chicago et l’une des executive women les plus respectées de la troisième ville des Etats-Unis ? Que représente-t-elle pour Barack et Michelle ? Que leur apporte-t-elle ? Quelle est son influence sur la politique au quotidien du président ? S'il n’y avait que ce trio à venir apporter un peu du vent de Chicago dans les couloirs parfois poussiéreux de la West Wing, personne n’y trouverait à redire. Après tout c’est assez normal de s’entourer de collaborateurs de longue date et d’amis loyaux. Mais Obama a également voulu propulser au plus haut niveau, à ses côtés, des hommes comme Austan Goolsbee, un prof d’université de Chicago dont il fera un temps son chef économiste. Ou Arne Duncan, grand basketteur devant l’éternel et ingénieur des systèmes d’éducation de Chicago qu’il nommera ministre afin de repenser et réformer de fond en comble le modèle éducatif américain. Sans parler de William Daley qui viendra remplacer Rahm Emanuel au bout de deux ans et demi au poste convoité de chief of staff, l’équivalent de notre premier ministre pour la coordination de l’activité ministérielle, de secrétaire général de l’Elysée pour seconder le président dans la gestion de l’exécutif et de conseiller spécial. Daley : le nom aux Etats-Unis a mauvaise réputation. Il est associé à Richard J. Daley, celui qui fut maire de Chicago pendant plus de vingt ans dans les années 60 et 70 et à celui de son fils, Richard M.Daley, qui prit la relève après une parenthèse qui donna à Chicago pour la première fois une femme comme maire, puis un noir en 11

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la personne d’Harold Washington. William est le frère de Richard Junior. Le jeune Obama a vécu à l’ombre de ces parrainages en voulant à la fois les imiter et s’en détacher. Et que dire de ces amis, pour ne pas dire ces copains, descendus aux portes de la Virginie depuis Chicago pour faire partie de ce clan qui a profondément bouleversé la vie sociale de la capitale fédérale, parfois trop mondaine selon les uns ou au contraire ennuyeuse ou couche-tôt selon les autres ? Désirée Rogers, amie de Valerie Jarrett est ainsi devenue les premiers mois la social secretary de la Maison Blanche, autrement dit, celle qui s’occupe du socializing, du protocole culturel et de l’image de la famille présidentielle. L’ouverture des lieux de la présidence au monde noir des ghettos de Washington et de ses banlieues, c’est elle. L’audace de faire rentrer la pop et le rap à la Maison Blanche, aussi. Certains des conseillers venus de Chicago continuent dans les allées de la présidence à Washington une histoire « de famille ». Il en va ainsi de Cass Sunstein, un spécialiste du droit qu’Obama a connu à l’Université de Chicago. Et de sa fiancée avec qui il se mariera juste avant la Convention de Denver de 2008. Samantha Power est devenue depuis l’une des conseillères du président pour sa politique étrangère au sein du Conseil de sécurité nationale. On lui doit en partie une influence favorable sur la décision de Barack Obama de s’engager militairement aux côtés des Français et des Britanniques en Libye. Il y a enfin tous ces Chicagoans qui n’ont pas eu besoin de venir à Washington pour faire entendre leurs voix ou influencer le président par leurs conseils d’amis, de fidèles du premier cercle ou des premiers jours. Martin Nesbitt ou Eric Whitaker, pour ne parler que d’eux, sont des « potes » de Barack Obama. Des partenaires de golf autant que les organisateurs des vacances de la famille Obama à Hawaï ou Martha’s Vineyard. Deux noirs qui ont réussi dans leurs affaires et dans leurs parcours professionnels et qui n’ont 12

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jamais douté d’Obama. Leurs numéros de téléphone font partie de la short list du Blackberry que le président a été autorisé à garder par le Secret Service. Et qui se souvient encore de ceux qui ont cru en Obama dès le départ et qui sont depuis restés dans l’ombre ? Qu’il s’agisse de la militante fortunée MaryLu Saltzman ou de Penny Pritzker, l’héritière des hôtels Hyatt, qui fut l’une des plus efficaces récolteuses de fonds pour les campagnes successives du sénateur devenu président ? A quoi tient cette affinité, ce besoin de se protéger, de rester entre soi ? Que lui apporte son clan ? Quels est le dénominateur commun entre tous ces proches dont Obama s’est servi comme d’un bouclier ou d’un rempart ? C’est Chicago d’abord et uniquement. Avec ses trois millions d’habitants, cette ville, qui fut longtemps la deuxième du pays après New York et devant Los Angeles, est un laboratoire vivant des réformes en Amérique. Après plus d’un siècle d’autoritarisme municipal où le parti démocrate continuait de servir de gendarme au service des seuls intérêts de la famille Daley, qui à son tour « vendait » sa loyauté aux figures démocrates majeures du pays ou à la Maison Blanche, Chicago a changé. Cette ville qui était il y a un siècle la plus ségrégationniste du nord des Etats-Unis est devenue un champ d’expérimentation du vivre ensemble. La violence qui y règne encore doit beaucoup aux gangs et aux trafics mais Chicago, proportionnellement, n’est plus la capitale du crime. Ce que le ministre de l’éducation de Chicago, Arne Duncan, a réussi, c’est de rompre avec un modèle inefficace d’éducation publique en privilégiant les expériences pilotes. La mise en place de sa politique consistant à récompenser les enseignants et les établissements en fonction de leurs performances est un succès. En quittant Chicago pour Washington, les Obama ont laissé éclater derrière eux quelques scandales liés en partie 13

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à la succession du sénateur de l’Illinois. Un gouverneur est encore en prison pour ne pas avoir compris que ce jeune politicien n’avait jamais mangé du pain de la corruption. Y compris pour tenter de promouvoir sa ville d’attache pour accueillir les Jeux Olympiques de 2016. On lui reprochera d’ailleurs de ne pas en avoir fait assez. La nouvelle façon de faire de la politique aux Etats-Unis. Voici ce qu’ont apporté Obama et les siens à la Maison Blanche et à l’Amérique. Seraient-ils venus de Philadelphie ou de Seattle qu’on n’y ferait pas très attention. Le fait que ce mouvement « Hope and Change » soit né à Chicago au début du XXIème siècle dans l’usine à idées de David Axelrod, au cœur d’une capitale du Midwest, est un signe. Le président Obama a redonné à toute une génération le goût de faire de la politique. Il a appris de ses plus proches compagnons que l’art de réformer peut renaître en apprenant des erreurs commises par ses prédécesseurs ou ses mentors. Malgré les départs des uns et des autres en ce début de deuxième mandat, le clan de Chicago reste soudé. Qu’ils soient physiquement à deux pas du Bureau Ovale ou téléportés aux bords du Lac Michigan, Barack Obama va gouverner ces quatre prochaines années sous l’influence encore bien réelle de ces fidèles conseillers dans le but de léguer un bien durable au mouvement démocrate et au pays. La dynastie des Kennedy avait quitté la scène en laissant deviner de nouvelles frontières à conquérir pour l’Amérique. Les Clinton ont construit le centrisme politique, la troisième voie, une plate-forme de valeurs et de méthodes qui a permis aux démocrates de se relever de la Révolution conservatrice sans en renier toutes les valeurs. Obama, grâce au peuple américain qui vient de lui renouveler sa confiance a tenté de passer du statut de premier président noir des Etats-Unis à celui de président de crise, qui ne peut plus faire de la couleur de se peau un programme. C’est ce rôle 14

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de barreur dans la tempête que les Américains ont choisi de garder à la tête du pays. Une réélection qui doit autant au génie d’Axelrod qu’à la candidature fade et désorganisée de son adversaire républicain Mitt Romney. Malgré une campagne d’une rare intelligence dans les swing states qui reposait sur la science énergisante de David Plouffe, l’un des lieutenants d’Axelrod, Obama a tout de même perdu en quatre ans près de six millions de voix. C’est dire le désenchantement qui s’est emparé de l’Amérique et que les slogans d’espoir et de changement, en dépit des nouvelles promesses au soir de la victoire de 2012, ne suffisent plus à contenter une société en proie au sentiment d’impuissance ou de déclin. L’homme qui a cru qu’il pouvait construire une société post-raciale et post-politique a inauguré ses méthodes à Chicago et dans les travées du Sénat à Washington. Malgré la difficulté du chantier, son clan veut continuer à poser une par une les briques de cette vaste ambition. Avant de découvrir les anges gardiens de cette rénovation, il faut faire le détour par leur berceau, leur creuset, leur refuge, devenu pour certains tremplin : Chicago.

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Table des matières Introduction

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Chicago

17

David Axelrod, le cerveau

45

Valerie Jarrett, la sœur aînée

83

Rahm Emanuel, le brutal

111

William Daley, le serviteur

141

Austan Goolsbee, l’éconoclaste

157

Arne Duncan, le basketteur

173

Désirée Rogers, la prêtresse

193

Martin Nesbitt et Eric Whitaker, les copains

209

Bettylu Saltzman et Penny Pritzker, les marraines 225 Michelle, bien sûr, et les Obama girls

245

Hillary Clinton, de Chicago à …2016

267

Conclusion

277

Remerciements

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Impossible de comprendre la réélection de Barack Obama et de prévoir ce qu’il fera de son deuxième mandat sans braquer le projecteur sur ceux qui l’accompagnent et influencent sa politique depuis le début. Ce premier cercle de l’homme le plus puissant du monde tourne autour d’une ville paradoxale : Chicago. Réputation sulfureuse mais véritable laboratoire de l’art de gouverner. Ce livre dresse les portraits atypiques d’une nouvelle génération de dirigeants américains : David Axelrod, directeur désormais de l’Institut de sciences politiques de l’Université de Chicago ; Valerie Jarrett, l’amie intime du couple Obama et messagère auprès du monde des affaires ; Rahm Emanuel, chief of staff de la Maison Blanche devenu maire de Chicago ; William Daley, l’héritier de la dynastie qui a tenu cette ville plus d’un demi-siècle ; Austan Goolsbee, l’homme du sauvetage économique de 2009 ; Arne Duncan, ministre de l’Education au programme révolutionnaire… Une galerie de portraits complétée de bien d’autres proches du président qui en disent long sur ses atouts comme ses failles. François Clemenceau est rédacteur en chef étranger du Journal du Dimanche. Il a été correspondant d’Europe 1 à Washington pendant 7 ans. Il a traduit et préfacé le discours de Philadelphie de Barack Obama sous le titre De la race en Amérique (Grasset) et publié un bilan sur la société américaine de Bush à Obama : Vivre avec les Américains (L’archipel). Son blog « USA 2008 » sur la précédente campagne américaine a reçu la Coupe de l’Info 2009 du meilleur blog politique et économique.

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François Clemenceau

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Les anges gardiens de Chicago François Clemenceau

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