BHdV- 2023-03 - Haïti : genèse d'un Etat

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Haïti : genèse d’un État

Bibliographie sélective présentée à l’accueil de la bibliothèque du 10 mars au 30 avril 2023

Cette bibliographie rassemble les documents exposés dans la vitrine à l’accueil de la Bibliothèque de l’Hôtel de Ville

Sommaire

 Haïti au XVIIIème siècle

 Haïti : première république noire

 Haïti : de la colonisation à nos jours

Haïti : genèse d’un État

Saint-Domingue colonie française

L’île des grandes Antilles où débarque Christophe Colomb en 1492 était nommée Haïti par les autochtones amérindiens appartenant au groupe des Arawaks.

Le déclin démographique rapide des populations indiennes conduit les Espagnols, en recherche d’une autre main d’œuvre servile, à introduire sur place, dès 1517, des esclaves noirs d’Afrique.

Délaissée par les Espagnols, la partie occidentale de la grande île est peu à peu colonisée par les Français à partir des années 1630 : flibustiers de l’île de la Tortue et boucaniers protégés par Richelieu, puis engagés venus de France pour développer la culture du tabac.

Officialisée en 1697 (Traité de Ryswick), la colonie française de Saint-Domingue (le tiers occidental de l’île), fondée sur une économie de plantation, devient au XVIIIe siècle la « Perle des Antilles ». La canne à sucre, l’indigo, le coton et le café ont supplanté le tabac, et les esclaves africains très nombreux sont devenus le moteur d’une prospérité commerciale sans précédent.

En 1789, la population de Saint-Domingue se compose de 500 000 esclaves noirs (régis par le « Code noir » promulgué en 1685), pour seulement 40 000 colons blancs et 30 000 « hommes de couleurs » libres.

Révolution et décolonisation

La Révolution de 1789 affirme l’égalité des Hommes mais,

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malgré les efforts de députés comme Jacques Pierre Brissot (1754-1793), l’un des fondateurs en 1788 de la Société des amis des Noirs, le sort des esclaves n’évolue guère dans les colonies.

François-Dominique Toussaint-Louverture (1743-1803), ancien esclave affranchi, participe à un soulèvement qui éclate au nord de Saint-Domingue en août 1791 contre le pouvoir colonial : des plantations sont brûlées et des colons massacrés. C’est le point de départ de la grande insurrection dont Toussaint-Louverture devient le chef et qui triomphe dans l’ensemble de la colonie en 1794.

C’est à Saint-Domingue dès août 1793 que la première abolition de l’esclavage est proclamée par un commissaire de la République, Léger-Félicité Sonthonax (1763-1813).

Toussaint-Louverture rallie alors la République française dont il devient général pour combattre les Anglais et les Espagnols qui sont chassés de l’île. En 1801, il se proclame gouverneur à vie de Saint-Domingue et proclame le 3 juillet une constitution autonomiste.

Bonaparte envoie alors une armée de 25 000 hommes en 1802 pour reconquérir l’île et rétablir l’esclavage. Toussaint-Louverture est capturé et exilé en France, mais la guerre continue avec son successeur Jean-Jacques Dessalines (1758-1806). La fièvre jaune décime l’armée française qui évacue définitivement l’île. Dessalines ordonne le massacre des colons et proclame l’indépendance de Saint-Domingue, rebaptisée Haïti le 1er janvier 1804. Devenu empereur Jacques Ier, il est assassiné en 1806.

Ses successeurs négocient avec la France de la Restauration, et le roi Charles X reconnaît en 1825 l’indépendance d’Haïti, contre versement d’une indemnité de 150 millions de francs

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or, ramenée ensuite à 90 millions. Le paiement pèsera sur l’économie haïtienne jusqu’en 1883.

La difficile construction de l’État haïtien

Alexandre Pétion (1770-1818) et Henri Christophe (17671820) ont proclamé la République dès 1806 mais ils s’opposent rapidement : le premier maintient le régime républicain au sud, le second deviendra roi au nord. JeanPierre Boyer (1776-1850) succède à Pétion et parvient à réunifier Haïti après la mort du roi Christophe, puis à conquérir l’ensemble de l’île. Après la chute de Boyer, accusé de tyrannie, en 1843, la partie orientale fait sécession, donnant naissance à la République dominicaine.

Les décennies suivantes sont marquées par les difficultés économiques et financières, l’instabilité politique et les guerres civiles : Haïti est même dirigé par un empereur entre 1849 et 1859, avant de redevenir une république. Coups dÉtat et assassinats politiques se succèdent.

Entre 1915 et 1934, les États-Unis occupent le pays endetté et le soumettent à un étroit contrôle financier et militaire, malgré plusieurs rébellions. Une nouvelle constitution libérale est ratifiée par référendum en 1918.

En 1957, François Duvalier (1907-1971) prend le pouvoir : président à vie en 1964, « Papa Doc » instaure une dictature appuyée par une redoutable police politique, les « Tontons Macoutes ». Son fils Jean-Claude Duvalier (1951-2014), « Bébé Doc », lui succède en 1971, mais la révolte populaire et la pression américaine le contraignent à démissionner en 1986. Le bilan des Duvalier est désastreux : un État surendetté, des opposants massacrés ou exilés, un appauvrissement général.

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Les années qui suivent l’ère Duvalier restent difficiles, car les crises politiques se succèdent, entre phases démocratiques (élections de Jean-Bertrand Aristide à la présidence en 1990 puis en 2000), répression et coups de force militaire, violences et insurrections (chute d’Aristide en 2004), interventions internationales (sous l’égide de l’ONU en 2004).

Après le terrible séisme de 2010, la stabilisation politique et institutionnelle reste encore à venir, comme en témoigne l’assassinat en 2021 du président Jovenel Moïse (1968-2021).

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au XVIIIème siècle

Haïti au XVIIIe siècle : richesse et esclavage dans une colonie française

Wimpffen, Alexandre-Stanislas de Karthala, 1993

En 1789, le baron de Wimpffen visite Saint-Domingue, joyau de la colonisation européenne et de la couronne de France. Epris de philosophie, le voyageur découvre tout ce qui peut heurter un esprit des Lumières : le triomphe de l'esprit de conquête, l'esclavage alimenté par la traite négrière et le culte de l'argent

Aspects de Saint-Domingue pendant la Guerre de Sept Ans

d’après les papiers Foache

Begouën Demeaux, Maurice

Le Havre : Ancienne impr. M. Etaix, 1967

Cahiers de doléances de la colonie de Saint-Domingue pour les États généraux de 1789

E. Leroux, 1933

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L'insurrection des esclaves de Saint-Domingue : 22-23 août 1791 : actes de la table ronde internationale de Port-au-Prince, 8 au 10 décembre 1997

Éd. Karthala, 2000

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L'insurrection réussie de la nuit du 22 au 23 août 1791 des esclaves à SaintDomingue est un événement inouï, sans précédent dans l'histoire universelle. Les textes rassemblés constituent une contribution à la recherche sur le sens et la portée de l'événement qui se situe à la genèse de la nation haïtienne.

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à la séance du 1er décembre 1791

Brissot de Warville, Jacques-Pierre

À Paris : de l'Imprimerie nationale, 1791

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Discours de J. P. Brissot, député, sur les causes des troubles de Saint-Domingue, prononcé

Haïti : première république noire

Haïti,

première république noire

la direction de Marcel Dorigny Société Française d’Outremer, 2003

Sous

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L'histoire d'Haïti de la fin du XVIIIe à la fin du XIXe siècle. Étudie l'origine de la République d'Haïti, proclamée le 1er janvier 1804 après la victoire des armées noires contre les troupes françaises envoyées par Bonaparte. Analyse les composantes sociales et anthropologiques du nouvel État et sa difficile insertion dans les relations internationales.

Lettres à la France, 1794-1798 : idées pour la libération du peuple noir d'Haïti

Toussaint Louverture

Bruyères-le-Châtel : Nouvelle cité, 2011

Correspondance de T. Louverture adressée au gouverneur français Laveaux au cours de la période 1794-1798. Le cheminement de la révolution haïtienne a favorisé l'établissement d'un rapport de confiance et d'estime entre les deux hommes. Cet échange traduit l'effort de faire se rencontrer deux cultures et deux mondes. L'appareil critique examine l'héritage du chef des esclaves.

Mémoires : écrits par lui-même, pouvant servir à l'histoire de sa vie, suivi de Journal du général Caffarelli

Toussaint Louverture

Mercure de France, 2016

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Publiés en 1853, ces mémoires furent rédigés au fort de Joux où Toussaint Louverture, chef de la révolution haïtienne, était détenu. Il y retrace les événements qui ont eu lieu à partir du débarquement de l'expédition française. Le journal du général Caffarelli, missionné par Napoléon pour l'interroger et le surveiller, complète ses mémoires.

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Jean-Jacques Dessalines : itinéraire d'un révolutionnaire Dupont, Berthony

L’Harmattan, 2006

Jean-Jacques Dessalines (1758-1806), lieutenant de Toussaint Louverture, fut un des dirigeants de la révolte anti-esclavagiste et anti-colonialiste des années 1802-1804 à Haïti. C'est lui qui proclama l'indépendance d'Haïti. Devenu empereur sous le nom de Jacques Ier, il sera assassiné en 1806 par ses collaborateurs.

1801, la première Constitution de Haïti

Haïti Paris : Éd. de l'Amandier, 2013

Votée par l'Assemblée centrale de Port-au-Prince et promulguée le 8 juillet 1801, cette constitution déclarait Toussaint-Louverture gouverneur général à vie, lui donnait la faculté de choisir son successeur. Elle ne laissait à la France qu'un droit de suzeraineté ou de protectorat.

Etude sur les Institutions haïtiennes. Tome premier

Justin, Joseph

Chalamel, 1894

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État détaillé des liquidations opérées à l'époque du 1er janvier 1828, par la Commission chargée de répartir l'indemnité attribuée aux anciens colons de Saint-Domingue, en exécution de la loi du 30 avril 1826 et conformément aux dispositions de l'ordonnance du 9 mai suivant France.. Ministère des finances

Paris : Imprimerie royale, 1828

Haïti-France, les chaînes de la dette : le rapport Mackau (1825) Mackau, Ange-René-Armand de Hémisphères éditions, DL 2021

En avril 1825, une ordonnance de Charles X reconnaît l'indépendance de la colonie de Saint-Domingue contre le paiement d'une somme de 150 millions de francs-or par la République d'Haïti. Chargé de remettre ce document au président d'Haïti, le baron de Mackau rédige un rapport à son retour de mission, publié dans son intégralité et accompagné d'un appareil critique.

Quelques éclaircissements sur les troubles

survenus

dans le département du sud de Saint-Domingues

A. Rigaud

Mélanges politiques, 1796

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Haïti : de la colonisation à nos jours

Haïti, images d’une colonisation (1492-1804)

Lescot, Elie Jr.

Orphie Editions, 2004

Carte d’Haïti tirée de : Les Constitutions d'Haïti (1801-1885).

Avec le portrait de l'auteur et une carte d'Haïti

Janvier, Louis-Joseph

Maupon et Flammarion, 1886

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Haïti et les États-Unis : 19151934 : histoire d'une occupation

Blancpain, François

L'Harmattan, 1999

112 ans après avoir proclamé son Indépendance, la République d'Haïti fut soudain occupée par l'armée des Etats-Unis, en juillet 1915. L'occupation dura 19 ans. Comment en est-on arrivé là ? Que venaient faire les Américains racistes dans un pays pauvre et peuplé de descendants d'esclaves africains? Comment furent-ils accueillis ? Quelles furent les conséquences pour le pays ?

De l'oubli à l'histoire : espace et identité caraïbes : Guadeloupe, Guyane, Haïti,

Lara, Oruno D.

Maisonneuve et Larose, 1998

Martinique

Trace les grandes étapes de l'histoire des Caraïbes depuis la période précolombienne jusqu'à nos jours à travers quatre grands chapitres : la traite, l'esclavage, les abolitions, les possessions françaises des Caraïbes. Met l'accent sur les moments décisifs de la constitution de l'identité des populations des Caraïbes et termine son analyse par leur évolution dans l'Union européenne.

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Résumés issus d’Electre

Mai 2023
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