Dh magazine 148 1 trimestre 2014

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Rubrique DH : logistique

Le bon produit, le bon service

Le processus logistique est un moyen et non une fin en soi DH MAGAZINE – Quelle est l’importance de la

sionnements, nous devons pouvoir peser dans les

fonction logistique au sein d’un CHU aujourd’hui ?

décisions pour être le garant de la bonne

Éric SANZALANE − En premier lieu, une importance

gestion des flux. Les difficultés viennent

numérique ! Au CHU, 420 agents travaillent sur la fonc-

quand les processus logistiques ne sont

tion logistique pure et 30 pour la fonction achat. Ensuite,

pas intégrés à la réflexion architecturale

une importance qualitative : les fonctions logistiques

ou à l’organisation du travail dans les

sont essentielles. On ne fait plus de médecine moderne

services de soin. Autre évolution pos-

sans un certain nombre de services et de produits à

sible : optimiser la traçabilité du produit tout au long de

disposition. Logistique et processus de prise en charge

la chaîne, de la prise de commande à la livraison sur la

sont donc étroitement imbriqués. On ne peut imaginer

plate-forme puis à celle dans le service, voire jusqu’au

qu’un élément biomédical ou qu’un éclairage de bloc

chevet du patient.

Entretien avec Éric Sanzalane, Directeur du Pôle Achats, Logistique, Biomédical du CHU de Grenoble

tombe en panne. L’activité support est complètement intégrée au processus de prise en charge.

Sans logistique donc, pas de soin ? Le cœur d’activité d’un hôpital est de prendre en charge les patients. Pour assurer cette prise en charge, il faut des moyens : matériels, ressources humaines et services. Le travail des fonctions supports est de faire en sorte qu’il y ait « le bon produit, le bon service, au bon endroit et au bon moment ». On pourrait envisager que la fonction logistique aille plus loin. Actuellement, au CHU, la livraison s’arrête à la porte du service. Aller dans la réserve pour que les services n’aient plus à se préoccuper de leur approvisionnement, consomment moins de temps à des activités administratives ou logistiques et ainsi rendre du temps au soignant, voilà un futur objectif.

Peut-on parler de processus industriel à l’hôpital ?

Logistique et processus de prise en charge sont donc étroitement imbriqués. On ne peut imaginer qu’un élément biomédical ou qu’un éclairage de bloc tombe en panne. Quel est l’intérêt d’un pôle logistique / achat ? Lorsque j’envisage un achat, je peux prendre en compte tous les coûts : ceux de l’investissement, de la livraison, du stockage, de la maintenance... L’arbitrage s’en trouve donc facilité. Pour les usagers, il est plus simple d’avoir un interlocuteur unique et un « guichet unique ». La fonction « achat » a beaucoup évolué : aujourd’hui, notre problématique est de fixer les critères d’achat pour choisir les offres qui vont répondre aux besoins des usagers, pas seulement en se basant sur le prix le plus bas.

n

Pour la cuisine, la gestion de la plateforme logistique © Fotolia

ou la blanchisserie : oui ! En termes de processus et d’organisation, nous n’avons rien à envier à une entreprise privée. En revanche, les failles surviennent à partir du moment où les produits approchent du service de soin. Les contraintes architecturales des anciens bâtiments pèsent souvent sur les circuits logistiques et sur le processus industriel. Tout au contraire, à l’hôpital Pompidou, des couloirs dédiés à la logistique ont été mis en place. Vous trouvez des circulations pour les patients et les soignants et d’autres pour les circuits logistiques.

Il y a donc encore des axes d’amélioration possibles ? Une réflexion autour de la place du processus logistique dans le processus de prise en charge du patient doit être menée en commun. Face à la complexité des approvi-

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