IMMEUBLES RéSIDENTIELS ET DE
RAPPORT
Après la crise boursière de 1929, la pierre devient une valeur refuge et l’édification des immeubles privés s’intensifie durant la décennie 1930-1940. Ces bâtiments sont construits dans les « dents creuses » des quartiers anciens ou le long des voies nouvelles comme le boulevard Clemenceau. Ils sont de taille plus réduite que les HBM et comportent généralement deux appartements par niveau. Ils disposent souvent de halls d’entrée très soignés (porte d’entrée vitrée garnie d’une ferronnerie ouvragée, granito ou carrelage coloré au sol, jardinières maçonnées…) et de quelques garages individuels qui témoignent de l’essor de la voiture particulière.

Immeuble, 1935
Architecte : Henri Daigue
Le Havre, 26 rue Champlain
Comme le boulevard Clemenceau
ouvert en 1931, la rue Champlain présente plusieurs réalisations Art déco significatives. Ainsi, au numéro 26, se dresse un immeuble en brique rouge dont la partie centrale, encadrée de deux pilastres monumentaux, est rythmée de balcons en béton blanc. Le motif du cercle ponctue la façade ainsi que les ferronneries de la porte et des garde-corps.

Immeuble, 1934
Situé à Graville, cet immeuble abritait à l’origine quinze appartements de taille réduite et sans salle de bains, destinés vraisemblablement à de jeunes travailleurs célibataires. L’entrée, surmontée d’une marquise, est prolongée verticalement par un ensemble en brique rouge scandé par des pilastres en béton peints en bleu.

Immeuble, 1939
Architecte : Henri Daigue
Le Havre, 18 place de la Liberté
Cet immeuble est une exception dans le quartier pavillonnaire de Sainte-Cécile.
À l’angle de deux artères, il domine la place de la Liberté et comprend au rez-de-chaussée plusieurs commerces dont une pharmacie qui appartenait au père d’Armand Salacrou.
Construit en béton, il présente deux pans coupés dont l’un est davantage valorisé par un parement de briques claires, des balcons et un large entablement.

Immeuble, 1933
Le Havre, 57 rue Cochet
En limite de Sanvic, dominant la ville et la baie de la Seine, cet immeuble réunit tous les standards de l’Art déco (brique et béton, fronton travaillé, ferronneries en corbeille). Pour rompre l’aspect massif, le sommet de l’édifice est décoré d’une dentelle en béton et les fenêtres des extrémités sont traitées comme un ensemble vertical.

Immeuble, 1936
Architecte : Henri Daigue
Le Havre, 40 rue Gabriel Péri
Ce bâtiment fait partie d’un ensemble de sept immeubles, réparti en deux blocs situés rue Gabriel Péri et rue D’Après-Mannevillette.
Ils sont construits à la place de l’hôtel des émigrants, édifié en 1910 par la Compagnie générale transatlantique et fermé en 1936. Toutes différentes, les façades enduites des sept immeubles partagent un vocabulaire Art déco qui s’exprime dans la verticalisation marquée des élévations, l’association de frontons et de toits-terrasses et des ferronneries travaillées. Les promoteurs parisiens associés avec Henri Daigue sur ce projet sont aussi à l’initiative du lotissement de Fleurville à Harfleur où l’architecte intervient.

Immeuble, 1933
Architecte : René-Edouard Vallin
Le Havre, 9 rue Gustave Flaubert
Simplement animé par l’emploi de briques colorées (rouges au rez-de-chaussée, blanches aux autres niveaux), la saillie des deux avant-corps, le débord d’une longue marquise en béton au-dessus de l’entrée et d’un fort entablement, la façade de cet immeuble présente une version épurée de l’Art déco.