HABITER LE LOGEMENT COLLECTIF

Immeubles de Tourneville, 1931 – 1935
Architectes : René Le Bœuffle, René Vallin, Alexandre Franche et Gaston Lelaumier
Le Havre, rue Louis Blanc et rue de la Cavée Verte À l’initiative du maire Léon Meyer, le premier « grand ensemble » du Havre est construit de 1931 à 1935. Composé de quatre blocs de six étages, il compte 444 appartements. Bien que chaque bloc soit dessiné par un architecte différent qui apporte quelques variations dans la composition et les décors, ces immeubles partagent une échelle monumentale, des masses géométrisées et des toits-terrasses qui leur confèrent une certaine modernité.
L’Art déco n’est pas réservé aux maisons individuelles, il s’empare également des programmes d’habitat collectif qui se multiplient dans l’entre-deux-guerres pour répondre à la crise du logement des classes moyennes et populaires.
Ces nouveaux immeubles sont l’occasion d’améliorer les conditions de vie du plus grand nombre en proposant des habitations lumineuses, bien aérées, dotées de salles de bains et de toilettes séparées. L’emploi de la brique, matériau produit industriellement et localement, domine sur le béton, réservé aux structures et au décor.
HABITATIONS à BON MARCHÉ (HBM)
Depuis la fin du 19e siècle, plusieurs lois en faveur de l’habitat social et de son financement privé ont été votées, certaines sous l’impulsion du député havrais Jules Siegfried. En 1912, la loi Bonnevay complète le dispositif en permettant aux communes de financer, à travers des offices publics, la construction d’Habitations à Bon Marché (HBM). Retardé par la guerre, l’impact de la loi se fait sentir dès la paix revenue. Alors que la tuberculose cause encore de nombreux décès au Havre, ces programmes sont une solution pour améliorer significativement la qualité et le confort de l’habitat ouvrier.

Immeubles, 1932
Architecte : Henri Pacon


Immeubles de Tourneville, 1931 – 1935
Architectes : René Le Bœuffle, René Vallin, Alexandre Franche et Gaston Lelaumier
Le Havre, rue Louis Blanc et rue de la Cavée Verte
Au sud, les façades arrières forment des redents destinés à apporter le maximum de lumière dans les logements. Les motifs géométriques en béton moulé qui ornent les frises en partie haute sont différents sur chaque bloc.
Le Havre, boulevard Winston Churchill
Ces immeubles à redents sont construits par le même architecte et à la même époque que la gare pour l’Office Public d’HBM du département de la SeineInférieure. Orientés au sud, sous un toit-terrasse, ils sont distribués en huit blocs de six étages. Certains des 143 logements étaient réservés aux cheminots. Avec comme seul décor les claires-voies des balcons, ces HBM apparaissent d’une modernité plus radicale que ceux de Tourneville.
