COMMéMORER
À la différence de Reims, Lille ou Amiens, Le Havre et son agglomération ont été épargnés par les destructions de la première guerre mondiale. Néanmoins, le bilan humain est lourd : plus de 6 000 victimes militaires, de nombreux blessés, veuves et orphelins.
Comme dans le reste de la société française, le traumatisme est profond et le besoin de commémorer « la Der des ders » est impérieux. Les monuments du souvenir se multiplient et la sculpture Art déco, caractérisée par sa monumentalité et sa sobriété, convient bien à ces œuvres commémoratives qui prennent parfois une dimension urbaine.

Le monument aux morts du
et des
est le résultat d’un
est
onéreux

La place Gambetta avant la seconde guerre mondiale Le Havre, actuelle place du Général de Gaulle (remaniée) Archives municipales du Havre, 31Fi1728
En vue de valoriser le monument aux morts, la place Gambetta est réaménagée en 1924 par l’architecte Charles Plumet qui se charge, l’année suivante, de mettre en scène l’Exposition des arts décoratifs à Paris. L’ensemble est conçu comme un nouvel espace urbain au cœur du centre-ville.

Buste de l’aviateur Guérin, 1925
Sculpteur : Albert Bartholomé
Le Havre, jardins de l’hôtel de ville
par le sculpteur
qui travaille aussi aux décors des paquebots de la Compagnie générale transatlantique.
Dominés par la figure de la République victorieuse, les trois groupes de figures allégoriques illustrent les vertus guerrières (face nord), la douleur et le deuil (face est), le retour de la prospérité économique et les espoirs de l’après-guerre (face sud). Il a été inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 2022.
Monument aux morts, 1923
Sculpteur : Alphonse Saladin
Sainte-Adresse, place Masquelier
Comme au Havre, la commune de Sainte-Adresse ne choisit pas un monument sur catalogue. Elle commande une réalisation originale à Alphonse Saladin. Il livre une composition pyramidale, typique de l’Art déco, dominée par la figure hiératique du soldat qui s’élève vers le ciel.

L’œuvre honore la mémoire du Havrais Gabriel Guérin, un des aviateurs les plus titrés de la Grande Guerre. Elle a été réalisée par Albert Bartholomé, artiste très réputé de l’époque, qui propose une image solennelle du héros paré de nombreuses décorations militaires.

Monument à Albert 1er, 1938
Sculpteur : Robert Busnel
Sainte-Adresse, place Clemenceau
La commune de Sainte-Adresse, qui a la particularité d’avoir accueilli le gouvernement belge en exil entre 1914 et 1918, entretient le souvenir de la présence belge. Au décès du roi Albert 1er en 1934, une souscription nationale finance l’œuvre du sculpteur normand Robert Busnel. Il conçoit une esplanade végétalisée comprenant une imposante statue du souverain et, à l’arrière-plan, deux bas-reliefs, représentant les combattants et les réfugiés belges.