SE DIVERTIR
Après cinq années de guerre, de privations et de drames, la population aspire à profiter des plaisirs de la vie. L’entre-deux-guerres est marqué par l’émergence de la civilisation des loisirs et une puissante effervescence artistique. Le cinéma, qui devient parlant en 1929, connaît un essor considérable. Désormais très populaire, ce divertissement entraîne la construction de nombreuses salles. Au Havre et dans l’agglomération, plus d’une dizaine de cinémas sont bâtis durant cette période et tous les quartiers sont équipés. Sur les façades, l’Art déco domine.



L’Olympia, inauguré en 1935 Montivilliers, 34 rue du Pont-Callouard
Ce grand cinéma, pourvu à sa création de 1 130 sièges, a été commandé par Berthe Chometon à l’architecte Henri Daigue, ami de la famille. Lors de son inauguration en 1934, il est salué par la presse comme un « bijou de cinéma », « le plus moderne de la région ». Seul cinéma havrais à ne pas avoir été transformé en commerce, il a conservé sa façade monumentale en béton dont la récente restauration valorise l’architecture
Art déco. Les volumes blancs aux lignes géométriques marquées contrastent avec les couleurs des vitraux, des mosaïques et de l’enseigne.


Sur un terrain donné à la ville de Montivilliers par la famille de négociants Gaudibert, propriétaire du château des Ardennes et mécène de Claude Monet, est construite une salle de spectacle qui est, durant l’entre-deux-guerres, transformée en cinéma. Elle est pour l’occasion dotée d’une façade Art déco.

Pour ce cinéma détruit en 1944, l’architecte Henri Daigue conçoit une longue façade en béton qui vient s’accoler au pignon en brique de la salle de 700 places. Il signale l’entrée par une large marquise et une haute verrière, signée du célèbre verrier havrais Kaiser. Un bandeau sans doute coloré et des frises géométriques complètent le décor.