IPS - 50 ans de développement industriel en Afrique de l'Ouest

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IPS (WA) : 50 ans de développement industriel en Afrique de l’Ouest 100

Une fois coupées, les cannes sont acheminées par camion dans la cour à cannes, un vaste espace qui s’étend devant l’usine. Au centre de la cour, s’élève la guérite du pupitreur : il supervise le processus de transformation des cannes et donne la cadence à l’usine. Tout au long du trajet qui les conduit jusqu’à l’usine, les cannes sont lavées à grande eau, puis successivement déchiquetées par trois machines : le coupe-canne tronçonneur, l’ébaucheur et le finisseur, chaque étape réduisant la canne en morceaux plus petits. Les cannes ainsi hachées sont alors prêtes pour l’opération d’extraction du jus, le «broyage», réalisé par une série de 6 moulins. À la sortie des six moulins, apparaît un résidu fibreux de la canne qu’on appelle la bagasse. Elle sera utilisée comme combustible, rendant le site auto-suffisant pour sa consommation d’énergie. De son côté, le jus extrait est récupéré pour être transformé en sucre. Les étapes sont complexes et précises. Le jus est débarrassé de ses impuretés en le réchauffant et en le mélangeant à de la chaux, puis introduit dans deux grands décanteurs où un produit floculant injecté permet d’agripper les dernières impuretés. À ce stade, on obtient le jus clair. Ce dernier est à nouveau chauffé pour en éliminer l’eau par évaporation. Cette opération

L’agro-industrie

se fait en série dans quatre appareils. À son terme, un jus concentré, le sirop vierge, est obtenu. A ce stade commence la dernière étape de ce processus complexe: la cristallisation. Le sirop chauffé forme des cristaux qui grossissent tout au long d’une série de trois cycles de cristallisation. Le sirop restant après les trois cycles est appelé la mélasse. On peut l’utiliser pour faire de l’alcool. Les cristaux de sucre granulé de canne poursuivent quant à eux leur chemin jusqu’à l’atelier de finition. Ils y sont soit mis en sachets de sucre granulé de 50 kilos soit moulés en carreaux (agglomèrerie) et conditionnés en boîtes d’un kilo. Pour couronner la fin du processus d’empaquetage, une machine joliment appelée la coiffeuse intervient. Elle sert à mettre le couvercle cartonné sur la boite de sucre en morceaux d’un kilo et la déclare, d’un coup de chapeau, prête à la consommation. L’usine de la SN SOSUCO a une capacité de traitement de près de 350 000 tonnes de cannes à sucre par an, lesquelles donnent quelques 35 000 tonnes de sucre granulé. Le sucre de la SN SOSUCO est destiné principalement à la consommation nationale du Burkina Faso.


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