Impact Medias Valais Rue de l’Industrie 13 1950 Sion 027 329 77 11 valais@impactmedias.ch
MARKETING ET COMMUNICATION Mélina Deville
Laura Colin
STRATÉGIE DIGITALE ET RÉSEAUX
SOCIAUX Audrey Afsary et Noëlle Desjeux
SITE INTERNET Marvin Baumgartner
IMPRESSION
Centre d’impression romand (CIR)
Route du Triboulet 12
1870 Monthey
DIFFUSION
« La Côte » : 88 000 exemplaires
« ArcInfo » : 108 000 exemplaires
« Le Nouvelliste » : 34 000 exemplaires
Le mot de la rédaction
2050
c’est presque demain. Et il est plus que temps d’accélérer la transition qui façonnera notre avenir. Parviendrons-nous à réduire notre dépendance aux énergies fossiles ? La production d’énergie renouvelable sera-t-elle suffisante ? Serons-nous capables de freiner l’augmentation de notre consommation d’énergie ? Comment tendre peu à peu vers un modèle de société plus durable ? Quelles sont les solutions technologiques qui nous y aideront ?
Autant de questions que nous allons aborder dans les pages de go2050. Consacré à l’actualité du développement durable, ce nouveau magazine trimestriel est distribué gratuitement dans vos quotidiens régionaux La Côte, ArcInfo et Le Nouvelliste. Son ambition ? Informer toutes celles et tous ceux qui souhaitent comprendre les enjeux pavant le chemin vers 2050, notamment à travers des dossiers thématiques et des interviews d’experts. go2050 relaie aussi des innovations, des initiatives concrètes, des retours d’expérience ou encore des conseils pratiques afin de convier chacune et chacun d’entre nous à participer, à sa mesure, à cette transition.
Pour ce premier numéro, nous avons consacré notre dossier à Swissgrid, la société nationale qui assure le transport à très haute tension de l’électricité, une ressource stratégique sous haute surveillance. Premier invité de notre rubrique « La rencontre », Nicolas Tétreault, directeur exécutif du Centre pour l’impact et l’action climatique, confirme quant à lui qu’il faut passer à la vitesse supérieure face au changement climatique. Dans cette édition, nous traitons aussi de rénovations, de bornes de recharge, de déchets plastiques, et même de psychologie.
Bienvenue dans go2050 ! o
Demande record de subventions
Élodie Maître-Arnaud Rédactrice en chef
En 2022, le Programme Bâtiments de la Confédération et des cantons a versé quelque 425 millions de francs de subventions (18% de plus qu’en 2021). Ce montant est le plus élevé depuis la création du programme en 2010. Pour rappel, il vise à réduire de façon significative la consommation d’énergie et les émissions de CO2 du parc immobilier suisse, en encourageant financièrement les travaux de rénovation énergétique. Il est financé par des fonds issus de la taxe sur le CO2 et par des subventions cantonales. Les mesures encouragées en 2022 doivent permettre d’économiser 8,8 milliards de kWh et 2,5 millions de tonnes de CO2 sur la durée de vie ldes bâtiments concernés. L’an dernier, le Programme Bâtiments a également permis la création de 2600 emplois (équivalents plein temps) et environ 120 millions de francs de valeur ajoutée dans notre pays. o
Du neuf avec du vieux
Comment préserver le patrimoine bâti et profiter de sa pérennité pour contribuer aux objectifs actuels de durabilité et de neutralité carbone ?
La question était au cœur des Journées européennes du patrimoine 2023, pensées autour du thème « réemploi et recyclage ». Ou comment réutiliser plutôt que démolir, réaffecter plutôt qu’abandonner. Les organisateurs l’ont rappelé : faire du neuf avec du vieux n’est pas nouveau. Mais si de nombreux vestiges de bâtiments ont en effet déjà connu plusieurs cycles de vie, le réemploi s’inscrit aujourd’hui davantage dans une démarche de préservation des ressources. Partie intégrante de l’économie circulaire, le réemploi redéfinit ainsi la notion de matières premières dans le domaine de la construction : il ne s’agit plus uniquement de les puiser dans le sol ou
Vous reprendrez bien un p’tit verre de brouillard !
de les importer du bout du monde, mais de les récupérer ici, dans les bâtiments existants. Ce qui revient aussi à considérer ces matériaux comme des ressources à valoriser et non plus comme des déchets à évacuer. En Suisse, quelque 17 millions de tonnes de déchets proviennent chaque année des transformations et démolitions du parc immobilier, selon une étude réalisée en 2020 sur mandat de l’Office fédéral de l’environnement. Les deux tiers environ sont recyclés, tandis que le reste est mis en décharge. Leur réemploi permettrait évidemment de réduire la quantité de déchets, mais aussi d’économiser une grande quantité d’énergie grise. o
Tendre des filets pour récupérer des gouttelettes, tout en éliminant les polluants. C’est ce à quoi sont parvenus des chercheurs de l’EPFZ. La méthode de traitement de l’eau fonctionne exclusivement au moyen d’énergie solaire. Grâce à ces travaux, dont les résultats ont été publiés dans la revue « Nature Sustainability », il est envisageable de récolter de l’eau potable dans les régions sèches mais brumeuses, où l’air est pollué. Cette technologie pourrait également per mettre de récupérer l’eau provenant des tours de refroidissement de centrales énergétiques. o
L’astuce
CarbonViz, vous connaissez ?
C’est une extension pour navigateur qui permet de mesurer l’impact de nos activités numériques sur notre consommation d’énergie et les rejets de CO2 associés. Conçue par l’Institut d’ingénierie des médias de la HEIG-VD, elle est ludique et facile à utiliser. En plus, elle est accessible à tous gratuitement, en quelques clics. o
Nouveau plan cantonal de gestion des déchets (PCGD)
Refuser, réduire, réutiliser, revaloriser et éliminer : les principes de l’économie circulaire sont au cœur des treize mesures édictées dans le PCGD 2023 du canton du Valais. Un document qui entend modifier en profondeur les pratiques de production et de consommation afin de limiter la génération de déchets. Rappelons qu’avec 700 kg par habitant et par an, la Suisse occupe la troisième place des pays européens produisant le plus de déchets. o
Plus d’infos sur www.vs.ch/fr/web/sen/pcgd
Oups !
Le monde ne suffit pas
Le mercredi 2 août a marqué le jour du dépassement 2023 pour l’humanité, c’est-à-dire la date à partir de laquelle nous consommons plus de ressources que la Terre n’est capable d’en fournir en une année. En Suisse, nous vivons même à crédit vis-à-vis de la planète depuis le 13 mai… o
Oubliez (aussi) les pailles en papier !
Vous pensiez sans doute bien faire en abandonnant les pailles en plastique pour des pailles en papier ou en bambou. Mauvaise nouvelle : elles polluent tout autant, et seraient même dangereuses pour notre santé. C’est ce que révèlent des chercheurs belges, dans une étude parue dans la revue « Food Additives and Contaminants ». La faute aux PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées) qu’elles contiennent. Également appelés « polluants éternels », ces produits chimiques peu dégradables s’accumulent dans l’environnement… et dans notre corps. La solution ? Se passer de pailles ou opter pour des modèles réutilisables en acier, exempts de PFAS selon l’étude. Parce qu’une chose est sûre : quel que soit le matériau, l’usage unique, ça n’est vraiment pas fantastique… o
Nos vieux habits contre le bruit
Recycler les vêtements en panneaux acoustiques design : voilà l’idée développée par des étudiants de la Team Academy de la HES-SO Valais-Wallis. « La réflexion est partie du constat qu’il y avait beaucoup trop de déchets textiles finissant incinérés ou dans des décharges à ciel ouvert à l’étranger. (…) Nous avons eu cette idée notamment grâce aux caractéristiques acoustiques naturelles présentes dans le textile », résume l’un des deux cofondateurs de la start-up TexUp. Collectés par l’entité Textura de la société coopérative Démarche, les textiles usagés sont broyés, mélangés avec un liant, puis compressés. Les panneaux modulables, entièrement conçus et fabriqués en Suisse, affichent un haut coefficient d’absorption. Un bel exemple d’upcycling pour donner une seconde vie aux déchets textiles. Et il y a de quoi faire en la matière ! Selon l’Office fédéral de l’environnement, leur quantité était de 107 000 tonnes en 2019 (soit 12,5 kg par habitant). Environ 36 000 tonnes sont réutilisées, 16 000 recyclées et quelque 55 000 incinérées. o
Sale temps pour les glaciers
Au cours de la dernière décennie, les glaciers de l’Himalaya ont fondu 65% plus vite que lors de la période de référence précédente. Un constat sans appel dressé par l’organisation intergouvernementale ICIMOD, qui estime en outre qu’ils pourraient perdre jusqu’à 80% de leur volume actuel d’ici à la fin de ce siècle. Et ce n’est pas mieux en Suisse : dans un post sur X (ex-Twitter), Matthias Huss, spécialiste helvétique du sujet, estime en effet que 2023 sera la deuxième plus mauvaise année de l’histoire pour nos glaciers. o
JLA PETITE CHRONIQUE
par Sylvie Ulmann
Un fusible contre les sirènes
e suis une bordélique repentie. Tous les six mois, je trie mes placards, me jurant de me cantonner désormais au strict nécessaire. Jusqu’à ce qu’un objet mignon, sublime, prétendument indispensable, en promo, voire tout ça à la fois, me susurre : « Achète-moi ! »
Quelques « bonnes affaires » plus tard (point commun : elles prennent toutes la poussière dans un coin), j’ai compris comment le désordre s’invitait chez moi. Difficile de faire la sourde oreille aux sirènes de la consommation. Faut-il que j’investisse dans un catamaran, histoire d’avoir un mât auquel, comme Ulysse, je m’enchaînerais pour résister à leur chant ? Ne sachant guère où garer l’engin, je me suis assise dans mon rocking-chair. Il m’a coûté un bras, mais je n’en regrette pas un centime – combien de fois une idée a émergé de son doux balancement…
Ça n’a pas manqué : un fusible. Voilà ce qu’il me faut. Il tient en une phrase : « Ai-je vraiment besoin de ce truc maintenant ? » Ces quelques mots me permettent de faire une pause, de revenir dans l’instant présent, dans la vraie vie. Ils me donnent un peu d’air. Dans 99% des cas, la réponse est : « Franchement, non ! » Je passe alors mon chemin, me félicitant d’avoir réalisé une substantielle économie en n’achetant pas ces douze boîtes de tomates pelées qui se seraient ajoutées aux huit issues de la promo précédente. Et si vous essayiez, pour voir ? » o
Saviezvous que…?
Il existe trois systèmes de recharge pour les véhicules en Suisse
La version lente (3,7 kW à 11 kW), celle que l’on installe généralement chez soi ; on la trouve aussi dans les parkings publics. Comptez cinq à quatorze heures pour une recharge complète, soit une nuit pour un « plein ». Si vous disposez d’une infrastructure de recharge intelligente, l’énergie disponible sera distribuée là où on en a besoin, par exemple aux appartements pendant le pic de consommation de 19 h, puis lorsque la demande retombe, la puissance ira à la recharge.
La version rapide (jusqu’à 50 kW) se trouve dans certains garages ou autres points d’intérêt public ou sur les autoroutes. Comptez environ une heure pour un plein complet.
La version ultra rapide (150 kW). Généralement situées sur les aires d’autoroute, ces bornes de recharge permettent de réaliser un plein en un quart d’heure. o
Le chiffre
102,2 millions
C’est la demande quotidienne de barils de pétrole qui devrait être atteinte en 2023. Un record absolu, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui a revu cet été ses prévisions de croissance mondiale à la hausse (2,2 millions de barils par jour de plus qu’en 2022). Cette croissance devrait ralentir de 1 million de barils par jour l’année prochaine. o
Ils veulent verdir les toits de Paris
Jolie aventure que celle de trois alumni de l’EPFL. Engagés en master au Massachusetts Institute of Technology (MIT), ils y développent ensemble Roofscapes. Désormais basée à Paris, leur start-up vise à rendre les centres-villes européens plus résilients face au dérèglement climatique, grâce à l’installation d’espaces verts et accessibles sur les toits en pente. « Dans une ville dense comme Paris, les toits représentent un tiers de la surface horizontale ! » expliquent les jeunes architectes. « C’est plus que tous les espaces verts combinés. » De quoi permettre, entre autres, le rafraîchissement passif de la ville en été, grâce à l’effet d’ombrage et à la capacité de transpiration des plantes. Un potentiel de rafraîchissement estimé au cas par cas dans les projets pilotes en cours, en fonction de plusieurs paramètres : emplacement de l’immeuble, type de toiture, ensoleillement, température extérieure et albédo, notamment. o
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Bienvenue Chez Vous
OIKEN
Un plan d’action pour activer l’efficience énergétique
Parce que l’énergie est au cœur des enjeux liés au développement durable, OIKEN accompagne les entreprises, les communes et les citoyens dans la mutation de notre société. À travers le programme Efficiences, elle propose des mesures concrètes et accessibles, pour un mode de vie plus responsable.
En Valais, les impulsions en faveur de la transition énergétique sont nombreuses. Outre le cadre fédéral et la Stratégie énergétique 2050, plusieurs démarches accélèrent les choses à l’échelle du canton. En témoigne la récente loi sur le climat et l’innovation, votée en juin. Pour les entreprises comme pour les particuliers, il est plus que temps de contribuer à diminuer la consommation d’énergie dans la région. « En tant que distributeur d’énergie, notre rôle a changé ; il s’est étoffé au fil des ans », indique Thierry Bernhard, responsable groupe conseils en énergie chez OIKEN. « Aujourd’hui, il s’agit d’accompagner les acteurs économiques, les communes et les citoyens à consommer mieux et moins, à travers des prestations de conseil et d’audit. Nous avons élaboré le programme Efficiences en ce sens. »
POUR LES GRANDS CONSOMMATEURS … Décliné en plusieurs volets destinés aux particuliers et aux entreprises selon leur consommation,
le programme Efficiences doit permettre à chacun de prendre part à la transition. Pour les sociétés grandes consommatrices – plus de 500 MWh d’électricité par an –, OIKEN promeut le levier fédéral des Conventions d’objectifs. Une démarche qui, en lien avec des spécialistes agréés, vise à établir une trajectoire d’économies d’énergie à atteindre en dix ans, et permet de prétendre aux remboursements du supplément réseau ou de la taxe sur le CO2
… LES PME …
Les PME consommant entre 100 et 500 MWh d’électricité par an sont quant à elles encouragées à réaliser un audit PEIK, développé et soutenu par SuisseEnergie (programme de l’Office fédéral de l’énergie), pour les aider à comprendre leurs dépenses énergétiques et à diminuer leurs coûts et leur impact environnemental, grâce à des mesures d’efficacité rentables. Les soutiens financiers de SuisseEnergie et de OIKEN peuvent couvrir jusqu’à 75% des coûts de l’audit. Les entreprises consommant moins de 100 MWh par an pourront
par ailleurs bientôt bénéficier d’une visite-conseil / conseil énergétique visant à diminuer leur consommation en adoptant de bonnes pratiques, notamment de sobriété énergétique. « Un levier que l’on sous-estime parfois, mais qui permet déjà de réaliser des économies conséquentes, avec un investissement moindre », souligne Thierry Bernhard.
… ET LES PARTICULIERS
Par l’intermédiaire des communes, le programme Efficiences entend aussi informer et sensibiliser les citoyens, grâce à des rencontres animées par des ingénieurs et des experts cantonaux sur les thématiques des économies d’énergie à la maison, de la mobilité et des rénovations. o
www.oiken.ch/effi ciences-entreprises
contenu partenaire
Réalisé pour OIKEN
Un audit PEIK pour identifier les potentiels d’économie
Établie à Sion, l’imprimerie industrielle Schmid consomme chaque année 400 000 kWh. Une consommation énergétique qui se traduit par une facture annuelle de 150 000 à 200 000 francs. Pour la faire baisser, l’imprimerie étudie déjà depuis plus de vingt ans ses potentiels d’économie.
« Parmi les démarches que nous avons identifiées, il est apparu qu’investir dans des machines de nouvelle génération, moins énergivores, constituait déjà un premier levier décisif », indique le directeur, Thierry Schmid. «Mais, avec une durée de vie d’environ vingt ans, ce type de machines ne se change pas souvent, ce qui limite rapidement les potentiels d’économies réalisables en continu. Dans nos réfl exions à propos de notre efficience énergétique, nous avons par ailleurs constaté qu’il nous manquait une vue d’ensemble. En somme, nous avions besoin de l’avis d’un expert externe neutre pour comprendre comment aller plus loin. »
Une expertise déjà fournie par OIKEN en matière d’analyse de la consommation et de conseil, et via la promotion des différents programmes proposés par SuisseEnergie. Parmi eux, l’audit PEIK, qui s’adresse aux entreprises consommant entre 100 et 500 MWh par an.
SCAN MINUTIEUX DE L’EXISTANT
« Nous avons réalisé cet audit avec un conseiller PEIK accrédité. Il nous a permis de comprendre précisément quels sont les points que nous pouvons encore améliorer, notamment concernant des postes de travail qui consommaient de l’énergie en dehors de nos heures de production. La démarche nous a aussi offert la possibilité de réaliser une planification financière à court, moyen et long terme en vue de la réalisation de projets et travaux potentiels. Un outil décisif, notamment pour présenter cela à notre conseil d’administration. »
Pris en charge conjointement par SuisseEnergie, OIKEN et l’imprimerie Schmid, cet audit PEIK est une porte d’entrée vers les autres programmes d’aide et de subvention proposés par la Confédération. Un deuxième volet facultatif, plus spécifique, qui se calque sur une stratégie et des objectifs de réduction précis à établir par l’entreprise. o
REMONTÉES MÉCANIQUES DE GRIMENTZ-ZINAL
Une Convention d’objectifs prometteurs
Dans le Val d’Anniviers, le fonctionnement du domaine skiable de Grimentz-Zinal nécessite quelque 7 millions de kWh par année. Une consommation qui comprend les remontées mécaniques, les systèmes d’enneigement artificiel et les infrastructures hôtelières et de restauration.
Par son profil énergétique, le domaine skiable entre dans la catégorie des grands consommateurs. Pour ces derniers, la Confédération a prévu un programme spécifique de Conventions d’objectifs. Promue par OIKEN auprès de ses clients, la démarche consiste à s’engager sur une période de dix ans pour investir dans des projets permettant d’améliorer son efficience énergétique. Pour le domaine de GrimentzZinal, ce programme est entré en vigueur en janvier 2022.
« La Convention fédérale d’objectifs nous permet, dans un premier temps, de comprendre en détail notre consommation d’énergie grâce aux données transmises par OIKEN et au suivi effectué par l’Agence de l’énergie pour l’économie (AEnEC) agréée par la Confédération », indique Thomas Melly, responsable administratif et financier des Remontées mécaniques de Grimentz-Zinal. « Notre objectif est clair : réduire notre consommation énergétique de 7,6% durant les dix prochaines années. Pour y parvenir, nous tablons sur des investissements dans différents domaines clés, liés autant à nos remontées mécaniques qu’à notre parc hôtelier. »
MESURES INCITATIVES
Concrètement, le domaine skiable de Grimentz-Zinal entend investir dans un système de pilotage automatique des remontées mécaniques. De quoi en améliorer l’efficience, par exemple en réduisant le rythme des installations téléportées lorsqu’elles sont peu, voire pas utilisées, notamment en cas de mauvais temps. Autre levier d’action, les canons à neige. Dans sa Convention d’objectifs, l’entreprise table sur un système de nouvelle génération, fonctionnant avec moins d’air comprimé, pour économiser de l’énergie. Enfin, l’un des autres volets principaux concerne les rénovations énergétiques des hôtels, restaurants et bâtiments de la station, en revoyant l’isolation et la régulation du chauffage. Le nouveau restaurant Espace Weisshorn, actuellement en construction à 2700 m d’altitude, est par ailleurs doté de panneaux photovoltaïques, ainsi que d’un système de récupération de chaleur sur les moteurs du téléphérique. Pour soutenir la réalisation de ces projets, la Confédération remboursera aux Remontées mécaniques de Grimentz-Zinal 60% de la redevance fédérale sur l’électricité, fi xée à 2,3 ct. / kWh, pour autant que les objectifs soient atteints. o
IMPRIMERIE SCHMID
Nicolas Tétreault
Directeur I CLIMACT
« Face au changement climatique, il faut passer à la vitesse supérieure »
Zéro émission nette. Voilà l’objectif à atteindre d’ici à 2050 afin de limiter le réchauffement planétaire à 2°C. Pourtant, nous devrions encore battre des records d’émissions de CO2 cette année. Pour Nicolas Tétreault, directeur exécutif de CLIMACT, il est plus que temps d’accélérer la transformation de nos sociétés.
Propos recueillis par ÉLODIE MAÎTRE-ARNAUD • Photographies PIERRE VOGEL
L’
été calendaire touche à peine à sa fin que les experts qualifient déjà cette saison comme étant la plus chaude jamais enregistrée. Dans le même temps, 2023 semble en passe de battre des records d’émissions de CO2 au niveau mondial (déjà près de 37 milliards de tonnes l’an dernier). Météo extrême, montée des eaux, menaces pour les populations et la biodiversité, les scientifiques ne cessent pourtant d’alerter sur les conséquences du réchauffement climatique, encourageant nos sociétés à agir afin de limiter les dégâts. Et les techno -
logies ne manquent pas pour bien faire. « Mais il faut surtout faire vite ! » martèle Nicolas Tétreault, directeur exécutif de CLIMACT, le centre pour l’impact et l’action climatique UNIL/EPFL. Rencontre avec cet expert en stratégie et planification climatique et en énergies renouvelables.
go2050 L’année 2050 est dans le viseur pour atteindre des objectifs climatiques ambitieux. Va-t-on y arriver ?
Nicolas Tétreault Afin de rester sur une trajectoire compatible avec les Accords de Paris (maximum 2°C de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle), c’est déjà à l’horizon 2030 qu’il nous faut diminuer de moitié nos émissions de gaz à effet de serre. Et nous devrons atteindre au moins 90% de réduction d’ici à 2050. On estime en effet
« La réalisation des objectifs dépend de choix politiques forts. »
que l’on parviendra alors à capter et séquestrer environ 10% du CO2 que nous émettrons ; de quoi limiter l’impact de certaines émissions qui seront très difficiles à éliminer, en lien notamment avec l’agriculture, l’incinération de déchets ou encore la fabrication de ciment. Inversement, d’autres émissions devraient baisser drastiquement, grâce aux mesures de remplacement des énergies fossiles par des énergies renouvelables décarbonées, la rénovation des bâtiments et l’électrification des transports et de la mobilité. Mais la réalisation de ces objectifs dépend de choix politiques forts et de l’engagement sans faille des acteurs de l’économie. Car si chacun ne fait pas le maximum, de manière concertée et dans la durée, il sera impossible de les atteindre.
Le focus politique porte sur le CO2, mais qu’en est-il des autres gaz à effet de serre ?
Le CO2 est le gaz que l’on émet le plus ; les quantités sont astronomiques. C’est aussi le plus emblématique, car ces émissions sont directement liées à notre consommation extraordinaire d’énergies fossiles. On parle d’ailleurs souvent en équivalent CO2 ; c’est devenu l’unité de mesure que tout le
Nicolas Tétreault est directeur exécutif de CLIMACT. Il est expert en stratégie et planification climatique et en énergies renouvelables.
« La sobriété est le levier le plus efficace : on n’a pas besoin de produire ce que l’on n’a pas besoin de consommer… »
monde comprend. Mais on doit, il est vrai, s’attaquer à l’ensemble des gaz à effet de serre. On s’intéresse ainsi beaucoup à la réduction des émissions de protoxyde d’azote et de méthane, dues notamment aux activités agricoles.
Vous insistez sur le rôle des milieux politiques et économiques. La science ne suffira-t-elle donc pas à sauver le climat ?
Le rôle de la science est de « mettre la table » en créant des scénarios et en informant. Elle favorise aussi l’émergence de solutions technologiques décarbonées, dont beaucoup sont aujourd’hui matures. En théorie, il est donc tout à fait possible d’atteindre les objectifs fixés par les Accords de Paris. Mais, en pratique, il faut que la société dans son ensemble fasse la place à tout cela. Et c’est là que les choses tardent. Voyez par exemple les oppositions systématiques à l’implantation d’éoliennes. Et puis la plupart des innovations ne sont pas compétitives au premier jour, et les acteurs de l’économie répugnent encore à prendre le risque d’investir dans des solutions qui ne sont pas immédiatement profitables. On doit aussi adapter les outils régulatoires aux nouvelles technologies, comme le fait la Loi sur le climat et l’innovation,
CLIMACT en bref
CLIMACT (Centre pour l’impact et l’action climatique) a été créé en 2021 par l’Université de Lausanne (UNIL) et l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) afin de joindre leurs forces sur le changement climatique, un sujet central pour ces deux institutions.
Avec un focus davantage sur les actions que sur la recherche fondamentale, CLIMACT fédère une communauté de chercheuses et chercheurs autour de nombreuses thématiques en lien avec le climat, la durabilité et la protection de la biodiversité, dans des domaines aussi variés que les sciences de base, l’ingénierie, mais aussi la médecine, la psychologie, l’informatique, le droit ou encore la finance.
À l’interface de la recherche et de la société, CLIMACT met aujourd’hui ses connaissances et son expertise au profit de trois publics cibles identifiés comme susceptibles d’accélérer la transformation le milieu politique, les professionnels des médias et les acteurs de l’industrie. o ➜ www.climact.ch
par exemple, en ouvrant la porte à la captation et la séquestration de CO2. Face au changement climatique, nous avons toutes et tous la responsabilité de passer à la vitesse supérieure.
Si les technologies propres permettent d’évoluer vers une société moins carbonée, elles nous donnent aussi bonne conscience, et nous avons alors tendance à augmenter notre consommation. Quid de cet effet rebond ?
Ce constat est juste. D’où l’intérêt de ne pas oublier non plus la sobriété, en particulier dans nos comportements individuels. Pour les chercheuses et chercheurs, il est par exemple important d’identifier quels sont nos besoins réels pour assurer notre bien-être avec le moins d’effets néfastes possible pour le climat, puis d’analyser comment renoncer au superflu, ce qui est très subjectif. Nos sociétés doivent dès à présent faire la place à la sobriété, et c’est aussi de la responsabilité de l’ensemble des acteurs économiques et politiques d’y contribuer. Toutes les études montrent en effet que c’est le levier le plus efficace : on n’a pas besoin de produire ce que l’on n’a pas besoin de consommer…
On touche là au sujet quasi tabou de la décroissance… Je n’utiliserais pas ce mot, afin de ne pas envoyer un mauvais message. La sobriété, c’est ce que la Confédération nous a demandé à toutes et tous l’hiver passé, lorsque l’on redoutait une pénurie d’électricité. Finalement, il semble que chacun a joué le jeu sans perte de confort. C’est vraiment de cela qu’on parle quand on évoque la sobriété : bien vivre à l’intérieur des limites planétaires, pour reprendre le titre d’un article de Julia Steinberger, notre ancienne codirectrice académique. Certains chercheurs travaillent également sur les façons d’augmenter l’acceptabilité de la sobriété. Et il suffit souvent de présenter les choses de façon positive pour changer de point de vue : se déplacer à vélo plutôt qu’en voiture, c’est aussi faire de l’exercice et être plus près de la nature ; réduire sa consommation de viande, c’est aussi être en meilleure santé ; moins voyager en avion, c’est aussi découvrir la Suisse. N’oublions pas que nous vivons dans l’un des plus beaux pays du monde !
Le monde, justement… Ne sous-estimonsnous pas l’impact des pays en développement sur le changement climatique ?
Il ne faut pas perdre de vue que les pays riches sont aussi ceux qui polluent le plus par habitant. D’ail-
« Le nouveau climatosceptique pense qu’il fera juste un peu
plus chaud. »
« Je regrette que les signaux d’alarme envoyés par la communauté scientifique ne soient pas toujours entendus. »
leurs, les pays en développement nous rappellent régulièrement que nos sociétés se sont développées et enrichies en brûlant des énergies fossiles. À travers l’Accord de Paris, la communauté mondiale s’est engagée à réduire ses émissions ; à nous donc de faire le premier pas et de partager avec eux nos solutions durables, afin de montrer que c’est possible. Je dirais même aux plus cyniques que l’exportation de nos cleantechs constitue un avantage pour nous dans l’économie verte de demain.
Y a-t-il un réel consensus scientifique autour du changement climatique ?
Et pourquoi encore autant de sceptiques ?
Le consensus est aujourd’hui très fort au sein de la communauté scientifique. De façon générale, on ne rencontre plus vraiment de sceptiques qui doutent des changements climatiques, même si certains cas isolés pourraient encore émettre des objections au fait que l’activité humaine en soit le levier le plus important. En revanche, on rencontre de plus en plus de personnes qui, tout en acceptant la réalité des changements, réfutent les scénarios scientifiques sur la sévérité de leurs conséquences. Le nouveau climato-sceptique pense ainsi qu’il fera juste un peu plus chaud. Mais cela va bien plus loin que cela : on parle d’événements climatiques extrêmes, de menaces pour les populations, d’effondrement de la biodiversité, etc. Or le déni conduit malheureusement à l’inaction : on y croit, mais on pense que les conséquences ne vont pas être si graves que cela et qu’on a le temps. Je regrette que les signaux d’alarme envoyés par la communauté scientifique ne soient pas toujours entendus.
D’où une orientation plus « solutions » de vos messages ?
À CLIMACT, nous ne souhaitons pas répliquer les sonnettes d’alarme, même si elles sont indispensables ; nous préférons en effet donner envie
à toutes et tous d’évoluer vers une société plus sobre et durable, notamment à travers des messages positifs de bien-être, de santé, d’égalité et d’inclusion. Et je le répète : pour aller dans cette direction, il faut la volonté politique forte d’adopter les solutions développées par la communauté scientifique. Le statu quo nous envoie directement dans le mur.
« Je suis très optimiste parce que je constate que les choses bougent vers le mieux. »
Peut-on encore être optimiste quand on est spécialiste du climat ?
Je le pense. En tout cas, moi, je le suis ! Et avec CLIMACT, nous sommes dans l’action pour contribuer à accélérer au maximum une transformation qui apparaît comme inévitable. Je demeure très optimiste parce que je constate aussi que les choses bougent vers le mieux : les énergies renouvelables sont en plein boum, on parle de plus en plus de sobriété, on s’attache davantage à la qualité de vie dans les villes, au respect de la biodiversité, etc. Je ne peux pas imaginer que nous pourrions reculer sur ces sujets. Cela me donne donc beaucoup d’espoir. o
Propriétaires : à vos marques, prêts, rénovez !
Il y a beaucoup à faire pour optimiser énergétiquement notre parc immobilier. L’inertie du monde de la construction, la résistance des propriétaires, les complexités administratives ou encore le manque de main-d’œuvre qualifiée freinent les ambitions. Il est temps toutefois d’y réfléchir sérieusement aujourd’hui, pour ne pas être perdant demain.
Texte JOËLLE LORETAN
Grâce à la construction d’une surélévation en bois et d’une annexe en béton, cette maison de années 1960 accueille désormais trois appartements au lieu d’un.
Est-ce encore utile de le répéter ?
Le taux de rénovation actuel du parc immobilier ne dépasse pas 1% par an en Suisse. À ce rythme, les réductions d’émissions dans le secteur du bâtiment prendront des décennies. De quoi rater nos objectifs 2050 de neutralité carbone. Car dans moins de 27 ans, le mazout et le gaz devront avoir quasiment disparu de nos conduites, alors même que près de 60% des bâtiments à usage d’habitation étaient chauffés aux énergies fossiles en 2021, selon l’Office fédéral de la statistique. L’ampleur de la tâche est immense.
« Il faut encore beaucoup d’efforts pour que les milieux de l’immobilier prennent pleinement conscience de la situation », constate Marc Muller, du bureau Impact Living. « De plus, la main-d’œuvre qualifiée pour assurer les travaux manque, la rénovation n’est pas enseignée dans les écoles d’architecture, les procédures administratives sont complexes et le cadre légal peine à suivre. » Ajoutez à cela des
Les chiffres
1 million
Le nombre de bâtiments – tous types d’affectation confondus – devant être assainis d’urgence dans notre pays (soit près d’un tiers)
23,9 %
La part des émissions de CO2 imputable aux bâtiments
44,4 %
La part de la consommation totale d’énergie imputable au parc immobilier
60 %
Le potentiel de réduction de la consommation d’énergie grâce à une meilleure isolation (enveloppe et fenêtres)
SOURCE WWW.SUISSEENERGIE.CH
retards dans les livraisons de certaines fournitures (environ six mois pour les onduleurs de panneaux solaires et jusqu’à une année pour les pompes à chaleur) et des propriétaires qui tardent à s’y mettre et vous obtiendrez un fossé abyssal entre les velléités pour 2050 et la réalité actuelle. Cela étant dit, si tous les propriétaires du pays se réveillaient demain, prêts à entamer leurs travaux de rénovation, il y a fort à parier que la cadence serait impossible à assumer, pour toutes les raisons évoquées précédemment. Mais entre le « beaucoup trop » et le « presque rien », il y a la voie du milieu.
PETIT À PETIT, LES PROPRIÉTAIRES
DOIVENT REFAIRE LEURS NIDS
Directeur associé de Lutz Architectes, l’un des bureaux suisses pionniers en matière de constructions écologiques, Fabrice Macherel affirme que la rénovation a un impact environnemental beaucoup plus faible qu’une nouvelle construction. « Il est tout à fait possible de transformer les bâtiments pour qu’ils répondent aux exigences actuelles de confort, d’efficience énergétique et de qualités spatiales », explique-t-il. « Même quand ils paraissent démodés, trop petits ou inconfortables, les métamorphoses peuvent être spectaculaires, au point qu’il est souvent difficile de deviner qu’il s’agit d’une rénovation. »
De nombreux propriétaires n’ont toutefois pas les moyens financiers d’envisager une rénovation énergétique complète de leur bien. La solution ? Y aller pas à pas ; chaque bâtiment étant unique, l’ordre de priorité des travaux à engager sera différent d’une construction à l’autre. « La première chose à faire est d’analyser le bâtiment et de définir un concept global de rénovation, par exemple
La transformation de cette maison des années 1960 a permis de réduire de 60 % sa consommation d’énergie, malgré une surface chauffée trois fois plus grande.
Grâce aux mesures de rénovation énergétique, cette maison transformée produit plus d’énergie que nécessaire pour son fonctionnement durant une année.
avec le CECB+ », relève l’architecte. Cet outil permet en effet de définir les travaux à faire par étapes, sans prétériter les interventions futures. « La priorité reste de diminuer la consommation d’énergie et, si possible, de remplacer le mazout ou le gaz par une énergie renouvelable », ajoute-til. Et d’en appeler à une politique qui mette vraiment à disposition les moyens pour atteindre les
objectifs 2050 dans les bâtiments. « Parce qu’à la vitesse où l’on va aujourd’hui, ça va être très difficile », conclut-il. o
PHOTOS VINCENT LEVRAT • CORINNE CUENDET / LUTZ ARCHITECTES
contenu partenaire
SETELEC
« Accompagner nos clients dans la transition »
Filiale du groupe Genedis, Setelec offre un large panel de prestations dans les domaines de l’électricité et de la technique du bâtiment. En lien avec la transition énergétique, l’entreprise a également diversifié ses activités, notamment avec l’installation de panneaux solaires. Explications de Stéphane Haefliger, son directeur.
go2050 Pouvez-vous présenter Setelec ?
Stéphane Haefliger Setelec est le fruit de la fusion de trois sociétés reprises par Genedis. Elle rassemble aujourd’hui 55 collaborateurs. Nous intervenons principalement en Valais central et en Bas-Valais. La proximité est notre force, et elle nous tient à cœur. Nos compétences historiques et notre cœur de métier sont l’électricité et la technique du bâtiment. Mais nous avons également pris le virage de la transition énergétique.
Quelles prestations en lien avec la transition énergétique proposez-vous à vos clients ?
Nous abordons avec eux la question de l’efficience énergétique de leurs installations et de leurs appa-
reils électriques. Nous leur proposons notamment des analyses de consommation afin de les aider à réaliser des économies d’énergie, sans perte de confort. Nous les guidons ainsi dans le choix de leurs appareils électroménagers, nous remplaçons les anciennes sources lumineuses par des LED et nous mettons en place des systèmes de domotique pour gérer la luminosité, les stores et le chauffage, afin d’optimiser la consommation énergétique et de renforcer le confort et la sécurité. Nous avons en outre fait évoluer notre offre de produits.
De quels produits s’agit-il ?
Nous proposons une gamme de bornes de recharge pour véhicules électriques. Nous en avons installé près de 200 chez nos clients au cours des douze derniers mois. Setelec contribue ainsi, à sa mesure, à l’électrification de la mobilité en Valais. Dernier développement en date, depuis février 2023, la pose de panneaux photovoltaïques. Produire sa propre énergie solaire est devenu très intéressant financièrement, tant pour les particuliers que pour les entreprises.
À qui votre offre photovoltaïque s’adresse-t-elle ?
Nous sommes ouverts à tous ceux qui ont besoin d’un accompagnement dans la transition énergétique : particuliers, entreprises et collectivités. Toutes les demandes sont analysées, quel que soit le type de bâtiment. Et nous sommes à même de proposer des solutions photovoltaïques dans quasiment n’importe quelle situation. Nos installations sont clés en main, en fonction des objectifs et du potentiel des toitures de nos clients. Setelec gère tous les aspects du mandat, qu’il s’agisse du conseil, de l’étude de faisabilité, de l’accompagnement pour l’obtention de subventions, de la pla-
nification des travaux, de la pose ou encore de la gestion, du stockage et du partage de l’énergie. Nous souhaitons en effet promouvoir au maximum l’autoconsommation, en lien avec nos autres prestations, notamment dans le domaine de l’électromobilité et de l’efficience énergétique.
Avez-vous dû former vos collaborateurs à ces nouveaux métiers ?
En réponse à la demande de photovoltaïque, nous avons constitué une nouvelle équipe en recrutant des spécialistes et en formant plusieurs collaborateurs internes. La formation continue est très importante pour Setelec. Le métier d’électricien évolue et offre de nombreuses perspectives. Il faut s’y préparer. Actuellement, nous formons aussi douze apprentis.
Le photovoltaïque est un secteur très concurrentiel. Comment Setelec fait-elle la différence ?
Nous disposons de toute la chaîne de valeur en interne ; nous travaillons donc sans sous-traitance, uniquement avec nos propres équipes. Et puis je pense que la concurrence est une bonne chose : cela permet d’accélérer la transition énergétique et d’atteindre les objectifs fixés par le Conseil fédéral. o
Réalisé pour Setelec
STÉPHANE HAEFLIGER directeur de Setelec
AIDES ET SUBVENTIONS
À quoi ai-je droit ?
DÉDUCTIONS FISCALES
Les dépenses consacrées à la rénovation des bâtiments sont déductibles de l’impôt sur le revenu. Les dispositions en la matière sont gérées par les législations cantonales. À noter que les investissements maintenant la valeur du bien peuvent être déduits des impôts, mais pas les investissements augmentant sa valeur, la qualification étant du ressort de chaque canton.
PROGRAMMES DE SOUTIEN ET SUBVENTIONS
Le Programme Bâtiments
C’est l’un des principaux outils de la Confédération à disposition des propriétaires et des institutions qui souhaitent rénover énergétiquement leurs biens immobiliers. À savoir que chaque canton dispose d’une marge de manœuvre, certains n’encourageant pas tout l’éventail des mesures du programme, d’autres le soutenant via des projets et des mesures supplémentaires.
Francs énergie
Ce portail liste toutes les offres d’encouragement de la Confédération, des cantons, des communes et des fournisseurs régionaux d’énergie. En quelques clics, elle simplifie la recherche de soutien financier.
Pronovo
Les panneaux photovoltaïques ne font pas partie du Programme Bâtiments, même si leur installation est encouragée par les cantons. L’aide financière se fait via Pronovo et/ou le distributeur local d’électricité, et parfois par les communes.
Vous obtiendrez des compléments d’information utiles sur les diverses subventions en consultant le site des Services cantonaux de l’énergie et de l’environnement en scannant le code QR ci-contre. o
Rénover, oui, mais comment ?
Voici quelques bonnes idées à garder à l’esprit pour tout propriétaire qui souhaite procéder à des travaux de rénovation énergétique.
AGIR DÈS MAINTENANT
S’il n’y a qu’une seule bonne idée à retenir, c’est d’y aller ! Car la situation ne va pas forcément s’améliorer, prévient Marc Muller. « L’inflation déjà en marche risque de contrarier les projets des propriétaires qui auront tardé. Cela dit, nous menons de superbes projets avec des propriétaires qui ont compris qu’attendre, c’est faire les choses sous contrainte demain et que, stratégiquement, il est préférable de prendre les ressources disponibles aujourd’hui et de foncer. »
S’ADRESSER À UN EXPERT
Adressez-vous à un expert en rénovation plutôt que directement à un artisan, conseille Fabrice Macherel, du bureau Lutz Architectes. « L’artisan n’a pas la vue d’ensemble du bâtiment et restera concentré sur son domaine d’expertise. L’expert va analyser l’ensemble du bâtiment (état du chauffage, des façades et de la toiture) pour proposer un concept de rénovation global. »
PENSER ÉCONOMIES
À LONG TERME
Rénover de manière écologique aujourd’hui, c’est réaliser des économies demain. Le calcul de rentabilité du Programme Bâtiments montre qu’il est rentable d’investir dans l’efficacité énergétique d’un bien immobilier. Et si l’investissement initial est plus élevé pour une rénovation énergétique de l’enveloppe que pour une rénovation superficielle sans amélioration de l’efficacité énergétique, les coûts d’énergie et d’exploitation
baissent cependant durablement dans le premier cas. La preuve avec « La maison qui produit du fric », un chalet de 1984 rénové de manière écologique par le bureau Impact Living (voir code QR en pied de page). Ce bien est désormais quasi autarcique et consomme dix fois moins d’énergie, alors même qu’il est occupé par cinq personnes, contre deux auparavant (grâce à une augmentation de la surface habitable de 60%).
ADAPTER SON LOGEMENT POUR FINANCER SES RÉNOVATIONS
Pensez à densifier votre bien existant ou à séparer votre villa en deux appartements. Les espaces ainsi créés pourront être loués et vous permettront de financer une partie de vos rénovations. Laissez-vous inspirer par l’un des projets exemplaires menés par le bureau Lutz, avec la densification douce d’une maison des années 1960 (voir photos en pages 16 et 17). « En construisant une annexe au rez inférieur et une surélévation en bois à l’étage, les propriétaires ont pu créer deux appartements supplémentaires», explique Fabrice Macherel. « Les recettes locatives de ces logements leur ont permis de financer la transformation. Sans cet apport, la banque n’aurait pas accepté de financer les travaux. »
RÉALISER QU’ON EST GAGNANT
En matière de rénovation durable, on a plus à gagner qu’à perdre : le confort intérieur est augmenté, la consommation d’énergie est diminuée et les économies financières sont possibles à moyen terme. Rénover de manière durable, c’est également choisir de se libérer de la dépendance aux énergies fossiles, de leur raréfaction et de leurs prix incertains. Et puis, quel agréable sentiment que celui de faire partie de la solution, et non du problème ! o
LOCATAIRES ET TRANSITION ÉNERGÉTIQUE
L’impossible équation ?
Face à la transition énergétique, propriétaires et locataires ne sont pas logés à la même enseigne. Les locataires sont en effet loin d’avoir le même pouvoir décisionnel quand il s’agit de réduire la consommation énergétique et les émissions carbone des logements.
Texte FLORENT HIARD
Améliorer l’isolation de son logement, choisir une nouvelle installation de chauffage, décider d’installer sur son toit des panneaux solaires, etc. Les options ne manquent pas pour décarboner son habitat et économiser de l’énergie. L’enjeu est d’autant plus important que le parc immobilier suisse représente environ le quart de l’empreinte carbone du pays. Sauf que ces différentes recommandations ne s’adressent qu’à une minorité de la population helvétique. Alors que 61% des ménages suisses louent leur logement, selon l’Office fédéral de la statistique, cette rénovation est affaire de propriétaires, et les locataires ont rarement leur mot à dire sur la question.
« Le locataire ne dispose pas d’un droit à obtenir une amélioration énergétique de l’état de son lo -
« Si le bailleur promet expressément un standard énergétique sans que cela se concrétise, le locataire peut se prévaloir d’un défaut. »
CARLO SOMMARUGA
Président national de l’Asloca et député aux États (PS/GE)
gement ou de l’immeuble », note Carlo Sommaruga, président national de l’Association suisse des locataires (Asloca). « Par exemple, un locataire qui occupe un logement depuis vingt ans ne peut pas exiger un assainissement énergétique aux normes les plus actuelles. » Un locataire ne peut en effet faire valoir un défaut de la chose louée que si son logement n’est pas conforme à l’état convenu à la conclusion du bail. Une exception existe cependant, selon celui qui est également député au Conseil des États (PS/GE). Si le bailleur promet expressément un standard énergétique sans que cela se concrétise, le locataire peut se prévaloir d’un défaut. « C’est une situation très rare », précise-t-il néanmoins.
ÉVITER
LES MAJORATIONS ABUSIVES
Pour lui, la notion de défaut devrait évoluer. Mais il appelle surtout à plus de contrôle pour éviter des majorations abusives des loyers au motif d’un assainissement énergétique. Car si les propriétaires ont la main en termes de choix d’assainissement énergétique, ils peuvent aussi faire payer une bonne part de la facture à leurs locataires. Selon le droit fédéral, un propriétaire peut en effet répercuter 50 à 70% de l’investissement sur les loyers. Gérard Greuter, responsable rénovations pour Retraites Populaires, précise : « La hausse éventuelle
PHOTO SAHACHAT / ADOBESTOCKPHOTO
de loyer est fixée par le service du logement, qui vérifie, en amont, le besoin réel de la rénovation, la description des travaux et leur coût. » Il précise également que les locataires peuvent s’attendre, lors d’un assainissement énergétique, à une baisse d’environ 50% des charges de chauffage, « à condition que les comportements du quotidien soient adaptés » (lire l’encadré)
Enfin, Gérard Greuter rappelle les démarches mises en place par Retraites Populaires pour informer ses locataires. Six mois à un an avant le début des travaux, une séance d’information est organisée pour présenter le projet. Y sont aussi également exposés les dédommagements auxquels ils pourraient éventuellement avoir le droit pour compenser les nuisances liées aux travaux. Le rôle des locataires dans la transition énergétique se limiterait-il à payer la note ? Gérard Greuter tempère et se dit à l’écoute des suggestions qui peuvent émerger lors de la séance d’information.
« Ce sont eux qui habitent leur immeuble et le connaissent bien », conclut-il, en précisant que, si cette situation s’est déjà présentée pour d’autres types de rénovations, ce n’est à sa connaissance pas encore le cas pour un assainissement énergétique. o
Adapter les comportements du quotidien
S’ils n’ont que peu d’impact sur l’assainissement de leur logement, les locataires ont tout de même un rôle à jouer dans la réduction des émissions de CO2 de leur immeuble en adaptant leur consommation énergétique. « À Genève, commente Carlo Sommaruga, SIG propose divers conseils pour réduire sa consommation individuelle d’énergie via une meilleure utilisation des chauffages ou une meilleure gestion de l’électricité. » Dans toutes les régions, la plupart des distributeurs d’énergie fournissent d’ailleurs le même type de conseils et écogestes. Chez Retraites Populaires, Gérard Greuter abonde sur la nécessité d’adapter ses habitudes, surtout après un assainissement énergétique. «Par exemple, avec une meilleure isolation, il n’est plus nécessaire de pousser le chauffage aussi fort qu’avant, et un meilleur système d’aération permet d’avoir à ouvrir moins souvent les fenêtres pour renouveler l’air. » Selon son responsable rénovation, l’institution vaudoise préparerait des capsules vidéo pour détailler ces bons gestes. o
Statut d’occupation des logements en Suisse, en 2021
Total : 3,91 millions
Locataires ou sous-locataires : 2,25 millions
Propriétaires de la maison : 0,95 million
Coopérateurs 0,47 million
Autres : 0,12 million
Propriétaires du logement / PPE : 0,11 million
Et si vous investissiez dans l’énergie solaire ?
Grâce aux centrales solaires participatives, tout le monde peut avoir un impact sur la transition énergétique, même lorsqu’il n’est pas possible d’installer du photovoltaïque chez soi.
Comment permettre aux personnes qui ne peuvent pas installer de panneaux solaires chez elles – les locataires notamment – de contribuer à la transition énergétique ? Engagée dans la promotion des nouvelles énergies renouvelables, ALTIS a développé Particip’ALTIS pour donner à tous la possibilité d’investir dans l’une des centrales solaires participatives du Val de Bagnes. De quoi permettre une plus grande accessibilité à l’énergie photovoltaïque, et accélérer le changement du mix énergétique local. En plus d’être un investissement financier rentable, souscrire des parts de solaire est une manière de jouer un rôle actif pour tendre vers l’autonomie énergétique en Valais.
COMMENT ÇA MARCHE ? – Vous souscrivez une ou plusieurs parts solaires au prix unitaire de 330 francs.
A noter que cette offre est ouverte à toute personne intéressée, quel que soit son lieu de résidence.
– Vous bénéficiez d’un avoir annuel de 20 francs par part, pendant vingt ans. Pour les abonnés du réseau ALTIS, l’avoir est déduit des factures d’électricité ou de l’abonnement annuel mobilité VALT. Pour les autres, l’avoir est versé sur le compte bancaire communiqué.
– Vous retrouvez votre investissement à partir de la dix-septième année. o www.altis.swiss
Réalisé pour ALTIS ALTIS
SOURCE OFFICE FÉDÉRAL DE LA STATISTIQUE
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CENTRE DE CONDUITE SWISSGRID – PRILLY / VAUD
L’électricité sous haute surveillance
La société nationale Swissgrid est chargée de transporter l’électricité sur son réseau à très haute tension à travers le pays, et au-delà. Pour gérer finement la circulation de cette ressource stratégique, elle s’appuie sur ses deux centres de conduite basés à Aarau et Prilly. Rendez-vous est ainsi pris pour une visite du centre de commande vaudois.
Texte JOËLLE LORETAN • Illustrations RETO CRAMERI
Swissgrid en bref
Swissgrid est la société nationale responsable du réseau de transport de l’électricité. Elle emploie plus de 700 collaborateurs de 28 nationalités différentes et aime à comparer son réseau à des « autoroutes de l’électricité ». Elle est en effet chargée de transporter l’énergie des grandes unités de production suisses vers les centres de distribution. Il incombe ensuite aux gestionnaires de réseau de réduire la tension (de près de 1000 fois !) via les différents niveaux du réseau, pour que le courant arrive finalement dans nos prises à 230 volts. Swissgrid n’est donc responsable ni de la production, ni de la distribution aux consommateurs finaux elle gère uniquement le transport via les lignes à très haute tension (380 000 volts = 380 kV et 220 000 volts = 220 kV)
Les missions de Swissgrid sont définies dans la Loi sur l’approvisionnement en électricité (LApEl). En qualité de membre du Réseau européen des gestionnaires de réseau de transport d’électricité (ENTSO-E), Swissgrid assume en outre diverses fonctions qui soutiennent la coordination et l’utilisation du réseau dans le cadre des échanges d’électricité en Europe. o
Que la lumière s’allume lorsque nous appuyons sur un interrupteur ou que notre ordinateur se recharge lorsque nous le branchons au secteur sont devenus des évidences. L’électricité nous accompagne en permanence et, pourtant, on ne la remarque que lorsqu’elle vient à manquer. L’Europe n’a pas connu de pénurie l’hiver dernier, et c’est tant mieux, car la liste des perturbations liées à un manque d’électricité est longue. Imaginez : des coupures d’éclairage public, de télécommunications, de signalisation routière, d’ascenseurs, de transports publics, de systèmes de chauffage, de climatisation, de traitement et de distribution d’eau, dans les industries et les commerces, etc. La situation serait très difficile et les conséquences économiques importantes. Le manque d’électricité paralyserait nos infrastructures et impacterait des millions de personnes. En assurant la stabilité du réseau de transport, Swissgrid joue un rôle capital. Ainsi, nous apprenons à notre arrivée à Prilly que le centre de conduite… ne se visite pas ! Il s’observe à travers un double vitrage résistant aux impacts de balles. « Nous exploitons l’une des infrastructures les plus critiques de Suisse », rappelle Marie-Claude Debons, porte-parole de Swissgrid. Le Graal de la gestion du transport électrique, en quelque sorte. Personne n’y entre, sauf les spécialistes chargés de piloter cette précieuse énergie.
DERRIÈRE LE RIDEAU
Il y a un petit côté spectaculaire à voir ces stores lever doucement leurs lamelles sur le centre de conduite. Dans la salle ce matin-là, les collaborateurs ont les yeux rivés sur les écrans. À Prilly comme à Aarau, l’électricité se guide en continu, 24h/24 et 7j/7. « Les deux sites sont redondants, explique Cécile Jost, responsable du centre de conduite de Prilly. S’il y a un problème dans l’une
Les chiffres
Quels défis pour les autoroutes suisses de l’électricité ?
INTÉGRER LES ÉNERGIES RENOUVELABLES
Le système électrique suisse traverse la plus grande mutation de son histoire. La transition énergétique implique en effet un changement de paradigme : passer d’un système de production énergétique centralisé à un système de production décentralisé. La production de courant via des sources d’énergies renouvelables, par essence intermittentes, mais aussi les impératifs de stockage de l’électricité, ainsi que l’augmentation de la consommation due notamment à la mobilité
et aux chauffages, représentent autant de défis supplémentaires pour l’exploitation sûre du réseau. Confrontées à ces nouvelles exigences, les capacités de transport d’électricité doivent ainsi être augmentées, à travers la modernisation et la construction de nouvelles lignes.
JONGLER AVEC LA LENTEUR DES PROCÉDURES
Les procédures d’autorisation et d’approbation de la Confédération pour la construction ou la modernisation de lignes très haute tension sont longues, trop longues. Il faut actuellement compter
6700 km de lignes très haute tension en Suisse
12 000 pylônes très haute tension en Suisse
41 liaisons transfrontalières
250 000 km (six fois le tour de la Terre), la longueur total du réseau électrique en Suisse
15 minutes
le temps nécessaire pour parcourir à pied la plus longue distance à vol d’oiseau entre deux pylônes de très haute tension
environ 15 ans entre le début d’un tel projet et sa mise en service. Mais ces délais sont parfois souvent plus longs : il aura ainsi fallu 36 ans pour mettre en service la ligne entre Chamoson et Chippis, en Valais !
S’APPUYER SUR LA DIGITALISATION
L’analyse des données et les technologies numériques sont des outils précieux dans un contexte énergétique en pleine mutation. En 2018, Swissgrid a ainsi cartographié ses installations à l’aide de prises de vues aériennes numériques et d’une technique de scannage trois dimensions. Les lignes, les pylônes, les terrains, les objets et la végétation ont ainsi été répertoriés. Il est désormais possible d’accéder à de nombreuses informations sur les installations et leur environnement en temps réel, mais également de planifier les travaux de maintenance et de modernisation. En 2020, Swissgrid a par ailleurs mis sur pied la plateforme « Equigy », développée en partenariat avec différents opérateurs de réseaux européens. Elle permet, grâce à la technologie blockchain, de regrouper et de gérer plus facilement de petites unités flexibles de production d’électricité afin de les utiliser pour stabiliser le réseau. o
des salles, une inondation, un incendie, l’autre a la capacité de reprendre immédiatement la main sur l’intégralité des tâches. » En cas d’urgence, Swissgrid a également la possibilité d’héliporter des spécialistes d’un site à l’autre.
Mais aujourd’hui, tous les indicateurs sont au vert. Sur les nombreux moniteurs, on peut suivre l’état du réseau de transport, les capacités électriques à disposition, les lignes en service et celles en maintenance, ou encore les flux de courant entrants et sortants de notre pays. « Des simulations nous indiquent les prévisions à une, deux et trois heures, poursuit Cécile Jost, ce qui nous permet de réorienter le flux d’électricité en permanence. »
GARDER L’ÉQUILIBRE
Un des grands défis pour les ingénieurs est en effet de maintenir en permanence une fréquence de 50 hertz dans le réseau. Pour ce faire, la production et la consommation d’électricité doivent être équilibrées en tout temps. Là encore, les projections aident au pilotage. « Nous avons des prévisions à un an, un mois, une semaine, deux jours, un jour, puis toutes les heures jusqu’au moment T », précise Cécile Jost. Et si le moindre déséquilibre se fait sentir, Swissgrid peut faire appel à l’énergie de réglage pour garantir la stabilité du réseau : si la consommation d’électricité augmente, Swissgrid demande aux grands producteurs d’injecter davantage d’énergie dans le réseau, et inversement. Grâce à leur immense capacité de stockage de l’électricité, couplée à leur puissance et leur flexibilité, les centrales de pompage-turbinage sont à l’heure actuelle un rouage essentiel pour garantir cette stabilité. Et, en la matière, la Suisse est bien lotie, avec la mise en service récente de la
centrale de Nant de Drance (Valais) et son raccordement au réseau à très haute tension. « Elle permet d’équilibrer le réseau au niveau européen, explique Marie-Claude Debons. Elle peut en effet augmenter ou baisser sa production électrique,
Prix de l’électricité : quelle part pour le transport ?
Sur le prix total de l’électricité payé par les consommateurs finaux, les coûts du réseau de transport de Swissgrid s’élèvent en moyenne à 7 %. En 2024, un ménage présentant une consommation annuelle de 4500 kilowattheures (kWh) – logement de 5 pièces avec cuisinière électrique et sèche-linge (sans chauffe-eau électrique) – paiera donc environ 92 francs pour le transport de son électricité. La structure des tarifs est strictement définie par la Loi sur l’approvisionnement en électricité et l’Ordonnance sur l’approvisionnement en électricité. o
7 % 30 % 7 % 4 % 2 %
Que paient les consommateurs finaux ? 50 %
Tarif énergétique
50% Énergie soutirée
Tarif d’utilisation de réseau
7% Réseau de transport (Swissgrid)
30% Réseau de distribution
Redevances
7% Subvention des énergies renouvelables
2% Redevances cantonales et communales
Nouvelle composante 2024 4% Réserve d’électricité
ou passer du pompage au turbinage à pleine puissance (plus ou moins 900 MW) en moins de dix minutes, soit une puissance comparable à celle d’une centrale nucléaire de taille moyenne », précise la porte-parole. Grâce à ses centrales de pompage-turbinage, la Suisse joue ainsi, en coulisses, un rôle majeur sur la scène européenne afin de garantir l’équilibre.
LE CASSE-TÊTE EUROPÉEN
Mais si notre pays occupe une position stratégique et géographique centrale, reliée à ses voisins par 41 lignes (points d’interconnexions), Swissgrid est pourtant menacée d’exclusion des organes et des plateformes d’énergie de réglage européens, à défaut d’accord sur l’électricité. En 2014, le timide oui dans les urnes à l’initiative « Contre l’immigration de masse » a en effet non seulement remis en cause le principe de la libre circulation des personnes, mais aussi suspendu les négociations pour un accord sur l’intégration de notre pays dans le nouveau marché européen de l’électricité. « L’Europe édicte des règles pour la gestion du réseau au sein du marché intérieur. La Suisse étant considérée comme un État tiers, nous exploitons l’infrastructure selon des normes de plus en plus divergentes », regrette la porte-parole. Progressivement exclue des instances et des plateformes européennes, Swissgrid fait par ailleurs face à une augmentation des flux de charge non planifiés sur son réseau de transport : un véritable exercice d’équilibriste ! À défaut d’accord, notre capacité
le dossier
Au cœur de l’Europe : l’étoile de Laufenburg
En 1958, une étape révolutionnaire dans l’histoire de l’électricité a été franchie lorsque les réseaux électriques allemand, français et suisse se sont entrelacés, connectés par une tension commune de 220 kilovolts, dans la vallée argovienne de Frick. Cette convergence électrique a donné naissance au célèbre nœud de transmission baptisé l’« étoile de Laufenburg ». Ce point de couplage emblématique marqua aussi la naissance du réseau électrique européen, en assurant une stabilité jusqu’alors inédite au sein du réseau électrique, garantissant la sécurité de l’approvisionnement non seulement pour la Suisse, mais également pour toute l’Europe centrale. o
d’importation pourrait également être limitée, ce qui mettrait en péril notre sécurité d’approvisionnement, notamment hivernale : la Suisse compte en effet sur ses voisins (en 2021, nous dépendions à 70% de l’étranger pour notre approvisionnement en énergie). Nous sommes donc aujourd’hui un acteur de seconde zone : triste réalité pour un pays considéré comme le berceau du réseau électrique européen ! (lire encadré ci-dessous)
DES ROUAGES INVISIBLES
La visite du centre de conduite touche à sa fin et Cécile Jost jette un dernier coup d’œil aux écrans. « Tiens, l’Italie exporte de l’électricité, c’est très rare. Peut-être que leurs panneaux solaires produisent beaucoup en ce moment ou que le vent souffle peu en Allemagne ? » s’étonne la responsable. Puis elle réalise : « C’est férié aujourd’hui en Italie, les industries tournent au ralenti ! » Une remarque qui nous rappelle à nouveau le grand nombre de facteurs qui influent sur le réseau de transport d’électricité : le comportement des consommateurs, les énergies renouvelables (et leur production intermittente), la météo (et les possibles dommages sur les lignes), mais également l’état des infrastructures, les accords (ou non) sur l’électricité ou encore les conflits à nos frontières.
En quittant le site de Prilly, on saute dans un bus électrique, on pose ses écouteurs sur les oreilles et on enclenche la musique sur son téléphone portable, chargé la nuit dernière grâce à une prise de courant. Tout en profitant de la fraîcheur distillée dans le véhicule par le système de climatisation, on a une pensée pour ces gardiens de l’énergie que l’on vient de quitter. Des femmes et des hommes de l’ombre, au service de la lumière. o
ILLUSTRATION RETO CRAMERI
Le stockage, clé de voûte du réseau électrique suisse
Avec la montée en puissance des énergies renouvelables et les risques de pénurie d’énergie, la question du stockage de l’électricité est plus que jamais sur le devant de la scène. Indispensables pour la bonne gestion du réseau, des solutions sont développées à toutes les échelles pour relever ce défi. Explications.
Texte FLORENT HIARD
PHOTO NANT DE DRANCE / SÉBASTIEN MORET
Dotée d’une capacité de stockage équivalente à 400 000 batteries de voitures électriques, la centrale de pompage-turbinage de Nant de Drance joue un rôle clé dans la régulation des réseaux suisse et européen.
En Suisse, production et consommation nettes d’électricité sont à peu près à l’équilibre sur l’année. En 2022, elles étaient respectivement de 57,9 et 57 milliards de kilowattheures. Mais cela ne reflète pas la réalité quotidienne du réseau électrique, qui subit de nombreuses fluctuations, tant au niveau de l’injection que de la consommation.
« La production peut avoir ses propres facteurs de variation », précise Mario Paolone, directeur du Laboratoire des systèmes électriques distribués de l’EPFL. « Par exemple, l’éolien et le photovoltaïque produisent de l’électricité de manière intermittente, car ces sources sont dépendantes de la mé -
téo. » Que ce soit en fonction du vent pour l’éolien, de l’ensoleillement pour le photovoltaïque ou des précipitations pour l’hydroélectrique, les énergies renouvelables subissent aussi des fluctuations saisonnières. En 2022, les centrales hydrauliques au fil de l’eau ont ainsi produit presque deux fois plus d’électricité en été qu’en hiver (respectivement 9782 et 5208 GWh). En somme, les énergies renouvelables produisent de l’électricité quand elles le peuvent, mais pas forcément quand on en a le plus besoin. Or ces dernières représentaient déjà près de 70% de la production électrique suisse en 2021 (dont un peu plus de 60% d’hydroélectrique), part qui devrait continuer d’augmenter dans les années qui viennent, avec la fin progressive du nucléaire et les objectifs de décarbonation
Ces dernières années, plusieurs solutions de stockage sont passées du concept au prototype, voire au produit commercialisé. Voici un petit tour d’horizon… non exhaustif.
de notre société. «C’est ici que la possibilité de stocker l’électricité trouve son importance », note Mario Paolone. Le stockage permet en effet de bâtir des réserves en période de forte production, pour les utiliser en période de vache maigre.
UN ÉQUILIBRE DIFFICILE À TENIR
La consommation d’électricité ne suit pas non plus un long fleuve tranquille. En fonction, entre autres, des heures d’activités économiques ou des besoins en chauffage et en éclairage, la demande varie selon des dynamiques journalières et saisonnières plus ou moins prédictibles. À cela s’ajoutent les baisses et hausses inopinées de consommation. Une affiche de finale de Coupe du Monde plus attirante que prévu et ce sont des milliers d’écrans en
Votre
voiture pour le stockage
Vous possédez peut-être une voiture électrique ? Sous certaines conditions, elle peut faire office d’unité de stockage intermédiaire, grâce à un système de recharge bidirectionnelle.
Comment ça marche ? Ce système nécessite une borne électrique spéciale, permettant soit de charger un véhicule, soit d’y prélever de l’électricité afin de l’utiliser directement à domicile (on parle alors d’un système vehicule-to-home) ou de la réinjecter dans le réseau (vehicule-to-grid).
Avantages et inconvénients. Le principal avantage est de disposer d’une réserve d’électricité supplémentaire pour son domicile et d’optimiser l’utilisation d’une installation solaire. Pour le moment, seuls certains modèles de véhicules permettent toutefois une charge bidirectionnelle.
Applications. La batterie de votre voiture peut permettre d’augmenter l’autonomie énergétique de votre habitat. Des systèmes intelligents devraient aussi permettre d’activer simultanément la charge ou la décharge des batteries d’un grand nombre de véhicules électriques afin d’équilibrer le réseau.
Maturité. En 2023, l’Office fédéral de l’énergie a octroyé un Watt d’or à l’entreprise lucernoise EVTEC et à la start-up Sun2Wheel, qui ont travaillé conjointement au développement de bornes électriques à charge bidirectionnelle à l’intention des particuliers.
plus qui réclament du courant. Mises bout à bout, toutes ces fluctuations rendent difficile le maintien permanent de l’équilibre entre la production et la consommation.
Un équilibre d’autant plus important que, pour éviter les surcharges et les variations de fréquence, l’injection de puissance électrique dans le réseau doit suivre scrupuleusement la consommation. « C’est une nécessité physique », souligne Mario Paolone. Et c’est à Swissgrid, en tant que responsable du réseau national de transport de l’électricité, qu’il incombe d’ajuster en permanence cet équilibre en s’appuyant sur les marchés internationaux et les moyens de production et de stockage nationaux (lire le dossier page 24). Le stockage doit donc permettre de maintenir des réserves pour les pé -
riodes où la production est basse et la consommation importante, mais aussi de réguler la tension du réseau en temps réel et à chaque instant. Une double tâche qui demande des outils spécifiques. « À chaque dynamique son système de stockage spécifique », prévient Mario Paolone.
DES SOLUTIONS À TOUTES LES ÉCHELLES
En Suisse, ce sont actuellement les installations de pompage-turbinage – à l’instar de la centrale de Nant de Drance – qui réalisent l’essentiel de ce travail de stockage à court terme. Leur flexibilité et leur réactivité les rendent ainsi les plus à même de pallier rapidement un déséquilibre inopiné du réseau électrique, tandis que les barrages à accumulation assurent un stockage saisonnier.
De l’électricité au gaz, et inversement
Si les batteries sont intéressantes pour du stockage à court terme, de meilleures options existent pour le stockage à long terme. C’est le cas du power-to-gaz.
Comment ça marche ? Le surplus de courant d’origine renouvelable est transformé en hydrogène par électrolyse de l’eau. Ce gaz peut être stocké, puis reconverti en électricité via une pile à combustible. Il peut aussi être combiné avec du CO2 dans un réacteur de méthanation, pour produire du méthane de synthèse, présentant les mêmes propriétés que le gaz naturel, et pouvant être injecté dans le même réseau et utilisé pour les mêmes usages.
Avantages et inconvénients. Le bilan carbone du procédé dépend bien entendu de l’origine de l’électricité utilisée. La conversion de l’électricité en hydrogène doit avant tout permettre de valoriser les excédents de production de courant renouvelable, notamment d’origine photovoltaïque.
Applications. Plusieurs projets de power-to-gaz sont en cours en Suisse en matière de stockage saisonnier d’électricité, à plus ou moins grande échelle.
Maturité. À Männedorf (ZH), un projet pilote a été testé avec succès dans un lotissement de 16 logements. En été, l’excédent d’énergie photovoltaïque produite en toiture et en façade est acheminé vers une installation de powerto-gaz, pour la production de méthane de synthèse. Ce gaz « retourne » au lotissement, où il est notamment utilisé pour chauffer les bâtiments en hiver.
D’autres technologies se développent cependant pour apporter encore plus de flexibilité à l’ensemble du système. Pour le stockage saisonnier, l’hydrogène obtenu par électrolyse et le méthane de synthèse sont désormais une réalité. Couplés à des installations photovoltaïques, divers systèmes de batteries stationnaires permettent quant à eux d’optimiser la part d’autoconsommation d’électricité des ménages et des entreprises. Mais leur rapidité de charge et de décharge est désormais convoitée également pour la régulation quotidienne du réseau. De nouveaux outils à toutes les échelles donc, sur lesquels il faudra compter dans un futur proche pour maintenir le jeu d’équilibriste permanent qu’impose la gestion d’une ressource aussi centrale que l’électricité, dont les usages sont en pleine mutation. o
Du sel dans la batterie
Si les batteries lithium-ion sont partout, elles ont cependant parfois mauvaise presse (impact environnemental, risque de surchauffe).
D’où cette alternative : remplacer le lithium par du sel !
Comment ça marche ? Comme toutes les batteries, celle-ci comporte deux électrodes. L’une est composée de chlorure de sodium – le traditionnel sel de cuisine – sous une forme fondue, l’autre est composée de nickel.
Avantages et inconvénients. Le principal avantage est son faible impact environnemental. De plus, contrairement au lithium, le sel est disponible en abondance, ce qui en facilite l’extraction. Cependant, la batterie au sel n’est pas performante pour des taux de charge et de décharge élevés.
Applications. Pas question – du moins pour le moment – de l’installer dans une voiture électrique. Elle peut cependant permettre à un logement muni de panneaux solaires de stocker suffisamment d’électricité le jour pour l’utiliser le soir.
Maturité. Des batteries au sel sont déjà sur le marché. L’entreprise bernoise Innovenergy en propose plusieurs modèles adaptés à différents usages stationnaires, du logement collectif à l’exploitation agricole. o
SINERGY
La meilleure eau ? Ça coule de source !
On dit de l’eau de Martigny qu’elle est l’une des meilleures de Suisse. Issue des Alpes valaisannes, c’est grâce à Sinergy qu’elle alimente depuis près de cent vingt ans les habitants de la ville. Forte de son expertise, l’entreprise propose également ses services aux communes voisines pour la gestion de leur eau potable.
L’eau, c’est la vie. Sinergy met ses compétences au service de la commune de Martigny afin de distribuer à ses habitants ce bien précieux puisé depuis 1907 au cœur des Alpes valaisannes. Captage des sources, conception, exploitation et maintenance des ouvrages et réservoirs, turbinage de l’eau, gestion du réseau de distribution : 20 000 Martignerains profitent ainsi d’une eau potable d’excellente qualité, fraîche et
De la source au robinet
À chaque étape, le savoir-faire de Sinergy
douce toute l’année, à raison de 350 litres par personne et par jour. Turbinée plusieurs fois sur son parcours entre la zone de captage et le robinet, cette eau permet également de couvrir les besoins en électricité de près de 1400 ménages. C’est cet ingénieux chemin de l’eau de Martigny que nous vous proposons de suivre plus en détail ci-dessous.
GÉRER AU MIEUX L’EAU POTABLE
Plusieurs communes voisines font également confiance à Sinergy pour la gestion de leur eau potable. C’est le cas notamment de Vernayaz, qui a
mandaté Sinergy pour le soutien technique et le suivi de la construction de la station de filtration de la route des Diligences (lire encadré). Les communes de Martigny-Combe et de Bovernier ont également fait appel à son expertise pour la rénovation et la construction de plusieurs ouvrages. Plan général d’adduction, révision complète des règlements de l’eau et du système tarifaire, plans financiers, gestion d’actifs, cartographie ou encore optimisation des réseaux et infrastructures, Sinergy offre en effet de nombreuses prestations aux communes dans la gestion de l’eau potable. o
1 CAPTER ET PROTÉGER
L'eau est captée dans les sources protégées du Vallon de Champex. Cette ressource vitale est disponible six heures plus tard à Martigny.
2 VALORISER
En cours de chemin, l’énergie de l’eau est valorisée. Son turbinage permet de produire 6,5 GWh d’électricité renouvelable, utile aux besoins annuels de 1400 ménages.
3 CONTRÔLER
La pureté de l’eau de source est fondamentale. Tout au long de son parcours, elle est analysée 24 h / 24 et traitée en cas de besoin.
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Réalisé pour Sinergy
5 ANTICIPER
Vernayaz fait confiance à Sinergy pour son eau potable
« L’eau des sources de Vernayaz contient naturellement de l’arsenic », raconte Raphy Darbellay, vice-président de la commune et responsable des Services industriels. « Avec le changement de limite légale, la concentration en arsenic a dépassé la quantité autorisée, et l’eau a été déclarée impropre à la consommation. »
C’est dans ce contexte que Vernayaz a mandaté Sinergy pour un appui technique dans la conception, la coordination et la réalisation d’un projet de filtration de ses eaux. « Dans un premier temps, une petite installation de filtration a été construite afin d’alimenter le village de Gueuroz », poursuit le vice-président. « L’eau distribuée en plaine a quant à elle été mélangée à de l’eau fournie par Sinergy, afin de pouvoir être diluée et de diminuer ainsi la concentration en arsenic. »
4
ASSURER LA DISTRIBUTION
Un réseau performant, toujours amélioré et géré de manière optimale, assure la distribution de 350 litres par personne et par jour à Martigny.
Prévoir les coups durs avec des sources de secours et un réservoir, La Bâtiaz, qui régulent les besoins et sécurisent l’approvisionnement.
Le chemin de l’eau de Martigny vous intéresse ? Retrouvez plus d’infos en vidéo ici.
Soucieuse d’utiliser au mieux ses propres ressources d’eau potable, la commune de Vernayaz a, dans un second temps, décidé de construire une installation de filtration pour l’alimentation en eau de la plaine. L’implantation la plus propice pour cette installation a été trouvée au départ de la route des Diligences, en face de l’installation de turbinage de STEVT SA, permettant ainsi la filtration sans énergie de pompage, et un accès aisé pour les travaux d’exploitation. Le projet a été mené à bien par Sinergy, avec le soutien notamment du bureau MoretAssociés SA et de la société Membratec SA. « Après l’obtention des autorisations nécessaires, le bâtiment a pu être construit, puis l’appareillage installé sans souci majeur », se réjouit Raphy Darbellay. « Depuis le mois de janvier 2023, l’installation fonctionne à notre entière satisfaction. » o
Du Vallon de Champex aux fontaines de Martigny, Sinergy met son savoir-faire au service de la commune et de ses habitants.
Le guide de la recharge à la maison
Vous hésitez à changer de véhicule pour passer à l’électrique ? Nos conseils pour que, faute de borne, e-mobilité ne rime pas avec immobilité !
Texte SYLVIE ULMANN
D’
ici à 2025, l’Office fédéral de l’énergie (OFEN) estime que les véhicules électriques compteront pour 50% des nouvelles immatriculations, contre 25,9% en 2022. L’association Swiss eMobility prévoit qu’en 2035 un véhicule sur deux en circulation devrait être électrique. « Nous estimons que si l’on ne fait rien, d’ici à 2030, le nombre de " sans borne fixe " – ou SBF – pourrait atteindre jusqu’aux trois quarts de la population suisse », souligne Geoffrey Orlando, responsable du bureau romand de l’association. Ces SBF devront se débrouiller pour recharger leur véhicule où ils le pourront. » Ce dernier chiffre s’explique facilement : en Suisse, pays de locataires, seuls les propriétaires peuvent décider d’installer une borne de recharge chez eux. Mode d’emploi et guide de survie.
Plus d’infos
Pour retrouver toutes les informations sur la mobilité électrique, l’infrastructure de recharge et le droit à la prise www.swiss-emobility.ch/fr
Pour savoir si vous avez droit à une aide : www.swiss-emobility.ch/fr/ electromobilite/Mesures-d-aide
L’OFEN a créé un site regroupant les guides sur l’infrastructure de recharge : www.recharge-au-point.ch/fr/home
La formule magique : kilomètres à parcourir ÷ 5 = recharge souhaitée en kW
CALCULER SES BESOINS
On estime que chaque Suisse parcourt en moyenne 32 km par jour, ce qui correspond, toujours en moyenne, à 10% d’une charge complète. Vous n’utilisez donc généralement que quelques kilowattheures pour vos trajets habituels. Autrement dit, même pour les pendulaires, une charge complète ne s’impose pas forcément au quotidien. Pour calculer les besoins énergétiques journaliers de votre véhicule, le TCS préconise de diviser par cinq le nombre de kilomètres prévus.
LA FAUSSE BONNE IDÉE : TIRER UN CÂBLE
Les prises domestiques T12/T13 ne sont pas conçues pour des charges permanentes de 10 ampères. On évitera donc de les utiliser pour recharger son véhicule, car le risque de surchauffe – et
donc d’incendie ! – est important. Pour dormir sur vos deux oreilles pendant que votre véhicule fait le plein, optez plutôt pour une recharge sur une installation prévue à cet effet.
QUID DU DROIT À LA PRISE ?
Chez certains de nos voisins, comme l’Allemagne, il est inscrit dans la loi que tout occupant d’un immeuble peut équiper une place de stationnement d’une installation permettant de recharger son véhicule. Sinon, c’est au propriétaire d’investir. Ce droit n’existe pas (encore) en Suisse, mais cela pourrait changer : une motion en ce sens a certes été balayée, mais suite à une interpellation de mars 2023 par Jürg Grossen, président de Swiss eMobility et du groupe vert’libéral au Parlement, l’Assemblée fédérale devra se repositionner sur la question lors de l’une de ses prochaines sessions, dès cet automne. o
Vous êtes propriétaire ?
Si vous possédez une maison individuelle avec place de parc, la solution la plus simple consiste à investir dans une borne. La plupart des grandes surfaces de bricolage en proposent, mais adressez-vous plutôt à un pro pour que l’installation réponde aux normes électriques. Comptez 3000 à 4000 francs par place de parc pour le raccordement, l’infrastructure de recharge commune, la pose, la main-d’œuvre et l’achat, hors subventions (qui peuvent atteindre 50%, renseignez-vous auprès de votre canton et de votre commune). À noter que certains cantons exigent une autorisation de construire préalable. N’oubliez pas enfin d’annoncer votre projet à votre gestionnaire de réseau électrique local.
Si vous vivez en copropriété, la décision doit être soumise au vote si le parking est commun (le système électrique l’est aussi). Le paiement des travaux de pré-équipement est généralement imputé au fonds de rénovation et le paiement des bornes à chaque copropriétaire. Les règles énoncées précédemment demeurent en outre valables. o
Vous êtes locataire ?
Si vous louez une maison ou un appartement et que vous disposez d’une place de parc, les choses se compliquent, car la décision d’équiper votre emplacement dépend du propriétaire et/ou de la gérance.
Vous pouvez déposer une demande et, pour mettre toutes les chances de votre côté, préparer un dossier comprenant les noms de fournisseurs ainsi qu’une estimation des coûts. Vous pouvez également fournir à votre gérance le guide « Infrastructure de recharge pour immeubles locatifs » rédigé par Swiss eMobility.
Si vous êtes SBF, ne baissez pas les bras, il vous reste les solutions suivantes :
• repérez les bornes publiques où recharger votre véhicule pendant la nuit dans la rue – même si vous êtes pendulaire, vous n’aurez pas forcément besoin de faire le plein tous les soirs. Certaines villes en installent ou prévoient d’en équiper les parkings publics et semi-publics ;
• si vous utilisez votre véhicule pour vous rendre au bureau, peut-être qu’il existe une possibilité de recharge sur le site ou à proximité ;
• tentez votre chance du côté des structures publiques de type supermarchés, salles de sport, etc. o
Éric Plan
Secrétaire général I CleantechAlps
« Pour imaginer la mobilité de demain, il faut penser hors cadre »
Évoquer la mobilité à l’horizon 2050, c’est avant tout songer à la décarbonation de nos modes de transport, ce que devrait permettre l’innovation. Mais ce n’est pas tout. Éric Plan plaide aussi pour davantage de concertation et d’imagination.
Propos recueillis par ÉLODIE MAÎTRE-ARNAUD
Éric Plan est secrétaire général de CleantechAlps, la plateforme de soutien aux technologies propres en Suisse occidentale. Des cleantechs qui rassemblent notamment des start-up actives dans le domaine de la mobilité. « J’ai pris un peu de distance sur le sujet », prévient-il. « Beaucoup pensent que l’on va trouver des solutions durables grâce aux innovations technologiques. C’est vrai, mais pas seulement. » Plus propre, plus connectée, mais aussi plus concertée et plus partagée, à quoi ressemblera la mobilité de demain ? Éléments de réponse.
go2050 On innove beaucoup en Suisse dans le domaine de la mobilité. Quelles sont les solutions prometteuses ?
Éric Plan L’écosystème de start-up actives dans ce domaine est en effet plutôt dynamique. On en recense un peu plus de 80 (soit environ 15% des start-up cleantechs), sur l’ensemble de la chaîne de valeur : composants, systèmes, véhicules, batteries, ou encore conseil. Ces solutions technologiques doivent permettre de décarboner les transports, en particulier les transports lourds (notamment avec des carburants de synthèse). Il y a des choses prometteuses également pour les véhicules légers, ainsi que pour la logistique du dernier kilomètre,
avec des vélos cargos électriques ou des drones. D’ailleurs, c’est sans doute là que l’on aura le plus d’innovations à court terme. Une grande partie des solutions viendront également de l’internet des objets (IoT).
En quoi l’internet des objets peut-il jouer un rôle dans la mobilité de demain ?
Les objets connectés permettent de collecter de nombreuses données pouvant être utilisées afin de mieux comprendre nos déplacements. Plusieurs start-up en Suisse ont déjà développé des solutions de capteurs reliés à une intelligence artificielle pour collecter et analyser toutes sortes de données liées aux flux de mobilité, notamment des personnes. Mais, à l’heure actuelle, on fait très peu de prospective sur cette base. Or nous avons besoin d’élaborer des scénarios précis pour construire la mobilité de demain, du moins disposer de lignes directrices partagées.
Les priorités actuelles ne seraient donc pas mises au bon endroit ?
On met le focus sur la décarbonation des modes de transport standard, en passant par exemple de la voiture thermique à la voiture électrique, ce qui est évidemment une bonne chose au regard de nos objectifs climatiques. On parle aussi de plus en plus de transport multimodal. Mais il faudrait davantage se pencher sur les raisons et la nécessité de ces déplacements, ainsi que sur les façons de se déplacer vraiment autrement, le cas échéant. Typiquement, on discute de la troisième voie entre Genève et Lausanne, mais on n’envisage pas d’alternative à la route ou au rail sur cet axe. Pourtant, des solutions existent. Je songe par exemple à des navettes sur le Léman (lire aussi page 39, ndlr.) : on ne pense pas à ce mode de transport pour les pendulaires sur l’axe Genève-Lausanne, alors que des liaisons lacustres existent depuis longtemps entre la Suisse et la France. Il faut penser hors cadre,
imaginer de nouvelles habitudes ! Je ne trouve pas non plus d’explication au fait qu’en Suisse nous n’utilisions pas les transports à câble en dehors des stations de ski. De grandes villes comme Londres exploitent des télécabines ; notre pays alpin connaît bien cette technologie, sa mise en place est rapide et permettrait de délester le trafic dans certaines zones urbaines denses.
Quels sont les facteurs qui accélèrent le déploiement des innovations dans le domaine de la mobilité ?
C’est le coût qui fait vraiment la différence. Dès qu’une solution est compétitive financièrement, elle peut passer en masse. Mais il faut plusieurs années pour y parvenir, et certaines start-up, malgré leur technologie prometteuse, disparaissent dans l’intervalle. Autre facteur important, l’image : lorsqu’une cleantech innovante est mise sur le marché, il est de bon ton pour une entreprise d’être la première à l’utiliser et surtout à le faire savoir ! Le défi pour une start-up est donc souvent de convertir l’effet d’annonce en déploiement de masse. Le changement pourra aussi s’accélérer le jour où la société du partage prendra une plus grande place
« Une grande partie des solutions viendront de l’internet des objets. »
ÉRIC PLAN
Secrétaire général de CleantechAlps
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dans la mobilité. On est encore dans la logique de possession, mais les choses évoluent, notamment dans les villes. L’aspect comportemental, c’est-àdire l’adhésion des utilisateurs aux innovations, est aussi un facteur important pour l’accélération de leur déploiement.
Inversement, quel est, selon vous, le principal frein à l’avènement d’une « nouvelle » mobilité ?
C’est l’insuffisance de concertation entre les différents acteurs concernés pour travailler sur les futurs possibles. Chacun réfléchit encore trop dans son coin pour réduire son impact environnemental. Or il faut une vision partagée et l’on doit s’affranchir de l’échelle trop locale. Comme je l’évoquais précédemment, nous avons besoin d’élaborer des scénarios pour imaginer la mobilité en 2050. À défaut, on développe des solutions provisoires, comme des emplâtres sur une jambe de bois, en cherchant trop rapidement un remède à un symptôme, sans véritable réflexion globale. C’est plus flagrant dans la mobilité que dans tous les autres secteurs concernés par la transition énergétique. o
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Le Valais compte un nouvel acteur dans le domaine du photovoltaïque. Fidèle aux engagements de proximité et de qualité de DransEnergie, dont elle reprend les activités photovoltaïques, iELLO entend contribuer à relever le défi énergétique de la Suisse.
Dernière-née dans le paysage énergétique, l’entreprise iELLO a bien l’intention de devenir la référence du solaire photovoltaïque en Valais romand. Nouvelle, mais pas novice, puisque iELLO est née du rapprochement de trois acteurs locaux de l’énergie, DransEnergie – dont elle reprend les activités photovoltaïques –, Sinergy et Altis. Dirigée par Fabrice Jacquemettaz, ancien responsable du service photovoltaïque de DransEnergie, iELLO vise à répondre de manière optimale au fort besoin de développement de la production solaire dans la région.
RELEVER LE DÉFI DE L’ÉNERGIE SOLAIRE
Fondée pour contribuer à relever le défi énergétique de la Suisse, iELLO se positionne comme une entreprise régionale, avec des valeurs fortes. La proximité avec ses clients, un service de qualité irréprochable et pérenne, le développement des
compétences de son personnel et la mise en œuvre de pratiques durables constituent les fondements de ses activités.
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Tournée vers un avenir basé sur les énergies renouvelables, la gamme des services offerts par iELLO comprend des systèmes photovoltaïques adaptés à tous types de projets : toitures de villas, immobilier collectif, entreprises, etc. Elle propose également des systèmes de batteries électriques et des bornes de recharge pour voitures électriques, ainsi que des solutions liées à la transition énergétique.
LE CHOIX D’UN AVENIR PLUS DURABLE
Opter pour une installation photovoltaïque, ce n’est pas seulement le choix d’économiser sur sa facture d’électricité ou d’augmenter la valeur de sa propriété. Choisir le solaire, c’est aussi contribuer au tournant énergétique indispensable à la sauvegarde de la planète. Avec iELLO, il est également possible
de faire un pas vers l’autonomie énergétique, grâce aux solutions intégrées de pilotage des installations photovoltaïques permettant d’augmenter la part d’autoconsommation.
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À l’occasion de son lancement, iELLO sera présente à la Foire du Valais, du 29 septembre au 8 octobre 2023. Ses conseillers vous attendent, stand n° 1532 (CERM 1, halle 15). o
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Une start-up valaisanne fait voler les bateaux
Grâce à ses bus nautiques électriques à hydrofoils, MobyFly a été nommée Pionnier technologique 2023 par le World Economic Forum. De quoi donner des ailes à cette jeune entreprise et accélérer l’envol de ses embarcations écologiques.
Texte ÉLODIE MAÎTRE-ARNAUD
Il y a quelques mois, un bateau électrique sur foils effectuait son premier « vol » sur le Léman, au départ du Bouveret. Développé par la société valaisanne MobyFly, ce drôle d’engin à l’allure futuriste pourrait bien révolutionner la mobilité nautique. Sans bruit, sans vagues, sans odeur et sans émissions, il a d’ailleurs permis à l’entreprise valaisanne d’être nommée technologie pionnière 2023 par le World Economic Forum (WEF).
MobyFly, c’est d’abord la rencontre d’une entrepreneure, d’un quintuple champion du monde de planche à voile et d’un ingénieur en génie civil et informatique. Leur ambition commune ? « Mettre la technologie de l’hydrofoil au service du transport de masse afin de décarboner la mobilité au fil de l’eau », résume Sue Putallaz, CEO et cofondatrice de l’entreprise. Une innovation à point nommé, l’Union européenne s’étant en effet engagée à réduire de 55% les émissions dans le domaine des transports d’ici à 2030, afin d’atteindre le net zéro en 2050. « Un ferry classique de 300 passagers consomme jusqu’à 2100 litres de mazout par heure à haute vitesse », rappelle-t-elle. « Et avec plus de 2 milliards de passagers par an, cette industrie pèse aussi lourd que le transport aérien. »
Grâce à ses foils rétractables, le bateau électrique développé par MobyFly peut atteindre la vitesse de 70 km/h, en consommant jusqu’à 95% d’énergie de moins qu’une embarcation traditionnelle.
« Notre solution permet de désengorger le trafic pendulaire dans les agglomérations situées au bord de l’eau, tout en minimisant l’impact sur l’environnement. »
SUE PUTALLAZ CEO et cofondatrice de MobyFly
JUSQU’À MOINS 95% DE CONSOMMATION
Les foils, ce sont ces bras rétractables placés sous la coque et qui se comportent comme les ailes d’un avion. Avec la vitesse, ils s’abaissent et génèrent une portance soulevant le bateau au-dessus de la surface de l’eau. Les frottements étant alors très limités, celui-ci se déplace à vive allure – il a atteint 74 km/h lors des tests le Léman –, et ce, en consommant 70 à 95% d’énergie de moins qu’une embarcation traditionnelle. Les hydrofoils de MobyFly seraient même l’un des moyens de transport les plus efficaces en termes de consommation d’énergie par passager, celle-ci étant inférieure à la consommation d’un vélo électrique roulant à 45 km/h.
Le modèle testé avec succès sur le Léman est un 10 m pouvant embarquer 12 passagers. MobyFly propose également des embarcations de 20 et 30 m, pouvant transporter respectivement 60 à 120 passagers et 300 à 350 passagers. Pour l’heure, la navette volante est propulsée par des batteries électriques offrant une autonomie de 140 km et pouvant être rechargées en un peu moins de 40 minutes sur des bornes standard pour véhicules électriques. Une technologie de piles à combustible est par ailleurs en cours de développement.
UNE ALTERNATIVE DÉCARBONÉE POUR LE TRAFIC PENDULAIRE
Ces engins rapides, silencieux et non polluants intéressent d’ores et déjà plusieurs opérateurs de flottes de transport de passagers en Europe, et les premières unités de préproduction seront disponibles dès le second semestre 2024. « Notre solution est économiquement rentable afin de désengorger le trafic pendulaire dans les agglomérations situées au bord de l’eau, tout en minimisant l’impact sur l’environnement », ajoute la CEO. En effet, les embarcations de MobyFly permettent de proposer non seulement une alternative décarbonée à la route et au rail, mais aussi une mise en service beaucoup plus rapide et bien moins coûteuse que la construction de nouvelles infrastructures routières ou ferroviaires. Une fois relevés, les foils permettent de naviguer dans 50 cm d’eau, ce qui permet en pratique à ces bateaux de manœuvrer dans n’importe quel port lacustre, fluvial ou maritime.
Les verra-t-on bientôt sillonner les lacs suisses ? Une chose est sûre, ces vaisseaux futuristes ne sont pas de la science-fiction ! o
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MOBYFLY
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UBS
Pour construire et mesurer la durabilité de son entreprise
Les critères ESG sont de plus en plus exigés dans les soumissions.
Comment obtenir une certification? Le système de rating « esg2go » offre une solution pratique, économique et sûre pour mesurer la durabilité d’une entreprise et la comparer avec ses pairs.
L’environnement réglementaire en matière de durabilité met de plus en plus les PME à l’épreuve. Face aux nombreux outils de notation et à l’obstacle bureaucratique des rapports détaillés à fournir, cette tâche contraignante est désormais grandement simplifiée par esg2go. Grâce à cet outil pratique, les entreprises à partir de quatre collaborateurs obtiennent en quelques clics une évaluation pertinente de leur durabilité. Conçue par une fondation zurichoise et par la Haute École de gestion de Fribourg (HEG-FR), la certification esg2go a déjà convaincu bon nombre de PME, mais aussi de grandes entreprises qui, à l’instar d’UBS, soutiennent son développement.
Car démontrer sa capacité à satisfaire les normes ESG (environnement, social et gouvernance) devient crucial. Pourquoi ? D’une part, nombre de collectivités publiques intègrent cet aspect dans leurs critères d’attribution de mandat. D’autre part, les grands groupes posent aussi cette exigence à leurs fournisseurs pour attester de leurs propres pratiques durables. « Comme autrefois former des apprentis était souvent déterminant pour décrocher un mandat », commente Ariane Zufferey, conseillère à la clientèle Entreprises chez UBS.
PLUS DE 100 CRITÈRES
« Le système esg2go nous a séduits, car il permet une certification rapide et pertinente, à des coûts très raisonnables. C’est pourquoi nous soutenons cette initiative », ajoute la conseillère à la clientèle. Concrètement, la certification se fonde sur 86 critères répartis entre l’environnement (20), le social (33) et la gouvernance (33), plus 18 paramètres facultatifs traitant de l’empreinte environnementale (10) ou sociale (8). Autant dire que le spectre des indicateurs est large, couvrant les aspects juri-
diques et de conformité et les risques commerciaux ou opérationnels, mais aussi les coûts d’énergie ou des déchets et les questions liées au personnel, au lieu de travail, à la formation ou encore à la santé.
AMÉLIORATIONS
MISES EN ÉVIDENCE
En faisant la promotion de cet outil en ligne, UBS souligne son engagement en faveur d’un développement durable de l’économie. L’entreprise Epiney Construction SA a mis en œuvre cette solution depuis cet été. « Après nos certifications ISO 9001, 14001 et 45001, esg2go s’inscrit dans la lignée de ce qui a déjà été entrepris, mais offre une vision plus synthétique », explique Damien Epiney, directeur administratif et financier d’Epiney Construction SA. « Nous avons ainsi constaté que, même usuels dans la branche, nos coûts en carburants étaient conséquents, largement plus d’un million de francs par année. Idem pour les frais d’élimination des déchets, malgré tous les efforts pour les revaloriser », ajoute-t-il.
La certification fait en outre ressortir des améliorations possibles. « Nous avons bien sûr déjà optimisé les déplacements sur les chantiers, mais pas les trajets de nos ouvriers jusqu’au siège de l’entreprise », note Damien Epiney. Autres sujets de réflexion induits : « Près de la moitié de notre chiffre d’affaires émane de cinq mandataires. Et nous dépendons à 60% de cinq fournisseurs de matières premières. »
Cette plateforme rapide et simple à utiliser permet aux PME de se situer quantitativement dans les trois domaines ESG et de se comparer aux entreprises de leur secteur. C’est aussi un outil idéal pour faire le point et passer à l’action. o
Scores « esg2go » d’Epiney Construction SA
Fondée en 1961, l’entreprise basée à Sierre emploie une centaine de personnes. Active dans la construction, elle s’est spécialisée dans les travaux de génie civil liés à la protection contre les dangers naturels. o
Sous-score Environnement (E)
Conformité avec la durabilité Énergie et déchets
Sous-score Gouvernance (G)
Risques commerciaux et opérationnels
Juridique et conformité
Sous-score Social (S)
Contributions sociales
Diversité et dynamique
Gouvernance d’entreprise
Sécurité et santé Lieu de travail
formation
– Footprint – Benchmark – Cible
Le vrai/faux du plastique
Recyclage, volumes de déchets, pollution : que savez-vous exactement sur le plastique ? Nous avons soumis sept affirmations à une spécialiste, afin d’étoffer nos connaissances en la matière. Faites le test !
Texte
GRÉGOIRE EGGER + ÉLODIE MAÎTRE-ARNAUD
Le plastique est partout. Plus qu’une assertion alarmiste, c’est simplement un constat. Emballages, jouets, électroménager, appareils électroniques, brosses à dents, pneus, mais aussi matériaux de construction, textiles et même produits cosmétiques. On en trouve également, et c’est plus fâcheux, dans les océans et les espaces sauvages. Bref, le plastique fait partie de notre quotidien, solution ou problème selon où l’on se place dans son cycle de vie. Loin des images de cours d’eau recouverts de polymères, de tortues emprisonnées dans des emballages de cannettes de soda ou de mouettes à l’estomac rempli de morceaux de filets de pêche, la gestion du plastique en Suisse se révèle plutôt bonne, entre des système de tri, de collecte et de recyclage efficaces et des habitudes bien ancrées parmi la population. Pourtant, de nombreuses croyances demeurent au sujet des déchets plastiques. Jasmine Voide, responsable projets économie circulaire chez SwissRecycling, nous a prêté main-forte pour démêler le vrai du faux.
1Le « continent plastique » est bien plus vaste que la Suisse VRAI. « Les chiffres varient selon les sources (on parle de 3,5 millions de kilomètres carrés, soit près de 85 fois la Suisse, ndlr.), mais c’est en effet immense ! » confirme-t-elle. « Il faut cependant souligner que ce continent plastique contient sans doute une quantité infinitésimale de déchets suisses, puisque nous les retraitons largement chez nous. » Elle précise encore qu’une dizaine de rivières dans le monde charrient les déchets plastiques vers les océans, contribuant ainsi à l’extension du phénomène. « Elles sont localisées en Asie et en Afrique et, à moins que des déchets plastiques suisses ne soient exportés vers ces régions du monde, notre pays ne contribue pas à ce processus. »
PHOTO: WAYHOME STUDIO / ADOBESTOCKPHOTO
2Les matières plastiques jetées dans la nature proviennent surtout des emballages FAUX. En tout cas, pas dans notre pays. Selon un rapport du Conseil fédéral paru l’an dernier, nous rejetons environ 14 000 tonnes de plastiques par an dans l’environnement en Suisse. Et si le littering est toujours un fléau, les emballages jetés n’importe où ne sont pas les seuls responsables de la pollution au plastique ; 8900 tonnes proviennent en effet de l’abrasion des pneus. Une quantité non négligeable de ces polluants provient également de matières plastiques présentes dans les déchets verts, de l’abrasion des fibres synthétiques lors du lavage des vêtements ou encore des cosmétiques. « Environ 40% des déchets plastiques sont issus des ménages », ajoute Jasmine Voide. « Mais, en Suisse, d’autres comportements et habitudes impactent bien davantage l’environnement, voyez notamment l’ampleur du gaspillage alimentaire ! »
3Les déchets plastiques ne sont pas problématiques si on les recycle FAUX. « Le recyclage du plastique est important, mais si on veut vraiment avoir un impact sur notre production de déchets, il faut avant tout se
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De grandes quantités de plastiques sont recyclées en Suisse
poser la question au moment de l’achat », affirme Jasmine Voide. Le meilleur déchet est en effet celui qui n’existe pas, et des modèles plus responsables se sont développés, comme l’économie circulaire, le réemploi des matériaux et, plus simplement, la réparation des produits abîmés. Il faut savoir aussi que tous les plastiques ne peuvent pas être recyclés, surtout s’il s’agit de plastiques multicouches. À l’heure actuelle, les plastiques recyclables sont, pour l’essentiel, les PET (polyéthylènes téréphtalates), les PEHD (polyéthylènes haute densité), les PP (polypropylènes) ou encore les EPS (polystyrènes expansés). C’est-à-dire qu’après avoir subi un procédé de traitement, ils peuvent entrer dans la composition de nouveaux produits. De plus, tous les plastiques recyclables ne sont pas effec tivement recyclés. Ils doivent d’abord être triés et collectés correctement. « lecte détermine celle du recyclage Voide. C’est ce que Swiss Recycling est en train de mettre en place en travaillant avec toute la chaîne de valeur, du producteur aux recycleurs en passant par le commerce de détail, dans le cadre du projet
La Suisse produit davantage de déchets plastiques que ses voisins
Selon un rapport récent de l’organisa tion de protection des mers Oceancare, la Suisse produirait davantage de déchets par habitant que l’Allemagne, l’Autriche, la France ou encore l’Italie. Une affirmation basée notamment sur les chiffres de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) environ un million de tonnes de matières plas tiques sont consommées chaque année dans notre 000 tonnes de déchets plastiques (soit un peu plus de 90 kg par habitant) sont générées. Il est vrai que nous produisons beaucoup de dé chets plastiques, mais la gestion de ces déchets est », ajoute Jasmine Voide. Ici, nous avons la chance de bénéficier d’un système de ramassage et de tri permettant d’éviter qu’ils ne finissent dans l’environnement. Quant à savoir si la Suisse dé passe véritablement ses voisins, elle affirme que la façon dont les déchets produits ou recyclés sont comptabilisés varie d’un pays à l’autre, difficile donc de comparer.
FAUX. Selon les chiffres de l’OFEV, seulement 9 % de la quantité totale des déchets plastiques suisses est transformée sous forme de matière recyclée, soit 70 000 tonnes. Et quelque 6 % supplémentaires (soit 50 000 tonnes) sont réutilisés (les textiles, par exemple). « On trie beaucoup, certes, mais tout ne peut pas être recyclé », répète Jasmine Voide. « Mais si l’on parle uniquement du PET, la filière de recyclage est très performante en Suisse ; nous arrivons quasiment à un cercle fermé entre les emballages vendus et les emballages recyclés. »
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En Suisse, on brûle la plupart des déchets plastiques
VRAI. Toujours d’après l’OFEV, les déchets plastiques en Suisse sont incinérés à 83% dans une trentaine d’usines de valorisation thermique des ordures ménagères. Ce qui représente environ 660 000 tonnes par an, auxquelles il faut ajouter environ 10 000 tonnes qui sont incinérées dans des cimenteries. « Il faut toutefois bien comprendre la différence entre incinérer des plastiques dans une usine qui filtre ses émissions, ré -
cupère la chaleur afin d’alimenter des bâtiments et produit de l’énergie, et brûler des plastiques soi-même dans sa cheminée, ce qui est d’ailleurs interdit ! » souligne Jasmine Voide. Il est également préférable de valoriser thermiquement nos déchets plastiques ici, selon des normes strictes, que de les envoyer à l’autre bout du monde pour un improbable recyclage sur lequel nous n’avons aucun contrôle.
7Certains cantons interdisent le plastique à usage unique dans le cadre de grands événements
VRAI. « Dans le cadre de grands évènements, de plus en plus de villes et de cantons imposent l’utilisation de vaisselle réutilisable. C’est vraiment une bonne chose pour éviter que les gobelets ou les fourchettes en plastique finissent dans les champs à la fin des festivals, par exemple », relève Jasmine Voide. Depuis le 1er janvier 2020, la ville de Genève interdit ainsi l’utilisation de produits plastiques à usage unique dans le cadre des activités qu’elle autorise sur son domaine public (manifestations, marchés, terrasses de cafés et restaurants, ou encore installations saisonnières). C’est également le cas, dans des conditions diverses, du canton de Neuchâtel, du Jura ou encore de Berne. o
Lisa Moussaoui
PSYCHOLOGUE I BEHAVIOUR CHANGE EXPERTISE (GENÈVE)
« La peur entraîne des réactions défensives ou de déni »
Lisa Moussaoui est psychologue spécialisée dans les comportements pro-environnementaux. Chargée de cours à l’Université de Genève et fondatrice du bureau Behaviour
Change Expertise (Genève), nous lui avons demandé pourquoi l’esprit humain est si lent à amorcer des changements de comportement face à la menace climatique.
Propos recueillis par JOËLLE LORETAN
Sacré esprit humain ! Il n’en fait qu’à sa tête, malgré les électrochocs de ces dernières années : les phénomènes extrêmes liés au réchauffement climatique s’enchaînent et les constats scientifiques alarmants se succèdent. La cause est connue : nous, êtres humains, et nos comportements grands émetteurs de gaz à effet de serre. Puisque nous générons le problème, il serait facile de penser que nous avons la solution. Mais ce n’est pas si simple, car changer ses habitudes n’est pas qu’une affaire personnelle. Quels sont les mécanismes psychologiques qui sous-tendent notre inaction ? Nous avons posé la question à Lisa Moussaoui, spécialiste des comportements collectifs et des techniques de changement de comportement.
go2050 À moins d’être totalement déconnecté de l’actualité du monde ou d’être un climatosceptique convaincu, impossible d’ignorer le changement climatique en cours. Alors pourquoi avons-nous tant de mal à adopter des comportements plus respectueux de l’environnement ?
Lisa Moussaoui Je ne suis pas persuadée que tout le monde sache vraiment qu’il faut changer nos comportements. En Suisse, on peut avoir tendance à penser qu’ils ont peu d’influence, parce qu’on est un petit pays et que, comparé à la Chine ou aux ÉtatsUnis, nos actions ne vont rien changer. Il y a aussi cette idée fausse que grâce à la technologie, aux panneaux solaires ou aux voitures électriques, on peut continuer ainsi. Or, pour un changement fort, il faut
« Il faut montrer qu’il est possible de faire face à la menace climatique. »
LISA MOUSSAOUI Spécialiste des
comportements
pro-environnementaux
que chacun ait réellement conscience du problème et se sente personnellement responsable.
Quels sont les facteurs qui nous poussent à (ré)agir ?
Ces facteurs sont aussi nombreux et complexes que les comportements. Ils peuvent être individuels (quels sont mon niveau de conscience du problème, mes croyances et mes valeurs ?),
sociaux (mes proches me soutiennent-ils dans ma démarche ?), contextuels (y a-t-il l’infrastructure nécessaire proche de chez moi ?) ou politiques (les lois et les incitations financières favorisent-elles le changement ?). On sait qu’il est plus facile de changer ses habitudes lorsque le contexte change ou qu’un événement se produit dans notre vie, comme un déménagement, une naissance ou un divorce. On sait aussi qu’une fois que l’on a pris la décision de changer, on a déjà fait une grosse partie du processus ! Reste ensuite à mettre en place ses intentions, ce qui n’est pas forcément évident. La planification peut aider, en fixant notamment une date pour commencer à changer une habitude, afin de réduire le risque de procrastination. Une autre bonne idée est d’anticiper les difficultés. Ainsi, si je décide de me rendre au travail à vélo, j’anticipe la question du mauvais temps, en identifiant par exemple les options en transports publics, pour éviter de reprendre ma voiture les jours de pluie.
Après la prise de conscience, il y a toutefois du chemin à faire jusqu’à l’action concrète et l’ancrage de ses bonnes intentions… Le changement est un processus par étapes. Pour accompagner le changement et permettre de le maintenir dans le temps, nous disposons en psychologie du « modèle transthéorique du changement » (voir le code QR en fin d’article), développé pour accompagner les consommateurs de drogues. Il est applicable à d’autres comportements, dont ceux ayant un impact sur l’environnement.
Certains d’entre nous n’arriveront-ils jamais à changer leurs comportements afin d’être plus en phase avec la réalité climatique ? Difficile de répondre de manière définitive, mais il y a une petite partie du public qui n’est pas convaincue par les arguments scientifiques, et donc avec qui il est compliqué d’argumenter. Mieux vaut s’intéresser à la majorité hésitante, qui se questionne ou qui veut changer et souhaite être accompagnée dans cette démarche.
On perçoit mal les problèmes environnementaux : trop loin géographiquement ou dans le temps,
et parfois invisibles. Y a-t-il des moyens de les rendre plus tangibles ?
Dans ma thèse, j’ai comparé différents messages : les premiers évoquaient la nécessité de faire des économies d’énergie pour « sauver la planète », soit une manière abstraite mais assez standard de communiquer aujourd’hui. Les seconds parlaient de réduire la consommation « dans les bâtiments de l’Université ». Le deuxième a eu le plus gros impact, parce qu’il touche à un but proche et plus concret, mais également parce que l’influence de l’action individuelle est perçue comme plus forte.
« Sauver la planète »… Il s’agit surtout de sauver l’humanité et de nombreuses espèces animales !
A-t-on peur de nommer les choses clairement ?
Là encore, les mots que l’on utilise ont un impact.
Mais il ne faut pas non plus être anxiogène, car des études montrent que lorsqu’on fait trop peur aux gens, ils se sentent incapables d’affronter la menace et adoptent des réactions défensives ou de déni. Et puis, même si le message que l’on doit transmettre comporte des propos menaçants, il faut dans tous les cas apporter des solutions. Or c’est peut-être là que ça pêche dans les discours dominants.
Plus d’infos (en anglais) sur le modèle des étapes du changement en scannant le code QR, ci-contre. ➜
J’ai envie de faire quelque chose, mais je ne sais pas quoi. Comment peut-on procéder ?
Repérez les actions qui ont le plus de poids dans votre mode de vie et demandez-vous ce qui vous pousse à ne pas agir autrement. Une fois que vous avez conscience des barrières, pensez-vous que certaines d’entre elles sont modifiables ? Une manière d’entamer le changement est de procéder par étapes, en se fixant des objectifs de manière progressive : réduire ses achats de vêtements durant un mois, puis passer à la seconde main, avant de réparer soi-même ses habits, par exemple.
Comment parvenez-vous à vous (re)motiver lorsque vous croyez moins en ces changements qui tardent ?
Au-delà de mes actions individuelles au quotidien, j’essaie de m’impliquer dans des collectifs et d’être entourée de personnes qui font également des efforts, par exemple dans une épicerie participative à Genève. Ça m’aide aussi de regarder le grand nombre d’actions positives menées par certaines institutions. Il faut montrer qu’il est possible de faire face à la menace climatique et que beaucoup sont déjà en mouvement. o
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ALTIS
«Les défis sont nombreux pour 2050 »
L’entreprise ALTIS entend permettre à chaque citoyen de devenir acteur de la transition énergétique. Rencontre avec Joël Di Natale, son directeur général.
La population valaisanne a-t-elle intégré la nécessité d’une transition énergétique ?
Joël Di Natale Selon une enquête du Grand Entremont, 60% des sondés affichaient une sensibilité aux enjeux environnementaux. Nous avons encore la chance de pouvoir vivre normalement en Valais, ce qui ne permet sans doute pas d’éveiller vraiment les consciences. Mais je pense que nous savons tous que les défis à relever sont nombreux d’ici à 2050. Les actionnaires d’ALTIS – principalement les communes du Grand Entremont – sont en tout cas très ambitieux en termes de durabilité.
Quels sont justement les principaux défis ?
Premièrement, la question des coûts. On n’aime pas l’entendre, mais les mesures en faveur de la transi-
tion énergétique coûtent cher, notamment pour les propriétaires immobiliers. Deuxièmement, elles sont très difficiles à mettre en place pour les locataires, or ils sont majoritaires en Suisse. Troisièmement, on manque cruellement de main-d’œuvre. Nos carnets de commandes sont pleins, mais on a besoin de davantage de ressources humaines si on veut accélérer le déploiement d’installations de production d’énergie renouvelable.
Quelles solutions ALTIS apporte-t-elle?
Nous proposons des solutions de contracting pour financer les projets de grandes installations photovoltaïques. Pour les petits projets, nous avons mis en place Particip’ALTIS, pour permettre à tous – y compris les locataires – d’investir dans
l’une des centrales solaires participatives régionales. Pour répondre à la pénurie de main-d’œuvre, nous offrons des conditions de travail bien supérieures à la moyenne. Avec Sinergy et DransEnergie, nous venons aussi de lancer une entreprise qui sera active dans la construction d’installations photovoltaïques. o
www.altis.swiss
Réalisé pour ALTIS
ILLUSTRATION ADOBESTOCKPHOTO
Dehors
Disposer des copeaux de bois au pied des massifs. Ils absorberont l’eau pour la restituer progressivement aux plantes, ce qui limitera l’évaporation.
Convertir une partie de son jardin en prairie fleurie. Une bonne astuce durable, puisque cette zone nécessitera moins d’eau que le gazon.
Arroser la pelouse le strict minimum et plutôt le soir. Car, avec la chaleur du jour, jusqu’à 60% de l’eau s’évapore avant d’avoir pu pénétrer le sol. Éviter aussi de tondre trop court, la hauteur idéale recommandée étant de 6 à 7 cm, toujours pour limiter l’évaporation.
Ne pas laver sa voiture au jet dans son jardin, mais privilégier les stations de lavage, qui utilisent jusqu’à quatre fois moins d’eau.
Installer un système de récupération de l’eau de pluie pour l’arrosage, depuis les gouttières par exemple.
1 bons tuyaux pour économiser l’eau
Face aux épisodes de sécheresse et de canicule de plus en plus marqués, il est plus indispensable que jamais de préserver cette précieuse ressource. Quelques gestes simples, adoptés au quotidien, peuvent faire la différence.
Texte
THOMAS PFEFFERLÉ
En Suisse, 287 litres d’eau potable sont consommés chaque jour par habitant, selon l’Office fédéral de la statistique. Si cette quantité reste énorme, elle traduit tout de même un effort de réduction important, puisqu’elle s’élevait à 472 litres en 1990. Des progrès restent cependant à réaliser si l’on entend pérenniser notre patrimoine hydrique. Afin de réduire notre consommation d’eau, Christine Genolet-Leubin, la cheffe du Service de l’environnement du canton du Valais, nous donne quelques astuces et écogestes à adopter sans plus attendre. Dans la maison ou au jardin, suivez le guide ! o
Dedans
Éviter de laisser couler l’eau inutilement, par exemple lors du brossage des dents ou lorsque l’on se savonne.
Mettre en marche le lave-linge et le lave-vaisselle uniquement s’ils sont pleins, tout en favorisant les modes économie d’énergie s’ils sont disponibles. Un lavevaisselle récent consomme en moyenne 12 litres d’eau par cycle de lavage, pour 12 couverts.
Préférer la douche au bain. Différentes estimations indiquent qu’un bain consomme entre 150 et 200 litres d’eau, contre les 60 et 80 litres pour une douche de cinq minutes.
S’assurer du bon fonctionnement de la chasse d’eau des toilettes (absence de fuite notamment) et opter pour un dispositif économe à deux boutons, permettant de diviser par deux la quantité d’eau utilisée, en fonction des besoins.
Optimiser la vaisselle à la main, beaucoup plus gourmande en eau qu’un lave-vaisselle (40 litres pour 12 couverts). Pour ce faire, éviter de laisser couler l’eau en continu et doser la quantité de produit pour faciliter le rinçage.