Dossier performance sociale - Avril 2012

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Pourquoi évaluer la performance sociale ? Définition de la performance sociale

Les avantages d’évaluer la performance sociale

« La performance sociale est la traduction effective dans la pratique des objectifs sociaux d’une institution, conformément aux valeurs sociales reconnues »4.

Mesurer sa performance sociale permet à l’IMF de mieux connaître ses clients mais également d’évaluer si, dans la pratique, elle tend vers ou arrive à atteindre la mission qu’elle s’est fixée. Au-delà de ces deux points essentiels, les avantages de cette démarche sont aussi les suivants : - Corrélation entre performance sociale et financière prouvée par certaines études : amélioration des résultats financiers grâce à la fidélisation des clients et à la réduction des coûts. - Mise en place de systèmes de suivi des clients permettant de mieux connaître leur évolution et également de mieux comprendre, voire de réduire, leur taux d’abandon (client qui n’est pas fidélisé et se tourne vers une autre IMF). - Amélioration de la transparence en microfinance, possibilité pour les IMF de rendre des comptes aux parties prenantes.

Les objectifs sociaux d’une institution peuvent être définis ainsi : - Servir durablement un nombre croissant de pauvres et d’exclus : ciblage des plus pauvres et accès aux zones les plus reculées, - Améliorer la qualité et l’adéquation des services financiers : lutte contre le surendettement et adaptation des produits et des services aux besoins des clients, diminution des taux d’intérêts, - Améliorer la situation économique et sociale des clients : proposition de services non financiers, - Garantir la responsabilité sociale envers les clients, les employés, les financeurs et la communauté servie.

Besoin d’évaluer la performance sociale Les dernières années ont vu se multiplier les propositions d’évaluation de la performance sociale et un grand nombre d’IMF se sont impliquées dans cette démarche. Trois explications majeures existent : - La forte demande en microcrédit et en conséquence l’offre de services financiers des IMF ne prouvent pas en soi l’amélioration de la condition des bénéficiaires. La possibilité d'améliorer les conditions de vie des clients doit être pensée et analysée pour devenir effective. - La spirale de l'endettement* doit être analysée pour être évitée. - De plus en plus, les financements publics et caritatifs de la microfinance imposent comme condition une qualité des services, la satisfaction des clients et la réalisation des objectifs poursuivis. Le contexte de raréfaction de la ressource financière impose son allocation dans les secteurs où elle aura le plus d'effets positifs . 4

Définition du Social Performance Task Force (groupe de travail sur la performance sociale)

La position de Babyloan Babyloan travaille au financement et au développement d’une microfinance sociale. Aujourd’hui la première plateforme européenne de peer to peer sélectionne des IMF dont le besoin de financement est réel, dont l’encours de portefeuille n’est pas trop important et qui s’adressent à un public défavorisé et qui développe ses activités dans des zones reculées. Par exemple: - Asala, coopérative de femmes en Palestine et partenaire de Babyloan depuis juin 2011, fait un travail d’accompagnement pour rendre les femmes plus autonomes dans une région où la culture et le contexte ne rendent pas les choses faciles. -CBIRD est une IMF cambodgienne, dont les activités sont situées dans le nord ouest du pays. L'institution souhaite proposer une alternative durable aux migrations urbaines que connaît la région en offrant des opportunités de développement locales. Grâce à l'octroi de microcrédits, CBIRD propose un accès à des financements aux populations des zones rurales de la province afin qu'elles puissent développer leurs propres projets. De plus, l’IMF développe actuellement son offre de formation afin d'accompagner ses clients dans leurs projets.

Pour mieux comprendre *La microfinance est souvent critiquée : les dérives qui ont eu lieu en Inde et au Maroc et qui ont été fortement relayées par la presse, ont souvent été à l’origine de ces critiques ces dernières années. Plusieurs éléments ont contribué aux crises qu'a connues la microfinance dans ces deux pays. La faible régulation ainsi que le potentiel de croissance et de forte rentabilité du secteur de la microfinance ont attiré nombre de bailleurs internationaux qui ont multiplié et concentré leurs investissements sur un nombre réduit d'organisations. Des institutions peu scrupuleuses recherchant une rentabilité économique rapide ont élargi leur offre, multiplié le nombre de crédits octroyés tout en réduisant au maximum le temps d’instruction des dossiers, et sans aucun croisement des données des clients. Des clients se sont alors retrouvés avec plusieurs crédits aux taux d’intérêts élevés, avec des ressources trop faibles pour pouvoir les rembourser. Les conséquences de ces phénomènes sont désastreuses : en Inde comme au Maroc, de nombreux clients sont tombés dans la spirale infernale de l’endettement et du surendettement les conduisant ainsi dans des situations de pauvreté encore plus profondes.

Dossier consultable sur Babyloan.org

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