Synthèse_PROVENCE VERTE EN TRANSITION_Moréni Adrien

d.p.l.g

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Adrien Moréni - paysagiste

Travail personnel de fin d’études LE «PAYS» DE PROVENCE VERTE, Var (83)

Symbole international de biodiversité, le

ALEXANDRE TELLIEZ,

bassin méditerranéen, berceau des civi-

[Président de jury].

lisations occidentales et de l’agriculture,

Urbaniste Chef de projet - Agence

incarnent aujourd’hui de nombreux enjeux contemporains ( écologiques, socio-écono-

GUILLAUME LAIZÉ, Paysagiste

miques, démographiques, climatiques... ).

DPLG - Atelier Palimpseste - Bor-

L’étude du «pays» de Provence Verte inter-

deaux ;

roge les identités méditerranéennes d’hier

JEAN-PIERRE CLARAC,

et d’aujourd’hui, afin de les mobiliser dans

[Co-encadrant]. Paysagiste DPLG,

des démarches de projet co-construit qui

[Directeur

d’étude].

paysagiste conseil de l’État ; VINCENT TRICAUD,

© Adrien Moréni

L’agriculture et les énergies renouvelables, deux piliers pour le projet local durable.

Jury :

LUYTON - Toulon ;

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Provence Verte en Transition

tentent de redéfinir les niveaux de réponse

Paysagiste DPLG et urbaniste - Tri-

et les économies réelles des territoires. Le

caud et Chapellière SARL - Bordeaux

paysage, pensé sous le prisme des énergies

Soutenu publiquement à Bordeaux,

et de l’écologie, permet alors d’intégrer les

le 26 Novembre 2014

identités locales au sein d’un système territorial global et de questionner les relations spatio-fonctionnelles entre agriculture, fo-

La plaine agricole de Correns - [ juillet 2014, Var ] Isolement par le relief et situation micro-climatique

rêts et espaces habités.

L’enjeu alors devient de lutter contre la banalisation des paysages et la perte d’identité de certains territoires dans l’orbite des grandes villes. ©Adrien Moréni

De la via Aurélia aux communications contemporaines, d’une économie agricole locale à une économie touristique dominante, le territoire du Var a absorbé de nombreuses mutations socio-spatiales pendant l’histoire. La succession de cycles historiques et économiques a alors déterminé les empilements successifs de nombreuses modalités d’occupation du territoire. Sa position géographique en a toujours fait un territoire d’échanges, de passages et d’arrêts.

La Provence Verte, un territoire sur le tracé des routes commerciales antiques qui influenceront l’armature urbaine et les grands flux régionaux.

La diversité des paysages, du littoral aux montagnes, et son climat favorable a, de tous temps, attiré les hommes à venir s’y implanter.

© Adrien Moréni

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Entre patrimoines historiques, naturels et agricoles, entre espaces sensibles et très convoités, le Var apparaît comme territoire significatif des enjeux contemporains et représente un véritables laboratoire expérimental de conciliation entre maintien de la biodiversité et développement des hommes.

© Adrien Moréni

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Identités en mutation

Avec l’explosion des mobilités contemporaines, le territoire du pays de Provence Verte, symbole de ruralité et de proximité, perd progressivement son identité territoriale héritée et avec la périurbanisation, les frontières entre les espaces naturels, ruraux et urbains s’entremêlent et se chevauchent.

Parmi ces frontières mouvantes, se distinguent les dynamiques de plaines (ager/ urbain) et les dynamiques de pentes (saltus/urbain/ silva), dont le territoire du saltus est un espace significatif qui témoigne spatialement des mutations.

Aujourd’hui les hameaux se sont transformés en lotissements et l’économie s’est tertiarisée. Les terres basses les plus productives pour l’agriculture se voient alors colonisées par l’habitat diffus et les infrastructures routières et industrielles, ce qui amènent une forte concurrence d’usage sur des espaces confinés.

Entre héritages agricoles identitaires et dynamiques contemporaines, quelles valeurs pourraient alors faire projet en Provence Verte ?

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À la vue de ces dynamiques contemporaines sur la figure ci-contre, peut-on encore parler de ruralité dans le pays de Provence Verte? Que reste-t-il de cette identité sous pressions ? Doit-on parler de ruralités au pluriel, de rurbanité, de périurbanité(s) ?

D’après Jacques Jung, ingénieur agronome français et directeur d’un Organisme Régional d’Étude et d’Aménagement d’Aire Métropolitaine, «la ruralité est un phénomène résiduel; l’espace rural se rétracte, l’économie rurale est totalement intégrée aux exigences de la consommation urbaine, les paysans et les ruraux, leur langage, leur mode de vie, y compris leurs pratiques spécifiques de l’espace disparaît progressivement. L’absence de définition de la ruralité aujourd’hui est l’argument suprême: elle n’existe plus.»

Ager, Saltus et Sylva aujourd’hui en Provence Verte.

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Ager: domestication parfaite et maîtrise des hommes, l’exemple le plus significatif est la viticulture.

Saltus: auparavant espace définis par le mouvement des bêtes et l’appropriation des hommes par la cueillette, il représente aujourd’hui l’espace significatif de transition enfriché et délaissé.

Sylva: considérée hier comme l’espace le plus extérieur des territoires, elle représente aujourd’hui le maillage territorial. Sa faible mise en valeur entraîne des dynamiques d’accroissement et de densification de la biomasse forestière augmentant le risque incendie.

Dans ce contexte, identifier les empreintes et les mutations du système agraire traditionnel méditerranéen de l’ager-saltus-sylva permet de repenser la notion de ruralité, non pas en opposition avec l’urbanité, mais en interaction entre systèmes de production, structures foncières, organisation de l’habitat et maillage naturel.

4 piliers:

. BIODIVERSITÉ 4

. ÉNERGIES . AGRICULTURE . PÉRIURBANITÉ

La transition est loin d’être uniquement énergétique, elle est aussi sociale et écologique. C’est une vision positive de l’avenir qui permet à chaque territoire de prendre conscience de ses potentialités de développement local afin de développer des scénarios de coopération intercommunale et des actions concrètes à un niveau où les citoyens peuvent inventer des solutions.

Cette éthique de développement individuel et collectif permettrait donc à la fois une descente d’échelle pour la prise de décision mais aussi une redéfinition des pratiques de chaque territoire selon leur vocation. La transition replace donc les territoires dans des systèmes d’inter-dépendances au lieu de les mettre en concurrence.

Quelles sont alors les potentialités des territoires de Provence Verte à mobiliser pour une transition écologique, énergétique et sociale ?

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Les piliers de la transition

Il s’agit alors d’établir des interdépendances entre les éléments les plus identitaires du territoire d’étude, mélangeant les échelles, de la parcelle jardinée des lotissements à l’échelle du paysage et des espaces naturels.

Le principe de co-construction, au sens large, est indispensable pour la fabrication future des paysages méditerranéens qui sont aujourd’hui le théâtre de puissants métissages entre des héritages ancestraux et des pratiques modernes.

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Co-construction des territoires, métissage des pratiques, mixité énergétique, complémentarités écologiques ou solidarités humaines, la transition offre un chemin favorable pour la résilience des territoires face aux changements de modalités de fabrication des paysages qui s’opéreront dans le futur face aux chocs économiques, sociaux, énergétiques et climatiques.

A.M

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Adrien Moréni - paysagiste

Afin d’intégrer les actions de protection et de valorisation des espaces naturels et agricoles dans des systèmes plus larges, la pensée systémique permet la mise en relation des potentialités territoriale, c’est à dire entre l’agriculture, les forêts et espaces naturels, et les espaces habités périurbains.