ASI Magazine numéro 23 : À la Recherche du Savoir

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OCTOBRE 2025

NUMÉRO #23

LA NORME D’EXCELLENCE

RÉDACTEURS INVITÉS

DE L’ASI
Léonard Lievin
Cokie Ponikvar, David Hsaio, Paolo Saccone MS

À LA RECHERCHE DU SAVOIR

LA NORME D’EXCELLENCE ASI

AVEC LÉONARD LIEVIN

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Publication par : Association de la Sommellerie Internationale

Rédacteur, gestionnaire de contenu : Mark DeWolf

Gestion des Partenariats : Ana Sofia Oliveira

Marketing et Communication : Xeniya Volosnikova

Assistante administrative : Claire Monnier

Rédaction : Nina Basset

Traduction : Michèle Aström Chantôme, Manuel Negrete

Conception / Mise en page : Carissa Botha

Photographie : Jean-Yves Bernard, iStock, Pexels, Unsplash

Photo de couverture : Un jeune sommelier participant à l’ASI

Bootcamp en Malaisie déguste du vin dans des verres de la série Cocoon de Stölzle, primée à plusieurs reprises.

Bureau exécutif de l’ASI

Président : William Wouters

Secrétaire général : Beáta Vlnková

Secrétaire général adjoint : Ivo Dvorak

Trésorier : Philippe Faure-Brac

Trésorier adjoint : Samuil Angelov

Vice-présidente pour l’Asie Pacifique : Saiko Tamura-Soga

Vice-présidente pour l’Afrique et le Moyen-Orient : Michèle Aström Chantôme

Vice-président pour l’Europe : Piotr Kamecki

Vice-président pour les Amériques :  Matias Prezioso

Renseignements sur le magazine :

Mark DeWolf, directeur du contenu de l’ASI

Collaborateurs :

Mark DeWolf, David Hsaio, Minobu Kondo, Léonard Lievin, Joseph Manouyer, Kristjan Markii, Chelsea Oliveira, Cokie Ponikvar, Paolo Saccone, Sofia Salvador

markdewolf@asi.info

Renseignements généraux : www.asi.info | info@asi.info

Bienvenue !

ienvenue dans cette nouvelle édition du magazine ASI. Chaque numéro me rappelle l’importance de la formation et de la certification dans notre vie professionnelle. Je considère l’hospitalité comme notre âme et la formation comme notre cœur. Sans elles, nous ne pouvons pas exercer notre métier.

Les tendances changent, les salles à manger évoluent et de nouvelles générations de clients arrivent avec de nouvelles attentes, mais une constante demeure. Un sommelier bien formé, curieux et confiant rehaussera toujours l’expérience à table. L’éducation ne se résume pas à la réussite d’examens. Il s’agit d’apprendre au quotidien à lire une salle, à déguster avec discipline, à écouter les producteurs et à traduire la culture en hospitalité.

Cette année, notre commission

Examens & Éducation a pris des mesures importantes pour répondre à la réalité d’un monde des boissons plus vaste. Vous avez demandé des outils qui reflètent ce que les clients boivent réellement et ce que les restaurants servent. Nos grilles de dégustation incluent désormais la bière et le saké en plus du vin. C’est simple, mais significatif. La même clarté et le même calibrage qui ont longtemps guidé nos évaluations de vins guideront désormais votre étude du caractère du malt, de l’expression du houblon et du langage du polissage du riz et du koji. L’objectif n’est pas de transformer chaque sommelier en brasseur ou en toji. L’objectif est de vous donner un vocabulaire commun et une structure fiable afin que votre jugement soit cohérent, équitable et

“« Pas à pas » n’est pas un slogan. C’est une promesse que personne ne sera obligé de faire un saut sans pont.”

transférable d’un lieu à l’autre et d’un pays à l’autre.

Je suis heureux de vous faire part d’une autre étape importante. En janvier, nous lancerons un niveau préparatoire qui complète la Certification 1, la Certification 2 et le Diplôme ASI. Cette nouvelle étape reconnaît une vérité simple. La confiance s’accroît lorsque les connaissances sont acquises par étapes mesurées. De nombreux collègues travaillent dans des régions où l’accès à une formation formelle est limité. Certains passent d’une langue à l’autre. D’autres reprennent leurs études après des années passées sur le terrain. Une voie claire vers la réussite aidera davantage de personnes à se lancer

dans cette aventure, à comprendre les attentes et à développer de bonnes habitudes dès le premier jour. Le niveau préparatoire se concentrera sur les bases qui soustendent tout ce qui suit. L’étiquette du service. Les techniques de dégustation fondamentales. Les cépages et les régions essentiels. Le langage universel, le vocabulaire de l’hospitalité qui fait que les clients se sentent les bienvenus avant même d’avoir bu une gorgée.

Ce parcours est particulièrement important dans les pays émergents, où les talents sont nombreux mais les ressources peuvent être rares. En fixant des objectifs progressifs et en proposant des supports d’apprentissage pratiques et accessibles, nous honorons notre mission qui consiste à servir la profession à l’échelle mondiale, et pas seulement dans ses centres les plus visibles. « Pas à pas » n’est pas un slogan. C’est une promesse que personne ne sera obligé de faire un saut sans pont. La certification 1 valide les compétences essentielles. La certification 2 reconnaît les connaissances approfondies et le savoir-faire en matière de service. Le diplôme ASI reste notre summum, une marque de maîtrise acquise grâce à la discipline et à l’humilité. Avec le niveau préparatoire, ces étapes forment une échelle cohérente que tout professionnel dévoué peut gravir.

Je voudrais m’attarder sur le mot « communauté ». Les examens fournissent des normes. La communauté apporte de la force. Le Bootcamp ASI est l’une des meilleures expressions des deux. Le Bootcamp a donné à des centaines de sommeliers la chance de se former auprès d’éducateurs de premier plan, de déguster différentes catégories de vins et de s’exercer sous pression dans un environnement favorable. Les participants arrivent en tant qu’individus et repartent avec un réseau qui dure des années. Ils gagnent en rapidité et en précision, mais aussi en résilience. Ils apprennent à se remettre d’une erreur, à communiquer avec élégance et à placer le client au centre de l’histoire. J’ai vu des participants timides trouver leur voix et des sommeliers expérimentés redécouvrir leur curiosité. Cet esprit est la véritable réussite du Bootcamp. Il transforme l’ambition en objectif et la compétition en camaraderie.

Rien de tout cela n’est le fruit du hasard. Je remercie les membres de la Commission Examens & Éducation pour leur dévouement, nos instructeurs qui donnent si généreusement de leur temps, et les nombreux bénévoles qui coordonnent les lieux, la logistique et les traductions. Merci aux producteurs qui ouvrent leurs caves et partagent leurs connaissances. Merci aux

“Lorsqu’une organisation établit une norme, elle doit également construire la route qui permet à tous de l’atteindre. Vos efforts construisent cette route.”

restaurants qui accueillent les sessions de formation et accueillent les jeunes sommeliers dans le service professionnel. Lorsqu’une organisation établit une norme, elle doit également construire la route qui permet à tous de l’atteindre. Vos efforts construisent cette route.

Je lance trois invitations à nos lecteurs. Premièrement, continuez à apprendre. Goûtez des vins en dehors de votre zone de confort. Lisez au-delà de votre région préférée, au-delà de votre boisson préférée. Demandez l’avis d’un collègue d’un autre pays. Dans cette optique, nous sommes fiers d’annoncer la création d’un groupe d’étude ASI. Cette communauté en ligne sert à renforcer nos liens, nous permet de dépasser nos frontières traditionnelles et relie une communauté de sommeliers du monde entier. Nous vous encourageons à apprendre les uns des autres et à former un réseau positif de personnes partageant les mêmes idées. N’oubliez pas que la force et la conviction personnelles sont renforcées par le soutien des amis et des collègues.

Je vous encourage à partager vos connaissances non seulement sur notre nouvelle plateforme, mais aussi au sein de votre communauté personnelle. Devenez le mentor d’un jeune membre de votre équipe. Proposez une dégustation à votre personnel de cuisine ou de bar. Le fait d’enseigner vous permettra d’affiner votre propre savoir-faire.

Enfin, n’oubliez pas de vous investir pleinement auprès de vos clients. Nos qualifications sont importantes, car elles nous aident à servir avec confiance. Le service reste un acte de générosité. Un accueil chaleureux, une question attentionnée, un vin servi à table au bon moment. Ce sont ces gestes qui transforment le savoir en hospitalité.

Pour citer le célèbre restaurateur

Danny Meyer, « les affaires, comme la vie, consistent à faire en sorte que les gens se sentent bien. C’est aussi simple et aussi difficile que cela. »

Dans mon verre

Gestionnaire de Contenu, Association de la Sommellerie Internationale

Rédacteur ASI Magazine markdewolf@asi.info

L’éducation par l’exploration

Il y a un moment dans chaque service où un client demande une recommandation qui vous fait réfléchir. Non pas parce que vous n’avez pas de réponse, mais parce que vous réalisez qu’il pourrait y en avoir une meilleure, ou du moins une offre plus distinctive, si vous faisiez un petit effort supplémentaire. Ce sursaut est le début de l’éducation. Cela ne se produit pas seulement dans les salles de classe. Cela se produit à table, dans l’espace tranquille entre ce que vous savez déjà et ce que vous êtes sur le point de découvrir.

J’ai toujours pensé que le métier de sommelier était une conversation, et que les conversations devenaient intéressantes lorsque l’on laissait de nouvelles voix s’y joindre. Dernièrement, mon verre contient plus que du vin, et les vins reflètent de plus en plus de nouveaux cépages et de nouveaux terroirs qui vont bien au-delà des valeurs sûres. Parfois, apprendre consiste simplement à être prêt à explorer, à mettre de côté le

connu pour l’inconnu. Qu’il s’agisse de choisir un Assyrtiko de Santorin plutôt qu’un Chablis français, ou un Ciliegiolo toscan ou un Frappato sicilien à la place d’un Gamay. Lors d’un récent voyage en Toscane, je suis tombé sur une bouteille de Sequerciani Ciliegiolo. Inspiré par l’envie d’essayer quelque chose de nouveau et d’intéressant, j’ai été ravi de constater que ce vin tenait toutes ses promesses en matière de fruits rouges (Ciliegiolo dérivant de ciliegia, qui signifie cerise), mais qu’il présentait également une complexité savoureuse au nez qui lui conférait profondeur et intérêt.

Au cours des dernières années, le saké est passé de l’obscurité à une place centrale dans le vocabulaire courant des sommeliers. La connaissance de la boisson nationale japonaise s’est considérablement développée, en grande partie grâce au travail acharné de l’Association japonaise des producteurs de saké et de shochu

“Cela se produit à table, dans l’espace tranquille entre ce que vous savez déjà et ce que vous êtes sur le point de découvrir.”

sur les marchés d’exportation. Grâce à leurs recherches, même les producteurs ont approfondi leur propre compréhension de cette catégorie. Les brasseurs ont élargi le profil aromatique du saké, se tournant souvent vers le passé pour façonner un avenir plus dynamique. Des méthodes de fermentation kimoto et yamahai remises au goût du jour à l’utilisation de variétés de riz anciennes, une approche qui renforce le sentiment croissant de terroir dans le saké, la catégorie n’a jamais été aussi diversifiée. Ajoutez à cela des styles pétillants tels que l’Origarami Sparkling de Masumi (que m’a fait découvrir le chef Darren MacLean), y compris des versions inspirées du Pet Nat, et ce qui n’était autrefois que quelques pages dans un manuel scolaire se lit désormais comme un cours complet.

On assiste à un retour mondial des boissons artisanales. Les cidres traditionnels des latitudes nordiques, les amari italiens, le mezcal mexicain et le soju coréen font désormais partie des outils du sommelier moderne.

“Ces innovations nous rappellent que le parcours éducatif du sommelier ne s’achève jamais vraiment.”

Même les catégories classiques telles que le gin sec méritent un second regard. La structure et la familiarité qui définissaient autrefois le style London Dry ont cédé la place à une nouvelle génération d’interprétations régionales, dont beaucoup sont beaucoup plus nuancées que leurs prédécesseurs. Un exemple récent qui m’a interpellé est le Smeaton’s Bristol Dry Gin. Il ne s’agit pas simplement d’une nouvelle histoire de renaissance. Distillé à partir de plantes individuelles et assemblé après distillation, il offre une fraîcheur et une complexité aromatique remarquables, montrant à quel point une catégorie traditionnelle peut devenir contemporaine lorsqu’elle est guidée par un processus réfléchi et précis.

Le whisky n’est plus non plus limité par la géographie ou les attentes. Si les producteurs traditionnels continuent de fixer de nombreuses références, les petits fabricants situés dans des endroits inattendus redéfinissent ce que peut être le whisky. C’est exactement ce que fait le whisky canadien Two Brewers,

élaboré dans le Yukon, une région peu peuplée, par d’anciens brasseurs devenus distillateurs. Avec un équilibre habile entre richesse, caractère céréalier et subtile touche de chêne, il s’éloigne avec assurance de l’ombre de ses homologues traditionnels, prouvant que le whisky canadien peut être aussi nuancé et contemplatif que n’importe quel scotch ou bourbon.

Ces innovations nous rappellent que, qu’il s’agisse d’une formation formelle ou d’une exploration informelle, le parcours éducatif du sommelier ne s’achève jamais vraiment. Le contenu de notre verre doit continuer à évoluer et à refléter la diversité des boissons consommées dans le monde aujourd’hui.

Santé

Redacteurs Invités

Lorsqu’on lui demande à quel moment le vin et la sommellerie sont devenus une aspiration professionnelle, elle répond : « J’étais très studieuse quand j’étais jeune », commence-t-elle en riant au souvenir de l’adolescente qui lisait davantage pour le plaisir. « Je ne pensais pas que je finirais dans l’hôtellerie. Ce qui m’a attirée vers le vin, c’est son côté académique, et honnêtement, c’est toujours ce qui me motive aujourd’hui. »

La découverte est également venue avec les voyages. Au cours d’une année sabbatique en douzième année, elle a regardé le film Somm et a senti quelque chose se débloquer. « Je me souviens avoir pensé que c’était la chose la plus cool que j’avais jamais vue. Des gens qui se surpassent à un très haut niveau, et pourtant, ce qu’ils font concerne tous ceux qui aiment boire un verre de vin. « Une phrase en particulier l’a marquée. « Brian McClintic dit que

À la recherche du savoir

Ancienne sommelière au Four Seasons de Toronto, Cokie Ponikvar, 24 ans, poursuit actuellement des études pour obtenir les titres de Master of Wine et Master Sommelier. Au fil du temps, elle s’est constitué un vaste public international grâce à Cokie’s World of Wine, qui compte près d’un demi-million d’abonnés, a remporté le prix IWSC Emerging Talent in Wine Communications et est devenue une référence en matière d’éducation œnologique rigoureuse et ludique. Dans cette conversation, Cokie nous explique ce qui motive ses habitudes d’étude, pourquoi l’enthousiasme n’est pas l’ennemi du professionnalisme et comment faire en sorte que l’apprentissage soit synonyme de découverte.

certaines personnes entendent parler de cela et disent « bravo », tandis que d’autres disent « je veux faire ça ». Ces mots ont touché mon âme. »

Si l’attrait initial était intellectuel, le service en salle a rapidement ajouté une deuxième dimension. « Il n’y a rien de tel que de voir les yeux d’un client s’illuminer lorsque vous avez élevé son expérience à un autre niveau », dit-elle. « Ce sentiment est toujours l’un de mes préférés. »

Rien dans son enfance ne l’avait préparée à une carrière dans le vin. À la maison, on parlait de vin de manière informelle plutôt que formelle. « Mes parents buvaient du vin, mais ce n’était pas un sujet de conversation important. Mon père a essayé de m’apprendre à faire tourner le vin dans le verre et à respirer en buvant, ce qu’il ne savait pas vraiment faire, mais c’était mignon », dit-elle.

“Ce qui m’a attirée vers le vin, c’est son côté académique, et honnêtement, c’est toujours ce qui me motive aujourd’hui.”
Cokie Ponikvar

« J’ai acheté le livre Wine Folly et j’ai commencé à apprendre par moimême. Au début, je n’ai pas suivi beaucoup de cours. J’ai compris les choses par moi-même et mes parents ont apprécié d’apprendre à mes côtés. »

Des mentors et des étapes formelles ont suivi. « Ma première étape sérieuse a été de travailler dans un bar à vin sous la direction d’un maître sommelier à Toronto. C’était énorme, car j’avais quelqu’un en qui j’avais confiance pour vérifier ma façon de penser », explique-telle. « J’ai commencé le WSET juste avant la pandémie, puis j’ai passé les niveaux 2 et 3 et obtenu le diplôme. Je me rendais à Boston pour passer les examens du diplôme, car j’avais besoin de fiabilité et d’élan. J’étais très impatiente de terminer rapidement afin de pouvoir passer au Master of Wine et au Master Sommelier. »

Elle évoque l’énergie qui alimente son parcours. « C’est sans aucun doute une passion personnelle. J’adore la quête du savoir au plus haut niveau », explique-t-elle. « J’ai regardé les chiffres et si l’on additionne tous les obstacles, en tenant compte des différents taux de réussite de chaque examen, et pas seulement des plus difficiles, et selon ChatGPT, les chances de devenir Master of Wine sont d’environ 0,4 %. Vous avez plus de chances d’entrer à Harvard ou de devenir astronaute pour la NASA. C’est exactement pour cette raison que cela m’attire. Si c’était plus facile, je ne serais pas aussi enthousiaste. »

La dégustation à l’aveugle est l’étape où de nombreux candidats échouent. Pour Cokie, le défi était d’autant plus difficile que les vins étaient difficiles à trouver. « Au Canada, de nombreux vins d’examen n’existent tout simplement pas dans le commerce. Je me souviens d’un séminaire MW où un vin de Navarre figurait sur la grille et où il était introuvable en Ontario », se souvient-elle. « J’ai réalisé que j’avais besoin de plus d’expérience, alors j’ai déménagé à Londres pendant six mois et j’ai rejoint des groupes de dégustation sérieux pour progresser. »

De retour chez elle, elle a mis au point un système qui transformait les erreurs en atouts. « J’ai créé une bibliothèque de dégustation à l’aveugle dans mon réfrigérateur, qui comptait parfois jusqu’à huit cents petites bouteilles », dit-elle avec un sourire. « Si je me trompais sur un vin, je le plaçais à côté du vin que je pensais être le bon et j’étudiais les différences. Je prenais des notes sur les différences entre les deux. Je ne refais pas deux fois la même erreur quand j’apprends de cette manière. »

Elle s’empresse d’ajouter que la pratique solitaire n’est pas synonyme d’isolement. Il s’agit plutôt de maximiser l’apprentissage. « Les groupes traditionnels sont formidables, mais on peut perdre le moment d’apprentissage dans les discussions et les suppositions. Je voulais un processus qui permette de retenir la leçon à chaque fois », explique-t-elle. « Pour moi, cela signifiait concevoir une pratique adaptée au fonctionnement de mon cerveau. »

“Ma première étape sérieuse a été de travailler dans un bar à vin sous la direction d’un maître sommelier à Toronto. C’était énorme, car j’avais quelqu’un en qui j’avais confiance pour vérifier ma façon de penser.”

Il y a aussi la cave. « Se salir les mains permet d’acquérir des connaissances plus approfondies », dit-elle. « Les programmes de sommelier ne vont pas toujours très loin dans la viticulture ou la vinification. Travailler aux vendanges a comblé cette lacune pour moi. »

Le travail est aussi important que la théorie. « J’adore la sueur et le moût sur les doigts, et les longues journées. On gagne le droit de comprendre », dit-elle. « On gagne aussi la confiance des vignerons, dont le temps est précieux. J’ai fait les vendanges à Niagara, dans les Finger Lakes, en Oregon et à Napa. Cette année, j’ai enfin fait les vendanges en France. C’était un grand rêve. »

Chaque réussite a un coût. « Il faut faire des sacrifices », dit simplement Cokie. « Je peux à peine passer Thanksgiving avec ma famille parce que je suis en train d’étudier. Des amis ont vu leurs relations se terminer à cause des exigences de ce métier. Être jeune et sans personne à charge aide, mais cela reste très prenant. C’est la réalité si vous voulez réussir à ce niveau. »

Elle sourit tristement. « L’avantage, c’est que lorsque je me rends à des événements familiaux, j’apporte de

bonnes bouteilles et je peux expliquer à tout le monde ce qu’il y a dans leur verre. Cela semble aider. »

Sa présence numérique a commencé sans stratégie. « Cela n’a jamais été un projet commercial », dit-elle. « Je venais d’apprendre que le pinot noir était un cépage, et je trouvais cela génial. Je voulais le dire à quelqu’un. J’ai créé un compte Instagram pour mes parents et leurs amis, et petit à petit, j’ai atteint les 900 abonnés. Puis quelques vidéos sont devenues virales. Et le reste appartient à l’histoire. »

Ce qui a suivi, c’est la prise de conscience que l’instinct peut être un guide. « Les meilleures choses que j’ai faites ont commencé parce qu’elles me semblaient justes sur le moment », dit-elle. « Je n’ai jamais l’impression d’avoir travaillé un seul jour. Je voyage, je partage du vin et j’apprends avec les gens. J’ai l’impression d’avoir piraté le système. »

Communiquer à un large public est désormais son métier quotidien. « Au début, c’était facile, car j’apprenais en même temps que mon public », dit-elle. « Maintenant, je dois m’adresser à la fois aux débutants et aux grands vignerons, souvent dans le même article. C’est difficile de trouver le bon équilibre. »

Selon elle, la clé n’est pas de simplifier à outrance, mais d’ajuster le ton. « Les gens ne sont pas stupides. Les jeunes sont intelligents. Nous n’avons pas besoin de vider le contenu de son sens », dit-elle. « Nous devons ajuster le ton et l’approche. Nous avons besoin de clarté et d’enthousiasme. L’enthousiasme n’est pas contraire au professionnalisme. Il est nécessaire. »

Elle se souvient avoir étudié les langues à l’université. « J’ai écrit sur le langage du vin, tous ces mots comme brioche et cassis qui peuvent rebuter les gens », dit-elle. « Nous avons toujours besoin de mots précis. Nous avons également besoin d’énergie. J’essaie d’utiliser tout mon corps lorsque j’explique pourquoi quelque chose est cool. Si vous trouvez cela passionnant, les gens le ressentiront aussi. »

En ce qui concerne le rôle du sommelier, Cokie est catégorique. « Les sommeliers sont avant tout des communicateurs », dit-elle. « Si vous ne pouvez pas communiquer avec passion, avec le sourire et de manière accessible, vous passez à côté de l’essentiel. Sans cela, vous contribuez à la pile de déchets qui détournent les gens du vin. »

« Le vin n’est que du jus de raisin. Un jus de raisin merveilleux, mais toujours du jus de raisin. Il n’a rien de supérieur, alors pourquoi parler comme s’il l’était ? »

Elle rejette également l’idée que la gravité exige de la raideur. « Il m’arrive parfois d’écrire des e-mails en utilisant le tutoiement », dit-elle. « Je ne pense pas que ce soit contraire à l’éthique professionnelle dans ce domaine. C’est rafraîchissant. Cela montre que les gens peuvent se détendre et poser des questions. »

Quant à ce qui se passera si tous ses efforts sont récompensés de manière spectaculaire et qu’elle obtient les titres de MW et de MS, elle déclare :

« Pour l’instant, je me concentre uniquement sur la réussite des examens. » « Je me donne à fond. Je ne sais pas ce que l’avenir me réserve si j’obtiens ces titres. Avant, je m’inquiétais de ne pas avoir de plan sur cinq ou dix ans, mais j’ai appris qu’il n’y avait rien de mal à ne pas savoir, et que je découvrirais qui je suis une fois que j’aurai franchi cette étape. Je n’ai que vingt-quatre ans. J’ai le temps. »

Quand on lui demande si elle participerait un jour à un concours de sommeliers, elle répond après un moment : « Peut-être. Cela me terrifie. Les examens sont contrôlés. Les concours ajoutent un public et une comparaison directe, et je n’ai jamais participé à des compétitions de haut niveau. Mais j’aime les défis, alors on verra. »

Elle rit quand on lui dit que son futur titre pourrait figurer sur la couverture

d’une bande dessinée : « MS, MW, ASI Meilleur sommelier du monde. »

Cokie secoue la tête. « On dirait une domination mondiale », dit-elle. « Je ne suis pas sûre de pouvoir gérer ça. »

Le pouvoir s’accompagne d’influence, mais aussi de réactions. « Plus votre public s’agrandit, plus il y a de bruit », dit-elle. « J’ai beaucoup de chance que la plupart des réactions soient positives. Mais on entend quand même les voix critiques dans sa tête. Ça peut vous rendre timide. On a envie de se recroqueviller et de rester dans sa zone de confort. Le travail consiste à continuer à partager et à se rappeler pourquoi on a commencé. »

Pourquoi a-t-elle commencé, exactement ? « Parce qu’apprendre est amusant », dit-elle. « Parce qu’un raisin peut contenir un lieu en lui, et c’est une magie qui mérite d’être partagée. »

Pour résumer son approche à l’intention des autres apprenants et éducateurs, Cokie propose les cinq principes suivants :

Concevez votre pratique en fonction de votre façon d’apprendre

« J’ai créé une bibliothèque de dégustations à l’aveugle et une routine de comparaison et de contraste, car c’est ainsi que je retiens les connaissances. Mettez en place un processus qui correspond à votre cerveau et à votre emploi du temps. »

Transformez immédiatement vos erreurs en leçons

« Si vous vous trompez, associez le mauvais vin à celui que vous pensiez être le bon et notez en quoi ils diffèrent. Vous ne répéterez pas cette erreur. »

Mettez la main à la pâte

« Si vous le pouvez, participez aux vendanges. Vous en apprendrez davantage en un mois intense qu’en un an de lecture. »

Préservez votre élan

« Recherchez la fiabilité dans votre programme et votre logistique. Si vous devez prendre l’avion pour passer un examen à temps, faites-le. »

Menez avec enthousiasme et clarté

« Les gens sont intelligents. Exprimez-vous avec précision, puis transmettez l’énergie qui vous a fait aimer le sujet. »

www.cokie.ca

“Ils peuvent plutôt devenir des prolongements significatifs du bar, en particulier lorsqu’il s’agit de digestifs ou de cocktails signature.”

David Hsiao est un nom qui résonne dans tous les cercles liés aux boissons en Asie de l’Est, non seulement pour son travail considérable dans le monde du vin, mais aussi, de plus en plus, pour son engagement en faveur de la formation aux spiritueux. Basé à Taipei, David Hsiao porte plusieurs casquettes : il est ambassadeur senior des marques Diageo, Pernod Ricard et Hua Yang International, chroniqueur pour le magazine Whisky Magazine Taiwan et conseiller auprès de New Zealand Trade & Enterprise et Business France. Il est également le seul sommelier de Taïwan à détenir les certifications WSET en vins et spiritueux, l’accréditation Court of Master Sommeliers et le statut d’éducateur nommé par le WSET. À cela s’ajoutent des diplômes de troisième cycle en biotechnologie, biochimie et commerce international.

L’élargissement du palais : Pourquoi la formation aux spiritueux a sa place à la table du sommelier
Avec David Hsiao

Malgré ce CV impressionnant, la passion de David Hsiao pour les spiritueux a commencé par quelque chose de simple : un verre de whisky servi dans un restaurant néo-zélandais pendant ses années universitaires. « J’ai bu ma première gorgée de spiritueux dans le restaurant où je travaillais pendant ma première année d’université. L’intensité, la complexité et le goût fumé de ce Johnnie Walker Black Label m’ont ouvert les yeux », raconte-t-il. « Cela m’a fait comprendre qu’outre une excellente carte des vins, une sélection de spiritueux bien pensée est indispensable si un restaurant veut laisser une impression durable. »

Cette première expérience a semé une graine. Mais ce n’est qu’après son retour à Taïwan que la passion de David Hsiao pour les spiritueux s’est vraiment approfondie. L’accès à une large gamme de spiritueux internationaux, en particulier de whisky, à Taïwan lui a fourni le cadre idéal pour apprendre. « La variété

David Hsiao

disponible ici est incroyable, et les prix sont beaucoup plus abordables que sur d’autres marchés. J’ai saisi toutes les occasions pour participer à des dégustations, rejoindre des clubs et explorer des masterclasses », explique-t-il. « Au fil du temps, j’ai acquis la conviction qu’une excellente carte des vins et une sélection de spiritueux exceptionnelle sont tout aussi importantes dans n’importe quel restaurant. »

“Moment est venu pour le monde des spiritueux de suivre l’exemple du monde du vin.”

Cette conviction est devenue la pierre angulaire du parcours professionnel de David Hsiao, façonnant la manière dont il conseille les meilleurs restaurants à Taïwan et au-delà. Elle a également fait de lui un fervent défenseur de l’élargissement du rôle traditionnel du sommelier, basé sur le vin, afin d’inclure une approche plus holistique de l’éducation aux boissons. « Le vin restera toujours au cœur de notre activité, mais notre champ d’action devrait inclure tout ce qui est liquide, à l’exception peut-être de la soupe », dit-il avec un sourire. « Un spiritueux soigneusement choisi à la fin d’un repas peut améliorer l’expérience du client, tout en générant des revenus supplémentaires pour le restaurant. C’est une situation gagnant-gagnant. »

Ce point concernant les revenus est essentiel, en particulier dans le contexte actuel en pleine mutation du secteur des boissons. Selon des données récentes de l’IWSR, alors

que le volume total des boissons alcooliques a diminué de 2 % depuis 2019, les spiritueux (à l’exception des spiritueux nationaux) et les boissons prêtes à boire sont les seuls secteurs à afficher une croissance constante. Le vin, en revanche, a chuté de 21 % au cours de la même période.

« Le marché évolue rapidement », note David Hsiao. « Les spiritueux à base d’agave, comme le mezcal et la tequila, continuent de prospérer. Les exportations de whisky irlandais ont considérablement augmenté, en particulier en Asie-Pacifique. Parallèlement, les changements sur le marché chinois du luxe pourraient en fait profiter au secteur de la restauration, car les spiritueux ultra-premium sortent du contexte des cadeaux et des enchères pour revenir dans les lieux où les gens les apprécient. »

Pour les sommeliers, cette évolution du paysage représente une opportunité. « Si un client recherche un spiritueux à base d’agave avec un profil fumé distinctif, il est très utile de savoir recommander un « mezcal artesanal » ou un « mezcal ancestral », deux spiritueux fabriqués dans des fosses souterraines chauffées au bois. La connaissance des spiritueux vous permet de répondre aux attentes de vos clients et, parfois, de les dépasser. »

Elle permet également aux sommeliers de se démarquer dans un domaine très concurrentiel. « La connaissance des spiritueux et autres boissons peut vous différencier de vos pairs », explique-t-il. « Il ne s’agit plus seulement d’accorder les vins et les mets. Les clients sont curieux. Ils veulent vivre des expériences.

Les sommeliers sont idéalement placés pour leur offrir ces expériences. »

Alors que les catégories des spiritueux artisanaux et hybrides continuent de se développer, David Hsiao estime que le rôle du sommelier est appelé à s’étendre encore davantage.

« Aujourd’hui, le gin en est un bon exemple », explique-t-il. « Il y a dix ou vingt ans, il suffisait de connaître cinq ou six grandes marques de gin. Mais aujourd’hui, avec l’explosion des gins artisanaux à l’échelle mondiale, nous devons comprendre les profils aromatiques, les plantes utilisées et les méthodes de production. Cela nous permet de créer des gin tonics sur mesure qui surprennent et ravissent les clients. »

Les spiritueux orientaux gagnent également du terrain. « Le baijiu, le shochu, le soju... Ces spiritueux étaient traditionnellement consommés dans leur pays d’origine, mais ils apparaissent désormais sur les cartes du monde entier. Leurs méthodes de production sont complexes, impliquant une fermentation à l’état solide et des ingrédients uniques. Les comprendre demande des efforts, mais cela ouvre un autre monde de possibilités d’accords. »

Cette connaissance plus large ne signifie pas que les sommeliers doivent également devenir des barmen, précise-t-il. Ils peuvent plutôt devenir des prolongements significatifs du bar, en particulier lorsqu’il s’agit de digestifs ou de cocktails signature.

« Nous sommes les personnes les plus proches des clients. Recommander avec confiance un spiritueux de base pour un cocktail ou un digestif spécial devrait devenir une pratique courante », dit-il. « Cela renforce la valeur que nous apportons à l’expérience client et aux résultats financiers du restaurant. »

Quant à la comparaison entre la formation sur les spiritueux et celle sur le vin, M. Hsiao voit à la fois des similitudes et des différences. « Le WSET Award in Spirits est probablement la formation sur les spiritueux la plus structurée qui existe aujourd’hui. Elle partage un cadre théorique et une méthodologie de dégustation à l’aveugle similaires à ceux des programmes sur le vin », explique-t-il. « Cependant, le service est souvent négligé dans la formation sur les spiritueux, et c’est là que les certifications axées sur le vin, comme l’ASI et le CMS, ont un avantage. »

La formation sur les spiritueux met également davantage l’accent sur la science de la distillation et la chimie. « Il y a moins de réglementations que dans le domaine du vin, et moins de lois spécifiques à l’origine à mémoriser. Mais les connaissances techniques requises sont importantes. Il faut par exemple être capable d’expliquer comment une colonne de distillation atteint et maintient un équilibre dynamique. Ce n’est pas quelque chose que la plupart des professionnels du vin doivent maîtriser. »

Malgré ces différences, David Hsiao estime que le moment est venu pour

le monde des spiritueux de suivre l’exemple du monde du vin en matière d’éducation formelle. « L’idéal serait de voir apparaître des programmes sur les spiritueux couvrant la théorie, la dégustation et le service, y compris les techniques de vente incitative et les recommandations d’accords mets-boissons », dit-il. « L’ASI est dans une position unique pour mener cette initiative. Son rayonnement est mondial et ses certifications comprennent déjà une composante importante sur les spiritueux. »

Il cite en exemple les efforts déployés par Taïwan. « L’Association des Sommeliers de Taïwan a récemment formé un groupe consultatif composé d’experts nationaux en vin, saké, spiritueux, hôtellerie et arts culinaires. L’objectif est d’offrir une formation plus complète à nos membres. C’est un modèle qui pourrait fonctionner ailleurs. »

À ceux qui se lancent dans la profession, David Hsiao offre à la fois des conseils pratiques et des orientations philosophiques. « Je recommande généralement de consacrer environ 70 à 80 % de son temps d’étude au vin, et le reste aux spiritueux et autres boissons. C’est à peu près ainsi que j’ai moi-même procédé, même si je m’intéresse davantage aux spiritueux ces derniers temps. »

Il encourage également les jeunes sommeliers à se fixer des objectifs d’étude, qu’ils soient hebdomadaires, mensuels ou annuels, et leur recommande d’obtenir des certifications en spiritueux auprès de diverses institutions. « Il existe aujourd’hui de nombreux programmes de qualité, du WSET au Council of Whisky Masters en passant par l’Edinburgh Whisky Academy. Trouvez la catégorie de spiritueux qui vous passionne le plus et devenez un expert. »

Ayant trouvé sa voie grâce à un simple verre de whisky, le parcours de David Hsiao nous rappelle que l’inspiration peut venir d’endroits inattendus.

« Pour reprendre une célèbre citation du roi Édouard VII, dit-il, on ne se contente pas de boire du vin, on le sent, on l’observe, on le goûte, on le déguste et on en parle. J’ajouterais simplement les spiritueux à cette phrase. Sláinte Mhath. »

Un voyage dans le monde de la sommellerie :

un verre, un invité, une histoire à la

Avec Paolo Saccone MS, Diplôme ASI Or

fois

Des rues pavées de Milan aux salles à manger animées de Sydney, le parcours de Paolo Saccone pour devenir Master Sommelier et obtenir le diplôme ASI Or est marqué par un dévouement sans faille, une excellence internationale et un lien profond et humain avec le vin. Avec une carrière qui s’étend sur plusieurs continents et dans des salles à manger étoilées au guide Michelin, Paolo Saccone a non seulement obtenu certaines des plus hautes distinctions de la profession, mais il a également discrètement bâti un héritage de mentorat, d’authenticité et d’intelligence émotionnelle dans le service du vin.

Aujourd’hui, en tant que fondateur de Vino by Paolo et figure de proue du collectif australien Lucas Restaurants, il continue de façonner l’avenir de l’hospitalité : un verre, un client et une histoire à la fois.

Il est facile de se concentrer sur les distinctions : Master Sommelier, diplôme ASI Or, finaliste de concours de sommeliers, mais en discutant avec Paolo Saccone, on comprend rapidement que si ces titres sont mérités, ils ne sont pas la raison de son succès. Ce sommelier né à Milan, aujourd’hui installé à Sydney (Australie), a bâti sa carrière non seulement sur la précision et les connaissances, mais aussi sur un lien émotionnel profond avec le monde de l’hospitalité. Son histoire commence dans une cuisine, entouré de l’odeur des tomates mijotées et des herbes fraîches, et l’a conduit dans les salles à manger les plus prestigieuses du monde.

« Pendant mon enfance et ma scolarité, ma famille travaillait dans l’hôtellerie. Ma mère était chef cuisinière et mon père travaillait dans le même complexe », se souvient Paolo Saccone. « À l’âge de treize ou quatorze ans, alors que je fréquentais une école hôtelière à Milan, j’ai commencé à travailler le soir comme pizzaiolo dans le village où j’ai grandi. » Ces premières années ont été formatrices. Le fait de manipuler quotidiennement des ingrédients bruts lui a appris non seulement à cuisiner, mais aussi à goûter, à sentir et à reconnaître les saveurs d’une manière qui allait discrètement façonner son avenir de sommelier.

Au départ, il pensait suivre les traces de sa mère et devenir chef cuisinier, mais lorsque son école hôtelière a demandé à ses élèves de se spécialiser, Paolo Saccone a surpris tout le monde, y compris luimême, en choisissant le vin. « Tout le monde pensait que je continuerais

“Pour moi, il s’agissait de me fixer des objectifs si élevés qu’ils semblaient presque inatteignables, quelque chose qui me pousserait constamment à évoluer.”
Paolo Saccone MS

dans la voie de la cuisine, mais le vin m’intriguait », explique-t-il. « Mon père embouteillait ses propres vins à la maison, et je l’aidais souvent. Je me souviens avoir pensé que j’avais peutêtre un petit avantage, au moins une certaine familiarité. Et je pensais que cette voie pourrait m’ouvrir les portes du voyage et de la découverte. »

Ce saut était instinctif, et il s’est avéré déterminant pour sa vie.

Il y a cependant eu un moment qui a tout cristallisé. « Cela s’est produit pendant mes études de sommelier », raconte-t-il. « Les cours étaient dispensés par Giuseppe Vaccarini, qui avait été sacré Meilleur Sommelier du Monde en 1978. » Le style d’enseignement de Giuseppe Vaccarini l’a marqué, mais ce sont les cours de dégustation qui l’ont le plus marqué. « Ces séances étaient magiques pour moi. Je pouvais reconnaître naturellement les arômes de fruits, d’herbes, d’agrumes et de végétaux », se souvient Paolo Saccone. C’était le prolongement direct de ses débuts en cuisine. Un jour, après une dégustation pratique, Giuseppe Vaccarini s’est approché de lui. « Tu as un don, m’a-t-il dit. Si tu t’y consacres sérieusement, tu pourrais vraiment réussir en tant que sommelier. » Ce commentaire était simple, mais il a tout changé. « Cette

conversation a façonné le cours de ma vie. »

Après ses études, la carrière de Paolo Saccone l’a conduit à Paris, puis à Londres, où il a passé plusieurs années, immergé dans certains des milieux gastronomiques les plus compétitifs au monde. « C’était intense, rapide et plein d’opportunités », se souvient-il. Puis vint un changement de climat, au sens propre comme au sens figuré.

« Quelques-uns de mes camarades de classe et moi-même avons commencé à entendre de plus en plus parler de l’Australie. Des amis qui s’y étaient rendus nous parlaient de son énergie, de son ensoleillement et d’une scène gastronomique et viticole en plein essor », racontet-il. Ce qui avait commencé comme une brève aventure professionnelle est rapidement devenu quelque chose de plus permanent. « Dès mon arrivée de Londres, le climat m’a beaucoup marqué ; les hivers ne m’ont jamais semblé rigoureux. Sur le

plan professionnel, l’Australie offrait d’incroyables opportunités d’évolution. Ici, le secteur valorise la passion, la créativité et l’individualité. » Au fil du temps, Sydney est devenue comme une deuxième maison.

Son parcours dans plusieurs grandes villes gastronomiques du monde a donné à Saccone une perspective internationale, mais lorsqu’on l’interroge sur son mentor, il parle avec une sorte de révérence. « Giuseppe Vaccarini a sans aucun doute été mon plus grand mentor », dit-il. « C’est lui qui a été le premier à voir quelque chose en moi alors que je n’étais qu’un étudiant. Son dévouement à la profession, sa générosité dans le partage de ses connaissances et son travail constant pour inspirer la prochaine génération m’ont profondément marqué. »

Ces valeurs continuent de façonner l’approche de Paolo Saccone en matière d’hospitalité et de mentorat. Pour lui, être sommelier ne se résume pas à une question de compétences.

“Ces séances étaient magiques pour moi. Je pouvais reconnaître naturellement les arômes de fruits, d’herbes, d’agrumes et de végétaux.”
Sydney, Australie

« C’est une question de passion, d’humilité et de désir de connecter les gens aux histoires qui se cachent derrière chaque bouteille. »

En 2022, Paolo a obtenu le prestigieux diplôme ASI Or et, plus récemment cette année, Saccone a obtenu une autre des plus hautes distinctions du monde du vin, le titre de Master Sommelier. Pour la plupart, ce serait l’aboutissement d’une carrière. Pour Paolo Saccone, c’était le début d’une nouvelle phase.

« Je dirais que ma motivation venait à la fois de ma vie personnelle et professionnelle », explique-t-il. « Bien sûr, ces titres ouvrent de nombreuses portes en termes d’évolution de carrière, mais sur le plan personnel, c’était plus que cela. Pour moi, il s’agissait de me fixer des objectifs si élevés qu’ils semblaient presque inatteignables, quelque chose qui me pousserait constamment à évoluer. C’est devenu une sorte d’obsession, dans le meilleur sens du terme. Ce genre d’objectif vous pousse constamment à évoluer. »

Cette quête, dit-il, est devenue une sorte d’obsession, mais dans le meilleur sens du terme. « Chaque fois que je me sentais confiant dans ma préparation, je réalisais

qu’il me restait encore beaucoup à apprendre. Ce sentiment constant de « pas encore assez » est devenu un moteur. » Sa curiosité et son engagement envers l’excellence sont omniprésents. « Il y a toujours un autre vin à déguster, un autre vignoble à visiter, un autre livre à lire, une autre perspective à explorer. »

Paolo Saccone reconnaît volontiers le rôle que l’éducation structurée a joué dans son propre développement, mais il sait aussi très bien où se déroule le véritable apprentissage. « L’éducation structurée vous apporte discipline et perspective. Elle vous aide à construire des bases solides et des valeurs fortes, afin que votre instinct puisse s’appuyer sur quelque chose de solide. Elle vous apprend à réfléchir, à aborder les problèmes et à développer une cohérence dans vos actions », explique-t-il. « Mais l’éducation ne s’arrête pas aux examens, la véritable croissance se fait sur le terrain, dans le service, dans ces moments de pression où vous devez prendre des décisions rapides, ou lorsque vous apprenez de vos erreurs. »

Il estime que le véritable développement passe également par les voyages, les visites chez les producteurs et les échanges d’idées

“C’est une question de passion, d’humilité et de désir de connecter les gens aux histoires qui se cachent derrière chaque bouteille.”
Un restaurant à Milan

avec d’autres. « Enseigner aux autres me rappelle tout ce qu’il me reste à découvrir. C’est ce qui rend cette profession passionnante. C’est un monde en constante évolution. »

Il est également conscient des lacunes des systèmes éducatifs actuels. S’il estime que les bases sont solides, il voit toutefois des possibilités d’amélioration. « Je pense que, fondamentalement, nous disposons déjà d’une structure très solide, les bases de la connaissance du vin, les normes de service et la méthodologie de dégustation sont solides et bien établies », dit-il. « Cependant, je pense qu’il existe encore un certain biais dans l’orientation de l’enseignement.

Je pense que le sommelier moderne a besoin de plus que de simples compétences techniques. Notre rôle aujourd’hui va bien au-delà de la salle à manger, nous sommes impliqués dans les opérations commerciales, le marketing, les achats, le leadership et la stratégie. Nous gérons des équipes, des budgets et l’expérience des clients dans un sens beaucoup plus large.

Ainsi, même si notre formation de base est solide, j’aimerais voir davantage l’accent mis sur le sens des affaires, le développement du leadership et les compétences en communication. »

Avec l’internationalisation de la profession, Paolo Saccone estime que l’éducation doit suivre le mouvement. « La profession de sommelier est désormais véritablement mondiale. Des producteurs exceptionnels émergent de régions qui étaient autrefois peu connues sur la carte des vins. Cela nous offre une formidable opportunité d’élargir notre perspective. »

Il considère que des organisations telles que l’ASI sont particulièrement bien placées pour mener cette évolution. « Elles peuvent mettre en relation des sommeliers des quatre coins du monde et créer une plateforme commune d’apprentissage. En incluant davantage de voix issues de régions émergentes, nous enrichissons le débat et rendons la formation plus inclusive. »

Interrogé sur l’avenir de la profession, Paolo Saccone ne mentionne pas l’obtention de qualifications supplémentaires ou l’adoption de normes plus strictes. Il met plutôt l’accent sur un aspect plus humain. « La prochaine étape dans la professionnalisation de la sommellerie consistera à intégrer davantage de leadership et d’intelligence émotionnelle dans notre travail. Les compétences techniques resteront toujours importantes, mais le sommelier de demain devra comprendre le monde des affaires, communiquer entre les cultures et diriger avec empathie. »

authenticité qui transforme un service en une expérience mémorable. »

En tant que mentor, voyageur et enseignant, Paolo Saccone reste profondément attaché à l’essence même de sa profession. « Les connaissances sont importantes, dit-il, mais l’hospitalité est au cœur de notre métier. C’est cette attention sincère portée aux gens qui fait d’un grand sommelier un sommelier vraiment inoubliable. »

Son conseil aux jeunes sommeliers est d’une simplicité rafraîchissante. « Soyez passionnés, restez curieux et humbles. Ne perdez jamais de vue la raison pour laquelle nous faisons ce métier : apporter de la joie aux gens, créer des souvenirs et relier des histoires à travers le vin. N’ayez pas peur d’être vous-mêmes. C’est votre vinobypaolo.com

Nouvel examen ASI

Kristjan Markii

L’Association de la Sommellerie

Internationale (ASI) a mis en place une nouvelle certification préparatoire afin de répondre à la demande mondiale croissante en matière de formation accessible et standardisée de sommelier. Cette nouvelle offre d’entrée de gamme est conçue pour créer un parcours plus fluide et plus inclusif vers la profession, en particulier pour les candidats des régions où la formation formelle en œnologie est encore en phase d’implantation.

Kristjan Markii, président de l’Association estonienne des sommeliers (ESA) et membre de la Commission Examens & Éducation de l’ASI, explique la motivation derrière cette nouvelle initiative :

« Dans de nombreux pays, en particulier ceux qui n’ont pas une longue tradition viticole, les étudiants commencent souvent leur parcours de sommelier avec une connaissance très limitée du vin. Des concepts qui peuvent sembler intuitifs dans des pays comme la France ou l’Italie sont totalement nouveaux pour les apprenants du Grand Nord, du Grand

: Prep, une passerelle vers la formation internationale de sommelier

Avec Kristjan Markii, Commission Examens & Éducation ASI

Sud ou d’Asie. Le niveau préparatoire donne à ces débutants la possibilité d’évaluer leurs connaissances de base, tout en offrant aux associations membres de l’ASI un outil pédagogique pratique. »

Le nouveau niveau préparatoire est accessible gratuitement à tous les pays membres de l’ASI, ce qui en fait à la fois un point de départ accessible pour les candidats et une plateforme utile pour présenter le format des certifications et des examens de diplôme plus avancés de l’ASI. Cette initiative répond non seulement aux différents niveaux d’accès à l’éducation dans le monde, elle constitue également une étape vers l’harmonisation des normes mondiales tout en laissant une certaine flexibilité pour la mise en œuvre locale.

« Comme son nom l’indique, il s’agit d’un niveau préparatoire », explique Kristjan Markii. « Mais au-delà de cela, il sert de puissant outil promotionnel pour la suite. C’est l’occasion de familiariser les étudiants avec la structure des examens de l’ASI dès le début, ce qui contribue à démystifier le processus et à encourager un engagement à long terme. »

Bien que l’examen en soit encore à ses débuts, Kristjan Markii note qu’en Estonie, le niveau préparatoire ASI est déjà considéré comme un complément précieux aux cours d’initiation à la sommellerie du pays.

« Nous prévoyons de l’intégrer dans notre programme de premier niveau

à l’École estonienne de sommellerie. C’est un moyen d’évaluer les étudiants et de les motiver à poursuivre vers le niveau supérieur de certification », explique-t-il.

Au-delà de l’évaluation technique, la certification joue également un rôle plus large dans la croissance et la diversification de la communauté mondiale des sommeliers.

« Grâce à son faible coût de mise en place et à sa facilité d’accès, ce nouveau niveau permet à chaque association membre, quelle que soit sa taille ou ses ressources, d’offrir quelque chose de significatif à ses professionnels émergents. Cela fonctionne dans les deux sens. Cela attire de nouveaux talents et crée une dynamique pour progresser vers les Certifications 1 & 2 et le Diplôme ASI », explique Kristjan Markii.

En fin de compte, le nouveau niveau préparatoire ne se résume pas à des notes d’examen. Il s’agit d’ouvrir des portes. Selon les mots de Kristjan Markii, « Prep ASI, c’est à la fois un tremplin et une invitation ».

Avec ce lancement, l’ASI poursuit sa mission visant à élever et à unifier la profession de sommelier à l’échelle mondiale, un niveau à la fois.

ASI : Prep, une passerelle vers la formation internationale de sommelier

Soutenez l’ASI

Nous faisons appel à vous en cette période particulièrement difficile pour l’Association de la Sommellerie Internationale (ASI). Une récente cyberattaque a compromis notre système de messagerie électronique, entraînant la perte de fonds essentiels par le biais de factures frauduleuses. Cette violation compromet notre capacité à poursuivre les activités essentielles qui soutiennent les jeunes sommeliers à travers le monde.

En tant qu’organisation à but non lucratif dirigée par des bénévoles et représentant 75 associations nationales, l’ASI défend depuis longtemps l’éducation, le développement professionnel et les concours internationaux.

Pour nous remettre sur pied, nous avons lancé la campagne de financement « Soutenez l’ASI » sur GoFundMe.

Votre don, qu’il soit ponctuel ou récurrent, nous aidera à poursuivre nos programmes éducatifs et à soutenir des événements tels que les prochains concours du Meilleur Sommelier d’Asie & Pacifique (Kuala Lumpur 2025) et du Meilleur Sommelier du Monde (Portugal 2026) et le Bootcamp des Amériques (2026).

Avec votre soutien, nous pouvons surmonter cette épreuve et assurer l’avenir de la sommellerie mondiale. Scannez pour faire un don

Plus d’informations

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Au-delà des salles de classe : la communauté mondiale des sommeliers ASI relie les sommeliers du monde entier

Grâce à ses certifications en constante évolution, son programme de diplômes prestigieux et ses stages de perfectionnement professionnel, l’Association de la Sommellerie Internationale (ASI) s’est progressivement imposée comme un leader mondial dans le domaine de la formation des sommeliers. Aujourd’hui, avec le lancement de la communauté mondiale des sommeliers ASI, l’association franchit une nouvelle étape importante. Cette fois-ci, l’accent est mis sur la communauté.

Au cœur de cette initiative se trouve Xeniya Volosnikova, l’une des forces motrices derrière le succès des stages intensifs de l’ASI et désormais l’architecte de cette nouvelle plateforme inclusive. Comme elle l’explique, l’idée est née naturellement au sein de la communauté de l’ASI.

« Lorsque vous réunissez un groupe de sommeliers passionnés et talentueux, ils ont naturellement envie d’échanger des idées et de continuer à apprendre », explique Xeniya Volosnikova. « Les Bootcamps ASI ont contribué à créer cette étincelle, mais nous avons constaté qu’il fallait un espace pour continuer à se développer. »

Pendant des années, les Bootcamps et les concours ASI ont offert un lieu où les sommeliers émergents et d’élite pouvaient tisser des liens durables. Cependant, comme le souligne Xeniya Volosnikova, une fois que les participants rentraient dans leur pays d’origine, l’élan pouvait s’estomper. Des groupes WhatsApp et des forums non officiels voyaient souvent le jour, mais ils manquaient de continuité et de portée.

« Nous avons remarqué que les anciens participants créaient leurs propres groupes d’étude après les

événements », se souvient-elle. « Ils étaient utiles, mais fragmentés. Il était donc logique de créer quelque chose d’officiel, de structuré, mais flexible et ouvert aux membres de notre famille mondiale en pleine expansion. »

Bien que le soutien à l’étude soit son fondement, la plateforme n’est pas destinée à être uniquement un groupe d’étude.

« Il s’agit de croissance professionnelle, de connexion et de soutien », explique Xeniya Volosnikova. « Bien sûr, nous voulons aider ceux qui se préparent aux certifications ASI ou au diplôme, mais il s’agit également de partager des opportunités d’emploi, des liens vers des cours en ligne, des conseils pour visiter des vignobles, ou même des mots d’encouragement. Il s’agit de construire quelque chose qui dépasse le cadre de la salle d’examen. »

Cette initiative reconnaît également une dure réalité : l’accès à la formation professionnelle dans le domaine du vin est inégal. Ayant débuté sa carrière dans le vin au Kazakhstan, Xeniya Volosnikova comprend les obstacles particuliers auxquels sont confrontés les sommeliers des régions viticoles émergentes.

“Lorsque vous réunissez un groupe de sommeliers passionnés et talentueux, ils ont naturellement envie d’échanger des idées et de continuer à apprendre.”

Au-delà des salles de classe : la communauté mondiale des sommeliers ASI relie les sommeliers du monde entier

Au-delà des salles de classe : la communauté mondiale des sommeliers ASI relie les sommeliers du monde entier

« Ayant grandi au Kazakhstan, je n’avais pas accès à des visites de vignobles ou à des dégustations régulières. Cela est venu beaucoup plus tard », se souvient-elle.

« Aujourd’hui, vivant en France, je réalise combien de ressources sont à portée de main, à seulement un trajet en train. Le groupe d’étude peut combler ce fossé pour ceux qui vivent aux quatre coins du globe. »

Le groupe encourage également une évolution naturelle du soutien entre pairs vers le mentorat. Avec la première vague d’invitations envoyées aux titulaires de diplômes, aux personnes ayant obtenu une certification et aux anciens participants au Bootcamp, de nombreux membres auront déjà parcouru le chemin que d’autres commencent tout juste à emprunter.

« Nous ne l’avons pas présenté comme un programme de mentorat », explique Xeniya Volosnikova.

« Mais je pense que cela deviendra naturellement le cas. Les gens aiment aider, partager ce qu’ils ont appris. Cet espace facilitera cela. »

« Avoir accès à des sommeliers chevronnés, qu’il s’agisse de titulaires du diplôme Or de l’ASI ou d’anciens participants au concours du Meilleur sommelier du monde, peut être une ressource incroyable pour les jeunes professionnels. Même un simple message d’encouragement peut être transformateur », explique Xeniya Volosnikova.

« Tout le monde ne se sentirait pas à l’aise d’envoyer un e-mail directement à Marc Almert ou Raimonds Tomsons, même si nous savons à quel point ils sont généreux.

Ce groupe donne aux sommeliers la possibilité d’entrer en contact avec ces leaders d’une manière plus accessible et plus communautaire. »

Le groupe, lancé sur LinkedIn, sera modéré par l’équipe marketing et formation de l’ASI afin de garantir qu’il reste un espace sûr et productif. Il fonctionnera selon un ensemble de règles communautaires claires, reflétant le code de déontologie de l’ASI.

Les règles principales sont les suivantes : aucune discrimination, aucun harcèlement ni aucune attaque personnelle ; aucune vente, aucun marketing direct ni aucune autopromotion ; tout le contenu doit être lié à la formation des sommeliers, aux événements de l’ASI ou à l’hospitalité ; les membres sont tenus de respecter la confidentialité et la propriété intellectuelle des documents partagés.

« Nous voulons que ce groupe soit un sanctuaire dédié à l’apprentissage, et non un espace supplémentaire dédié à la vente », note Xeniya Volosnikova. « Il existe de nombreuses autres plateformes pour les conversations commerciales. Celle-ci est dédiée à la croissance. »

“Mais il s’agit également de partager des opportunités d’emploi, des liens vers des cours en ligne, des conseils pour visiter des vignobles, ou même des mots d’encouragement. Il s’agit de construire quelque chose qui dépasse le cadre de la salle d’examen.”
ASI Bootcamp à Séville, Espagne
Xeniya Volosnikova (à gauche)

L’adhésion se fait sur invitation, mais n’est pas exclusive. Les participants éligibles comprennent les titulaires du diplôme ou des certifications ASI (niveaux 1 et 2), les anciens participants au Bootcamp, les participants et bénévoles aux concours ASI, ainsi que les représentants reconnus des associations membres de l’ASI. Les sommeliers qui poursuivent activement les qualifications ASI sont également les bienvenus.

« Si quelqu’un ne reçoit pas d’invitation, mais estime qu’il remplit les conditions requises, il peut tout à fait nous contacter », explique Xeniya Volosnikova. « Il s’agit d’inclusion, pas d’exclusion. »

À long terme, l’objectif est que le groupe devienne un centre entièrement interactif, où les membres non seulement se préparent aux examens, mais partagent également leurs recherches, planifient des voyages d’étude communs, forment des groupes de dégustation régionaux et contribuent à élever le niveau global du service du vin dans le monde.

Pour Xeniya Volosnikova, le groupe d’étude est plus qu’un projet, c’est quelque chose de profondément personnel. Elle a bâti sa carrière grâce à l’éducation, au travail acharné et à ses relations. Au fil du temps, le soutien informel de ses amis et collègues du secteur l’a aidée à

franchir des étapes importantes et à découvrir de nouvelles voies.

Au-delà de l’accès et de l’éducation, il y a un autre objectif. Il s’agit de normaliser la « folie » quotidienne de la vie d’un sommelier.

« Tout le monde ne comprend pas pourquoi nous dégustons 15 rieslings à 8 heures du matin, par exemple. Mais dans ce groupe, vous trouverez des personnes qui comprennent. C’est le réconfort de la communauté. »

La communauté mondiale des sommeliers ASI a été lancée au début du mois, juste un an avant le prochain concours ASI du Meilleur Sommelier du Monde à Lisbonne. Le timing n’est pas un hasard. Le groupe pourrait offrir une ressource vitale à ceux qui se préparent à cette étape importante de leur carrière.

« Si vous vous préparez pour un événement ASI majeur, ce groupe pourrait être un système de soutien, une source de motivation, ou même l’endroit où vous rencontrerez votre prochain partenaire d’étude », explique Xeniya Volosnikova. Dans les semaines qui suivent le lancement, les membres peuvent s’attendre à une première vague de contenus partagés, notamment les dernières directives ASI pour les sommeliers, des tutoriels vidéo, des liens vers les finales des concours et des ressources provenant d’organisations partenaires telles que

le WSET, la Court of Master Sommeliers et l’International Bartender Association

« Nous parlons beaucoup de l’apprentissage tout au long de la vie », conclut Xeniya Volosnikova. « Ce groupe est un moyen de mettre cela en pratique, non seulement pour les examens, mais aussi pour la curiosité, les relations et la communauté. »

Le groupe d’étude mondial des sommeliers de l’ASI n’est pas un programme d’études. Ce n’est pas un cours magistral. Il s’agit d’un réseau vivant et dynamique de professionnels qui croient que de meilleurs sommeliers contribuent à une meilleure industrie. Que vous soyez titulaire d’un diplôme ou que vous commenciez tout juste votre parcours, la porte vous est ouverte. Si vous avez déjà participé à un événement de l’ASI, consultez votre boîte de réception LinkedIn pour voir si vous avez reçu une invitation. Si vous n’êtes pas sûr et que vous souhaitez vous impliquer, n’hésitez pas à nous contacter.

La conversation a déjà commencé.

Communauté mondiale des sommeliers ASI

Au-delà des salles de classe : la communauté mondiale des sommeliers ASI relie les sommeliers du monde entier

Marc Almert au Bootcamp

La norme d’excellence ASI

Avec Léonard Lievin, diplôme ASI Or

“Soyez curieux. Soyez cohérents. Ne vous comparez pas trop aux autres. Le parcours de chacun est différent.”

Dans le monde du vin, la formation est souvent le fil invisible qui tisse la carrière d’un sommelier. Pour Léonard Lievin, ce fil est profond et étendu, couvrant plusieurs continents, langues et organismes de certification. Des vignobles d’Alsace aux restaurants gastronomiques de Montréal et de Londres, le parcours de Léonard Lievin est marqué non seulement par une amélioration constante de ses compétences, mais aussi par une passion discrète et inébranlable pour son métier.

Né en Alsace dans une famille qui tenait un hôtel-restaurant, l’hospitalité n’était pas tant un choix de carrière pour Léonard Lievin qu’un héritage naturel. « J’ai littéralement grandi dans le restaurant », explique-t-il. « Enfant, j’étais toujours en retrait, à regarder mes parents travailler. Cela me semblait normal. Ce n’est que bien plus tard que j’ai réalisé la chance que j’avais d’être entouré de mets et de vins exceptionnels dans un endroit aussi magnifique. »

Au départ, cependant, il a suivi une autre voie, à la demande de ses parents, et a étudié la programmation informatique à l’université. Mais l’attrait de l’hôtellerie était fort.

« Même pendant mes études, je continuais à retourner au restaurant le week-end. J’ai obtenu mon diplôme, mais je savais que mon cœur était ailleurs », admet-il.

Cette certitude tranquille l’a conduit loin de chez lui. À 21 ans, Léonard a fait ses valises et est parti s’installer au Canada. « J’ai postulé partout : en Australie, en Nouvelle-Zélande, aux États-Unis, mais c’est le Canada qui m’a répondu le premier. » Il a ensuite passé deux années formatrices à travailler dans des établissements hôteliers haut de gamme au Québec. « À l’époque, cela me semblait être une décision audacieuse, voire naïve. Mais je me suis toujours considéré comme un opportuniste. J’essaie de saisir les bonnes occasions au bon moment. »

Les hivers froids du Canada l’ont finalement poussé à rechercher des climats plus chauds, et il s’est installé au Royaume-Uni, plus précisément au prestigieux Lympstone Manor, dans le Devon. « Cela a été un tournant », explique Léonard. « La cave à vin, l’équipe, le souci du détail. C’était un tout autre niveau. C’est à ce momentlà que j’ai vraiment commencé à me plonger dans l’étude du vin. »

Léonard Lievin

Depuis son arrivée au RoyaumeUni, il n’a cessé d’apprendre, en commençant par les niveaux 1 à 3 du WSET, puis le diplôme. Il a obtenu les certifications ASI, dont récemment le très convoité diplôme ASI Gold Or.

Il étudie actuellement pour l’examen avancé de la Court of Master Sommeliers et envisage déjà de postuler pour le Master of Wine. Lorsqu’on lui demande si son désir de poursuivre ses études et d’obtenir des certifications est un choix professionnel ou personnel, il répond : « Les deux. Il faut aimer apprendre. On ne peut pas forcer cela. En même temps, dans un environnement compétitif comme Londres, les connaissances sont essentielles. Elles vous permettent de vous démarquer. »

Lievin considère les différents organismes de certification mondiaux comme complémentaires plutôt que concurrents. « Le WSET vous apporte des connaissances commerciales et régionales. La Court et l’ASI se concentrent davantage sur l’hospitalité, le service et les producteurs. Chacun complète une partie différente du puzzle », expliquet-il. « L’ASI, en particulier, a vraiment trouvé sa voix récemment. La portée mondiale, la norme internationale. C’est un programme solide. »

Son diplôme ASI Gold Or, obtenu en moins d’un an tout en préparant l’examen Advanced Court, a été une étape importante. « Je suis un challenger. Je veux être le meilleur possible. Obtenir l’ASI Gold a été un grand moment pour moi. C’est plus qu’un certificat. C’est la reconnaissance des heures, des efforts et de la constance. »

Léonard s’est également inspiré de certains des meilleurs professionnels du secteur, en particulier ceux de sa région natale. « L’Alsace est riche en histoire sommelier. J’ai eu la chance d’assister à des masterclasses de Serge Dubs, qui a remporté le titre de Meilleur Sommelier du Monde en 1989, et de Roman Iltis, autre figure emblématique de la région. Leur humilité et leur humanité sont tout aussi impressionnantes que leurs connaissances. Ils vous rappellent

que l’hospitalité, c’est avant tout une question de personnes. »

Cette croyance en l’humilité et en la générosité commence à façonner ses propres projets d’avenir. Bien qu’il se considère toujours comme fermement ancré dans le monde de la restauration, Léonard Lievin commence à s’intéresser à l’enseignement. « J’aimerais devenir formateur WSET. Non pas pour quitter complètement le terrain, mais pour combiner les deux et aider à former la prochaine génération tout en restant en contact avec le service. Il est important d’élever le niveau de connaissances de votre équipe. Il n’est pas nécessaire de se tenir derrière un podium pour enseigner. Parfois, il suffit d’aider un jeune serveur à prononcer le nom d’un cépage ou à expliquer une région. C’est là que tout commence. »

Bien qu’il ait participé à des concours de sommeliers, notamment en terminant deuxième au concours britannique Junior Sommelier of the Year, les compétitions ne sont pas

sa passion. « Les compétitions sont très stressantes. Je préfère de loin les examens. Donnez-moi une pièce calme, un verre de vin, et laissez-moi travailler. Les concours sont faits pour ceux qui s’épanouissent sous ce genre de pression. Je me contente de les encourager depuis les coulisses. »

Pour l’instant, il se concentre sur l’équilibre entre le travail et les études, le service et l’enseignement. Mais avec une candidature au Master of Wine en ligne de mire, il ne fait aucun doute que d’autres étapes importantes l’attendent. Pourtant, il ne se précipite pas. « J’ai appris à avancer pas à pas. On ne peut pas tout faire en même temps. Mais si on continue d’avancer, les résultats finissent par arriver. »

Quant aux conseils à donner aux jeunes sommeliers, Léonard Lievin est clair : « Soyez curieux. Soyez cohérents. Ne vous comparez pas trop aux autres. Le parcours de chacun est différent. Mais surtout, aimez ce que vous faites. Les titres et les certificats, c’est bien, mais la vraie récompense, c’est la découverte. »

Monsieur Léonard Lievin envisage son avenir dans le domaine de l’éducation axée sur le service

Former la relève dans le domaine du vin : la vision de Minobu Kondo pour Hokkaido et au-delà

Dans un monde où les carrières suivent souvent des chemins conventionnels, l’histoire de Minobu Kondo est unique et rafraîchissante. Ancienne hôtesse de l’air chez Japan Airlines, elle est aujourd’hui titulaire d’un diplôme ASI Gold Or, éducatrice en œnologie et figure clé de l’initiative d’éducation œnologique de la cave NIKI Hills à Hokkaido. Son parcours reflète un mouvement croissant au Japon : l’essor des professionnels du vin engagés non seulement dans leur développement personnel, mais aussi dans la promotion de la culture du vin dans les régions émergentes.

Minobu s’est initiée progressivement au vin. Son travail d’hôtesse de l’air lui a permis de déguster des vins du monde entier et de développer une curiosité pour le sujet. Mais ce n’est qu’après son retour au Japon depuis les États-Unis et son entrée dans son entreprise actuelle, un grand groupe de publicité et de communication, qu’elle a décidé d’aller plus loin dans sa passion. Par coïncidence, le PDG de son entreprise était un amateur de vin qui avait fondé la cave NIKI Hills Winery à Yoichi, Hokkaido, plus de dix ans auparavant.

À l’époque, Minobu Kondo avait plus de connaissances en matière de vin que la plupart de ses collègues grâce à son expérience internationale. Ses collègues, y compris le PDG, lui posaient régulièrement des questions sur le vin, ce qui l’a subtilement encouragée à suivre une formation officielle. Ce qui était au départ un désir de soutenir son entreprise s’est transformé en un engagement personnel plus profond.

« J’aimais le vin, mais je voulais acquérir des connaissances plus précises et plus approfondies », explique-t-elle. « J’ai réussi l’examen de sommelier au Japon, puis j’ai décidé de ne pas m’arrêter là. »

Minobu a poursuivi ses études avec le niveau 3 WSET, un processus qu’elle décrit comme intensif mais incroyablement enrichissant. Peu après avoir obtenu son diplôme, elle a passé le diplôme ASI, obtenant la prestigieuse mention « Gold ».

« Au départ, je n’avais pas prévu d’aller aussi loin », admet-elle, « mais une fois que j’ai commencé, j’ai trouvé tout ce qui touche au vin fascinant, y compris l’histoire, la culture, la science. Tout est lié. »

À la maison, elle partage sa passion avec son mari, avocat et amateur de vin lui aussi. Ils font souvent des dégustations à l’aveugle, une activité où, comme elle le dit en plaisantant, c’est généralement elle qui gagne.

Bien que Minobu Kondo soit basée à Tokyo, son cœur est clairement ancré dans le nord. La cave de l’entreprise, NIKI Hills, se trouve à Yoichi, une petite

ville de Hokkaido traditionnellement associée à la culture des fruits, en particulier des pommes. Ces dernières années, cependant, la ville s’est fait connaître pour son potentiel en matière de vinification, notamment pour le pinot noir et le chardonnay.

La mission de Minobu est claire : utiliser l’éducation comme un outil pour transformer cette région en une destination viticole florissante. En tant que directrice du tout nouveau NIKI Hills Winery Institute, elle met en place une école certifiée WSET qui proposera une formation professionnelle sur le vin non seulement aux employés de l’entreprise, mais aussi, à terme, au grand public.

Sa vision va au-delà des salles de classe. Minobu Kondo considère

“Ce qui était au départ un désir de soutenir son entreprise s’est transformé en un engagement personnel plus profond.”
Cave NIKI Hills

dans le domaine du vin : la vision de Minobu Kondo pour Hokkaido et au-delà

Minobu Kondo
“Le vin enrichit la vie. Si je peux partager cela avec d’autres, et surtout aider les jeunes, je serai heureuse.”

l’éducation comme un moyen de former une nouvelle génération de professionnels du vin et de redynamiser une région rurale qui, comme beaucoup d’autres au Japon, connaît un déclin démographique. Ses cours visent à inciter les habitants, en particulier les jeunes, à envisager une carrière dans le secteur viticole.

« À Hokkaido, il n’y a pas beaucoup d’écoles de vin », explique-telle. « Mais aujourd’hui, les gens commencent à en voir la nécessité. Si nous voulons devenir une région viticole, nous avons besoin de connaissances en matière de vin. »

Bien que l’école en soit encore à ses débuts, Minobu Kondo a déjà commencé à proposer des cours par l’intermédiaire de l’Association japonaise des sommeliers et a constaté un enthousiasme prometteur de la part des étudiants.

« Certains d’entre eux sont surpris de voir à quel point l’enseignement du vin est intéressant », dit-elle. « Ils ne s’attendaient pas à prendre autant de plaisir à étudier. »

Quand on lui demande où elle se voit dans cinq ou dix ans, Minobu Kondo n’hésite pas. Elle souhaite développer l’école et continuer à contribuer au développement de la région.

« Je veux aider à développer la culture du vin ici », dit-elle. « Le vin enrichit la vie. Si je peux partager cela avec d’autres, et surtout aider les jeunes, je serai heureuse. »

Son histoire témoigne de ce qui peut arriver lorsque la passion personnelle rencontre un objectif. Grâce à l’éducation, à la promotion et à une curiosité sans faille, Minobu Kondo ne se contente pas de s’élever elle-même, elle contribue également à faire connaître Hokkaido sur la scène viticole mondiale.

Éduquer le palais : dans les coulisses de l’Académie des Vins du Portugal

Avec Mark DeWolf
:
“Partout où je vais, que ce soit au Canada, en Corée du Sud ou ailleurs, les gens me disent qu’ils viennent de se rendre au Portugal ou qu’ils prévoient d’y aller. Le Portugal fait le buzz. Les gens veulent en savoir plus.”
– Sofia Salvador

Lorsque Sofia Salvador a rejoint ViniPortugal il y a près de 14 ans, le monde du vin portugais était déjà riche en traditions et en diversité. Malgré cela, il n’existait aucune approche cohérente et structurée en matière d’éducation au vin. Aujourd’hui, en tant que responsable pédagogique de l’Académie des Vins du Portugal, Sofia Salvador dirige un programme mondial ambitieux qui façonne la manière dont les professionnels et les amateurs abordent le vin portugais.

« Nous avons toujours proposé une forme d’éducation », explique Sofia Salvador. « Nous organisions des masterclasses lors d’événements, des sessions de formation et des dégustations guidées dans nos locaux. Mais cela n’était pas structuré de manière formelle. »

Cela a changé en 2017 avec le lancement de l’Académie des vins du Portugal. L’idée est née de l’intérêt croissant des professionnels du vin et des éducateurs lors d’événements internationaux. Le premier partenariat structuré a vu le jour en Corée du Sud, avec une école de vin désireuse d’intégrer le vin portugais dans son programme d’études. « Il y avait une réelle demande », explique Sofia Salvador. « Les écoles

du vin voulaient inclure le Portugal dans leur enseignement. Nous avons réalisé que nous avions besoin d’un programme éducatif approprié pour soutenir cela. »

Initialement axée sur les professionnels tels que les sommeliers, les importateurs et les détaillants, l’Académie a été développée comme un outil de formation professionnelle. Elle s’est rapidement étendue au-delà de la Corée du Sud pour inclure des partenariats au Canada, en Chine et sur d’autres marchés clés.

Au début, Sofia Salvador formait personnellement les instructeurs dans chaque pays. « Je me rendais dans les écoles et formais les enseignants locaux. Ils devaient déjà avoir quelques connaissances sur le vin portugais, mais je les guidais à travers notre structure et nos supports pédagogiques. »

Au fur et à mesure que l’Académie gagnait en notoriété, le processus s’est simplifié. Aujourd’hui, des écoles du vin du monde entier contactent ViniPortugal pour manifester leur intérêt à devenir des prestataires agréés.

« Ce sont souvent les écoles qui viennent à nous maintenant », explique Sofia Salvador. « Nous recevons des demandes du Mexique, d’Estonie et d’ailleurs. Il y a un réel engouement pour l’enseignement du vin portugais. »

L’expansion de l’Académie coïncide avec la popularité croissante du Portugal en tant que destination œnologique et touristique. En 2023, le Portugal a accueilli plus de 30 millions de touristes, dont beaucoup ont associé leur visite à des expériences œnologiques et gastronomiques. Selon Sofia Salvador,

cela a eu un effet d’entraînement sur l’enseignement du vin.

« Partout où je vais, que ce soit au Canada, en Corée du Sud ou ailleurs, les gens me disent qu’ils viennent de se rendre au Portugal ou qu’ils prévoient d’y aller. Le Portugal fait le buzz. Les gens veulent en savoir plus. »

La Wines of Portugal Academy propose deux niveaux structurés : initiation et intermédiaire. Chaque cours s’articule autour de piliers d’apprentissage clés tels que les régions, les cépages et l’identité viticole unique du Portugal.

« Au niveau Initiation, nous enseignons une dizaine des principales régions viticoles », explique Sofia Salvador. « Nous couvrons également dix cépages autochtones qui sont au cœur de l’identité viticole du Portugal. »

Il s’agit notamment de cépages rouges tels que le Touriga Nacional, le Touriga Franca, le Trincadeira, le Tinta Roriz, le Baga et le Castelão, ainsi que de cépages blancs tels que

l’Encruzado, l’Alvarinho, l’Arinto et le Fernão Pires. La sélection de ces cépages est le résultat d’une décision prise à l’échelle du secteur par ViniPortugal et ses membres.

« Au total, le Portugal compte plus de 250 cépages autochtones, tous catalogués génétiquement », précise Sofia Salvador. « Mais nous nous concentrons sur dix d’entre eux afin de faciliter la gestion, en particulier lorsque nous enseignons dans différentes langues. »

Le niveau intermédiaire présente les 14 régions viticoles et explore plus en détail d’autres aspects tels que le terroir, les sols et les microclimats. Les vins fortifiés, notamment le porto, le madère et le moscatel, sont également abordés, ainsi que les producteurs et les marques emblématiques du Portugal.

« Il y a également une partie consacrée aux accords mets-vins », ajoute-t-elle. « Pour l’instant, elle est générale, mais nous espérons

“En 2023, le Portugal a accueilli plus de 30 millions de touristes, dont beaucoup ont associé leur visite à des expériences œnologiques et gastronomiques.”

l’adapter aux cuisines locales à l’avenir. »

Pendant la pandémie, les formations en présentiel ont été interrompues. En réponse, l’Académie a lancé une version en ligne en six modules, accessible à tous, partout dans le monde.

« L’Académie en ligne des vins du Portugal a connu un grand succès », déclare Sofia Salvador. « Plus de 5 200 personnes ont suivi l’intégralité du cours et obtenu un diplôme. »

Bien que le format en ligne ne permette pas de déguster les vins comme lors des sessions en présentiel, il reste un outil précieux pour acquérir des connaissances fondamentales et toucher de nouveaux publics.

« Nous constatons un engagement de la part de personnes du monde entier. Certaines sont des professionnels, d’autres sont des amateurs de vin qui ont visité le Portugal et souhaitent approfondir leurs connaissances. »

En plus des cours en classe et en ligne, l’Académie propose ce que Sofia Salvador appelle des « visites d’immersion ». Ces voyages d’une semaine permettent à des sommeliers, des importateurs et des éducateurs de se rendre au Portugal pour découvrir ses régions viticoles.

« Nous invitons des professionnels de nos marchés stratégiques à visiter des vignobles, à rencontrer des producteurs et à déguster des vins dans leur terroir d’origine », expliquet-elle. « C’est l’un des moyens les plus efficaces de faire découvrir le vin portugais. »

Ces visites commencent souvent par un cours magistral animé par Sofia Salvador, suivi de visites guidées dans plusieurs régions. Au-delà de l’éducation, ces voyages débouchent souvent sur des opportunités commerciales.

« Les gens dégustent un vin lors du cours magistral, puis rencontrent le producteur et commencent ensuite à importer ce vin. Ce n’est pas toujours mesurable, mais nous voyons les résultats. »

La crédibilité mondiale de l’Académie a été renforcée par son partenariat de longue date avec l’Association de la Sommellerie Internationale (ASI). Grâce à des événements de l’ASI tels que l’ASI Bootcamp, l’Académie a fait découvrir les vins portugais à certains des meilleurs sommeliers émergents du monde.

« J’ai enseigné lors des ASI Bootcamps en Pologne et à Séville », explique Sofia Salvador. « Ces sommeliers sont sur le point de devenir les meilleurs au monde. Leur niveau de connaissances est incroyablement élevé. »

“J’adore mon travail. Chaque fois que j’enseigne, les classes sont pleines et les gens sont intéressés. Ils vous remercient ensuite pour les connaissances acquises. Cela me montre que nous faisons quelque chose d’utile.”

– Sofia Salvador

Sofia Salvador

Lors de ces événements, elle a constaté une évolution dans la connaissance des vins portugais. Elle précise : « Il y a dix ans, la plupart des sommeliers ne connaissaient que le Douro et le Vinho Verde. Aujourd’hui, ils reconnaissent l’Encruzado ou le Castelão, et ils comprennent les nuances stylistiques entre les régions. »

Elle admet toutefois que le chemin est encore long. « Certains participants arrivent encore avec des connaissances limitées. Mais ce qui est passionnant, c’est leur soif d’apprendre. Le Portugal offre quelque chose de différent et d’authentique. »

Bien que les données concrètes sur l’impact commercial de l’Académie soient limitées, des preuves anecdotiques témoignent de son efficacité. « Il n’est pas toujours facile de mesurer les résultats à l’aide d’indicateurs clés de performance », reconnaît Salvador. « Mais après les masterclasses ou les visites d’immersion, les gens nous disent souvent qu’ils ont commencé à travailler avec des vins portugais ou qu’ils ont noué de nouveaux contacts. »

Sofia Salvador souligne le rôle de l’Académie dans la sensibilisation et l’établissement de relations, même si cela n’est pas toujours immédiatement quantifiable.

« L’éducation au vin consiste à ouvrir des portes. Que cela débouche sur des ventes, des partenariats ou simplement une appréciation, tout cela fait partie de notre mission. »

Pour l’avenir, Sofia Salvador se concentre sur l’élargissement de la portée de l’Académie et l’amélioration de son contenu. Un niveau avancé officiel est encore en cours d’élaboration, et des travaux sont en

cours pour conquérir de nouveaux marchés et proposer le programme dans d’autres langues.

Il existe également des défis logistiques. L’inflation et l’évolution des habitudes des consommateurs ont eu un impact sur le nombre d’inscriptions dans certains pays, comme la Corée du Sud. Mais ViniPortugal reste déterminé à rendre le programme accessible.

« Nous ajustons nos formats, alternons les sessions entre les écoles partenaires et explorons de nouvelles collaborations », explique Sofia Salvador. « C’est un processus continu. »

Ce qui la motive, c’est la croissance visible de la notoriété et de l’appréciation des vins portugais. Sofia déclare : « J’adore mon travail. Chaque fois que j’enseigne, les classes sont pleines et les gens sont intéressés. Ils vous remercient ensuite pour les connaissances acquises. Cela me montre que nous faisons quelque chose d’utile. »

Qu’il s’agisse d’une masterclass au Canada, d’un ASI Bootcamp en Espagne ou d’une visite professionnelle dans un vignoble de l’Alentejo, la Wines of Portugal Academy redéfinit la manière dont le vin portugais est présenté au monde. En combinant un apprentissage structuré avec des expériences immersives et des partenariats internationaux, elle contribue à rehausser la place du Portugal sur la scène viticole mondiale.

Comme le conclut Sofia Salvador, « il y a toujours quelqu’un, quelque part dans le monde, prêt à découvrir les vins portugais. C’est ce qui nous motive à continuer. » Cours de formation en ligne

Au cœur de la School of Port de Symington Family Estates

Avec Chelsea Oliveira, Symington Family Estates

Lorsque la pandémie a contraint le monde entier à faire une pause, la famille Symington y a vu l’occasion de repenser la manière dont les gens découvrent le porto. Résultat : la School of Port, une plateforme éducative innovante conçue pour faire découvrir à un public international ses vins de porto légendaires et la vallée du Douro.

« Le concept de la School of Port a été développé par Symington Family Estates en réponse au confinement lié au coronavirus afin de poursuivre les sessions de formation qui se déroulaient auparavant en présentiel », explique

Chelsea Oliveira de Symington Family Estates. « Une grande partie de notre travail consiste à informer les gens sur la catégorie des vins de Porto. Souvent, les personnes qui ne connaissent pas le Porto deviennent enthousiastes dès qu’elles en apprennent davantage et dégustent ces vins. »

Selon Chelsea Oliveira, l’éducation est depuis longtemps au cœur de la mission de Symington Family Estates, tant par le biais d’expériences en personne que de formations professionnelles.

« L’éducation a toujours été au cœur des activités de Symington, que ce soit par le biais de nos expériences touristiques à Porto et dans la vallée du Douro ou par le biais d’initiatives telles que la School of Port et le Douro Somm Camp », explique Chelsea Oliveira. « Notre objectif est d’aider les gens à comprendre la région, le métier et les traditions qui se cachent derrière le porto. »

La School of Port prolonge cette philosophie en mettant à la disposition de tous, partout dans le monde, des informations précises, intéressantes et actualisées. Le long héritage de Symington sous-tend le programme, mais Chelsea Oliveira précise clairement que son objectif est éducatif plutôt que promotionnel.

« Notre objectif avec la School of Port est de partager des connaissances sur l’ensemble de la catégorie des vins de Porto. Nos cours sont donc neutres sur le plan des marques et visent à fournir une solide compréhension du porto », explique-telle. « Bien que nous nous appuyions

sur l’expertise de Symington pour garantir l’exactitude et l’intérêt de nos informations, l’accent est toujours mis sur la présentation de la région et de ses vins de manière inclusive et éducative. »

La School of Port propose actuellement une série de cours vidéo en ligne, tous gratuits et ouverts au public.

« Il suffit aux participants de se rendre sur schoolofport.com, de s’inscrire gratuitement et ils peuvent immédiatement commencer à apprendre », explique Chelsea Oliveira. « Nous proposons actuellement deux cours principaux : The Essentials et The Masters, ainsi que des modules plus spécifiques tels que Le Portofesseur, The Cocktail Series et The Portorials. »

The Essentials dure environ deux heures, tandis que The Masters dure près de deux heures et demie. Chaque cours se termine par un test à choix multiples en ligne, à l’issue duquel les participants qui ont réussi reçoivent un certificat personnalisé. « The Essentials initie les participants aux fondamentaux du porto », explique Mme Oliveira. « The Masters aborde de manière plus approfondie la production, le vieillissement et la mise en bouteille, avec des

“La School of Port prolonge cette philosophie en mettant à la disposition de tous, des informations précises.”
“La School of Port vise à générer de la visibilité, de la compréhension et de l’enthousiasme pour la catégorie en général.”

intervenants extérieurs qui apportent leur expérience de terrain et leur vision unique de leur métier. »

Bien que The Essentials ne soit pas un prérequis, M. Oliveira recommande de le suivre en premier.

« The Masters s’appuie sur ces bases pour offrir des détails plus techniques et une vision concrète grâce à des intervenants extérieurs directement impliqués dans la production et le vieillissement. »

Un autre atout de la School of Port est son réseau de partenaires internationaux.

« Il est important pour nous que les partenaires potentiels connaissent déjà le secteur viticole, comme les écoles de vin ou les professionnels du commerce », note Chelsea Oliveira. « Une fois approuvés, nous leur proposons un programme de formation adapté à leur niveau de connaissance du porto, dispensé par notre équipe de formateurs afin de garantir qu’ils transmettent le bon message avec le ton approprié. »

Symington garantit l’exactitude et la neutralité en fournissant du matériel pédagogique et en mettant régulièrement à jour le contenu des partenaires.

Bien que de nature éducative, la School of Port contribue naturellement à accroître la visibilité et l’engagement de Symington.

« La School of Port vise à générer de la visibilité, de la compréhension et de l’enthousiasme pour la catégorie en général », explique Chelsea Oliveira. « Nous utilisons généralement les vins de nos différentes maisons de porto lors des dégustations,

sauf si l’événement est organisé en partenariat avec un autre producteur. En outre, la School of Port organise le Douro Somm Camp, un stage éducatif immersif annuel qui se déroule dans nos propres domaines. »

Cette approche contribue à former des ambassadeurs à long terme pour le porto, tant dans le commerce que parmi les consommateurs.

« Un excellent exemple est la vente de deux caisses de la collection bicentenaire de Graham’s à des sommeliers qui avaient participé au Douro Somm Camp », se souvient Mme Oliveira. « Au-delà des ventes directes, l’impact de la School of Port réside dans la visibilité, en touchant un public qui devient ensuite des ambassadeurs informés de la catégorie, de la région du Douro et de nos vins. »

Pour Chelsea Oliveira et son équipe, le travail est loin d’être terminé.

« Nous continuons à élargir notre champ d’action éducatif grâce à des masterclasses en présentiel, des ateliers et des collaborations avec nos partenaires internationaux », explique-t-elle. « Notre équipe de formateurs sur le porto anime régulièrement des sessions destinées aux professionnels (notamment dans le cadre de nombreux partenariats avec l’ASI), afin de les aider à approfondir leur compréhension et leur appréciation du porto. »

À mesure que l’intérêt pour les vins tranquilles du Douro grandit, la School of Port pourrait élargir son programme afin de refléter cette partie de plus en plus importante de la production régionale. Mais pour l’instant, l’accent reste mis sur les vins de Porto légendaires qui ont fait la renommée du Douro.

Apprendre à la source : les organismes mondiaux de promotion du vin améliorent

l’éducation

Partout dans le monde, les organismes régionaux de promotion du vin vont au-delà de la promotion pour devenir des éducateurs, formant la prochaine génération de professionnels.

De Capstone en Californie à la Rioja Wine Academy en passant par la Wines of Portugal Academy, ces programmes offrent un apprentissage structuré et certifié directement à la source, alliant culture, terroir et maîtrise technique en ligne.

Capstone California, California Wine Institute

• Créé par la branche exportation du Wine Institute en Californie.

• Propose quatre niveaux, du niveau débutant au niveau ambassadeur. Les cours couvrent l’histoire, la géographie, la viticulture, la législation sur le vin, les producteurs, les exportations, etc.

• Apprentissage en ligne à votre rythme, avec des dégustations guidées et une certification après réussite aux examens.

• Exemple : le niveau 1 correspond à environ 6 heures de cours avec dégustations.

Rioja Wine Academy, Consejor Regulador DOCa Rioja

• Cours en ligne gratuits à plusieurs niveaux (Enthousiaste, Dégustation, Diplôme) avec évaluations, aboutissant au diplôme Rioja Wine Diploma

• Il existe également un programme Certified Rioja Wine Educator, qui combine apprentissage en ligne + dissertation finale +, pour les candidats sélectionnés, un voyage éducatif dans la région (« Rioja Camp ») organisé par le conseil lui-même.

• Le Consejo délivre un certificat officiel à l’issue de la formation.

Champagne Education, Comité Champagne

• Propose trois niveaux d’apprentissage en ligne gratuits et certifiés : Explorer, Connoisseur et Expert (le niveau Expert est en cours de déploiement) couvrant l’histoire, le terroir, la viticulture, la production et la dégustation du champagne.

• Les deux premiers niveaux sont actuellement disponibles ; la réussite d’un niveau vous permet d’obtenir un certificat du Comité Champagne.

• La plateforme fournit également des ressources supplémentaires (quiz, fiches d’information, webinaires) et le conseil interprofessionnel subventionne ou finance les cours afin de les rendre accessibles.

à la source : les organismes mondiaux de promotion du vin améliorent l’éducation

Sherry

Academy, Consejo Regulador Jerez / DO Jerez-Xérès / Manzanilla

• Propose des cours de base et avancés 100 % en ligne et gratuits, avec des modules sur la viticulture, la vinification, les styles, la dégustation, la réglementation et les accords gastronomiques.

• À la fin de chaque cours, un certificat (signé par le président du Conseil régulateur) et une attestation vérifiable sont délivrés.

• Propose également des cours en ligne spécialisés : Vinaigre de xérès, Tourisme viticole dans la région, Formation du personnel de salle, etc.

• Un module Cours avancé sur le Jerez-Xérès-Sherry et la Manzanilla est disponible sur la plateforme.

Cours de découverte des vins de Nouvelle-Zélande, New Zealand Winegrowers

• Programme en ligne autodidacte qui couvre les régions viticoles de Nouvelle-Zélande, les principaux cépages, les pratiques de durabilité et ce qui distingue les vins néo-zélandais.

• La durée estimée du cours est d’environ une heure ; il comprend un examen à choix multiples et, en cas de réussite, les étudiants reçoivent un certificat.

• Le cours fournit des manuels et des ressources téléchargeables pour compléter l’apprentissage, et il est entièrement en ligne (aucune présence physique n’est requise).

German Wine Scholar®, Wine Scholar Guild, en étroite collaboration avec l’Institut allemand du vin (DWI)

• Programme en ligne complet et approfondi consacré exclusivement aux vins allemands, couvrant les 13 régions viticoles, les cépages (Riesling, Spätburgunder, Silvaner, etc.), le climat, la législation viticole, l’histoire et les styles.

• Peut être suivi en autoformation en ligne ou dans le cadre de modules dirigés par un formateur ; comprend un examen final (100 questions à choix multiples) avec certification en cas de réussite.

• Bien qu’il ne soit pas géré directement par l’Institut allemand du vin (DWI), celui-ci publie des supports pédagogiques et soutient la promotion générale des vins allemands, ce qui rend ce programme complémentaire aux efforts du conseil.

Cava Academy, D.O. Cava / Conseil régulateur du Cava

• Propose une version 100 % en ligne et à rythme libre de la « Cava Academy », destinée aux professionnels et aux amateurs souhaitant approfondir leurs connaissances sur le Cava.

• Couvre des sujets tels que l’histoire, la réglementation DO, les cépages autorisés, les méthodes de production, les styles, les accords gastronomiques et la classification.

• Après avoir réussi le cours, les participants peuvent obtenir le titre de Cava Educator / Trainer et soumettre une thèse pour le niveau « Expert ».

• À noter également : il y a parfois des cours sur place (masterclasses en présentiel) dans différentes villes.

Un toast à un nouveau

chapitre : l’ASLIB et An-Nahar

News s’unissent pour lancer la première académie internationale de sommeliers au Liban

Au cœur de Beyrouth, entre les murs historiques du siège du groupe de presse Annahar, un partenariat visionnaire a été scellé, susceptible de redéfinir la place du Liban sur la carte mondiale du vin. L’Association des Sommeliers du Liban (ASLIB) et l’Académie Annahar ont officiellement uni leurs forces pour lancer la première académie internationale de sommeliers du Liban, un projet novateur qui vise à allier tradition, innovation et enseignement de classe mondiale dans l’art du vin et de l’hospitalité.

Au début du mois d’octobre, Joseph Mounayer, président de l’ASLIB et correspondant au Moyen-Orient pour le magazine ASI, a rencontré Nayla Tueni, PDG et rédactrice en chef du groupe de médias Annahar, afin de signer un protocole d’accord qui jette les bases de cette ambitieuse entreprise. La nouvelle académie vise non seulement à former les futures générations de sommeliers, mais aussi à servir de pont culturel, en promouvant le patrimoine viticole profondément enraciné du Liban et l’hospitalité méditerranéenne auprès d’un public international.

« Ce partenariat représente une avancée majeure pour le Liban et l’ASLIB », a déclaré Joseph Mounayer.

« Nous sommes honorés de collaborer avec l’Académie Annahar, dont l’héritage, la vision et l’engagement envers l’excellence s’alignent

parfaitement avec notre mission qui consiste à élever l’éducation au vin et à l’hospitalité libanais au niveau des normes mondiales. »

La cérémonie de signature a été suivie d’un cocktail élégant et chaleureux, où des personnalités du monde du vin, de la gastronomie et des médias libanais se sont réunies pour célébrer cette étape importante. Les vins ont été gracieusement offerts par Muse du Liban, dont l’initiative a joué un rôle essentiel dans la concrétisation de ce partenariat.

Parmi les invités figuraient certains des sommeliers les plus respectés du Liban, des membres des équipes éditoriales et de direction d’Annahar, ainsi que des représentants éminents des secteurs de l’hôtellerie et du tourisme, Skarya Winery, tous unis par une conviction commune dans le pouvoir transformateur de l’éducation et de la collaboration.

« Nous sommes particulièrement reconnaissants à Muse du Liban pour son inspiration et son soutien, ainsi qu’à l’incroyable équipe d’Annahar pour son accueil chaleureux », a ajouté Joseph Mounayer. « Je tiens également à exprimer ma sincère gratitude à M. Lucien Chehwan pour son soutien et sa présence inestimables lors de cette étape importante, à Benita Fakhry, secrétaire générale de l’ASLIB, pour son dévouement sans faille et ses

“La nouvelle académie vise non seulement à former les futures générations de sommeliers, mais aussi à servir de pont culturel.”
Joseph Manouyer

efforts en coulisses, ainsi qu’à toutes les personnes qui ont contribué au succès de cet événement. »

La Sommelier Academy accueillera sa première promotion d’étudiants début 2026, proposant pour la toute première fois au Liban des programmes d’enseignement et de certification reconnus à l’échelle internationale. Le programme sera conçu en collaboration avec des partenaires internationaux, garantissant ainsi aux diplômés une formation équivalente à celle dispensée par les meilleures académies en Europe et ailleurs.

Cette collaboration reflète également l’influence croissante du groupe Annahar Media au-delà du journalisme, alors que l’institution continue de considérer l’éducation, l’innovation et le développement culturel comme des éléments essentiels de sa mission. Peu après la signature du protocole d’accord, Nayla Tueni a reçu le prix « Marketing Leadership & Innovation Award » décerné par Impact BBDO, en reconnaissance de son rôle pionnier dans le développement des médias libanais modernes et de son engagement en faveur des industries créatives du pays.

Outre son rôle dans la nouvelle académie, Annahar Media Group sera également le principal partenaire média du prochain concours « Meilleur Sommelier du Liban ». Un événement clé qui renforce son engagement à promouvoir l’excellence, le professionnalisme et

l’authenticité dans les secteurs du vin et de l’hôtellerie au Liban.

Grâce à l’expertise internationale de l’ASLIB et à la portée culturelle de l’Annahar Academy, l’International Sommelier Academy est en passe de devenir un pôle régional de formation professionnelle, d’échange et d’innovation. Un lieu où la passion du vin rencontre la rigueur académique, et où l’ancienne tradition viticole du Liban trouve une nouvelle expression sur la scène mondiale.

Alors que la soirée à Beyrouth touchait à sa fin, les verres ont été levés non seulement pour célébrer un partenariat, mais aussi pour trinquer à une vision commune selon laquelle l’histoire du Liban, à l’instar de ses meilleurs vins, continue d’évoluer, de mûrir et de s’enrichir avec le temps.

ASI Mag Correspondant régional

Joseph Mounayer (Moyen-Orient)

PRÊT-À-ÉCRIRE

ASLIB s’associe au groupe Annahar Media dans le cadre d’un projet visant à soutenir la formation en sommellerie au Liban

FORMATION PAR WINES OF PORTUGAL

L'intervention sur le marché national s'effectue essentiellement de deux manières : la formation professionnelle et l'éducation des touristes qui nous rendent visite. En ce qui concerne la première, Wines of Portugal a développé un vaste programme de formation sous l'égide de la Wines of Portugal Academy, destiné à former à la fois les professionnels de la restauration (par exemple les associations de restauration et la compagnie aérienne portugaise TAP) et les conseillers commerciaux de la grande distribution. Le second se concentre principalement sur les deux salles de

www.maison-chateau-laguiole.com | commercial@maison-chateau-laguiole.com

Nouvelles de nos membres

Vanessa Tan remporte le 16e concours national des sommeliers de Singapour

Vanessa Tan, du Praelum Wine Bar situé à Duxton Hill, un quartier historique de Tanjong Pagar, a été sacrée championne du 16e concours national des sommeliers de Singapour. Le concours s’est déroulé au début du mois lors du Grape Escape Wine Festival au Parkroyal on Beach Road.

À seulement 28 ans, Vanessa Tan représente la nouvelle génération de sommeliers qui redéfinit le service du vin à Singapour, à la fois réfléchi, confiant et profondément ancré dans la maîtrise technique et l’hospitalité. Sa victoire témoigne non seulement de son excellence professionnelle, mais aussi d’une évolution plus large vers une culture sommelier plus diversifiée et dynamique.

Vanessa Tan a également remporté les prix de la meilleure théorie et du meilleur service de vin effervescent, impressionnant un jury international prestigieux présidé par Kevin Lu MS, Annette Scarfe MW et Jackie Ang MW. Ayant commencé sa carrière dans l’hôtellerie derrière un bar avant de se tourner vers le vin, son parcours reflète la diversité des chemins qui mènent aujourd’hui au sommet de la profession.

Elle rejoint désormais le cercle très fermé des sommeliers qui façonnent la scène des boissons à Singapour, démontrant ainsi que l’avenir du vin dans la Cité du Lion est audacieux, en pleine évolution et fièrement local.

La Lituanie couronne un nouveau champion

Le 15 septembre, l’Association des sommeliers lituaniens a organisé le Grand Prix Codorníu Zero 2025 du championnat lituanien des sommeliers, célébrant les meilleurs professionnels du vin du pays dans une démonstration passionnante de compétences et de connaissances. Après une journée de compétition acharnée, Ignatij Semionov a remporté le titre national et l’admiration de ses pairs. Sa victoire souligne la force et le raffinement croissants de la communauté des sommeliers lituaniens sur la scène internationale.

Dominique Milardi assume un rôle de liaison au sein de l’ASI

Dominique Milardi, de Monaco, a officiellement accepté le poste de « liaison officer » de l’ASI / chargé de la coordination entre les commissions, une fonction essentielle pour faire progresser les objectifs éducatifs de l’association. Giuseppe Vaccarini, ancien président de l’ASI et actuel codirecteur de la commission Examens & Éducation de l’ASI, a exprimé sa confiance dans la nomination de M. Milardi, déclarant : « C’est avec grand plaisir que nous accueillons Dominique Milardi. Nous sommes convaincus que son expérience et son dévouement apporteront une contribution précieuse à ce projet ambitieux et significatif. » M. Vaccarini a également remercié le responsable sortant, Tim Vollerslev, pour avoir établi des bases solides et a déclaré qu’il se réjouissait de travailler avec M. Milardi à l’élaboration d’un « programme complet et efficace » soutenant la quête d’excellence des candidats.

Eric Zwiebel rejoint le Bonheur à Mayfair

Eric Zwiebel, Diplômé Or ASI et MS, a accepté le poste de sommelier en chef de Bonheur, la première entreprise solo très attendue du chef Matt Abé, ancien chef patron du restaurant Gordon Ramsay, trois étoiles au guide Michelin. Prévu pour ouvrir ses portes dans le célèbre 43 Upper Brook Street à Mayfair, ancien siège du restaurant Le Gavroche, Bonheur promet d’honorer et de perpétuer la tradition légendaire de mentorat et d’excellence du lieu. Grâce aux connaissances encyclopédiques d’Éric Zwiebel, à son palais raffiné et à sa passion pour la formation des jeunes talents, la carte des vins de Bonheur s’annonce aussi réfléchie et inspirante que sa cuisine, perpétuant ainsi la tradition de collaboration entre la cuisine et la cave qui caractérise les meilleurs établissements gastronomiques.

Nouvelles du secteur

Le Trump Dump

Avec l’application par les États-Unis d’un droit de douane de 15 % sur les vins et spiritueux de l’UE à compter du 1er août 2025, les restaurateurs américains se préparent à une pression alors que les réservations pour les vacances s’intensifient. Selon Reuters, les rapports commerciaux et la presse économique grand public signalent une probable révision des prix des menus, en particulier pour les vins au verre, où de petits changements dans le prix à l’once se répercutent sur les marges des distributeurs et des établissements. Les premières estimations suggèrent que cette taxe ajoutera environ 0,23 $ par litre (0,20 €/L) au prix de gros du vin, avec des répercussions plus importantes sur les références haut de gamme ; on peut s’attendre à ce que les cartes des vins soient modifiées pour privilégier les vins nationaux, sud-américains et européens hors UE afin de maintenir les prix dans les catégories populaires. Selon le même rapport, les groupes industriels avertissent que ces droits de douane pourraient faire perdre près de 2 milliards de dollars (1,73 milliard d’euros) aux ventes d’alcool aux États-Unis et mettre en péril 25 000 emplois dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration, ce qui intensifie la pression pour simplifier les assortiments et réduire les produits qui se vendent moins bien au cours du quatrième trimestre. Pour les clients, cela se traduit par une augmentation de 5 à 15 % du prix de nombreuses bouteilles et verres, ainsi que par une diminution du nombre de vins européens de niche proposés au verre.

CONCOURS ASI DU MEILLEUR

SOMMELIER DU MONDE

DU 11 AU 17 OCTOBRE 2026

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