COLLECTIONS HISTORIQUES Souvenirs des Grands Hommes
Mercredi 15 octobre 2025 – 14h & 18h
7 rond-point des Champs-Élysées Marcel Dassault 75008 Paris







Mercredi 15 octobre 2025 – 14h & 18h
7 rond-point des Champs-Élysées Marcel Dassault 75008 Paris
Mercredi 15 octobre 2025 – 14h & 18h
7 rond-point des Champs-Élysées Marcel Dassault 75008 Paris
Maxence Miglioretti Commissaire-priseur
Juliette Leroy-Prost Commissaire-priseur
Frédéric Harnisch Directeur
Romain Marsot Directeur
Charlotte Christien Administratrice junior
Geoffroy Ader Expert
Stéphane Aubert Directeur associé, Commissaire-priseur
Elisa Borsik Commissaire-priseur
Maxence Miglioretti Commissaire-priseur
Thomas Loiseaux Administrateur
Juliette Leroy-Prost Commissaire-priseur
Charline Monjanel Administratrice
Marine de Miollis Directrice des partenariats
Emeline Duprat AdministratriceCatalogueur
Souvenirs des Grands Hommes ventes n°6390 et n°6448
Téléphone pendant l’exposition
Tél. : +33 (0)1 42 99 20 26
Samedi 11 octobre
11h – 18h
Lundi 13 octobre 11h – 18h
Mardi 14 octobre
11h – 18h
Les lots précédés du symbole ★ ont une TVA réduite de 5,5% sur les frais acheteurs.
Lots marked with the symbol ★ are with a VAT on buyer’s premium of 5,5 %.
Les lots précédés du symbole s : Pour une sortie de l’UE, un CITES de ré-export peut-être nécessaire, celui-ci étant à la charge du futur acquéreur.
Lots marked with the symbol s : For an exit from the E.U., a re-export CITES certificate might be necessary and will be at the future buyer’s expense.
Mercredi 15 octobre 2025 14h : lots 1 à 169 18h : lots 201 à 203
Commissaire-priseur
Maxence Miglioretti
Souvenirs Historiques
Maxence Miglioretti
Tél. : +33 (0)1 42 99 20 02 mmiglioretti@artcurial.com
Livres, Manuscrits & Gravures anciennes
Frédéric Harnisch
Tél. : +33 (0)1 42 99 16 49 fharnisch@artcurial.com
Emeline Duprat
Tél. : +33 (0)1 42 99 16 58 eduprat@artcurial.com
Horlogerie de collection
Romain Marsot
Tél.: +33 (0)1 42 99 16 53 rmarsot@artcurial.com
Expert Souvenirs Historiques
Arnaud de Gouvion Saint-Cyr Expert en art militaire, armes anciennes et souvenirs historiques
Membre du SFEP
Tél. : +33 (0)6 70 75 01 05 arnaud.gouvionstcyr@gmail.com
Expert faïences et porcelaines
Cyrille Froissart froissart.expert@gmail.com
Expert horlogerie de collection
Geoffroy Ader
Expert, membre du Syndicat Français des Experts Professionnels en Œuvres d’Art & Objets de Collection
Assisté de Justine Lamarre & Paul-Henri Egrot watches@artcurial.com
Catalogue en ligne www.artcurial.com
Comptabilité acheteurs
Tél. : +33 (0)1 42 99 20 71 salesaccount@artcurial.com
Comptabilité vendeurs
Tél. : +33 (0)1 42 99 17 00 salesaccount@artcurial.com
Transport et douane Lou Dupont ldupont@artcurial.com +33 1 42 99 20 77
Ordres d’achat, enchères par téléphone
Tél. : +33 (0)1 42 99 20 51 bids@artcurial.com
Photographes
Fanny Adler
Sylvain Rousseau
Graphiste
Romane Marliot
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Pour s’inscrire: www.artcurial.com
Vous avez également la possibilité d’enchérir en direct pendant la vente via les plateformes Drouot Live et Invaluable.
lots 1 à 59 vente à 14h
Gainé de peau blanche, à deux emplacements, il contient :
- Une croix de chevalier de Saint Louis d’époque
Louis XVI attribuée au capitaine Joseph Xavier Broch d’Hotelans (1761-1832).
En or et émail ; petits éclats
D. : 39 mm - Poids brut : 18,2 g. T.T.B.
Dans son emplacement en forme.
- Une réduction d’étoile de chevalier de la Légion d’honneur d’époque Restauration, en argent, or et émail (éclats). Anneau cannelé.
On joint une miniature de l’ordre de Saint Benoit d’Aviz, émaillée et un centre de croix du Lys en or émaillé « VIVE LE ROI »
Provenance :
- Joseph Xavier Broch d’Hotelans (1761-1832), capitaine au Royal infanterie, décoré de la croix de Saint Louis vers 1786. Il émigra en 1791.
- Puis par descendance
Bibliographie :
Généalogie des Broch d’Hotelans, suivie de la filiation des Broch, de Vesoul et de Dole.
A small reliquary in green-dyed shagreen containing, in particular a Knight’s Cross of Saint Louis from the Louis XVI period attributed to Captain Joseph Xavier Broch d’Hotelans
600 - 800 €
5
FRANCE – ESPAGNE
Ensemble de trois décorations du capitaine Boittelle, parent du sénateur Symphorien Casimir Joseph Boittelle (1813 – 1897)
Cadre en laiton estampé, il présente sous verre trois décorations :
- Étoile de chevalier de l’Ordre de Saint Louis d’époque Restauration. En or et émail. Ruban à bouffette.
- Étoile de chevalier de la Légion d’honneur d’époque Monarchie de Juillet. En argent, or et émail (éclats). Anneau cannelé. Ruban.
- Croix de chevalier de 2e classe de l’ordre de Saint Ferdinand d’Espagne, à couronne de laurier. En or et émail (éclats). Ruban à bouffette. Annotation manuscrite au dos : « Décorations du cousin de mon père le capitaine Boittelle. Boittelle ancien sénateur » Non décadrées.
T.T.B.
FRANCE – ORDRE ROYAL ET MILITAIRE DE SAINT LOUIS
Croix de chevalier d’époque
Restauration
En or et émail (fond des centres craquelés). Anneau cannelé poinçonné tête de coq (1809-1819). Ruban d’époque.
D. : 40 mm (1 ½ in.) - Poids brut : 12 g T.B.
A Royal and Military Order of Saint Louis Knight’s Cross, dating from the Restoration period
300 - 400 €
FRANCE – ORDRE ROYAL ET MILITAIRE DE SAINT LOUIS
Croix de chevalier d’époque
Restauration en réduction
En or et émail (éclats). Anneau cannelé. Ruban d’époque. Deux boules légèrement faussées. Poinçon tête de coq (1809-1819)
D. : 24 mm - Poids brut : 5,3 g B à T.B.
A miniature Knight’s Cross from the Restoration period
150 - 300 €
FRANCE – DÉCORATION DU LYS
Croix du Lys
En argent et émail (éclats et pointes faussées). B.
A Cross of the Lily, France, dating from the Restoration period
60 - 80 €
Biographie :
Symphorien Boittelle (1813-1897)
Destiné à la carrière des armes, Symphorien Boittelle entra à Saint-Cyr en 1833. Officier de lanciers au caractère querelleur, il quitte l’armée en 1845.
Lié aux bonapartistes, il devient préfet de police, puis fait sénateur en 1866. Grand officier de la Légion d’honneur en 1862. Il était le fils de Casimir Joseph Boittelle (1791-1879), président de la compagnie des mines de Vicoigne.
A set of three decorations belonging to Captain Boittelle, relative of Senator Symphorien Casimir Joseph Boittelle
800 - 1 000 €
En soie jaune, composée de trois laizes, avec dans le coin supérieur gauche le drapeau britannique « Union Flag » composé de plusieurs morceaux de soie cousus.
Le centre orné au centre d’un médaillon en soie marron brodé de la harpe celtique en galon, fil et canetille d’argent doré, dans une couronne de roses et de chardons au naturel retenue par un ruban brodé en fil bleu, bleu clair et blanc.
Le médaillon est surmonté d’une couronne britannique en soie, brodée de fil d’argent, clinquant mauve et ceinture d’hermine peinte et d’une banderole brodée avec inscription peinte « 3d REGt OF IRISH BRIGADE ».
Le revers du drapeau possède le même décor à l’exception du centre du médaillon qui est brodé en fils et cannetille d’argent doré du « GR III » du Roi Georges III sur fond de soie mauve. Avec fourreau de hampe sur la partie gauche. Dimensions : 176 × 193 cm (70 × 76 in.)
Très grande fraîcheur des couleurs; cassures à la soie (notamment sur l’Union Jack, sur la partie droite sur 40 cm et sur la partie centrale sur le motif central); quelques restaurations anciennes, une des couronnes royales provenant d’un autre drapeau.
Un rapport d’expertise complet des textiles du drapeau sera remis à l’acheteur.
Provenance :
- Famille Walsh de Serrant
- Puis par descendance
A rare flag from the Third Regiment of the Irish Brigade, late 18th century – early 19th century (before 1801)
25 000 - 30 000 €
Ce drapeau est un emblème ayant servi dans le 3e régiment de la brigade irlandaise, composée d’émigrés irlandais au service de la couronne française mais qui après la Révolution à partir de 1794 ont rejoint le service anglais.
Le 3e régiment est commandé par Henry Dillon.
Levé le 1er octobre 1794, il est envoyé en Jamaïque en mars 1796 et y sert jusqu’à l’automne de la même année, date à laquelle il est transféré à Haïti. Il participe à plusieurs actions, notamment à l’assaut du fort Guérin, les 16 et 17 avril 1797. Renvoyé au Royaume-Uni, il est dissous en 1798.
On notera toutefois que deux des régiments de la « Irish brigade » étaient commandés par des membres de la famille Walsh de Serrant (le 2e et le 5e).
La présence de ce drapeau dans la descendance de cette famille s’explique probablement par les différents transferts d’unités, devenues exsangues à la fin de leur existence. Dans tous les cas, comme souvent, le colonel récupérait les emblèmes lors des dissolutions d’unité.
On retrouve d’ailleurs dans la famille une aquarelle du XIXe siècle représentant le comte Antoine Joseph Walsh de Serrant (1744 – 1817) avec un enseigne présentant notre drapeau (Fig. 1).
Comprenant :
- Insigne de juge en cuivre doré et émaillé « LA LOI ET LA PAIX » à décor de frises de lauriers
48 × 39 mm (2 × 1 ¾ in.)
Petites usures.
- Grand sautoir tricolore fermant par deux crochets avec médaille ovale « RESPECT DE LA LOI » en laiton doré (anneau de suspente ressoudé). Sautoir postérieur.
- Médaille au profil du roi Louis XVI « AU RESTAURATEUR DE LA LIBERTE FRANCOISE. PACTE FEDERATIF ORLEANS MAI 1790 » Ruban tricolore postérieur.
- Médaille ovale du pacte fédératif par DUPRÉ Ruban postérieur.
- Médaillon en laiton doré, émaillé « LA LOI » (petits éclats). Anneau cannelé. Ruban postérieur.
A.B.E. Époque révolutionnaire.
A commemorative frame of the French Revolution
1 000 - 1 500 €
PREMIER EMPIRE DE PIERRE
CHABEUF (1755 – 1834), CHEF DE LA DIVISION DES FINANCES DE LA PRÉFECTURE DE LA SEINE
En maroquin rouge à long grain, décoré à l’or de frises de sphinges, hippogriffes, mélusines et urnes.
Intérieur du rabat décoré de frises d’entrelacs et signé du fabricant « HEBERT PALAIS ROYAL N°20 » Le 1er plat marqué au fer « M.CHABEUF CHEF DE DIVISION DE LA PREFECTURE DU DEPt DE LA SEINE » Fermoir, platine de serrure à entrée rayonnante et coins de renforts en argent découpé, gravé à décor de feuillages
Intérieur avec rabat en maroquin rouge, doublé de soie verte, à cinq intercalaires doublés en suite.
33 × 48 cm (13 × 19 in.)
A.B.E. (Traces d’usure principalement sur le 1er plat, tâche d’humidité au dos).
Biographie : Pierre CHABEUF (1755-1834)
Appelé au comité de salut public par Carnot à la section des armes. Il est nommé à la création de la préfecture de la Seine chef de la division des finances. Il conservera son poste, où il est un proche collaborateur de Frochot, jusqu’en 1815. Il meurt à Bèze en 1834.
A portfolio of Pierre Chabeuf (1755-1834), Head of the Finance Division of the Prefecture of the Seine, dating from the First Empire
400 - 600 €
9
IMPORTANT SABRE SHAMSHIR D’OFFICIER DE CAVALERIE LÉGÈRE
Fabrication Ottomane du milieu du XIXe siècle, destinée à un officier de cavalerie légère ottoman ou britannique
Poignée en corne blonde sculptée d’une fleurette à un anneau de dragonne, avec baguette en vermeil gravée de rinceaux. Monture en vermeil, croisière à deux quillons droits boulés, décorés de frises striées et oreillons losangiques ciselés de feuillages.
Fine lame à dos en damas à forte courbure.
Fourreau recouvert de chagrin à quatre garnitures en vermeil découpé, ciselé et gravé : - Chappe.
- Deux bracelets de suspente à anneaux, - Bouterole ciselée de feuillages à dard ajouré.
- Avec son ceinturon en maroquin rouge doublé d’un galon en passementerie dorée à bande écarlate.
Belle boucle agrafe en vermeil ciselé à décor de fleurette et agrafe en « S ».
Avec ses deux suspentes et crochet de suspension en vermeil.
Avec sa dragonne en passementerie d’argent doré. Cordon torsadé à deux boulettes tissées.
Gland à sommet en fleurettes et petites franges.
Longueur : 94 cm (37 in.)
L’ensemble des garnitures du sabre et du ceinturon avec poinçons ottomans.
Petits accrocs à la lame, trous d’insecte à la poignée.
Dans son écrin en forme recouvert de maroquin rouge avec restes de cachet de cire et d’étiquette, fermant par trois crochets (un manquant).
Intérieur gainé de toile.
B.E.
Provenance :
- Famille Favre de Thierrens ; - Collection particulière
An important Officer’s Shamshir sabre of light Cavalry, Mid-19th century Ottoman manufacture, intended for an Ottoman or British light cavalry officer
3 000 - 5 000 €
★ 10 [ÉGYPTE]
Description de l’Égypte ou Recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l’expédition de l’armée française.
Paris, Imprimerie impériale, 1809-1813, Imprimerie royale, 1817-[1829].
22 volumes répartis en 9 volumes de texte in-folio (39,5 × 25,9 cm) et un volume grand in-folio (70,9 × 52,7 cm), et 11 volumes de planches grand in-folio (69,7 × 52,8 cm) et un volume in-plano (110 × 70,4 cm).
Demi-maroquin à long grain rouge à coins, dos lisse avec motifs dorés (reliure du temps, vers 1830). Volume in-plano de planche en reliure moderne dans le goût des autres volumes. Volume grand in-folio de texte en cartonnage bleu (reliure de l’époque)
L’ensemble est conservé dans un meuble d’époque moderne en chêne avec plan supérieur incliné (114 × 100 × 66 cm).
Collation :
Introduction : [1] f., xcii, 8 p. (préface historique et avertissement)
Volumes de texte : Antiquités, Descriptions, t. I : [2] ff., 60, 28, 20, 26, 38, 8, 26, 18, 448, 22, 16 p., [1]f. ; Antiquités, Descriptions, t. II : [2] ff., 70, 36, 24, 16, 20, 44, 79, 51, 98, 4, 22, 18, 24, 18, 12, 10, 95, 63, 12, 2 p. ; Antiquités, Mémoires, t. I : [2] ff., 1-786 p., × ff., 787-826 p. ; Antiquités, Mémoires, t. II : [2] ff., 238 p. ; État Moderne, t. I : [2] ff., 1018 p. ; État Moderne, t. II : [2] ff., 736 p., [8] ff., 2, 2 p., [2] ff., 3, 3 p., [3] ff., 2, 2, 2 p., [1] f., 2, 2, 2, 2, 3, 2 p., [2] ff., 3, 2, 2p, [1] f, 4 p., [2] ff. ; État Moderne, t. II (2e partie) : [2] ff., 848 p. ; Histoire Naturelle, t. I : [2] ff., 350, [2], 58, 128, 339 p. ; Histoire Naturelle, t. II : [2] ff., 752 p.
Volumes de planches : Antiquités, t. I : [3], 4, 2, 1, 2, 1, 3, 1 ff. ; Antiquités, t. II : [3], 4, 4, [1], 6, 6 ff. ; Antiquités, t. III : [3], 2, 8, [1] ff. ; Antiquités, t. IV : [4], 6, 1, 1, 2, 1, 2, 2, 2 ff. ; Antiquités, t. V : [3], 4, 1, 1, 1, 1, 3, [1], 4, 5 ff. ; État Moderne, t. I : [3] ff. ; État Moderne, t. II : [3] ff. ; Histoire Naturelle, t. I : [3] ff. ; Histoire Naturelle, t. II : [2] ff. ; Histoire Naturelle, t. II bis : [2] ff. ; Atlas : [1] f. ; Volume in-plano : [1] f.
Édition originale, prévue à 1 000 exemplaires.
Un monumental ouvrage très abondamment illustré.
937 planches gravées sur cuivre hors texte dont 41 coloriées à la poupée et/ou rehaussées à la main à l’aquarelle ou la gouache, et parfois à la gomme arabique.
Volumes de texte : 34 planches hors texte dont 4 portraits (Monge, Berthollet, Conté et Lancret), répartis entre Antiquités, Descriptions, t. II (1) ; Antiquités, Mémoires, t. I (3) ; Antiquités, Mémoires, t. II (22) ; État Moderne, t. II (1) ; État Moderne, t. II (2e partie) (5) ; Histoire Naturelle, t. II (2).
Volumes de planches : 903 planches réparties en 12 volumes, dont 10 en double.
Antiquités I-V – 411 planches dont 27 en couleurs et une carte. Les planches 79 d’Antiquités I et 19 et 20 d’Antiquités IV sont en double état. La planche 87 est uniquement présente en second état.
État moderne I-II – 170 planches en noir dont une carte.
Histoire naturelle I-II, IIbis - 244 planches dont 14 en couleurs.
Carte topographique : 53 planches dont 50 à double page.
Le volume in-plano contient 25 planches appartenant aux autres volumes, dont 20 des volumes Antiquités, 2 des volumes État moderne et 3 du volume d’Atlas.
42 planches proviennent d’un retirage des mêmes cuivres réalisé pour la seconde édition, dont 8 avec la mention manuscrite du bon à tirer signé par Panckoucke et 34 avec le timbre sec (un obélisque sur un sphinx) caractéristique des planches de la seconde édition. Ces planches remplacent les planches de l’édition originale à l’exception de 5 planches en double ou en triple : Pl. 30 (en triple) et Pl. 34 (en double) du volume de planches Antiquités I et les planches Canevas trigonométrique et Produit de la machine à graver présentes à la fois dans le volume de planches Antiquités I (en seconde édition) et dans le volume de texte État Moderne, t. II (2e partie) (en édition originale). Par ailleurs, à cela se rajoutent 5 planches en double provenant de l’édition originale présentes dans les volumes de planches dédiés et le volume in-plano : Pl. 60 du volume de planches Antiquités II, Pl. 61 du volume de planches État moderne I et les Flle 1, 2 et 3 de l’Atlas. La collation et le nombre de planches correspondent à celles d’André Monglond et Brunet.
Reliure un peu usagée, plusieurs coiffes et mors restaurés, coins émoussés, reliure du volume d’introduction usagé avec dos manquant, quelques rousseurs plus ou moins abondantes selon les volumes, quelques mouillures et déchirures à des feuillets de texte et de planches, dont une très importante déchirure à un feuillet.
100 000 – 150 000 €
Notice complète sur artcurial.com
épopée scientifique
Dès les prémices, Bonaparte envisagea l’expédition française en Égypte comme une conquête militaire mais aussi scientifique. Inspiré par les expéditions précédentes de Cook, Bougainville ou La Pérouse, Bonaparte voit plus grand : il ne s’agira pas uniquement d’étudier le territoire, mais d’exporter la science et « l’esprit des Lumières » vers l’autre rive de la Méditerranée. Ainsi, en mai 1798, au moment de l’embarquement, 167 savants, membres de la toute jeune Commission des sciences et des arts, prennent la mer en direction de l’Égypte. Cette commission, composée de savants et d’artistes, couvre toutes les disciplines : ingénieurs, architectes, mathématiciens, astronomes, naturalistes, peintres, chimistes, etc.
En août 1978, arrivé depuis moins d’un mois sur les bords du Nil, Bonaparte crée l’Institut d’Égypte, dont l’objectif principal est « le progrès et la propagation des lumières en Égypte ». Les membres de l’Institut avaient pour mission principale de conduire les recherches sur le terrain afin d’obtenir l’étude la plus exhaustive possible sur les réalités physiques, industrielles, et historiques du pays.
Une monumentale entreprise éditoriale
L’idée d’un ouvrage collectif, rassemblant tous les savoirs, émerge dès les premiers mois. En 1799, le général Kléber établit les grandes lignes : « Recueillir pour répandre l’instruction, et concourir à élever un monument littéraire, digne du nom français. » L’édition d’un grand ouvrage sur l’Égypte devient de plus en plus impérieuse, de nombreux savants commencent à publier leurs recherches individuellement. Le 6 février 1802, un arrêté du Premier Consul dispose que les « mémoires, plans, dessins et généralement tous les résultats relatifs aux sciences et arts, obtenus pendant le cours de l’expédition d’Égypte seront publiés aux frais du Gouvernement ».
Ainsi commence une incroyable entreprise éditoriale, qui durera près de 30 ans. Les ambitions autour de la Description de l’Égypte sont monumentales par sa dimension : permettant de restituer les médailles, les papyrus et la pierre de Rosette à leur échelle réelle, mais aussi son nombre de planches ayant réquisitionné 300 des meilleurs graveurs parisiens. L’une des plus grandes réussites éditoriales françaises ne se fera pas sans mal.
Encadrée par une commission de 8 membres, l’édition devra traverser les divergences d’opinions, les jalousies et les problèmes techniques dus à sa démesure. Elle sera aussi à l’origine de nombreuses inventions et améliorations techniques, notamment la création
par Nicolas-Jacques Conté, alors responsable de la publication, d’une machine permettant l’impression rapide des fonds, ciels et masses des monuments, permettant en quelques jours la réalisation d’une gravure qui aurait pu prendre 8 mois.
Aux origines de l’Égyptomanie
Une place prépondérante est donnée à l’Antiquité dans La Description de l’Égypte, montrant la fascination des savants de l’époque pour cette période encore méconnue. Malgré un travail titanesque, l’ouvrage n’est pas sans défaut. Dans les textes, et en dépit d’une volonté scientifique, une vision mythifiée de l’Égypte persiste. La noncompréhension des hiéroglyphes rend la tâche encore plus ardue. Pour les planches, si la reproduction des temples islamiques est d’une fidélité remarquable et d’une extrême précision, ce n’est pas le cas de toutes les illustrations, notamment dans la reproduction des œuvres antiques. Malgré cela, ce projet éditorial est sans précédent. La Description de l’Égypte est l’accomplissement ultime du siècle des Lumières. Son succès provoqua un mouvement d’égyptomanie à travers l’Occident.
Par sa monumentalité, sa volonté d’étudier au plus près l’Égypte, l’ouvrage transforme une défaite militaire en un succès scientifique. « Nous avons recueilli les matériaux du plus bel ouvrage qu’une nation ait pu faire entreprendre […] Oui, mon
ami, il arrivera que l’ouvrage de la Commission des arts excusera, aux yeux de la postérité, la légèreté avec laquelle notre nation s’est, pour ainsi dire, précipitée en Orient » (Geoffroy Saint-Hilaire).
Un exemplaire exceptionnel avec les bons à tirer de Panckoucke
En dépit d’un succès scientifique, la Description de l’Égypte ne fut pas un succès commercial. Son prix de vente considérable en est la raison principale. Il faut rajouter à cela que de nombreux exemplaires furent donnés en cadeau à d’importants dignitaires et institutions, qui auraient eu les moyens d’acquérir l’ouvrage. La décision de publier une seconde édition plus maniable et plus abordable fut prise. L’éditeur parisien C.L.F. Panckoucke fut alors autorisé à imprimer une nouvelle édition, en petit format.
Parue concurremment, cette seconde édition est également tirée à 1 000 exemplaires. Les planches sont imprimées à partir des cuivres originaux. Les cuivres, présentant déjà quelques faiblesses au moment de l’édition originale, sont retouchés. Pour la différencier de l’édition impériale, toutes les illustrations sont en noir, à l’exception d’une planche en couleur offerte par Panckoucke à ses souscripteurs. La commission, par l’intermédiaire du commissaire du gouvernement, exerce un contrôle sur la publication de la seconde édition, apposant sur chaque planche un timbre sec.
Notre exemplaire comprend, chose rarissime, 8 planches en épreuves d’état pour la seconde édition avec “bon pour modèle” de Panckoucke, vraisemblablement, les seuls bons à tirer encore en mains privées. Ces planches sont contenues dans le premier volume consacré aux Antiquités, et remplacent celle de la première édition.
From the outset, Bonaparte conceived the French expedition to Egypt as not only a military conquest but also a scientific endeavor. Inspired by the voyages of Cook, Bougainville, and La Pérouse, Bonaparte envisioned something greater: not merely studying the territory, but exporting science and the “spirit of the Enlightenment” to the other side of the Mediterranean. Thus, in May 1798, at the time of embarkation, 167 scholars — members of the newly founded Commission of Sciences and Arts — set sail for Egypt. This commission, composed of scientists and artists, encompassed every discipline: engineers, architects, mathematicians, astronomers, naturalists, painters, chemists, and more.
In August 1798, less than a month after his arrival on the banks of the Nile, Bonaparte founded the Institut d’Égypte, whose main objective was “the progress and dissemination of knowledge in Egypt.” Its members were tasked with conducting field research in order to obtain the most comprehensive study possible of the country’s physical, industrial, and historical realities.
The idea of a collective work gathering all this knowledge emerged within the first months. In 1799, General Kléber laid out the main objective: “To collect in order to disseminate instruction, and to help raise a literary monument worthy of the French name.” The publication of a great work on Egypt became increasingly urgent, as many scholars had begun to publish their research individually. On February 6, 1802, a decree of the First Consul ordered that “the memoirs, plans, drawings, and in general all results relating to science and the arts obtained during the Egyptian expedition shall be published at the expense of the Government.”
Thus began an extraordinary publishing venture that would last thirty years. The ambitions surrounding the Description de l’Égypte were monumental — not only in scale, allowing medals, papyri, and the Rosetta Stone to be reproduced at actual size, but also in scope, requiring the labor of 300 of the best Parisian engravers. One of the greatest French editorial achievements, it was not without its challenges. Supervised by a commission of eight members, the publication
was beset by divergent opinions, jealousies, and the technical difficulties inherent in such a vast undertaking. Yet it also sparked many inventions and improvements, notably the machine devised by NicolasJacques Conté, then in charge of the publication, which allowed rapid printing of backgrounds, skies, and architectural masses — reducing to days the work of engraving that would otherwise have taken months.
A predominant place was given to Antiquity in the Description de l’Égypte, reflecting the fascination of the period’s scholars for an era still largely unknown. Despite the colossal work, the publication was not without flaws. In the texts, and despite scientific intent, a mythologized vision of Egypt persisted. The inability to decipher hieroglyphs further complicated the task. In the plates, while Islamic monuments were reproduced with remarkable fidelity and precision, this was not always the case for representations of ancient works. Nevertheless, the project was unprecedented: the Description de l’Égypte was the ultimate achievement of the Enlightenment. Its success sparked a wave of Egyptomania across the West.
Through its monumental scope and ambition to study Egypt in the closest possible detail, the work transformed a military defeat into a scientific triumph. “We have gathered the materials for the finest work that a nation could ever undertake […] Yes, my friend, it will come to pass that the work of the Commission of Arts will excuse, in the eyes of posterity, the levity with which our nation, so to speak, hurled itself into the Orient,” wrote Geoffroy Saint-Hilaire.
An exceptional copy with Panckoucke’s “bon à tirer” proofs
Despite its scientific success, the Description de l’Égypte was not a commercial one. Its considerable purchase price was the main reason. In addition, many copies were presented as gifts to important dignitaries and institutions who could have afforded the work. It was therefore decided to publish a second, more manageable and affordable edition. The Parisian publisher C.L.F. Panckoucke was authorized to print this new, small-format edition.
Published concurrently, this second edition was also limited to 1,000 copies. The plates were printed from the original copper plates, which were already showing signs of wear at the time of the first edition and were subsequently retouched. To differentiate it from the imperial edition, all illustrations were printed in black, except for a single colored plate offered by Panckoucke to subscribers. The commission, through the government’s representative, exercised oversight of the publication of this second edition by stamping each plate with a dry seal.
The present copy includes, most unusually, eight state proofs for the second edition, marked with Panckoucke’s bon pour modèle (“approved for printing”), which are in all likelihood the only surviving bon à tirer still in private hands. These plates are contained in the first volume devoted to Antiquities, replacing those of the first edition.
MARCEL (Jean-Joseph, entourage de) Réunion de 48 dessins relatifs à l’Expédition d’Égypte.
Exceptionnel et rarissime ensemble de 48 dessins relatifs à l’expédition de Bonaparte en Égypte dont certains ont été utilisés pour la réalisation des planches de la Description de l’Égypte, provenant de la collection de JeanJoseph Marcel, directeur de l’imprimerie Impériale.
Ensemble de 48 dessins réunis dans une chemise en carton vert.
25 planches de dessins contrecollées sur papier bleu gris double de papier fort Chaque dessin est numéroté en haut à droite. Dessins d’environ 28,5 × 19 cm et avec le montage environ 39 × 30 cm. Encre de Chine et aquarelle dont une avec rehaut d’or. Certaines portent la mention « Bon à être gravé », signée par Berthollet.
– Statuette en bronze représentant le dieu Ptah tenant le sceptre Ouas, de face et de dos
– Fragment de pierre représentant Isis et son fils Horus
– Stèle représentant le dieu Horus, des deux profils
– Dos d’un fragment de cercueil
– Fragments de cercueil
– Statuette en bronze représentant une mangouste ichneumon, des quatre faces
– Buste d’Isis en serpentine, des deux profils
– Buste d’Isis en serpentine, de face et de dos
– Figurine en bronze avec une tête de chat, des quatre faces
– Figurine en bronze d’un taureau, des quatre faces
– Dos de fragments de cercueils
– Fragment de buste, des deux profils
– Fragment de buste, de face et de profil
– Fragment de buste, de face et de profil
– Fragment de buste de profil et détail du dos, de face et de profil
– Ouchebti de face et de dos
– Ouchebti des deux profils
– Oiseau à tête humaine
– Statue d’Isis en bronze allant Horus de face et de dos
– Statue d’Isis en bronze allaitant Horus des deux profils
– Colliers et boucles d’oreilles
– Outils agricoles
– 3 planches sur l’étude de la croissance de la pastèque
12 dessins au crayon dont certains aquarellés. Chaque dessin est numéroté en haut à droite.
– Statue d’Isis en bronze allaitant Horus de face et de dos
– Hiéroglyphes représentant un roseau et une abeille
– Hiéroglyphe représentant un oiseau
– Sphinx
– Homme debout avec spectre et couronne
– Profil de femme
– Homme tenant un outil
– Homme tenant un outil
– Fragment d’un manuscrit sur papyrus en caractères hiéroglyphiques
– Détails d’éléments architecturaux
- Plant de pastèque
– Fleur
11 dessins sur papier calque, dont un contrecollé sur papier. Crayon sur papier calque. Environ 34,5 × 27 cm, 9 × 21,30 cm pour le papier contrecollé et 16 × 21,30 cm pour le plus petit calque. Représentation de différentes figures antiques, notamment égyptiennes. Les dessins sont majoritairement des copies de figures présentes dans l’ouvrage de Bernard de Montfaucon, L’Antiquité expliquée et représentée en figures, tome 2 de la partie II, publié en 1719, nommé La religion des Égyptiens, des Arabes, des Syriens, des Perses, des Scythes, des Germains, des Gaulois, des Espagnols, & des Carthaginois
Remarquable ensemble avec 12 bons à graver pour la description de l’Égypte signée par Berthollet.
En 1802 est fixé l’arrêté des Consuls du 17 pluviôse an X (6 février 1802) disposant que « les mémoires, plans, dessins et généralement tous les résultats relatifs aux sciences et arts obtenus pendant le cours de l’expédition d’Égypte seront publiés aux frais du gouvernement ». Quelque mois plus tard, l’arrêté du 1er floréal an X (21 avril 1802) crée la Commission chargée de diriger l’ouvrage sur l’Égypte, composée de huit membres dont Claude-Louis Berthollet, président de la Commission de publication entre 1802 et 1822, Nicolas-Jacques Conté, commissaire général du gouvernement, et Michel-Ange Lancret, le secrétaire de la Commission.
La présence de bons à graver encore en mains privées est une chose rare. L’ouvrage étant imprimé aux frais du gouvernement, la majorité des dessins et documents de travail sont actuellement conservés aux Archives nationales et à la Bibliothèque nationale.
Rarissime ensemble de dessins pour la Description de l’Égypte venant de la collection personnelle du directeur de l’imprimerie Impériale, Jean-Joseph Marcel.
On y joint un facsimilé d’un texte sur la plaque d’or de Canopus, avec une reproduction de la plaque sur papier doré, et une copie manuscrite du texte et de la plaque sur papier calque.
Provenance :
Jean-Joseph Marcel
Rares rousseurs et taches sur quelques planches, déchirures avec manque à 3 calques, chemise en carton usagée.
120 000 – 180 000 €
Notice complète sur artcurial.com
Exemple non exhaustif d’utilisation des figures originales pour une planche des Antiquités (n°72)
Une réussite scientifique et éditoriale
En 1798, quand le général Bonaparte traverse la Méditerranée pour rejoindre le continent africain, son objectif est double. D’un côté, une expédition militaire, la campagne d’Égypte a pour but principal d’entraver la route des Indes aux Anglais. De l’autre, scientifique, Bonaparte, se voyant en Alexandre le Grand, cherche à donner un statut à son expédition. Ainsi, il embarque avec lui 167 scientifiques et artistes, membres de la toute jeune Commission des sciences et des arts, parmi eux Vivant Denon, Geoffroy Saint-Hilaire, Gaspard Monge. Toutes les disciplines sont représentées : architectes, chimistes, médecins, naturalistes, dessinateurs, sculpteurs, etc. Ils ont comme mission d’étudier le pays de la manière la plus rigoureuse et exhaustive possible.
Durant la campagne, ce sont des milliers de dessins, relevés, mesures qui sont pris aussi bien des monuments modernes et antiques que de la faune et la flore. La récolte est formidable et sans précédent, ainsi l’idée d’un grand livre sur l’Égypte émerge rapidement. L’entreprise éditoriale prendra près de 30 ans. Des imprimeries sortira La Description de l’Égypte, un ouvrage monumental, en une vingtaine de volumes et près de 900 planches. Bien que la campagne d’Égypte fût un échec militaire, l’expédition fut un succès scientifique incontestable, l’aboutissement du siècle des Lumières.
Jean-Joseph Marcel (1776 – 1854)
Parmi les savants, Bonaparte cherche un polyglotte, à la fois interprète et traducteur des textes de propagande qui seront édités durant l’expédition. Louis-Mathieu Langlès, premier directeur de l’École spéciale des langues orientales, ne se montre pas très réceptif à l’invitation. Bonaparte choisit finalement un tout jeune orientaliste, Jean-Joseph Marcel, sur recommandation de Langlès.
Dans un premier temps interprète, Marcel est nommé directeur de l’imprimerie du Caire. En parallèle, il se livre à des recherches poussées dans les domaines de l’archéologie, la littérature et l’histoire orientale. Quand en 1799, la pierre de Rosette, première traduction hiéroglyphique, est découverte, la question de sa reproduction se pose. L’idée d’une copie des signes à la main est très vite abandonnée pour cause de temps et d’imprécision dans la réalisation. Trois techniques de reproduction seront proposées, dont une mise au point par Jean-Joseph Marcel. Nommée autographie, elle consiste à nettoyer la pierre en l’essuyant doucement afin de laisser de l’eau dans les caractères gravés. La pierre est ensuite recouverte d’encre puis un papier est posé. Les caractères ne retenant pas l’encre, ils apparaissent en blanc sur fond noir, dans le sens inverse de la stèle. Marcel s’attelle à déchiffrer la stèle, en vain, il faudra attendre Champollion qui s’appuiera sur les reproductions réalisées pour déchiffrer les hiéroglyphes égyptiens.
En 1803, Marcel se voit confier la direction de l’Imprimerie nationale (puis imprimerie Impériale) alors chargée de l’impression de la Description de l’Égypte. Il soumettra l’idée d’une édition luxueuse de ce « grand ouvrage sur l’Égypte », et enrichira considérablement l’imprimerie de poinçons et de types, ainsi que de 50 nouvelles presses.
In 1798, when General Bonaparte crossed the Mediterranean to set foot on the African continent, his objective was twofold. On the one hand, it was a military expedition: the Egyptian campaign aimed primarily to block Britain’s route to India. On the other, it was a scientific mission: seeing himself as a modern-day Alexander the Great, Bonaparte sought to elevate the status of his undertaking. He therefore embarked with him 167 scientists and artists, members of the newly formed Commission of Sciences and Arts, among them Vivant Denon, Geoffroy Saint-Hilaire, and Gaspard Monge. All disciplines were represented — architects, chemists, physicians, naturalists, draughtsmen, sculptors, and more. Their mission was to study the country with the greatest rigor and breadth possible.
During the campaign, thousands of drawings, surveys, and measurements were taken, documenting both ancient and modern monuments, as well as the fauna and flora. The harvest of
information was immense and unprecedented, and the idea of a great book on Egypt soon emerged. The publishing enterprise would span nearly thirty years. The presses produced the Description de l’Égypte, a monumental work in some twenty volumes with nearly 900 plates. Though the Egyptian campaign was a military failure, the expedition was an undeniable scientific success — the culmination of the Enlightenment.
Among the scholars, Bonaparte sought a polyglot who could serve both as interpreter and translator of the propaganda texts that were to be published during the expedition. Louis-Mathieu Langlès, first director of the École spéciale des langues orientales, showed little enthusiasm for the invitation. Bonaparte ultimately chose a very young orientalist, Jean-Joseph Marcel, on Langlès’s recommendation.
Initially interpreter, Marcel was soon appointed director of the Cairo printing press. At the same time, he carried out extensive
research in archaeology, literature, and oriental history. When, in 1799, the Rosetta Stone — the first trilingual inscription — was discovered, the question of its reproduction quickly arose. The idea of copying the signs by hand was abandoned for reasons of time and accuracy. Three reproduction techniques were considered, including one devised by JeanJoseph Marcel. Known as autography, it consisted of gently cleaning the stone, leaving water in the engraved characters, then covering it with ink and pressing paper onto it. The characters, which did not retain the ink, appeared white on a black background, in reverse of the stela. Marcel attempted in vain to decipher the stone himself; it would be left to Champollion, relying on these reproductions, to finally unlock the mystery of Egyptian hieroglyphs.
In 1803, Marcel was entrusted with the directorship of the Imprimerie nationale (later the Imprimerie impériale), charged with printing the Description de l’Égypte. He proposed the idea of a luxurious edition of this “great work on Egypt” and significantly expanded the press’s resources, enriching it with punches, typefaces, and fifty new presses.
CEINTURON DE VÉNERIE DU GÉNÉRAL JUNOT, DUC D’ABRANTÈS, D’ÉPOQUE CONSULAT – PREMIER EMPIRE
En peau chamoisée ornée en bordures de galons en passementerie dorée à lézardes (largeur galon 20 mm).
Avec deux passants galonnés.
Gousset décoré en suite de velours vert, rigidifié par une âme en carton, avec ouverture pour le bouton de chape.
Belle boucle rectangulaire ajourée en laiton doré, avec passant à un ardillon et attache de boucle à crochet sur embase en fleuron.
H.: 24 cm (9 ½ in.)
Longueur maximale ouvert : 118 cm (46 ½ in.)
A hunting belt of the General Junot, Duke of Abrantes, dating from the Consulate – First Empire
800 - 1 200 €
13
MÈCHE DE CHEVEUX ATTRIBUÉE À L’EMPEREUR NAPOLÉON Ier
Cheveux châtains (en partie blanchis à la lumière) présentés avec nœud en laiton doré sur fond nuageux, marqué « Cheveux de Napoléon ». Présentés dans un cadre à suspendre cerclé de laiton doré sous verre.
Revers avec trace d’étiquette de provenance « Pauline ».
15 × 11 cm (6 × 4 ½ in.)
Présenté avec une carte de visite « Mr ESPIAUD, Chirurgien Major des Grenadiers de la Garde Royale ».
Provenance :
- Pierre Espiaud, chirurgien major de la Garde royale espagnole sous l’Empire, puis médecin de Pauline Borghèse. D’après le reste d’annotation, il a probablement reçu ces cheveux de la sœur de l’Empereur ; - Puis descendance ; - Collection particulière.
A lock of hair attributed to the Emperor Napoleon I
4 000 - 6 000 €
La duchesse d’Abrantès raconte dans ses souvenirs une anecdote ayant lieu sous le Consulat où Junot, pourtant retenu impérativement à Paris, est surpris au petit matin avec son épouse à la Malmaison par le Premier Consul. Le couple part chasser avec le Premier Consul, Junot à cheval, son épouse Laure accompagnant le Premier Consul en voiture.
Jean Andoche Junot, duc d’Abrantès (1771 – 1813)
Aide de camp et ami de Bonaparte, il participa aux campagnes d’Italie et d’Égypte, puis fut ambassadeur à Lisbonne (1804) et gouverneur général de Parme et Plaisance (1806). Commandant l’armée du Portugal, il remporta le succès d’Abrantès, entra à Lisbonne (novembre 1807), mais, battu par les Anglais, il dut capituler à Sintra (1808). Il combattit ensuite en Espagne (1810-1811), puis fut gouverneur de l’Illyrie (février 1813).
FRANCE – ORDRE DE LA LÉGION
D’HONNEUR, créé en 1802
Étoile de chevalier d’époque Premier Empire du 3e type
En argent et émail (petits éclats). Centres en or émaillé.
53 × 38 mm (2 ¼ × 1 ½ in.) - Poids brut : 14 g. Ruban d’époque (usé).
Présentée encadrée sous verre. Cadre en bronze doré.
T.B. à T.TB.
An
600 - 800 €
FRANCE – ORDRE DE LA LÉGION
D’HONNEUR, créé en 1802
Étoile de chevalier d’époque Premier Empire du 3e type
En argent et émail. Les centres en or émaillé.
Anneau lisse au faisceau de licteur (1809-1819).
Ruban à motif en argent à l’aigle impériale.
55 × 40 mm (2 ¼ × 1 ½ in.) - Poids brut : 17 g.
T.T.B.
An Order of the Legion of Honour Knight’s Star, dating from the First Empire, 3rd type
600 - 800 €
FRANCE – ORDRE DE LA LÉGION
D’HONNEUR, créé en 1802
Étoile d’officier d’époque Premier Empire avec couronne du 4e type, modèle dit « de Biennais »
En or et émail (manques au revers de l’émail de la branche supérieure). La couronne à arches à fleurons, perlées, montée avec une étoile antérieure.
Anneau cannelé. Ruban à bouffette, postérieur.
60 × 42 mm (2 ½ × 1 ¾ in.) - Poids brut : 25 g.
T.B. à T.T.B.
Longtemps attribuées à Biennais, ces fabrications sont de nos jours rattachées à l’orfèvre Coudray.
An Order of the Legion of Honour Officer’s Star, dating from the First Empire, 4th type, known as the ’Biennais’ model
2 000 - 2 500 €
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ASSIETTE À MONTER
COMPLÉMENT DU SERVICE
PARTICULIER DE NAPOLÉON Ier, DIT DES QUARTIERS GÉNÉRAUX EN PORCELAINE DURE DE SÈVRES, D’ÉPOQUE EMPIRE
Vers 1812
À décor en or au centre d’une rosace cernée d’une guirlande de feuillage et sur l’aile d’une frise de glaives réunis par des rubans, guirlande de laurier et étoile à cinq branches sur fond vert de chrome.
Marque incisée de fabrication de la manufacture de Sèvres : DZ pour 1812
Marque en vert de mise en couverte de la manufacture de Sèvres : 13 Ms 12 pour 13 mars 1812.
Marque au tampon effacée: M. Imple de Sèvres 1812.
Marque en rouge : Mre de Foescy
D. 23,5 cm
Quelques usures d’or.
Plate from Napoleon I’s
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ASSIETTE À MONTER COMPLÉMENT DU SERVICE PARTICULIER DE NAPOLÉON Ier, DIT DES QUARTIERS GÉNÉRAUX EN PORCELAINE DURE DE SÈVRES, D’ÉPOQUE EMPIRE Vers 1812
À décor en or au centre d’une rosace cernée d’une guirlande de feuillage et sur l’aile d’une frise de glaives réunis par des rubans, guirlande de laurier et étoile à cinq branches sur fond vert de chrome.
Marque incisée de fabrication de la manufacture de Sèvres : Avril 10
Marque en rouge : Manufr de FOESCY Fb St MARTIN N° 45 à PARIS
D. 23,5 cm
Plate from Napoleon I’s personal service, known as the Headquarters service, in hard-paste
6 000 - 9 000 €
6 000 - 9 000 €
Le service particulier de l’Empereur est commencé en 1807 et livré le 27 avril 1810 au Palais des Tuileries, avant le mariage impérial le 2 avril 1810. Il comportait 72 assiettes à dessert peintes, 24 assiettes à potage et 24 assiettes à dessert nommées assiettes à monter à bordure seulement. Ces deux assiettes en porcelaine de Sèvres font partie des quelques pièces de compléments aujourd’hui connues. Certaines d’entre-elles font sans doute partie des quatre assiettes livrées le 30 janvier 1812 à Son Excellence le
Grand Maréchal du Palais, (arch. Sèvres, Cité de la céramique, Vy21, f° 3 v)
Deux autres assiettes à monter conservées au musée de Sèvres sont l’une marquée : 5 mai 14 n° 2 et l’autre 35 - 36, accompagnés de la marque à la vignette de la manufacture de Foëscy Fb saint Martin n° 45 à Paris, apposées postérieurement.
Une assiette à monter, datée de 1812, ne comportant pas la marque à la vignette en rouge de la manufacture impériale de Sèvres, a
été vendue par l’Étude Thierry de Maigret en 2016 (Étude Thierry de Maigret, vente Paris, hôtel Drouot, 8 avril 2016, lot 183, adjugée 40 000 € ).
Une autre assiette à monter datée 5 mai 14 n° 1, est passée sous le marteau de Me Osenat à Fontainebleau (Étude Osenat, 19 novembre 2017, lot 184, adjugée 40 000 €).
Une assiette à monter dont la date est effacée s’est vendue en 2021 à Antibes, (Étude Metayer Mermoz Antibes, 4 février 2021,
lot 15 adjugée 61 740 €). Cette même étude vendait le même jour une autre assiette à monter datée du 13 mars 1812 (lot 16). Enfin quatre assiettes sont récemment également passées en vente publique (Étude Rouillac, 8 juin 2025 lots 14 et 15)
Voir le catalogue Napoléon Ier et Sèvres, L’art de la porcelaine au service de l’Empire, ouvrage collectif sous la direction de Camille Le Prince, Paris, 2016, n° 154.
19
COMPOTIER ROND À DAUPHINS
PROVENANT DU SERVICE
MARLY ROUGE LIVRÉ POUR L’EMPEREUR AU CHATEAU DE FONTAINEBLEAU, EN PORCELAINE DE SÈVRES, D’ÉPOQUE EMPIRE
Daté 1809
En forme de coupe reposant sur piédouche et supportée par quatre dauphins en biscuit à fond or, le marli à fond rouge décorée en or d’une frise de feuillage, la face extérieure à fond bleu pâle, large filet or au bord de la base. Marqué en rouge à la vignette : M. de Sèvres 1809
H. : 8 cm (3 ¼ in.)
D. : 24 cm (9 ¾ in.)
Round compote dish with dolphins in Sèvres porcelain, from the Red Marly Service of Napoleon I at Fontainebleau
5 000 - 6 000 €
Ce compotier à dauphins provient du service à dessert dont la décoration est désignée Marly rouge, ou à fond rouge, papillons et fleurs, réalisé pour l’Empereur Napoléon 1er. Ce service à dessert était initialement destiné pour le Palais de Compiègne et il est toutefois livré les 7, 8 et 18 octobre 1809 au Palais de Fontainebleau. Le service comportait initialement huit compotiers à pied dauphin.
Le château de Fontainebleau conserve aujourd’hui un compotier à dauphins et six assiettes du service marly rouge. Douze assiettes, une glacière têtes d’éléphant,
deux sucriers aigle, une jatte hémisphérique et six compotiers faisaient partie de la collection David Rockefeller (Christie’s, New York, 9 mai 2018, lot 118). Douze autres assiettes sont plus récemment passées en vente publique (Bonhams, Londres, 6 juillet 2021, lot 201).
Pour une étude du service voir Napoléon 1er & La Manufacture de Sèvres, L’Art de la Porcelaine au service de L’Empire, ouvrage collectif sous la direction de Camille Leprince, Paris, 2016, pp. 73-3 et 278, n° 142 et Archives Sèvres, Vu 1, f°83v. et VBB2, f°97.
s 21
IMPORTANT COFFRET NÉCESSAIRE DE VOYAGE DU GÉNÉRAL LEFEBVREDESNOUETTES, COLONEL
COMMANDANT LES CHASSEURS À CHEVAL DE LA GARDE
IMPÉRIALE, VERS 1808 – 1809
Par Martin-Guillaume BIENNAIS
En acajou à coins et baguettes de renfort en laiton. Poignées rabattables sur les côtés. Couvercle orné d’un écu gravé « Le Geral Lefebvre Colel des Chasseurs à cheval de la Garde Imple » soutenu par deux griffons et façade décorés d’incrustations de frises de lyres et palmettes (manque une lyre)
La platine signée « Biennais, Orfèvre de Sa Mté le Roi de Westphalie, rue St Honoré, n°511, au Singe Violet, à Paris ».
Avec clés et système de fixation du coffret sur les montants.
Il présente trois niveaux et deux plateaux. Un plateau recouvert de maroquin vert décoré à l’or d’un semis d’étoiles et de frises de palmettes, présentant vingt-deux éléments dont : - Trois crochets en acier poli.
- Un cachet acier monogrammé « LD » et poignée en ébène.
- Quatre flacons en cristal à bouchons dorés.
- Treize éléments en argent poinçonné dont rince
Saint-Germain-sous-Doue, 1900Fay-les-Étangs, 1992
Officier des chasseurs à cheval de la Garde impériale
Gouache et aquarelle
Signée ’L ROUSSELOT’ en bas à droite 54 × 44 cm (21 ½ × 17 ½ in.)
Présentée sous verre dans un cadre doré, le fronton orné d’une couronne de fleurs et de deux torchères.
Officer of the “Chasseur à Cheval” of the Imperial Guard, Gouache and watercolor, by Lucien Rousselot (1900-1992)
1 500 - 2 000 €
21 Détail du couvercle
œil, rince oreille, réchaud (manque la prise) boite à pilules en argent, vermeil et cristal.
- Un verre en cristal.
Sur un second plateau, à deux poignées en laiton doré, ajouré, recouvert de maroquin vert en forme et à décor de frises de palmettes :
- Quatre flacons en cristal à bouchon en vermeil.
- Semelle d’aiguisage à protection en maroquin rouge.
- Rasoir à lame signée « AU SINGE VIOLET ». Monture en écaille à garnitures en argent.
- Ciseau en acier poli et gravé. Vis bleuie.
- Brosse à dent en vermeil.
- Pince à épiler et cure oreille en vermeil.
- Couteau à fruit à manche en nacre et lame en vermeil poinçonné de Biennais
- Canif à plusieurs lames.
- Fort couteau pliant à manche en nacre et garnitures en or.
- Deux peignes.
- Balance de changeur avec ses poids. Le fond du coffret à compartiments pour ranger les Napoléon d’or.
Avec son miroir à monture en laiton doré dans le couvercle (accidenté) et sa protection en soie verte.
Poinçons : Paris 1798-1809. Poinçon de titre 1, poinçons de petite et grosse garantie, différents poinçons d’orfèvre de garnisseurs du nécessaire dont Marie Joseph Gabriel GENU.
Poinçon d’orfèvre de Martin-Guillaume Biennais sur une boite à pilules et le couteau à fruits.
B.E. (Quelques éléments fixés à leur support dont le grand bassin, petits manques et usures, quelques éléments manquants, notamment la clé).
H. : 19,5 cm (7 ¾ in.) – l. : 42 cm (16 ¾ in.) –
P. : 25 cm (10 in.)
Historique : La datation de ce coffret est faite à partir des poinçons (jusqu’en 1809) et de la nomination comme major colonel des chasseurs à cheval de la Garde impériale (janvier 1808). Lefebvre Desnouettes était général depuis 1806. Au combat de Benavente, le 29 décembre 1808, le général Lefebvre-Desnouettes, commandant les chasseurs à cheval de la Garde, se retrouva prisonnier. Emmené au quartier général de Sir John Moore, commandant en chef britannique, il n’eut qu’à se louer des manières de son adversaire. Moore demanda aux français d’envoyer les bagages de Lefebvre-Desnouettes. Notre coffret nécessaire de voyage devait faire partie de cet envoi.
An important necessaire belonging to the General Lefebvre-Desnouettes, Colonel commanding the “Chasseur à Cheval” of the Imperial Guard, by Martin-Guillaume Biennais
20 000 - 30 000 €
Charles Lefebvre-Desnouettes (1773 – 1822)
S’engage dans la garde nationale de Paris en décembre 1789, puis se bat de 1792 à 1797 aux armées des Alpes, du Nord, de Sambre et Meuse et de Rhin et Moselle, avant de passer à l’armée d’Italie, participant entre autres à la bataille de Marengo le 14 juin 1800.
Il commande, de 1802 à 1804, le 18e Dragons dans l’Armée des Côtes de l’Océan, puis se distingue aux batailles d’Elchingen le 14 octobre 1805, et d’Austerlitz le 2 décembre suivant.
Promu en 1808 général de division, Lefebvre-Desnouettes s’illustre en Pologne et est élevé à la dignité de Comte de l’Empire. Il combat ensuite en Espagne, mais est blessé et fait prisonnier par les Anglais le 29 décembre 1808 à Benavente. Prisonnier sur parole en Angleterre, il s’évade au printemps 1812 afin de participer à la campagne de Russie. A la fin de la retraite, il accompagne l’Empereur lors de son départ de Smorgoni, avec le Grand-Ecuyer Armand Augustin
Louis de Caulaincourt et le comte de Lobau, escorté d’un détachement de cavaliers de la Garde impériale.
En 1813, Lefebvre-Desnouettes combat victorieusement en Saxe, et se bat l’année suivante durant toute la campagne de France. Bien que blessé devant Brienne, il combat avec courage à La Rothière et Montmirail. Après l’abdication, il commande l’escorte de cavalerie qui accompagne jusqu’à Roanne Napoléon sur la route de l’exil. Nommé Chevalier de l’ordre de Saint-Louis et commandant du Corps-Royal des Chasseurs à cheval lors de la première Restauration, il se rallie néanmoins à l’Empereur dès le début des Cent-Jours, ce qui lui vaut d’être élevé à la dignité de Pair de France par Napoléon le 2 juin 1815. Il commande la division de cavalerie légère de la Vieille Garde à l’Armée de Belgique et combat à Waterloo. Condamné par contumace, il s’exile aux États-Unis.
Prévenu de sa réhabilitation prochaine, il s’embarque pour Amsterdam, mais trouve la mort le 22 avril 1822 dans le naufrage de son bateau, l’Albion, au large de l’Irlande.
IMPORTANT NÉCESSAIRE DE VOYAGE D’ÉPOQUE EMPIRE PAR MARTIN-GUILLAUME BIENNAIS, ORFÈVRE DE LEURS MAJESTÉS IMPÉRIALES ET ROYALES À PARIS
En acajou, à coins de renfort, décor d’incrustations de palmettes et rinceaux feuillagés, écu vierge sur le couvercle, onglet et poignée rabattable à décor en suite, en laiton. Signé sur la platine « BIENNAIS ORFre DE LL MM IMPles ET ROYles A PARIS ». Charnières à équerres.
Il contient trente deux éléments en vermeil présentés dans le coffret et sur deux compartiments amovibles en acajou :
- Deux tasses à café, à pans. Anses en bois noirci, avec soucoupes.
- Un porte-réchaud et une saupoudreuse ajourée d’étoiles.
- Quatre flacons en cristal taillé à pans à bouchons en vermeil.
- Boite couverte, à compartiments.
- Encrier et sablier.
- Cafetière à décor de frises amaties à décor d’anges tenant une lyre et une harpe, d’allégorie de l’abondance. Anse en bois noirci.
- Boite couverte ovale à couvercle à anneau à décor de frises amaties ornées de Poséidon, d’Hermès et d’angelots.
- Réchaud à poignée amovible.
- Crochet porte glace.
- Ciseau en acier poli.
- Pince à épiler en acier poli.
- Crochets tire botte.
- Semelle aiguisoir (étui en cuir postérieur).
- Rince oreille, rince œil.
- Bassin à décor de frises de feuilles d’eau contenant une âme en acajou en forme présentant une aiguière à buvant perlé, ornée de frises de feuilles d’eau.
Poinçons d’argent Paris 1809-1819 dont petite et grosse garantie, premier titre. Poinçon de l’association des orfèvres.
Les grandes pièces et pièces de formes portent le poinçon d’orfèvre de Martin-Guillaume Biennais et la barrette « BIENNAIS » (Bassin aiguière, cafetière, tasses).
A.B.E. (Quelques éléments manquants et rapportés, quelques éléments redorés, petits manques au coffret, manque la clé).
H. : 13 cm (5 ¼ in.) – l. : 35,5 cm (14 in.) –
P. : 24,5 cm (9 ¾ in.)
An important necessaire dating from the Empire period, by Martin-Guillaume Biennais, goldsmith serving Their Imperial and Royal Majesties
10 000 - 15 000 €
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TASSE ET SA SOUCOUPE EN PORCELAINE DE PARIS DE LA MANUFACTURE DIHL ET GUERHARD D’ÉPOQUE EMPIRE
À décor polychrome d’un portrait de Joséphine d’après la miniature de Ferdinand Paul Louis Quaglia (1780-1853) dans un médaillon ovale sur fond or orné de palmettes et rosettes brunies à l’effet, l’anse terminée par un buste de Victoire ailée, le piédouche portant l’inscription en or : Joséphine, Impératrice.
Marquées : Dihl en or sur la tasse et M. de Dihl et Guérhard à Paris à la vignette en rouge sous la soucoupe ; petite restauration au pied de la tasse
H. : 11 cm
D. : 17 cm
Cup and saucer from the Empire period, Manufacture of Dihl and Guérhard
8 000 - 12 000 €
Le musée national des Châteaux de Malmaison et de Bois-Préau conserve une tasse et sa soucoupe identique sous le numéro d’inventaire « M.M.2000.7.1 » ainsi qu’une miniature de l’Impératrice Joséphine d’après Ferdinand Paul Louis Quaglia (1780 – 1853), sous le numéro d’inventaire « M.M.70.12.1 ». Voir Alain Pougetoux, « PaulFerdinand-Louis Quagila, portrait de l’impératrice Joséphine » (dans les collections de la Malmaison), Société des amis de Malmaison Bulletin, n° 39, 2005, p. 49.
Portrait du lieutenant de vaisseau
Alphonse-Stanislas de Maré (1788 – 1843), 2e lieutenant auprès de l’État-major de la Compagnie des Gardes du pavillon Amiral
Huile sur toile (Toile d’origine)
Signée, localisée et datée ’charioux / à Brest / 1819’ en bas à droite
Identification du modèle au verso
65 × 54 cm (25 2/3 × 21 1/4 in.)
(Restaurations, petit trou)
Provenance : Descendance des ducs d’Abrantès
Portrait of Stanislas-Alphonse de Maré, oil on canvas, French school, 19th century
1 000 - 1 500 €
Lierneux, 1775 - Paris, 1837
Buste présumé du roi de Rome enfant
Plâtre patiné ; infimes manques à la patine
Signé ’Rutxhiel / f an 1813’ au dos H. : 42 cm (16 ¾ in.)
Provenance :
- Très probablement Fanny Rousseau, gouvernante du roi de Rome, belle-sœur de Jacques-Germain Soufflot ; - Par descendance jusqu’au propriétaire actuel
Patinated plaster bust of the King of Rome as a child by Henri-Joseph RUTXHIEL
400 - 600 €
Henri-Joseph Rutxhiel fut l’élève de Jean-Antoine Houdon puis de Philippe-Laurent Roland et de Jacques-Louis David. Il obtient le prix de Rome en 1809. Il séjourne en Italie jusqu’en 1811 puis rentre en France où il modèle le buste du roi de Rome alors âgé de 10 mois. Notre plâtre semble cristalliser les traits de l’enfant un peu plus tard.
GLAIVE DE COMMANDEMENT DE GÉNÉRAL D’APRÈS LE RÈGLEMENT DU 20 THERMIDOR AN VI (7 août 1798), ÉPOQUE
Monture en bronze ciselé et doré. Pommeau à ailettes, rivure en fleur Fusée en ébène sculpté orné de navettes en bronze doré et ciselé de fuseaux ailés foudrés, bordée de bagues à décor de frises de feuilles de chêne.
Croisière à décor de carquois et quillons mouvementés, encordés, finissant en tête de chien, ornée au centre de part et d’autre d’un clavier en forme d’écu décoré pour l’un d’un coq et pour l’autre d’un héron.
Importante lame droite, à dos plat signé « KLINGENTHAL », contre tranchant, entièrement damas, orné d’un décor gravé et doré de rinceaux feuillagés, trophées d’armes et d’un cartouche au monogramme du propriétaire « CHR » ou « CLR ».
Fourreau en bois recouvert de velours noir (râpé) à cinq bracelets à décor de tressage façon vannerie.
Chape à décor d’une bague en vannerie et d’un bouton de chape allongé et strié.
Bouterole décorée en suite à bords découpés en vaguelettes et dard orné d’enroulement et toile d’araignée.
Longueur : 104 cm (41 in.)
B.E.
Provenance :
- Hôtel Drouot, Me Etienne Ader, Collection Charles Leroy, les 24, 25 et 26 octobre 1945, n° 95, reproduit planche VI (expert Pierre Foury) ; - Hôtel Drouot, Me Thierry de Maigret, le 15 avril 2022 (expert Bernard Croissy)
Historique :
Notre glaive est une rare fabrication privée reprenant le règlement avec des variantes par rapport au modèle fabriqué par la Manufacture de Versailles.
A rare General’s Command Sword, according to the Regulation of 20 Thermidor Year VI (7 August 1798), dating from the Directory – Consulate Period
10 000 - 15 000 €
Extrait du catalogue de la vente de la Collection Charles Leroy - planche VI - notre glaive reproduit (n°95)
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Manuscrit intitulé « Signature de contrats de mariage » [par l’Empereur Napoléon Ier].
In-4 (27,6 c 19,6 cm), maroquin à long grain vert mousse, pièce de titre rouge encadrée de motifs dorés sur le plat supérieur, dos lisse avec pièce de titre rouge (reliure de l’époque)
[8] p. manuscrites, les autres vierges.
Les pages sont divisées en deux colonnes : « Civils » et « Militaires », commençant à l’année 1811 et se terminant par l’année 1815. Les mariages
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MICHAUD (Jules)
Histoire de France, depuis les temps les plus reculés jusqu’en 1865.
Paris, Librairie classique de Paul Dupont, 1865. 2 vol. in-12 (17,5 × 10,8 cm), chagrin vert Empire, sur les plats encadrement de trois filets dorés avec armes impériales dorées au centre et abeilles dorées aux angles, dos à nerfs orné d’abeilles et filets dorés, tranches dorées, petite dentelle intérieure dorée (reliure de l’époque)
Édition originale.
Le second tome est entièrement consacré au XIXe siècle.
Bel exemplaire de présent, aux armes de Napoléon III, avec cet envoi autographe signé de Michaud : « À son excellence monsieur le duc de Persigny, témoignage de ma vive reconnaissance et hommage très respectueux. »
Jean-Gilbert Victor Fialin, duc de Persigny (1808-1872), homme politique français, participera à la restauration du régime impérial. Il sera
(civils et militaires) des grands dignitaires de l’Empire signés par l’Empereur Napoléon Ier y sont relevés : le baron de Marbeuf avec Mlle d’Eglat (1er mai 1811), le comte de Croÿ avec Mlle de Montmort (19 août 1811), le Général baron de Lorencez avec Mlle Oudinot, fille du Maréchal duc de Reggio (19 août 1811), le comte de Pourtalès avec Mlle de Castellane (16 décembre 1811), le baron de Caulaincourt, Gouverneur des pages avec Mlle d’Aubusson (11 avril 1812), le comte Charles de Gontaut, chambellan de l’Empereur avec Mlle de Rohan-Chabot (31 décembre 1812), etc.
Les autres feuillets, réglés, sont restés vierges. Un papillon de papier collé par un coin porte la note du dernier mariage enregistré dans le recueil : « 8 juin 1815. M. de Beauvau avec Mlle de Choiseul-Praslin. »
Beau registre de papier vergé aux filigranes « Pro Patria » et « Vander Ley », avec l’étiquette gravée « Magnier, papetier des enfans de France » à Paris.
Provenance :
Jean-Louis Debauve (cachet au verso du papillon et sur certains ff. bl. 2e vente de la collection Debauve, Saintes, Geoffroy-Bequet, n° 103).
Reliure légèrement frottée, avec de petites épidermures ; intérieur très frais.
300 - 500 €
notamment ministre de l’Intérieur (1852-1854, puis 1860-1863) et ambassadeur en Angleterre.
La reliure du second tome décorée à l’envers. Quelques très légères rousseurs.
JOINT
SEURRE (Jules). La dernière République, ou Paris et le département de Saône-et-Loire pendant la Révolution de 1848. Paris, Chalon-sur-Saône, 1860. In-8 (20,4 × 12,3 cm), chagrin marron, prolongement des nerfs à froid sur les plats, dos à nerfs, tranches rouges avec semé d’hermines dorées (reliure de l’époque)
On a relié en tête du volume une lettre autographe signée de Jules Seurre au comte de Persigny (Demigny par Chagny, Saône et Loire, 10 décembre 1860) : « […] En voyant votre excellence revenir aux affaires intérieures après de grands services rendus au dehors, je prends la liberté de lui adresser mes félicitations et je la prie de vouloir bien agréer, ainsi que sa Majesté l’Empereur lui-même a daigner le faire,
l’hommage d’un exemplaire de cet ouvrage […]. »
Reliure très légèrement frottée.
Provenance :
Duc de Persigny (envoi dans chaque ouvrage).
250 - 400 €
Intéressant ensemble de 7 lettres autographes signées concernant les relations bancaires entre plusieurs membres de la famille impériale et la banque Barring Brothers à Londres. Sont évoquées plusieurs opérations concernant les obligations de la Dette d’Egypte Unifiée, les Fonds Russes, Rochester-Pittsburgh, les actions de Rio Pinto, de la Banque Ottomane…
- PRINCE NAPOLÉON-JÉRÔME (1822-1891).
L.A.S. du 12 mai 1890 à MM. Barring Brothers, à Londres ; 1 page in-8 à en-tête Villa de Prangins, Près Nyons, Canton de Vaud, Suisse - PRINCE NAPOLÉON-JÉRÔME (1822-1891).
L.A.S. du 18 novembre 1890 à MM. Barring Brothers, à Londres ; 2 pages in-8 à en-tête Villa de Prangins, Près Nyons, Canton de Vaud, Suisse - PRINCE NAPOLÉON-JÉRÔME (1822-1891).
L.A.S. du 24 novembre 1890 à MM. Barring Brothers, à Londres ; 2 pages in-8 à en-tête Villa de Prangins, Près Nyons, Canton de Vaud, Suisse - FRANCESCHINI-PIETRI Jean-Baptiste (1834-1915). L.A.S. du 20 janvier 1891 à MM. Barring Brothers, à Londres ; 2 pages in-8 à en-tête Farnborough Hill, Farnboro’ Hant - IMPÉRATRICE EUGÉNIE [Comtesse de Pierrefonds] (1826-1920). L.A.S. du 7 février 1891 à MM. Barring Brothers, à Londres ; 3 pages in-8 à en-tête Farnborough Hill, Farnboro’ Hants - FRANCESCHINI-PIETRI Jean-Baptiste (1834-1915). L.A.S. du 7 février 1891 à MM. Barring Brothers, à Londres ; 4 pages in-8 à en-tête Farnborough Hill, Farnboro’ Hants
- LE SOUFACHÉ Joseph-Michel (1804-1887).
L.A.S. du 1er juillet 18[79 ?] à l’impératrice Eugénie ; 3 pages petit in-8 à en-tête Château des Hauldres. Lettre de condoléances à la suite de la mort du prince Impérial.
JOINT
Une photographie figurant le portrait du Prince impérial par Alexandre Bassano, le Cérémonial pour l’Ondoiement d’un prince impérial établi par Cambacérès, le 3 mars 1856 (6 pages tapuscrites), le Programme de la Cérémonie de l’ouverture de la Session législative de 1857 établi par Cambacérès (7 pages tapuscrites).
Le catalogue de vente de la Succession de M. Félix Rainbeaux, fils de Firmin Rainbeaux, Écuyer de l’empereur Napoléon III, établie sous le ministère de Me Henri Baudoin, les 21-22-23 octobre 1936 ; le catalogue d’exposition des Souvenirs du prince Impérial au sein de la Fédération Française des Artistes, du 5 avril au 22 mai 1935 (couverture insolée) ; Exemplaire « N° spécial » de La Cohorte consacré au Prince impérial.
600 - 800 €
Jean-Baptiste Franceschini-Pietri (1834 – 1915), issu d’une famille de notables Corse, devient le secrétaire particulier de l’empereur Napoléon III à partir de 1860 et jusqu’à la chute du Second Empire en 1870. Homme de confiance, il reste fidèle à la famille impériale en exil et continue d’agir comme conseiller et représentant de Napoléon Eugène, le Prince impérial, puis de l’impératrice Eugénie.
En 1860, l’impératrice Eugénie prend le titre honorifique de comtesse de Pierrefonds, témoignage de son attachement au château de Pierrefonds, restauré par Eugène Viollet-Leduc à la demande de l’Empereur. Cette titulature fantaisiste et discrète lui permet d’échanger « incognito » avec certains intervenants, notamment dans le cadre de relations d’affaires.
Jean-Michel Le Soufaché est l’élève des architectes François Debret et Félix Duban. Il est diplômé de l’École des Beaux-Arts de Paris en 1830. Il travaille sous la direction de Frédéric Nepveu sur les aménagements du château de Versailles, puis avec Félix Duban pour l’agrandissement de l’École des Beaux-Arts et la restauration du château de Dampierre. Par la suite, il réalise des hôtels particuliers pour l’aristocratie et la bourgeoisie, notamment l’hôtel des Montesquiou-Fézensac et l’hôtel Alfred Sommier. Il supervise, de 1856 à 1862, la construction et les aménagements intérieurs du château de Sceaux pour le duc de Trévise, et reçoit la croix de chevalier de la Légion d’honneur en 1862.
D’OFFICIER BRITANNIQUE DE LA FIN DU XIXe SIÈCLE
Recouvert de maroquin noir, doublé de maroquin rouge.
Patelette brodée d’un double filet en canetille dorée, à motif en laiton « VRI » sous couronne. Les côtés ornés de motifs feuillagés en laiton doré (manque les anneaux de suspentes de la banderole).
H. : 10 cm (4 in.) – l. : 15 cm (6 in.)
A.B.E.
A late 19th century British officer’s cartridge box case
100 - 150 €
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CANNE EN JONC DE MALACCA DE LA FIN DU XIXe SIÈCLE
Par Émile FROMENT-MEURICE
Pommeau en or, sommé d’une améthyste gravée de motifs géométriques, ciselé sur les flancs de frises de lierres, d’un médaillon au chiffre « EB » et d’armoiries, signé « FROMENT MEURICE »
Longueur : 87,5 cm (34 ½ in.)Poids brut total : 131 g.
B.E. (Manque la férule).
Historique :
Les armoiries pourraient correspondre à celle du compositeur Antoine Dauvergne (1713-1797), anobli par Louis XVI, mais mort un siècle plus tôt. Nous remercions Monsieur Alban Pérès, expert en héraldique, pour son aide.
A late 19th century Malacca cane signed by Emile
Froment-Meurice
800 - 1 200 €
PATEK PHILIPPE
Montre de poche en or rose 18k (750) offerte en présent par Ferdinand 1er, prince de Bulgarie
Boîtier No. 203631
Mouvement No. 85570
Vendue le 17 juillet 1890 au Prince de Bulgarie
Boîtier : rond sur charnière, cuvette en or signée, le dos avec des armoiries et une couronne royale, signé
Cadran : émail blanc avec index chiffres romains pour les heures et arabes pour les minutes, aiguilles stylisées, minuterie chemin de fer, signé
Mouvement : mécanique avec système de remontage à couronne, échappement à ancre, réglage avance et retard, signé
Diamètre : 30 mm
Poids brut : 28,2 g.
Avec : une lettre de la manufacture Patek Philippe en date du 10 janvier 1973 indiquant les informations suivantes : « … la montre de notre fabrication portant le No. 85570 a été fabriquée en 1889-90. Elle a été vendue le 17 juillet 1890 au Prince de Bulgarie’ … »
Provenance :
- Présent présumé du Prince à sa première femme la princesse Marie-Louise de BourbonParme ;
- À sa dame de compagnie ;
- Par descendance jusqu’au propriétaire actuel
Patek Philippe 18k (750) rose gold pocket watch, gifted by Ferdinand I, Prince of Bulgaria
2 000 - 3 000 €
Cette montre de présent est en tout point similaire à celle exposée dans la section des montres royales du Patek Philippe Museum à Genève (Inv. P 1484).
Les liens entre Ferdinand Ier de Bulgarie et la maison Patek Philippe témoignent d’un raffinement partagé et d’une admiration pour l’excellence horlogère.
Souverain visionnaire et passionné d’arts, Ferdinand Ier choisit Patek Philippe pour son savoir-faire exceptionnel et la qualité incomparable de ses montres.
Ferdinand Ier, né en 1861 à Vienne dans la famille de SaxeCobourg-Gotha, a grandi au cœur de l’aristocratie européenne. Son éducation, partagée entre l’Allemagne, la France et l’Autriche, nourrit très tôt un goût marqué pour les arts, la botanique et l’ornithologie.
Devenu prince de Bulgarie en 1887, Ferdinand met son amour de l’art au service de la modernisation du pays. Il encourage la création d’institutions culturelles, favorise la venue d’artistes internationaux à Sofia et développe les sciences naturelles, tout en valorisant le patrimoine bulgare. Son mécénat attire savants, artistes et intellectuels européens autour de la cour.
Passionné par les objets d’exception, Ferdinand privilégie l’horlogerie de prestige. Il commande notamment des montres uniques à Patek Philippe.
La montre de poche en or rose, offerte en présent par le prince, illustre à la fois le goût pour la beauté intemporelle et le prestige que conférait déjà la signature genevoise à la fin du XIXe siècle.
Ce geste de distinction s’inscrit dans une tradition où les montres Patek Philippe étaient bien plus que de simples instruments de mesure du temps : elles symbolisaient la modernité et l’appartenance aux cercles les plus éclairés de l’Europe monarchique.
Au fil des décennies, Patek Philippe s’est illustrée par de prestigieuses commandes royales, affirmant son statut de fournisseur privilégié auprès des dynasties européennes et asiatiques. La maison a réalisé des pièces uniques pour diverses têtes couronnées, dont la reine Victoria et le prince Albert, qui furent parmi les tout premiers à adopter le système de remontage à couronne breveté par Adrien Philippe lors de l’Exposition universelle de Londres en 1851.
FRANCE – ORDRE DE LA LÉGION
D’HONNEUR, créé en 1802
Étoile d’officier d’époque Monarchie de Juillet
En or et émail (cheveux).
Poinçon tête d’aigle. Anneau cannelé.
60 × 44 mm (2 ½ × 1 ¾ in.) - Poids brut : 16,8 g. T.T.B.
An Order of the Legion of Honour Officer’s Star, dating from the July Monarchy (1830-1848)
80 - 100 € 33
500 – 600 € 36
FRANCE – ORDRE DE LA LÉGION
D’HONNEUR, créé en 1802
Étoile d’officier d’époque IIIe République
En or et émail (petits éclats).
Poinçon tête d’aigle. Ruban à rosette avec boutonnière d’attache.
60 × 42 mm (1 ¼ × 1 in.) - Poids brut : 17 g.
T.T.B.
An Order of the Legion of Honour Officer’s Star, dating from the Third Republic
FRANCE – ORDRE DE LA LÉGION
D’HONNEUR, créé en 1802
Étoile de chevalier d’époque Second Empire
En argent, centres en or et émail. (éclats et petits coups).
Poinçon tête de sanglier.
61 × 42 mm (2 ½ × 1 ¾ in.) - Poids brut : 20 g. T.B.
An Order of the Legion of Honour Knight’s Star, dating from the Second Empire
400 - 500 € 37
D’HONNEUR, créé en 1802
Étoile de commandeur d’époque IIIe République
En or et émail (cheveux et éclats).
Poinçon tête d’aigle et d’orfèvre Ouizille Lemoine. Ruban à rosette avec boutonnière d’attache.
87 × 59 mm (3 ½ × 2 ¼ in.) - Poids brut : 42 g. T.T.B.
An Order of the Legion of Honour Commander’s Star, dating from the Third Republic
1 000 - 1 500 €
39
BROCHETTE DE TROIS
MINIATURES
En or (poinçon tête d’aigle), il présente trois miniatures : - Légion d’honneur en vermeil, or et émail ; - Croix de guerre 14-18 en or ; - Croix de guerre 1939 en or. Rubans - Poids brut : 6,7 g.
T.T.B.
On joint une croix de guerre 1914-1918 en bronze. Ruban à deux étoiles.
Trio of miniature medals mounted on a bar
150 - 200 €
35
FRANCE – ORDRE DE LA LÉGION
D’HONNEUR, créé en 1802
Miniature d’étoile de chevalier d’époque Second Empire, modèle de luxe
En argent, émail et pierres du Rhin, les centres en plusieurs parties et attache en or jaune (manque l’aigle du revers du centre).
H. : 28 mm – Poids brut : 4,2 g.
A miniature Knight’s star, from the Second Empire period
200 - 250 €
38
D’HONNEUR, créé en 1802
Réduction d’étoile de chevalier d’époque IIIe République
En platine, or et émail, les branches garnies de petits diamants. Ruban.
34 × 24 mm (1 ½ × 1 in.) - Poids brut : 5,4 g.
T.T.B. à SUP.
An Order of the Legion of Honour miniature Knight’s Star, dating from the Third Republic
120 - 150 €
40
RUSSIE IMPÉRIALE – ORDRE DE SAINTE ANNE, créé en 1735
Croix de 1ère classe, vers 1880
En or (14k) et émail.
Poinçon de titre et de fournisseur impérial.
Poinçon d’orfèvre non lisible.
Poinçon de titre 56 St Pétersbourg sur l’anneau.
56 × 50 mm (2 ½ × 2 in.)- Poids brut : 21 g. T.T.B.
An Order of Saint Anne first class Cross
1 000 - 1 500 €
43
JAPON – ORDRE DU TRÉSOR
SACRÉ, créé en 1888
Étoile d’officier
En vermeil et émail (manques)
Ruban triangulaire à rosette.
47 mm (2 in.) - Poids brut : 23 g.
Présenté dans sa boîte laquée avec un second ruban à l’européenne.
An Order of the Sacred Treasure Officer’s Star
100 - 200 €
46
ESPAGNE – ORDRE DE LA RÉPUBLIQUE ESPAGNOLE, créé en 1932
Étoile de chevalier
En métal argenté et émail. Ruban avec agrafe de port. Dans son écrin de la Maison Cejalvo avec un insigne de boutonnière de chevalier et d’officier.
62 × 48 mm (2 ½ × 1 ¾ in.) T.T.B.
L’ordre fut peu attribué, uniquement de 1932 à 1939.
An Order of the Spanish Republic Knight’s Star
200 - 250 €
41
TUNISIE – ORDRE DU NICHAN IFTIKHAR, créé en 1837
En argent et émail.
Poinçon tête de sanglier et d’orfèvre Arthus Bertrand
Revers à attache basculante et deux crochets.
84 mm (3 ½ in.) - Poids brut : 107 g. SUP. Dans un écrin de la Maison Bacqueville.
Provenance : Famille Broch d’Hotelans
An Order of Nichan Iftikhar Grand Cross plaque with the monogram of Lamine Bey (1943-1957)
200 - 300 €
44
ORDRE DE L’ÉTOILE POLAIRE, créé en 1748
Ensemble de grand croix de S.E.M.
João Rodrigues Simoes Affra
Comprenant :
- Bijou en vermeil et émail. Centres en or émaillé.
Avec son écharpe à nœud.
79 × 60 mm (3 ¼ × 2 ½ in.)
- Plaque en argent, à pointes légèrement recourbés.
Revers à attache basculante.
91 mm - Poids net : 49 g. (3 ¾ in.)
Dans un écrin de la Maison CF Carlman AB.
T.T.B. à SUP.
An Order of the Polar Star Grand Cross Set, awarded to João Rodrigues Simões Affra
400 - 600 €
47
BROCHETTE DE HUIT
MINIATURES DE S.E.M. JOAO RODRIGUES SIMOES AFFRA
En argent, vermeil et émail, comprenant :
- Grand-croix ordre du mérite (Chili)
- Grand-croix ordre de l’étoile polaire (Suède)
- Grand-croix du Lion (Finlande)
42
BRÉSIL – ORDRE IMPÉRIAL DE LA ROSE, créé en 1829 Étoile de chevalier
En argent, à couronne cintrée, et émail (petits éclats à l’émail blanc, aux pointes).
Les centres en or émaillé.
62 × 34 mm (2 ½ × 1 ¼ in.) - Poids brut : 14,7 g. T.T.B.
An Imperial Order of the Rose Knight’s Star
250 - 300 €
45
FINLANDE – ORDRE DU LION DE FINLANDE, créé en 1942
Ensemble de grand croix de S.E.M. João Rodrigues Simoes Affra
Comprenant :
- Le bijou en vermeil et émail.
Poinçon de titre 830 et d’orfèvre Tillander.
Avec son écharpe complète.
59 × 55 mm (2 ½ × 2 ¼ in.) - Poids brut : 47 g.
T.T.B. à SUP
- Plaque en argent, vermeil et émail. Poinçon de titre 830 et d’orfèvre.
Revers à attache basculante.
72 mm (3 in.) - Poids brut : 71 g.
T.T.B. à SUP. Dans son écrin de la Maison Tillander.
An Order of the Lion of Finland set of Grand Crosses
500 - 600 €
- Ordre de l’étoile Brillante
- Ordre de l’Aigle aztèque (Mexique)
- Chevalier Ordre de la République (Espagne).
En métal argenté
- Médaille du couronnement d’Elisabeth II
- Médaille du conseil de Mexico
5,3 × 10,6 cm - Poids brut
42 g. SUP
150 - 250 €
Jacques Tiné (1914 – 2008)
Quitte Vichy fin 1942 pour rejoindre le bataillon de choc à Alger, avec lequel il combattit en Tunisie et participa à la libération de la Corse en septembre 1943 à bord du Casabianca, avant de rejoindre la représentation gaulliste à Lisbonne. Il occupe plusieurs postes diplomatiques à la Libération notamment au Danemark et au Maroc.
Ensemble de trois décorations du diplomate Jacques Tiné
Comprenant :
- Une étoile commandeur de l’Ordre national du Mérite en vermeil et émail (petites déformations aux pointes)
Centres en plusieurs parties. Poinçon au crabe et d’orfèvre. Avec sa cravate.
86 × 58 mm (3 ½ × 2 ½ in.) - Poids brut : 46 g. T.T.B.
- Une étoile d’officier de la Légion d’honneur IVe République.
En vermeil et émail. Ruban à rosette.
59 × 40 mm (2 ½ × 1 ¾ in.) - Poids brut : 22 g. - Croix de guerre 1939-1940. En bronze patiné. Ruban.
SUP.
A set of three decorations of the diplomat Jacques Tiné
150 - 250 €
51
ESPAGNE – ORDRE D’ISABELLE
LA CATHOLIQUE, créé en 1815 Croix de commandeur d’époque franquiste du diplomate Jacques Tiné
En vermeil et émail, surmonté d’une couronne de lauriers émaillé. Revers au chiffre « FG » sous couronne. Avec sa cravate.
79 × 62 mm (3 ¼ × 2 ½ in.) - Poids brut : 50 g. Dans son écrin de la Maison Cejalvo à Madrid, orné d’un motif en laiton doré aux grande armes de l’Espagne franquiste.
An Order of Isabella the Catholic Commander’s Cross of the diplomat Jacques Tiné, dating from the Franco era
150 - 250 €
49
FRANCE – ORDRE DES ARTS ET DES LETTRES, créé en 1957 Étoile de commandeur du diplomate Jacques Tiné
En vermeil et émail.
Poinçon d’orfèvre de la Maison Arthus Bertrand.
Cravate avec attache.
80 × 55 mm (3 ¼ × 2 ¼ in.) - Poids brut : 54 g. SUP.
Dans une boite.
An Order of Art and Letters Commander’s Star of the diplomat Jacqué Tiné
150 - 200 €
créé en 1896 Croix de commandeur de Jacques Tiné
En vermeil et émail (éclat). Revers uni matriculé « C1056 »
Diam. : 58 mm (2 ½ in.) - Poids brut : 30 g. Cravate avec attache. Dans son écrin de la Maison Collingwood, gainé de velours vert en forme, marqué sur le couvercle « C.V.O », avec instructions de port. T.T.B.
A Royal Victorian Order Commander’s Cross of the diplomat Jacques Tiné
300 - 400 €
Importante chainette de gala du diplomate Jacques Tiné
En vermeil présentant dix miniatures. Chevalier de la Légion d’honneur, commandeur Ordre national du Mérite, croix de guerre 39-45, croix du combattant, médaille des évadés, commandeur Arts et lettres, grand-croix Ordre du Christ, commandeur Dannebrog (éclats), commandeur ordre de Victoria, commandeur Ordre d’Isabelle la Catholique. Vermeil, bronze et émail.
12 × 4 cm (4 ¾ × 1 ¾ in.)
On joint une miniature d’officier de la Légion d’honneur en vermeil et émail.
An important gala chain of the diplomat Jacques Tiné
120 - 150 €
50
PORTUGAL – ORDRE DU CHRIST, créé en 1319
Ensemble de grand-croix d’époque républicaine du diplomate Jacques Tiné
Comprenant :
- Le bijou. En vermeil et émail. Avec son écharpe. 65 × 42 mm (2 ¾ × 1 ¾ in.) - Poids brut : 21 g. - La plaque. En vermeil et émail. Revers à attache basculante poinçonné à la croix de St Jacques. 73 mm (3 in.) - Poids brut : 54 g.
Dans son écrin à motif doré en laiton doré des armes de la République portugaise de la Maison Frederico Costa.
An Order of Christ set of Grand Crosses of the diplomat Jacques Tiné
300 - 500 €
53
ROUMANIE – ORDRE DE TUDOR VLADIMIRESCU, créé en 1966
Petite plaque de 3e classe du diplomate Jacques Tiné
En argent et émail. Revers à épingle, poinçonné. Dans son écrin au n° de la classe avec rappel de la décoration.
51 mm (2 ¼ in.) - Poids brut : 41 g. SUP.
An Order of Tudor Vladimirescu 3rd class small plaque of the diplomat Jacques Tiné
80 - 100 €
55
DANEMARK ORDRE DU DANNEBROG, créé en 1671
Croix de commandeur au chiffre de Frédéric IX (1947 – 1972) du diplomate Jacques Tiné
En vermeil et émail. Avec sa cravate.
79 × 41 mm (3 ¼ × 1 ¾ in.) - Poids brut : 28 g. Dans son écrin en forme de la Maison Michelsen, marqué du chiffre « D » sous couronne.
T.T.B. à SUP.
An Order of the Dannebrog Commander’s Cross with the cypher of Frederick IX (1847-1971) of the diplomat Jacques Tiné
300 - 400 €
56
PISTOLET À RÉPÉTITION
« LE GAULOIS », MODÈLE DE LUXE
Calibre 8 mm
Canon rond. Carcasse poinçonnée de la « Manufacture française armes et cycles Saint Etienne ». Plaquettes de paume en nacre. Finition bronzée, jaspée, décorée à l’or de feuilles de lierre.
Dans son étui porte-monnaie en peau. Longueur : 13 cm (5 ¼ in.)
B.E.
A ’Le Gaulois’ Repeating Pistol, Luxury Model
800 - 1 000 €
57
PISTOLET À RÉPÉTITION
« LE GAULOIS »
Calibre 8 mm
Canon rond. Plaquettes de paume façon écaille. Finition entièrement gravée d’un semis de fleurettes et de ri nceaux feuillagés Dans son étui porte-monnaie en peau. Longueur : 13 cm (5 ¼ in.)
B.E.
A “Le Gaulois” Repeating Pistol
600 - 800 €
58
DE POCHE « UNIQUE », QUATRE COUPS, VERS 1880 – 1900
Calibre 22 Rimfire
Bloc de 4 canons basculants vers le bas, à percuteur rotatif actionné par une détente incorporée dans la carcasse. Carcasse marquée « UNIQUE C.S. SHATUCK ARMS CO HATFIELD MASS »
Numéroté « 258 » et « 341 »
Longueur totale. : 8,5 cm (3 ½ in.)
B.E.
A “Unique” Pocket Pistol, four-shot, circa 1880-1900, caliber 22 Rimfire
1 000 - 1 500 €
59
« KOLIBRI » N°2
Calibre 2,7 mm
Finition bronzée. Plaquettes de crosse en ébonite marquée FP et KOLIBRI.
Carcasse numérotée 413. Détente numérotée 24. Poinçons « N » sous couronne impériale. Dans son écrin porte-monnaie en cuir avec boite de cartouche d’époque.
Longueur (arme) : 6,1 cm (2 ½ in.)coffret : 9 × 7 cm (3 ¾ × 2 ¾ in.)
B.E. Mécanique fonctionnelle.
A ’Kolibri’ Automatic Pistol n°2, caliber 2.7 mm
800 - 1 000 €
Parce que la mémoire de Paul Reynaud appartient à l’Histoire, la famille a mis à la disposition du public l’ensemble de ses écrits, lettres, manuscrits, correspondances, discours, qui ont été déposés aux Archives nationales peu après sa mort, il y a près de 60 ans.
Les 70 lettres que Charles de Gaulle a envoyées à Paul Reynaud entre 1934 et 1940, et qui disent toute l’admiration et les espoirs qu’il met en son mentor, illustrent les liens forts qui se tissèrent alors entre les deux hommes.
Il m’a paru important de proposer au grand public et non plus seulement aux historiens ou chercheurs, ce témoignage unique de l’union étroite de ces deux destins : celui de Paul Reynaud et celui de Charles de Gaulle. Car si les historiens ne peuvent l’ignorer, le grand public lui l’ignore.
De Gaulle lui-même, qui se voyait pourtant seul face à son destin, symbole d’avenir et de régénération de la France, disait de Paul Reynaud : « Il est l’homme qui me donna le départ. »
Rapport de condition général
Sauf mention contraire, les documents manuscrits présentent les traces d’usure habituelle : plis, petites déchirures marginales, légères salissures du papier…
Provenance
Sauf mention contraire la provenance des lots de la deuxième partie du catalogue s’établit comme suit : – Paul Reynaud (1879 – 1966) ; – Par descendance
Paul Reynaud né en 1878 dans une famille bourgeoise de la vallée de l’Ubaye. Son grand-père, comme de nombreux barcelonnets, est parti au Mexique pour y faire fortune. À l’âge de 5 ans, sa famille descend « de sa montagne » pour s’installer à Paris. Il y entame des études de droit et de commerce (H.E.C.) avant de devenir avocat. À 32 ans il est élu secrétaire de la Conférence du stage, cercle juridique privilégié, où l’exercice oratoire est porté au pinacle et d’où proviennent un grand nombre de ministres de la IIIe République (Millerand, Poincaré…). Du fait de ses nombreux voyages, sa connaissance de l’étranger et son ouverture d’esprit dénotent dans l’uniformité bourgeoise d’alors. Il épouse à 35 ans la fille du plus grand avocat pénaliste de son temps, lui donnant une place privilégiée au sein de la haute bourgeoisie parisienne.
Pendant la Première Guerre mondiale il est mobilisé avant d’être rapatrié à Paris à cause d’une pleurésie. Après sa guérison il réintègre les rangs et part récupérer des volontaires Polonais et Tchèques en Sibérie.
En 1919 il est élu député des Basses-Alpes et intègre le parti de la droite républicaine et sociale. Il se distingue par ses talents oratoires et ses idées iconoclastes. Dès 1924, il fait preuve d’une extrême préscience en estimant qu’une Allemagne réarmée voudra détruire la Pologne et se rapprocher stratégiquement de l’Armée rouge.
Il n’est pas réélu en 1924 mais le sera en 1928 dans le 2e arrondissement de Paris, celui de la Bourse et des commerçants. C’est un homme de débat qui va à l’encontre des idées reçues, tout en restant éloigné d’une république autoritaire
et d’une forme de démagogie sociale.
En 1930 il devient ministre des Finances du gouvernement Tardieu puis ministre des Colonies de 1931 à 1932. Il découvre alors l’Indochine et pressent certaines failles dans l’imperium français.
En 1934, alors que la France s’enfonce dans la crise économique, il propose, contre la doxa générale, la dévaluation monétaire pour relancer l’économie. Cette proposition provoque un véritable tôlé au sein des milieux politico-économiques.
Cet esprit indépendant, forge également ses convictions stratégiques et militaires au contact du lieutenant-colonel de Gaulle, officier d’État-major, lui aussi à contre-courant, qui vient de publier Vers l’armée de métier Cette proposition d’une armée professionnelle et spécialisée sera reprise par Paul Reynaud. Peu à peu,
se noue entre les deux hommes une relation privilégiée, comme le montre les nombreux échanges présentés dans notre vente.
De Gaulle, après avoir démarché le ministre de l’Aviation Michel Déat, Léon Blum ou encore Serge PaulBoncour, cherche un champion politique pour porter ses idées.
En mars 1935, c’est chose faite : Paul Reynaud dépose un projet de loi proposant la création d’un corps cuirassé, rompant ainsi avec une stratégie militaire défensive organisée autour de la ligne Maginot, soutenue par les pacifistes et l’État-major français, encore marqués par les enjeux désuets de la Première Guerre mondiale. Pour le tandem Reynaud-De Gaulle la thèse est simple : la meilleure défense demeure dans l’attaque. Il faut que la France se dote, à l’image de l’Allemagne, d’un fer de lance, rapide
et mobile, permettant de résister aux assauts de l’adversaire.
En 1936, alors que le Front populaire submerge l’Assemblée, Paul Reynaud est réélu de justesse dans le 2e arrondissement de Paris. Il devient alors le principal opposant au gouvernement Blum, non pas par rejet des nouvelles mesures sociales, mais à cause du hiatus qui semble s’instaurer entre une Allemagne à plein régime qui se réarme économiquement et militairement, et une France qui réduit son temps de travail hebdomadaire. De 1936 à 1938, Paul Reynaud n’a de cesse de multiplier les déclarations et les conférences, mettant en garde contre le péril hitlérien. Nos lettres montrent bien quelles menaces planent sur l’Europe depuis le réarmement de la rive gauche du Rhin.
En 1938, alors ministre de la Justice, il dénonce l’humiliation et les écueils des Accords de Munich. Édouard Daladier, conscient du caractère inévitable de la guerre nomme Paul Reynaud au Ministère des Finances pour faire entrer de l’argent dans les caisses afin d’accroître le réarmement du pays. Les mesures financières sont un succès tardif. Paul Reynaud, apparaît alors comme l’homme de la fermeté, du courage et de l’effort tendu vers l’objectif militaire.
Le 3 septembre 1939, l’Allemagne envahit la Pologne. Le RoyaumeUni et la France entrent en guerre. L’inactivité de la « drôle de guerre » va démobiliser moralement les hommes et user le gouvernement. Le 20 mars 1940, celui-ci tombe. Paul Reynaud est alors nommé président du Conseil par Albert Lebrun dans les pires conditions
possibles. Isolé et mal-aimé des groupes politiques, il est investi à une voix de majorité. Il choisit alors de composer un gouvernement élargi dans l’espoir de contenter tous les partis, mais se voit imposer Édouard Daladier au ministère de la Guerre par les radicaux-socialistes. Le résultat est alors inverse au but recherché.
Le 28 mars, les Anglais et les Français s’accordent pour ne pas conclure d’armistice séparé avec l’Allemagne. Les deux pays envisagent également une expédition norvégienne pour couper l’approvisionnement en fer des Allemands.
Le mois d’avril 1940 va s’écouler sans mesures ou initiatives franches, englué dans des circonvolutions politiques, administratives et militaires.
Le 9 mai Paul Reynaud remet sa démission au président Albert Lebrun, n’ayant pas pu imposer le retrait du généralissime Gamelin à Édouard Daladier, son ministre de la Guerre. L’électrochoc est apporté le 10 mai par l’offensive éclair allemande. Sa démission est refusée ; tout s’accélère. Dès lors, un conflit va apparaître au sein du cabinet entre les partisans d’une poursuite de la guerre et ceux qui souhaitent l’armistice.
GAULLE Charles de
L.A.S., 17 décembre 1934, à Paul Reynaud ; 3 pages et demi in-8.
Concernant une étude sur la réalisation d’une armée de métier.
« Je me permets de vous adresser, ci-joint, une étude complémentaire que je viens de faire sur la possibilité de réalisation d’une armée de métier. J’y ai fourni les chiffres et les précisions que j’ai eu l’honneur de vous donner sommairement l’autre jour, sur la question des effectifs et sur celle des dépenses. Je vous signale, au cas où vous ne l’auriez pas lu, le nouvel article de M. Léon Blum dans le Populaire d’hier dimanche au sujet de la politique militaire. Il me paraît possible que M. Blum, étant donné son état d’esprit du moment, intervienne demain à la Chambre dans la discussion du crédit de 800 millions et pose la question de l’armée de métier de la manière et sous l’angle que vous pouvez penser. »
L. N. C., vol. 1, p. 766-767.
1 000 - 2 000 €
61
« Il me semble, Monsieur le Ministre, qu’encadré à gauche aussi bien qu’à droite, il y a, pour un homme d’État de votre autorité et de votre avenir, une occasion magnifique d’intervenir »
– Charles de Gaulle à Paul Reynaud, 14 mars 1935
Charles de
L.A.S., 1934 ou 1935, à Paul Reynaud ; 3 pages et demi in-8 et manuscrit de 20 pages in-4.
Très intéressant document attestant en détail du projet titanesque de modernisation de l’armée de Charles de Gaulle.
« Je me permets de vous adresser, ci-joint, un projet d’exposé des motifs qui se rapporte à la proposition de création d’un corps de manœuvre spécialisé.
L’article V de cette proposition prévoit l’augmentation de la durée du service au cours des années creuses, en vertu de l’article 40 de la Loi de Recrutement. Le texte a été établi dans l’hypothèse où le Gouvernement aurait choisi cette procédure et de façon à ne pas le gêner sur ce point particulier. S’il devait arriver que le Gouvernement proposât l’augmentation sans se
référer à l’article 40, il serait facile de supprimer dans l’article V les mots suivants : “par application de l’article 40 de la loi du 31 mars 28 sur le Recrutement de l’armée”.
Je me tiens d’ailleurs, Monsieur le Ministre, à votre entière disposition pour la suite que vous croirez devoir donner à un projet de réforme militaire dont l’utilité et le “dynamisme” ne sont vraiment pas contestables. »
L’important manuscrit de Charles de Gaulle, divisé en deux parties a été abondamment annoté par Paul Reynaud, restituant parfois des mots difficiles à lire ou modifiant des phrases. Le manuscrit commence par ce constat : « Le monde est devenu petit » et déroule une
réflexion à la fois historique, politique et stratégique. « La "psychologie de place forte" que nous avons laissé se répandre dans l’opinion. Mais les places fortes sont faites, de toute éternité, pour capituler après une belle résistance. La combinaison de l’indifférence politique, du conformisme militaire et, plus récemment de l’agitation sociale, a produit ce résultat [… que] nous sommes aujourd’hui dans un état alarmant d’infériorité. »
Légères fentes sur quelques feuillets du manuscrit.
L. N. C., vol. 1, p. 770.
6 000 - 8 000 €
GAULLE Charles de
Copie d’une L.A.S., Paris, 14 mars 1935, à Paul Reynaud ; 2 pages in-4.
À propos du projet de nouvelle politique militaire et de la création du Corps de manœuvre spécialisé.
« Je lis l’ordre du jour que vient d’adopter le groupe radical-socialiste avant le débat de demain.
“Le groupe rappelle que la question de la défense nationale ne saurait être résolue en se préoccupant uniquement de la durée du service militaire ; que d’autres mesures, tendant à une organisation moderne de l’armée, notamment l’appel à des spécialistes, l’aviation, les engagements et les rengagements… s’imposent… ; etc.”
D’autre part, je suis avisé que M. Le Cour Grandmaison fait porter son attention sur la nécessité - considérée du point de vue technique de créer le Corps de manœuvre spécialisé (motorisé et professionnel), et que le colonel Fabry va y faire, lui aussi, une large allusion.
Bref, en dehors du point de vue de la lutte parlementaire, il est de plus en plus certain qu’une politique militaire se cherche, et s’oriente d’instinct vers la formule que j’ai eu l’honneur de vous exposer. Il me semble, Monsieur le Ministre, qu’encadré à gauche aussi bien qu’à droite, il y a, pour un homme d’État de votre autorité et de votre avenir, une occasion magnifique d’intervenir et, sans s’attarder à des détails techniques, de dégager pour le pays cette politique militaire nouvelle (dont la formule technique est, d’ailleurs, toute trouvée). Les considérations générales d’ordre intérieur, d’ordre extérieur, d’ordre budgétaire, d’ordre impérial etc…, que vous êtes particulièrement qualifié pour invoquer, y concourent manifestement. »
Copie d’une L.A.S. dont l’originale n’a pas pu être retrouvée.
L. N. C., vol. 1, p. 768-769.
150 - 300 €
GAULLE Charles de L.A.S., Paris, 16 mars 1935, à Paul Reynaud ; 2 pages in-8 à l’en-tête imprimé de la Présidence du Conseil Supérieur de la Défense Nationale.
À propos d’un discours de Paul Reynaud.
« Je n’ai pas manqué d’aller vous entendre hier soir et j’ai été enthousiasmé de votre intervention qui a produit, manifestement, une impression profonde. Dans le vide complet des programmes, celui que vous avez présenté est apparu comme le seul qui eût pour lui la logique et la force. Permettez-moi de vous en féliciter très vivement. »
L. N. C., vol. 1, p. 769.
1 000 - 1 500 € 62
GAULLE Charles de L.A.S., Paris, 23 mars 1935, à Paul Reynaud ; 2 pages in-4.
Conseils de Charles de Gaulle à propos d’une nouvelle proposition de loi sur l’organisation de l’armée.
« Je me permets de vous adresser ci-joint une note contenant quelques chiffres et explications qui pourront contribuer à vous fixer sur la substance technique du texte de la proposition. D’autre part, ce texte pourrait être, dans son article V et aussi dans son article VI, rectifié comme je le suggère sur l’exemplaire ci-joint. Il me semble que, sous cette forme, la proposition aurait le triple avantage de déclencher dans l’organisation de l’Armée la réforme poursuivie, de conserver légalement l’effectif jugé nécessaire par le ministre de la Guerre, et d’impliquer légalement les deux ans pour les classes creuses d’une manière telle que la gauche pourrait s’en satisfaire. »
Très légères fentes et piqûres.
L. N. C., vol. 1, p. 770-771.
1 500 - 3 000 €
« Dans le vide complet des programmes, celui que vous avez présenté est apparu comme le seul qui eût pour lui la logique et la force. »
– Charles de Gaulle à Paul Reynaud, 14 mars 1935
Après avoir été ministre des Finances d’André Tardieu en 1930, Paul Reynaud est nommé ministre des Colonies dans le gouvernement Laval de janvier 1931 à février 1932, au moment de l’organisation de l’exposition coloniale internationale.
Cette dernière se fait sous le haut patronage du maréchal Lyautey qui intervient comme commissaire général de l’Exposition. Il s’agit de
réunir à Vincennes, sous la forme d’une grande fresque exotique des pavillons représentant chaque colonie. Dans un climat de défiance avec l’Empire britannique, cette Exposition est un manifeste de la puissance française aux yeux des autres nations. L’engouement populaire est au rendez-vous puisque plus de 8 millions de visiteurs viennent faire ce « tour du
monde en un jour », multipliant balade à dos de chameau, visites d’une reproduction du temple d’Angkor ou tours en pirogue sur le lac Daumesnil.
Paul Reynaud, qui a parcouru le monde dans sa jeunesse, se démarque de ses contemporains par son ouverture d’esprit et sa curiosité culturelle. Il effectue une tournée générale et ressent les
premiers ferments contestataires lors de son voyage en Indochine. Cette connaissance privilégiée de l’Empire aura son importance dans sa conception du développement économique de la France, de son réarmement et, au-delà des évènements, de son positionnement intellectuel pour la poursuite de la Guerre.
MAROC – ORDRE DU OUISSAM
ALAOUITE, créé en 1913
Ensemble de grand-croix du 2e type de Paul Reynaud
Comprenant :
- Le bijou en vermeil, argent et émail (infimes éclats). Poinçon tête de sanglier. Avec son écharpe et nœud en moire orange.
87 × 60 mm (3 ½ × 2 ½ in.) - Poids brut : 34,6 g. - La plaque en argent, vermeil et émail (infimes éclats). Revers à attache basculante. Poinçon tête de sanglier.
D. : 79 mm (3 ¼ in.) - Poids brut : 58 g. T.T.B.
L’ensemble présenté encadré sous verre.
An Order of the Ouissam Alaouite set of Grand Crosses, 2nd type, in the name of Paul Reynaud
600 – 800 €
Brevet de grand-croix au nom de Monsieur Paul Reynaud, ministre des Colonies de la République française
Sur papier fort, à en-tête du Roi Victor Emmanuel III.
Fait à Rome le 3 septembre 1931. Signé du chancelier de l’ordre Emilio De Bono (1866-1944).
Tranches dorées
36,5 × 24,5 cm (14 ½ × 9 ¾ in.)
Cachet sec de l’ordre.
Dans son écrin aux grandes armes de Savoie marquée « Ro MINISTERO DELLE COLONIE », recouvert de cuir rouge décoré à l’or, gainé de velours rouge et frappé d’un faisceau de licteur aux deux extrémités.
H. : 27 cm (10 ¾ in.)
A.B.E.
A Paul Reynaud’s Colonial Order of the Star of Italy
Grand Cross brevet
200 – 300 €
Portrait de Paul Reynaud en costume de ville
Épreuve photographique
Dédicacée : "à Charles de Breteuil / en souvenir de l’entrée à Hanoï / Paul Reynaud" Montée sur papier fort Encadrée sous verre
Dimensions (photographie) : 26,5 × 20 cm (10 ½ × 8 in.)
Dimensions (montage) : 42,5 × 32,5 cm (16 ¾ × 13 in.)
Portrait of Paul Reynaud in Civilian Dress, Photograph attributed to Edward WESTON
400 – 600 €
Charles de Breteuil (1905 – 1960)
Avant de développer une activité d’homme de presse en Afrique, Charles de Breteuil est chef de cabinet du gouverneur général Marcel Olivier lors de l’Exposition coloniale universelle de 1931. Il y rencontre Paul Reynaud alors ministre des Colonies et l’accompagne notamment lors de sa tournée en Indochine.
GAULLE Charles de L.A.S., Paris, 27 mars 1935, à Paul Reynaud ; 2 pages et demi in-8.
Informations sur les régiments d’artillerie sur demande de Madame Paul Reynaud.
Toujours soucieux de fournir des éléments concrets et chiffrés à son interlocuteur, de Gaulle lui « adresse ci-joint la liste des régiments d’artillerie motorisés dans lesquels seront affectés des jeunes officiers de réserve sortant de Poitiers. J’espère que c’est bien Ià le renseignement que désire Madame Paul Reynaud à qui je vous serais reconnaissant de présenter mes très respectueux hommages. »
Léger manque en tête sans atteinte au texte et légère trace d’épingle.
L. N. C., vol. 1, p. 771.
1 500 - 2 000 €
« Les techniciens sont
trop occupés par leur service courant, et aussi — c’est inévitable — trop partagés par leurs théories, leurs activités — voire, hélas ! leurs rivalités. »
– Charles de Gaulle à Paul Reynaud, 29 mars 1935
69
GAULLE Charles de L.A.S., Paris, 29 mars 1935, à Paul Reynaud. ; 4 pages in-8 à l’en-tête imprimé de la Présidence du Conseil Supérieur de la Défense Nationale.
Quelques conseils pour la défense de son projet de loi.
« Je me permets de revenir avec vous sur l’objection qu’on ne manquera pas de vous faire au sujet de votre proposition de loi : “En somme, vous dira-t-on, cela pourrait se faire par aménagement intérieur de l’armée. Est-il besoin d’une loi ?” La réponse vous paraîtra certainement facile :
1. N’attendons pas du corps militaire — pas plus que d’aucun autre - qu’il se transforme seul. Les techniciens sont trop occupés par leur service courant, et aussi — c’est inévitable — trop partagés par leurs théories, leurs activités — voire, hélas ! leurs rivalités, — pour entreprendre et mener à bien une réforme de cette envergure sans le concours et l’aiguillon des pouvoirs publics.
2. Surtout, il faut bien voir que la création du corps spécialisé donnera à notre armée un caractère et une physionomie très différents. À ce point, “l’aménagement” devient de la politique militaire au premier chef. Il serait inacceptable que, pour une transformation aussi profonde de l’instrument militaire de la nation, les pouvoirs publics ne prennent pas l’initiative et du même coup leurs responsabilités. »
Soucieux de trouver plus d’alliés pour défendre la modernisation de l’armée française de Gaulle adresse également « la liste des personnalités militaires qui me semblent désignées pour recevoir votre beau discours de l’autre jour. »
L. N. C., vol. 1, p. 772.
2 000 - 3 000 €
GAULLE Charles de
L.A.S., Paris, 6 mai 1935, à Paul Reynaud ;4 pages in-8 à l’en-tête imprimé de la Présidence du Conseil Supérieur de la Défense Nationale.
Paul Reynaud complimenté par Charles de Gaulle.
« Je ne sais si mon modeste témoignage vous paraîtra avoir quelque valeur, mais je tiens à vous dire que l’observateur que je suis voit monter rapidement et très haut dans l’opinion la considération pour votre personnalité : qu’il s’agisse de vos recommandations en matière financière, économique et monétaire, ou de votre position quant au problème militaire, il est hors de doute que l’on marque partout à votre égard une attention et une estime croissantes. Vous êtes dès à présent qualifié comme l’homme d’État qui, dans l’universelle carence, a, lui, des idées, un programme… et du courage.
« Vous êtes dès à présent qualifié comme l’homme d’État qui, dans l’universelle carence, a, lui, des idées, un programme… et du courage. »
– Charles de Gaulle à Paul Reynaud, 6 mai 1935
Je suis, bien entendu, Monsieur le ministre, toujours à votre entière disposition pour la suite que vous croiriez devoir donner à votre action dans l’ordre de la défense nationale, très heureux s’il m’est donné de servir le pays en collaboration personnelle avec la grande force d’avenir très prochain que vous représentez. »
Infime déchirure en tête sans atteinte au texte.
L. N. C., vol. 1, p. 775.
5 000 - 6 000 €
GAULLE Charles de
L.A.S., Paris, 10 mai 1935, à Paul Reynaud ; 2 pages et demi in-8.
À propos de son travail pour Le Soldat, réalisé sous la direction du Maréchal Pétain.
« Je me permets de vous adresser ci-joint une étude que j’avais faite naguère sous la direction personnelle du maréchal Pétain, étude relative à l’histoire des institutions militaires françaises (Ancien Régime, Révolution, Empire, 1815 à 1871).
Cette étude était restée, jusqu’à présent, affaire entre le Maréchal et moi-même. Si vous voulez la parcourir, j’espère que vous y trouverez une philosophie assez complète de cette grave question. »
Le projet de publication du maréchal Pétain, qui devait s’intituler Le Soldat, ne verra pas le jour et sera la cause de la brouille définitive entre les deux hommes. Charles de Gaulle utilisera le matériau collecté à cette occasion pour publier, sous son nom, La France et son armée (Plon,1938).
Bordures noires sur une page, légère trace de trombone sur une page.
L. N. C., vol. 1, p. 777-778.
1 000 - 1 500 €
« “Meliora
video proboque, deteriora sequor” [ Je vois le bien, je l’approuve, et je fais le mal ] »
– Charles de Gaulle à Paul Reynaud, 11 mai 1935
Charles de
L.A.S., Paris, 11 mai 1935, à Paul Reynaud ; 1 page in-8 à l’en-tête imprimé de la Présidence du Conseil Supérieur de la Défense Nationale. Il transmet un article du Colonel Fabry. « Monsieur le Ministre, Ci-joint l’article d’hier du colonel Fabry. “Meliora video proboque, deteriora sequor” » [Je vois le bien, je l’approuve, et je fais le mal].
Jean Fabry (1876-1968), militaire de carrière français, sortira invalide à 95 % de la Grande guerre et se tournera vers le journalisme et la politique. Il sera ministre de la Guerre du quatrième gouvernement Laval, du 17 juin 1935 au 24 février 1936.
Légers manques en tête sans atteinte au texte, traces de trombone.
L. N. C., vol. 1, p. 778.
400 - 600 €
« Le récent pacte d’assistance mutuelle immédiate avec
les Soviets et le prochain pacte danubien, comme aussi le discours d’Hitler qui annonce ses projets d’expansion vers l’Est et en Europe centrale apportent à votre plan de réorganisation militaire des arguments péremptoires. »
– Charles de Gaulle à Paul Reynaud, 24 mai 1935
GAULLE Charles de L.A.S., Paris, 24 mai 1935, à Paul Reynaud ; 4 p. in-12 sur bifeuillet à l’en-tête de la Présidence du Conseil Supérieur de la Défense Nationale.
Le traité franco-soviétique d’assistance mutuelle et le désir d’expansion à l’est d’Hitler. « Je présume que les événements, qui portent la question financière au premier plan de la politique et votre personnalité au premier plan de cette question, doivent, pour un temps, détourner votre attention du problème militaire. Au cas où vous auriez, cependant, Monsieur le Ministre, l’intention d’intervenir dans les débats imminents et de donner à votre intervention non point seulement un caractère de politique financière et économique mais bien un tour de politique générale, il vous paraîtrait peut-être bon de préciser votre position au point de vue défense nationale en même temps qu’aux autres. Si telle était votre intention, permettez-moi de vous signaler, Monsieur le Ministre, que le récent pacte d’assistance mutuelle immédiate avec les Soviets et le prochain pacte danubien, comme aussi le discours d’Hitler qui annonce ses projets d’expansion vers l’Est et en Europe centrale apportent à votre plan de réorganisation militaire des arguments péremptoires. »
Le traité franco-soviétique d’assistance mutuelle est signé par la France et l’Union soviétique le 2 mai 1935. Il prévoit notamment : « Au cas où la France ou l’URSS seraient l’objet d’une agression non provoquée de la part d’un État européen, malgré les intentions sincèrement pacifiques des deux pays, l’URSS et réciproquement la France, se prêteront immédiatement aide et assistance. » (Article 2).
Charles de Gaulle a très tôt été attentif aux propos d’Adolf Hitler, les prenant au sérieux et les intégrant à sa réflexion sur l’évolution nécessaire de l’armée française.
Petites traces de rouille (trombone) sur les 2 premières pages.
L. N. C., vol. 1, p. 779.
3 000 - 5 000 €
75
GAULLE Charles de L.A.S, Paris, 31 mai 1935, à Paul Reynaud ; 1 page et demi in-4.
Je demeure, naturellement, “votre homme”. « Je me permets de vous féliciter respectueusement de votre magnifique et décisive intervention d’hier : Si les événements vous apportent le moyen de prendre, dans le prochain gouvernement, la direction de l’Armée française, laissez-moi vous supplier de ne pas vous en défendre. Il y a une grande tâche nationale à accomplir à cet égard. Puissiez-vous y attacher votre nom ! Je demeure, naturellement, “votre homme”, dans cette éventualité, comme dans toute autre […] »
Infime trace de trombone.
L. N. C., vol. 1, p. 779.
1 500 - 2 500 €
74
Edward WESTON
1886 – 1958
Portrait de Paul Reynaud, vue de face, vers 1924
Épreuve photographique
Montée sur papier fort Encadrée sous verre
Dimensions (photographie) : 24,5 × 19 cm (9 ¾ × 7 ½ in.)
Dimensions (montage) : 42,5 × 32,5 cm (16 ¾ × 13 in.)
Portrait of Paul Reynaud, Frontal View, circa 1924, Photograph by Edward WESTON
400 – 600 €
Edward Weston (1886 – 1958) est l’un des photographes américains les plus influents du début du XXe siècle. Il est reconnu pour son style épuré, sa maîtrise de la lumière naturelle, et sa capacité à transformer des sujets ordinaires en compositions d’une grande intensité esthétique.
GAULLE Charles de L.A.S., Paris, 28 juin 1935, à Paul Reynaud ; 3 pages et demi in-8 à l’en-tête imprimé de la Présidence du Conseil Supérieur de la Défense Nationale.
À propos de l’ordre public et du rôle de l’armée dans le maintien de l’ordre.
« La crise, économique, politique, morale, pousse peu à peu au premier plan la question de l’ordre public. Demain, dans le tumulte qui monte (Front Commun ou Ligues), comment empêcher l’anarchie, peut-être la guerre civile, sans une force publique adéquate ?
Or, quelle est aujourd’hui cette force ? La Garde mobile : 15 000 pères de famille, disséminés sur tout le territoire. - Que vaudrait-elle si le désordre venait à éclater à la fois à Paris, à Lyon, à Marseille, à Lille, à Limoges, dans les campagnes ?
De tous temps, sous tous les régimes, l’Armée a eu, dans les circonstances graves, le rôle et le devoir de concourir au maintien de l’ordre.
Comment le lui demander quand ses unités sont toutes à base d’électeurs (7 février !…) ou d’indigènes ?
La création du Corps spécialisé n’est pas seulement nécessaire aux conditions extérieures de l’époque, mais aussi aux nécessités prochaines de l’ordre intérieur. » Légères pliures.
L. N. C., vol. 1, p. 781-782.
1 500 - 2 000 €
GAULLE Charles de
L.A.S., Paris, 15 novembre 1935, à Paul Reynaud ; 2 pages in-8 à l’en-tête imprimé de la Présidence du Conseil Supérieur de la Défense Nationale.
Charles de Gaulle confie deux de ses ouvrages à Paul Reynaud.
« Au milieu des événements qui donnent raison d’une manière éclatante à vos doctrines et mettent votre personnalité en pleine lumière, je ne pense pas que vous vouliez consacrer du temps aux questions militaires. C’est pourquoi j’éprouve quelque confusion à vous adresser aujourd’hui deux modestes ouvrages de 1924 et de 1932 ! Je le fais, cependant, dans la pensée que vous voudrez y voir simplement l’hommage de mon respectueux dévouement. »
En 1924, Charles de Gaulle publie son premier ouvrage, la Discorde chez l’ennemi (Paris, BergerLevrault) qui réunit 5 conférences prononcées par lui après-guerre.
En 1932, c’est le Fil de l’épée qui paraît, également chez Berger-Levrault. Cet ouvrage renferme des études déjà publiées en revues et très remaniées pour cette publication.
L. N. C., vol. 1, p. 785.
1 500 - 2 000 €
77
78
GAULLE Charles de
L.A.S., Paris, 2 décembre 1935, à Paul Reynaud ; 1 page et demi in-8 à l’en-tête imprimé de la Présidence du Conseil Supérieur de la Défense Nationale.
Admiration pour Paul Reynaud.
« Permettez-moi de vous exprimer mon admiration pour le discours que vous avez prononcé vendredi et que je viens de lire à L’Officiel, faute d’avoir pu aller l’entendre. Il n’y a pas le moindre doute qu’un proche avenir ménage à votre politique et à votre personnalité un triomphe proportionné à leur valeur et à leur courage. »
L. N. C., vol. 1, p. 785.
1 000 - 1 500 €
79
Charles de
L.A.S., Paris, 16 décembre 1935, à Paul Reynaud ; 4 pages in-8 à l’en-tête imprimé de la Présidence du Conseil Supérieur de la Défense Nationale. Avec enveloppe.
Intervention de Paul Reynaud sur l’inscription au tableau de Charles de Gaulle.
« À la réflexion, je ne vois pas pourquoi je n’accepterais pas l’offre d’intervention que vous avez bien voulu me faire. Permettez-moi de préciser à cet égard, Monsieur le Ministre, les conditions dans lesquelles je me trouve. Lieutenant-colonel du 25 décembre 1933, il faudrait, pour que je fusse inscrit au tableau, une décision particulière du Ministre de la Guerre. Des décisions de cette nature ont été prises l’année dernière en faveur de six officiers et, il y a deux ans, en faveur de huit officiers d’une ancienneté égale ou inférieure à la mienne (actuellement). D’autre part, plusieurs de ces officiers se trouvaient, au point de vue de l’âge, dans les conditions mêmes où je me trouve cette année.
Au cas où vous jugeriez à propos d’entreprendre quelque chose, Monsieur le Ministre, je me permets de vous dire qu’il y a extrême urgence. J’ajoute, en toute simplicité, qu’une démarche personnelle et orale de votre part auprès du Ministre de la Guerre ferait certainement plus d’effet qu’une lettre, laquelle, d’ailleurs, irait dans les Services et y demeurerait.
80
GAULLE Charles de L.A.S., Paris, 17 décembre 1935, à Paul Reynaud ; 2 pages in-8 à l’en-tête imprimé de la Présidence du Conseil Supérieur de la Défense Nationale.
Sur la prochaine intervention de Paul Reynaud à la Chambre.
« En vue de votre prochaine intervention à la Chambre sur la question militaire, je me permets de vous adresser ci-joint un travail que j’ai rédigé de manière à vous présenter des éléments aussi complets et aussi frappants que possible. Je me tiens, bien entendu, à votre entière disposition pour tous autres éclaircissements ou développements qu’il vous conviendrait d’entendre […]. »
Le document accompagnant la lettre n’a malheureusement pas pu être localisé.
Légères tâches sans atteinte au texte.
L. N. C., vol. 1, p. 787.
1 000 - 1 500 €
« À la réflexion, je ne vois pas pourquoi je n’accepterais pas l’offre d’intervention que vous avez bien voulu me faire. »
– Charles de Gaulle à Paul Reynaud, 16 décembre 1935
Or, il n’a pu échapper, à vous moins qu’à personne, Monsieur le Ministre, que l’intérêt que vous avez publiquement témoigné à l’égard de certaines conceptions de réforme militaire ait éveillé l’attention de certains, voire même un peu de mécontentement (ce qui est humain) vis- à-vis de mon modeste personnage. »
L. N. C., vol. 1, p. 786.
3 000 - 5 000 €
GAULLE Charles de
L.A.S., Paris, 31 décembre 1935, à Paul Reynaud ; 3 pages in-8 à l’en-tête imprimé de la Présidence du Conseil Supérieur de la Défense Nationale.
Rénovation de la politique militaire.
« Je vous prie d’agréer les vœux très respectueux et profondément sincères que je forme pour vous. Il n’y a pas de doute que l’année 1936 verra se poursuivre l’ascension politique et j’ajoute nationale de votre personnalité. “Les grands esprits, disait Vauvenargues, ne doivent attendre le succès que de grandes idées, de grandes actions, et de rien d’autre.” Vous êtes la démonstration vivante et éclatante de cette devise.
Pour moi qui, dans une mesure infiniment plus modeste, subis aussi les contrecoups inévitables de l’offensive, je ne souhaite rien de mieux que de pouvoir collaborer avec vous sur le terrain militaire à la rénovation de la politique française que vous avez entreprise dans toutes les matières. »
Petites taches sans réelle atteinte au texte, trace de trombone.
L. N. C., vol. 1, p. 788-789.
3 000 - 5 000 €
« “Les grands esprits, disait Vauvenargues, ne doivent attendre le succès que de grandes idées, de grandes actions, et de rien d’autre.” Vous êtes la démonstration vivante et éclatante de cette devise. »
– Charles de Gaulle à Paul Reynaud, 31 décembre 1935
GAULLE Charles de
L.A.S., Paris, 25 mars 1936, à Paul Reynaud ; 2 pages et demi in-8 à l’en-tête imprimé de la Présidence du Conseil Supérieur de la Défense Nationale.
Concernant des notes de sur la création du Corps spécialisé.
« Je vous envoie ci-joint la note que vous voulez bien me demander. Les 3 premières pages font la preuve qu’on peut avoir le Corps spécialisé + l’encadrement du reste de l’Armée, puisqu’on a l’effectif nécessaire en militaires servant par contrat moins 25 000.
La page 4 indique la façon dont il faudrait procéder pour mettre sur pied comme il faut le Corps spécialisé au point de vue du personnel, et pour en faire l’école des cadres de la nation armée. »
L. N. C., vol. 1, p. 791.
2 000 - 3 000 €
« Je vous prends à témoin du “défaitisme” militaire qui transparaît à travers chaque ligne, de l’indigence de pensée et — ce qui est plus grave — de volonté que révèlent ces mornes indications. » – Charles de Gaulle à Paul Reynaud, 2 avril 1936
83
GAULLE Charles de L.A.S., Paris, 2 avril 1936, à Paul Reynaud ; 3 pages in-8 à l’en-tête imprimé de la Présidence du Conseil Supérieur de la Défense Nationale.
À propos d’un article sur l’armée de métier.
« Je me permets de vous recommander de lire l’article intitulé “L’Armée de métier”, signé Général X…, et qui a paru hier dans le “Mercure de France”. Vous y êtes, naturellement, nommé. J’ignore qui est le “Général X”. Mais son travail est l’exposé fidèle de ce qu’on n’ose appeler la “doctrine” officielle du moment.
Je vous prends à témoin du “défaitisme” militaire qui transparaît à travers chaque ligne, de l’indigence de pensée et — ce qui est plus grave — de volonté que révèlent ces mornes indications. »
Légers manques de papier en marge d’une page. L. N. C., vol. 1, p. 792.
2 000 - 3 000 €
GAULLE Charles de
L.A.S., Paris, 1er mai 1936, à Paul Reynaud ; 1 page et demi in-8 à l’en-tête imprimé de la Présidence du Conseil Supérieur de la Défense Nationale.
Soutien indéfectible de Charles de Gaulle à Paul Reynaud lors des élections de mai 1936. « Au moment de la “décision”, permettez-moi de vous dire très simplement que j’ai, plus que jamais, confiance en votre destin.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de mon très respectueux dévouement et de mon entière admiration. »
L. N. C., vol. 1, p. 793.
800 - 1 000 €
85
GAULLE Charles de L.A.S., Paris, le 4 mai 1936, à Paul Reynaud ; 2 pages et demi in-8 à l’en-tête imprimé de la Présidence du Conseil Supérieur de la Défense Nationale.
Félicitations suite à la victoire de Paul Reynaud aux élections.
« C’est avec une joie profonde que je vous adresse mes respectueuses félicitations pour votre victoire remportée dans la plus difficile conjoncture qu’on puisse imaginer.
Les sots et les jaloux ayant ainsi manqué leur coup, point de doute que l’on voie les esprits se rallier en masse aux conceptions que vous avez défendues avec tant de talent et de courage et dont les événements ne prouvent que trop le bien-fondé.
Veuillez me tenir, Monsieur le Ministre, demain comme hier, pour résolu à vous servir. »
Paul Reynaud vient de remporter les élections législatives malgré la vague du Front Populaire. Minimes fentes et petites taches sur une page sans atteinte au texte.
L. N. C., vol. 1, p. 793-794.
1 500 - 2 500 €
86
GAULLE Charles de
L.A.S., Paris, 27 mai 1936, à Paul Reynaud ; 2 pages in-8 à l’en-tête imprimé de la Présidence du Conseil Supérieur de la Défense Nationale.
À propos du général Flavigny et de la création du Corps spécialisé.
« Je vous remercie de m’avoir communiqué l’intéressante lettre du général Flavigny avec qui j’ai bien souvent parlé de la question Corps spécialisé. Je suis, bien entendu, à votre entière disposition pour la suite de la bataille. »
Minime fente sans atteinte au texte.
L. N. C., vol. 1, p. 794.
1 500 - 2 000 €
87
Edward WESTON
1886 – 1958
Portrait de Paul Reynaud en costume, vue de face, vers 1924
Épreuve photographique
Montée, signée et datée ’Edward Weston 1924’ en bas à droite sur papier fort Encadrée sous verre.
Dimensions (photographie) : 24 × 19 cm (9 ¾ × 7 ½ in.)
Dimensions (montage) : 42,5 × 32,5 cm (16 ¾ × 13 in.)
Portrait of Paul Reynaud, frontal view, circa 1924, photograph by Edward WESTON
400 – 600 €
« Antique instinct de la tribu qui cesse de se quereller pour des moutons ou pour des femmes quand elle entend la rumeur des ennemis et, soudain, s’accorde à préparer les frondes et les épieux. »
– Charles de Gaulle à Paul Reynaud, 25 juin 1936
GAULLE Charles de L.A.S., Paris, 25 juin 1936, à Paul Reynaud ; 2 pages et demi in-8 à l’en-tête imprimé de la Présidence du Conseil Supérieur de la Défense Nationale.
Charles de Gaulle insiste sur la question des armes.
« C’est vous qui aurez à faire, et peut-être prochainement, le regroupement national. Or, on ne concentre un pays que sur un sentiment, celui du péril couru et, depuis que le monde est le monde, ce sentiment n’a eu qu’une expression, la politique militaire.
Antique instinct de la tribu qui cesse de se quereller pour des moutons ou pour des femmes quand elle entend la rumeur des ennemis et, soudain, s’accorde à préparer les frondes et les épieux.
Ne vous semble-t-il pas que le moment soit venu pour vous de jeter au premier plan la question de nos armes ? Hitler n’a pas fait autre chose pour rassembler l’Allemagne. »
Infimes traces en coins sans atteinte au texte.
L. N. C., vol. 1, p. 795.
2 000 - 3 000 €
« Vous
pouvez, sans aucune crainte d’être démenti par le Ministre, souligner en particulier
notre infériorité sous le rapport des chars. »
– Charles de Gaulle à Paul Reynaud, 16 juillet 1936
GAULLE Charles de
L.A.S., Grenoble, 16 juillet 1936, à Paul Reynaud ; 4 pages in-4 à l’entête imprimé de l’Hôtel de Savoie.
Intéressante lettre comparant les effectifs des armées françaises et allemandes.
« Je me permets de vous adresser ci-joint deux notes, quelque peu griffonnées, où peut-être vous trouverez quelque chose à prendre pour votre intervention du 24.
L’une de ces notes pourrait être utilisée dans le corps de votre discours. L’autre présage de la réponse de M. Daladier et contient quelques arguments de riposte. Lesdits arguments serviraient peut-être dans le discours même. Vous pouvez, sans aucune crainte d’être démenti par le Ministre, souligner en particulier notre infériorité sous le rapport des chars. Voici ; en effet, les chiffres (à ne pas citer à la tribune), mais qui sont certains :
Allemands : Plus de 2.000 chars modernes en service.
Français : 310 chars modernes en service le 15/7 à savoir :
10 chars B1 de 32 tonnes (gros) 120 chars D1 et D2 de 16 tonnes (moyen)
180 chars R.35 de 7 tonnes (légers/mais ceux-là, qui viennent d’être distribués aux unités, n’ont pas encore leur tourelle ni leur armement). Naturellement, les allemands et les français Division légère mécanique ont aussi des autos-mitrailleuses, mais ce ne sont pas des chars.
Pour l’Armée allemande, si le ministre contentait que les Panzerdivisionen sont formées d’un personnel servant par contrat, voici des chiffres (officiels de l’Etat-Major de l’Armée française) :
Le 1er avril 1936, l’armée active allemande comprenait 510.000 hommes, ainsi décomposés :
90.000 provenant de l’ancienne Keichcroh (de métier)
80.000 provenant de l’ancienne Landespolizei (de métier) incorporée dans l’armée par la loi de mars 1935.
90.000 engagés volontaires en 1934, rengagés en 1935 (servant par conséquent par contrat) 90.000 engagés volontaires en 1935 (idem)
160.000 hommes de contingent, incorporés pour un an en octobre 1935.
Soit au total :
350.000 servant par contrat
160.000 de contingent Avec des effectifs, les allemands avaient formé le 1er avril 1935 :
27 divisions dans 24 type normal 3 Panzerdivision.
Il est donc évident, à défaut d’autres indices, (il y en a beaucoup d’autres) que les Pandervizionen comprennent une immense majorité de militaires servant par contrat. »
Quelques déchirures sur la partie droite, infimes manques au coin supérieur droit et infimes plis, traces de trombone.
L. N. C., vol. 1, p. 797-798.
4 000 - 6 000 €
90
GAULLE Charles de
L.A.S., Savoie, 22 juillet 1936, à Paul Reynaud ; 4 pages in-8 à l’en-tête du Grand-Hôtel Brides-Les-Bains
Considérations sur la politique militaire générale en France menée par Paul Reynaud.
« Depuis que vous avez adopté la politique générale et militaire que l’on sait, trois faits immenses sont venus confirmer à quel point vous avez vu juste :
1. L’impuissance militaire montrée par la France, le 7 mars, faute d’avoir créé le Corps spécialisé et de pouvoir, par conséquent, répondre immédiatement, c’est-à-dire sans ou avant mobilisation, à l’occupation par l’occupation sur la rive gauche du Rhin.
2. L’effet produit en Europe sur nos amis et sur les hésitants par cette carence, hélas ! éclatante. Je puis, notamment, vous dire confidentiellement que la commission mixte politique et militaire, qui étudie actuellement en Belgique l’attitude à prendre en cas d’invasion (défense de la frontière ou repli sur Anvers) et, par suite, l’organisation militaire à adopter, est désormais résolument opposée à la stratégie de M. Devèze et de l’accord franco-belge de 1920 (livrer bataille à Liège en attendant les Français).
3. La création vraiment sensationnelle par les
« Créer
le corps spécialisé c’est mettre un fer au bout de la lance. Diluer les engins mécaniques c’est y mettre une pelote d’épingles. »
– Charles de Gaulle à Paul Reynaud, 28 juillet 1936
91
GAULLE Charles de L.A.S., Paris, 28 juillet 1936, à Paul Reynaud ; 2 pages in-8 à l’en-tête imprimé de la Présidence du Conseil Supérieur de la Défense Nationale.
Sur l’utilité du corps spécialisé.
« Je me permets de revenir sur l’image que vous avez évoquée hier et qui me paraît très juste et frappante. Créer le corps spécialisé c’est mettre un fer au bout de la lance. Diluer les engins mécaniques c’est y mettre une pelote d’épingles. […]
Ci-joint très bon article du Général Duval dans “Les Débats” sur l’armée défensive et offensive. (22 juillet).
Il y a là des idées à utiliser. »
Fente sur le côté gauche et trace de trombone sans atteinte au texte.
Pas dans L.N.C (inédit ?).
1 000 - 1 500 €
Allemands des fameuses Panzerdivisionen que vous aviez, le premier, réclamées publiquement, et auxquelles, quoi qu’on dise, et bien que l’on crâne, pour se disculper, nous n’avons rien à opposer d’équivalent.
Il me paraît évidemment impossible que l’homme d’État, qui a eu la clairvoyance et le courage de s’incorporer à la grande idée de cette réforme militaire, s’abstienne dans le débat —d’avance marqué pour l’Histoire – du 28, de marquer ces points-là pour le Passé et pour le Présent, et de montrer, pour l’Avenir, qu’il persévère dans le service par lui rendu au pays. »
Excellent état.
L. N. C., vol. 1, p. 798-799.
4 000 - 6 000 €
GAULLE Charles de
L.A.S., Colombey-les-Deux-Eglise, 3 août 1936, à Paul Reynaud ; 3 pages et demi in-8.
Remarques laudatives sur le discours de Paul Reynaud.
« Je viens de lire à L’Officiel — faute d’avoir pu aller l’entendre — votre magistral discours d’avant-hier à la Chambre. Vous avez ramassé, à l’occasion des événements extérieurs, tous les arguments les plus forts et saisissants pour une politique française nouvelle. Je suis parfaitement convaincu que le jour n’est pas loin où il faudra bien que le pays se tourne vers vous et vous prie de le diriger dans les voies qui sont les vôtres. Mais ce que je puis observer des hommes et des choses me convainc également que vous ne ferez de politique nouvelle qu’avec un gouvernement d’hommes nouveaux.
Bien que vous ayez parfaitement posé le problème militaire et indiqué votre solution, je comprends que votre intention est de reprendre l’affaire dans toute son ampleur dès la rentrée. Les événements ont tant travaillé à renforcer votre thèse que je tiens pour certain que la Chambre et l’opinion vous préparent à cet égard un grand succès. »
Excellent état hormis trace de trombone et petite tache d’encre sur la dernière page.
L. N. C., vol. 1, p. 799.
2 500 - 3 500 €
93
GAULLE Charles de
L.A.S., Paris, 23 septembre 1936, à Paul Reynaud ; 6 pages et demi in-8 à l’en-tête imprimé de la Présidence du Conseil Supérieur de la Défense Nationale.
Questions militaires et modernisation de l’armée.
« Tous les signes montrent que votre heure approche… Pour ce qui concerne la question militaire, vous avez vu que les mesures envisagées par le Gouvernement (quatorze milliards de crédits à demander pour quatre ans afin de moderniser nos forces) sont exactement dans le sens que nous préconisons. En particulier, construction de chars, mécanisation d’unités, augmentation du nombre des militaires servant par contrat. Cependant, on perçoit toujours, aussi bien dans les conceptions que dans l’exécution, l’impuissance à tirer parti de cette évolution pour bâtir quelque chose de grand et pour transformer les conditions de la sécurité française. Bref, le programme — encore très confus, d’ailleurs, dans l’esprit de ceux qui l’élaborent et, à fortiori, dans celui du ministre de la Guerre — paraît devoir être le suivant :
Au lieu d’une « division légère mécanique » (bon instrument d’exploration mais très insuffisant pour la rupture et l’exploitation, c’est-à-dire pour l’offensive), en avoir trois. — Créer deux divisions de chars, mais sans leur
donner organiquement l’infanterie et l’artillerie spécialisées qui leur permettraient d’agir par elles-mêmes. On a l’intention, par conséquent, de les distribuer le cas échéant entre les divisions actuellement existantes. Enfin, doter assez largement les trois divisions légères mécaniques et les deux divisions de chars en personnel spécialiste, mais dans une proportion trop faible pour qu’elles puissent entrer en ligne à chaque instant avec tous leurs moyens. C’est donc encore une cote mal taillée, hommage plus ou moins involontairement rendu à nos conceptions, mais qui n’a pas l’ampleur voulue pour changer le jeu comme il le faudrait.
J’ai été convoqué hier par M. Chautemps (assez en secret, car il n’aime guère, je crois, M. Daladier). Il m’a demandé de lui exposer le problème militaire et la solution que nous poursuivons. Il m’a paru très favorable, frappé qu’il est par les alarmes de nos associés européens depuis la constatation le 7 mars dernier de notre impuissance militaire au point de vue de l’intervention. Il a même beaucoup insisté (ce que je me serais gardé de faire de moi-même) sur l’importance que prendrait le Corps spécialisé, au milieu des troubles, présents et futurs, en ce qui concerne l’ordre public (intérieur et Afrique du Nord). »
Traces de trombone, petits manques sans atteinte au texte, infimes déchirures.
L. N. C., vol. 1, p. 802-803.
6 000 - 8 000 €
« Secret :
La première “division blindée” sera constituée le 1er avril prochain. »
– Charles de Gaulle à Paul Reynaud, 7 octobre 1936
GAULLE Charles de L.A.S., Paris, 26 septembre 1936, à Paul Reynaud ; 3 pages et demi in-8 à l’en-tête imprimé de la Présidence du Conseil Supérieur de la Défense Nationale.
À propos de l’avancée de la création du Corps spécialisé.
« Je prends la liberté de vous signaler ceci : Le gouvernement fait la dévaluation que vous aviez demandée.
Il commence aussi à créer le Corps spécialisé que vous avez proposé.
Peut-être jugerez-vous utile, quand vous aurez, incessamment, à parler du premier point, de souligner en passant le second… » Une fente minime.
L. N. C., vol. 1, p. 803.
2 000 - 3 000 €
96
GAULLE Charles de Copie d’une L.A.S., Paris, 9 octobre 1936, à Paul Reynaud ; 4 pages in-8.
GAULLE Charles de L.A.S., Paris, 7 octobre 1936, à Paul Reynaud ; 2 pages in-4.
Intéressante lettre concernant l’opinion publique sur la création du corps spécialisé et demande d’une intervention prochaine de Paul Reynaud à la Chambre.
« Je me permets de vous adresser ci-joint deux récents “leaders” du Temps. Il en ressort, pour le public, que la conception du Corps spécialisé devient tout à fait conformiste, puisque Le Temps lui-même, toujours si prudent et raisonnable, le soutient avec chaleur. Vous verrez qu’avant peu personne n’osera plus s’y opposer de front. Resteront, il est vrai, les obstacles plus ou moins sournois. À cet égard, il me paraît essentiel de frapper à la première occasion un grand coup politique en cristallisant la bonne volonté latente mais ignorante de la Chambre. Je rêve donc d’une intervention de vous, prochaine et décisive, au Parlement. Le terrain semble devenir particulièrement bon depuis que le gouvernement a décidé l’effort que vous savez, et le fait que M. Daladier, négligeant la pression de son cabinet militaire, s’est abstenu de dire à Biarritz un seul mot désapprobateur, est un signe plein de prolongements… »
Secret : La première “division blindée” sera constituée le 1er avril prochain. La décision est prise officiellement. »
Infimes déchirures et pliures sur le côté droit et petite trace d’épingle.
L. N. C., vol. 1, p. 804.
3 000 - 5 000 €
Intéressante copie d’une lettre de Charles de Gaulle concernant la Défense de la France et de la Belgique ainsi que sur les risques d’invasion.
Copie d’une lettre autographe de Charles de Gaulle, l’originale n’ayant pas pu être retrouvée.
« On ne peut lier plus clairement l’idée de la résistance belge à la condition du concours immédiat et puissant de la France. Or, ce concours, étant donné les Panzerdivisionen allemandes et les perspectives d’attaque brusquée, notre organisation militaire ne nous permet pas de le fournir. Nous ne pouvons rien opposer immédiatement au « Corps blindé spécialisé » du Reich, du moins rien qui lui soit, de loin, équivalent. Vis-à-vis des Germains, la France a deux « marches », éternellement les mêmes : Rive gauche du Rhin, Pays-Bas. Faute d’une organisation militaire adéquate nous avons dû, sans réagir, laisser Hitler s’emparer de la première. Si nous ne réformons pas l’économie de nos forces, nous laisserons Hitler s’emparer de la seconde. Outre les risques d’invasion terrestre que cet abandon nous ferait courir — d’invasion sur le terrain le plus précieux à la vie de la France, et le plus dangereux pour sa défense — nous nous exposons ainsi à la guerre aérienne dans les plus mauvaises conditions possibles. Paris, cœur du pays, à 200 kilomètres des bases aériennes que l’ennemi installerait en Belgique.
Conclusion : Il faut sortir une bonne fois de cette politique militaire de passivité, contradictoire avec les conditions de notre défense nationale, avec notre politique d’assistance mutuelle, avec l’esprit du temps qui est le temps de la vitesse et, par conséquent, de la manœuvre. »
L. N. C., vol. 1, p. 804-805.
100 - 200 €
97
GAULLE Charles de
L.A.S., Paris, 20 novembre 1936, à Paul Reynaud ; 2 pages in-4.
Remarquable lettre dans laquelle celui-ci fait part de son intuition qu’un coup d’éclat allemand est proche.
« Je signale à votre attention l’enquête “sensationnelle” entamée par Le Petit Journal : “Sommes-nous défendus ?” Je vous envoie les déclarations de M. Paul-Boncour, intégralement favorable à notre thèse du point de vue de la gauche.
Il pourrait y avoir intérêt à faire donner dans notre sens, et explicitement, M. Patenôtre en personne. Sans doute avez-vous le moyen de le lui suggérer. S’il s’y décidait, et bien que je ne le connaisse pas, je serais volontiers à sa disposition pour tous éclaircissements qui pourraient lui être utiles ; le tout sous garantie d’une totale et réciproque discrétion, bien entendu.
Ma conviction est que nous sommes à la veille d’un coup d’éclat allemand. Il s’agit pour Hitler de jouer contre nous, cette fois, par la bande. Appuyé à l’Italie et au Japon, et saisissant le prétexte hispano-catalan, il me parait sur le point de créer l’incident dont la France doit, dans son esprit, sortir humiliée, la Russie furieuse contre nous et le pacte Paris-Moscou ridiculisé.
Et cependant ! De sa part, c’est du bluff ! Il n’est pas prêt à faire la guerre aujourd’hui. Chez nous, l’union et l’action auraient tôt fait de le calmer. Hélas ! nous tournons le dos au bon sens. »
Infime pliure au côté supérieur droit, trace de trombone sans atteinte au texte et deux infimes trous sur les côtés.
L. N. C., vol. 1, p. 824-825.
3 000 - 5 000 €
« Ma conviction est que nous sommes à la veille d’un coup d’éclat allemand. »
– Charles de Gaulle à Paul Reynaud, 20 novembre 1936
98
GAULLE Charles de L.A.S., Paris, 25 novembre 1936, à Paul Reynaud ; 2 pages in-4.
À propos de manœuvres de l’Allemagne.
« Je ne sais si vous avez l’intention d’intervenir dans le grave débat prochain sur la politique extérieure. Dans le cas où vous auriez décidé de le faire, je me permets de penser que vous ferez, une fois de plus, ressortir la relation étroite qui existe entre ces trois termes : sécurité, solidarité internationale, politique militaire. Peut-être jugerez-vous aussi que le recul est maintenant suffisant pour faire voir comment et pourquoi l’exemple du 7 mars fut éclatant à cet égard. Les hommes qui ont refusé de mettre notre instrument militaire en harmonie avec d’évidentes nécessités ont encouru de bien graves responsabilités.
D’autre part, dans la manœuvre allemande qui se dessine pour isoler la France par humiliation en se servant du prétexte du communisme et du pacte franco-russe, il y a, encore une fois, un bluff immense. L’Allemagne n’est pas prête à faire la guerre. Si nous parlons net et fort, elle rengainera son dessein. Bien plus, je crois qu’on
peut soutenir sans paradoxe qu’elle a, pour le moment, le secret désir de nous voir nous affermir. Car rien ne peut l’inquiéter davantage que notre trouble et notre incertitude, et cela est très naturel : vis-à-vis d’un gaillard solide et franc, on sait à quoi s’en tenir, eût-il un bon revolver en poche, mais on ressent mille alarmes en face d’un homme titubant qui joue avec un couteau. Me trouvant actuellement des loisirs toutes les après-midis, sauf celle du 2 décembre, je me tiens à votre entière disposition pour tout travail que vous voudriez me demander. »
Infimes déchirures sans atteinte au texte et trace de trombone.
L. N. C., vol. 1, p. 825.
5 000 - 8 000 €
GAULLE Charles de L.A.S., Paris, 14 décembre 1936, 2 pages in-4.
Charles de Gaulle aborde sa carrière dans l’Armée.
« Je me permets de vous adresser, ci-joint, la liste des trois blessures et des cinq citations (dont quatre à l’ordre de l’Armée) que votre serviteur a récoltées sur les champs de bataille.
Peut-être jugerez-vous qu’en parlant comme il l’a fait de mes services de guerre, M. Daladier les connaissait assez vaguement. Sans doute ceux qui l’ont renseigné dans la matière ont-ils écouté leur passion « théologique » plutôt que la stricte équité. Pour être édifié, le ministre n’aurait, d’ailleurs, qu’à se faire présenter mon dossier.
Au surplus, depuis 1933, année de ma promotion au grade de lieutenant-colonel, ni mes camarades, ni moi, n’avons eu à faire la guerre. Ce ne sont donc pas leurs services de guerre qui pourraient justifier la préférence donnée à des officiers, dont, jusqu’en 1933, on avait jugé qu’ils devaient passer après moi.
La vérité toute simple est que, depuis 1933, sont venus au jour les idées que vous savez et les événements qui les confirment. Quelques-uns trouveraient fort bon d’étouffer les idées en étranglant le protagoniste.
Cette médiocre affaire n’a d’importance qu’autant qu’elle constitue un épisode de la grande bataille pour la rénovation militaire, bataille que vous avez eu, Monsieur le Ministre, l’intelligence et le courage de vouloir diriger, bataille que vous gagnerez - j’en suis sûr - pour le salut du pays. »
Légères pliures sur le côté droit et petite trace de clou sans atteinte au texte.
100
GAULLE Charles de L.A.S., Paris, 18 décembre 1936, à Paul Reynaud ; 1 page et demi in-4.
Remerciements de Charles de Gaulle à Paul Reynaud suite à son inscription au tableau grâce à l’intervention de ce dernier.
« J’apprends par M. Pironneau le succès des démarches que vous avez bien voulu entreprendre en ma faveur. Si je suis très heureux d’être inscrit au tableau, c’est, d’abord, parce que je vous en suis redevable, et que mon dévouement envers vous y trouve une nouvelle justification. C’est aussi pour ce motif qu’aux yeux de beaucoup notre grande entreprise de réforme militaire en paraîtra renforcée, comme elle eût semblé compromise par la condamnation officielle d’un protagoniste. »
Légers plis et manques sur le côté droit, petite tache d’encre sans atteinte au texte.
L. N. C., vol. 1, p. 827.
1 000 - 1 500 €
101
GAULLE Charles de L.A.S., Paris, 31 décembre 1936, à Paul Reynaud ; 1 page in-4.
Vœux de la nouvelle année.
« Permettez-moi de vous adresser mes vœux très profondément sincères et respectueux. 1937 sera « votre » année et je m’en réjouirai infiniment pour le pays. »
Infime pli et fente.
L. N. C., vol. 1, p. 829.
1 000 - 1 500 €
À propos de son avancement militaire :
« Quelques-uns trouveraient fort bon d’étouffer les idées en étranglant le protagoniste. »
– Charles de Gaulle à Paul Reynaud, 14 décembre 1936
GAULLE Charles de
L.A.S., Paris, 28 janvier 1937, à Paul Reynaud ; 2 pages in-4.
Réaction de Charles de Gaulle à un discours de Paul Reynaud.
« Dans toute la mesure où la question : Défense nationale est susceptible de passionner un Parlement français, quand le problème ne soulève pas un intérêt électoral (durée du service) ou une entreprise politique (condamnation du gouvernement), vous avez su saisir profondément les esprits. Mais, en outre et surtout, vous avez — le premier depuis bien longtemps — porté l’affaire sur son vrai plan, et fait entendre, sur ce grave sujet, la grande voix de l’homme d’État à un moment et d’une manière qui seront notés par l’Histoire. En attendant, tout le monde en parle…
Quant aux solutions dont vous vous êtes fait le représentant : modernisation de l’Armée, corps mécanique spécialisé, ministère unique de la Défense nationale, il n’y a pas l’ombre d’un doute qu’elles s’imposent à l’opinion chaque jour un peu plus que la veille… »
Infimes déchirures et pliure sur le côté droit.
L. N. C., vol. 1, p. 829-830.
2 500 - 3 500 €
103
GAULLE Charles de
L.A.S., Paris, 30 janvier 1937, à Paul Reynaud ; 2 pages et demi in-4.
Remarques sur la direction à donner à notre politique militaire.
« Si bien que M. Daladier s’est cru tenu de faire sur le moment une déclaration, très intéressante, moins en raison des arguments (que vous connaissez et qui ne se renouvellent pas) que par le fait que cette déclaration préfigure le discours imminent du Ministre.
Je ne sais si vous avez l’intention de dire encore quelques mots mardi (explication de vote ?…) après le discours de M. Daladier. Dans l’affirmative, il me semble que, de tout le débat parlementaire, il ressort trois conclusions : 1. Tout le monde est d’accord pour que la force française soit accrue et pour qu’elle le soit dans l’ordre de la qualité (matériel et personnel).
2. Toutes les préoccupations de tous les orateurs ont porté presque exclusivement sur les parties de nos forces qui sont à la fois les plus puissantes et les plus spécialisées (Aviation, Corps mécanique, Fortifications, Marine). Ceci est un signe des temps et la preuve d’une évolution.
3. Ne nous battons pas sur des mots, ni sur des préjugés d’un autre âge. Et puisqu’il est avéré que l’importance relative de certains éléments s’accroît rapidement tous les jours, donnons à ces éléments-là la plus grande valeur possible de manière qu’ils forment « couverture » assurée,
constante et immédiate à la nation armée. Voilà, tracée par la force des choses et par le sentiment unanime des représentants du pays, la « direction » à donner à notre politique militaire. »
Traces de trombones sans atteinte au texte.
L. N. C., vol. 1, p. 830-831.
3 000 - 5 000 €
GAULLE Charles de
L.A.S., Paris, 15 mars 1937, à Paul Reynaud ; 1 page in-4.
Sur la préparation du Problème militaire français.
« Je m’empresse de vous adresser ci-joint le texte préparé pour le chapitre III. J’y ai mis quelques chiffres incontestables et me permets de penser que cela est nécessaire pour donner à l’ensemble le caractère d’un problème étudié sur toutes ses faces sur le plan de l’homme d’État. »
Excellent état sinon une légère trace de trombone et d’infimes piqûres.
Pas dans L. N. C. (inédit ?).
2 000 - 3 000 €
GAULLE Charles de
L.A.S., Paris, 23 avril 1937, à Paul Reynaud ; 3 pages in-4.
Remarques de Charles de Gaulle sur la stratégie militaire française et ses faiblesses.
« Me reportant au discours prononcé le 15 mars 1935 à la Chambre par le général Maurin, ministre de la Guerre du Cabinet Flandin, en réponse notamment à votre propre intervention, je lis ce qui suit :
“Comment peut-on croire que nous songions encore à l’offensive, quand nous avons dépensé des milliards pour établir une barrière fortifiée ?
Serions-nous assez fous pour aller, en avant de cette barrière, à je ne sais quelle aventure ?
“Cela seul, Messieurs, vous montre quelle est la pensée du gouvernement. Car le gouvernement, tout au moins en ma personne, connaît parfaitement le plan de guerre…” Hitler, ayant lu ces déclarations, était tout à fait fixé. Il pourrait, un an plus tard, passer le Rhin avec la certitude que nous ne bougerions pas (7 mars 1936).
Et n’est-il pas évident qu’une pareille politique militaire, non seulement suivie, mais vantée, étalée, proclamée, nous condamne par avance à perdre la partie diplomatique à Bruxelles (c’est fait), à Belgrade (c’est en cours), à Varsovie, à Prague ?
Je me permets de penser que ces paroles du général Maurin, il y a intérêt à les porter en épingle dans votre prochain livre sur la politique militaire, notamment pour montrer que, le 7 mars, nous l’avons nous-même provoqué, et que, vraiment, c’est trop bête. »
Excellent état malgré d’infimes piqûres.
L. N. C., vol. 1, p. 831-832.
4 000 - 6 000 €
« “Comment peut-on croire que nous songions encore à l’offensive, quand nous avons dépensé des milliards pour établir une barrière fortifiée ? Serions-nous assez fous pour aller, en avant de cette barrière, à je ne sais quelle aventure ? […]”
Hitler, ayant lu ces déclarations, était tout à fait fixé.
Il pourrait, un an plus tard, passer le Rhin avec la certitude que nous ne bougerions pas. »
– Charles de Gaulle à Paul Reynaud, 23 avril 1937
« Cette faiblesse est devenue comme une doctrine stratégique […]. Changeons donc de politique, sinon, changeons de système militaire. »
– Charles de Gaulle à Paul Reynaud, 23 juillet 1937
GAULLE Charles de
L.A.S., Paris, 14 mai 1937, à Paul Reynaud ; 2 pages in-4.
Éloge du livre de Paul Reynaud Le Problème militaire français.
« Je vous remercie vivement du beau souvenir, que vous avez eu l’attention de m’envoyer, et dans lequel je vois un témoignage, infiniment précieux pour moi, de votre estime.
Votre livre sur Le Problème militaire français se présente admirablement. Il y a là, bien ramassés, bien reliés, exprimés d’une manière saisissante, des arguments massifs tout à fait propres à convaincre et à séduire. Cela « se saura » et l’on connaîtra aussi que vous êtes en notre temps le seul homme d’État de premier plan qui ait le courage, l’intelligence et le sens national assez grands pour prendre à bras-le-corps le problème militaire dont le destin de la France dépend. Il faudrait remonter à Jaurès pour trouver un autre exemple. Encore Jaurès ne jouait-il, d’un archet superbe, que d’une seule corde. »
Infimes déchirures sur un côté, légères piqûres.
L. N. C., vol. 1, p. 832.
2 500 - 3 500 €
107
GAULLE Charles de
L.A.S., Paris, 20 mai 1937, à Paul Reynaud ; 2 pages in-4.
Sur les progrès de leur politique militaire.
« Je vous adresse ci-joint, en retour, la lettre du général Héring. Compte tenu de l’indépendance d’esprit de celui-ci, il faut que nous soyons près de la victoire pour que le Conseil supérieur de la Guerre commence à confesser sa foi… Je me permets de vous signaler l’intérêt qu’il pourrait y avoir à adresser votre livre à Edmond Delage, qui rédige au “Temps” les leaders concernant la défense nationale. Je viens de lui téléphoner à son retour de Berlin-Hambourg. Il est très bien disposé.
Je quitte Paris lundi matin, pour un voyage de frontières avec le Centre des Hautes Études Militaires, et serai de retour (pour quelques jours seulement) le 3 juin au soir. »
Infimes taches et piqures, et marque d’épingle.
L. N. C., vol. 1, p. 833.
2 000 - 3 000 €
108
GAULLE Charles de
L.A.S., Paris, 23 juillet 1937, à Paul Reynaud ; 3 pages et demi in-4.
Remarques sur un article concernant Le Problème militaire français.
« L’intention du général Duchêne (et de ceux qui ont orienté sa plume) n’est certainement pas de vous approuver… Mais c’est un fait que son article confirme exactement ce que vous avez écrit dans “Le Problème militaire français”.
Il résulte des propositions du général Duchêne :
1. Que notre système militaire actuel ne nous permet de rien entreprendre sans mobiliser.
2. Que cette faiblesse a tout au moins contribué à faire reculer notre gouvernement le 7 mars 1936, tandis qu’elle provoquait Hitler à l’audace.
3. Que cette faiblesse est devenue comme une doctrine stratégique, puisque le général Duchêne invoque les soi-disants “principes” pour nous interdire toute entreprise militaire aussi longtemps que toutes nos forces nationales ne seraient pas réunies.
4. Que, dans ces conditions, une politique qui permet à d’autres (Belgique notamment) “une intervention efficace et rapide” par ces temps d’attaque brusquée nous mène droit à des humiliations où l’honneur de la France risque de sombrer. Changeons donc de politique, sinon, changeons de système militaire.
Je fais actuellement à Versailles des études sur les nouveaux chars, en attendant de prendre (le 5 septembre) le commandement du 507e régiment de chars à Metz. Mais ce que je peux avoir de loisirs vous appartient. »
Piqûres.
L. N. C., vol. 1, p. 834-835.
3 000 - 5 000 €
« Il est vrai que si on organisait
le concours international des forteresses, nous le gagnerions certainement… »
– Charles de Gaulle à Paul Reynaud, 27 août 1937
110
GAULLE Charles de L.A.S., Colombey-les-deux-Églises, 27 août 1937 à Paul Reynaud ; 4 pages in-4.
Intéressante lettre renfermant de nombreuses remarques sur l’état désastreux de la politique militaire française, qui peine à se moderniser.
GAULLE Charles de L.A.S., Paris 27 juillet 1937, à Paul Reynaud ; 1 page in-4.
« S’il vous convenait de me faire tenir les notes que vous avez ébauchées au cours de notre conversation sur la question militaire, je pourrais, dans deux ou trois jours, vous soumettre un projet plus approfondi. »
Piqûres et infimes déchirures sur un côté, présence d’un petit dessin abstrait réalisé au crayon à papier dans le coin inférieur droit.
L. N. C., vol. 1, p. 835.
1 000 - 1 500 €
« Votre article de Paris-Soir est parfait. Il y a, me semble-t-il, grand intérêt, pour le présent et pour l’avenir, à ce que vous preniez vis-à-vis des militaires l’attitude que voici : “Vous êtes d’excellents instruments et, dans votre rôle propre, dignes d’une entière confiance. C’est à la puissance publique qu’il appartient de vous orienter.”
Cela permet, d’autre part, de séparer la cause de l’armée de celle de Maurin, lequel serait enchanté qu’on parût les confondre.
Le fâcheux résultat de la course aérienne : Istres-Damas-Paris à fait impression sur l’opinion. On s’en prend au ministre de l’Air qui ; de fait, s’est montré bien léger dans l’occurrence en organisant l’épreuve alors qu’il n’était pas sûr que nos prototypes nouveaux pourraient y prendre part (effectivement ils ne l’ont pu). Mais à tous ces désordres et déboires il y a une cause plus générale : la politique militaire française ne s’est pas encore décidée à jouer carrément les cartes modernes : vitesse, puissance, qualité, c’est-à-
dire manœuvre et surprise. Nous suivons en rechignant et, tout en dépensant au moins autant que les autres, nous arrivons toujours en retard. 3 exemples simultanés : l’Italie vient de lancer son deuxième cuirassé de 35 000 tonnes. Nous, qui en avons également deux en construction, sommes loin de lancer le premier - L’Allemagne a 6 Panzerdivisionen. Nous, qui, cependant, fabriquons des chars, n’avons pas encore organisé la première division cuirassée. - L’Italie gagne la course aérienne alors que nous payons plus cher pour notre aviation qu’elle ne fait pour la sienne. Il est vrai que si on organisait le concours international des forteresses, nous le gagnerions certainement… Mais l’impression produite hors de nos frontières ne serait pas tout à fait la même.
Bref, il faut une impulsion, c’est-à-dire un vrai ministre. Je souhaite ardemment, et en connaissance de cause, que vous soyez un jour, Monsieur le Ministre, l’organisateur de la puissance militaire française. »
Piqûres.
L. N. C., vol. 1, p. 835-836.
6 000 - 8 000 €
GAULLE Charles de
L.A.S, Metz, 15 octobre 1937, à Paul Reynaud ; 6 pages in-4 à l’en-tête imprimé du 507 e régiment de chars.
Très intéressant document donnant une description détaillée des types de chars utilisés par l’armée française.
« II y a six semaines que j’ai l’honneur d’être à la tête de mon Régiment, et, malgré les occupations et obligations qui en résultent pour moi, je garde aussi vives que jamais la respectueuse admiration que je vous porte, et la résolution de vous servir en toute occasion que vous m’offrirez.
Mon régiment est doté de chars modernes de deux types :
R 35 (Renault 1935), qui est un char léger d’une douzaine de tonnes, fortement blindé (40 mm d’acier coulé) pour son faible tonnage, armé d’un canon de 37 et d’une mitrailleuse, et susceptible d’être commandé par radiophonie. Son défaut, (la perfection n’est pas de ce monde), c’est qu’il n’a qu’une capacité de franchissement réduite qui lui fait perdre une partie de sa vitesse en terrain difficile.
D 2 (fabriqué également chez Renault), char “moyen” de 20 tonnes, 40 mm de blindage (acier laminé, c’est-à-dire très résistant), armé d’un canon de 47 et de deux mitrailleuses, ayant un bon franchissement et, par suite, une bonne vitesse en tous terrains, monté par trois hommes et commandé par radiotélégraphie. Ayant à employer moi-même directement ce matériel et le personnel qui le sert, et me trouvant dans une garnison où les occasions de manœuvres sont continuelles et où la qualité du
commandement aussi bien que la quantité des troupes favorisent les expériences, il m’est donné d’étudier par en bas, tout justement les problèmes que nous avons, chez vous, Monsieur le Ministre, souvent considérés d’en haut. De ce point de vue très différent, j’en arrive exactement aux mêmes conclusions auxquelles nous avions abouti.
Nous disions, en nous plaçant sur le plan le plus élevé : il faut à la politique française un instrument militaire capable de frapper, et de frapper au besoin sans délai. Pour que cet instrument ait la puissance, la vitesse et la permanence nécessaires, recourons à la mécanique et à la maistrance ; autrement dit : créons un Corps cuirassé ; à base de chars, d’infanterie et d’artillerie mécanisées, et servi, pour l’essentiel, par des spécialistes. Voyant les choses par en bas, je constate aujourd’hui ceci : Le char moderne est un fait énorme. Il faut le voir évoluer, tirer, écraser, parmi les gens à pied, à cheval ou en voiture, pour comprendre que son apparition est une révolution dans la forme et l’art de la guerre. Toute la tactique, toute la stratégie, tout l’armement, tournent dès maintenant autour de lui. Déjà, dans la troupe, on ne conçoit plus d’attaque sans chars, ni de défense qui ne s’oppose d’abord aux chars. À moins d’accepter, vis-à-vis de l’ennemi éventuel, une infériorité matérielle et morale décisive, nous devons donc avoir des chars. (De fait, nous en construisons.)
Mais ces chars nouveaux, il faut les organiser de manière à les employer par concentration, ainsi que le recommandent le bon sens, l’expérience et jusqu’aux règlements. Faisons donc des grandes unités cuirassées, auxquelles nous donnerons, avec des chars, une infanterie, une artillerie, des transmissions, outillées pour les suivre et combattre avec eux. Comme, enfin, tout ce matériel coûte très cher et que son rendement varie dans de vastes proportions suivant la qualité des équipages, donnons-lui pour le servir une très solide et très ample armature de spécialistes professionnels, ainsi que font, pour les mêmes raisons, la Marine et l’Aviation.
Je puis vous assurer, Monsieur le Ministre, que ces idées ont fait, dans les rangs de l’Armée, d’immenses progrès. Il suffirait à présent qu’un Ministre, digne de ce nom, exprimât sa volonté pour que les ultimes résistances des amourspropres blessés, des circonspections alarmées, des jalousies entre personnes et aussi entre armes différentes, cessent de freiner la réforme nécessaire. Ce jour-là, tout le monde serait, de bonne foi, convaincu qu’il n’y avait pas autre chose à faire. »
Traces de trombone et légères piqûres.
L. N. C., vol. 1, p. 837-838.
6 000 - 8 000 €
112
GAULLE Charles de
L.A.S., Metz, 3 novembre 1937, à Paul Reynaud ; 2 pages in-4 à l’en-tête imprimé du 507 e régiment de chars, accompagnée d’un manuscrit de 11 pages in-4.
À propos de l’Alliance démocratique.
« Pour le cas où vous jugeriez à propos d’intervenir dans le débat défense nationale de l’Alliance Démocratique, je me permets de vous adresser ci-joint quelques notes. Il y a, au surplus, dans votre livre, sur les conditions politiques et techniques du problème militaire, sur l’unité de direction, etc., toutes les précisions voulues.
J’imagine qu’un discours de vous à l’Alliance aurait aujourd’hui pour but de séduire et de persuader, autant que de fustiger.
Ai-je eu l’occasion de vous parler déjà de l’“Organisation de la Nation pour le temps de guerre”, vaste projet dont l’idée est française, mais qui, chez nous, n’a pas encore abouti, en raison de l’indifférence des uns ou de la lâcheté des autres ? Si cette question vous intéressait, je serais en mesure de vous documenter plus amplement. »
Légères piqûres.
L. N. C., vol. 1, p. 839-840.
3 000 - 5 000 €
GAULLE Charles de
L.A.S., Metz, 9 décembre 1937, à Paul Reynaud ; 2 pages in-12 à l’en-tête imprimé du 507 e régiment de chars, enveloppe.
De Gaulle demande un délai pour pouvoir répondre en détail à une lettre de Paul Reynaud à propos d’un article paru dans le Figaro.
« Je reçois à l’instant la lettre que vous avez bien voulu m’écrire au sujet d’un article du Figaro. Il y a à dire diverses choses qui peuvent être très frappantes. Mais je me permets de vous demander un crédit de 48 heures, car, de retour d’un long exercice sur la Région fortifiée, je pars à l’instant pour le camp de Suippes. Je vous enverrai dimanche sans faute quelques suggestions qui, je l’espère, vous intéresseront. » Infimes piqûres et petite trace d’encre bleue ( ?) sans atteinte au texte.
L. N. C., vol. 1, p. 841-842.
1 000 - 1 500 €
GAULLE Charles de Copie d’une L.A.S., Metz, 12 janvier 1938, à Paul Reynaud ; 4 pages in-4 à l’en-tête imprimé du 507 e régiment de chars
Réflexions sur des articles récemment parus concernant la modernisation de l’armée.
Copie d’une lettre autographe de Charles de Gaulle, l’originale n’ayant pas pu être retrouvée. N’ayant pu aller le voir, il lui exprime ici ses vœux pour la nouvelle année.
« À la brochure — un peu tendancieuse — du général Brissaud-Desmaillet et que je vous retourne, je joins un article écrit dans la Revue de l’Armée de l’Air (revue officielle du Ministère de l’Air) par un officier de l’armée de terre (commandant Albord). Cet article est, en effet, nourri d’idées, qui, malgré la modestie du titre, se rapportent toutes à cette vaste modernisation et concentration des divers instruments militaires, dont beaucoup de vos amis rêvent qu’elles soient votre œuvre dans un grand ministère de la Défense nationale. Le cas échéant, le commandant Albord (actuellement à l’État-Major du général Héring) est un des officiers que je me permettrais de vous recommander de vous attacher personnellement.
Corrélativement à l’organisation nouvelle de l’ensemble de nos forces et à l’impulsion à leur donner dans le domaine de l’intelligence, l’œuvre d’un grand ministre de la Défense nationale consisterait à lier l’effort d’armement et, éventuellement, l’action guerrière, de la France, avec l’effort et l’action d’autres États, tels que l’Angleterre. Je suis convaincu qu’à l’heure actuelle, où la politique des États n’est déjà plus qu’une politique préparatoire à la guerre, le vrai moyen de créer entre les amis une solidarité effective, c’est de les amener à l’interdépendance de leurs moyens de lutte. Autrement dit, il y a à entreprendre, non point seulement comme on l’a fait jusqu’à présent d’état-major à état-major, mais bien de gouvernement à gouvernement, une “entente de démocraties” au sujet de leurs armements. »
L. N. C., vol. 1, p. 845-846.
100 - 200 €
« Tout ce que l’on pouvait prévoir se déroule très normalement.
L’hégémonie allemande est en train de se réaliser à moins que… »
– Charles de Gaulle à Paul Reynaud, 20 février 1938
GAULLE Charles de Copie d’une L.A.S., Metz, 14 février 1938, à Paul Reynaud ; 2 pages in-4 avec en tête imprimé du 507 e régiment de chars
Charles de Gaulle fait parvenir à Paul Reynaud des articles allemands.
Copie d’une lettre autographe de Charles de Gaulle, l’originale n’ayant pas pu être retrouvée.
« Je vous envoie ci-joint, en traduction, l’article écrit en octobre 1936 dans le Militär Wochenblatt par le général Heinz Guderian, alors commandant la 2° Panzerdivisionen et actuellement commandant le Panzetkorps.
En parcourant cet article, vous pourrez discerner quel peut être mon état d’esprit, à moi qui vois l’ennemi réaliser intégralement jusque dans le détail, en invoquant mon propre patronage, les conceptions que j’ai, en 1933, offertes “à l’Armée française pour servir à sa foi, à sa force, à sa gloire”, tandis que dans mon pays l’obstination du conformisme barre par tous les moyens la route à la réforme.
Je crains que MM. Daladier et Guy la Chambre, qui, à la tribune, condamnaient sommairement l’année dernière votre projet d’un Corps d’élite cuirassé et les idées de “la jeune école”, n’avaient lu ni “vers l’armée de métier”, ni l’article de Guderian, et ne connaissent la question qu’au travers des nuages dont on l’entoure à leur intention. »
L. N. C., vol. 1, p. 847.
100 - 200 €
GAULLE Charles de
Copie d’une L.A.S., Metz, 20 février 1938, à Paul Reynaud ; 2 pages in-12.
Suggestions de Charles de Gaulle à Paul Reynaud.
Copie d’une lettre autographe de Charles de Gaulle, l’originale n’ayant pas pu être retrouvée. « J’aurai l’honneur de vous envoyer quelques suggestions, que vous recevrez au plus tard jeudi. Si cela m’est possible, j’irai vous les porter moi-même ce jour-là (arrivée à Paris vers 11 heures et départ à 19 heures) ; dans ce cas, je téléphonerais la veille à votre bureau. Tout ce que l’on pouvait prévoir se déroule très normalement. L’hégémonie allemande est en train de se réaliser à moins que… »
Marque de trombone et petit pli au coin supérieur droit.
L. N. C., vol. 1, p. 847-848.
100 - 200 €
« En parcourant cet article, vous pourrez discerner quel peut être mon état d’esprit, à moi qui vois l’ennemi réaliser intégralement jusque dans le détail, en invoquant mon propre patronage, les conceptions que j’ai, en 1933, offertes “à l’Armée française pour servir à sa foi, à sa force, à sa gloire”. »
– Charles de Gaulle à Paul Reynaud, 14 février 1938
117
GAULLE Charles de
L.A.S., Metz, 27 février 1938, à Paul Reynaud ; 3 pages et demi in-4.
Des conseils à Paul Reynaud.
« Vous avez, hier, révélé à lui-même l’éternel instinct national. Désormais, il vous appuiera de toute sa puissance, mais il exigera de vous ce qu’il en attend, à savoir le salut public. Le pouvoir qui, forcément, va vous échoir à bref délai, vous aurez donc à l’exercer dangereusement. La France n’appellera pas, en effet, Paul Reynaud, pour tenir une fonction, faire une transition, attendre et voir, mais bien pour de fortes et grandes actions. Je me permets, à ce sujet, d’appeler une fois de plus, avec respect et avec insistance, votre attention sur un point essentiel. Dans cette dure époque, rien ne saurait valoir au-dehors ni, même au-dedans qu’en vertu d’une force militaire adéquate. Les événements ont révélé que la force française, bien que considérable, n’est pas adaptée aux conditions générales dans lesquelles nous nous trouvons. Entreprendre, sans avoir réformé ce qui doit l’être à cet égard, matériellement, intellectuellement, moralement,
c’est risquer de se trouver tout à coup dans une impasse. D’autre part, n’attendez pas que la force française se réforme jamais d’elle-même. Il y faudra une “politique”, non certes révolutionnaire (en la matière bouleverser ne vaut rien), mais hardie et inflexible.
Dans le futur gouvernement que vous aurez à diriger, soit en titre, soit au moins en fait, il est donc absolument nécessaire que vous vous ménagiez les moyens d’agir directement sur le compartiment “défense nationale”. Le cas échéant, je serais en mesure de vous présenter quelques suggestions sur l’organisation (attributions) à décréter en conséquence. »
Infimes rousseurs et traces de trombone. L. N. C., vol. 1, p. 848.
4 000 - 6 000 €
118
GAULLE Charles de
L.A.S., Metz, 17 mars 1938, à Paul Reynaud ; 1 page et demi in-4 à l’entête du 507 e régiment de chars, avec un manuscrit relatif à l’armement de 8 pages in-4 et un document dactylographié sur l’organisation de la Défense nationale de 4 pages in-4.
Ensemble de trois documents remarquables mettant en lumière la pensée de Charles de Gaulle et sa stratégie.
« Je vous envoie ci-joint :
1. Une note et un projet de texte de décret relatifs à l’organisation d’un ministère de la Défense nationale.
2. Une note sur l’orientation qu’il conviendrait de donner à notre effort d’armement.
J’espère pouvoir me rendre à Paris samedi 18 et, dans ce cas, je ne manquerais pas de prendre vos instructions par téléphone. »
Légère déchirure au niveau du trombone et infimes plis à la lettre.
Légères marques de pliures, infimes manques et fentes au manuscrit.
Pages de la dactylographie abîmées aux niveaux supérieurs et inférieurs, légers manques et déchirures affectant peu le texte.
L. N. C., vol. 1, p. 849.
1 500 - 2 500 €
« Laissez-moi vous dire qu’en tout cas je serai — à moins d’être mort — résolu à vous servir s’il vous plaît. »
– Charles de Gaulle à Paul Reynaud, 24 septembre 1938
119
L.A.S., Metz, 24 septembre 1938, à Paul Reynaud ; 2 pages in-4 à l’en tête imprimé du 507 e régiment de chars.
Soutien de Charles de Gaulle.
« Ma pensée ne s’éloigne pas de votre action présente pour le service de la France. Les événements montrent dans une lumière terrible à quel point vous avez eu raison.
Coïncidence… Il paraît mardi chez Plon un livre de moi, intitulé La France et son armée et dont je vous envoie aujourd’hui même un exemplaire. C’est le raccourci de mille ans d’histoire de notre patrie militante, souffrante et triomphante. Je souhaite, avec quelque outrecuidance peut-être, que vous puissiez trouver quelques moments pour le lire.
Mon Régiment est prêt. Quant à moi, je vois venir sans nulle surprise les plus grands événements de l’histoire de France et je suis assuré que vous êtes marqué pour y jouer un rôle prépondérant. Laissez-moi vous dire qu’en tout cas je serai - à moins d’être mort - résolu à vous servir s’il vous plaît. »
Infimes fentes, infimes taches.
L. N. C., vol. 1, p. 865-866.
2 500 - 3 500 €
120
GAULLE Charles de
L.A.S., Metz, 24 novembre 1938, à Paul Reynaud ; 1 page et demi in-4 à l’en-tête imprimé du 507 e régiment de chars
Soutien indéfectible de Charles de Gaulle envers Paul Reynaud.
« Je suis convaincu de votre succès. Votre destinée d’homme d’État est de remettre la France à son rang dans tous les domaines. Les difficultés sont en proportion de la grandeur de la tâche. Quoi qu’il arrive, veuillez bien ne pas oublier que vous pouvez disposer entièrement de moi. »
Petites déchirures sans atteinte au texte.
L. N. C., vol. 1, p. 872.
800 - 1 000 €
Montre de gousset du président
Paul Reynaud
No. 2529876
Vers 1911
En or jaune 18k (750)
Boîtier : rond sur charnière, cuvette en or signée, le dos avec des initiales émaillées bleues « PR », signé
Cadran : argenté et guilloché avec index chiffres romains, aiguilles de style Breguet, minuterie chemin de fer, petite trotteuse, signé
Mouvement : mécanique avec remontage à couronne, échappement à ancre, réglage avance et retard, signé
Diamètre : 47,5 mm
Poids brut : 68,1 g.
Avec : un étui en cuir rouge, non signé
Nous remercions le Patrimoine Longines pour son aimable collaboration.
A pocket watch Longines of President Paul Reynaud
600 – 800 €
Courage de la France. Paris, Flammarion, 1939.
In-12 (17,3 × 11,1 cm), demi-basane fauve, dos lisse orné d’un fleuron doré, pièce de titre marron (reliure de l’époque).
Édition originale de ce recueil de discours prononcés du 12 novembre 1938 au 25 mai 1939. Paul Reynaud est alors ministre des finances.
Exemplaire justifié « H. C. »
Précieux exemplaire de Paul Reynaud, abondamment annoté par lui aux crayons rouge et bleu et comportant des corrections, remarques et ajouts à l’encre, lors de différentes campagnes de relecture. Ces annotations pourraient avoir été faites en vue d’une réédition de l’ouvrage. Elles permettent, en tout état de cause, de mettre en lumière les éléments qui semblaient les plus forts et les plus importants aux yeux de Paul Reynaud lui-même.
Dos un peu frotté.
150 - 300 €
PORTEFEUILLE DU PRÉSIDENT PAUL REYNAUD
Vers 1940
En cuir de crocodile teinté brun, l’intérieur à sept compartiments dont un à rabat ; usures
L. : 15,5 cm (6 ¼ in.)
P. : 10,5 cm (4 ¼ in.)
COUPE-PAPIER DE STYLE TROUBADOUR AYANT APPARTENU AU PRESIDENT PAUL REYNAUD
La poignée en laiton à décor d’une frise de hérauts d’armes, d’arabesques, de dauphins et de fleurettes (usures), la lame flamboyante en métal
L. : 24 cm (9 ½ in.)
A Renaissance-Style Paperweight of President Paul Reynaud
100 – 150 €
AYANT APPARTENU À PAUL REYNAUD
Le centre à décor d’un semi de poids sur fond guilloché rayonnant
Poinçon : Minerve
Poids : 31,2 g
D. : 5 cm (2 in.)
A round Silver Pill Box belonging to Paul Reynaud
80 – 120 €
126
Edward WESTON
1886 – 1958
Portrait de Paul Reynaud de profil
Épreuve photographique
Montée, signée et datée ’Edward Weston 1924’ en bas à droite sur papier fort
Dimensions (photographie) : 24,5 × 19 cm (9 ¾ × 7 ½ in.)
Dimensions (montage) : 43,5 × 33 cm (17 ¼ × 13 in.)
Portrait of Paul Reynaud, Profile View, photograph by Edward WESTON
600 – 800 €
GAULLE Charles de
Copie d’une L.A.S., 22 octobre 1939, à Paul Reynaud ; 6 pages in-4 à l’entête manuscrit du Commandement des Chars d’une armée Secteur 100
Des renseignements à propos de l’armée.
Copie d’une lettre autographe de Charles de Gaulle, l’originale n’ayant pas pu être retrouvée. « […] L’affectation que je me permettrais de vous conseiller serait la suivante : Capitaine en surnombre au 1er bataillon de chars de combat. En temps de guerre, il n’y a plus de régiments de chars. Ce sont les bataillons qui forment corps. Le 1er bataillon est l’un de ceux qui sont sous mes ordres. Il me serait très facile, sauf aucune formalité, de vous détacher à l’état-major du commandement des chars de la V° Armée. Cette armée (général Bourret, calme et compréhensif) est actuellement la plus importante. Son front va de la Sarre de Sarreguemines jusqu’au sud de Strasbourg. Le poste de commandement (où je me trouve moi- même le plus souvent) est Wangenbourg, au sud de Saverne.
[…] Notre système militaire a été bâti exclusivement en vue de la défensive. Si l’ennemi nous attaque demain, je suis convaincu que nous lui tiendrons tête. Mais s’il n’attaque pas, c’est l’impuissance quasi totale. Or, à mon avis, l’ennemi ne nous attaquera pas, de longtemps. Son intérêt est de laisser “cuire dans son jus” notre armée mobilisée et passive, en agissant ailleurs entre-temps. Puis, quand il nous jugera lassés, désorientés, mécontents de notre propre inertie, il prendra en dernier lieu l’offensive contre nous, avec, dans l’ordre moral et dans l’ordre matériel, de tout autres cartes que celles dont il dispose aujourd’hui :
Bien entendu, il se sera auparavant acharné à nous dégoûter des Anglais en évoquant le fait que dix Français sont au front pour un Britannique, et en faisant répéter par ses agents qu’il n’a aucun grief à l’égard de la France. Simultanément, il aura cherché à dégoûter de nous les Anglais en concentrant contre eux son effort de destruction aérien, naval et impérial. À mon humble avis, il n’y a rien de plus urgent ni de plus nécessaire, que de galvaniser le peuple français au lieu de le bercer d’absurdes illusions de sécurité défensive. Il faut, dans les moindres délais possibles, nous mettre à même de faire une guerre “active” en nous dotant des seuls moyens qui vaillent pour cela : aviation, chars ultrapuissants organisés en grandes unités cuirassées. Mais, de qui attendre cet immense effort de rénovation ? C’est vous-même, peut-être, qui donnerez une réponse par le fait. »
L. N. C., vol. 1, p. 898-900.
100 - 200 €
« À
GAULLE Charles de
L.A.S., 15 décembre 1939, à Paul Reynaud ; 1 page et demi in-4.
Félicitations de Charles de Gaulle à Paul Reynaud.
« Je mesure et salue vos magnifiques succès. Sans doute valent-ils dans le domaine particulier où vous les avez remportés. Mais, en outre, ils ont pour effet de rapprocher du sommet du pouvoir un homme d’État par excellence digne et capable de conduire cette guerre, la plus grave de notre Histoire. »
Paul Renaud a signé le 4 décembre 1939 les accors Reynaud Simon, avec Sir John Simon, établissant une union économique et financière entre les deux pays.
Infime fente et plis.
L. N. C., vol. 1, p. 908.
800 - 1 000 €
mon avis, l’ennemi ne nous attaquera pas, de longtemps. Son intérêt est de laisser “cuire dans son jus” notre armée mobilisée et passive. »
– Charles de Gaulle à Paul Reynaud, 22 octobre 1939
« Le régime des promotions “à titre temporaire” qui pourrait m’être appliqué sans difficulté aucune, pourvu qu’on le voulût bien. »
– Charles de Gaulle à Paul Reynaud, 30 janvier 1940
129
GAULLE Charles de
L.A.S., 30 janvier 1940, à Paul Reynaud ; 4 pages in-4 avec en-tête manuscrit du Commandement des chars d’une armée Sect. 100
Sur la situation de l’armée française et sur sa promotion au grade de général. Lettre capitale.
« Les deux premières divisions cuirassées de l’armée française sont constituées depuis quinze jours. La formation de deux autres est prévue respectivement pour le début de mars et la fin de juin prochain… À la tête de chacune de ces grandes unités est placé un officier général (en fait, un Brigadier). Votre serviteur n’étant pas général (bien qu’il occupe depuis la mobilisation un poste de ce grade), n’a pu entrer en ligne de compte pour le commandement des deux premières Divisions. Reste à désigner le chef de chacune des deux suivantes, ce qui est du ressort du général Gamelin personnellement. Le Président Daladier pouvant, bien entendu, avoir son mot à dire. Je n’ai pas besoin, Monsieur le Ministre, de vous exprimer les diverses raisons d’ordre général et d’ordre particulier qui me font souhaiter
ardemment de recevoir un tel commandement. Il faudrait pour cela qu’on me donnât en même temps la fonction et le grade.
En ce qui concerne la fonction, je ne me permettrai pas de parler de mes compétences. Mais mes deux chefs actuels, le général Bourret, Commandant de la Ve Armée, et le général Keller, inspecteur des chars de combat, sont qualifiés pour le faire. J’ai des raisons de penser qu’ils n’élèveraient aucune objection, bien au contraire.
Quant au grade, mon ancienneté actuelle comme colonel peut paraître insuffisante de quelques mois pour une promotion “à titre définitif”. Mais les décrets du temps de guerre ont institué, précisément en vue de cas de ce genre, le régime des promotions “à titre temporaire” qui pourrait m’être appliqué sans difficulté aucune, pourvu qu’on le voulût bien.
Reste la question de “faveur” auprès du Commandant en chef. Je suis très convaincu de
l’esprit de justice de celui-ci : Je le suis moins, je l’avoue, du désir que lui-même et son entourage peuvent avoir de me « favoriser », surtout au moment et dans un domaine où certaines idées l’emportent finalement.
Comme vous êtes, Monsieur le Ministre, le champion de ces idées sur le plan de l’homme d’État, comme vous savez, d’autre part que l’esprit de réforme et le fait d’avoir eu raison ne contribuent pas toujours à assurer la carrière d’un soldat, tant que les grandes batailles ne sont pas engagées, je me permets de me tourner vers vous. Vous ferez ce qui vous paraîtra bon et le sera par le fait même. »
Infimes déchirures.
L. N. C., vol. 1, p. 915-916.
8 000 - 12 000 €
GAULLE Charles de
L.A.S., 21 février 1940, à Paul Reynaud ; 2 pages in-4 avec en-tête manuscrit du Commandement des Chars d’une armée Sect. 100.
Sur la mauvaise tournure de la Guerre et sur ce qui doit être fait pour inverser la tendance.
« S’il est vrai que nous prîmes les armes pour empêcher l’Allemagne d’établir son hégémonie en Europe Centrale, Balkanique, Nordique et Orientale, nous n’y avons point réussi, sans d’ailleurs l’avoir tenté. Cette hégémonie est, d’ores et déjà, virtuellement réalisée, sous telle forme, ici, sous telle autre-là ! Il ne reste aux modernes conquérants que quelques formalités à remplir : achever d’obtenir par la crainte les résignations nécessaires, compléter divers accords politiques et économiques, On peut donc dire que la guerre est perdue. Mais il est encore temps d’en gagner une autre. Cette autre guerre pourrait défaire ce que l’ennemi vient de réaliser dans la première. La condition “sine qua non” serait, par un immense effort, de substituer d’extrême urgence des moyens et un système d’activité à nos moyens et à notre système de passivité !
Si nous y manquions, le monde et, d’abord, notre pays, s’habitueraient peu à peu à l’ordre nouveau qu’Hitler est en train de fonder dans la plus grande partie de l’Europe. Il deviendrait chaque jour moins concevable que nous nous levions jamais pour marcher à l’ennemi. Quelque jour, la paix qu’Hitler nous suggère sur la base des faits accomplis nous paraîtrait l’unique solution. Après quoi, nous serions mûrs pour l’abaissement, l’isolement et l’écrasement.
Mais si nous consentions à voir clair et à agir en conséquence, tout pourrait être sauvé et réparé, car la flamme n’attend pour s’élever que des aliments. »
Infime manque au coin supérieur gauche sans atteinte au texte et infime fente.
L. N. C., vol. 1, p. 923.
5 000 - 8 000 €
Charles de
L.A.S., 28 février 1940, à Paul Reynaud ; 1 page et demi in-4 avec entête manuscrit du Commandement des Chars d’une Armée Sect. 100
Dévouement de Charles de Gaulle à Paul Reynaud.
« Dans la destination qui m’est fixée, et que vous voulez bien m’annoncer, je vois et je mesure ce qui vous est dû.
Si mon désir d’être un jour en situation de vous servir ne se trouvait déjà au plus haut degré, il y serait porté aujourd’hui par ma gratitude. Dans le commandement qui me sera attribué grâce à vous, je m’efforcerai de démontrer en combattant la valeur des conceptions de rénovation militaire auxquelles vous avez, sur le plan de l’homme d’État, d’ores et déjà attaché votre nom. »
Légères déchirures et manques sur la partie inférieure de la page et sur le côté droit.
L. N. C., vol. 1, p. 924.
2 000 - 3 000 €
« Votre réussite est certaine, parce qu’il faut que la France gagne la guerre. »
– Charles de Gaulle à Paul Reynaud, 20 mars 1940
GAULLE Charles de
L.A.S., 20 mars 1940, à Paul Reynaud ; 1 page in-4.
Soutien sans faille à Paul Reynaud.
« Votre réussite est certaine, parce qu’il faut que la France gagne la guerre.
Après tant de faiblesses, de routines, de médiocrités, votre chance sera de faire fort, neuf et grand.
Je souhaite de pouvoir vous servir et vous prie de bien vouloir accepter, Monsieur le Ministre, l’assurance de mon respectueux dévouement. »
Paul Reynaud vient d’être nommé Président du Conseil, dans des circonstances dramatiques et a été investi à une voix près par la Chambre.
Légères déchirures et manques sur le côté droit sans atteinte au texte.
L. N. C., vol. 1, p. 924.
1 500 - 2 500 €
Ce croquis de Paul Reynaud est un symbole, celui de l’un des plus importants échecs de l’Armée française.
Fait à la plume et au crayon, il présente le mouvement des troupes françaises entre le 10 mai (début de l’offensive allemande) et environ le 18 mai 1940 (rupture du front).
Le mouvement du coup de faucille allemand y est clairement visible car la carte présente deux aspects :
Au nord, on peut voir l’avance puis le reflux des divisions françaises (notamment les trois divisions légères motorisées DLM) chargées de soutenir l’armée belge, face aux offensives rapides des Allemands en Belgique et aux Pays Bas. Les troupes françaises de la VIIe armée (général Giraud) et les troupes britanniques gardant le front.
Au sud, la manœuvre de rupture allemande qui va désorganiser définitivement les armées françaises. Frappant entre la IXe armée (général Corap) et la IIe armée (général Huntziger), les panzersdivisions de von Kleist percent le front à Sedan.
En bas de notre carte, Paul Reynaud inventorie nombre d’unités disponibles au 10 mai.
Aux environs de Laon, une unité parmi tant d’autres : « 4e div cuirde G. ». Il s’agit de la 4e division de cuirassiers de réserve du colonel de Gaulle. Celle-ci va s’illustrer à Montcornet, rare bataille remportée par l’armée française, faisant plus de 130 prisonniers allemands.
Le matin du 16 juin 1940, de Gaulle, alors Sous-secrétaire d’État à la Guerre et à la Défense nationale, atterrit sur le sol anglais. Il se trouve dans son hôtel de Hyde Park lorsque M. Corbin, Ambassadeur de France en Grande-Bretagne, et M. Monnet entrent dans sa chambre d’hôtel. Ayant conscience que l’idée d’armistice est sur le point d’être adoptée à Bordeaux et alors que tout semble fini pour la bataille de France, une idée baroque jaillit, comme un symbole, un espoir, un concept dans l’esprit de ces deux personnages. Ils l’exposent alors au Général : « Il nous a semblé qu’une sorte de coup de théâtre, jetant dans la situation un élément nouveau, serait de nature à changer l’état des esprits et, en tout cas, à renforcer M. Paul Reynaud dans son intention de prendre le chemin d’Alger. Nous avons donc préparé,
avec Sir Robert Vansittart, Secrétaire permanent du Foreign Office, un projet qui semble saisissant. Il s’agirait d’une proposition d’union de la France et de l’Angleterre qui serait solennellement adressée par le gouvernement de Londres à celui de Bordeaux. Les deux pays décideraient la fusion de leurs pouvoirs publics, la mise en commun de leurs ressources et de leurs pertes, bref la liaison complète entre leurs destins respectifs. Devant une pareille démarche, faite dans de pareilles circonstances, il est possible que nos ministres veuillent prendre du champ et, tout au moins, différer l’abandon. Mais encore faudrait-il que notre projet fût adopté par le gouvernement britannique. Vous [de Gaulle] seul pouvez obtenir cela de M. Churchill. »
De Gaulle entreprend alors le Prime Minister de ce projet et
insiste, malgré une réalisation évidemment longue et complexe, sur ce qu’il y a de symbolique et de « grandiose » dans cette « manifestation de solidarité » de la part du gouvernement britannique vis-à-vis du peuple Français. Il s’agit surtout de gagner du temps et de permettre à Paul Reynaud de résister face à l’inéluctable. Churchill réunit alors son Cabinet pendant deux heures et soudain, comme l’écrit de Gaulle dans ses Mémoires : « Tous entrèrent, M. Churchill à leur tête. « Nous sommes d’accord ! » s’exclamaient-ils. En effet, sauf détails, le texte qu’ils apportaient était celui-là même que nous leur avions proposé. J’appelai aussitôt par téléphone M. Paul Reynaud et lui dictai le document. (La prise de note reproduite ici et présentée pour la première fois au public lors de notre exposition, correspond au texte
évoqué par le général de Gaulle.) M. Churchill prit l’appareil : « Allô ! Reynaud ! de Gaulle a raison ! Notre proposition peut avoir de grandes conséquences. Il faut tenir ! » Puis, après avoir écouté la réponse qui lui était faire : « Alors, à demain ! à Concarneau. »
De Gaulle prend alors immédiatement son avion pour rentrer à Bordeaux. À son arrivée à 21h30, il apprend que la proposition d’union Franco-Britannique présentée par Paul Reynaud à 16h à son Cabinet a été rejetée par ses ministres. Le président du Conseil a alors décidé de remettre sa démission, dans le secret espoir que des conditions d’armistice trop sévères et humiliantes pourraient lui permettre de reprendre la main et d’imposer la poursuite de la lutte en Afrique du Nord.
II/IV Projet d’union franco-britannique. Notes prises au téléphone par Paul Reynaud le 16 juin 1940.
Le 16 juin 1940 : « J’aillai voir M. Paul Reynaud. Je le trouvai sans illusion sur ce que devait entraîner l’avènement du Maréchal et, d’autre part, comme soulagé d’un fardeau insupportable. Il me donna l’impression d’un homme arrivé à la limite de l’espérance. Ceux-là seuls qui en furent témoins peuvent mesurer ce qu’a représenté l’épreuve du pouvoir pendant cette période terrible. À longueur des jours sans répit et des nuits sans sommeil, le président du Conseil sentait peser sur sa personne la responsabilité entière du sort de la France. Car, toujours, le Chef est seul en face du mauvais destin. C’est lui qu’atteignaient tout droit les péripéties qui marquèrent les étapes de notre chute : percée allemande à Sedan, désastre de Dunkerque, abandon de Paris, effondrement à Bordeaux. Pourtant, il n’avait pris la tête du gouvernement qu’à la
veille même de nos malheurs, sans nul délai pour y faire face et après avoir, depuis longtemps, proposé la politique militaire qui aurait pu les éviter. La tourmente, il l’affronta avec une solidité d’âme qui ne se démentit pas. Jamais, pendant ces journées dramatiques, M. Paul Reynaud n’a cessé d’être maître de lui. Jamais on ne le vit s’emporter, s’indigner, se plaindre. C’était un spectacle tragique qu’offrait cette grande valeur, injustement broyée par des événements excessifs.
Au fond, la personnalité de M. Paul Reynaud répondait à des conditions où il eut été possible de conduire la guerre dans un certain ordre de l’État et sur la base de données traditionnellement acquises. Mais tout était balayé ! Le chef de gouvernement voyait autour de lui s’effondrer le régime, s’enfuir le peuple, se retirer les alliés, défaillir les chefs les plus illustres.
À partir du jour où le gouvernement avait quitté la capitale, l’exercice même du pouvoir n’était plus qu’une sorte d’agonie, déroulée le long des routes, dans la dislocation des services, des disciplines et des consciences. Dans de telles conditions, l’intelligence de M. Paul Reynaud, son courage, l’autorité de sa fonction, se déployaient pour ainsi dire à vide. Il n’avait plus de prise sur les événements déchaînés. Pour ressaisir les rênes, il eût fallu s’arracher au tourbillon, passer en Afrique, tout reprendre à partir de là. M. Paul Reynaud le voyait. Mais cela impliquait des mesures extrêmes : changer le Haut Commandement, renvoyer le Maréchal et la moitié des ministres, briser avec certaines influences, se résigner à l’occupation totale de la métropole, bref, dans une situation sans précédent, sortir à tous risques du cadre et du processus ordinaires.
M. Paul Reynaud ne crut pas devoir prendre sur lui des décisions aussi exorbitantes de la normale et du calcul. Il essaya d’atteindre le but en manœuvrant. De là, en particulier, le fait qu’il envisagea un examen éventuel des conditions de l’ennemi, pourvu que l’Angleterre donnât son consentement. Sans doute, jugeait-il que ceux-là mêmes qui poussaient à l’armistice reculeraient quand ils en connaîtraient les conditions et qu’alors s’opérerait le regroupement de toutes les valeurs pour la guerre et le salut. Mais le drame était trop rude pour que l’on pût composer. Faire la guerre sans ménager rien ou se rendre tout de suite, il n’y avait d’alternative qu’entre ces deux extrémités. Faute, pour M. Paul Reynaud, de s’être tout à fait identifié à la première, il cédait la place à Pétain qui adoptait complètement la seconde.
IV/IV Projet d’union franco-britannique. Notes prises au téléphone par Paul Reynaud le 16 juin 1940.
Il faut dire qu’au moment suprême le régime n’offrait aucun recours au chef du dernier gouvernement de la IIIe République. Assurément, beaucoup des hommes en place répugnaient à la capitulation. Mais les pouvoirs publics, foudroyés par le désastre dont ils se sentaient responsables, ne réagissaient aucunement. Tandis qu’était posé le problème, dont dépendaient pour la France tout le présent et tout l’avenir, le Parlement ne siégeait pas, le gouvernement se montrait hors d’état de prendre en corps une solution tranchée, le président de la République s’abstenait d’élever la voix, même au sein du Conseil des ministres, pour exprimer l’intérêt supérieur du pays. En définitive, cet anéantissement de l’État était au fond du drame national. À la lueur de la foudre, le régime paraissait, dans son affreuse infirmité, sans nulle mesure et sans nul rapport avec la
défense, l’honneur, l’indépendance de la France.
Tard dans la soirée, je me rendis à l’hôtel où résidait Sir Ronald Campbell, Ambassadeur d’Angleterre, et lui fis part de mon intention de partir pour Londres. Le général Spears, qui vient se mêler à la conversation, déclara qu’il m’accompagnerait. J’envoyai prévenir M. Paul Reynaud. Celui-ci me fit remettre, sur les fonds secrets, une somme de 100 000 francs. Je priai M. de Margerie d’envoyer sans délai à ma femme et à mes enfants, qui se trouvaient à Carantec, les passeports nécessaires pour gagner l’Angleterre, ce qu’ils purent tout juste faire par le dernier bateau quittant Brest. Le 17 juin à 9 heures du matin, je m’envolai, avec le général Spears et le lieutenant de Courcel sur l’avion britannique qui m’avait transporté la veille. Le départ eut lieu sans romantisme et sans difficulté. »
134
COUPE-CIGARE EN OR AYANT
APPARTENU À PAUL REYNAUD
En or jaune 14k, composé de deux éléments mobiles disposés en guillotine, le fond à décor strié
Poids : 10,3 g.
L. : 5,3 cm (2 ¼ in.)
P. : 2,5 cm (1 in.)
A
150 – 300 €
133
Attribuée à Emery REVES
1904 – 1981
Winston Churchill et Paul Reynaud dans les jardins de la villa « La Pausa » à Roquebrune-Cap-Martin
Épreuve argentique, vers 1959
Située et datée au dos : "Roquebrune 1959"
Montée sur papier fort
Dimensions (photographie) : 18,5 × 16,5 cm (7 ½ × 6 ½ in.)
Dimensions (montage) : 27,5 × 21 cm (10 ¾ × 8 ¼ in.)
Winston Churchill and Paul Reynaud in the Gardens of the Villa "La Pausa" in Roquebrune-Cap-Martin, photograph attributed to Emery REVES
300 – 500 €
Portrait de Winston Churchill
Épreuve photographique, vers 1950-1960
Dédicacée en marge : « To Paul Reynaud / from / Winston Churchill / in memory of great days. » Encadré sous verre.
Cadre présentoir en argent, poinçonné tête de Minerve. Poinçon d’orfèvre et marque de la Maison KELLER à PARIS.
Dimensions (photographie hors montage) : 18,5 × 15 cm (7 ½ × 6 in.)
A photograph of Winston Churchill, inscribed in the margin: “To Paul Reynaud / from / Winston Churchill / in memory of great days.”
1 500 – 2 000 €
Reynaud et Churchill collaborèrent étroitement au début de la guerre, au point de projeter une union francobritannique entraînant la fusion des institutions des deux pays. Nous connaissons des portraits similaires dédicacés et envoyés à d’autres grands acteurs de la Seconde Guerre mondiale, tels de Gaulle, Truman ou Staline.
La Villa « La Pausa » est une maison de style provençal conçue par Gabrielle Chanel, financée par Hugh Grosvenor, 2e duc de Westminster, et construite en 1928 au milieu d’une oliveraie sur les hauteurs de Roquebrune-Cap-Martin. S’y presse alors les plus hautes personnalités des Années folles, tels que les poètes Pierre Reverdy, Jean Cocteau, l’actrice Greta Garbo ou encore le décorateur et ébéniste Paul Iribe qui y meurt d’une crise cardiaque lors d’une partie de tennis. Il est aisé d’imaginer le charme enchanteur de cette demeure, écrin austère de la French Riviera, théâtre privilégié
de cette Café Society s’y bien décrite par Francis Scott Fitzgerald dans Tendre et la nuit ou, dans un autre registre, par Agatha Christie, dans ses romans policiers. En 1953, alors que le duc de Westminster s’éteint, Coco Chanel cède la propriété à Emery Reves.
Emery Reves (1904 – 1981) est issu d’une famille juive hongroise. Il étudie à Budapest, Berlin et Paris. Il s’installe à Paris en 1933 lors de l’arrivée des nazis au pouvoir. Il y crée rapidement une agence de presse qui publie, en 1937, les articles de Winston Churchill. Cette proximité
lui permet d’obtenir un visa puis la nationalité britannique en juin 1940. Churchill l’envoie alors aux États-Unis pour y développer la propagande antinazie et inciter leur entrée dans la guerre aux côtés des alliées. Après avoir publié I Paid Hitler de Fritz Thyssen en 1941, il poursuit avec un Manifeste pour la démocratie en 1943 et Anatomie de la Paix en 1945. Il s’occupe des droits américains des Mémoires de guerre de Churchill. En 1953, il achète la villa La Pausa, où il reçoit Winston Churchill à de nombreuses reprises.
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Emery REVES
1904 – 1981
Winston Churchill et Paul Reynaud marchant dans les jardins de la villa « La Pausa » à Roquebrune-CapMartin
Épreuve photographique, vers 1959 Contrecollée sur papier fort Légendée au dos : “Villa La Pausa / Roquebrune, 30.3.1959 / prise par Emery Reves”
Dimensions (photographie) : 23 × 16,5 cm (9 ¼ × 6 ½ in.)
Dimensions (montage) : 27,5 × 21 cm (10 ¾ × 8 ¼ in.)
and Paul
Attribuée à Emery REVES
1904 – 1981
Winston Churchill et Paul Reynaud de dos marchant dans les jardins de la villa « La Pausa » à Roquebrune-CapMartin
Épreuve photographique, vers 1959
Dimensions (photographie) : 23 × 24 cm (9 × 9 ½ in.)
Winston Churchill and Paul Reynaud, seen from behind, walking in the Gardens of the Villa “La Pausa” in Roquebrune-Cap-Martin, photograph attributed to Emery REVES
400 – 600 €
– Montre bracelet du président Paul Reynaud
Datejust
Ref. 6105
No. 761898
Vers 1952
Montre bracelet en or jaune 18k (750)
Boîtier : rond, couronne et fond vissé, le dos gravé « Paul Reynaud 21 septembre 1966 », signé
Cadran : argenté avec index bâtons appliqués, points et aiguilles luminescentes, date à guichet, minuterie chemin de fer, signé
Mouvement : automatique avec rotor, calibre
A.296, signé
Bracelet / Fermoir : fermoir déployant en or numéroté « 25031 » avec poinçon de maître « EJ »
Diamètre : 36 mm
Poids brut : 67,5 g.
Provenance :
Président Paul Reynaud (1878-1966)
Par descendance
A Rolex Datejust Wristwatch of President Paul Reynaud
3 000 – 5 000 €
Livre d’or de la maison des Reynaud à Moret-sur-Loing, à partir de 1949.
Contenant notamment un dessin à l’encre de Jean Cocteau, signé et daté 1949, une portait esquissé de Paul Reynaud, une signature de Marlène Dietrich, de Paul-Louis Weiller… Les deux plats en cuir rouge (griffures) reliés par une cordelette, les contreplats foncés de soie rouge.
43,5 × 34 cm (17 ¼ × 13 ½ in.)
A guestbook of the Reynaud Residence in Moret-surLoing, from 1949, Paul Reynaud, Jean Cocteau, Paul Louis Weiller, Marlene Dietrich…
1 000 – 1 500 €
Ce modèle de Datejust est surnommé « Ovettone » (italien pour « gros œuf ») en raison de son boîtier bombé et volumineux. Cette montre présente un diamètre d’environ 36 mm, ce qui était considéré comme surdimensionné dans les années 1950 et la distingue nettement sur le marché.
Son design marque une étape de transition, étant plus grand que celui des modèles Bubblebacks antérieurs tout en préfigurant le boîtier plus équilibré de la Datejust. La montre est équipée du calibre automatique A.296, reconnu pour sa robustesse et son épaisseur, ce qui explique la présence d’un fond proéminent. L’exemplaire décrit possède la couronne « Super Oyster », utilisée par Rolex sur une courte période (environ 1950 – 1953) et aujourd’hui peu commune. Ce modèle est souvent présenté comme un lien entre les Bubblebacks des années 1940 et les premiers modèles Datejust.
La Rolex Datejust, présentée en 1945 à l’occasion du 40e anniversaire de la marque, demeure un modèle emblématique dans le secteur de l’horlogerie de luxe. Première montre bracelet automatique étanche dotée d’une fonction de date à changement instantané, elle introduit également le bracelet « Jubilé » ainsi que la loupe « Cyclope » pour améliorer la lisibilité. Ce modèle se distingue par sa conception intemporelle et ses avancées techniques, facteurs de son succès pérenne auprès de nombreuses figures reconnues. La Datejust incarne la philosophie de Rolex, qui vise à conjuguer innovation technique et qualité esthétique.
Le modèle Datejust reste une référence pour les collectionneurs et constitue une étape marquante dans l’évolution du design de la marque. Il est par ailleurs associé à plusieurs autres personnalités politiques majeures de l’après-guerre, telles que Winston Churchill, Martin Luther King et Konrad Adenauer.
Paul Reynaud est élu député du Nord de 1946 à 1962. Il occupe plusieurs postes ministériels sous la IVe République et s’engage pleinement dans le projet de construction européenne. À cet égard il siège au sein de l’Assemblée Commune à partir de 1952 et contribue au développement de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA). Il devient Président du
Comité français pour l’Europe libre. Il met ses talents d’orateur au service de ces idées nouvelles et multiplie les conférences, notamment sur le sol américain.
En 1958, compte tenu de l’enlisement politique issu du problème algérien et de son estime personnelle, il est partisan du retour au pouvoir du général de Gaulle.
140
École française de la moitié du XXe siècle (H. Dufoix)
Portrait du président Paul Reynaud, de profil
Graphite sur papier
Dédicacé ’En hommage Paul Reynaud au Président Paul Reynaud / son huissier du ministère des Finances’, signé et daté ’1948’ en bas à droite
28,5 × 21,5 cm (11 ¼ × 8 ½ in.)
141
GAULLE Charles de L.A.S., 1er Août 1947, à Paul Reynaud ; 2 pages in-8 avec en-tête imprimé Le Général de Gaulle, avec enveloppe. Louanges.
« Avant même d’ouvrir : “La France a sauvé l’Europe”, je savais y trouver un indicible intérêt. À cet égard, ma lecture a dépassé mon attente. Pour ce qui est de votre action, si clairvoyante et si courageuse, avant et pendant la tempête jusqu’au grand drame de la mi-juin 1940, vous savez que je l’ai toujours approuvée, au point de m’y associer dans la mesure de mes moyens. C’est vous dire qu’à part quelques détails, je souscris, aujourd’hui encore, à ce que vous en exposez.
Quant au problème décisif posé dans les jours suprêmes (infandum regina jubes renovare dolorem), vous connaissez, mieux que quiconque, la solution qu’il me parut à moimême nécessaire de lui donner. Cette solution, comme celle à laquelle vous crûtes devoir alors vous résigner, tout en en souhaitant une autre, échappe désormais à nos propres jugements. Elles appartiennent à l’Histoire. Je ne vous en dirai rien. Vous me laisserez, toutefois, ajouter que mon exceptionnelle estime pour votre valeur et ma fidèle amitié pour votre personne sont demeurées ce qu’elles étaient. »
En 1947, Paul Reynaud publie chez Flammarion La France a sauvé l’Europe : « L’ancien président du Conseil a, en deux volumes de plus de 620 pages chacun, écrit une histoire véritablement monumentale de l’avant-guerre et de la guerre et nourri le dossier de la crise mondiale traversée par l’Humanité » (Edmond Delage, Revue de la Défense nationale, n° 45, février 1948).
L. N. C., vol. 2, p. 820.
2 000 - 3 000 €
EN OR JAUNE AYANT APPARTENU
AU PRÉSIDENT PAUL REYNAUD
L’avers figurant Saint-Christophe, le revers inscrit : "Au président de la Commission des finances / ses collaborateurs 1951-1962" ; l’attache et les anneaux rapportés en or rose Poinçons : tête d’aigle - Poids : 17 g
D. : 3 cm (1 ¼ in.)
L. : 7 cm (2 ¾ in.)
A gold key ring of President Paul Reynaud
300 – 500 €
143
MÉDAILLE DE TABLE EN
BRONZE AYANT APPARTENU
AU PRÉSIDENT PAUL REYNAUD
Par André RIVAUD (1892 – 1951)
L’avers figurant le portrait de Paul Reynaud et signé ’A.RIVAUD’
Le revers légendé : ’Remettre la France au travail / Nous nous sauverons / ou périrons / tous ensemble’
Sur son support en velours
D. : 67 mm (2 ½ in.)
A bronze table medal of President Paul Reynaud
60 – 80 €
GAULLE Charles de
L.A.S., 25 janvier 1952, à Paul Reynaud ; 2 pages in-4 avec en tête imprimé Le Général de Gaulle
Avis du Général de Gaulle sur le livre de Paul Reynaud “Au cœur de la mêlée”.
« Votre livre : Au cœur de la mêlée est à la hauteur des grands événements qu’il évoque. Vous savez que, dans l’ouragan qui s’est déchaîné sur la France, comme dans les péripéties qui l’avaient précédé, ma très haute estime à votre égard ne s’est jamais altérée. Mes propres Mémoires en porteront, un jour, le témoignage. […]
Comment, après de telles expériences, des patriotes éprouvés ne jugent-ils pas, aujourd’hui, que la première condition du redressement et du salut est la réforme profonde du régime, rétabli dans l’absurdité et plus impuissant que jamais ? Comment ne s’unissent-ils pas pour exiger et réaliser ce changement dont tout dépend ? C’est là, je vous assure, l’un des grands problèmes de ma vie. »
À la suite de l’imposant La France a sauvé l’Europe, Paul Reynaud poursuit son travail de restitution historique. « Ces mémoires ont une originalité : celle de donner, parallèlement à la propre relation de l’auteur, la ou les versions qui diffèrent de la sienne et par là, d’instruire de la façon la plus complète les lecteurs du dernier état de l’histoire » (Revue Hommes et mondes,n° 65, décembre 1951).
L. N. C., vol. 2, p. 1057.
2 500 - 3 500 €
145
de
L.A.S., 14 octobre 1954, à Paul Reynaud ; 1 page et demi in-4 avec en tête imprimé Le Général de Gaulle
Remerciements de Charles de Gaulle après la publication des Mémoires de guerre. « L’appréciation que vous voulez bien porter sur les quelques pages de mes Mémoires de guerre, que Match a publiées, me touche profondément. Dès que je serai en possession des exemplaires dits “d’auteur”, le premier sera certainement pour vous. J’espère que quand vous aurez lu l’ensemble du premier volume de ce qui n’est que souvenirs, nous pourrons trouver l’occasion de parler du passé, mais aussi de l’avenir. »
Infimes traces au niveau inférieur sans atteinte au texte et infimes plis.
L. N. C., vol. 2, p. 1167.
1 500 - 2 500 €
Oxford Union Society Standing Committee / Hilary Term, 1952
Tirage photographique monté sur papier fort, vers 1952
Passe-partout titré manuscritement ’Oxford Union Society / Standing Committee, Hilary Term, 1952’, blasonné et légendé :
De gauche à droite, 2e rang : "R.Weisweiller, New College, Ex-President / J. Reiman, Pembroke / Raghavan Iyer, Magdalen / Sir Andrew Cuninghame, BT., Worcester / Oleg Kerensky, Ch. Ch., Ex-librarian / P.Mayhew, Balliol, Treasurer / B.Magee, Keble / N.St.John-Stevas, Ch. Ch., Secretary / J. Stewart, Balliol / P. Hutber, New Coll, Librarian / H.H. Dubber, Steward"
De gauche à droite, 1er rang : "Howard E. Shuman, New College, Ex-librarian / Ivan Yates, Pembrokes, Ex-President / Rev. Canon Claude Jenins, D.D., Ch. Ch., Senior Librarian / Monsieur Paul Reynaud, G.C.V.O. / P.A.R. Blaker, New College, President / Rt. Hon. Viscount Stansgate, P.C., D.S.O., D.F.C. / Rev. N. Micklem, Principal, Mansfield / Mr. Asa Briggs M.A., B. Sc., C. Worcester, Senior Treasurer / J.J. Thorpe, Trinity, Ex-President"
Encadré sous verre.
30 × 36,5 cm (11 ¾ × 14 ½ in.)
A photograph of Paul Reynaud vs. Oxford Union Society, Oxford Union Society Standing Committee, Hilary Term, 1952
200 – 300 €
La Oxford Union Society, souvent appelée simplement Oxford Union, est l’une des plus anciennes et prestigieuses sociétés de débats au monde. Elle est située à l’Université d’Oxford, en Angleterre, et a été fondée en 1823. Son principal objectif est de promouvoir la liberté d’expression et le débat intellectuel.
Elle organise régulièrement des débats publics, des discours, et des conférences avec des intervenants de renommée internationale (comme Winston Churchill, Albert Einstein, Ronald Reagan ou plus récemment Stephen Hawking...) dans les domaines de la politique, de la culture, des sciences, des affaires.
Menu du déjeuner d’Etat tenu à Versailles le 9 avril 1957 en l’honneur de Sa Majesté la Reine Elisabeth II et de Son Altesse Royale le Prince Philip, duc d’Edimbourg
Accompagné d’une photographie figurant le président Paul Reynaud accompagné d’autres personnages officiels entrain d’adresser un "vivat flamand" au couple royal
Dimensions (menu) : 32 × 24 cm (12 ½ × 9 ½ in.)
Dimensions (photographie) : 24 × 18 cm (9 ½ × 7 ¼ in.)
A State Lunch Menu Held at Versailles on 9 April 1957 in Honor of Her Majesty Queen Elizabeth II and His Royal Highness Prince Philip, Duke of Edinburgh
200 – 300 €
Sur l’essence de la Cinquième
République et les arcanes de son élaboration, reprenons les mots de de Gaulle dans ses Mémoires d’espoir : « (…) je dirige le travail de réforme des institutions ; Sur ce sujet, dont tout dépend, j’ai depuis douze ans fixé et publié l’essentiel. Ce qui va être fait c’est, en somme, ce que l’on a appelé “la Constitution de Bayeux”, parce que là, le 16 juin 1946, j’ai tracé celle qu’il faut à la France. »
« Michel Debré, secondé par une jeune équipe tirée du Conseil d’État, élabore le projet que j’examine à mesure avec les ministres désignés. Après quoi est demandé l’avis du “Conseil consultatif constitutionnel” de trente-neuf membres dont vingt-
six parlementaires, créé par la même loi qui décida la révision et que préside Paul Reynaud. Je m’y rends à plusieurs reprises pour écouter d’utiles suggestions et préciser ma propre pensée. Le Conseil d’État présente ensuite ses observations. Enfin, le Conseil des ministres délibère sur l’ensemble, chacun, et pour commencer le président Coty, faisant valoir ses remarques. Le texte, ainsi arrêté, va être soumis au peuple par référendum. »
« Dans aucune de ces discussions ne se dresse d’opposition de principe contre ce que j’ai, depuis longtemps, voulu. Que, désormais, le chef de l’État soit réellement à la tête du pouvoir, qu’il réponde réellement de
Constitution
[Paris, Imprimerie nationale, 1958].
Pet. in-folio (33 × 28 cm), en ff. liées par un cordon de soie bleu-blanc-rouge, reliure molletonnée de chagrin rouge estampé d’un motif cuir de Russie, titre doré sur le plat supérieur.
Paul Reynaud, rallié aux conceptions institutionnelles de Charles de Gaulle est élu président du Conseil consultatif constitutionnel en 1958, participant ainsi à l’élaboration de cette Constitution.
« À plusieurs reprises au cours de la Quatrième République, Paul Reynaud a réclamé, mais chaque fois en vain, une réforme constitutionnelle. Appelé à former le nouveau gouvernement en 1953, il conditionne toutefois l’approbation de sa candidature par ses pairs au vote par ceux-là mêmes d’une loi stipulant que si un renversement du gouvernement devait se produire moins de 18 mois après son entrée en fonction, le même gouvernement pourrait procéder automatiquement à la dissolution de l’Assemblée. L’initiative ayant été jugée “dangereuse” par la gauche, le député du Nord ne sera finalement pas investi comme nouveau président du Conseil. Au cours des années suivantes, il tentera de nouveau de faire passer des projets de réforme, mais toujours en vain. Il accueille donc favorablement le retour du général de Gaulle au pouvoir au lendemain de la crise du 13 mai 1958. Lui qui avait écrit en 1950 un article intitulé “Vive la Ve
la France et de la République (…) » « (…) En fait, trois questions majeures donnent lieu à des échanges de vues entre le Comité consultatif et moi. “Pourrons-nous encore, s’inquiètent les députés, renverser le ministère, bien que celui-ci ne doive désormais procéder que du président ?” Ma réponse est que la censure prononcée par l’Assemblée nationale entraîne obligatoirement la démission du gouvernement. “Quelle est, me demande-t-on de maints côtés, la justification de l’article 16, qui charge le chef de l’État de pourvoir au salut de la France au cas où elle serait menacée de catastrophe ?”
République” ne peut en effet qu’être favorable au projet de changement de régime que le nouveau président du Conseil porte » (Tellier).
Très précieux témoignage de la relation entre Charles de Gaulle et Paul Reynaud après-guerre, cet exemplaire de la Constitution de la Ve République est copieusement annoté aux crayons bleu et rouge et à l’encre. Reynaud y souligne et marque de nombreux passages et ajoute des notes à certains passages. L’article 49 engageant la responsabilité du Gouvernement suscite beaucoup d’intérêt et d’annotations. Le Titre XII « de la Communauté »), au contraire, est entièrement biffé au crayon bleu.
Reliure abîmée : manques de cuir (laissant voir le rembourrage), dos entièrement fendu, plat détaché. Intérieur frais.
Thibault TELLIER, « Une sortie sacrificielle ? Paul Reynaud et la crise parlementaire de 1962 », dans Quitter la politique. Fins de carrière politique en France (20e-21e siècle), Nancy, Éditions de l’Université de Lorraine, 2024.
3 000 - 5 000 €
Je rappelle que, faute d’une telle obligation, le président Lebrun, en juin 1940, au lieu de se transporter à Alger avec les pouvoirs publics, appela le maréchal Pétain et ouvrit ainsi la voie à la capitulation, et qu’au contraire c’est en annonçant l’article 16 avant la lettre que le président Coty évita la guerre civile quand il exigea du Parlement de cesser son opposition au retour du général de Gaulle. “La Communauté, s’interrogent les commissaires, sera-t-elle une fédération comme le propose Félix Houphouët-Boigny, ou bien une confédération suivant le vœu de Léopold Senghor ?” (…) »
149
GAULLE Charles de Lettre dactylographiée, 8 janvier
1960, à Paul Reynaud ; 1 page in-4 avec bordures noires et en-tête imprimé
Le Général de Gaulle
Remerciements du Général de Gaulle.
« L’expression de votre sympathie m’a profondément touché.
Je vous remercie du réconfort que j’y ai trouvé. »
Quelques plis aux coins.
Pas dans L.N.C (inédit ?).
300 - 400 €
150
GAULLE Charles de Lettre dactylographiée, San Francisco, 27 avril 1960, à Paul Reynaud ; 1 page in-4 avec en-tête imprimé Le Général de Gaulle, avec enveloppe.
Voyage aux États-Unis du général de Gaulle et avis sur un article de Paul Reynaud consacré à la création du corps cuirassé de Gaulle.
Portrait officiel du président
Charles de Gaulle
Tirage photographique, vers 1958
Dédicacé en marge :
« A Monsieur le Président Paul Reynaud, qui, naguère, me « donna le départ. »
Droit dans toutes les tempêtes, au premier plan de tous les évènements.
En témoignage de mon attachement respectueux et exceptionnel !
C. de Gaulle / 11.10.60 »
Encadré sous verre.
Dim. (photographie) : 21,5 × 17,5 cm (8 ½ × 6 in.)
San Francisco, le 27 avril 1960
Monsieur le Président, « Je viens de lire les très claires et très belles pages que vous allez publier sous le titre “Ma longue bataille pour le corps cuirassé de Gaulle”.
Je n’ai rien à vous en dire sauf mes bien vifs compliments. Tout cela m’a paru être d’une scrupuleuse exactitude et, en outre, d’un grand intérêt historique.
Mon voyage aux États-Unis approche de sa fin. L’amitié franco-américaine demeure une donnée politique très effective et très émouvante. »
L. N. C., vol. 3, p. 233.
1 500 - 2 500 €
Dim. (cadre) : 32 × 26 cm (12 ½ × 10 ¼ in.)
(Tâches d’humidité et petites pliures)
An official portrait of President Charles de Gaulle, photographic print, 1958, dedicated to Paul Reynaud
1 500 – 2 000 €
Charles de Gaulle et Paul Reynaud avaient noués une relation dès 1934 où le jeune colonel avait convaincu l’homme politique de l’utilisation moderne des chars.
La dédicace du général fait bien évidemment référence aux heures sombres de 1940 et à l’attitude de Paul Reynaud durant la guerre.
C’est Paul Reynaud qui l’invite à occuper dans son gouvernement le poste de sous-secrétaire d’État à la Défense nationale et à la Guerre, c’est aussi Paul Reynaud qui l’envoie en mission à Londres.
L’envoi de notre photographie se situe au moment de la lune de miel idéologique entre les deux hommes (à partir de 1958). La rupture politique arrivera en 1962, notamment par l’opposition de Reynaud à l’élection du président de la République au suffrage universel direct proposée par de Gaulle.
GAULLE Charles de
L.A.S., 26 juin 1960, à Paul Reynaud ; 2 pages in-8 avec en-tête imprimé
Le Général de Gaulle, avec enveloppe.
Les mémoires de Paul Reynaud.
« Je viens d’achever une première lecture de “Venu de ma montagne”. Voilà un ouvrage décisif.
D’abord pour ce qui est de notre histoire politique, dont vous montrez magistralement les tenants et les aboutissants jusqu’aux prodromes du grand drame. Ensuite, pour ce qui vous concerne vous-même, car il est, de bonne foi, impossible, après cette démonstration, de ne pas vous tirer très bas son chapeau.
C’est ce que je fais ce soir, si vous le voulez bien, en vous demandant de croire, Monsieur le Président, à mes sentiments profondément dévoués. »
Le premier volume des Mémoires de Paul Reynaud, intitulé Venu de ma montagne, parâit en 1960 chez Flammarion. « À l’âge de 82 ans, le président Paul Reynaud a entrepris la publication de ses mémoires, avec une verve, une fraîcheur, une jeunesse qui ne se démentent jamais tout au long de ce fort volume, qui nous mène de l’enfance du futur Président du conseil à la rentrée politique du Front populaire en juin 1936 » (H. M., Revue de la Défense nationale, n° 191, mai 1961).
Pas dans L.N.C. (inédit ?).
1 000 - 2 000 €
GAULLE Charles de L.A.S., 20 septembre 1960, à Paul Reynaud ; 1 page et demi in-8 avec entête imprimé Le Général de Gaulle, avec enveloppe.
À propos de plusieurs sujets majeurs relatifs à l’Europe et à l’OTAN.
« Je serais heureux de vous voir pour m’entretenir avec vous de diverses questions qui en valent la peine, par exemple : loi d’équipement militaire, Europe, OTAN.
Je demande à M. de Courcel de régler avec vous la date qui vous conviendrait.
Je vous prie de croire, cher monsieur le président, à mes sentiments fidèles et bien dévoués. »
L. N. C., vol. 3, p. 265.
1 000 - 2 000 €
Pendule de bureau du président Paul Reynaud
Atmos II
No. 6497
Année 1942
Pendule de table en métal doré
Boîtier : cubique, vitré cinq faces, porte la marque sur la base « Atmos Brevets Reutter », signé
Cadran : cercle en métal avec chiffres romains appliqués, mécanisme apparent, tirette marche / arrêt du balancier
Mouvement : mécanique avec balancier apparent fonctionnant sur les différences de pressions atmosphériques
Dimensions : H. : 23,5 cm - l. : 21 cm - P. : 16 cm.
Avec : un extrait des archives Jaeger-LeCoultre confirmant l’année de production en 1942.
Nous remercions le patrimoine Jaeger-LeCoultre pour son aimable collaboration.
A desk clock Jaeger-Lecoultre Atmos of President Paul Reynaud
1 000 – 1 500 €
Vers 1960
En cuir gold, l’intérieur à trois compartiments dont deux à soufflets, le fermoir en métal doré (rapporté) ; usures et salissures d’usage, manque la clef
Cartable fait sur mesure par un sellier indépendant 31 × 40,5 cm (12 ¼ × 16 in.)
A leather porte-document of the President Paul Reynaud
600 – 1 000 €
GAULLE Charles de
Copie d’une lettre dactylographiée, 21 juillet 1961, à Paul Reynaud ; 1 page in-4 avec en-tête imprimé Le Général de Gaulle
Sur l’importance de la cohésion européenne.
« Avec vous, je suis convaincu que la conjoncture rend plus que jamais nécessaire un grand effort dans le sens de l’unité et de la cohésion européennes. Aussi, les réflexions que vous m’avez adressées sur la situation internationale ont-elles retenu toute mon attention. Je vous sais gré de m’en avoir fait part. »
Pas dans L.N.C. (inédit ?).
100 - 200 €
GAULLE Charles de
L.A.S., 13 février 1962, à Paul Reynaud ; 1 page et demi in-8 avec en-tête imprimé Le Général de Gaulle
Importance des réflexions de Paul Reynaud sur la pensée du Général.
« Ai-je besoin de vous dire que les observations et réflexions dont vous avez bien voulu me faire part sont, du coup, au premier plan de mon esprit ? »
Très bon état malgré un infime trou en tête sans atteinte au texte.
Pas dans L.N.C. (inédit ?).
800 - 1 000 €
Dans ses Mémoires, de Gaulle s’exprime à ce sujet : « (…) l’occasion d’en découdre et l’avertissement qu’il n’y a peut-être pas de temps à perdre me sont apportés soudain, le 22 août (1962), par l’attentat du Petit-Clamart. En effet, après celui qui, l’année précédente près de Pont-sur-Seine, avait failli me tuer et dans la perspective de nouvelles tentatives dont tout indique qu’on les prépare, la question de savoir ce qu’il adviendra de l’État si de Gaulle disparaît soudain se pose d’une manière pressante à l’opinion émue et alarmée. À moi-même il est démontré que l’échéance pourrait survenir à tout instant. J’estime donc qu’il faut hâter la marche. (…) un communiqué paraît le 12 septembre, à l’issue du Conseil des ministres, faisant connaître que “le général de Gaulle a confirmé son intention de proposer au pays par voie de référendum que le président de la République sera élu, dorénavant, au suffrage universel” ».
Le 28 octobre, « est ouverte la séance au Palais-Bourbon. La position des partis s’y révèle aussi complètement hostile à mon égard que la mienne est ferme au leur. Paul Reynaud et Bertrand Motte pour les indépendants (…) montent à la tribune et à l’assaut. »
« La campagne qui précède le vote du référendum marque, du côté des partis, la même unanimité qu’ils avaient montrée au Parlement. (…) Ainsi Paul Reynaud, qui malgré tous les avatars historiques, politiques, personnels de sa longue carrière n’a jamais cessé de mettre audessus de tout la vie, la tribune, la prépondérance du Palais-Bourbon, mais qui paraît admettre qu’il faut en contenir les vices, répand-il l’idée du “gouvernement de législature”. Suivant lui, à chaque fois que serait élue l’Assemblée nationale, un ministère se formerait à partir et à l’image de la majorité et demeurerait en fonction tant que les députés resteraient eux-mêmes en place. S’il leur arrivait de renverser le gouvernement, l’Assemblée serait ipso facto dissoute et de nouvelles élections auraient lieu. L’ancien président du Conseil estime que cela suffirait à éviter les crises ministérielles à répétition qui avaient déconsidéré les IIIe et IVe Républiques. Mais sans doute Paul Reynaud a-t-il dans l’esprit que, de ce fait, il n’y aurait plus de droit de dissolution, ni par suite possibilité d’intervention du président et qu’ainsi le Parlement redeviendrait seul souverain. Pour moi, je pense que, dans un pareil
système, disparaît, une fois de plus, par l’effacement du chef de l’État, tout moyen de faire valoir et, au besoin, d’imposer l’intérêt supérieur et permanent du pays. Quant à croire que la sagesse prévaudrait à l’Assemblée dès lors qu’elle se saurait condamnée à retourner devant les électeurs au cas où elle refuserait explicitement sa confiance, ce serait méconnaître les astucieux détours dont se serviraient les groupes pour faire partir les ministres sans renverser le ministère ni provoquer la dissolution. Car, quelle serait la cohésion d’un gouvernement formé de leurs propres délégués et à partir de leurs combinaisons, s’ils jugeaient à propos de désavouer ou de retirer ceux de leurs membres qu’ils lui auraient prêtés ? C’est par rupture des ministères, non par renvoi des députés, que le savoirfaire des caciques aménagerait désormais les crises. Il y aurait là, certes, de la pâture pour les intrigues des comités. Mais qu’en serait-il de l’efficacité et de la dignité du pouvoir ? »
Dans le fonds deux conceptions du pouvoir s’affrontent autour d’une même Constitution : celle de Paul Reynaud à tendance parlementaire, et celle de Charles de Gaulle à tendance présidentielle.
Dans la forme, Reynaud dénonce la méthode employée, celle du référendum, qu’il estime anticonstitutionnelle en l’espèce puisqu’effectuée par-dessus la tête des députés sur un sujet crucial. Il perçoit dans cette manœuvre les dérives d’un régime personnel contraire aux libertés républicaines. Nous pourrions ajouter, en reprenant des éléments suggérés dans l’ouvrage Paul Reynaud, mon père, que dans cet ultime combat mené par Paul Reynaud (contre ses intérêts politiques personnels) se cristallise une « querelle ancienne et douloureuse, qui datait de 1940. » Celle de la ligne menée par le président du Conseil Paul Reynaud, qui a respecté jusqu’au bout les vues de son cabinet dans les terribles affres du mois de juin 1940, par respect pour son idéal démocratique et en considérant in fine que le système représentatif et législatif représente « la conquête suprême des civilisations les plus évoluées », là où le Général était partisan, quoi qu’il en coûte, du sursaut individuel et de l’homme providentiel.
159
REYNAUD Paul (1878 – 1966)
Minute autographe, Paris, 14 septembre 1962, au Général de Gaulle ; 2 pages in-4 à l’en-tête imprimé de l’Assemblée Nationale Commission des finances.
158
GAULLE Charles de
L.A.S., 11 septembre 1962, à Paul Reynaud ; 1 page et demi in-8 à en-tête imprimé Le Général de Gaulle
Après l’attentat du Petit-Clamart.
De Gaulle a été la cible d’un attentat manqué au Petit-Clamart le 22 août 1962, fomenté par l’OAS. Il a reçu le soutien de Paul Reynaud dans cette épreuve. Cet événement l’incitera, le 12 septembre 1962, à modifier le mode de désignation du Président de la République : il sera désormais élu au suffrage universel direct. Cette proposition sera soumise au peuple français par référendum.
« Combien nous avons été, ma femme et moi, sensibles à votre pensée et à votre sollicitude ! Quant au régime, en somme à la République, j’espère et je crois, qu’une fois abattu par ses ennemis l’obstacle que je puis être, ils en auraient en tous cas trouvé devant eux beaucoup d’autres. »
Page insolée sur les côtés droit et inférieur, et léger pli.
L. N. C., vol. 3, p. 499.
1 000 - 2 000 €
Lettre particulièrement importante qui témoigne d’un moment de bascule dans la relation de Charles de Gaulle et Paul Reynaud. Le projet de modification du mode de désignation du Président de la République, porté par le Général de Gaulle, sera le point de rupture entre les deux hommes. Paul Reynaud y est fermement opposé, nourri d’une vision plus élitiste et passéiste de la structure de l’État. Et malgré toute l’estime qu’ils se portent, cet épisode marquera la fin de la proximité intellectuelle et politique des deux hommes d’État.
« J’ai refusé, hier, de donner à la presse mon opinion sur le communiqué du Conseil des ministres, car j’ai voulu vous dire, d’abord, à vous-même, combien je suis peiné de vous voir vous engager sur le chemin de l’illégalité constitutionnelle.
Pour un résultat futur et incertain que je ne crois pas bon, vous portez atteinte à quelque chose de fondamental.
Vous l’emporterez sans doute, mais vous allez éloigner de vous la plus grande partie des élites françaises et le temps travaillera contre vous. Au lendemain du référendum, la question sera posée au Conseil constitutionnel :
“Est-il conforme à la Constitution ?”
S’il répond “oui”, il se déshonore et porte atteinte au régime, s’il répond “non”, il vous désavoue et tout s’écroule. L’une ou l’autre réponse sera désastreuse.
Quant à moi, je me montrerai, une fois de plus, un mauvais gérant de ma carrière, mais les sentiments que j’éprouve pour vous sont trop anciens pour en être affectés.
Voilà, mon Général, ce que je voulais vous dire, en vous priant d’agréer l’expression de mes sentiments dévoués. »
Petites déchirures et infimes taches.
200 - 300 €
160
GAULLE Charles de
L.A.S., 18 septembre 1962, à Paul Reynaud ; 1 page et demi in-8 avec entête imprimé Le Général de Gaulle, avec enveloppe.
Charles de Gaulle souhaite s’expliquer sur son projet politique.
« J’aurais souhaité que vous vouliez bien réserver votre jugement quant à mon projet jusqu’à ce que je m’en sois expliqué - ce que je ne vais pas manquer de faire.
Je vous prie de croire, monsieur le président, à mes sentiments toujours fidèlement dévoués. »
Légère trace de trombone, infime déchirures et taches sans atteinte au texte.
L. N. C., vol. 3, p. 500.
800 - 1 500 €
161
GAULLE Charles de
L.A.S., 16 mars 1963, à Paul Reynaud ; 1 page in-4 avec en-tête imprimé Le Général de Gaulle. Charles de Gaulle accepte que sa correspondance avec Paul Reynaud soit publiée dans les mémoires de ce dernier.
« Comment ferais-je la moindre objection à votre intention de publier dans le tome de vos Mémoires consacré aux événements 1936-1940 les lettres que j’eus alors l’honneur de vous écrire ? Au demeurant, rien de ce qui s’est passé depuis ne m’en ferait aujourd’hui regretter une ligne. »
L. N. C., vol. 3, p. 543.
1 500 - 2 500 €
162
GAULLE Charles de L.A.S., 20 septembre 1963, à Paul Reynaud ; 1 page et demi in-4 avec entête imprimé Le Général de Gaulle
Avis du Général sur le deuxième tome des mémoires de Paul Reynaud.
« Vous ne pouvez douter de l’extrême intérêt que j’ai pris à la lecture du deuxième tome de vos Mémoires.
Envers et contre tous est une œuvre offerte à l’Histoire, remplie d’idées, nourrie de faits et pleine de leçons. Sans me bercer de l’illusion de vous convaincre, je voudrais vous dire qu’à mes yeux rien ne démontre plus fortement qu’en 1940 la France n’avait pas d’État qui en fût un. Comment la plus haute valeur politique - la vôtre-, quels qu’aient été les services qu’elle avait d’abord rendus et quels que fussent les efforts qu’elle déployait au pouvoir dans le drame, aurait-elle pu, en de telles conditions, maîtriser les événements ? »
L. N. C., vol. 3, p. 581-582.
1 500 - 3 000 €
163
GAULLE Charles de Lettre dactylographiée signée, Paris, 5 mai 1964, à Paul Reynaud ; 1 page in-4 avec en-tête imprimé le Général de Gaulle, avec enveloppe.
Remerciements du général de Gaulle.
« Monsieur le président, C’est bien sincèrement que je vous remercie de votre pensée et de vos vœux. J’y ai été très sensible. »
Pas dans L.N.C. (inédit ?).
300 - 400 €
« Sans me bercer de l’illusion de vous convaincre, je voudrais vous dire qu’à mes yeux rien ne démontre plus fortement qu’en 1940 la France n’avait pas d’État qui en fût un. »
– De Gaulle à Paul Reynaud, 20 septembre 1963
164
GAULLE Charles de
L.A.S., 21 septembre 1966, à Madame Paul Reynaud ; 1 page et demi in-4 avec en-tête imprimé Le Général de Gaulle, (excellent état), avec enveloppe.
Lettre de condoléances adressée à Madame Paul Reynaud suite au décès de Paul Reynaud.
« La nouvelle de la mort du président Paul Reynaud m’a beaucoup ému et attristé. Si j’avais pu être quelque peu heurté par son attitude politique au cours des dernières années, l’extrême considération que je portais à son exceptionnelle valeur n’en était aucunement affectée.
Par-dessus tout, je demeurais et demeure fidèle à une amitié et à une estime qui nous ont unis tous deux dans les prodromes, puis dans l’épreuve du plus grand drame de notre histoire, où nous eûmes à porter successivement les suprêmes responsabilités. Je ne saurais oublier pour combien cette amitié et cette estime ont compté dans mon propre destin. C’est vous dire, madame, dans quels sentiments - auxquels ma femme joint les siens -, je prends pari à votre chagrin et à celui des vôtres. »
L. N. C., vol. 3, p. 832.
2 000 - 3 000 €
« Je
ne saurais oublier pour combien cette amitié et cette estime ont compté dans mon propre destin. »
– De Gaulle à Madame Paul Reynaud, 21 septembre 1966
Henri Maillot née à Chambery en 1889. Issu d’une famille de militaire, il commence sa carrière professionnelle à Marseille puis, en 1932, la poursuit à Ajaccio pour développer le réseau téléphonique de l’île. Il n’en partira plus. En 1939 il est mobilisé à Corte dans un régiment d’artillerie. En juin 1940, refusant l’armistice, il essaie vainement d’embarquer pour l’Angleterre sur un bateau qui évacue les troupes polonaises depuis Marseille.
En 1941, alors démobilisé et de retour en Corse, il se rapproche des réseaux de résistance, et notamment de Fred Scamaroni. Il développe alors la lutte contre la propagande de Vichy. En 1942, alors que les
italiens occupent la Corse, il fédère autour de lui des dirigeants de l’île qui refusent cette soumission. Il participe à la diffusion de tracts clandestins (également traduits en italien, afin de semer le trouble au sein des casernes de l’occupant), réceptionne et transfère les armes et équipements parachutés par les alliés.
Le 8 septembre 1943, la population Corse se soulève. Henri Maillot joue un rôle clé dans la prise d’Ajaccio par la Résistance, en maintenant l’ordre face à l’attaque allemande et en organisant la libération de l’île. En entrant dans le bureau du préfet, il brise rageusement le portrait du maréchal Pétain et le remplace par celui du
général de Gaulle. Le 11 septembre, il accueille le sous-marin Casabianca et collabore avec les troupes françaises pour repousser les forces ennemies. À la libération de la Corse, il devient membre du conseil de la préfecture. Promu lieutenantcolonel FFI, il est ensuite nommé délégué à l’Assemblée consultative d’Alger en janvier 1944, où il plaide auprès de son cousin, le général de Gaulle, pour l’engagement de résistants corses dans la 2e DB du général Leclerc.
En mai 1958, après le bouillonnement d’Alger en faveur du retour du Général au pouvoir, il devient l’un des membres du Comité de salut public qui s’empare de la préfecture d’Ajaccio et fait
indirectement pression sur le gouvernement Pfimlin. Il s’éteint le 2 juillet 1987.
– Commandeur de la Légion d’honneur
– Compagnon de la Libérationdécret du 16 août 1944
– Croix de Guerre 1939-1945 (3 citations)
– Croix de guerre des TOE
– Médaille de la Résistance française
– Croix du Combattant 1914-1918
– Croix du Combattant Volontaire de la Résistance
– Médaille des Blessés
– Médaille Coloniale avec agrafe "Maroc"
– Member of the British Empire
165
GAULLE Charles de
L. A. S. « C. de Gaulle » à Henri Maillot, son cousin, le 1er octobre 1943 ; 2 p. in-12 à l’en-tête du Général de Gaulle
Sur la libération de la Corse.
« Le front National Corse a bien mérité de la patrie. Quelques jours encore et l’Ile tout entière sera libérée de l’ennemi et des traîtres à son service. Ensuite, il faudra poursuivre dans la guerre, d’abord, dans la paix ultérieurement. C’est pour cet effort immense et fraternel que tous les patriotes corses doivent s’unir effectivement.
La «France combattante» va ressembler les bons Français de Corse. Ceux du Front national donneront l’exemple de l’union ! »
La lettre est accompagnée d’une enveloppe portant la mention manuscrite (main non identifiée) : « pli remis par De Gaulle à Henri lors de sa visite après la libération de la Corse à Alger aux «Oliviers» ».
Petites fentes aux plis, un quart du verso un peu bruni.
Provenance :
- Henri Maillot (1899-1987).
- Puis par descendance.
800 - 1 000 €
L. A. S. « Charles de Gaulle » à Henri Maillot, le 21 février 1950 ; 2 p. in-12 à l’en-tête du Général de Gaulle. « Comme vous le savez, notre Rassemblement a commencé dans tout le pays une nouvelle étape d’activité, celle qui doit le conduire, –probablement dès cette année,– au succès des élections générales. La Corse ne peut être qu’à l’avant-garde, et vous aussi. Quelque puissent être vos sentiments personnels à l’égard de notre ancien compagnon Giacobbi, vous mesurez certainement l’étendue de l’erreur et de la faute qu’il a commises en se séparant publiquement et bruyamment de nous et de moi-même. Il faut donc marcher sans lui.
L’équivoque est, désormais, notre pire adversaire. Veuillez présenter à ma cousine mes très respectueux hommages […] »
Paul Joseph Marie Giacobbi (1896-1951) est un homme politique français d’origine corse. Maire de Venaco, sa ville natale, de 1922 à 1940, il participe à la libération de la Corse aux côtés du général de Gaulle et préside le Conseil général de Corse de 1945 à 1951.
Petite tache très claire en pied du verso.
Provenance :
- Henri Maillot (1899-1987).
- Puis par descendance.
500 - 800 €
167
GAULLE Charles de
L. A. S. « C. de Gaulle » à Henri Maillot, le 9 novembre 1970 ; 1 p. in-12 à l’entête du Général de Gaulle, enveloppe jointe.
L’une des toutes dernières lettres envoyées par le général de Gaulle, le jour de sa mort. « Merci, mes bien chers cousins, de vos aimables souhaits. Tous deux, nous vous demandons de croire à notre meilleure affection. »
La lettre est accompagnée d’une carte d’Yvonne de Gaulle, imprimée en fac-similé, sur papier deuil : « Je vous remercie de votre témoignage de sympathie qui m’a beaucoup touchée. » Enveloppe jointe.
On joint également :
GAULLE Yvonne de. Carte A. S., 3 janvier [1971] ; 3 p. Et deux lignes, sur deux cartes de papier deuil. « Mes chers cousins, Je vous ai remercié bien brièvement de votre témoignage de sympathie, débordée par un courrier incroyable. Le jour de sa mort, votre cousin vous avait écrit un mot, et aussi à Jules Maillot à Lambersart. Puis exactement douze lettres, la onzième à un fermier voisin, la dernière à Philippe notre fils (comme s’il avait eu un pressentiment). Je sais tout ceci m’occupant de lui donner les adresses, faire partir les courriers, etc.… La maison est bien vide. Cependant Philippe, Élisabeth et Alain sont venus pour Noël. Henriette, ses fils et Anne de Boissieu étant “à la neige”. Maintenant ils ont regagné leurs postes et domiciles.
Je vis dans le souvenir, mais aussi dans une extrême attention que l’on ne veuille minimiser ou attenter à sa mémoire. Et les enfants aussi. Vous me comprendrez, vous des fidèles ! Bonne année pour vous deux. » Enveloppe jointe.
Provenance :
- Henri Maillot (1899-1987).
- Puis par descendance.
400 - 600 €
GAULLE Charles de
Ensemble de L. A. S., L. D. S. et C. A. S. à Henri Maillot et sa femme, 19601969 ; enveloppes jointes.
Importante réunion de lettres autographes ou dactylographiées signées et de cartes autographes signées de Charles de Gaulle à ses cousins Henri et Marie Maillot.
4 L. A. S., avec enveloppes :
– 15 mai 1961. 2 p. in-12.
Remerciements pour leur soutien « lors de notre récente épreuve nationale ». Il ajoute que « Philippe nous a écrit combien vous avez été aimables pour lui lors de son passage à Ajaccio. »
– 5 novembre 1965. 1 p. in-12.
« De tout cœur, merci de vos vœux. »
– 21 janvier 1967. 1 p. in-12.
« De tout cœur,– quoique assez tard !– nous vous remercions de vos vœux. »
– 13 novembre 1969. 1 p. in-12, sans enveloppe.
« Mon cher Henri, merci de vos vœux pour ma fête. »
3 L. D. S., avec enveloppes :
– 23 novembre 1960. 1 p. in-4 à l’en-tête du Général de Gaulle
Remerciements pour la Saint-Charles.
– 27 mai 1964. 1 p. in-4 à l’en-tête du Général de Gaulle
« J’ai été très sensible au message que vous m’avez adressé au nom du Comité du 24 mai. »
– 19 janvier 1966. 1 p. in-4 à l’en-tête du Général de Gaulle
Remerciements pour leurs vœux et expression des leurs en retour.
4 cartes de visite autographes signées pour des remerciements pour leurs vœux d’anniversaire.
Provenance :
- Henri Maillot (1899-1987).
- Puis par descendance.
1 500 - 3 000 €
Ensemble de C. A. S. à Henri Maillot et sa femme ; 1 p. in-12 à l’en-tête du Général de Gaulle, enveloppes jointes.
Importante réunion de cartes autographes signées d’Yvonne de Gaulle à ses cousins Henri et Marie Maillot.
Il s’agit principalement de remerciements pour des vœux, pour des oranges délicieuses, de réponses rapides à des nouvelles données (depuis le monde entier) par Henri Maillot et sa femme, mais on y lit aussi les liens qui unissent les différents membres de la famille : « Je suis heureuse de vous annoncer la naissance de mon premier arrière petit enfant : Henri » (5 mars 1979), « Par mon frère Jacques Vendroux j’apprends que vous venez de subir une opération. […] Pour moi, je vieillis… le 9 novembre m’a été particulièrement pénible. […] Alain de Boissieu prend sa retraite dans 6 mois » (13 décembre 1974), « Quant à moi, je vieillis beaucoup depuis la mort de Charles » (sans date). En octobre 1978, Yvonne de Gaulle annonce sa nouvelle adresse : « n’ayant pu trouver de remplaçante convenable à ma fidèle Charlotte obligée de prendre sa retraite, je me suis décidée à entrer comme dame pensionnaire chez les religieuses où sont déjà la mère de mon gendre et une amie. Ce n’est pas sans regrets que j’ai quitté Colombey… »
Ayant appris en février 1966 la convalescence de sa cousine, elle lui annonce sa visite « mais tout à fait incognito si vous pouvez m’attendre dans le salon en bas, ce serait préférable. »
À cet ensemble s’ajoutent :
– 2 L. A. S. et 2 C. A. S. de Philippe de Gaulle, aux mêmes,
– 1 L. D. S. de Jacques Foccart à Henri Maillot, – 1 C. A. S. de Jacques Vendroux, – 2 invitations imprimées du Président de la République, – Copie carbone de la transcription du discours inédit de démission du gérénal de Gaulle le 20 janvier 1946 (feuillet usé), – 1 carte en fac-similé de remerciement de Charles de Gaulle
Provenance : - Henri Maillot (1899-1987).
- Puis par descendance.
1 000 - 1 500 €
Une découverte horlogère d’une rareté exceptionnelle réunit trois montres historiques inconnues du marché international, deux montres à complications de la manufacture Patek Philippe et une commande spéciale de la maison Cartier à l’effigie du Prince Rainier III.
Cet ensemble nous a été confié par les descendants de Pierre Rey, personnage éminent de l’après-guerre monégasque et acteur clé de la gestion financière et administrative sous le règne de Rainier III. À la fois conseiller privé et administrateur des biens du Prince,
et Président de la Société des Bains de Mer (SBM), Pierre Rey exerça une influence notable sur les affaires de la principauté.
Ces trois montres racontent un pan de l’histoire monégasque à travers l’itinéraire d’un homme d’influence et de culture qui a contribué à l’essor économique de la Principauté de Monaco. Leur exceptionnelle provenance, leur rareté et leur état de conservation les placent parmi les objets horlogers les plus précieux à avoir émergé sur le marché en France.
An exceptionally rare horological discovery brings together three historical commemorative watches previously unknown to the international market: two complicated timepieces from the Patek Philippe manufacture and a special commission by Cartier bearing the likeness of Prince Rainier III.
This collection, entrusted by the descendants of Pierre Rey — a prominent figure in post-war Monaco and a key player in financial and administrative management during the reign of Rainier III. Both private advisor
and manager of the Prince’s assets and President of the Société des Bains de Mer (SBM) — Pierre Rey exercised notable influence over the affairs of the principality.
These three watches, each in their own way, tell a chapter of Monaco’s history through the journey of an influential and cultured figure who contributed to the economic rise of the Principality of Monaco. Their exceptional provenance, rarity, and state of preservation place them among the most precious horological objects to have emerged on the market in France.
Pierre Rey, le témoin discret d’une époque fondatrice
Dans les années d’après-guerre, la Principauté de Monaco engage sa métamorphose, à l’abri des projecteurs mais avec une ambition affirmée : se moderniser tout en préservant son identité.
À l’accession au trône du Prince Rainier III en 1949, l’économie repose encore sur le jeu et le tourisme saisonnier, et l’image de Monaco peine à rivaliser avec les nouvelles destinations à la mode. Pour mener à bien son projet, le jeune souverain sait qu’il lui faut des hommes solides, fidèles et compétents. Par sa rigueur, son intégrité et son sens aigu de l’intérêt général, Pierre Rey gagne la confiance du Prince et devient l’un de ses conseillers les plus proches et les plus écoutés.
Administrateur des biens du Prince dès le début du règne, Pierre Rey prend en 1952 la présidence de la Société des Bains de Mer (SBM). Homme de réseaux et fin
négociateur, Pierre Rey met en œuvre une stratégie de rénovation et d’expansion : modernisation des établissements, amélioration des services, et ouverture à une clientèle internationale plus large. Il soutient également les projets immobiliers ambitieux de Rainier, qui culmineront plus tard avec l’extension sur la mer à Fontvieille. Son action économique prépare le terrain à l’indépendance financière de la principauté.
La phrase « Pierre Rey n’était jamais dans la lumière, mais tout passait par lui. » évoque une figure centrale mais discrète — une personne influente qui agit dans l’ombre, sans chercher la reconnaissance publique.
Administrator of the Prince’s assets from the beginning of the reign, Rey took over as president En Fr
Pierre Rey, the Discreet Witness of a Foundational Era
In the postwar years, as Europe healed its wounds and sought to reinvent itself, the Principality of Monaco was undergoing its own transformation, away from the spotlight but with clear ambition: to modernize while preserving its identity.
When, in 1949, the young Prince Rainier III ascended the throne, the economy still relied on gaming and seasonal tourism, and Monaco’s image struggled to compete with up-and-coming destinations. To carry out his modernization project, the young sovereign knew he needed strong, loyal, and competent people. Through his rigor, integrity, and keen sense of the common good, Pierre Rey earned the Prince’s trust and became one of his most listened-to advisers
of the Société des Bains de Mer (SBM) in 1952. A man of connections and a skilled negotiator, Rey implemented a strategy of renovation and expansion: modernizing establishments, improving services, and opening up to a broader international clientele. He also supported Rainier’s ambitious real estate projects, which would later culminate in the land extension into the sea at Fontvieille. His economic actions paved the way for financial independence of the principality.
The phrase “Pierre Rey was never in the spotlight, but everything went through him” evokes a central yet discreet figure — an influential person who acted behind the scenes, without seeking public recognition.
Un rôle politique et de représentation
En tant que conseiller proche du Prince, Pierre Rey est présent lors des grands événements, incarnant l’élégance protocolaire et renforçant les liens entre la famille princière et les acteurs économiques. Il accompagne les projets d’expansion urbains et culturels initiés à cette époque, assurant que la SBM soutienne le prestige culturel voulu par Grace Kelly et le Prince Rainier III.
À travers sa diplomatie économique, il équilibre les intérêts des investisseurs, des actionnaires internationaux et de la souveraineté monégasque, faisant de l’image médiatique de Grace Kelly un atout pour Monaco.
Pierre Rey joue aussi un rôle politique comme l’illustre la crise entre Aristote Onassis, actionnaire majoritaire de la SBM depuis 1953,
qui veut un Monte-Carlo ultrasélectif, et le Prince Rainier III qui souhaite moderniser et élargir l’accueil touristique. En tant que président de la SBM, Pierre Rey agit en médiateur entre les deux parties, maintenant le dialogue et le fonctionnement de l’entreprise malgré la tension croissante. Il joue un rôle décisif lors de la reprise en main de la SBM par Rainier III, veillant à la conformité juridique de l’opération, préparant les décisions en conseil d’administration et assurant la continuité des affaires.
Pierre Rey aura été l’artisan de cette résolution, garantissant la stabilité interne tout en accompagnant la volonté souveraine de Rainier III.
As a close advisor to the Prince, Pierre Rey was present at major events, embodying protocol elegance and strengthening ties between the princely family and economic players. He supported the urban and cultural expansion projects initiated during that era, ensuring the SBM promoted the cultural prestige sought by Grace Kelly and Prince Rainier III. Through his economic diplomacy, he balanced the interests of investors, international shareholders, and Monegasque sovereignty, making Grace Kelly’s media image an asset for Monaco.
Pierre Rey also had a political role as shown during the crisis between Aristote Onassis, majority shareholder of the SBM since 1953, supporter of an
ultra-exclusive Monte-Carlo, and Prince Rainier III looking for modernization and a broader tourist appeal.
As SBM president, Pierre Rey acted as a mediator between the two parties, maintaining dialogue and business operations despite mounting tensions. He played a decisive executive role during the control regain of SBM by Rainier III, ensuring the legal compliance of the operation, preparing board decisions, and maintaining business continuity.
The transition occurred without business paralysis and Pierre Rey remained the architect of this resolution, safeguarding internal stability while supporting Rainier III’s sovereign vision.
En Fr
Le style d’un homme et l’élégance d’une époque
Alors que la Principauté de Monaco entre dans une nouvelle ère sous le règne de Rainier III, elle devient le théâtre d’une transformation aussi politique qu’esthétique. Ce Monaco d’après-guerre n’est pas seulement un chantier de modernisation institutionnelle : c’est aussi un décor féérique, où le pouvoir se mêle à l’élégance, où les salons du Palais croisent les projecteurs d’Hollywood.
Homme élégant et cultivé, Pierre Rey était aussi un esthète, amateur d’objets rares et de montres d’exception. Les pièces horlogères qu’il a choisies — Patek Philippe, Cartier — ne sont pas de simples instruments de mesure du temps. Elles traduisent un goût sûr, une époque, un rang, mais aussi une relation intime avec le pouvoir, le raffinement et la responsabilité.
Elles incarnent une période charnière de l’histoire monégasque, celle où la Principauté, grâce à la vision du Prince Rainier III et à des hommes clés comme Pierre Rey, s’est réinventée comme un modèle d’élégance, de stabilité et d’attractivité internationale.
Ces trois montres exceptionnelles sont un témoignage de l’excellence horlogère et joaillère, mais aussi un hommage à un homme de devoir, de confiance et de goût qui a façonné Monaco depuis l’après-guerre.
« Père Rey », comme l’a qualifié le Prince Rainier dans une photo dédicacée par le Souverain et datée de juillet 1949, laisse derrière lui non seulement un héritage institutionnel mais aussi une trace précieuse dans la mémoire collective du Rocher — celle d’une époque fondatrice où tout était à rebâtir.
As the Principality of Monaco entered a new era under the reign of Rainier III, it became the stage for a transformation that was as political as it was aesthetic. Postwar Monaco was not merely a site of institutional modernization: it was also an enchanting setting where power mingled with elegance, and the palace salons intersected with Hollywood spotlights.
An elegant and cultured figure, Pierre Rey was also an aesthete, a lover of rare objects and exceptional timepieces. The watches he chose — Patek Philippe, Cartier — are more than mere instruments for measuring time: they reflect refined taste, an era, a status, but also an intimate connection with power, sophistication, and responsibility.
They embody a pivotal period in Monaco’s history, when the Principality, guided by the vision of Prince Rainier III and key figures like Pierre Rey, reinvented itself as a model of elegance, stability, and international appeal.
These three exceptional watches represent a testament to watchmaking and jewelry excellence, but also a tribute to a man of duty, trust, and taste who shaped Monaco since the postwar era.
“Père Rey” as Prince Rainier described him in a photo dedicated by the Sovereign and dated July 1949, left behind not only an institutional legacy but also a precious imprint in the collective memory of the Rock — a foundational era in which everything had to be rebuilt.
« Heures Universelles »
Référence 1415 – « Pink on Pink »
Mouvement No. 921707
Boîtier No. 632661
Montre bracelet historique en or rose 18k (750) avec heures universelles
Boîtier : rond, couronne cannelée, lunette tournante graduée avec les 32 grandes capitales du monde, fond de boîtier fermeture à pression avec la clé de fabricant « 1 », un marquage spécial pour importation en France « Fab. Suisse » avec l’apposition du poinçon tête de hibou, signé
Cadran : rosé avec chiffres romains, III, VI, IX et XII, in index peints en noirs, aiguilles stylisées, disque tournant pour l’indication 24 heures, mode Jour / Nuit, signature longue « Patek Philippe & Co » avec la mention « Fab. Suisse »
Mouvement : mécanique avec remontage manuel, décoration Côtes de Genève, ajusté 5 positions, 18 rubis, cal. 12”120 HU, signé
Bracelet / Boucle : ardillon anonyme en plaqué or
Diamètre : 31 mm
Poids brut : 37,40 grammes
Avec : extrait des archives de la manufacture Patek Philippe
Provenance : conservée dans la famille par les descendants de Pierre Rey
“World Time”
Reference 1415 – “Pink on Pink”
Movement No. 921707
Case No. 632661
Historical 18k (750) rose gold wristwatch with world time function
Case: round, fluted crown, rotating bezel graduated with 32 major world capitals, snap-on caseback with manufacturer’s key “1”, a special marking for importation into France “Fab. Suisse” with the owl’s head hallmark, signed
Dial: pink with Roman numerals III, VI, IX, and XII, painted black indexes, stylized hands, rotating disk for 24-hour indication, Day/Night mode, long signature “Patek Philippe & Co” with the mention “Fab. Suisse” Movement: manual-winding, decorated with Côtes de Genève, 5 ajustments, 18 jewels, cal. 12”120, signed Bracelet / Buckle: unsigned gold plated buckle
Diameter: 31 mm
Gross weight: 37,40 grams
With: extract from the archives of the Patek Philippe manufacture
Provenance: kept in the family by the descendants of Pierre Rey
100 000 - 200 000 €
La Référence 1415 HU « Heures Universelles »
Véritable trésor pour les collectionneurs, la référence 1415 en or rose avec cadran rose « pink on pink » incarne l’élégance discrète et la maîtrise technique de Patek Philippe dans la production de montres bracelets à complications.
Produite de 1939 à 1954, cette référence est l’une des premières à proposer la complication Heures Universelles, développée par l’horloger Louis Cottier permettant une lecture instantanée des différents fuseaux horaires dans les plus grandes capitales du monde.
Au cours de cette période, seulement 115 exemplaires ont été produits : 82 en or jaune, 32 en or rose et 1 en platine. Selon l’étude
menée par Tortella & Sons, 48 pièces en or jaune, 19 en or rose et 1 en platine ont été répertoriées sur le marché des enchères. Le nombre de villes inscrites sur la lunette variait selon le marché cible, passant de 28 grandes capitales en 1939 à 42 dans les années 1950.
Cette montre-bracelet représente une pièce importante dans l’histoire des complications horlogères, notamment pour sa fonction d’heures universelles développée par Louis Cottier, inventeur de ce type de mécanisme.
Une version similaire de cette référence 1415 HU dans cette configuration spéciale « pink on pink » est exposée dans les collections du Patek Philippe Museum.
A true treasure for collectors, the Reference 1415 in rose gold with a pink dial, known as “pink on pink,” embodies the discreet elegance and technical mastery of Patek Philippe in crafting complicated wristwatches.
Produced from 1939 to 1954, this reference was among the first to offer the World Time complication, developed by the watchmaker Louis Cottier. This innovation enabled instant reading of the various time zones across the world’s major capitals.
During this period, only 115 examples were made: 82 in yellow gold, 32 in rose gold, and 1 in platinum. According to the study conducted by Tortella & Sons, 48
pieces in yellow gold, 19 in rose gold, and 1 in platinum have appeared on the auction market. The number of cities engraved on the bezel varied depending on the target market, increasing from 28 major capitals in 1939 to 42 in the 1950s.
This wristwatch represents a significant milestone in history of watchmaking complications, particularly due to its world time function developed by Louis Cottier, the inventor of this type of mechanism.
A similar version of this Reference 1415 HU in the special “pink on pink” configuration is on display in the collections of the Patek Philippe Museum.
Louis Cottier, figure emblématique de l’horlogerie suisse du XXe siècle
Louis Cottier est particulièrement connu pour avoir développé le système d’affichage des fuseaux horaires qui a révolutionné les montres GMT et Heure Universelle.
Né à Carouge (Genève) en 1894 et décédé en 1966, Cottier était un horloger indépendant de génie qui a travaillé avec les plus grandes maisons. Sa contribution la plus significative fut la création, dans les années 1930, d’un mécanisme permettant d’afficher simultanément l’heure dans les 24 fuseaux horaires principaux du monde.
Son innovation a été adoptée par des manufactures prestigieuses comme Patek Philippe, Vacheron Constantin et Rolex. Les montres Heures Universelles de Patek Philippe utilisant le système Cottier sont aujourd’hui parmi les pièces les plus recherchées par les collectionneurs.
Ce qui distinguait le travail de Cottier était sa capacité à combiner l’ingéniosité technique avec une lisibilité exceptionnelle. Son héritage perdure dans les complications d’heure mondiale modernes, qui suivent encore les principes qu’il a établis.
Louis Cottier, an emblematic figure of 20th-century Swiss watchmaking
Louis Cottier is renowned especially for having developed the time zone display system that revolutionized GMT and World Time watches.
Born in Carouge (Geneva) in 1894 and passing away in 1966, Cottier was a brilliant independent watchmaker who worked with the most prestigious watchmaking houses. His most significant contribution was the creation, in the 1930s, of a mechanism that allowed the simultaneous display of the time in the world’s 24 main time zones.
His innovation was adopted by illustrious manufacturers such as Patek Philippe, Vacheron Constantin, and Rolex. The World Time watches by Patek Philippe using the Cottier system are today among the most sought-after pieces by collectors. What distinguished Cottier’s work was his ability to combine technical ingenuity with exceptional legibility. His legacy endures in modern world time complications, which still follow the principles he established.
« Calendrier Perpétuel »
Référence 1526 – « Big Arabic »
Mouvement No. 925289
Boîtier No. 636842
Montre bracelet historique en or jaune 18k (750) avec calendrier perpétuel et phases de la lune
Boîtier : rond, couronne cannelée, lunette concave, correcteurs sur la carrure, fond de boîtier fermeture à pression avec la clé de fabricant « 9 », à l’intérieur du boîtier un marquage spécial pour importation en France
« Fab. Suisse » avec l’apposition du poinçon tête de hibou, signé
Cadran : argenté avec grands chiffres arabes dit
« Big Arabic », et index points en reliefs, aiguilles stylisées, double guichet avec indication des jours de la semaine et des mois, cadran auxiliaire pour l’indication de la date et des secondes auxiliaires, ouverture pour les phases de la lune, minuterie chemin de fer, signature longue « & Co » avec la mention « Fab. Suisse
Mouvement : mécanique avec remontage manuel, décoration Côtes de Genève, cal. 12”120 Q, signé
Bracelet / Boucle : ardillon en or jaune 18k (750), signé « PP. co »
Diamètre : 34 mm
Poids brut : 55,20 grammes
Avec : extrait des archives de la manufacture
Patek Philippe
Provenance : conservée dans la famille par les descendants de Pierre Rey
“Perpetual Calendar”
Reference 1526 – “Big Arabic”
Movement No. 925289
Case No. 636842
Historical 18k (750) yellow gold wristwatch with perpetual calendar and moon phases
Case: Round, fluted crown, concave bezel, correctors on the case band, snap-on caseback bearing the maker’s key “9”; inside, a special hallmark for import into France “Fab. Suisse” with the owl’s head hallmark, signed
Dial: Silvered with large “Big Arabic” numerals and raised dot markers, stylized hands, double window for day and month indications; subsidiary dial for date and small seconds; aperture for moon phases; railway minute track; long signature “Patek Philippe & Co” with the “Fab. Suisse” mention
Movement: Manual winding mechanical, Geneva stripes decoration, cal. 12”120 Q, signed
Le « Calendrier Perpétuel » dans l’histoire de l’horlogerie
L’histoire du calendrier perpétuel représente l’un des chapitres les plus fascinants de l’horlogerie. Il symbolise la maîtrise technique et l’excellence artisanale des manufactures qui le produisent. Le calendrier perpétuel est une complication horlogère majeure qui permet à une montre d’afficher correctement la date en tenant compte automatiquement des mois de différentes longueurs et des années bissextiles, sans nécessité d’ajustement manuel (sauf lors des années séculaires non bissextiles comme 2100).
XVIIIe siècle Les premiers mécanismes de calendrier perpétuel apparaissent dans les horloges de table et les pendules astronomiques.
1795 Abraham-Louis Breguet crée l’une des premières montres de poche à calendrier perpétuel pour Marie-Antoinette (la fameuse "Breguet n°160").
1889 Patek Philippe dépose un brevet pour son mécanisme de calendrier perpétuel pour montres de poche.
1925 Patek Philippe réalise la première montre-bracelet à calendrier perpétuel, une pièce unique commandée par Thomas Emery.
1941 Patek Philippe lance la référence 1526, premier calendrier perpétuel produit en série, suivie de la référence 1518 qui combine cette complication avec un chronographe.
Années 1950–1960 Audemars Piguet, Vacheron Constantin et Jaeger-LeCoultre développent leurs propres interprétations du calendrier perpétuel.
1962 Patek Philippe introduit le premier calendrier perpétuel automatique avec la référence 3448.
Années 1980 Renaissance de l’horlogerie mécanique, le calendrier perpétuel redevient une complication phare avec la référence 3940, lancée avec la série spéciale Beyer en 1985.
Années 2000 à aujourd’hui Innovations techniques avec des calendriers perpétuels plus lisibles, plus fiables et parfois associés à d’autres complications (équation du temps, tourbillon, etc.).
The story of the perpetual calendar represents one of the most fascinating chapters in the world of haute horlogerie. It symbolizes the technical mastery and artisanal excellence of the manufactures that produce it. The perpetual calendar is a major watchmaking complication that allows a watch to accurately display the date, automatically accounting for months of varying lengths and leap years, without requiring manual adjustment (except during non-leap century years like 2100).
18th century The first perpetual calendar mechanisms appeared in table clocks and astronomical pendulums.
1795 Abraham-Louis Breguet created one of the earliest perpetual calendar pocket watches for Marie-Antoinette (the famous “Breguet No.160”).
1889 Patek Philippe filed a patent for its perpetual calendar mechanism for pocket watches.
1925 Patek Philippe made the first perpetual calendar wristwatch, a unique piece commissioned by Thomas Emery.
1941 Patek Philippe launched Reference 1526, the first serially produced perpetual calendar, followed by Reference 1518 which combined this complication with a chronograph.
1950s–1960s Audemars Piguet, Vacheron Constantin, and Jaeger-LeCoultre developed their own versions of the perpetual calendar.
1962 Patek Philippe introduced its first automatic perpetual calendar with Reference 3448.
1980s With the revival of mechanical watchmaking, the perpetual calendar once again became a flagship complication.
2000s to today Technical innovations have produced perpetual calendars that are more legible, more reliable, and sometimes combined with other complications (equation of time, tourbillon, etc.).
Patek Philippe Référence 1526 : Un jalon de l’innovation horlogère
Historique du modèle et contexte
Lancée en 1941, la référence 1526 s’impose comme la première montre-bracelet à calendrier perpétuel produite en série, une prouesse qui bouleverse le paysage horloger d’alors.
Jusqu’à cette date, la complication du calendrier perpétuel était rare, réservée à quelques montres de poche exceptionnelles ou à des pièces uniques commandées par de riches collectionneurs.
La 1526 surgit dans un contexte où la plupart des maisons concurrentes, telles qu’Audemars Piguet, Vacheron Constantin ou Jaeger-LeCoultre, n’avaient pas encore relevé le défi d’intégrer un tel mécanisme dans un format aussi compact que celui de la montre-bracelet.
Son lancement positionne ainsi Patek Philippe comme pionnière, devançant l’offre existante en matière de montres à complications et marquant une étape majeure pour l’ensemble de l’industrie.
Caractéristiques esthétiques et techniques
La 1526 se distingue par son boîtier de 34 mm à la ligne épurée, généralement en or jaune, plus rarement en or rose et exceptionnellement en acier. Son cadran minimaliste, avec calendrier complet et affichage des phases de lune, offre une lisibilité exemplaire. La finesse des cornes et la lunette délicate témoignent de la recherche d’un équilibre subtil entre tradition et modernité.
Mais au-delà de l’esthétique, c’est le mécanisme du calendrier perpétuel qui confère à la 1526 son statut d’exception. Son mouvement, basé sur le calibre 12’’’-120 Q, est composé de centaines de pièces minutieusement assemblées.
Il permet à la montre d’indiquer avec précision la date, le jour, le mois et les phases lunaires, en tenant compte automatiquement des années bissextiles et des variations de longueur des mois, sans besoin de réglage manuel jusqu’en 2100.
Un des défis majeurs relevés par Patek Philippe lors de la conception fut de miniaturiser ce mécanisme complexe afin de l’intégrer dans une montre-bracelet, tout en assurant une fiabilité et une robustesse exemplaires pour l’époque.
Variantes rares et différentes séries
Parmi les variantes les plus recherchées figure la version à grands chiffres arabes appliqués, surnommée « Big Arabic », dont seulement quelques rares exemplaires ont refait surface à ce jour. Ces index imposants favorisent une lisibilité optimale et donnent à la montre une identité visuelle forte, la distinguant nettement des autres productions de la maison.
Provenance et poinçons distinctifs
La Patek Philippe 1526 « Pierre Rey » se caractérise également par la présence rare de poinçons d’importation français à l’intérieur du boîtier, tels que la mention « Fab Suisse » et le poinçon tête de hibou, attestant de sa destination spécifique pour le marché français.
Un jalon dans l’histoire des grandes complications
La référence 1526 « Big Arabic » s’inscrit dans la tradition des grandes complications de Patek Philippe, illustrant l’esprit d’innovation de la manufacture durant les années 1940. Elle est fréquemment comparée à la célèbre référence 1518, considérée comme sa « grande sœur » au sein de la maison Patek Philippe. Ce modèle représente une étape importante dans l’évolution des calendriers perpétuels, ouvrant la voie à des références prestigieuses telles que les 2497, 3448, 3940 ou encore 5320, et contribuant durablement à l’aura de la manufacture genevoise.
Patek Philippe Reference 1526: A Milestone in Watch making Innovation
History of the Model and Context
Launched in 1941, Reference 1526 stands as the first serially produced perpetual calendar wristwatch—a breakthrough that transformed the landscape of horology at the time.
Up until this point, the perpetual calendar complication was extremely rare, reserved for a handful of exceptional pocket watches or unique pieces commissioned by wealthy collectors.
slim lugs and delicate bezel reflect a subtle balance between tradition and modernity.
The 1526 emerged at a time when most competing maisons, such as Audemars Piguet, Vacheron Constantin, or Jaeger-LeCoultre, had yet to take up the challenge of integrating such a mechanism into a case as compact as a wristwatch.
Its launch thus placed Patek Philippe at the forefront, outpacing the existing offerings in complicated watches and marking a major milestone for the entire industry.
Yet beyond the aesthetics, it is the perpetual calendar mechanism that gives the 1526 its status as an exceptional timepiece. Its movement, based on Caliber 12’’’-120 Q, is composed of hundreds of meticulously assembled parts.
This mechanism allows the watch to precisely indicate the date, day, month, and moon phases, automatically accounting for leap years and variations in month lengths, with no manual adjustment needed until 2100.
Among the most sought-after variants is the version with large applied Arabic numerals, nicknamed the "Big Arabic," of which only a few rare examples have surfaced to date. Its dial stands out with large applied Arabic numerals, which give rise to the “Big Arabic” nickname. These prominent indexes ensure optimal legibility and grant the watch a strong visual identity, clearly distinguishing it from other creations of the brand.
its specific destination for the French market.
A Milestone in the History of Grand Complications
The Reference 1526 “Big Arabic” is firmly rooted in Patek Philippe’s grand complications tradition, exemplifying the manufacture’s spirit of innovation in the 1940s. It is often compared to the celebrated Reference 1518, considered its “big sister” within the Patek Philippe family.
This model marks an important milestone in the evolution of perpetual calendars, paving the way for prestigious references such as the 2497, 3448, 3940, and 5320, and contributing lastingly to the aura of the Geneva-based manufacturer.
N°37517
« Pièce de Monnaie – Prince Rainier III »
Montre bracelet historique en or jaune 18k (750) en forme de pièce de monnaie à l’effigie du Prince Rainier III
Boîtier : rond, couvercle à secret en forme de pièce de monnaie 20 Francs avec le blason de la famille Grimaldi portant la devise « Deo Juvente » au verso, à l’effigie du Prince Rainier III de Monaco au recto, datée et signée du maître graveur « P. Turin 1950 »
Cadran : blanc avec index stylisés et chiffres arabes, signé « Cartier »
Mouvement : mécanique avec remontage manuel, 19 rubis ajusté 6 positions, porte la mention “Fab. Suisse”, le code “EXU” sur le pont de balancier, signé “European Watch Co Inc”
Bracelet / Boucle : fermoir déployant en or jaune 18k (750) , numéroté 12771 avec poinçon de maître partiel de Jaeger
Diamètre : 32 mm
Poids brut : 41,10 grammes
Provenance : conservée dans la famille par les descendants de Pierre Rey
N°37517
“Coin Watch – Prince Rainier III”
Historic 18k yellow gold wristwatch in the shape of a coin bearing the profile of Rainier III
Case: Round, secret lid in the shape of a 20 Franc coin with the Grimaldi family crest bearing the motto “Deo Juvente” on the reverse, and the effigy of Prince Rainier III of Monaco on the front, dated and signed by the master engraver “P. Turin 1950,” numbered “37517” with French guaranteed hallmarks and maker’s mark “EJ” Dial: White with stylized hour markers and Arabic numerals, signed “Cartier”
Movement: Mechanical with manual winding, 19 jewels adjusted to 6 positions, bearing the inscription “Fab. Suisse,” the code “EXU” on the balance bridge, signed “European Watch Co Inc.”
Bracelet / Buckle: 18k (750) yellow gold folding clasp, numbered “12771,” French hallmarks, maker’s mark
Diameter: 32 mm
Gross weight: 41,10 grams
Provenance: kept in the family by the descendants of Pierre Rey
200 000 - 400 000 €
Cette montre à secret unique signée Cartier a été réalisée à la demande de la Principauté. Elle prend la forme d’une pièce de monnaie ouvrante à l’effigie du Prince Rainier III et datée 1950, l’ensemble reprenant le style du modèle de Cartier « gouvernail » et abritant un mouvement horloger secret. Ce type de commande spéciale extrêmement rare reflète un savoir-faire exceptionnel mêlant joaillerie, horlogerie secrète et raffinement extrême. Conservée
dans son écrin d’origine, elle témoigne d’une époque et de la confiance accordée par le jeune Prince de Monaco à son plus proche conseiller au début de son règne. Jamais une pièce horlogère de la maison n’aura autant symbolisé l’adage selon lequel Cartier est devenu « Le Roi des Joailliers et le Joaillier des Rois ».
This unique secret watch signed by Cartier has been created at the request of the Principality. It takes the form of an opening coin watch bearing the effigy of Prince Rainier III and dated 1950, echoing the style of Cartier’s “helm” model and concealing a secret horological movement. This type of watch, extremely rare and a special commission, reflects exceptional craftsmanship combining jewellery, secret
watchmaking, and exquisite refinement. Preserved in its original case, it stands as a testament to an era and the trust placed by the young Prince of Monaco in his closest advisor at the start of his reign. Never has a horological piece from the Maison so perfectly embodied the saying that Cartier became “The King of Jewelers and the Jeweler of Kings.”
L’histoire et le développement des montres « Coin Watch »
La « Coin Watch » est un modèle notable dans l’histoire de l’horlogerie de luxe. Bien que les informations précises varient selon les modèles, certains aspects généraux sont établis. Les montres dites « Coin Watch » tiennent leur nom d’un design inspiré des pièces de monnaies anciennes ; elles sont généralement fabriquées à partir de monnaies historiques intégrées au cadran ou conçues suivant une esthétique similaire.
Pour réaliser le boîtier, la pièce est divisée en deux disques, dont l’un est creusé pour intégrer le mouvement, puis refermé par une charnière dissimulée. Une fois fermée, la montre conserve l’apparence d’une pièce ordinaire, préservant ainsi son aspect esthétique et numismatique.
Les premiers modèles de montres
« Coin Watch »
Le design préexistait chez des marques comme Patek Philippe ou Vacheron Constantin, mais c’est surtout Cartier qui a été la première maison à diffuser largement cette technique dès 1929, grâce à l’innovation de Joseph Vergely, chef
horloger de la European Watch & Clock Co. Ce concept consiste à transformer une pièce d’or, généralement un « Double Eagle » de 20 dollars US, pour y intégrer un mouvement horloger et un cadran, puis fermer l’ensemble à l’aide d’un clapet ou d’un mécanisme discret.
Modèles emblématiques et anecdotes historiques
Un exemplaire remarquable datant de 1927 utilise une pièce américaine Double Eagle de 1898. Son ingénieux mécanisme, dissimulé dans le double disque sculpté, est gravé à l’intérieur de la devise « vouloir c’est pouvoir ».
D’après Hans Nadelhoffer dans son ouvrage « Cartier » (1984), ces pièces uniques étaient souvent réalisées sur commande spéciale, notamment pour des membres de familles royales.
En 1939, Cartier aurait offert une Coin Watch au président Franklin D. Roosevelt, confectionnée à partir d’une pièce d’or au portrait du roi Édouard VII ; cette information est également relatée par Nadelhoffer. Selon la même source, une montre similaire fut offerte à Édouard VII lors de son couronnement, sur demande de la reine Alexandra.
The “Coin Watch” stands out as a notable model in the history of luxury watchmaking. While specific details vary according to the model, some general characteristics are well established. So-called “Coin Watches” owe their name to a design inspired by antique coins; they are generally crafted from historic currency that is incorporated into the dial or follows a similar aesthetic.
To create the case, the coin is split into two discs, one of which is hollowed out to accommodate the movement, then closed via a concealed hinge. When shut, the watch retains the appearance of an ordinary coin, preserving its aesthetic and numismatic value.
The Earliest “Coin Watch” Models
This design preexisted at brands like Patek Philippe and Vacheron Constantin, but it was Cartier which was the first house to widely popularize this technique starting in 1929, thanks to the innovation of
Joseph Vergely, chief watchmaker at the European Watch & Clock Co. This concept consists of transforming a gold coin—often a US $20 Double Eagle—by integrating a watch movement and dial, then closing it with a discreet clasp or mechanism.
Iconic Models and Historical Anecdotes
A remarkable example dating back to 1927 used an American Double Eagle coin from 1898. Its ingenious mechanism, concealed within the sculpted double disc, bears the interior engraving “vouloir c’est pouvoir” (“where there’s a will there’s a way”).
According to Hans Nadelhoffer in his book “Cartier” (1984), these unique pieces were often made for special commissions, especially for members of royal families.
In 1939, Cartier reportedly presented a Coin Watch to President Franklin D. Roosevelt, crafted from a gold coin with the portrait of King Edward VII; this account is also described by Nadelhoffer. According to the same source, a similar watch was given to Edward VII at his coronation, commissioned by Queen Alexandra.
La montre « Coin Watch » Prince Rainier III
Commande spéciale conservée dans son écrin d’origine, cette montre reflète le savoir-faire exceptionnel de la maison Cartier en matière de joaillerie et d’horlogerie secrète.
Cet ouvrage, d’une rareté exceptionnelle et remarquablement conservé, illustre une maîtrise technique aboutie ainsi qu’un raffinement notable, traits distinctifs des réalisations conçues pour les plus hautes distinctions.
La montre reprend le motif de la première émission monétaire officielle montrant le Prince Rainier III, conçue un an après son avènement en tant que prince souverain le 9 mai 1949 à la suite du décès du Prince Louis II.
Le graveur Pierre Turin, reconnu pour son expertise dans l’art de la médaille et la gravure monétaire à la Monnaie de Paris, a été chargé de concevoir ce portrait dont la sobriété et la précision sont remarquables.
Les armoiries présentées, arborant la devise « Deo Juvante » (Avec l’aide de Dieu), incarnent les principes fondamentaux de la Principauté : légitimité dynastique, résilience face aux menaces extérieures et unité politique.
Cette devise, qui remonte au XVe siècle, figure depuis lors sur les armoiries officielles, les pièces de monnaie et différents documents institutionnels.
The Prince Rainier III “Coin Watch”
A special preserved in its original case, this watch reflects Cartier’s exceptional expertise in fine jewelry and secret watchmaking.
This piece, of remarkable rarity and in excellent condition, demonstrates advanced technical mastery and notable refinement, hallmarks of creations reserved for the highest honors.
The watch reprises the motif of the first official coinage depicting Prince Rainier III, created one year after his accession as sovereign prince on May 9, 1949, following the passing of Prince Louis II.
Engraver Pierre Turin, renowned for his medal art and coin engraving at the Paris Mint, was tasked with designing this portrait, whose sobriety and precision are remarkable.
The coat of arms shown, bearing the motto “Deo Juvante” (With God’s Help), embodies the Principality’s fundamental principles: dynastic legitimacy, resilience in the face of external threats, and political unity.
This motto, which dates back to the fifteenth century, has since appeared on official coats of arms, coins, and various institutional documents.
Un souvenir historique au-delà du simple garde-temps
Cette montre marque l’avènement du prince bâtisseur et le début de son règne, accompagné par Pierre Rey, déjà présent auprès de lui depuis son adolescence au palais princier.
L’attention portée au choix de l’alliage et à la précision de la gravure témoigne du respect envers la personnalité du Prince Rainier III et du lien établi entre ce dernier et son conseiller. Cette montre constitue un objet représentatif d’un moment de l’histoire monégasque, reliant le passé, le présent et l’avenir par ses caractéristiques symboliques et techniques.
Cette montre symbolise la promesse d’indépendance et de résilience façonnée lors de la première allocution officielle du Prince Rainier III le 19 novembre 1949.
A historical souvenir beyond a simple timepiece
This watch marks the rise of the builder prince and the beginning of his reign with the guidance of Pierre Rey, who had already been present by his side since adolescence at the Prince’s Palace.
The careful selection of the alloy and the precision of the engraving demonstrate both respect for Prince Rainier III’s character and the bond formed between him and his advisor. This watch serves as an emblem of a significant moment in Monegasque history, connecting past, present, and future through its symbolic and technical features.
This watch symbolizes the promise of independence and resilience shaped during the official announcement of Prince Rainier III on November 19, 1949, at his first official address.
« L’avenir réside en nous dans la volonté commune de lutter pour la sauvegarde de notre indépendance et la défense de notre souveraineté. »
– Prince Rainier III de Monaco
“The future lies in our common will to fight for the preservation of our independence and the defense of our sovereignty.”
– Prince Rainier III of Monaco
Guido RENI (Bologne, 1575-1642)
David et Goliath
Toile, 227 × 145,5 cm
Provenance :
Acheté directement à l’artiste par le duc Francesco d’Este (1610–1658) ; Prince Eugène de Savoie (1663–1736), dans son palais du Belvédère à Vienne ; Ducs de Savoie, dans leur palais de Turin jusqu’en 1795 ; Le général Pierre Dupont de l’Étang (1765–1840), à l’hôtel de Beauvau, Paris ; puis conservé par la famille ; Par descendance ; Collection particulière, Charente.
Estimation : 2 000 000 - 4 000 000 € Œuvre vendue conjointement avec la maison de vente Millon et associés
Vente aux enchères : Mardi 25 novembre 2025 - 16h
7 rond-point des Champs-Élysées Marcel Dassault 75008 Paris
Contact : Matthieu Fournier +33 (0)1 42 99 20 26 mfournier@artcurial.com
www.artcurial.com
Michel Martin DRÖLLING (Paris, 1786–1851)
Portrait de jeune garçon
Huile sur toile (Toile d’origine)
Signée, localisée et datée ‘Drölling / Rome / 1814’ en bas à droite
48 × 37 cm
Estimation : 70 000 – 100 000 €
Vente aux enchères : Mercredi 26 novembre 2025 – 14h30
7 rond-point des Champs-Élysées Marcel Dassault 75008 Paris
Contact : Matthieu Fournier +33 (0)1 42 99 20 26 mfournier@artcurial.com
www.artcurial.com
: Laurie Matheson +33 (0)1 42 99 16 33 vins@artcurial.com Vente aux enchères en ligne : Vendredi 12 décembre 2025 sur www.artcurial.com
ROLEX
Cosmograph Daytona "Paul Newman” Ref. 6240 Vers 1967
Vendu 249 280 €
Clôture du catalogue : Début décembre
Vente aux enchères : Mardi 13 janvier 2026 - 14h
7 rond-point des Champs-Élysées Marcel Dassault 75008 Paris
Contact : Romain Marsot +33 (0)1 42 99 16 53
rmarsot@artcurial.com
www.artcurial.com
Directrice du pôle, Vice-présidente : Isaure de Viel Castel
Art Contemporain Africain
Spécialiste : Margot Denis-Lutard, 16 44
Art-Déco / Design
Directrice : Sabrina Dolla, 16 40
Spécialiste :
Edouard Liron, 20 37
Administratrice senior :
Anne-Claire Drauge, 20 42
Administratrice : Domitilla Giordano
Expert : Justine Despretz
Consultants :
Design Italien :
Design Scandinave : Aldric Speer
Bandes Dessinées
Expert : Éric Leroy
Administrateur junior : Alexandre Dalle
Estampes & Multiples
Directrice : Karine Castagna
Administrateur - catalogueur : Florent Sinnah, 16 54
Administrateur junior : Alexandre Dalle
Impressionniste & Moderne
Directeur : Bruno Jaubert
Spécialiste : Florent Wanecq
Catalogueurs
Recherche et certificat :
Jessica Cavalero, Louise Eber
Administratrice - catalogueur:
Élodie Landais, 20 84
Administratrice junior : Alexandra Michel
Photographie
Catalogueur : Sara Bekhedda, 20 25
Post-War & Contemporain
Directeur : Hugues Sébilleau
Spécialiste : Sophie Cariguel
Catalogueurs
Recherche et certificat : Jessica Cavalero
Louise Eber
Catalogueur : Sara Bekhedda
Administratrice : Beatrice Fantuzzi, 20 34
Urban Art
Directeur : Arnaud Oliveux
Administrateur - catalogueur: Florent Sinnah, 16 54
Administrateur junior : Alexandre Dalle
Expositions culturelles & ventes privées
Chef de projet : Vanessa Favre, 16 13
Archéologie & Arts d’Orient
Spécialiste : Lamia Içame, 20 75
Administratrice sénior : Solène Carré
Expert Art de l’Islam : Romain Pingannaud
Art d’Asie
Expert : Qinghua Yin
Administratrice : Shenying Chen, 20 32
Livres & Manuscrits
Directeur : Frédéric Harnisch, 16 49
Administratrice : Émeline Duprat, 16 58
Maîtres anciens & du XIXe siècle : Tableaux, dessins, sculptures, cadres anciens et de collection
Vice-président : Matthieu Fournier, 20 26
Catalogueur : Blanche Llaurens
Spécialiste : Matthias Ambroselli
Administratrice sénior : Margaux Amiot, 20 07
Administratrice : Léa Pailler, 20 07
Mobilier & Objets d’Art
Directeur : Filippo Passadore
Clerc assistant :
Barthélémy Kaniuk
Administratrice : Charlotte Norton, 20 68
Expert céramiques : Cyrille Froissart
Experts orfèvrerie : S.A.S. Déchaut-Stetten & associés, Marie de Noblet
Thierry de la Chaise : Senior advisor - Spécialiste senior orfèvrerie 06 75 02 62 94
Orientalisme
Directeur : Olivier Berman, 20 67
Spécialiste junior : Florence Conan, 16 15
Souvenirs Historiques & Armes Anciennes
Expert armes : Arnaud de Gouvion Saint-Cyr
Contact : Maxence Miglioretti, 20 02
Numismatique / Philatélie / Objets de curiosités & Histoire naturelle
Expert numismatique : Cabinet Bourgey
Contact : Juliette Leroy-Prost, 17 10
Automobiles de Collection
Président : Matthieu Lamoure
Vice-président : Pierre Novikoff
Spécialiste sénior : Antoine Mahé, 20 62
Responsable des relations
clients Motorcars : Anne-Claire Mandine, 20 73
Responsable des opérations et de l’administration :
Sandra Fournet +33 (0)1 58 56 38 14
Administrateur junior : Jeremy Carvalho
Consultant : Frédéric Stoesser motorcars@artcurial.com
Automobilia
Aéronautique, Marine
Président : Matthieu Lamoure
Responsable : Sophie Peyrache, 20 41
Horlogerie de Collection
Directeur : Romain Marsot
Expert : Geoffroy Ader
Administratrice junior : Charlotte Christien, 16 51
Joaillerie
Directrice : Valérie Goyer
Spécialiste junior : Antoinette Rousseau
Catalogueur : Pauline Hodée
Administratrice junior : Janelle Beau, 20 52
Mode & Accessoires de luxe
Catalogueur : Victoire Debreil
Administratrice : Emilie Martin, +33 1 58 56 38 12
Stylomania
Contact :
Juliette Leroy-Prost, 17 10
Vins fins & Spiritueux
Expert : Laurie Matheson
Spécialiste : Marie Calzada, 20 24
Administratrice sénior : Solène Carré
Consultant : Luc Dabadie vins@artcurial.com
Vice-président :
Stéphane Aubert
Chargés d'inventaires, Commissaires-priseurs : Juliette Leroy-Prost, 17 10
Maxence Miglioretti, 20 02
Elisa Borsik, 20 18
Administrateurs : Thomas Loiseaux, 16 55
Charline Monjanel, 20 33
Consultante : Catherine Heim
Directrice des partenariats : Marine de Miollis
COMMISSAIRESPRISEURS HABILITÉS
Stéphane Aubert
Elisa Borsik
Francis Briest
Matthieu Fournier
Juliette Leroy-Prost
Anne-Claire Mandine
Maxence Miglioretti
Arnaud Oliveux
Hervé Poulain
Florent Wanecq
7, rond-point des Champs-Élysées Marcel Dassault 75008 Paris
T. +33 (0)1 42 99 20 20 F. +33 (0)1 42 99 20 21 contact@artcurial.com www.artcurial.com
SAS au capital de 1 797 000 € Agrément n° 2001-005
Cannes - Alpes-Maritimes
Représentante : Eléonore Dauzet edauzet@artcurial.com +33 (0)6 65 26 03 39
Montpellier
Geneviève Salasc de Cambiaire +33 (0)6 09 78 31 45 gsalasc@artcurial.com
Région Aquitaine
Directrice : Julie Valade jvalade@artcurial.com
Région Rhône-Alpes
Représentant : François David +33 (0)6 95 48 92 75 fdavid@artcurial.com
Strasbourg
Frédéric Gasser +33 (0)6 88 26 97 09 fgasser@artcurial.com
Artcurial Toulouse
Jean-Louis Vedovato
Commissaire-priseur : Jean-Louis Vedovato
Clerc principal : Valérie Vedovato
8, rue Fermat – 31000 Toulouse +33 (0)5 62 88 65 66 v.vedovato@artcurialtoulouse.com
Tous les emails des collaborateurs d’Artcurial s’écrivent comme suit : initiale(s) du prénom et nom @artcurial.com, par exemple : Anne-Laure Guérin: alguerin@artcurial.com
Les numéros de téléphone des collaborateurs d’Artcurial se composent comme suit : +33 1 42 99 xx xx. Dans le cas contraire, les numéros sont mentionnés en entier.
International senior advisor : Martin Guesnet, 20 31
Allemagne
Directrice : Miriam Krohne
Assistante : Caroline Weber
Galeriestrasse 2b 80539 Munich
+49 89 1891 3987
Belgique
Directrice : Vinciane de Traux
Fine Art Business Developer: Simon van Oostende
Office ManagerPartnerships & Events: Magali Giunta
5, avenue Franklin Roosevelt 1050 Bruxelles +32 2 644 98 44
Chine
Consultante : Jiayi Li 798 Art District, No 4 Jiuxianqiao Lu Chaoyang District
Beijing 100015
+86 137 01 37 58 11 lijiayi7@gmail.com
Italie
Directrice : Emilie Volka
Assistante : Eleonora Ballista
Corso Venezia, 22 20121 Milano
+39 02 49 76 36 49
Artcurial Maroc
Directeur : Olivier Berman
Directrice administrative: Soraya Abid
Administratrices junior: Lamyae Belghiti
Widad Outmghart
Résidence AsmarAvenue Mohammed VI
Rue El Adarissa - Hivernage
40020 Marrakech
+212 524 20 78 20
Artcurial Monaco
Directrice : Olga de Marzio
Assistante administrative : Joëlle Iseli
Monte-Carlo Palace
3/9 boulevard des Moulins 98000 Monaco
+377 97 77 51 99
ARTCURIAL BEURRET BAILLY WIDMER
Bâle
Schwarzwaldallee 171 4058 Bâle
+41 61 312 32 00 info@bbw-auktionen.com
Saint-Gall
Unterstrasse 11
9001 Saint-Gall
+41 71 227 68 68 info@galeriewidmer.com
Zurich
Kirchgasse 33
8001 Zurich
+41 43 343 90 33 info@bbw-auktionen.com
Nicolas Orlowski
Matthieu Lamoure
Joséphine Dubois
Stéphane Aubert
Matthieu Fournier
Bruno Jaubert
Isaure de Viel Castel
Directeurs associés :
Stéphane Aubert
Olivier Berman
Sabrina Dolla
Matthieu Fournier
Bruno Jaubert
Matthieu Lamoure
Arnaud Oliveux
Hugues Sébilleau
Julie Valade
Conseiller scientifique et culturel :
Serge Lemoine
Commissaire-priseur, Co-fondateur
Francis Briest
Président directeur général : Nicolas Orlowski
Directrice générale adjointe : Joséphine Dubois
Président d’honneur : Hervé Poulain
Conseil d’administration : Francis Briest
Olivier Costa de Beauregard
Natacha Dassault
Thierry Dassault
Carole Fiquémont
Marie-Hélène Habert
Nicolas Orlowski
Hervé Poulain
JOHN TAYLOR
Président directeur général: Nicolas Orlowski
John Taylor Corporate, Europa Résidence, Place des Moulins, 98000 Monaco contact@john-taylor.com www.john-taylor.fr
ARQANA
Artcurial Deauville 32, avenue Hocquart de Turtot 14800 Deauville
+33 (0)2 31 81 81 00 info@arqana.com www.arqana.com
Directrice générale adjointe, administration et finances : Joséphine Dubois
Assistante : Emmanuelle Roncola
Responsable service juridique clients : Léonor Augier
Ordres d’achat, enchères par téléphone
Directrice : Kristina Vrzests, 20 51
Adjointe de la Directrice :
Marie Auvard
Administratrice : Maëlle Touminet
Administrateur junior : Théo-Paul Boulanger bids@artcurial.com
Comptabilité des ventes
Responsable : Nathalie Higueret
Comptable des ventes confirmée : Audrey Couturier
Comptables : Chloé Catherine
Mathilde Desforges
Jessica Sellahannadi Yugyeong Shon 20 71 ou 17 00
Gestionnaire de dossier : Melanie Joly
Transport et douane
Responsable : Marine Viet, 16 57
Adjointe : Marine Renault, 17 01 Assistantes spécialisées : Lou Dupont, Inès Tekirdaglioglu shipping@artcurial.com
Logistique et gestion des stocks
Directeur : Éric Pourchot
Responsables de stock : Lionel Lavergne
Joël Laviolette
Vincent Mauriol
Lal Sellahanadi
Adjoint : Clovis Cano
Coordinatrices logistique: Victoire de Latour
Magasiniers : Denis Chevallier
Adrien da Costa
Isaac Dalle
Floriane Joffre
Brayan Monteiro
Jason Tilot
Marketing
Directrice : Lorraine Calemard, 20 87
Chefs de projet : Domitilla Corti, 01 42 25 64 38
Ariane Gilain, 16 52
Daphné Perret, 16 23
Responsable Studio Graphique: Aline Meier, 20 88
Graphiste : Rose de La Chapelle, 20 10
Graphiste junior : Romane Marliot, 01 42 25 93 83
Responsable CRM : Alexandra Cosson
Chargée CRM : Géraldine de Mortemart, 20 43
Analyste CRM junior : Colombine Santarelli
Relations Extérieures
Directrice : Anne-Laure Guérin, 20 86
Attachée de presse : Deborah Bensaid, 20 76
Community Manager : Maria Franco Baqueiro, 20 82
Comptabilité générale
Responsable :
Sandra Margueritat Lefevre
Comptables : Romane Herson
Jodie Hoang
Arméli Itoua
Aïcha Manet
Assistante de gestion : Solène Sapience
Responsable administrative des ressources humaines : Isabelle Chênais, 20 27
Assistante : Amandine Le Monnier 20 79
Bureau d’accueil
Responsable accueil, Clerc Live et PV : Denis Le Rue
Mizlie Bellevue
Théa Fayolle
Marie Peyroche
Services généraux
Responsable : Denis Le Rue
Service photographique des catalogues
Fanny Adler
Stéphanie Toussaint
Régisseur : Mehdi Bouchekout
Artcurial SAS est un opérateur de ventes volontaires de meubles aux enchères publiques régie par les articles L 321-4 et suivant du Code de commerce. En cette qualité Artcurial SAS agit comme mandataire du vendeur qui contracte avec l’acquéreur. Les rapports entre Artcurial SAS et l’acquéreur sont soumis aux présentes conditions générales d’achat qui pourront être amendées par des avis écrits ou oraux avant la vente et qui seront mentionnés au procès-verbal de vente.
En tant qu’opérateur de ventes volontaires, ARTCURIAL SAS est assujetti aux obligations listées aux articles L.561-2 14° et suivants du Code Monétaire et Financier relatifs à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
a) Les acquéreurs potentiels sont invités à examiner les biens pouvant les intéresser avant la vente aux enchères, et notamment pendant les expositions. Artcurial SAS se tient à la disposition des acquéreurs potentiels pour leur fournir des rapports sur l’état des lots.
b) Les descriptions des lots résultant du catalogue, des rapports, des étiquettes et des indications ou annonces verbales ne sont que l’expression par Artcurial SAS de sa perception du lot, mais ne sauraient constituer la preuve d’un fait.
c) Les indications données par Artcurial SAS sur l’existence d’une restauration, d’un accident ou d’un incident affectant le lot, sont exprimées pour faciliter son inspection par l’acquéreur potentiel et restent soumises à son appréciation personnelle ou à celle de son expert.
L’absence d’indication d’une restauration d’un accident ou d’un incident dans le catalogue, les rapports, les étiquettes ou verbalement, n’implique nullement qu’un bien soit exempt de tout défaut présent, passé ou réparé. Inversement la mention de quelques défauts n’implique pas l’absence de tout autres défauts.
d) Les estimations sont fournies à titre purement indicatif et elles ne peuvent être considérées comme impliquant la certitude que le bien sera vendu au prix estimé ou même à l’intérieur de la fourchette d’estimations. Les estimations ne sauraient constituer une quelconque garantie.
Les estimations peuvent être fournies en plusieurs monnaies ; les conversions peuvent à cette occasion être arrondies différemment des arrondissements légaux.
e) Les biens d’occasion (tout ce qui n’est pas neuf) ne bénéficient pas de la garantie légale de conformité conformément à l’article L 217-2 du Code de la consommation.
a) En vue d’une bonne organisation des ventes, les acquéreurs potentiels sont invités à se faire connaître auprès d’Artcurial SAS, avant la vente, afin de permettre l’enregistrement de leurs données personnelles. Artcurial SAS se réserve le droit de demander à tout acquéreur potentiel de justifier de son identité ainsi que de ses références bancaires et d’effectuer un déposit. Artcurial SAS se réserve d’interdire l’accès à la salle de vente de tout acquéreur potentiel pour justes motifs. Une enchère est acceptée au regard des informations transmises par l'encherisseur avant la vente. En conséquence, aucune modification du nom de l'adjudicataire ne pourra intervenir après la vente.
b) Toute personne qui se porte enchérisseur s’engage à régler personnellement et immédiatement le prix d’adjudication augmenté des frais à la charge de l’acquéreur et de tous impôts ou taxes qui pourraient être exigibles.Tout enchérisseur est censé agir pour son propre compte sauf dénonciation préalable de sa qualité de mandataire pour le compte d’un tiers, acceptée par Artcurial SAS.
c) Le mode normal pour enchérir consiste à être présent dans la salle de vente. Toutefois Artcurial SAS pourra accepter gracieusement de recevoir des enchères par téléphone d’un acquéreur potentiel qui se sera manifesté avant la vente. Artcurial SAS ne pourra engager sa responsabilité notamment si la liaison téléphonique n’est pas établie, est établie tardivement, ou en cas d’erreur ou d’omissions relatives à la réception des enchères par téléphone. À toutes fins utiles, Artcurial SAS se réserve le droit d’enregistrer les communications téléphoniques durant la vente. Les enregistrements seront conservés jusqu’au règlement du prix, sauf contestation.
d) Artcurial SAS pourra accepter gracieusement d’exécuter des ordres d’enchérir qui lui auront été transmis avant la vente, pour lesquels elle se réserve le droit de demander un déposit de garantie et qu’elle aura acceptés. Si le lot n’est pas adjugé à cet enchérisseur, le déposit de garantie sera renvoyé sous 72h. Si Artcurial SAS reçoit plusieurs ordres pour des montants d’enchères identiques, c’est l’ordre le plus ancien qui sera préféré. Artcurial SAS ne pourra engager sa responsabilité notamment en cas d’erreur ou d’omission d’exécution de l’ordre écrit.
e) Dans l’hypothèse où un prix de réserve aurait été stipulé par le vendeur, Artcurial SAS se réserve le droit de porter des enchères pour le compte du vendeur jusqu’à ce que le prix de réserve soit atteint.En revanche le vendeur n’est pas autorisé à porter lui-même des enchères directement ou par le biais d’un mandataire.Le prix de réserve ne pourra pas dépasser l’estimation basse figurant dans le catalogue ou modifié publiquement avant la vente.
f) Artcurial SAS dirigera la vente de façon discrétionnaire, en veillant à la liberté des enchères et à l’égalité entre l’ensemble des enchérisseurs, tout en respectant les usages établis.Artcurial SAS se réserve de refuser toute enchère, d’organiser les enchères de la façon la plus appropriée, de déplacer certains lots lors de la vente, de retirer tout lot de la vente, de réunir ou de séparer des lots.En cas de contestation Artcurial SAS se réserve de désigner l’adjudicataire, de poursuivre la vente ou de l’annuler, ou encore de remettre le lot en vente.
g) Sous réserve de la décision de la personne dirigeant la vente pour Artcurial SAS, l’adjudicataire sera la personne qui aura porté l’enchère la plus élevée pourvu qu’elle soit égale ou supérieure au prix de réserve, éventuellement stipulé. Le coup de marteau matérialisera la fin des enchères et le prononcé du mot « adjugé » ou tout autre équivalent entraînera la formation du contrat de vente entre le vendeur et le dernier enchérisseur retenu. L’adjudicataire ne pourra obtenir la livraison du lot qu’après règlement de l’intégralité du prix. en cas de remise d’un chèque ordinaire, seul l’encaissement du chèque vaudra règlement. Artcurial SAS se réserve le droit de ne délivrer le lot qu’après encaissement du chèque. Le lot non adjugé pourra être vendu après la vente dans les conditions de la loi sous réserve que son prix soit d’au moins 1.500 euros.
h) Pour faciliter les calculs des acquéreurs potentiels, Artcurial SAS pourra être conduit à utiliser à titre indicatif un système de conversion de devises. Néanmoins les enchères ne pourront être portées en devises, et les erreurs de conversion ne pourront engager la responsabilité de Artcurial SAS.
a) En sus du prix de l’adjudication, l’adjudicataire (acheteur) devra acquitter par lot et par tranche dégressive les commissions et taxes suivantes:
1) Lots en provenance de l’UE:
• De 1 à 700 000 euros: 26 % + TVA au taux en vigueur.
• De 700 001 à 4 000 000 euros: 20% + TVA au taux en vigueur.
• Au-delà de 4 000 001 euros: 14,5 % + TVA au taux en vigueur.
2) Lots en provenance hors UE : (indiqués par un m): Œuvres d’art, antiquités et biens de collection: L’adjudication sera portée hors taxe. A cette adjudication sera ajoutée une TVA au taux réduit de 5,5% qui pourra être rétrocédée à l’adjudicataire sur présentation d'un justificatif d’exportation hors UE ou à l’adjudicataire UE justifiant d’un numéro de TVA intracommunautaire et d’un document prouvant la livraison dans son état membre. Les commissions et taxes indiquées au paragraphe 1) ci-dessus demeurent identiques.
3) Lots en provenance hors UE (indiqués par un m) Bijoux et Montres, Vins et Spiritueux, Multiples: Aux commissions et taxes indiquées au paragraphe 1) ci-dessus, il conviendra d’ajouter des frais liés à l’importation correspondant à 20% du prix d’adjudication.
4) Des frais additionnels seront facturés aux adjudicataires ayant enchérit en ligne par le biais de plateformes Internet autres qu’ARTCURIAL LIVE.
5) La TVA sur commissions et les frais liés à l’importation pourront être rétrocédés à l’adjudicataire sur présentation des justificatifs d’exportation hors UE.L’adjudicataire UE justifiant d’un n° de TVA Intracommunautaire et d’un document prouvant la livraison dans son état membre pourra obtenir le remboursement de la TVA sur commissions.
Le paiement du lot aura lieu au comptant, pour l’intégralité du prix, des frais et taxes, même en cas de nécessité d’obtention d’une licence d’exportation. L’adjudicataire pourra s’acquitter par les moyens suivants : - En espèces : jusqu’à 1 000 euros frais et taxes compris pour les ressortissants français et les personnes agissant pour le compte d’une entreprise, 15 000 euros frais et taxe compris pour les ressortissants étrangers sur présentation de leurs papiers d’identité ; - Par chèque bancaire tiré sur une banque française sur présentation d’une pièce d’identité et, pour toute personne morale, d’un extrait KBis daté de moins de 3 mois (les chèques tirés sur une banque étrangère ne sont pas acceptés);
- Par virement bancaire ;
- Par carte de crédit : VISA, MASTERCARD ou AMEX (en cas de règlement par carte American Express, une commission supplémentaire de 1,85 % correspondant aux frais d’encaissement sera perçue).
6) La répartition entre prix d’adjudication et commissions peut-être modifiée par convention particulière entre le vendeur et Artcurial sans conséquence pour l’adjudicataire.
b) Artcurial SAS sera autorisé à reproduire sur le procès-verbal de vente et sur le bordereau d’adjudication les renseignements qu’aura fournis l’adjudicataire avant la vente. Toute fausse indication engagera la responsabilité de l’adjudicataire. Dans l’hypothèse où l’adjudicataire ne se sera pas fait enregistrer avant la vente, il devra communiquer les renseignements nécessaires dès l’adjudication du lot prononcée. Toute personne s’étant fait enregistrer auprès de Artcurial SAS dispose d’un droit d’accès et de rectification aux données nominatives fournies à Artcurial SAS dans les conditions de la Loi du 6 juillet 1978.
c) Il appartiendra à l’adjudicataire de faire assurer le lot dès l’adjudication. Il ne pourra recourir contre Artcurial SAS, dans l’hypothèse où par suite du vol, de la perte ou de la dégradation de son lot, après l’adjudication, l’indemnisation qu’il recevra de l’assureur de Artcurial SAS serait avérée insuffisante.
d) Le lot ne sera délivré à l’acquéreur qu’après paiement intégral du prix, des frais et des taxes. En cas de règlement par chèque, le lot ne sera délivré qu’après encaissement définitif du chèque, soit 8 jours ouvrables à compter du dépôt du chèque. A compter du lundi suivant le 90e jour après la vente, le lot acheté réglé ou non réglé restant dans l’entrepôt, fera l’objet d’une facturation de 50€ HT par semaine et par lot, toute semaine commencée étant due dans son intégralité au titre des frais d’entreposage et d’assurance.À défaut de paiement par l’adjudicataire, après mise en demeure restée infructueuse, le bien est remis en vente à la demande du vendeur sur folle enchère de l’adjudicataire défaillant ; si le vendeur ne formule pas cette demande dans un délai de trois mois à compter de l’adjudication, la vente est résolue de plein droit, sans préjudice de dommages intérêts dus par l’adjudicataire défaillant. En outre, Artcurial SAS se réserve de réclamer à l’adjudicataire défaillant, à son choix : - Des intérêts au taux légal majoré de cinq points, - Le remboursement des coûts supplémentaires engendrés par sa défaillance, - Le paiement de la différence entre le prix d’adjudication initial et le prix d’adjudication sur folle enchère s’il est inférieur, ainsi que les coûts générés par les nouvelles enchères.
Artcurial SAS se réserve également de procéder à toute compensation avec des sommes dues à l’adjudicataire défaillant. Artcurial SAS se réserve d’exclure de ses ventes futures, tout adjudicataire qui aura été défaillant ou qui n’aura pas respecté les présentes conditions générales d’achat.
e) Sous réserve de dispositions spécifiques à la présente vente, les achats qui n’auront pas été retirés dans les sept jours de la vente (samedi, dimanche et jours fériés compris), pourront être transportés dans un lieu de conservation aux frais de l’adjudicataire défaillant qui devra régler le coût correspondant pour pouvoir retirer le lot, en sus du prix, des frais et des taxes.
f) L’acquéreur pourra se faire délivrer à sa demande un certificat de vente qui lui sera facturé la somme de 60 euros TTC.
En cas de contestation Artcurial SAS se réserve de désigner l’adjudicataire, de poursuivre la vente ou de l’annuler, ou encore de remettre le lot en vente.
a) Dans l’hypothèse où deux personnes auront porté des enchères identiques par la voix, le geste, ou par téléphone et réclament
en même temps le bénéfice de l’adjudication après le coup de marteau, le bien sera immédiatement remis en vente au prix proposé par les derniers enchérisseurs, et tout le public présent pourra porter de nouvelles enchères.
b) Pour faciliter la présentation des biens lors de ventes, Artcurial SAS pourra utiliser des moyens vidéos. en cas d’erreur de manipulation pouvant conduire pendant la vente à présenter un bien différent de celui sur lequel les enchères sont portées, Artcurial SAS ne pourra engager sa responsabilité, et sera seul juge de la nécessité de recommencer les enchères.
L’état français dispose d’un droit de préemption des œuvres vendues conformément aux textes en vigueur.
L’exercice de ce droit intervient immédiatement après le coup de marteau, le représentant de l’état manifestant alors la volonté de ce dernier de se substituer au dernier enchérisseur, et devant confirmer la préemption dans les 15 jours.
Artcurial SAS ne pourra être tenu pour responsable des conditions de la préemption par l’état français.
Artcurial SAS est propriétaire du droit de reproduction de son catalogue. Toute reproduction de celui-ci est interdite et constitue une contrefaçon à son préjudice. En outre Artcurial SAS dispose d’une dérogation lui permettant de reproduire dans son catalogue les œuvres mises en vente, alors même que le droit de reproduction ne serait pas tombé dans le domaine public.
Toute reproduction du catalogue de Artcurial SAS peut donc constituer une reproduction illicite d’une œuvre exposant son auteur à des poursuites en contrefaçon par le titulaire des droits sur l’œuvre. La vente d’une œuvre n’emporte pas au profit de son propriétaire le droit de reproduction et de présentation de l’œuvre.
La réglementation internationale du 3 mars 1973, dite Convention de Washington a pour effet la protection de specimens et d’espèces dits menacés d’extinction. Les termes de son application diffèrent d’un pays à l’autre. Il appartient à tout acheteur de vérifier, avant d’enchérir, la législation appliquée dans son pays à ce sujet.
Tout lot contenant un élément en ivoire, en palissandre…quelle que soit sa date d’exécution ou son certificat d’origine, ne pourra être importé aux Etats-Unis, au regard de la législation qui y est appliquée. Il est indiqué par un (s).
L’acquéreur sera lui-même chargé de faire assurer ses acquisitions, et Artcurial SAS décline toute responsabilité quant aux dommages que l’objet pourrait encourir, et ceci dès l’adjudication prononcée. Toutes les formalités et transports restent à la charge exclusive de l’acquéreur.
Les dispositions des présentes conditions générales d’achat sont indépendantes les unes des autres. La nullité de quelque disposition ne saurait entraîner l’inapplicabilité des autres.
10 . COMPÉTENCES LÉGISLATIVE ET JURIDICTIONNELLE
Conformément à la loi, il est précisé que toutes les actions en responsabilité civile engagées à l’occasion des prisées et des ventes volontaires et judiciaires de meuble aux enchères publiques se prescrivent par cinq ans à compter de l’adjudication ou de la prisée.La loi française seule régit les présentes conditions générales d’achat. Toute contestation relative à leur existence, leur validité, leur opposabilité à tout enchérisseur et acquéreur, et à leur exécution sera tranchée par le tribunal judiciaire compétent du ressort de Paris (France). Le Conseil des Ventes Volontaires, 19 avenue de l’Opéra – 75001 Paris peut recevoir des réclamations en ligne (www.conseildesventes.fr, rubrique « Réclamations en ligne »).
Artcurial SAS participe à la protection des biens culturels et met tout en œuvre, dans la mesure de ses moyens, pour s’assurer de la provenance des lots mis en vente dans ce catalogue.
Artcurial SAS is an operator of voluntary auction sales regulated by the law articles L321-4 and following of the Code de Commerce. In such capacity Artcurial SAS acts as the agent of the seller who contracts with the buyer. The relationships between Artcurial SAS and the buyer are subject to the present general conditions of purchase which can be modified by saleroom notices or oral indications before the sale, which will be recorded in the official sale record.
As a voluntary auction sales operator, ARTCURIAL SAS is subject to the obligations listed in articles L.561-2 14° and seq. of the French Monetary and Financial Code relating to the Anti Money Laundering regulation.
a) The prospective buyers are invited to examine any goods in which they may be interested, before the auction takes place, and notably during the exhibitions. Artcurial SAS is at disposal of the prospective buyers to provide them with reports about the conditions of lots.
b) Description of the lots resulting from the catalogue, the reports, the labels and the verbal statements or announcements are only the expression by Artcurial SAS of their perception of the lot, but cannot constitute the proof of a fact.
c) The statements by made Artcurial SAS about any restoration, mishap or harm arisen concerning the lot are only made to facilitate the inspection thereof by the prospective buyer and remain subject to his own or to his expert’s appreciation. The absence of statements Artcurial SAS by relating to a restoration, mishap or harm, whether made in the catalogue, condition reports, on labels or orally, does not imply that the item is exempt from any current, past or repaired defect. Inversely, the indication of any defect whatsoever does not imply the absence of any other defects.
d) Estimates are provided for guidance only and cannot be considered as implying the certainty that the item will be sold for the estimated price or even within the bracket of estimates.
Estimates cannot constitute any warranty assurance whatsoever.
The estimations can be provided in several currencies ; the conversions may, in this case or, be rounded off differently than the legal rounding
e) Second-hand goods (anything that is not new) do not benefit from the legal guarantee of conformity in accordance with article L 217-2 of the Consumer Code.
a) In order to assure the proper organisation of the sales, prospective buyers are invited to make themselves known to Artcurial SAS before the sale, so as to have their personal identity data recorded.
Artcurial SAS reserves the right to ask any prospective buyer to justify his identity as well as his bank references and to request a deposit.
Artcurial SAS reserves the right to refuse admission to the auction sales premises to any prospective buyer for legitimate reasons. A bid is accepted on the basis of the information provided by the bidder prior to the sale. Consequently, the name of the winning bidder cannot be changed after the sale.
b) Any person who is a bidder undertakes to pay personally and immediately the hammer price increased by the costs to be born by the buyer and any and all taxes or fees/expenses which could be due. Any bidder is deemed acting on his own behalf except when prior notification, accepted by Artcurial SAS, is given that he acts as an agent on behalf of a third party.
c) The usual way to bid consists in attending the sale on the premises. However, Artcurial SAS may graciously accept to receive some bids by telephone from a prospective buyer who has expressed such a request before the sale. Artcurial SAS will bear no liability / responsibility whatsoever, notably if the telephone contact is not made, or if it is made too late, or in case of mistakes or omissions relating to the reception of the telephone. For variety of purposes, Artcurial SAS reserves its right to record all the telephone communications during the auction. Such records shall be kept until the complete payment of the auction price, except claims.
d) Artcurial SAS may accept to execute orders to bid which will have been submitted before the sale and by Artcurial SAS which have been deemed acceptable. Artcurial SAS is entitled to request a deposit which will be refunded within 48hours after the sale if the lot id not sold to this buyer.
Should Artcurial SAS receive several instructions to bid for the same amounts, it is the instruction to bid first received which will be given preference.
Artcurial SAS will bear no liability/responsibility in case of mistakes or omission of performance of the written order.
e) In the event where a reserve price has been stipulated by the seller, Artcurial SAS reserves the right to bid on behalf of the seller until the reserve price is reached. The seller will not be admitted to bid himself directly or through an agent. The reserve price may not be higher than the low estimate for the lot printed in or publicly modified before the sale.
f) Artcurial SAS will conduct auction sales at their discretion, ensuring freedom auction and equality among all bidders, in accordance with established practices.
Artcurial SAS reserves the right to refuse any bid, to organise the bidding in such manner as may be the most appropriate, to move some lots in the course of the sale, to withdraw any lot in the course of the sale, to combine or to divide some lots in the course of the sale. In case of challenge or dispute, Artcurial SAS reserves the right to designate the successful bidder, to continue the bidding or to cancel it, or to put the lot back up for bidding.
g) Subject to the decision of the person conducting the bidding for Artcurial SAS, the successful bidder will be the bidder would will have made the highest bid provided the final bid is equal to or higher than the reserve price if such a reserve price has been stipulated.
The hammer stroke will mark the acceptance of the highest bid and the pronouncing of the word “adjugé” or any equivalent will amount to the conclusion of the purchase contract between the seller and the last bidder taken in consideration.
No lot will be delivered to the buyer until full payment has been made.In case of payment by an ordinary draft/check, payment will be deemed made only when the check will have been cashed.
The lot not auctioned may be sold after the sale in accordance with the law, provided that its price is at least 1,500 euros.
h) So as to facilitate the price calculation for prospective buyers, a currency converter may be operated by Artcurial SAS as guidance. Nevertheless, the bidding cannot be made in foreign currency and Artcurial SAS will not be liable for errors of conversion.
a) In addition of the lot’s hammer price, the buyer must pay the different stages of following costs and fees/taxes:
1) Lots from the EU:
• From 1 to 700,000 euros: 26 % + current VAT.
From 700,001 to 4,000,000 euros: 20 % + current VAT.
Over 4,000,001 euros: 14,5 % + current VAT.
2) Lots from outside the EU : (identified by an m). Works of art, Antiques and Collectors’items The hammer price will be VAT excluded to which should be added 5.5% VAT. Upon request, this VAT will be refunded to the purchaser on presentation of written proof of exportation outside the EU or to the EU purchaser who will submit his intracommunity VAT number and a proof of shipment of his purchase to his EU country home address. Commissions and taxes indicated in section 3.1) remain the same.
3) Lots from outside the EU (identified by an m): Jewelry and Watches, Wines and Spirits, Multiples In addition to the commissions and taxes specified in paragraph 1) above, an additional import VAT will be charged (20% of the hammer price).
4) Additional fees will be charged to bidders who bid online via Internet platforms other than ARTCURIAL LIVE.
5) VAT on commissions and importation expenses can be retroceded to the purchaser on presentation of written proof of exportation outside the EU.
An EU purchaser who will submit their intracommunity VAT number and a proof of shipment of their purchase to their EU country home address will be refunded of VAT on buyer’s premium.The payment of the lot will be made cash, for the whole of the price, costs and taxes, even when an export licence is required. The purchaser will be authorized to pay by the following means :
- In cash : up to 1 000 euros, costs and taxes included, for French citizens and people acting on behalf of a company, up to 15 000 euros, costs and taxes included, for foreign citizens on presentation of their identity papers ;
- By cheque drawn on a French bank on presentation of identity papers and for any company, a KBis dated less than 3 months (cheques drawn on a foreign bank are not accepted);
- By bank transfer;
- By credit card : VISA, MASTERCARD or AMEX (in case of payment by AMEX, a 1,85 % additional commission corresponding to cashing costs will be collected).
6)The distribution between the lot's hammer price and cost and fees can be modified by particular agreement between the seller and Artcurial SAS without consequence for the buyer.
b) Artcurial SAS will be authorized to reproduce in the official sale record and on the bid summary the information that the buyer will have provided before the sale. The buyer will be responsible for any false information given. Should the buyer have neglected to give his personal information before the sale, he will have to give the necessary information as soon as the sale of the lot has taken place.
Any person having been recorded by Artcurial SAS has a right of access and of rectification to the nominative data provided to Artcurial SAS pursuant to the provisions of Law of the 6 July 1978.
c) The lot must to be insured by the buyer immediately after the purchase. The buyer will have no recourse against Artcurial SAS, in the event where, due to a theft, a loss or a deterioration of his lot after the purchase, the compensation he will receive from the insurer of Artcurial SAS would prove insufficient.
d) The lot will be delivered to the buyer only after the entire payment of the price, costs and taxes. If payment is made by cheque, the lot will be delivered after cashing, eight working days after the cheque deposit. If the buyer has not settled his invoice yet or has not collected his purchase, a fee of 50€+VAT per lot, per week (each week is due in full) covering the costs of insurance and storage will be charged to the buyer, starting on the first Monday following the 90th day after the sale. Should the buyer fail to pay the amount due, and after notice to pay has been given by Artcurial SAS to the buyer without success, at the seller’s request, the lot is re-offered for sale, under the French procedure known as “procédure de folle enchère”. If the seller does not make this request within three months from the date of the sale, the sale will be automatically cancelled, without prejudice to any damages owed by the defaulting buyer.
In addition, Artcurial SAS reserves the right to claim against the defaulting buyer, at their option :
- interest at the legal rate increased by five points,
- the reimbursement of additional costs generated by the buyer’s default,
- the payment of the difference between the initial hammer price and the price of sale after “procédure de folle enchère” if it is inferior as well as the costs generated by the new auction.
Artcurial SAS also reserves the right to set off any amount Artcurial SAS may owe the defaulting buyer with the amounts to be paid by the defaulting buyer.
Artcurial SAS reserves the right to exclude from any future auction, any bidder who has been a defaulting buyer or who has not fulfilled these general conditions of purchase.
e) With reservation regarding the specific provisions of this sale, for items purchased which are not collected within seven days from after the sale (Saturdays, Sundays and public holidays included), Artcurial SAS will be authorized to move them into a storage place at the defaulting buyer’s expense, and to release them to same after payment of corresponding costs, in addition to the price, costs and taxes.
f) The buyer can obtain upon request a certificate of sale which will be invoiced € 60.
In case of dispute, Artcurial SAS reserves the right to designate the successful bidder, to continue the sale or to cancel it or to put the lot up for sale.
a) In case two bidders have bidden vocally, by mean of gesture or by telephone for the same amount and both claim title to the lot, after the bidding the lot, will immediately be offered again for sale at the previous last bid, and all those attending will be entitled to bid again.
b) So as to facilitate the presentation of the items during the sales, Artcurial SAS will be able to use video technology. Should any error occur in operation of such, which may lead to show an item during the bidding which is not the one on which the bids have been made, Artcurial SAS shall bear no liability/responsibility whatsoever, and will have sole discretion to decide whether or not the bidding will take place again.
The French state in entitled to use a right of pre-emption on works of art, pursuant to the rules of law in force.
The use of this right comes immediately after the hammer stroke, the representative of the French state expressing then the intention of the State to substitute for the last bidder, provided he confirms the pre-emption decision within fifteen days.
Artcurial SAS will not bear any liability/ responsibility for the conditions of the pre-emption by the French State.
The copyright in any and all parts of the catalogue is the property of Artcurial SAS. Any reproduction thereof is forbidden and will be considered as counterfeiting to their detriment.
Furthermore, Artcurial SAS benefits from a legal exception allowing them to reproduce the lots for auction sale in their catalogue, even though the copyright protection on an item has not lapsed.
Any reproduction of Artcurial SAS catalogue may therefore constitute an illegal reproduction of a work which may lead its perpetrator to be prosecuted for counterfeiting by the holder of copyright on the work.The sale of a work of art does not transfer to its buyer any reproduction or representation rights thereof.
The International regulation dated March 3rd 1973, protects endangered species and specimen. Each country has its own lawmaking about it. Any potential buyer must check before bidding, if he is entitled to import this lot within his country of residence. Any lot which includes one element in ivory, rosewood…cannot be imported in the United States as its legislation bans its trade whatever its dating may be. It is indicated by a (s).
The buyer has to insure its purchase, and Artcurial SAS assumes no liability for any damage items which may occur after the sale. All transportation arrangements are the sole responsibility of the buyer.
The clauses of these general conditions of purchase are independant from each other. Should a clause whatsoever be found null and void, the others shall remain valid and applicable.
In accordance with the law, it is added that all actions in public liability instituted on the occasion of valuation and of voluntary and court-ordered auction sales are barred at the end of five years from the hammer price or valuation.
These Conditions of purchase are governed by French law exclusively. Any dispute relating to their existence, their validity and their binding effect on any bidder or buyer shall be submitted to the exclusive jurisdiction of the Courts of France. The Conseil des Ventes Volontaires, 19 avenue de l’Opéra – 75001 Paris can receive online claims (www.conseildesventes.fr, section “Online claims”).
Artcurial SAS applies a policy to prevent the sale of looted or stolen cultural property.
Collections Historiques, souvenirs des Grands Hommes
Ventes n°6390 et n°6448
Mercredi 15 octobre 2025 - 14h & 18h Paris — 7, Rond-Point des Champs-Élysées Marcel Dassault
Ordre d’achat / Absentee bid
Ligne téléphonique / Telephone (Pour tout lot dont l’estimation est supérieure à 500 euros For lots estimated from € 500 onwards)
Téléphone pendant la vente / Phone at the time of the sale:
Nom / Name : Prénom / First name : Société / Compagny : Adresse / Address :
Téléphone / Phone : Fax : Email :
Lot Description du lot / Lot description
Les ordres d'achat et les demandes d'enchères téléphoniques doivent impérativement nous parvenir au moins 24 heures avant la vente. Le service d'enchères téléphoniques est proposé pour les lots dont l’estimation basse est supérieure à 500€.
To allow time for processing, absentee bids and requests for telephone bidding should be received at least 24 hours before the sale begins. Telephone bidding is a service provided by Artcurial for lots with a low estimate above 500€.
À renvoyer / Please mail to :
Artcurial SAS 7 Rond-Point des Champs-Élysées Marcel Dassault - 75008 Paris Fax : +33 (0)1 42 99 20 60 bids@artcurial.com
Merci de bien vouloir joindre à ce formulaire une copie de votre pièce d’identité (passeport ou carte nationale d’identité), si vous enchérissez pour le compte d’une société, merci de joindre un extrait KBIS de moins de 3 mois. Could you please provide a copy of your id or passport?
If you bid on behalf of a company, could you please provide an act of incorporation?
Après avoir pris connaissance des conditions de vente décrites dans le catalogue, je déclare les accepter et vous prie d’acquérir pour mon compte personnel aux limites indiquées en euros, les lots que j’ai désignés ci-dessous. (les limites ne comprenant pas les frais légaux).
I have read the conditions of sale printed in this catalogue and agree to abide by them. I grant your permission to purchase on my behalf the following items within the limits indicated in euros. (These limits do not include buyer’s premium and taxes).
Date et signature obligatoire / Required dated signature
Mercredi 15 octobre 2025 – 14h & 18h artcurial.com