Les menus de restaurants victimes collatérales de l’inflation

Depuis la fin de la pandémie, le Canada est confronté à une crise inflationniste qui s’accentue parallèlement aux risques de récession. Évidemment, l’industrie de la restauration est impactée par ce contexte d’instabilité économique qui vient s’additionner à une pénurie de main-d’œuvre historique et aux conséquences corollaires de la pandémie de COVID-19, telles que l’endettement résultant des périodes de fermetures forcées. L’augmentation du coût des matières premières, des salaires, des taux d’intérêt et des autres sources de dépenses a inévitablement favorisé une augmentation des prix des menus. Par conséquent, en mars 2023, le prix des menus dans les restaurants québécois était 8,5 % plus élevé que 12 mois auparavant. À titre comparatif, la valeur moyenne des aliments achetés dans les restaurants canadiens a quant à lui connu une augmentation de 7,2 %. En fait, depuis mars 2021, l’inflation affecte plus sévèrement les établissements québécois que leurs homologues canadiens. Il semble donc que les exploitants québécois ont été contraints d’augmenter davantage les prix de leurs menus comparativement à la moyenne nationale. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette obligation, notamment l’endettement pandémique, l’augmentation des salaires et l’explosion du coût des matières premières. Il est également intéressant de constater que depuis novembre 2021, l’inflation des aliments achetés en magasin surpasse celle des restaurants québécois. En effet, en mars 2023, le prix de la nourriture provenant des épiceries était 10,6 % supérieur à celui de mars 2022, soit 2,1 % de plus que celui des menus de restaurant de la même période.

Évolution de l’inflation annuelle du prix des aliments au Québec

Source : Statistique Canada, Tableau : 18-10-0004-03