Article pour la tribune janvier 2017

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COLLEGE SAINTE THERESE. 34400 LUNEL

LA TRIBUNE DU CLUB GEORGES BENEDITE. JANVIER 2017.

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LA BATAILLE DES ARDENNES

Article de Benjamin Bronstein

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Wacht am Rhein

Décembre 1944. Six mois après le débarquement, la France et la Belgique sont enfin libres. Surtout, les Alliés ont récupéré Anvers, point stratégique pour l'approvisionnement des troupes. C'est donc confiants qu'ils se dirigent vers Berlin, certains de la fin toute proche de cette guerre. Les Allemands se sont retranchés derrière la ligne Siegfried, le long de la frontière ouest de l'Allemagne, et leurs troupes sont affaiblies. Le plus gros des troupes alliées avançant sur Aix-laChapelle et la Sarre, le front des Ardennes est relativement calme. Le 16 décembre 1944, c'est la surprise ! Profitant d'une épaisse masse de


brouillard empêchant toute intervention aérienne des Alliés, les Allemands attaquent au coeur même des Ardennes glacées. Totalement pris de court, les soldats américains en poste sont trois fois moins nombreux que leurs ennemis. Alors qu'ils étaient estimés à 80 000, c'est une force de 200 000 soldats qui leur fait face sur le front Ardennais. Personne ne s'attendait à une telle offensive en plein hiver; d'autant, que le terrain choisi est loin d'être le plus favorable à l'utilisation des chars. Cette opération nommée " Wacht am Rhein " ( la Garde sur le Rhin ) n'est que la première de ce que l'on appellera " la bataille des Ardennes " qui ne s'achèvera qu'à la fin du mois de janvier 1945.

La Contre-offensive

L'objectif allemand est de s'emparer des points de communication stratégiques avec, en ligne de mire, Anvers et Bastogne. Pour cela, il faut parvenir à traverser la Meuse. Dans le camp américain, l'effet de surprise est passé mais la confusion règne. Les unités en poste freinent tant bien que mal en attendant le renfort des troupes du général Patton venant du sud. De leur côté, les Allemands n'avancent pas aussi vite qu'ils l'auraient désiré. La ville de Bastogne fait l'objet d'une lutte acharnée. Celle-ci se retrouvera complétement encerclée dès le 22 décembre. Mais, le 23 décembre 1944, le vent tourne alors pour le camp des Alliés. La météo se faisant plus clémente, les bataillons aériens peuvent enfin entrer en action. Les appareils alliés sont cinq fois plus nombreux que ceux de leur adversaire, fait non négligeable pour la suite des événements. En cause, les possibilités plus que limitées de ravitaillement du côté allemand après cinq ans de guerre face à des ressources autrement plus grandes des Alliés notamment grâce au contrôle exercé sur le port d'Anvers. Malgré la constitution d'un remarquable stock de matériel, les provisions viennent à manquer en cette fin de guerre : la stratégie


allemande repose dès lors principalement sur la prise des dépôts américains et surtout pour le carburant ! Malheureusement pour eux, la plupart de ces attaques ciblées se solderont par des échecs. Sans ressource, les troupes ne pourront bientôt plus avancer.

Le plan Griffon.

Profitant d'une certaine confusion côté Alliés, Hitler a confié au commando Waffen-SS Skorzeny la mise en oeuvre d'une opération spéciale : le plan " Greif " ( Griffon ). Celui-ci consiste en la prise d'au moins deux ponts de la Meuse par une brigade infiltrée dans le camp allié. Ces soldats,vêtus d'uniformes américains et équipés de matériel US volé, sont chargés de brouiller les pistes au sein même des unités de GI's en lançant de fausses rumeurs, notamment à propos d'un éventuel enlèvement du général Eisenhower aux alentours de Paris. Si le plan fonctionne dans un premier temps, plusieurs détails alertent rapidement les militaires américains qui décident alors d'intensifier les contrôles d'identité au sein de leurs unités. Ainsi, il devient d'usage que les soldats suspects soient questionnés sur des sujets bien américains tels que le base-ball ou le nom du chien du président Roosevelt. A la fin du mois de décembre, force est de constater du côté allemand que la revanche tant espérée est loin d'être une réussite. La Meuse s'avérant infranchissable, toutes les forces ont été orientées vers Bastogne. Et, malgré cela, après une semaine de Noël passée à batailler, la ville revient aux mains des Américains. Le mois de janvier laisse s'installer le gros de l'hiver. Le froid est glacial mais le temps radieux permet à l'aviation alliée d'imposer toute sa supériorité. L'armée allemande lance quelques dernières tentatives réussies mais alors inutiles; elle a épuisé toutes ses forces. Le bilan est lourd pour les deux camps mais les pertes du côté des Allemands sont irremplaçables.


Le temps est venu pour Hitler de faire reculer doucement ses troupes. La bataille des Ardennes prend fin. C'était un coup de poker. Le dernier atout du Führer. Un échec.

Responsable de rédaction : Mme M. Biard


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