Ecole Nationale d’Architecture - Rabat -
Renouvellement urbain et Résilience pour la Reconquête des zones en ré-urbanisation : Cas de Conakry
ARCHITECTE DENA
Travail réalisé par Thierno Abdourahmane BAH
Encadré par M. Abdellatif DEBBI
Architecte - Urbaniste - Enseignant à l’ENA
MEMbrEs du Jury
Pr. Hassan Kharmich (Co-encadrant)
Géographe - Enseignant à l’ENA
Pr. Houssain TAHOUATI
Architecte - Enseignant à l’ENA
I.
1.répartie en 4 régions naturelles ayant chala Moyenne-Guinée, La Haute-Guinée et la Guinée Forestière. Côte d’Ivoire, le Libéria et la Sierra Leone.
capitale politique, admnistrative et économique. Elle compte de nombreux sites archéologiques, témoignant la présence humaine préhistorique, notamment les grottes de kakimbo à Conakry. En -
tants, et comp -
six communes urbaines : Kaloum qui en est le centre admnistratif et historique, Dixinn, Matam, Ratoma, Matoto et l’île de Kassa.
2.
ensemble de petits villages parsemés le long des côtes. Ces villages relevaient du royaume de Dubréka. Elle était peuplée de
Le premier contact des côtes guinéennes avec le monde occième première puissance maritime de la planète et Jean II décide d’ajouter à son blason le Titre de Seigneur de Guinée.
La presqu’île était alors un territoire inexploré abritant ses pêcheurs, son mode de vie et sa hiérarchie sociale, avec une chefferie traditionnelle comme ailleurs dans la région.
Dans son livre, Raymond Lehideux-Vernimmen rapporte : « Tous les voyageurs qui y ont relâché au tournant du XXème siè-
cle, l’ont décrite comme « un véritable bijou urbain », un « pur Du fait de sa notoriété, Conakry a très vite suscité l’intérêt des grandes puissances coloniales.
Initialement appelée “Les Rivières du Sud” la Guinée a attiré dirigeants français. Conakry était alors perçue comme la plus
du chemin de fer Conakry-Niger, constituant la principale liai-
ème siècle, bien que celles-ci n’en portent pas
productiviste avec le chemin de fer en priorité, les maisons de commerces et les logements dans une architecture coloniale sans aucune extravagance (voir images d’époque).
Premier gouverneur de la Guinée( francaise à l’époque), le méconçoit une ville au tracé régulier avec boulevards et avenues
facile au port, le potentiel des côtes pour y installer un port en eau profonde et la topographie sans grande surprise. La ville étant masquée, ou protégée selon l’usage qu’on en fait, son port sur l’intérieur en perçant une route de 500 Km de long
D’autre part, au début de ce XXème siècle naissant, Conakry a devancé ses rivales et voisines directes : Dakar, Freetown, Mon-
ème siècle :
« Les maisons blanches à Véranda circulaire, émergent d’une élégantes des palmiers, tandis qu’une activité incroyable règne dans son port. Les avenues, larges et droites, abritées par de grands arbres donnent l’impression d’une ville neuve bien comprise et charmante à habiter. De larges trottoirs bordent cette rue. De splendides maisons à étages toutes neuves lui donnent une apparence toute moderne. La ville de Conakry attire tous nos regards avec ses maisons blanches enfouies dans la verdure dominée par la masse imposante d’un gigantesque fromager ou le fut élancé d’un palmier. Les arbres, les ruisseaux et les cas-
Conakry dans son ensemble a connu depuis des vagues d’urbanisation importante, étroitement liées au contexte politique et idéologique.
une nationalisation de toutes les ressources et le renforcement du concept de nation, un renforcement de l’identité nationale et à une mise en scène des lieux symboliques du pouvoir politique et collectivités et le processus de décentralisation se met en place avec ses tares et ses avantages.
La logique de territorialisation des quartiers et la primauté de leur appartenance idéologique remonte à la période coloniale, ou un semblant de dispositif sécuritaire était mis en place selon des zones particulières. Il s’agit d’un quadrillage octroyant plus de présence policière à certains territoires qu’à d’autres, une autres.
En outre, la ville de Conakry s’est peuplée progressivement avec un exode massif des villes de l’intérieur du pays vers la capitale.
contient
Source : delcampe.net
La saison des pluies est intense et rappelle la mousson avec des
Les vents dominants ont une direction Est - Sud-Est avec certaines rafales sporadiques en saison pluvieuse. 4.
territoire, Conakry et les îles de Loos. La ville croît au rythme de
“Ville-Capitale”. La ville de Conakry est dynamique et donnecation “classique”. Les inégalités sont perceptibles à une échelle
près de la moitié de la population urbaine et a connu une forte de la population urbaine du pays .
Les évolutions urbaines, ont donc pour la plupart, eu lieu hors des orientations des schémas : des zones d’habitat ont été transformées en zones industrielles et inversement ; certaines réserves foncières de l’Etat ont été accaparées, ce qui empêche davantage la mise en œuvre des politiques publiques. Enracinant plus pro -
d’accès à la terre accentue le morcellement et l’émergence de
Le statut de capitale de Conakry lui confère une activité administrative importante, mais sa place dans les communications et l’économie en général est centrale. Elle occupe une grande place dans l’économie guinéenne notamment grâce au port autonome -
sentiellement concentrées dans le secteur tertiaire. Les usines de transformation existent également, en majorité dans les communes de Matoto et Matam.
En outre, la culture urbaine de Conakry se distingue comme ailleurs par les fonctions qu’elle accueille, par la prépondérence des activités du secteur tertiaire, par le dynamisme, la mobilité
dûe à la répétitivité des activités.
Cette culture est variable à l’échelle de la ville et parfois même de la commune ou du quartier. Le renouvellement urbain quant-à lui s’observe davantage dans la ville bâtie à l’époque coloniale et se généralise aujourd’hui échanges.
L’analyse typomorphologique d’un territoire consiste à en décortiquer les constituants physiques, urbains et architecturaux dans le but de comprendre son fonctionnement. Ces constituants ne se limitent pas aux données statiques mais également aux phénomènes dynamiques de la vie du territoire en question. Il est alors possible d’appréhender les aspects réels de la vie urbaine.
du territoire particulièrement :
- La Topographie (Principal guide concernant le tracé viaire)
- La Végétation (Renseignements sur la proportion végétale du site)
- L’Hydrographie (Présence d’eau sur le site et interconnexion)
Ensuite, les composantes urbaines sont décrites, de sorte à res-
principalement de :
- Les Tissus Urbains (Denses, Spontanés, Réguliers etc.)
etc.)
La Topographie de la ville se résume en une altitude maxpériphérie.
De manière globale, la région est constituée d’une vaste plaine
m) tous situés à l’Est de Conakry.
végétation domestique et la moins fréquente, celle découlant
Elle se réduit quasiment à celle domestique. Il n’y a que très peu
de la Camayenne etc. La verdure est plus souvent spontanée et occasionnée par la forte pluviométrie de la ville, tandis que la végétation domestique constituée d’arbres fruitiers est elle omniprésente.
la façade maritime, notamment le long des côtes Sud.
Densités Végétales
L’Hydrographie -
viométrie et une multitude de bras de mers et de ruisseaux qui font de Conakry la capitale la plus arrosée de la sous région avec
de riziculture inhérant aux périphéries de la ville. Il s’agit parfois de bras de mer, et d’autres fois de rivières rejoignant l’océan.
Le réseau viaire majoritairement en véhicule et à pieds, plus rarement en train. La ville est quadrillée par deux voies principales tenant lieu d’autoroutes urbaines : L’autoroute Fidel Castro et la Route Le Prince; secondées par les corniches Nord et Sud, toutes reliées par les voies transversales numerotées de Un à Neuf
En outre, les espaces qui alimentent les faits divers sont les voies ferrées, théâtres permanents de violences et de découvertes macabres car ce sont les lieux les plus en retrait de la vie sociale où se développe la petite délinquance à l’abris des
importants sur les grands axes et au fur et à mesure qu’on se rapproche du centre-ville. Les noeuds se créent le long de ces axes aux heures de pointe. Le train ne desservant qu’une partie -
particulier à savoir : Un sens unique sur les 4 voies aux heures de pointe- constitue une réelle alternative.
Cependant, la mobilité résidentielle est très faible en l’absence d’une mixité fonctionnelle, on peut d’ailleurs l’observer dans le centre-ville de Conakry à Kaloum le week-end.
Les Activités principales ainsi que l’occupation du sol sont majoritairement dictées par la proximité ou non des voies rapides.
Le long des axes majeurs on distingue du Commerce et quelques services.
Le logement est la typologie la plus présente tandis que le littoral est occupé par des villas, des projets immobiliers ainsi que des espaces privés de loisirs et d’hébergement.
Le long de l’autoroute Fidel Castro, on distingue une activité commerciale plus intense avec de grands marchés (Madina,
sa mitoyenneté sont occupé par quelques installations de l’armée de l’air.
La division administrative de Conakry se compose des îles de Loos (Kassa, Room et Tamara), de la presqu’île de Kaloum et de sa banlieue. Elle représente à l’échelle nationale, la capitale du pays et est marquée du sceau de Zone Spéciale, avec un gouvernorat et 5 communes administrées par des maires élus. L’île de Kassa a été érigée en commune en Avril 2021 par l’assemblée nationale, formant ainsi la 6ème commune de la capitale.
Les principaux équipements à l’échelle nationale se concentrent à Conakry et plus particulièrement dans la commune de Kaloum. La concentration d’équipements publics nationaux est proportionnelle à la distance de la presqu’île. Ratoma et Matoto, plus grandes communes en comptent peu.
Les Tissus urbains sont variés malgré la précision de la zone. Le coeur de la capitale est ainsi constitué d’une représen-tinctes comme suit :
- Un tracé régulier à forte densité
- Un tracé régulier à faible densité
- Un tracé irrégulier à forte densité
- Un tracé irrégulier à faible densité
Tracé Régulier Forte Densité
Tracé Régulier Faible Densité
Tracé Irrégulier Faible Densité
Tracé Régulier Forte
Tracé
Tracé
Tracé
Flux
Voies Ferrées
Axes Routiers Majeurs
Voies Principales
Voies Secondaires
+00 M à 30 M
+30 M à 50 M
+60 M à 70 M
+100 M à 120 M
Hamdallaye
Ratoma
Kaporo
Kaporo Rails
Kipé
Démoudoula
Kipé Dadya
Bambéto
Nongo
Koloma
Kipé Kakimbo
Daressalam
Le site sélectionné pour relocaliser les services administratifs de la capitale occupe 50 hectares envitrès excentrée par rapport au reste de l’agglomération. et occupe une surface permettant un regroupement fonctionnel des services centraux.
Il est désservi par deux voies structurantes que sont la Pénétrante centrale (Voie Leprince) et le Transvoie ferrée en réhabilitation et d’une ligne à haute tension.
La zone spéciale de Koloma a constitué l’instrument d’attraction des investisseurs pour les autorités, la brandissant comme une opportunité à saisir.
La Vision d’aménagement de Koloma a ainsi connu une multitude de changements, sans jamais y intégrer les alentours du projet et le soucis de cohérence urbaine avec les quartiers environnants.
