Book ARCHITECTURE ET ART | 2024

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A+ARCHITECTURE

ARCHITECTURE ET ART



LE GROUPE

A+ARCHITECTURE

Fondé il y a une trentaine d’années, le Groupe A+ est structuré autour de 3 expertises : - Architecture, urbanisme et design - Direction de chantier et économie de la construction - Ingénierie du bâtiment et démarche environnementale Aujourd’hui porté par 8 associés, il rassemble architectes, urbanistes, ingénieurs, économistes, maîtres d’œuvre d’exécution et OPC, et professionnels de disciplines connexes intervenant sur des projets d’envergure au service de maîtres d’ouvrage publics comme privés. Implantée à Montpellier, Nîmes, Toulouse et Paris, une équipe de plus de 100 collaborateurs déploie énergies et savoir-faire au service de projets innovants et durables, en phase avec les attentes des maîtrises d’ouvrage.


ARCHITECTURE ET ART

A+Architecture s’est toujours attachée à proposer de l’art contemporain au cœur de son processus créatif, allant même jusqu’à dessiner des façades « à quatre mains » avec des artistes choisis avec soin. Abdelkader Benchamma, Pierre Bendine-Boucar, Vincent Bioulès, Claude Bonon, Franck Célaire, Alain Clément, Robert Combas, Hervé Di Rosa, Franck Gervaise, Josy, Ganaëlle Maury, Bernard Pagès, Stéphane Pencréac’h… Autant d’artistes qui se sont déjà prêtés à ce jeu.

ART ET ARCHITECTURE, UN DISTINGUO NÉCESSAIRE

Art et architecture commencent par les deux mêmes lettres, ce qui semblerait les rassembler mais prête à confusion car ils n’ont même pas la même étymologie. L’architecture est pragmatique car elle induit un usage, l’art est destiné à toucher les sens et les émotions, et n’a pas comme finalité d’être utile, il est destiné à la contemplation plutôt qu’à l’action, il est lié à la question du beau. Nous n’avons pas la prétention de croire que notre architecture soit de l’art, mais nous ne cessons d’aborder cette question du beau. Nous avons toujours souhaité exposer de l’art dans nos bâtiments mais nous cherchons à aller plus loin que cette seule exposition et faire en sorte que l’intervention de l’artiste devienne une vraie composante de notre architecture. Par exemple, nous avons confié à Hervé Di Rosa le dessin des perforations de la résille métallique blanche qui enveloppe le Palais des Congrès et le Casino du Cap d’Agde. L’artiste y a convoqué tout son bestiaire marin et a signé sur plus de 2900 m2 son œuvre la plus imposante, définitivement indissociable du bâtiment. L’ARTISTE OFFRE AU BÂTIMENT SON SUPPLÉMENT D’ÂME

Quand le maître d’ouvrage est friand de ce mix « Art et Architecture », c’est une aubaine pour nous !

Une fois le maître d’ouvrage trouvé, il convient de rechercher l’artiste de confiance… un artiste capable de sublimer notre bâtiment, en accord avec son parti architectural, et de lui offrir ce supplément d’âme que nous souhaitions. Travailler dans la complicité est véritablement indispensable pour réussir cette complexe alchimie entre art et architecture. Alain Clément qui vit à Nîmes est un artiste qui fait partie de nos fidèles complices. Il a enseigné à l’école d’architecture, comprend parfaitement nos préoccupations et sait comment réaliser des œuvres dont les lignes souligneront nos volumes avec justesse. A Agde, il a travaillé sur le théâtre que nous avons inscrit dans l’ancien lycée. Il s’agissait de réaliser une fresque pour habiller le gros volume des cintres qui coiffe la scène en remplacement de l’ancienne toiture en tuile. Le dessin dansant et coloré de l’œuvre, validée par l’Architecte des Bâtiments de France, signe l’équipement et signale le renouveau en cours du centre historique de la ville souhaité par son maire Gilles d’Ettore. Tout près, au Cap d’Agde, c’est à Stéphane Pencreac’h que nous avons confié l’étude des garde-corps de l’hôtel « Vibes » (Groupe Angelotti). Nous devions créer des garde-corps linéaires et imposants, assez opaques pour préserver l’intimité des naturistes. L’œuvre de l’artiste, imprégnée d’érotisme et de sensualité aux frontières d’un expressionnisme revisité, convenait parfaitement à ce bâtiment qui marque la frontière entre les zones textiles et naturistes de la station balnéaire. Pencreac’h a travaillé


sur le thème de la mer, dessinant des vagues qui reprennent les courbes du bâtiment et abritent de sensuelles sirènes et leur univers mythologique. Il a repris ici une méthode mainte fois utilisée dans l’histoire de l’art pour représenter la nudité sans attirer la censure. Au « Domaine de la Feuillade » à Montpellier (Helenis), nous avons encore une fois fait appel à Alain Clément. Il a réinterprété avec l’autorisation de Christian de Portzamparc les sur-toitures que l’architecte en chef souhaitait sur la ZAC de la Lironde. De grandes ombrières métalliques coiffent les trois bâtiments les plus hauts, les plis et découpages délicats des tôles rouges caractéristiques de l’œuvre de l’artiste se projettent en ombres chinoises sur le sol et les façades. Après avoir parfaitement géré les contraintes très techniques de ces structures importantes, Alain Clément a ensuite dessiné avec aisance la grille d’entrée de la propriété. Sa couleur sombre souligne le rouge de l’imposante sculpture qu’il a réalisé pour occuper le fond de la perspective. Dans cette résidence, nous avons même été jusqu’à faire imprimer l’ombre de la résille sur les paillassons des halls. Mais, à la demande d’Alain Clément, nous nous sommes arrêtés là ! Souvent, le projet ne se prête pas à la quête d’une œuvre extérieure, nous investissons alors l’intérieur. Abdelkader Benchamma avait été appelé pour réaliser une fresque sur les sept étages du hall de la résidence Sakura Garden à Castelnau-le-Lez (Helenis). Il y a peint la fresque d’un geste généreux une œuvre vertigineuse qui semble s’envoler vers le ciel dans une puissante croissance organique, caractéristique de son œuvre. RENOUER AVEC UNE TRADITION ANCIENNE

Nous ne faisons que renouer avec une tradition ancienne car l’architecture a

toujours fait appel à l’art. Le Parthénon était coiffé d’une frise sculptée réalisée sous la direction de Phidias, aujourd’hui essentiellement visible à Londres… Que serait la chapelle Sixtine sans le plafond de Michel Ange, Les temples Khmers sans leurs sculptures, etc. Sculptures, vitraux, serrureries, boiseries, céramiques, peintures, etc., ont de tout temps pris une place importante dans l’architecture. Plus près de nous, le XIXe a été un siècle avec beaucoup d’art dans l’architecture, peut-être même jusqu’à l’indigestion… Trop d’art de piètre qualité, trop de « pâtisserie », les modernistes sont passés par là et ont retiré ce qu’ils jugeaient décoratif. Plus tard, l’après-guerre a été une période de construction nécessairement plus pragmatique, avec peu d’art. Le Corbusier et les architectes des Trente Glorieuses l’ont réintroduit. La céramique, entre autres, est revenue en force dans les bâtiments. Ces dernières années, l’amélioration générale de la qualité de vie a amené un plus grand intérêt de tous pour la décoration, l’architecture et pour tous les plaisirs, et donc l’art. Ainsi, aujourd’hui, lorsqu’un promoteur imagine un projet, même si son emplacement demeure sans doute le critère premier, le beau et l’art ont tendance à s’imposer comme des valeurs supplémentaires qui vont le distinguer… ce qui évidemment nous comble ! Philippe BONON architecte-urbaniste associé fondateur


PALAIS DES CONGRÈS & CASINO CAP D’AGDE 2015 - 2019

Deux nacres de béton blanc se dressent à l’entrée de la station balnéaire. Leur ligne ronde et épurée s’inspire de celle de l’Office du tourisme tout proche, que Jean Le Couteur, le fondateur de la station balnéaire, avait couvert d’un dôme immaculé en 1963. En étroite collaboration avec A+Architecture, Hervé Di Rosa, artiste de renommée internationale, a joué de manière malicieuse sur le thème des fonds marins pour concevoir la résille métallique blanche de 2900 m2 qui enveloppe les deux bâtiments de ce belvédère entre terre, mer et ciel. Pour l’œuvre Agathoise, l’artiste a réuni les travaux qu’il menait ces dernières années, afin de concevoir cette résille marine en métal découpée : une œuvre à la croisée de ses peintures marines et de ses sculptures en métal découpé. On retrouve les traits caractéristiques de Di Rosa : la générosité dans l’accumulation, la bienveillance dans les figures, l’ancrage local dans le tableau et l’évidence du dessin dans les tracés. Anémones, murènes, sardines, méduses, étoiles de mer, palourdes, loups, poulpes, calamars, saint-pierre, crabes, sars, mulets, rougets, castagnoles et autres merlus peuplent cette façade vivante autour de l’éphèbe, trésor de la ville. L’œuvre est composée à partir de 6 panneaux de 90 cm de large et 3 m de haut, qui composent la façade dans une répétition subtile combinant symétries et décalages. Symbole du renouveau du Cap d’Agde, cet ensemble architectural devient ainsi la plus grande œuvre au monde de l’artiste.



Une ouverture sur l’art contemporain avec Hervé Di Rosa L’habillage des façades du Cœur de Station

entre le port et la ville.

L’artiste contemporain d’origine sétoise, Hervé di Rosa, a joué de manière personnelle autour du thème aquatique sur l’ensemble de la résille légère qui habille les deux bâtiments de ce belvédère entre terre, mer et ciel.

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22 € ISBN : 978-2-35733-526-4

9 782357 335264

A+ Architecture et Hervé Di Rosa

Le cœur de ville du Cap d’Agde se présente comme un manifeste en trois chapitres. Respectueux de l’histoire du lieu et particulièrement de celle d’une véritable ville nouvelle créée par Jean Le Couteur, les architectes actuels ont souhaité s’inscrire dans la continuité des réflexions urbanistiques précédentes en apportant une touche résolument contemporaine et créer un lien

Un Cœur de Station pour le Cap d’Agde

Avec les projets de construction du nouveau Palais des Congrès du Cap d’Agde et de son casino, Philippe Bonon, architecte associé de l’agence A+ Architecture, a souhaité faire appel à une signature artistique de renom international, native de la région, pour envelopper les bâtiments et ancrer durablement ces équipements emblématiques de l’entrée de station dans l’histoire de la ville. Les édifices sont entourés d’une mantille géante. Depuis l’intérieur, cette résille d’acier permet de voir sans être vu et apporte des ombres qui jouent avec les lumières qui glissent dans l’espace selon le principe des moucharabiehs arabes et irradient sols et plafonds. À l’extérieur, ce filtre voile et dévoile, comme la dentelle sur le corps. Avec une grande finesse du détail, ses jeux d’ombres portées, le mystère et la beauté du geste de la réalisation, cet entourage rappelle la dentelle sculptée des cathédrales gothiques ou les palais mauresques qui ont marqué l’histoire de l’architecture. Ces motifs décoratifs s’intègrent totalement aux réalisations des structures et font partie intégrante de l’architecture. Aujourd’hui, et depuis une dizaine d’années dynamisées par l’utilisation des nanotechnologies, de logiciels informatiques et de matériaux ultraperformants, l’architecture réintroduit sous de multiples formes des résilles évoquant le dessin de la dentelle, un filet de pêche ou une immense toile d’araignée. Au bestiaire subaquatique classique d’Hervé Di Rosa s’est adjointe la figure très reconnaissable de l’Éphèbe, grand bronze antique d’Alexandre le Grand dans la posture de la nudité héroïque, découvert en 1964 dans le lit de l’Hérault et revenu à Agde en 1987, à l’occasion de l’inauguration du Musée qui porte son nom.

Un Cœur de Station pour le Cap d’Agde A+ Architecture et Hervé Di Rosa

Un Coeur de Station pour le Cap d’Agde A+Architecture et Hervé Di Rosa éditions Archibooks, Mai 2019 ISBN : 978-2-35733-526-4 Extraits des pages 72 à 81




Hervé Di Rosa Il était naturel pour la Ville d’Agde que le premier artiste à exposer dans la toute nouvelle salle située au rez-de-chaussée du Palais des Congrès Cap d’Agde Méditerranée soit celui-là même qui a réalisé l’habillage en résille et, qui plus est, un artiste né dans la région à la reconnaissance mondiale. Hervé Di Rosa, figure emblématique de la peinture contemporaine est, avec François Boisrond, Rémi Blanchard et Robert Combas, l’un des principaux artisans du mouvement français de la « Figuration libre » en 1981 qui a marqué le renouveau de la peinture, empruntant à la BD, à la TV, au rock comme au graffiti. Après des études à l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs, il réside à New York en 1983-1984, où il rencontre Keith Haring, Chuck Nanney et Kenny Scharf, et travaille avec eux. Durant les années 1980, Hervé Di Rosa crée une « Diromythologie », constituée de centaines de personnages devenus emblématiques, qui continuent de peupler ses peintures et évoluent dans un univers complexe. À partir de 1989, il entreprend le projet « Autour du Monde » qui l’amène à diversifier ses approches artistiques et à utiliser de nombreuses techniques différentes au contact des meilleurs artisans (19 étapes en Europe, Afrique, Amérique et Asie). Inventeur de « l’art modeste », il a cofondé en 2000 le Musée International des Arts Modestes (M.I.A.M) avec Bernard Belluc à Sète.

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Les dessins originaux d’Hervé Di Rosa.


Entretien Hervé Di Rosa

Artiste peintre contemporain

Ce n’est pas la première fois que vous intervenez sur un bâtiment de concert avec des architectes ? Non en effet, j’ai déjà travaillé avec d’autres architectes, avec Patrick Bouchain pour faire le Miam - Musée International des Arts Modeste à Sète, avec Rudy Ricciotti, pour l’Espace culturel et social Aimé Césaire à Gennevilliers. Ce sont les architectes qui viennent me chercher et je leur fais confiance pour travailler en collaboration. Comment l’idée pour ce projet précis est-elle venue ? Là, c’est Philippe Bonon qui a eu l’idée de cette résille, de cette sorte de grille autour du bâtiment pour amener de l’ombre dans les salles derrière les verrières. Depuis plusieurs années, je fais un travail de sculptures en acier découpé au laser, comme la série du théâtre d’ombres dont j’avais montré les pièces à la Villa Tamaris de la Seyne-sur-Mer en 2013. Ici, ce sont plusieurs dessins découpés et nous avons fait un jeu de plaques qui se reproduisent à l’infini pour occuper toute la surface. Cette treille qui cache les bâtiments pour leur donner de la fraîcheur apporte des ombres subtiles et intéressantes. D’habitude, ces grilles métalliques sont ornées de formes non-figuratives, mais nous avons joué sur ces motifs identifiables qui, avec l’ombre et la lumière, révèlent une animation avec les poissons, les poulpes... C’était un pari, je n’ai pas pu l’expérimenter beaucoup, mais je leur ai fait confiance et je suis vraiment content du résultat. L’ampleur du travail et sa réalisation ne vous ont-elles pas inquiété ? Pas du tout, je suis un peu spécialiste de la question pour atteindre ces pseudos records guinness mondiaux... Je suis habitué aux plus grandes choses du monde... En 1982, j’ai peint à l’acrylique, en noir et blanc, sur une toile en coton, la plus grande bande dessinée du monde, sur une surface de 8 m x 4 m. Et en 1999, je suis le premier artiste à avoir réalisé une série en animation de 26 épisodes de 26 mn intitulée « Les Renés », mettant en scène les personnages et le graphisme qui me sont propres et qui a été diffusée sur Canal+. Alors cette nouvelle pièce d’une surface de 2 900 m2 devient ainsi la plus grande œuvre du monde...

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La faune, notamment sous-marine et méditerranéenne, vous inspire-t-elle depuis toujours, en lien avec votre enfance passée à Sète ? Ce sont des séries que j’ai commencées depuis très longtemps, cela remonte à la fin des années 1980. Entre 1986 et 1993, j’ai fait un retour à Sète où j’ai retrouvé l’environnement que j’avais laissé et comme les marines m’ennuient, je me suis vite intéressé à ce qu’il y avait dessous... Depuis une dizaine d’années, je reprends régulièrement cette série de peintures que j’appelle sous-marines bien qu’en réalité la thématique soit plutôt celle de l’aquarium (j’en ai présenté toute une salle lors de mon exposition à la Maison Rouge Fondation Antoine de Galbert en 2016). Ici, ce sont la suite et la fin. L’exposition dans la salle du rez-de-chaussée du nouveau Palais des Congrès, conçue par la galerie AD de Montpellier avec qui je travaille depuis longtemps, poursuit ce thème que j’ai continué d’explorer, ce qui m’a permis de trouver de nouveaux éléments intéressants. On y retrouve mes personnages habituels, sortes d’idéogrammes, avec parfois des anecdotes où chacun peut se raconter ce qu’il veut. Mais ce sont surtout des recherches formelles où l’énergie positive passe par des formes grotesques – et non pas uniquement dans l’expressionnisme, comme on a tendance à le penser. Avec des poissons, des crustacés, des poulpes, des plongeurs, des mains ou des pieds qui cherchent à attraper des oursins pour les manger ... je suis libre de faire passer à ma manière cette énergie positive malgré la notion de prédation. Je mélange ces toiles récentes avec quelques pièces historiques notamment un grand panneau de 2 m en azulejos (déjà montré dans l’exposition à la Piscine de Roubaix en 2018) ainsi qu’une sculpture en résine d’un plongeur réalisée à Miami en 2005.


CENTRE CULTUREL AGDE 2013 - 2022

Au tournant des années 2000, l’ancien lycée de la fin du XIXe avait été réaménagé une première fois en médiathèque. Avec cette seconde rénovation, il se transforme en centre culturel. La médiathèque a été repensée et agrandie, le confort thermique et l’apport de lumière améliorés. La toiture et le dernier plancher de l’ancien bâtiment administratif du lycée ont été déposés pour accueillir un théâtre de 220 places. La salle s’est glissée dans le volume ainsi créé, occultant les fenêtres des 2 derniers niveaux et laissant le cintre dépasser de 4 mètres.

Le bardage qui l’enveloppe est le support d’une œuvre créée par l’artiste Alain Clément, son dessin dansant signale avec beaucoup de joie la requalification en cours du cœur de ville.


Alain Clément Né à Neuilly-sur-Seine en 1941, Alain Clément vit et travaille à Nîmes, Paris et Berlin. A partir de 1970, il enseigne à l’école des Beaux-Arts de Montpellier, qu’il quitte ensuite pour celle de Nîmes dont il prend la direction en 1985. Depuis plus de quarante ans, Alain Clément développe une œuvre artistique alternant entre sculpture, gravure et peinture abstraite. Depuis le début des années 2010, il réalise de nombreuses œuvres sculpturales dans le monde entier. Il participe également à la réalisation d’ensembles architecturaux à Paris, Montpellier ou encore Avignon. « Ses peintures, sculptures et gravures réunissent plaisir optique, sensibilité et force de construction. » Galerie Catherine Putman « Dans les toiles comme dans les sculptures d’Alain Clément, il s’agit d’un travail faussement gestuel, moins spontané qu’il n’y paraît. Tous ces travaux sont préalablement construits, dessinés, les compositions ne sont pas le fruit d’un simple geste, mais d’une profonde réflexion. » Oniris


HÔTEL LA PRISON*** BÉZIERS 2019 - 2023

C’était une prison bâtie au milieu du XIXe à l’angle de l’Acropole de Béziers, au bord de parois qui interdiront toute évasion. Elle fut dessinée dans un style néo-roman dont les voûtes, les murs épais et les petites ouvertures étaient parfaitement adaptés à son usage carcéral. Agrandie en 1880 pour accueillir 100 prisonniers et plus, parfois 300… Elle fut désaffectée en 2009, à la livraison de la nouvelle prison. L’année qui suivit, Roschdy Zem y tourna des scènes du film « Omar m’a tuer ». Le projet a concilié la technique d’aujourd’hui avec l’architecture de l’époque afin de conserver tout son caractère patrimonial. On y accède depuis le parvis de la Cathédrale Saint-Nazaire, par le bâtiment d’accueil historique partiellement masqué par l’ancien mur d’enceinte. Passé la porte, on entre par le 4e étage pour découvrir le hall emblématique dont les coursives métalliques desservaient les cellules maintenant transformées en chambres. Chacune occupe une cellule et demie avec sa salle d’eau. Les allèges des fenêtres seront descendues pour offrir la vue qui transformera la cellule carcérale en une belle chambre voûtée monacale. D’autres chambres, plus traditionnelles, occuperont les anciens locaux de vie. Une seule construction sera créée, un restaurant panoramique à l’image très contemporaine. Sa structure métallique totalement vitrée se posera sur les murs des cours de promenade dite « camembert » en épousant sa forme en demilune. Situé trois niveaux sous l’entrée de l’hôtel, l’entrée indépendante du restaurant est située à côté d’un ascenseur public desservant un vaste parcours public piéton, reliant le sommet de l’Acropole au Pont-Vieux qui franchit l’Orb depuis le XIIe siècle et, un peu plus loin, les célèbres écluses de Fonseranes ou encore plus loin à la mer. Finaliste Prix AMO 2023, catégorie « La plus belle métamorphose » Lauréat des Grands Prix de l’Immobilier 2023 catégorie « Reconquête urbaine »



Le bar du restaurant Le Bistro La Prison, d’après une création originale en céramiques par l’artiste Claude Bonon.


L’histoire des murs des chambres, revue par l’artiste Fanny Bonon.


DOMAINE DE LAFEUILLADE MONTPELLIER 2011-2016

Le Domaine de Lafeuillade s’inscrit harmonieusement dans un écrin de verdure. Les altimétries et la végétation, ont dicté les caractéristiques de ce projet bâti en site protégé. Les extrémités de cette longue bâtisse minérale de béton blanc repose sur de fins piliers ronds pour s’inscrire avec discrétion et élégance dans le paysage. D’architecture contemporaine, cet ensemble immobilier offre toute la fonctionnalité de l’habitat moderne alliée à l’esthétique de matériaux s’intégrant fièrement à leur cadre exceptionnel. Les panneaux vitrés, habillant par endroits les garde-corps des terrasses, permettent de profiter pleinement de la beauté du parc. Les lignes racées des toitsterrasses et des avancées mettent en valeur les perspectives aérées des bâtiments. L’art s’est invité dans le domaine. Sept pastels subliment les halls d’accueil, tandis que des œuvres du sculpteur Bernard Pagès sont installées dans le parc. Quant à Alain Clément, artiste plasticien, il a dessiné la grille d’entrée, une sculpture tripodique monumentale et des surtoitures en métal laqué rouge, qui projettent des ombres ondoyantes sur le sol, telle une treille moderne.


MAS DE LAFEUILLADE MONTPELLIER 2016

Au cœur d’un magnifique parc classé où les œuvres contemporaines de Alain Clément, Bernard Pagès et Vincent Bioulès côtoient les sculptures anciennes, la demeure ayant appartenu à un célèbre ténor du XIXe siècle, Jean-François Lafeuillade, affirme son caractère unique, romantique et atypique. Le Mas a été réhabilité avec soin pour révéler la beauté de son écrin de verdure. Au Rez-de-chaussée, un restaurant, et à l’étage, cinq chambres d’hôtes spacieuses et lumineuses mêlent design et élégance comme une invitation au voyage.



SIÈGE DU GROUPE A+ MONTPELLIER 2013 - 2016

Le Groupe A+ a conçu et réalisé ses bureaux sur un site exceptionnel niché dans un grand parc classé : le domaine de Lafeuillade. L’architecture intégrée et respectueuse du site révèle la beauté de cet écrin. L’édifice se dresse comme un temple de verre et de béton. Deux immenses moucharabiehs de céramique blanche semblent coulisser pour laisser entrer le visiteur dans un vaste parallélépipède vitré. Le motif stylisé de la résille, composé de milliers de feuilles de céramique fait écho à la vigne vierge qui recouvre le mas historique. La demeure, réhabilitée et transformée en restaurant et chambres d’hôtes, s’adosse aux bureaux dont il a dicté la volumétrie et les ouvertures. L’agence est bâtie sur six demi-niveaux autour d’escaliers centraux pour favoriser la proximité des différents pôles. Cet aménagement fonctionnel permet de fluidifier les circulations et de favoriser les rencontres. Les dalles de béton gris de la structure sont apparentes, tandis que les fluides et courants forts et faibles de l’ouvrage sont invisibles. La lumière est partout, habilement filtrée. Les collaborateurs sont projetés dans l’environnement végétal luxuriant, les vues sont multiples, changeantes, la transparence est de mise. Finaliste Architizer A+ Awards 2017


Dans une volonté de promouvoir l’art contemporain, les associés d’A+Architecture lancent en 2018 l’association A+ART. Une thématique d’exposition est choisie chaque trimestre, mettant en avant un collectif d’artistes ou un artiste emblématique. Les œuvres sont présentées et installées au sein de l’agence A+.

TCHIKEBE, IMPRIMEUR / ÉDITEUR / ENCADREUR D'ART, PRÉSENTE

UN COMPAS DANS L'ŒIL

éditions

MACUMBA NIGHT CLUB

Un dialogue s’installe au travers d’une scénographie d’exposition qui trouve sa place dans un lieu de travail et de réflexion. Cet écrin architectural, au cœur d’un magnifique parc classé où les sculptures contemporaines côtoient les bustes d’hommes illustres, endosse le temps d’une exposition, un rôle de présentoir, de blister pour le parcours d’œuvres. Le Mas de Lafeuillade, attenant à l’agence, expose également quelques œuvres dans un restaurant invitant au voyage gourmand et au bien-être.

ROUGEMONT


Quelques artistes exposés : Pilar Albarracin, Camille Beauplan, Fabien Boitard, Frédéric Bouffandeau, Charles Boussion, Alain Clément, S.L. Jones, Javier Mayoral, Guillaume Moschini, Adrien Fregosi, Nicolas Pincemin, Philippe Ramette, Sandrine Rondard, Hervé di Rosa, Guy de Rougement, Lamar Sorrento, Claude Viallat... Et partenariats avec des éditeurs et galeries : Atelier DPJ - éditeur et imprimeur d’art, Macumba Night Club éditions, La Pop Galerie, les éditeurs Tchikebe.


LE MUSÉE MONTPELLIER 2019 - 2023

Piloté par la SERM, cet immeuble tertiaire prend place au sein de « Montpellier Cité Créative », vaste programme de réaménagement urbain de l’ancienne École d’Application de l’Infanterie. Il intègre les 700 m2 rénovés de « l’Ancien Musée », bâtiment séculaire à l’architecture ostentatoire avec parvis et colonnade, qui conserve sa vocation d’appel et d’entrée. En contrepoint et arrière-plan, il est complété d’une extension de 2200 m2 en R+3. Avec ses lignes sobres et pures, sa vêture de terre cuite, l’ordonnancement régulier de ses percements aux proportions verticales, ce bâtiment renouvelle la mémoire « militaire » et attendue du lieu. Unifié par la fresque de l’artiste Ganaëlle Maury, le hall généreux en double hauteur traverse de part en part le bâtiment et en constitue l’épicentre, le carrefour des interactions sereines qu’il appelle de ses vœux.



SAKURA GARDEN CASTELNAU-LE-LEZ 2015 - 2017

Le « Sakura Garden » s’inscrit dans un ensemble, le quartier du « Mas de Rochet », entièrement dessiné par l’agence. Il est naturellement clos sur trois côtés par les fronts de taille d’une ancienne carrière. Le bâtiment se plie légèrement en son milieu pour mieux protéger son jardin privé. Le socle vêtu de pierre ancre le volume au sol. Les balcons ceignent le bâtiment de leurs rubans blancs dont les plis anguleux différent à chaque étage développant de larges terrasses. Le dessin privilégie les lignes horizontales et tendues. Le jardin traversé, l’accès aux logements se fait par une haute et très étroite faille verticale située dans le pli du bâtiment qui interrompt le dessin très horizontal de l’ensemble. Le hall se découvre brusquement, vaste volume inattendu, comme une de ces cavités naturelles dont la région regorge. Les strates horizontales des balcons se prolongent à l’intérieur pour se transformer en circulations sur le grand vide central ouvert sur 6 niveaux, et laissent apparaître une fresque monumentale d’Abdelkader Benchamma. Des œuvres de Marie Havel viennent ponctuer chaque porte d’entrée. Au dernier étage, une terrasse partagée offre un jardin suspendu panoramique.



LE CLOS DE FORTUNÉ MAUGUIO 2017-2022

La résidence Le Clos de Fortuné, contemporaine et discrète, s’insère en douceur à Mauguio. Résolument méditerranéenne, elle affirme son caractère par son aspect minéral, ses jeux de volumes qui animent la façade au rythme de la course du soleil, ses terrasses et ses toitures en partie végétalisées. Les garde-corps, dans un graphisme inspiré de Gio Ponti, soulignent les terrasses et se prolongent dans les espaces intérieurs. Dans le hall de la résidence, le Toro’Art de Franck Célaire accueille les résidents et marque l’entrée, apportant avec lui son univers unique, aussi graphique que chamarré. A chaque étage, des camaïeux ocre, vert et bleu, soulignés par des tapis en jonc de mer, des éclairages travaillés, et ça et là, par l’ombre d’un flamant rose ou d’un taureau, font écho aux paysages de Camargue et de l’étang de l’Or.


LES VILLAGES D’OR LATTES 2019-2021

En venant de Montpellier ou du centre de Boirargues par l’avenue des Platanes on découvre la résidence par son pignon nord-est. On accède au hall principal en longeant sa façade principale sud-est. De la pierre revêt les pieds de façades, des haies bordent les jardins privatifs, des arbres ombragent le chemin, on ressent immédiatement cette chaleureuse ambiance villageoise qui favorise les échanges entre voisins. Aux étages, des bacs plantés de petits arbres séparent les terrasses et tempèrent les façades en les transformant en véritables jardins verticaux. La dentelle en métal laqué des garde-corps intimise les terrasses sans pour autant les isoler et projette avec la complicité du soleil son dessin sur le sol et les murs. Le hall apparaît, signalé et protégé par la grande résille métallique dessinée par l’artiste Pierre Bendine-Boucar. Dès l’entrée, on découvre son volume qui se déploie sur trois niveaux. Un peu plus loin, un beau pin précieusement conservé signale le grand salon qui occupe l’extrémité opposée de la résidence. Tout au fond, en majestueux fond de scène, le double alignement de pins de l’avenue Georges Frêche prolonge la végétation du jardin tout en dissimulant sa circulation. Un portillon permet de continuer sa promenade en empruntant le chemin qui se faufile sous la majestueuse frondaison.

Dessin de l’artiste « Sun Targets », Pierre Bendine-Boucar

Transposition en tôle perforée


CAPITAINERIE DE CARNON CARNON 2018-2023

Bien qu’une capitainerie soit un bâtiment relativement modeste à l’échelle d’un port, c’est son centre névralgique, son image doit donc s’imposer à tous. Comment l’exprimer, surtout lorsque sa hauteur est limitée à deux niveaux, comme c’est le cas à Carnon ? Sa visibilité, de l’intérieur comme de l’extérieur, est bien sûr primordiale. La position particulière de la capitainerie de Carnon, au bout de deux perspectives urbaines, demandait à l’évidence une lisibilité supplémentaire, des automobilistes comme des piétons. Coincée dans l’angle étroit de deux quais, elle ne pouvait obstruer le passage de ces derniers, mais au contraire les inciter à continuer leur promenade au bord de l’eau. Ainsi, le porte à faux et le déhanchement du 1er étage ne sont pas qu’un geste pour lui donner plus d’élégance, mais bien la réponse à la combinaison de ces attentes qui auraient pu être contradictoires.

Véritable image de marque de la ville, la capitainerie ne sera pas vue des seuls usagers ou promeneurs, sa toiture dominée par la plupart des logements environnants offre une vue supplémentaire d’importance. Une œuvre aux accents marins de 200 m2, imprimée sur la membrane PVC qui en assure l’étanchéité, y sera proposée. Les courbes très fluides du projet, empruntent bien sûr à une écriture nautique, confèrent au dessin une rupture volontaire avec celui plus anguleux du port de Carnon, et le rendent ainsi remarquable.



SALLE GEORGES BRASSENS SÈTE 2019 - 2025

En s’encastrant délicatement dans la pente du Mont Saint-Clair, le volume simple et bas de la salle Georges Brassens s’inscrit avec modestie en plein cœur de Sète. Sa toiture et sa façade principale sont de facto les deux seules surfaces importantes que le bâtiment donne à voir, ce qui permet de proposer pour celles-ci un traitement particulièrement qualitatif. Une vaste fresque en céramique de l’artiste Robert Combas couvre tout le linéaire de la façade et le mur à l’intérieur du hall dont le vitrage permet de voir la totalité de l’œuvre depuis le parvis d’accueil. De la même façon, la toiture qui s’offre au regard de tous les immeubles qui l’entoure accueille un bel espace planté qui apporte douceur et fraîcheur au quartier.


EXTENSION HÔPITAL NORD-OUEST VILLEFRANCHE-SUR-SAÔNE 2015 - 2020

Dans une étreinte chaleureuse, l’hôpital accueille ses patients entre deux bâtiments aux courbes enveloppantes et rassurantes. Ces extensions se greffent de part et d’autre d’un nouveau hall élancé et transparent, dont l’étage abrite une cafétéria et des espaces de rencontre donnant sur un large parvis verdoyant. Au cœur de cette enveloppe souple se glisse une organisation du soin sans faille, tant pour le confort des patients que pour celui des équipes de professionnels. Les circulations sont condensées et confortables, la lumière est omniprésente, et les vues sont multiples. Des brise-soleil verticaux contemporains rythment la composition des façades dans un dégradé de nuances colorées. Dans les chambres, ils passent telle une ventelle de métal sur les baies vitrées au-dessus de larges banquettes qui accueillent les visiteurs, assurant l’intimité, tout en optimisant les espaces et le confort. En collaboration avec l’artiste Franck Gervaise, dont les œuvres investissent les espaces communs et la balnéothérapie, sa « Série des forêts » apporte avec délicatesse une note artistique au bâtiment.

A propos de sa « Série des forêts », l’artiste s’exprime : « Au départ, une gouache ratée... Je la déchire. Et de cette déchirure verticale, une lumière, un souvenir de vacances en forêt m’apparaissent. Tout était là d’un coup ! Des collages, de la peinture, des coulures, d’autres déchirures... Des superpositions, de la matière. Jouer sur le rythme vertical et la lumière entre les troncs. La série des forêts était née. »


HALLE DES SPORTS SAINT-GÉLY-DU-FESC 2018 - 2020

En bord de pinède, la Halle des sports des Verriès mêle bois et béton dans une construction sobre, ingénieuse et manifeste. Parfaitement intégrée dans son environnement, la Halle se singularise par sa structure grande portée au-dessus de l’espace de jeu. Charpente en bois lamellé collé, conception bioclimatique, éclairage naturel ou encore économies d’énergies participent à inscrire le bâtiment dans une démarche environnemental responsable. Réalisée en concertation avec A+Architecture, une fresque de 30 mètres de large par 10 mètres de haut, signée par l’artiste ASTO, a été réalisée sur-mesure pour le projet. Intégrée à l’architecture de la Halle, elle en sublime le volume, dynamise l’espace et contraste avec les matériaux bruts employés. La composition des lignes principales répond à celle de la structure bois. Elle vient souligner l’architecture géométrique du bâtiment, reprenant le rythme triangulaire des poteaux latéraux en V, et créant un jeu de profondeur sur différents plans. La fine triangulation, quant à elle, ajoute un relief à ce grand mur en béton de 265 m². Les couleurs ont été choisies en rappel des choix architecturaux, les grandes lignes prenant une teinte « blanc cassé » s’accordant au bois des poteaux, tandis que les nuances de bleu utilisées pour le fond et la fine triangulation évoquent celles des assises des tribunes.



© A+ARCHITECTURE hiver 2024

Crédits photographiques Camille Gharbi Adrien Guitard Marie-Caroline Lucat Drone OPS Julien Thomazo Perspectives / Schémas A+Architecture


Palais des Congrès & Casino • Le Cap d’Agde, France • 2019


A+ARCHITECTURE

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