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Phares de Bretagne

De Cancale à Pornic, plus de cent phares et feux, en mer et à terre, éclairent et magnifient les côtes bretonnes. Plusieurs sont entrés dans la légende en raison des conditions extrêmes de leur construction, du quotidien éprouvant de leurs gardiens ou des drames dont ils ont été les témoins. Tous incarnent avec authenticité et fierté le littoral breton. Dans cette saga, faite d’endurance et d’actes héroïques, les gardiens - et les gardiennes, n’oublions pas les femmes ! - ont eu une part essentielle. Aujourd’hui, les phares sont automatisés, mais ils continuent plus que jamais à éclairer les parages redoutables de la péninsule bretonne et à sauver des vies. Agréablement illustré, s’adressant à un large public, l’ouvrage de l’historien Serge Duigou a pour ambition d’en souligner l’infinie diversité et richesse et de leur rendre hommage. Sur les soixante-quatre phares évoqués dans l’ouvrage, la mer d’Iroise au large des côtes finistériennes, parcourue de passages – les fameux « raz » - et de courants plus dangereux les uns que les autres, se taille, bien sûr, la part du lion. Mais les autres départements bretons ne sont pas oubliés. La Loire-Atlantique est illustrée par six de ses phares, trois en mer : le Plateau du Four, au large du Croisic, la Banche face à La Baule, le Grand Charpentier à l’embouchure de la Loire, et trois à terre : Kerlédé à Saint-Nazaire, la Pointe Saint-Gildas à Préfailles et la Noëveillard à Pornic. Pour chacun, l’accent est mis sur ses particularités. Ainsi le Plateau du Four, achevé en 1822, reconnaissable à son motif à spirales du plus bel effet, est le plus ancien phare en haute mer de France.

L’auteur regrette que le projet « pharaonique » de Mathurin Crucy pour le Grand Charpentier n’ait pas vu le jour. L’architecte proposa en effet en 1808 de construire un phare de forme pyramidale, en hommage à la campagne d’Égypte de Bonaparte ! Quel attrait touristique il aurait constitué pour le département ! Quant à celui de Kerlédé, rattrapé par l’agglomération de Saint-Nazaire il présente la caractéristique d’être localisé au beau milieu d’un quartier résidentiel, entre l’allée des Pervenches et celle des Mimosas. Tous les six, outre leur fonction primordiale de signalisation maritime (sauf Kerlédé, éteint en 1981), endossent désormais une forte valeur patrimoniale. Ce n’est pas un hasard si le Plateau du Four, la Banche et le Grand Charpentier sont protégés au titre des monuments historiques depuis une dizaine d’années.

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Phares de Bretagne

Serge Duigou

Éditions Jos, 2021

104 pages, 13 €