ÉCOLOGIE ALLEZ LES VERTS
LA TRIBUNE DE MARRAKECH OCTOBRE - NOVEMBRE 2014 15
LA CUISSON SOLAIRE UNE ALTERNATIVE - ÉCOLOGIQUE ET PUISSANTE À L’UTILISATION DU BOIS ET DU GAZ Chaque jour la transition énergétique devient est un sujet plus brulant. Le 19 août dernier la totalité des ressources que la planète est capable de produire en une année avait déjà été consommée. Ces ressources ce sont d’abord les récoltes des surfaces de production : les ressources forestières, l’eau ou la nourriture : céréales, viande, poisson... Mais c’est aussi la capacité de l’écosystème à absorber les déchets, notamment les émissions de CO2. Un déficit qui se creuse d’année en année depuis 1970. En 2050, il faudra deux planètes comme la nôtre pour répondre aux besoins de l’humanité.
l y a donc urgence à trouver des solutions alternatives, la cuisson solaire en est une. Un créneau “novateur” qui existe pourtant depuis 240 ans. C’est au suisse Horace de Saussure que l’on doit l’invention du premier cuiseur solaire “moderne” en 1767 mais c’est à Hassan Bahrani, un marrakchi, que l’on doit le premier cuiseur solaire made in Maroc. Ce véritable pionnier, venu de la finance, a décidé un beau jour de quitter la banque et de se plonger dans le domaine des énergies alternatives. Il installe sa société Solarama à Marrakech et commence à
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étudier les bénéfices que la cuisson solaire peut apporter à la population marocaine. Premier constat : c’est l’une des meilleures solutions pour lutter contre la désertification. La disparition progressive des zones forestières est due en grande partie à sa surexploitation en bois de chauffage. Toutes les initiatives de reboisement et de préservation trouvent leurs limites dans l’opposition de la population due à ses besoins en bois pour le feu. Ce mode de cuisson totalement écologique apparaît donc comme la meilleure alternative à la coupe des arbres.
Le second constat concerne le coût de fabrication et donc le prix de vente du cuiseur; 2500 DHS (avec une durée de vie de 15 ans) , un investissement trop élevé pour la population rurale. Pourtant si l’on compare cette source d’énergie gratuite aux problèmes posés par la fourniture en gaz on constate que le gaz est une énergie fossile qui doit être importée dans notre pays et donc payé en devises et que son prix reste accessible au plus grand nombre car il est financé à 50% par l’état via la caisse de compensation pour laquelle il représente une ardoise annuelle de 12 milliards de DHS soit 60% de ses dépenses. Selon la simulation présentée par Hassan Bahrani, en finançant à 50% l’acquisition du cuiseur solaire, l’état profiterait dès la première année d’un retour sur investissement allant de 48% pour un taux d’ensoleillement de 50% à 77% pour un taux d’ensoleillement de 80%. Voilà des arguments qui devraient sans aucun doute attirer l’attention des pouvoirs publics ! P.F. Solarama Energy & Services Tél. 06 36 03 48 29 www.maroc-solaire.com
NAOURA BARRIÈRE SE BRANCHE SUR L’ÉNERGIE VERTE
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es noyaux d’olives concassés pour remplacer le gaz ou le fioul, voilà un combustible bien de chez nous et 100% écologique qui alimente Abierta la chaudière produisant désormais toute l’eau chaude de l’hôtel Naoura Barrière. Détenteur du label Clé Verte pour la 2ème année consécutive, le Naoura Barrière est le CI-DESSUS : premier établissement hôtelier Arnaud Bamvens directeur de Marrakech à opter pour général du Naoura Barrière cette technologie de chauffage, et Abdeslam Berkate, développée par la société Aveo Wali de Marrakech Energie, leader au Maroc dans la production de vapeur et d’eau chaude à partir de biomasse. La biomasse est l’ensemble de la matière organique d’origine végétale ou animale ayant pour particularité d’être toujours composée de carbone (du bois aux feuilles en passant par la paille, les déchets alimentaires, le fumier…). Bref, une source d’énergie tirée de ce qui pousse et de ce qui vit ! Au pays de l’olive, des tonnes de grignons partent chaque année dans la nature avec pour conséquence néfaste, la pollution de la nappe phréatique. Aveo Energie récupère donc ces déchets organiques, les traite et les concasse pour les transformer en combustible. Pas moins de 60 000 tonnes par an sortent de ses usines, de quoi alimenter pas mal d’hôtels en énergie propre mais aussi des industries. Le deal proposé est avantageux le matériel, son installation et sa maintenance sont pris en charge à 100% par le fournisseur et seule l’énergie produite est facturée : résultat pour l’exploitant une économie de 20 à 30% par rapport au coût des énergies fossiles. On comprend aisément qu’Arnaud Bamvens, directeur général du Naoura Barrière n’ait pas hésité à adopter cette technologie à la double vertu, économique et écologique : « nous confirmons notre engagement à répondre aux enjeux énergétiques du Maroc tout en préservant l’environnement et en favorisant l’économie sociale ». Une profession de foi suivie avec beaucoup d’intérêt par Monsieur Berkane, Wali de la région de Marrakech, venu pour inaugurer l’installation. Gageons que l’initiative du groupe Naoura Barrière fera école et qu’elle encouragera de nombreux établissements de Marrakech à opter également pour les énergies renouvelables. P.F. Naoura Barrière : Rue DJebel Al Akhdar – Bab Doukala – Tél. 05 24 45 90 00
3 NOUVELLES CLÉS VERTES À MARRAKECH ’année 2014 aura marqué une reprise certaine de l’engouement des hôteliers marocains pour l’écolabel international Clé Verte qui récompense depuis 2008 les structures hôtelières engagées dans la protection de l’environnement, la préservation des ressources naturelles et la sensibilisation de tout à chacun. Depuis l’année dernière, deux nouvelles grilles de critères ont été mises en place pour l’obtention de la Clé Verte, une première destinée aux grandes structures hôtelières et une deuxième aux petites comme les maisons d’hôtes, les auberges ou les gîtes. La Fondation Mohamed VI pour la Protection de l’Environnement présidée par SAR la princesse Lalla Hasnaa a
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d’ailleurs adapté ces deux grilles au contexte marocain sur la base de toute l’expérience accumulée lors des éditions précédentes. “Les lauréats sont jugés dans de multiples domaines, explique Nicolas Toitot, le patron de la Clé Verte pour Marrakech. La gestion environnementale de leur établissement bien sûr, mais aussi l’éducation à l’environnement, l’implication et la formation de leur personnel, la sensibilisation auprès de la clientèle, la gestion de l’eau, de l’énergie ou encore des déchets…” Marrakech compte aujourd’hui 21 établissements labellisés “Clé Verte” sur la soixantaine au Maroc, avec trois nouveaux “entrants” cette année : le Palais Namaskar, 5 étoiles
luxe, le 4 étoiles Hapimag Marrakech, et le club Marmara Bab Atlas Médina. “Rappelons que 112 établissements ont été labellisés au Maroc depuis le début en 2008, dont neuf pendant sept années de suite, poursuit Nicolas Toitot. En revanche, étant donné l’urgence qui pèse sur le Royaume quant à la gestion raisonnée des ressources naturelles, - l’eau en particulier -, la diminution nécessaire des montagnes de déchets qui phagocytent les plages, plaines, forêts et montagnes, les acteurs du tourisme devraient s’engager encore davantage dans la voie de l’éco-tourisme.” M.R.