MAGANAC No. 5 / Janvier-Février-Mars 2012

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Rencontre

Bernardin Akagah

Je ne suis pas revenu à l’aviation civile en tant que tel puisque je suis parti à la retraite entre temps. C’est lorsque le Ministre Ratanga arrive aux transports, qu’il constate qu’il y avait une «tête» qui manquait à l’appel et ne comprenait pas pourquoi je n’étais pas là. Il lui a été expliqué que j’étais retraité. Ne voulant rien entendre, il m’a demandé de revenir pour aider à la création de l’ANAC, l’assister dans ses premiers pas. Et j’ai tout

Plus de 40 ans de service:

Bernardin Akagah, «la mémoire» de l’aviation civile gabonaise Au mois de mai 2012, Bernardin Akagah, membre du conseil de régulation de l’ANAC depuis 2009, fêtera ses 65 ans, dont il a passé deux tiers à l’aviation civile. En d’autres termes, il y a dédié sa vie. MAGANAC a rencontré ce témoin passionné ... Bernardin Akagah partage son bureau au rez-de-chaussée de l’ANAC avec deux assistantes de direction. Un homme pas compliqué, dirait-on à prime abord, mais à l’observer «scotché» devant son ordinateur, on a l’impression que même un bureau paysager ne le gênerait pas, tellement il est plongé dans son travail!

M. Akagah, que faites-vous ici à l’ANAC dans le quotidien ? Ma mission principale consiste à procéder à la révision et à l’élaboration des textes dont la caducité est rendue évidente, et de les proposer aux autorités de l’ANAC et au ministre afin qu’ils soient mis à jour. Et je préside un groupe de travail chargé justement de conduire ces tâches et d’assister la Direction générale dans la mise en œuvre du Plan d’actions correctrices tant dans le domaine de la sûreté que celui 10

de la sécurité. C’est d’ailleurs ce groupe de travail qui a été au centre de la préparation et de la réalisation de l’exercice de gestion de crise SECUREX 2012 qui s’est déroulé le 17 janvier dernier.

Un jour, vous vous êtes qualifiés devant moi comme «fossile vivant de l’aviation civile gabonaise» ... Fossile peut être pas, mais je suis sans doute la mémoire de l’aviation civile. Je suis rentré dans cette maison en 1969 et depuis là, je n’ai pratiquement plus fait autre chose, sauf une parenthèse qui se situe entre 1997 et 2003, où, ayant plusieurs cordes à mon arc, j’ai été sollicité par l’ancien président du Sénat pour procéder à la rédaction des textes fondateurs de cette institution en création. J’estime qu’il a été satisfait de mon travail car il m’a demandé, à mon corps défendant, de le suivre en tant que conseiller. Ce qui a enragé mon ancien ministre qui ne voulait pas non plus se séparer de moi.

Après ces six ans au Sénat, comment êtes-vous revenu à l’aviation civile ?

de suite accepté car l’aviation c’est ma passion.

Vous avez fait une formation qui vous prédestinait à ça ? Mon rêve était de devenir médecin. L’ayant inculqué à ma fille qui l’est devenue, je vis à travers elle ce rêve que je n’ai pas réalisé. J’ai été orienté vers l’aviation civile grâce à mon ancien chef d’établissement, le directeur du collège Bessieux. C’est ainsi que j’ai été admis en formation à Kinshasa avec M. Oligui, le futur Secrétaire Général de l’Aviation Civile et Commerciale. Je ne regrette rien, j’estime que je me suis épanoui dans ce domaine qui est devenu une obsession, peut-être pas comme les fanatiques de Dieu, mais je ne vis que par et pour l’aviation.

D’après vous, quels étaient les débuts de l’Aviation Civile gabonaise ? Les débuts de l’Aviation étaient laborieux. Imaginez: Les services ne tenaient que dans deux bureaux, celui du Directeur et celui des autres agents, au nombre de trois ou quatre. En cette année 1969, l’Aviation Ci-

vile n’était constituée que d’un directeur et de deux chefs de service.

Mais elle était toujours rattachée au Ministère des Transports ? Effectivement. Et encore qu’en 1969, le Ministère des Transports était jumelé aux Travaux Publics. C’est en 1970, avec l’arrivée du Ministre Bonjean François Ondo à la tête de ce ministère, que l’aviation civile sera autonomisée. Et le Directeur de l’Aviation Civile que j’avais trouvé n’était pas gabonais! C’était un expatrié français, M. Emile Thiévet, auprès duquel j’ai fourbi mes armes et qui a été un chef vraiment formidable, qui m’a fait confiance. C’est grâce à lui que j’ai pu m’épanouir et faire ce que j’ai pu réaliser tout au long de ma carrière.

Comment s’est développée l’Aviation Civile par la suite ? Ce ne serait pas prétentieux de dire que j’ai contribué au cours de mes nombreux déplacements à l’étranger au développement de l’aviation civile gabonaise. J’ai préconisé, entre autres, la transformation de la petite Direction de l’Aéronautique Civile en Secrétariat Général à l’Aviation Civile. Ce qui a été accepté. Entre temps, je suis reparti en formation. Et à mon retour, le Secrétariat Général à l’Aviation Civile avait pris corps.

C’était en quelle année? En 1972. Ce qui fait que les Secrétaires Généraux qui se sont succédé m’ont recherché pour venir apporter ma pierre à l’édifice. On leur avait dit que j’étais en formation. Mais lorsque je soutenais mon mémoire de fin d’étude d’ingénieur, et dont le sujet me destinait à travailler à Air Gabon, j’avais d’autres projets.

Et cela s’est fait? Pas vraiment. Puisque le Secrétaire Général de l’époque, Monsieur Joseph Etoughé, avait es-


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