Trait d'Union n°97

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nous sommes plus forts !

A présent, les données sont claires : le patronat de la presse a décidé d'en finir avec un certain esprit paritaire, tel qu'il existait encore jusqu'à peu. 2008 doit être considéré comme un tournant dans les relations sociales, l'année de la rupture la plus radicale. Les négociations salariales en PQR en sont une illustration édifiante, de même que l'évolution des relations sociales dans bon nombre de titres.

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Le 29 avril dernier, ces négociations se soldent par un échec cuisant : alors que se profile une forte hausse de l'inflation, de l'ordre de 3 à 4 % suivant les prévisions, le patronat se contente de proposer une hausse totalement déconnectée des indices, à hauteur de 1,4%. Pis, il ne veut plus entendre parler de clause de sauvegarde. Bref, quel que soit le niveau d'inflation, les salariés devraient accepter une baisse importante de la rémunération de leur travail. En cause, la baisse de la diffusion, des recettes publicitaires et les résultats économiques négatifs des entreprises. Ce déclin, présenté comme inéluctable, n'empêche pas de grands groupes financiers d'investir massivement dans les entreprises de presse : LVMH, Hersant Média, Lagardère, Crédit Mutuel, autant d'empires loin de pouvoir être considérés comme des philanthropes. Si ces gens investissent, c'est bien pour en tirer de substantiels profits. Et, pour bien faire

HUBERT STRAUEL

unis,

11 les choses, ils n'hésitent pas à s'attaquer à ce qui fait la force des entreprises : les salariés et leurs acquis sociaux. Emblématiques de ce phénomène, les nouvelles règles sociales avec la liquidation de 130 emplois au « Monde », navire amiral de la presse nationale et garant des accords paritaires dans la branche, le démantèlement des acquis, aux DNA comme ailleurs. Chacun a encore en mémoire les débrayages du mois de janvier à « L'ALSACE-LE PAYS »! L'histoire de la presse est émaillée de grandes batailles revendicatives pour le progrès social. Ces batailles ont conduit à des avancées considérables sur le temps de travail, les salaires, la protection sociale, le statut professionnel. Salaire minimum de 1404 euros (soit SMIC + 13,5%), 14 mois de salaire, 14 jours de RTT, indexation des salaires sur les indices garantie par une clause de sauvegarde, prime de transport revalorisée chaque année, grille évolutive des qualifications employés et journalistes, convention collective de l'encadrement. De tels acquis sont le fruit d'un très fort potentiel syndical. La FILPAC-CGT a toujours eu le souci d'unir tous les salariés autour des objectifs revendicatifs et de construire le rapport de force nécessaire pour gagner. Cette exigence est aujourd'hui de la première nécessité. Considérer que les services techniques seuls, a fortiori limités au centre d'impression, voire au prépresse publicité ou à l'expédition, peuvent contrebalancer l'offensive patronale et imposer de nouvelles avancées majeures serait utopique. Le rapport de force s'est profondément transformé, particulièrement depuis le PMS. Toutes les prises de position patronales le démontrent : l'emploi est devenu

la seule variable d'ajustement pour accompagner la restructuration permanente des entreprises de presse, avec la disparition de secteurs d'activité traditionnels et l'émergence de sociétés filiales d'un type nouveau. On retrouve cette donne dans notre entreprise, avec le remodelage du « PAYS » et la disparition de plusieurs agences, accompagnée de la création de Simply Web. Question : où cette politique s'arrêtera-t-elle? Nul ne peut le dire. Dans ce contexte, la défense des secteurs éditoriaux prend une importance vitale: l'entreprise de presse est-elle en capacité de répondre à l'exigence de son développement dans un contexte permanent de baisse des effectifs ? Pour la FILPAC-CGT, la réponse est clairement non ! Mais il ne suffit pas de l'affirmer. La FILPAC-CGT entend contribuer à construire un rapport de force durable, large, unissant journalistes, employés, cadres et ouvriers. Nul n'est obligé d'être en accord avec tout ce que nous disons ou faisons. Mais chacun peut trouver sa place dans notre organisation, porteuse de valeur de luttes, de combativité, de fraternité. A l'heure de la numérisation globale, tous ensemble, nous pouvons contribuer à inverser les tendances négatives et élaborer les réponses aux inquiétudes persistantes.

Cette tribune est ouverte à tous les syndicats désirant communiquer par le biais du « Trait d’Union » à l’ensemble des salariés du journal « L’ALSACE-LE PAYS »


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